Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié
Renseignements sur les mesures que nous prenons pour réduire la prolifération des algues nocives et nuisibles au lac Érié.
Lac Érié
Le lac Érié est l’un des Grands Lacs et un trésor pour tous :
- le lac est une source d’eau potable pour plus de 11 millions de personnes des deux côtés de la frontière
- le lac abrite environ 130 espèces de poissons
- le lac stimule l’économie de l’Ontario grâce au tourisme, à l’agriculture, à l’industrie manufacturière et à une pêche commerciale très productive et importante sur le plan économique
Menaces de proliférations d’algues
Le lac Érié est de loin le plus petit des Grands Lacs en terme de volume. Il connaît une prolifération d’algues nocives et nuisibles et des zones à faible teneur en oxygène en raison des espèces envahissantes, du changement climatique et d’une trop grande quantité de phosphore provenant de sources telles que :
- une quantité excessive d’éléments nutritifs provenant des terres agricoles qui s’écoulent dans les ruisseaux, les rivières et les lacs
- les eaux de ruissellement urbaines s’écoulant dans les ruisseaux, les rivières et les lacs
- les rejets d’usines de traitement des eaux d’égout
Réduire la quantité de phosphore qui entre dans le lac Érié est la façon la plus pratique de réduire la prolifération d’algues nocives et nuisibles qui affectent la santé humaine et l’environnement.
Bien que le phosphore soit un nutriment essentiel pour les plantes et les animaux, les scientifiques conviennent que l’excès de phosphore, amplifié par les espèces envahissantes et le changement climatique, est à l’origine de la prolifération d’algues nuisibles dans le lac.
Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié
Le Plan d'action Canada-Ontario pour le lac Érié (PALÉ) a été lancé en 2018. Il s’agit d’un effort conjoint entre des organismes et des partenaires au niveau fédéral et provincial, dont :
- des municipalités
- des communautés et des organisations de Premières Nations et de Métis
- des organisations agricoles
- des offices de protection de la nature
- des organisations non gouvernementales
Le plan vise à réduire les charges de phosphore dans le lac Érié pour diminuer la prolifération d’algues nocives et nuisibles et les zones à faible teneur en oxygène dans le lac.
Ces conditions impactent l’écosystème du lac et le bien-être des Canadiens et des Canadiennes. Elles coûtent des centaines de millions de dollars à l’industrie du tourisme et au secteur des loisirs de l’Ontario, ainsi qu’aux propriétaires fonciers et aux exploitants d’installations de traitement de l’eau.
Objectifs liés au phosphore dans le lac Érié
Un objectif de réduction des charges de phosphore de 40 pour cent par rapport aux niveaux de 2008 dans les bassins versants de l’ouest et du centre du lac Érié a été établi et adopté dans le cadre des accords suivants :
- Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs entre le Canada et les États-Unis
- Plan d’action Canada - Ontario pour le lac Érié
- Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs de l’Ontario
- Accord concernant l’Ohio, le Michigan et l’Ontario appelé Western Basin of Lake Erie Collaborative Agreement (en anglais seulement)
Cet objectif de réduction de la charge permettra de lutter contre la prolifération d’algues nocives et nuisibles et les zones à faible teneur en oxygène dans le lac Érié.
Pour atteindre l’objectif de réduction de la charge, l’Ontario et le Canada, avec leurs partenaires, ont élaboré et mis en œuvre le Plan d’action pour le lac Érié. Ce plan est le plan d’action national de l’Ontario et du Canada visant à réduire les charges de phosphore dans le lac Érié.
Domaines d’action
Le Plan d’action pour le lac Érié s’attaque aussi à cinq catégories d’action, y compris :
- réduire les concentrations de phosphore
- assurer la mise en place de politiques, de programmes et de lois efficaces
- améliorer la base de connaissances
- éduquer et accroître la sensibilisation
- renforcer le leadership et la coordination
Les mesures spécifiques que le plan s’engage à mettre en œuvre comprennent :
- limiter les déversements provenant des rejets des usines municipales de traitement des eaux d’égout et mieux gérer les eaux de ruissellement
- encourager l’utilisation de techniques efficaces pour garder le phosphore sur les terres agricoles
- restaurer les terres humides naturelles
Le PALÉ s’appuie sur notre leadership et sur nos efforts pour améliorer la qualité de l’eau et la santé publique, y compris sur un protocole d’action à suivre lorsqu’on signale une prolifération d’algues bleues (aussi appelée prolifération d’algues nocives).
En travaillant ensemble, nous réduirons les charges de phosphore et les proliférations d’algues nocives dans le lac Érié.
