Lac Érié

Le lac Érié, l’un de nos Grands Lacs et un trésor provincial et national :

  • est une source d’eau potable pour plus de 11 millions de personnes des deux côtés de la frontière;
  • abrite 130 espèces de poissons;
  • fait grandir l’économie de l’Ontario grâce au tourisme, à l’agriculture et à la fabrication, et abrite les plus importantes pêcheries en eau douce au monde.

Menaces de proliférations d’algues

Ce petit mais puissant Grand Lac est menacé par d’importantes proliférations d’algues créées par des surplus de phosphore provenant :

  • des eaux de ruissellement urbaines s’écoulant dans les cours d’eau;
  • des rejets d’usines de traitement des eaux d’égout;
  • des nutriments excessifs provenant des terres agricoles s’écoulant dans les cours d’eau;
  • de changements écologiques causés par les espèces envahissantes et le changement climatique.

La réduction de la quantité de phosphore qui entre dans le lac Érié est la meilleure façon de réduire les proliférations d’algues, qui peuvent être nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. Bien que le phosphore soit un nutriment essentiel pour les plantes et les animaux, les scientifiques sont d’accord pour dire que l’excédent de phosphore est la cause des proliférations d’algues nuisibles dans le lac.

Ce que nous faisons

Notre Plan environnemental pour l’Ontario inclut l’engagement de réduire les proliférations d’algues nuisibles dans le lac Érié et de continuer à soutenir le Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié. Le plan comprend plus de 120 mesures en vue de réduire les charges de phosphore et les proliférations d’algues, et il a été élaboré au terme d’un vaste processus de consultation et de collaboration.

Notre objectif

Nous avons un objectif clair de réduire de 40 % d’ici 2025 les charges de phosphore dans les bassins ouest et centre du lac Érié – un objectif établi aux termes de la Loi sur la protection des Grands Lacs afin de s’attaquer aux proliférations d’algues. Le Plan d’action pour le lac Érié sert également de plan à l’Ontario pour atteindre cet objectif.

Domaines d’action

Le Plan d’action pour le lac Érié s’attaque aussi à cinq catégories d’action, y compris :

  • réduire les concentrations de phosphore;
  • assurer la mise en place de politiques, de programmes et de lois efficaces;
  • améliorer la base de connaissances;
  • éduquer et accroître la sensibilisation;
  • renforcer le leadership et la coordination.

Les mesures spécifiques que le plan s’engage à mettre en œuvre comprennent :

  • limiter les déversements provenant des rejets des usines municipales de traitement des eaux d’égout et mieux gérer les eaux de ruissellement;
  • encourager l’utilisation de techniques efficaces pour garder le phosphore sur les terres agricoles;
  • restaurer les terres humides naturelles.

Le Plan d’action pour le lac Érié s’appuie sur notre leadership et sur nos efforts pour améliorer la qualité de l’eau et la santé publique, y compris notre plan sur les proliférations d’algues bleues.

En travaillant ensemble, nous réduirons les concentrations de phosphore et les proliférations d’algues dans le lac Érié.

Découvrez ce que vous pouvez faire pour prévenir et signaler les algues bleues.

Mise à jour annuelle pour 2019

Depuis le lancement du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié en février 2018, l’Ontario et le Canada, en collaboration avec les partenaires et les secteurs clés, réalisent des progrès dans la mise en œuvre du plan.

Cela inclut la réaffirmation de notre engagement à réduire les proliférations d’algues nuisibles dans le lac Érié et à soutenir le plan d’action présenté dans le Plan environnemental pour l’Ontario du gouvernement, publié en novembre 2018.

Au cours de la dernière année, nous avons axé nos efforts sur les domaines suivants : établir une équipe de mise en œuvre, travailler avec les municipalités pour mieux gérer les impacts des eaux usées et des eaux de ruissellement, travailler avec le secteur agricole pour réduire le ruissellement de phosphore, soutenir la restauration des terres humides dans le bassin hydrographique du lac Érié, et continuer à surveiller et à améliorer la science.