Voyez ce que vous pouvez faire pour réduire les algues bleues nocives et signaler une prolifération d’algues.
Rapport d’évaluation et de mise à jour du PALÉ de 2024
Le rapport d’évaluation et de mise à jour du PALÉ souligne les mesures prises par l’Ontario, le Canada et leurs partenaires pour réduire les charges de phosphore dans le lac Érié de 2018 à 2022, ainsi que les mises à jour récentes de 2023 (le cas échéant).
De plus, le rapport :
- fournit les données les plus récentes sur les charges de phosphore
- cerne les défis, les leçons apprises et les priorités pour l’avenir
- comprend un engagement renouvelé à agir pour l’avenir
État d’avancement des mesures du PALÉ
L’état d’avancement des mesures du PALÉ résume les mesures qui ont été prises depuis 2018 par la province, le gouvernement fédéral et plus de 30 partenaires pour réduire la quantité de phosphore entrant dans le lac Érié du côté canadien de la frontière.
L’état d’avancement des mesures met en évidence les détails suivants pour chaque mesure du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié :
- progrès réalisés à ce jour
- état d’avancement
- partenaire(s) dans la mise en œuvre
- liens vers les programmes et les projets partenaires, et leurs résultats
Mise à jour sur le PALÉ pour 2019
Depuis le lancement du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié en février 2018, l’Ontario et le Canada, en collaboration avec les partenaires et les secteurs clés, réalisent des progrès dans la mise en œuvre du plan.
En 2019, nous avons concentré nos efforts sur les domaines suivants : établir une équipe de mise en œuvre, travailler avec les municipalités pour mieux gérer les impacts des eaux usées et des eaux de ruissellement, travailler avec le secteur agricole pour réduire le ruissellement de phosphore, soutenir la restauration des terres humides dans le bassin hydrographique du lac Érié, et continuer à surveiller et à améliorer la science.
Équipe de mise en œuvre
Depuis 2019, l’équipe de mise en œuvre du PALÉ est chargée de mener à bien la mise en œuvre du plan.
Cette équipe est responsable de suivre, de mesurer et d’évaluer les progrès, et de fournir des occasions d’engagement plus larges.
L’équipe se compose d’organismes provinciaux et fédéraux qui ont dirigé l’élaboration du plan, de collectivités des Premières Nations et métisses, et de partenaires qui apportent leurs propres mesures au plan, par exemple les responsables de la conservation du lac Érié, les organisations du secteur agricole, les municipalités et les organisations non gouvernementales.
Gestion des impacts des eaux usées et des eaux de ruissellement
Nous continuons à travailler avec les municipalités du bassin du lac Érié pour améliorer la qualité de l’effluent des eaux usées et réduire les charges de phosphore par des efforts tels que l’optimisation des usines de traitement des eaux usées, et la promotion d’une infrastructure verte et de projets d’aménagement à faible impact pour améliorer la gestion des eaux de ruissellement.
Gestion des nutriments dans les exploitations agricoles
La gestion efficace des nutriments tels que le fumier et les engrais commerciaux, de l’eau et du sol permettra de garder le phosphore sur les terres agricoles et hors des cours d’eau. Il s’agit d’une partie critique du PALÉ qui exige une collaboration entre le gouvernement et ses partenaires, notamment les associations agricoles et d’autres organisations.
Les gouvernements du Canada et de l’Ontario appuient les actions et mesurent les progrès dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture fédéral-provincial-territorial, collaborant avec le secteur de l’agroalimentaire pour encourager et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales, en vertu desquelles ils ont affecté jusqu’à 61,2 millions de dollars sur cinq ans (de 2018 à 2023) pour aborder une gamme de priorités en matière d’intendance environnementale et de changement climatique.
Voici ce que cela a signifié pour l’Ontario :
- Fourni un soutien financier à la mise en œuvre des pratiques de gestion optimales. Cela a inclus des programmes ciblés régionaux pour le bassin du lac Érié, par l’entremise du Programme LEADS pour une agriculture durable dans la région du lac Érié.
- Fourni un soutien financier aux organisations du secteur de l’agroalimentaire et aux projets collaboratifs qui appuient les résultats en matière de qualité de l’eau et de santé du sol. Bon nombre de partenaires du PALÉ ont obtenu un financement pour des projets de recherche, de planification et de liaison qui soutiennent les résultats en matière d’intendance environnementale pour le lac Érié.
L’Ontario a collaboré avec le secteur agricole sur plusieurs initiatives émanant du secteur afin de réduire la perte de phosphore provenant de sources agricoles dans le bassin du lac Érié, y compris :
- Le programme de gérance des nutriments fondée sur les 4R, qui encourage les producteurs à utiliser la bonne source de nutriments, à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit.