Équipe de mise en œuvre

Le 15 janvier 2019, l’Ontario et le Canada ont organisé conjointement la première réunion de l’équipe de mise en œuvre du Plan d’action pour le lac Érié, qui est chargée de superviser la mise en œuvre réussie du plan. L’équipe de mise en œuvre est responsable d’élaborer les plans de travail, d’assurer le suivi et l’évaluation des progrès, et de fournir des occasions d’engagement plus larges. Elle est composée des organismes provinciaux et fédéraux qui ont dirigé l’élaboration du plan, de collectivités des Premières Nations et métisses, et de partenaires qui apportent leurs propres mesures au plan, par exemple les responsables de la conservation du lac Érié, les organisations du secteur agricole, les municipalités et les organisations non gouvernementales. La deuxième réunion a eu lieu le 23 mai 2019, et l’équipe de mise en œuvre a l’intention de se réunir de nouveau à l’automne pour continuer à stimuler l’action.

Gestion des impacts des eaux usées et des eaux de ruissellement

Nous continuons à travailler avec les municipalités du bassin du lac Érié pour améliorer la qualité de l’effluent des eaux usées et réduire les charges de phosphore par des efforts tels que l’optimisation des usines de traitement des eaux usées, et la promotion d’une infrastructure verte et de projets d’aménagement à faible impact pour améliorer la gestion des eaux de ruissellement.

Gestion des nutriments sur les fermes

La gestion efficace des nutriments tels que le fumier et les engrais commerciaux, de l’eau et du sol permettra de garder le phosphore sur les terres agricoles et hors des cours d’eau. Il s’agit d’une partie critique du Plan d’action pour le lac Érié qui nécessite une collaboration entre les gouvernements, le secteur agricole et les partenaires.

Les gouvernements du Canada et de l’Ontario développent leur leadership, stimulent les actions et mesurent les progrès dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture fédéral-provincial-territorial, collaborant avec le secteur de l’agroalimentaire pour encourager et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales, en vertu desquelles ils ont convenu d’affecter jusqu’à 61,2 millions de dollars sur cinq ans (de 2018 à 2023) pour aborder une gamme de priorités en matière d’intendance environnementale et de changement climatique.

Voici ce que cela signifie pour l’Ontario :

  • Fournir un soutien financier à la mise en œuvre des pratiques de gestion optimales. Cela inclut des programmes ciblés régionaux dans le bassin du lac Érié, par l’entremise du Programme LEADS pour une agriculture durable dans la région du lac Érié.
  • Fournir un soutien financier aux organisations du secteur de l’agroalimentaire et aux projets collaboratifs qui appuient les résultats en matière de qualité de l’eau et de santé du sol. Bon nombre de partenaires du Plan d’action pour le lac Érié sont parvenus à obtenir un financement pour des projets de recherche, de planification et de liaison qui soutiennent les résultats en matière d’intendance environnementale pour le lac Érié.

L’Ontario continue également de travailler en collaboration avec le secteur agricole sur plusieurs initiatives émanant du secteur afin de réduire la perte de phosphore provenant de sources agricoles dans le bassin du lac Érié, y compris :

  • Le programme volontaire de gérance des nutriments fondée sur les 4B, qui encourage les producteurs à utiliser la bonne source de nutriments, à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit.
  • Le groupe de travail sur la stratégie environnementale d’Ontario Greenhouse afin de soutenir les efforts de conformité.
  • La mise en œuvre de la Ontario Cover Crops Strategy pour encourager l’adoption répandue de cultures de couvertures pour protéger le sol et améliorer son état de santé.
  • Le partenariat avec la Thames River Phosphorus Reduction Collaborative qui encourage une série de solutions efficaces pour la gestion et le drainage des terres.
  • L’avis entre pairs Timing Matters qui fournit une formation aux producteurs et les sensibilise aux risques de l’application de nutriments sur un terrain gelé ou recouvert de neige.
  • Un accent sur l’installation de drains en tuyaux appropriés dans les champs pendant la formation des entrepreneurs et sur la communication afin de minimiser le mouvement du phosphore vers les cours d’eau.

En avril 2018, l’Ontario a publié De nouveaux horizons : Stratégie pour la santé et la préservation des sols agricoles de l’Ontario, pour contribuer à maintenir et à améliorer la santé et la productivité des sols pour répondre aux besoins économiques, environnementaux et sociétaux, ce qui comprend la qualité de l’eau.

De plus, l’Ontario continue à soutenir la recherche et l’innovation par l’entremise de l’Alliance pour l’innovation agroalimentaire en Ontario, l’entente entre la province et l’Université de Guelph, qui soutient le développement de connaissances et de technologies qui permettent de réduire la perte de nutriments dans les champs et d’améliorer la santé des sols, ce qui contribuera à améliorer la qualité de l’eau dans les ruisseaux et les eaux souterraines.

Patrimoine naturel

L’Ontario, en partenariat avec Canards Illimités Canada, soutient la recherche sur les terres humides afin d’augmenter notre niveau de compréhension du rôle joué par les terres humides rétablies dans la capture et le traitement de phosphore provenant de sources non ponctuelles, par exemple l’écoulement provenant des fermes. Un protocole détaillé et normalisé de surveillance des terres humides, en cours de développement, sera appliqué sur trois ans aux bassins de terres humides restaurées dans le sud-ouest de l’Ontario afin d’évaluer l’efficacité du retrait du phosphore de ces systèmes. Les données seront utilisées pour élaborer un modèle prédictif qui permettra aux gestionnaires de ressources d’estimer les avantages des terres humides nouvelles ou restaurées en matière de réduction du phosphore et de qualité de l’eau.

Également en partenariat avec Canards Illimités Canada, l’Ontario travaille avec des partenaires communautaires pour élaborer des projets de restauration de terres humides dans le bassin du lac Érié, qui soit rétablissent les caractéristiques perdues des terres humides, soit améliorent celles qui ont été négativement affectées par les pressions contradictoires sur l’utilisation des terrains. Jusqu’à aujourd’hui, l’Ontario a investi 1,8 million de dollars dans cette initiative, ciblant ses efforts sur l’amélioration du nombre et de la qualité des terres humides dans les zones prioritaires établies dans le Plan d’action pour le lac Érié.

Surveillance et amélioration de la science

L’élaboration d’un cadre de gestion adaptative fondé sur la surveillance et l’amélioration de la science est un élément clé du plan d’action. Par exemple, l’Ontario dirige une étude sur les nutriments dans plusieurs bassins hydrographiques afin d’examiner la relation entre la gestion des terres agricoles et les caractéristiques du paysage et les charges de phosphore provenant des bassins hydrographiques du lac Érié, et les changements possibles de ces relations depuis la fin des années 1970. L’Ontario évalue également la qualité de l’eau et les proliférations d’algues nuisibles dans le lac Sainte-Claire et la rivière Thames.

Dans le cadre de son travail de restauration du lac Érié, l’Ontario étudie les impacts de proliférations d’algues causées par le phosphore sur le recrutement des poissons, la structure et la dynamique du réseau trophique, et les écosystèmes du lac. La recherche met l’accent sur les changements causés à la communauté phytoplanctonique par les proliférations d’algues causées par le phosphore, et sur l’impact de ces changements sur les espèces de niveaux trophiques et de structures de réseaux trophiques plus élevés, mettant l’accent sur le recrutement des poissons et la circulation de l’énergie et des matières dans la totalité du réseau trophique du lac Érié. Les résultats permettront une meilleure compréhension de la dynamique d’espèces majeures qui sont importantes d’un point de vue commercial (p. ex., doré jaune, perchaude, etc.), et peuvent également être utilisés pour prédire les impacts sur les poissons et les pêcheries du lac Érié des proliférations d’algues causées par des charges excessives de phosphore.

D’autres détails concernant les progrès de la réduction des charges de phosphore dans le lac Érié seront présentés dans le rapport d’étape des parties de 2019, conformément à l’Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l’eau des Grands Lacs, qui devrait être publié en juin 2019.