- Le groupe de travail sur la stratégie environnementale d’Ontario Greenhouse afin de soutenir les efforts de conformité.
- La mise en œuvre de la Ontario Cover Crops Strategy pour encourager l’adoption répandue de cultures de couvertures pour protéger le sol et améliorer son état de santé.
- Le partenariat avec la Thames River Phosphorus Reduction Collaborative qui a encouragé une série de solutions efficaces pour la gestion et le drainage des terres.
- L’avis entre pairs Timing Matters qui a fourni une formation aux producteurs et les sensibilise aux risques de l’application de nutriments sur un terrain gelé ou recouvert de neige.
- Un accent sur l’installation de drains en tuyaux appropriés dans les champs pendant la formation des entrepreneurs et sur la communication afin de minimiser le mouvement du phosphore vers les cours d’eau.
En 2018, l’Ontario a publié De nouveaux horizons : Stratégie pour la santé et la préservation des sols agricoles de l’Ontario, pour contribuer à maintenir et à améliorer la santé et la productivité des sols pour répondre aux besoins économiques, environnementaux et sociétaux, ce qui comprend la qualité de l’eau.
De plus, l’Ontario continue a soutenu la recherche et l’innovation par l’entremise de l’Alliance pour l’innovation agroalimentaire en Ontario, l’entente entre la province et l’Université de Guelph, qui soutient le développement de connaissances et de technologies qui permettent de réduire la perte de nutriments dans les champs et d’améliorer la santé des sols, ce qui contribuera à améliorer la qualité de l’eau dans les ruisseaux et les eaux souterraines.
Patrimoine naturel
L’Ontario, en partenariat avec Canards Illimités Canada, a soutenu la recherche sur les terres humides afin de mieux comprendre le rôle des terres humides rétablies dans la capture et le traitement de phosphore provenant de sources non ponctuelles, par exemple l’écoulement provenant des fermes. Un protocole détaillé et normalisé de surveillance des terres humides a été élaboré et appliqué sur trois ans aux bassins de terres humides restaurées dans le sud-ouest de l’Ontario pour évaluer l’efficacité du retrait du phosphore de ces systèmes et élaborer un modèle prédictif qui permettra aux gestionnaires de ressources d’estimer les avantages des terres humides nouvelles ou restaurées en matière de réduction du phosphore et de qualité de l’eau.
En partenariat avec Canards Illimités Canada, l’Ontario a collaboré avec des partenaires communautaires pour élaborer des projets de restauration de terres humides dans le bassin du lac Érié, pour rétablir les caractéristiques perdues des terres humides, ou améliorer celles qui ont été négativement affectées par les pressions contradictoires sur l’utilisation des terrains. L’Ontario a investi 1,8 million de dollars dans cette initiative, ciblant ses efforts sur l’amélioration du nombre et de la qualité des terres humides dans les zones prioritaires établies dans le Plan d’action pour le lac Érié.
Surveillance et amélioration de la science
L’approche du cadre de gestion adaptative, qui s’appuie sur les résultats de la surveillance et l’amélioration des connaissances scientifiques, est un élément clé du plan d’action. Par exemple, l’Ontario a dirigé une étude sur les nutriments dans plusieurs bassins hydrographiques afin d’examiner la relation entre la gestion des terres agricoles et les caractéristiques du paysage et les charges de phosphore provenant des bassins hydrographiques du lac Érié, et les changements possibles de ces relations depuis la fin des années 1970. L’Ontario, ainsi que le Canada, a aussi évalué la qualité de l’eau et les proliférations d’algues nuisibles dans le lac Sainte-Claire et la rivière Thames, deux affluents du lac Érié.
Dans le cadre de ses travaux de restauration du lac Érié, l’Ontario a étudié l’impact de la prolifération d’algues due au phosphore sur la reproduction des poissons, les réseaux alimentaires et les écosystèmes du lac. Les résultats ont permis de mieux comprendre la dynamique liée aux espèces importantes du point de vue commercial (par exemple, doré jaune, perchaude, etc.), et peuvent également être utilisés pour prédire les impacts des proliférations d’algues causées par des charges excessives de phosphore sur les poissons et les pêcheries du lac Érié.
D’autres détails sur les progrès réalisés pour réduire les charges de phosphore dans le lac Érié sont présentés dans :
- Le rapport d’étape des parties de 2019, conformément à l’Accord Canada-États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs;
- le deuxième rapport d’étape de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs.