Message du ministre

En tant que riverain du lac Ontario, je suis très fier de mon appartenance à la région des Grands Lacs. Un patrimoine naturel extraordinaire évolue au milieu de ces lacs et rivières qui sont essentiels à la qualité de vie et à la vigueur de l’industrie dont bénéficie l’ensemble de notre province. Les Grands Lacs soutiennent près de 40 % de l’activité économique du Canada et constituent une source vitale d’eau potable pour la majeure partie de notre province. Ils revêtent également une grande importance historique et culturelle. Les peuples des Premières Nations ont maintenu une relation spirituelle et culturelle riche avec les Grands Lacs et c’est dans le bassin qu’est née l’identité métisse en Ontario.

L’Ontario continue de prendre des mesures pour protéger, conserver et restaurer les Grands Lacs, notamment par le biais de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs. La Stratégie a été introduite en 2012 et comprend des initiatives de 16 ministères provinciaux pour favoriser la santé et le bien-être environnemental, social et économique du bassin.

Ce deuxième rapport d’étape décrit les mesures que nous avons prises dans le cadre de la stratégie et il fait état des progrès considérables que nous avons réalisés pour protéger les Grands Lacs.

Dans les pages qui suivent, vous découvrirez la façon dont l'Ontario investit dans des actions locales et  et soutient les visant à restaurer et à protéger les zones humides et la faune. Il vous sera possible d’en apprendre davantage sur l’importance économique de l’agriculture dans le bassin des Grands Lacs et sur le programme de gérance agroenvironnemental de l’Ontario qui met l’accent sur les résultats positifs pour la santé des sols et la qualité de l’eau, ainsi que sur les changements climatiques.

Ce rapport détaille également comment les investissements de l’Ontario dans la gestion des eaux pluviales et des eaux usées font une différence pour l’amélioration de la qualité de l’eau et décrit comment nous avons aidé les municipalités et les communautés autour du bassin à se préparer et à s’adapter aux changements climatiques.

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs est un document évolutif et nous continuerons de le mettre à jour pour relever les nouveaux défis. Un examen de la Stratégie est en cours, et nous engagerons la communauté et les partenaires des Grands Lacs dans ce processus pour nous assurer que sa mise à jour reflète les besoins d’aujourd’hui et de demain.

Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, ce rapport montre que nos efforts font la différence. Nous continuerons à travailler avec tous les partenaires de la communauté des Grands Lacs et avec le public pour protéger la santé des Grands Lacs afin que nous puissions en profiter aujourd’hui et pour les générations à venir.

L’honorable David Piccini
Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs

Introduction

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs (la « stratégie ») a été introduite en 2012 afin de garantir que les Grands Lacs continuent de fournir de l’eau propre, tant pour la consommation que dans les zones sécuritaires de baignade ou de pêche. La stratégie présente six objectifs visant à protéger et rétablir la santé du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent :

  1. Mobiliser et habiliter les collectivités
  2. Protéger l’eau afin de protéger la santé humaine et écologique
  3. Améliorer l’état des terres humides, des plages et des zones riveraines
  4. Protéger les habitats et les espèces
  5. Faire progresser les connaissances scientifiques et l’adaptation
  6. Assurer des débouchés économiques écologiquement durables et novateurs

La Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs exige que le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs maintienne la stratégie et rende compte, entre autres, des mesures qui ont été prises pour répondre aux priorités identifiées dans la stratégie. En 2016, l’Ontario a rendu compte des réalisations accomplies au cours des trois premières années de mise en œuvre de la stratégie dans un premier rapport d’étape. Le deuxième rapport d’étape doit être lu conjointement avec le premier rapport, car il met en lumière les réalisations effectuées depuis le premier rapport jusqu’au début de l’année 2022. Il couvre les mesures et les efforts déployés par 16 ministères des Grands Lacs :

  • Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales
  • Ministère du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce
  • Ministère de l’Éducation
  • Ministère de l’Énergie
  • Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs
  • Ministère des Finances
  • Ministère des Affaires municipales et du Logement
  • Ministère des Affaires autochtones
  • Ministère de la Santé
  • Ministère de l’Infrastructure
  • Ministère des Affaires intergouvernementales
  • Ministère des Mines
  • Ministère des Richesses naturelles et des Forêts
  • Ministère du Développement du Nord
  • Ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport
  • Ministère des Transports

Objectif 1 : Mobiliser et habiliter les collectivités

Les Grands Lacs, le fleuve Saint-Laurent et les terres et voies navigables qui les entourent nous offrent une qualité de vie élevée, et leur importance pour la population de l’Ontario se reflète dans le nombre de personnes, de communautés et d’organisations qui contribuent à leur protection et à leur restauration. Les peuples des Premières nations vivent et prospèrent dans le bassin depuis des millénaires, comptant sur les lacs comme source de nourriture et d’eau, et établissant des relations culturelles et spirituelles avec la terre et l’eau. Les Anishinaabe, dont beaucoup vivent encore aujourd’hui dans le bassin, appelaient les Grands Lacs Nayaano-nibiimang Gichigamiin, ce qui signifie « les cinq mers d’eau douce » en langue anishinaabemowin. Le peuple mohawk entretient depuis longtemps des liens avec la vallée du Saint-Laurent, qui est également connu sous le nom de Kaniatarowanenneh, qui signifie en mohawk la « grande voie d’eau » ou le « fleuve des Iroquois ».

L’objectif de l’engagement et de la responsabilisation des communautés est de créer des possibilités pour les individus et les communautés de s’impliquer davantage dans la protection et la restauration de la santé écologique du bassin des Grands Lacs. Les mesures prévues par la stratégie comprennent le soutien à la collaboration et aux partenariats avec les gouvernements et les communautés des Premières nations et des Métis, la sensibilisation et le soutien à l’action communautaire.

Collaborations et partenariats

Un élément clé de la Stratégie pour les Grands Lacs est de soutenir et s’engager dans des collaborations et des partenariats avec l’ensemble de la communauté des Grands Lacs afin de sensibiliser la population et de favoriser les mesures à l’échelle locale.

L’Ontario continue de collaborer avec le Canada et les autres juridictions des Grands Lacs en étant un participant actif, un conseiller et/ou un membre de nombreuses commissions, conseils et comités, tels que :

De plus, le gouvernement maintient sa collaboration avec divers organismes et d’autres partenaires : avec le milieu universitaire, pour faire progresser le savoir scientifique grâce à l’identification des priorités scientifiques; en participant aux Conférences sur l’état du lac (State of Lake Conferences), pour partager les observations, et identifier les priorités scientifiques et les travaux à venir; en participant à la coalition de cartographie des Grands Lacs (Great Lakes Geologic Mapping Coalition) (en anglais seulement) pour fournir des données et des renseignements soutenant les analyses, l’établissement des priorités; et les collaborations quotidiennes sur les projets des Grands Lacs.

La collaboration avec les partenaires des communautés des Premières Nations et Métis pour protéger, restaurer et conserver le bassin des Grands Lacs est un élément particulièrement important de la stratégie. Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs a collaboré avec les communautés des Premières Nations pour soutenir une série de projets et d’initiatives concernant les Grands Lacs, notamment la surveillance communautaire, les efforts de restauration des habitats et des espèces, le nettoyage des berges, les réunions avec les jeunes et les aînés des Premières Nations et le soutien des connaissances écologiques traditionnelles. Il s’agit notamment des travaux menés par la Première Nation M’Chigeeng, la Première Nation Chippewas of the Thames, le Conseil Mohawk d’Akwesasne, la Première Nation Walpole Island et la Première Nation Magnetawan, qui ont tous accueilli des ateliers sur les connaissances écologiques traditionnelles afin de soutenir l’élaboration de bases de données sur les connaissances autochtones. D’autres projets menés par les communautés, comme ceux de la bande indienne de Red Rock, ont permis de cartographier les importantes composantes des écosystèmes et de soutenir la gestion des bassins hydrographiques et la planification de l’adaptation au changement climatique. Les autres ministères de l’Ontario chargés des Grands Lacs continuent également à travailler avec les Premières Nations et les Métis et jouent un rôle essentiel dans l’avancement des efforts de protection et de restauration des Grands Lacs.

D’autres exemples d’efforts de collaboration au sein de la communauté des Grands Lacs pour traiter les enjeux prioritaires dans le bassin des Grands Lacs sont présentés ci-dessous :

Cartographie de la chimie des eaux souterraines sur l’île Manitoulin

En 2017, la Commission géologique de l’Ontario a collaboré avec les communautés autochtones locales pour dresser la cartographie de la chimie des eaux souterraines de l’île Manitoulin, ce qui a donné lieu à un partage de renseignements et de ressources ayant profité aux diverses parties. Les membres de la communauté ont partagé leurs connaissances sur les emplacements des sources d’eau souterraine pour établir les lieux d’échantillonnage, et les résultats ont été partagés avec les propriétaires et les membres de la communauté. Le projet a aidé la province à caractériser la géochimie des eaux souterraines des principales unités lithologiques et de morts-terrains en Ontario et a fourni des renseignements sur la qualité de l’eau aux membres de collectivités.

Programme de gérance des nutriments 4R

Après l’entente de partenariat de 2015, Fertilisants Canada s’est associé au MAAARO, à l’Ontario Agri Business Association, aux Grain Farmers of Ontario, à la Fédération de l’agriculture de l’Ontario et à la Christian Farmers Federation of Ontario pour mettre en œuvre la gérance du système de culture 4R Nutrient (Right Source @Right Rate, Right Time, Right Place ® [fertilisation, tarification, synchronisation, localisation]) en Ontario. En 2018, le programme de certification 4R a été lancé. Il vise à contrôler, sur une base volontaire, les détaillants agricoles, les consultants indépendants et d’autres professionnels certifiés sur leur capacité à recommander et à appliquer les principes de gestion des nutriments 4R auprès de leurs clients producteurs. La gérance 4R Nutrient conjugue les objectifs des agriculteurs, de l’industrie et du gouvernement pour améliorer l’économie agricole, la productivité des cultures et l’efficacité des engrais et de la conservation des nutriments sur le terrain pour réduire les pertes excessives dans l’environnement. En mars 2022, 24 sites étaient certifiés dans le cadre du programme; il s’agit de plus de 590 000 acres de terres agricoles en Ontario et de 2 500 fermes conformes à la gérance 4R Nutrient.

Partenariat canadien pour l’agriculture

Le Partenariat canadien pour l’agriculture (le « partenariat ») est un investissement pris par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux visant à renforcer et à faire croître le secteur canadien de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Le partenariat soutient autant les programmes adaptés aux pratiques agricoles de la région qu’aux services répondant à des besoins régionaux ciblés, et ce, au moyen d’un financement partagé (provenant du Canada et de l’Ontario). Un exemple de programme offert en Ontario dans le cadre de ce partenariat est le programme LEADS (Lake Erie Agriculture Demonstrating Sustainability) pour une agriculture durable dans la région du lac Érié, un investissement de 15,6 millions de dollars en cinq ans (2018-2023), aidant les agriculteurs à mettre en œuvre des mesures pour améliorer la santé des sols et la qualité de l’eau dans le bassin hydrographique du lac Érié.

Programme d’infrastructure Investir dans le Canada

Le volet « Infrastructure verte » du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada a permis de mobiliser des fonds existants afin d’apporter des améliorations à l’infrastructure dans les communautés des Grands Lacs. Dans le cadre du premier volet, des fonds ont été alloués à des projets de remise en état et de remplacement d'infrastructures existantes d'approvisionnement en eau, de traitement des eaux usées et de gestion des eaux pluviales présentant un risque critique pour la santé et/ou la sécurité, comme l'amélioration de la station municipale de pompage des eaux pluviales de la ville de Belleville et la conversion d'un égout unitaire à Leamington en conduites séparées pour les eaux pluviales et les eaux usées. Cela comprend également 50 projets avec les communautés des Premières nations, pour un total de plus de 130 millions de dollars de financement fédéral-provincial. Dans le cadre du deuxième volet en juillet 2021, le financement soutient une eau potable plus sûre et plus fiable grâce à l'amélioration de l'infrastructure de l'eau potable, 10 % des fonds disponibles étant alloués aux projets des communautés des Premières Nations. Plus de 475 millions de dollars de financement fédéral-provincial ont été alloués collectivement dans le cadre des deux volets.

Conseil de protection des Grands Lacs

Le Conseil de protection des Grands Lacs, créé en vertu de la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs, est un forum unique pour les représentants provinciaux, municipaux, des Premières Nations et des Métis qui ont une relation historique avec le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Il comprend également des représentants de la communauté scientifique, des groupes environnementaux, de l’agriculture, de l’industrie, des loisirs et du tourisme. L’objectif du Conseil est d’identifier et de trouver des solutions aux enjeux posés par les Grands Lacs, de développer la science et la prise en compte des connaissances écologiques traditionnelles, et de renforcer notre compréhension commune des Grands Lacs. Le Conseil est coprésidé par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs et un représentant des dirigeants autochtones. À ce jour, les réunions du Conseil ont été coprésidées par le chef du Grand Conseil de la Nation anichinabée.

À la suite de la réunion inaugurale du 22 mars 2016, à la suggestion de l’ancienne commissaire en chef des eaux, Josephine Mandamin, de l’Anishinabek Women’s Water Commission, le Conseil s’est réuni sur l’île Manitoulin du 21 au 23 août 2016. L’objectif de ce rassemblement était de nouer des relations, de favoriser les discussions sur les priorités des Grands Lacs et de jeter les bases des futurs travaux du Conseil. Les participants ont été encouragés à partager leurs histoires sur les lacs et à privilégier l’apprentissage interculturel et le partenariat en ce qui concerne les activités et les initiatives de protection des Grands Lacs.

Il a été noté que les Grands Lacs constituent un concept unificateur pour les personnes qui vivent en Ontario. Les thèmes centraux de la discussion comprenaient notamment l’importance de favoriser le sentiment d’appartenance des individus au lac, l’éducation sur les Grands Lacs et les traités relatifs, et la mise à profit des connaissances - y compris le savoir écologique traditionnel - pour une meilleure prise de décision. Le Conseil s’est retrouvé sept fois depuis la réunion inaugurale dont, plus récemment, le 22 avril 2021.

Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs

La mise en œuvre de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs implique une collaboration à l’échelle du gouvernement, entre plusieurs ministères se réunissant pour mettre en place les mesures de soutien aux objectifs environnementaux, économiques et sociaux dans le bassin des Grands Lacs. La collaboration avec le gouvernement du Canada est un élément clé de la réalisation des engagements pris dans le cadre de la stratégie; cette relation est coordonnée par l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs (ACO). L’ACO guide le gouvernement de l’Ontario dans l’atteinte de ses objectifs relatifs à Stratégie et accompagne le Canada dans le respect de ses obligations aux termes de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

L’ACO de 2014, en vigueur de 2014 à 2019, a permis des progrès importants pour la protection et le rétablissement des Grands Lacs. En plus des nombreuses activités incluses dans le présent rapport, voici quelques exemples de réalisations majeures dans le cadre de l’ACO de 2014 :

  • l’achèvement du Cadre de gestion des eaux littorales des Grands Lacs
  • l’identification des zones prioritaires et les partenariats pour les initiatives d’amélioration des zones côtières, notamment l’initiative Land to Lake (en anglais seulement) pour la zone littorale ouest du lac Ontario, la Stratégie pour le fleuve Saint-Laurent et l’Initiative de remise en état du sud de la rivière Grand
  • l’achèvement de projets dans tout le bassin pour soutenir la recherche, le suivi et la production de rapports concernant les poissons indigènes, la faune aquatique, les réseaux trophiques et les habitats, notamment avec l’évaluation du réseau trophique inférieur du lac Ontario, le suivi du saumon de l’Atlantique au moyen de la technologie multicapteur et le suivi du rétablissement du touladi, de l’anguille d’Amérique et de l’esturgeon jaune
  • le soutien de mesures ciblées de participation et de collaboration avec les Premières Nations et les Métis dans les zones prioritaires;
  • l’établissement de cibles de réduction du phosphore dans le lac Érié et l’élaboration du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié
  • la mise en place d’un programme jeunesse avec les Premières Nations pour la revitalisation de la rivière Thames
  • et le soutien aux projets pilotes de mise à profit du savoir écologique traditionnel dans le cadre de la protection et le rétablissement des Grands Lacs

Exemples de réalisations récentes entreprises par l’Ontario et ses partenaires dans le cadre de l’ACO de 2014, par lac

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Le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent en Ontario

La carte montre les cinq Grands Lacs, dont quatre sont en Ontario (lacs Ontario, Érié, Huron et Supérieur), et le fleuve Saint-Laurent. Des zones colorées sont utilisées pour montrer chacun des bassins hydrographiques des lacs et des rivières respectifs.

 

Lac Supérieur

L’application d’une couche mince de sédiments à Jellicoe Cove, la zone où les concentrations de mercure sont les plus élevées, dans la zone préoccupante du port de la péninsule du lac Supérieur (Anishinaabewi-gichigami dans la langue Anishnaabewowin), est un exemple récent de progrès continu dans le traitement des sédiments contaminés hérités dans les Grands Lacs. Le havre est désigné secteur préoccupant en raison des rejets historiques de l’usine de pâte à papier et de l’usine de chlore et de soude caustique, et des opérations de flottage. Des décennies d’activité industrielle ont entraîné des niveaux élevés de mercure et de polychlorobiphényles (PCB) dans les sédiments. Selon les analyses, le recouvrement des sédiments contaminés d’une couche de sable de 15 à 20 cm accélérerait le rétablissement naturel du site d’ici 75 ans. Depuis son application en 2012, la surveillance a montré que le recouvrement était efficace et répondait aux objectifs de l’effort d’assainissement. Il a réduit le déplacement du mercure et des PCB vers les eaux de surface et l’exposition des organismes aquatiques au mercure présent dans les sédiments, ce qui est inférieur à l’objectif d’assainissement. En conséquence, l’altération de l’utilisation bénéfique du benthos a été redéfinie en janvier 2022 comme « non altérée ». De plus, deux autres usages bénéfiques altérés associés au secteur préoccupant – dus à la dégradation des populations de poissons et d’animaux sauvages et à la perte de l’habitat des poissons et de la faune – ont retrouvé le statut « non altéré » en 2021.

Lac Huron

Depuis 2010, l’Ontario, le Canada, les municipalités, les offices de protection de la nature, les organisations non gouvernementales et d’autres ont travaillé ensemble pour coordonner des mesures visant à protéger et à améliorer la qualité de l’eau le long des rives sud-est du lac Huron (Naadowewi-gichigami en langue Anishnaabewowin). L’initiative Healthy Lake Huron (en anglais seulement) vise à réduire les nutriments et les bactéries pénétrant six bassins versants prioritaires. Depuis le lancement du programme, plus de 500 projets de meilleure gestion et plus de 5 millions de dollars ont été investis dans la région. Des exemples de projets récents comprennent l’aménagement de zones tampons et de bermes au sein de cours d’eau, et l’utilisation de cultures de couverture pour réduire l’érosion et améliorer la santé du sol; l’inspection et la mise à niveau des fosses septiques; et la restriction du bétail dans les zones environnantes aux cours d’eau. La sensibilisation et l’éducation sont menées par le biais de bulletins d’information annuels, d’un site Web dédié aux projets, d’ateliers destinés aux propriétaires fonciers et de visites et démonstrations individuelles. Le suivi à long terme de ces bassins versants fait état de certaines améliorations au fil du temps.

Lac Érié

Les Premières Nations ont un lien culturel et spirituel fort avec le Deshkan Ziibi (de la langue Anishnaabewowin), ou la rivière Thames, qui se jette dans le lac Sainte-Claire et fait partie du bassin du lac Érié (Waabishkiigoo-gichigami). Le projet de revitalisation de la rivière Thames (Thames River Clear Water Revival TRCWR) est un partenariat de longue date entre les Premières Nations possédant des territoires traditionnels dans le bassin hydrographique, la ville de London, l’Office de protection de la nature de la vallée inférieure de la Thames, l’Office de protection de la nature de la vallée supérieure de la Thames, l’Ontario et le Canada. Le gouvernement a soutenu un certain nombre de projets du TRCWR, notamment le Programme des jeunes des Premières Nations lancé en 2015 pour : engager la jeunesse autochtone et promouvoir les possibilités d’emploi dans le domaine de l’environnement; améliorer les liens entre les communautés; et défendre les questions environnementales. Les données recueillies dans le cadre de cette initiative ont également orienté l’élaboration d’un plan de 20 ans pour protéger et rétablir le bassin versant en matière de qualité et de débit d’eau, tout en soutenant le développement économique et urbain.

Lac Ontario

Dans le secteur préoccupant du port de Hamilton, dans le lac Ontario (Niigani-gichigami), les sédiments du récif Randle sont fortement contaminés par des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dus à plus de 150 ans de déversements industriels historiques. Un projet de restauration de 139 millions de dollars est en cours pour contenir les sédiments contaminés dans un caisson d’acier sous-marin. Le dragage hydraulique des sédiments contaminés a été achevé en octobre 2021. Le projet va entrer dans sa phase finale, avec l’installation du confinement technique pour le caisson en acier. Le projet est financé par le Canada, l’Ontario et des partenaires locaux. Lorsque le projet sera terminé en 2024, les avantages environnementaux, économiques et sociaux seront nombreux, y compris l’amélioration de l’habitat des poissons et de la faune, la réduction de la propagation des contaminants dans le port, des possibilités accrues de loisirs, de navigation et de possibilités diverses au sein du port, et un impact économique pour la collectivité estimé à 126 millions de dollars en création d’emplois, en développement des affaires et en tourisme. Le projet est également essentiel pour retirer le port de Hamilton de la liste des secteurs préoccupants (SP).

Fleuve Saint-Laurent

Le fleuve Saint-Laurent, ou Kaniatarowanenneh en langue kanien'kéha, est étroitement lié à l’identité culturelle et à la riche histoire des peuples autochtones qui vivent le long du fleuve depuis des millénaires. La communauté mohawk d’Akwesasne, qui signifie « Terre où la perdrix tambourine », est située le long de la rivière à Akwesasne, près de Cornwall (Ontario), qui est un secteur préoccupant. L’un des aspects les plus néfastes de la contamination du fleuve Saint-Laurent est la crainte qu’elle a suscitée chez les Akwesasr:onon de s’engager dans des pratiques liées à l’eau, au poisson et à la terre. Le maintien des connaissances et des valeurs culturelles des Akwesasr:onon dépend du lien avec la terre par le biais de pratiques qui s’y rattachent. En 2021, l’Ontario et le Canada ont financé un projet intitulé « Secteur préoccupant de St. Lawrence/Cornwall - Consommation de poisson et participation de la communauté à l’échantillonnage » afin d’analyser les espèces de poisson présentant un intérêt pour les contaminants et de fournir des renseignements à jour sur les niveaux de contaminants pour qu’Akwesasne puisse les examiner et les distribuer à la communauté. Le projet soutient également l’animation d’ateliers qui comprennent des discussions ouvertes sur les espèces de poissons d’intérêt, les craintes reliées à l’environnement, la responsabilité culturelle à l’égard de l’eau et des poissons et les étapes à entreprendre pour reconnecter la communauté d’Akwesasr:onon à l’eau et aux poissons. Le projet aidera à déterminer si la consommation de poissons et d’animaux sauvages demeure altérée dans le secteur préoccupant du fleuve Saint-Laurent.

Après plusieurs mois de négociations, le 27 mai 2021, le Canada et l’Ontario ont signé le neuvième Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, marquant plus de 50 ans de collaboration entre le Canada et l’Ontario pour améliorer les conditions dans les Grands Lacs. L’ACO de 2021 énonce des mesures précises que chaque gouvernement prendra dans le cadre du travail collaboratif de rétablissement, de protection et de conservation de la qualité de l’eau et de la santé de l’écosystème des Grands Lacs. Le nouvel ACO 2021 décrit les mesures nouvelles et en cours pour sauvegarder le plus grand système lacustre d’eau douce au monde, telles que l’optimisation de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, de la gestion des nutriments, la réduction de la pollution plastique et par excès de sel de voirie, la restauration des espèces et des habitats indigènes et l’accroissement de la résilience climatique. L’accord inclut en outre une nouvelle orientation dirigée vers la protection du lac Ontario et le soutien à l’essor de loisirs axés sur la nature.

De plus, le gouvernement s’est engagé à prendre des mesures nouvelles et suivies pour soutenir l’engagement des partenaires des communautés des Premières Nations et Métis, qui continuent de fournir le contexte communautaire local, le savoir, l’expertise et les ressources aidant à orienter les efforts de collaboration à venir pour la restauration, la protection et la conservation des Grands Lacs. L’ACO de 2021 maintient les annexes consacrées aux Premières Nations et aux Métis, introduites dans l’ACO de 2014, et qui invitent tous les responsables énumérés dans les annexes à travailler en collaboration avec les partenaires des Premières Nations et Métis à la réalisation des engagements des annexes et, le cas échéant, à prendre de nouveaux engagements tout au long de l’accord.

Sensibilisation

Le gouvernement de l’Ontario s’emploie à mieux faire connaître les Grands Lacs en forgeant de nouveaux partenariats entre les offices de protection de la nature, les organisations non gouvernementales et les conseils scolaires. Des événements éducatifs tels que des mini-festivals sur l’eau, des sorties virtuelles sur le terrain, des conférences scolaires et des sommets étudiants de plusieurs jours ont été créés et organisés en collaboration avec ses partenaires depuis 2016. Récemment, le gouvernement a adapté son modèle de conférence sur les Grands Lacs destinée aux élèves et aux enseignants avec le financement d’excursions virtuelles sur les Grands Lacs, soutenant du même coup la transition de l’Ontario vers l’apprentissage à distance. Les destinations des sorties virtuelles sur le terrain comprennent :  le lac Supérieur, la baie Georgienne et le lac Huron, la voie interlacustre entre le lac Huron et le lac Érié et la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent. Fleuve Saint-Laurent.

Les parcs provinciaux de l’Ontario offrent à la population des occasions d’interagir avec les Grands Lacs et de profiter de cette importante ressource. Plus de 20 parcs dans le bassin des Grands Lacs emploient des vulgarisateurs des sciences naturelles chevronnés qui animent des activités attirant des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

Parcs Ontario s’est récemment associé à Canadian Geographic pour produire des cartes-tapis géantes et des plans de cours à utiliser comme ressource pédagogique, dont l’un mettant en lumière les voies navigables de l’Ontario et les Grands Lacs. De plus, le programme Découverte de Parcs Ontario atteint des dizaines de milliers d’enfants chaque année et plusieurs parcs situés le long des Grands Lacs, tels que les parcs provinciaux Pinery et Bronte Creek, organisent des sorties éducatives pour les groupes scolaires.

Soutenir l’action communautaire

L’Ontario a lancé la première ronde de financement du Fonds d’action locale pour les Grands Lacs en septembre 2020 pour soutenir des projets locaux visant à protéger et restaurer les zones côtières, riveraines et littorales des Grands Lacs et de leurs réseaux de rivières et ruisseaux. En 2021, 44 projets ont été admis à un financement totalisant 1,9 million de dollars sur deux ans. Les 44 projets sont dirigés par des organisations communautaires, des municipalités, des offices de protection de la nature et des communautés et organisations autochtones partout en Ontario, d’Ottawa à Thunder Bay.

Parmi les bénéficiaires du fonds, mentionnons les suivants :

  • ALUS Norfolk a travaillé avec les agriculteurs pour restaurer les terres du bassin versant afin de réduire les effets de l’agriculture sur le lac Érié
  • La ville de Pickering, en collaboration avec 50 groupes communautaires et de jeunes, a entrepris le ramassage des déchets le long des rives du lac Ontario et des rivières et ruisseaux qui s’y jettent
  • La Manitoulin Streams Improvement Association, en partenariat avec le territoire non cédé de Wiikwemkoong, s’est efforcé de rétablir l’habitat, d’améliorer la qualité de l’eau et de nettoyer le rivage d’un affluent du lac Huron
  • et I-Think a developpé une formation destinée aux enseignants sur les pratiques d’enseignement visant à donner davantage d’importance aux enjeux reliés aux Grands Lacs dans les apprentissages scolaires, sous la forme d’une trousse

Le 7 février 2022, l’Ontario a annoncé un investissement supplémentaire de 1,9 million de dollars dans le Fonds d’action locale pour les Grands Lacs. Ce nouvel investissement servira à soutenir des projets dirigés par des organisations communautaires, des petites entreprises, des municipalités, des offices de protection de la nature et des collectivités autochtones visant à protéger et rétablir les zones côtières, riveraines et littorales des Grands Lacs, ainsi que de leurs affluents.

Consultez la section Mesure des progrès du présent rapport pour en apprendre davantage sur les progrès de l’Ontario en matière de mobilisation et d’habilitation des collectivités des Grands Lacs.

Objectif 2 : Protéger l’eau afin de protéger la santé humaine et écologique

Cet objectif est axé sur la santé et le bien-être humains par la protection et le rétablissement de la santé écologique du bassin des Grands Lacs. À cet égard, la stratégie propose des mesures visant à :

  • gérer et protéger les ressources en eau potable
  • identifier et atténuer les impacts sur la qualité de l’eau
  • gérer l’utilisation des ressources en eau et s’adapter aux changements de niveau des lacs

Gestion et protection des ressources en eau potable

La collaboration avec les municipalités, les offices de protection de la nature, les comités de protection des sources et autres organismes est un engagement clé de la stratégie pour une gestion et une protection des ressources en eau potable visant à soutenir la mise en œuvre efficace et continue des plans de protection de ces ressources. Comme mis de l’avant dans le Rapport annuel 2021 du ministre sur l’eau potable, 38 plans collaboratifs de protection des ressources axés sur les bassins hydrographiques visant à protéger les sources d’eau potable d’aujourd’hui et de demain sont actuellement mis en œuvre partout en Ontario. Ces plans mettent en place des politiques visant à traiter certaines activités identifiées comme des menaces pour les sources d’eau potable, y compris les Grands Lacs. Environ 39 % des réseaux d’eau potable de surface connectés aux Grands Lacs sont inclus dans des plans de protection des sources.

Par exemple, la zone de protection des sources de la région d’Essex a formellement identifié la toxine produite par les algues bleues, appelée microcystine-LR, comme une problématique concernant toutes les sources d’eau potable du lac Érié. L’identification des activités et des zones qui contribuent à ce problème est envisagée dans le cadre du plan de protection des sources et est sujette à des mises à jour ultérieures, le cas échéant.

De plus, le plan de protection des sources de Credit Valley – Toronto et région – Central Lake Ontario comprend des politiques précisant les mesures d’atténuation des risques de déversement associés au stockage de carburant, aux pipelines et à la production d’énergie nucléaire.

En 2017, une approche a été ajoutée aux règles techniques établies en vertu de la Loi de 2006 sur l’eau saine, afin de permettre aux comités et organismes de protection des sources de mieux identifier les risques liés à la qualité de l’eau pour les systèmes d’eau potable dans les grands plans d’eau tels que les Grands Lacs, qui peuvent être plus vulnérables à la contamination dans un environnement proche du rivage. En 2021, de nouvelles modifications ont été apportées aux règles techniques afin de tenir compte des risques liés aux changements climatiques. Ces modifications visent à améliorer la capacité de l’approche d’évaluations du risque à identifier les risques associés au sel de voirie, ainsi qu’à la manipulation et au stockage des produits chimiques toxiques.

Afin de s’assurer que les collectivités et les propriétaires fonciers dont les réseaux d’eau potable ne sont pas couverts par des plans de protection des sources approuvés par la province disposent des outils nécessaires pour continuer à protéger leurs sources d’eau potable, la province a publié de nouvelles pratiques exemplaires pour la protection des sources d’eau sur le site ontario.ca le 18 février 2022. Ces nouvelles pratiques exemplaires, à la portée de tous, fournissent des renseignements et des conseils faciles à comprendre pour aider les propriétaires fonciers privés, comme les agriculteurs et les propriétaires de chalets, les communautés des Premières Nations et les communautés, à protéger les sources d’eau potable contre la contamination. Il s’agit notamment de s’assurer du fonctionnement correct des fosses septiques et de l’entreposage sécuritaire de carburant et des pesticides.

Eau potable des Premières Nations

L’Agence ontarienne des eaux (AOE) a établi un Cercle consultatif des Premières Nations pour mieux comprendre les enjeux globaux relatifs à l’eau dans ces collectivités, selon une perspective autochtone. Le Cercle consultatif, qui relève du conseil d’administration de l’AOE par l’intermédiaire du comité des Premières Nations du conseil, se réunit au moins quatre fois par an. Il est composé d’un groupe diversifié de personnes qui s’identifient comme autochtones, représentant une variété d’antécédents, d’expériences et de collectivités. Le Cercle consultatif fournit des conseils et des recommandations sur l’intégration des perspectives des Premières Nations dans les stratégies de l’AOE et sur la manière dont l’AOE peut renforcer ses partenariats avec les communautés des Premières Nations afin de mieux répondre à leurs besoins et à leurs préoccupations en matière d’eau et d’assainissement. L’objectif du Cercle consultatif est de fournir une meilleure compréhension des défis auxquels les Premières Nations sont confrontées, non seulement en ce qui concerne le traitement de l’eau et des eaux usées dans leurs collectivités, mais aussi à la lumière de leur expérience, de leur culture et de leur histoire distincte au Canada. L’AOE s’engage à renforcer ses partenariats actuels avec les Premières Nations et à développer de nouveaux partenariats fondés sur la confiance mutuelle, le respect et la collaboration.

Le gouvernement l’Ontario collabore aussi, par l’entremise du Centre de Walkerton pour l’assainissement de l’eau avec les Premières Nations, à l’élaboration de programmes de formation pour aider les exploitants, les gestionnaires et les dirigeants communautaires à entretenir des réseaux d’eau potable salubre. Entre avril 2017 et mars 2022, 167 personnes ont terminé avec succès le cours de base à l’intention des apprentis-exploitants de réseaux d’eau potable des Premières Nations, et 116 ont terminé avec succès la formation sur la gestion des réseaux d’eau potable dans les collectivités des Premières Nations. Cette formation est fournie en nature et sans frais aux communautés. Les cours du CWAE aident à renforcer les capacités et ont été accueillis positivement par les participants et les collectivités des Premières Nations, qui ont manifesté leur souhait de poursuivre cette relation.

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour plus de renseignements sur la conformité aux normes de sécurités élevés de l’Ontario en matière de ressources d’eau potable du bassin des Grands Lacs.

Identification des impacts et suivi de la qualité de l’eau

La recherche et le suivi sont nécessaires à l’identification des impacts sur la qualité de l’eau et ils orientent les mesures de gestion. La stratégie prévoit que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour régler les problématiques en lien avec la qualité de l’eau, dont les proliférations d’algues nuisibles, ainsi que la présence de produits chimiques toxiques préoccupants. Depuis le premier rapport d’étape en 2016, le gouvernement a continué d’investir et de soutenir des activités visant à identifier et à comprendre les impacts sur la qualité de l’eau dans le bassin des Grands Lacs.

Étude collaborative sur la qualité de l’eau du lac Sainte-Claire et de la rivière Thames

L’Ontario, en partenariat avec le gouvernement du Canada, a collaboré avec la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, le Great Lakes Institute of Environmental Research et la Lower Thames Valley Conservation Authority pour évaluer la qualité de l’eau du lac Sainte-Claire et de la rivière Thames. Cette étude collaborative pluriannuelle a confirmé des événements de proliférations d’algues nuisibles, qui se produisent largement le long de la rive canadienne du lac Sainte-Claire et du cours inférieur de la rivière Thames.

Études sur le phosphore du lac Érié

Des études menées par la Commission géologique de l’Ontario, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs et d’autres partenaires ont analysé les niveaux de phosphore dans le lac Érié et ses affluents, ainsi que le phosphore et les charges en polluants phosphorés internes annuelles modélisés à l’échelle du lac pour améliorer la compréhension de l’état du lac et du rôle des nutriments dans la prolifération des algues.

Études de l’impact urbain

Des études récentes sur le lac Ontario effectuées par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs ont utilisé des données de suivi et de modélisation pour examiner la qualité de l’eau, les modèles de nutriments et la circulation du lac afin de proposer un cadre d’étude portant sur l’évaluation des effets urbains sur le lac et l’interaction entre les terres et les ressources en eau, et pour aider à la conception de solutions.

Étude des éléments nutritifs dans de multiples bassins hydrographiques

L’étude des éléments nutritifs dans de multiples bassins hydrographiques a été conçue en réponse à la prolifération d’algues et à d’autres signes d’excès de nutriments dans les Grands Lacs.

Les principaux objectifs de l’étude étaient d’examiner les changements intervenus entre les années 1970 et aujourd’hui dans les domaines suivants :

  • les sources diffuses de nutriments provenant de l’agriculture
  • la relation entre l’utilisation et la gestion des terres agricoles et les apports en nutriments dans les masses d’eau
  • les modèles saisonniers d’apports en nutriments dans les masses d’eau
  • les types et les proportions de phosphore provenant des paysages agricoles

En outre, l’étude a été conçue pour évaluer l’ampleur du changement dans la quantité de nutriments provenant de sources agricoles diffuses.

  • L’étude comprenait 4 mesures continues
  • 11 bassins hydrographiques sentinelles
  • plus de 15 millions de points de données
  • 55 essais par échantillon d’eau
  • plus de 1 800 échantillonnages d’eau
  • 8 stations météorologiques
  • 10 paramètres par station
  • 5 années d'échantillonnage
  • 3 partenaires universitaires
  • 12 projets de recherche

Les premières conclusions de l’étude montrent que, par rapport à une étude similaire réalisée dans les années 1970 :

  • les apports en nutriments dans les masses d’eau ont globalement augmenté dans la plupart des sites de l’étude
  • dans de nombreuses régions, les apports en nutriments dans les masses d’eau se font désormais principalement pendant la saison sans croissance, et non plus pendant la saison de croissance comme auparavant
  • une plus grande quantité d’eau circule actuellement dans certains bassins hydrographiques
  • on dispose désormais de meilleurs renseignements pour modéliser les données sur les nutriments en Ontario

Pesticides dans l’eau des ruisseaux

L’étude gouvernementale Concentrations de pesticides dans l’eau des ruisseaux analyse environ 500 composés de pesticides dans 18 affluents des Grands Lacs en aval de terres agricoles. Les résultats de ce programme démontrent l’efficacité potentielle des programmes, des politiques et des règlements de gestion des bassins versants et rappellent que certains secteurs exigent une vigilance continue.

Surveillance des biphényles polychlorés (BPC)

Le suivi des Grands Lacs de l’Ontario a montré que les concentrations de BPC dans les sédiments ont diminué dans certaines zones littorales du lac Ontario depuis 1994. En moyenne, les niveaux de BPC dans les sédiments des seize sites échantillonnés au cours de cette période ont diminué de moitié, et des améliorations significatives ont été constatées dans certains secteurs préoccupants, tels que l’arrière-port de Toronto. Toutefois, il existe des zones où les concentrations de BPC restent élevées, en particulier dans les zones les plus proches du littoral et à proximité des zones urbaines. Les données suggèrent que les concentrations de BPC dans les sédiments de surface du lac Ontario devraient continuer à diminuer avec la réduction de déversement dans le lac.

Les nouvelles technologies au service de la surveillance

De nouvelles techniques et technologies ont également été mises à profit pour soutenir les efforts de suivi. Par exemple, les bouées de surveillance en temps réel déployées près des rives du lac Érié et du lac Ontario permettent d’identifier rapidement de problèmes de qualité de l’eau. Récemment, les données des bouées de surveillance sont accessibles par le biais de la nouvelle plateforme de partage de données Seagull (en anglais seulement). L’accessibilité aux données offerte par la plateforme facilitera leur utilisation par les chercheurs au Canada et aux États-Unis. Par exemple, la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis a récemment utilisé ces données pour développer un modèle de prédiction du mouvement des eaux à faible teneur en oxygène dans le lac Érié, qui ont un impact sur les populations de poissons et la qualité des sources d’eau potable.

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Une bouée de surveillance en temps réel dans le littoral du lac Ontario

 

De plus, l’utilisation d’échantillonneurs passifs a amélioré le suivi des contaminants préoccupants connus et émergents. Les échantillonneurs passifs sont des dispositifs placés dans l’eau ou les sédiments pour évaluer les concentrations de polluants chimiques. Ils sont utilisés sur les sites de suivi à long terme et les bassins hydrographiques des Grands Lacs, pour repérer les sources de contaminants hérités, tels que les BPC dans le port de Hamilton, pour effectuer le suivi des contaminants historiques dans la région de la rivière Niagara et pour évaluer l’efficacité de l’assainissement du havre Peninsula. Les échantillonneurs passifs sont également très utiles pour améliorer le suivi des contaminants préoccupants, tels que les ignifugeants, les produits pharmaceutiques et les pesticides. Ils ont en outre permis de dépister des contaminants méconnus, comme ceux provenant de la dégradation des pneus, permettant ainsi d’orienter les évaluations ultérieures.

Mesures de protection et de restauration des sources d’eau

La protection et la restauration de la qualité de l’eau exigent une prise de mesures sur plusieurs fronts. La stratégie comprend seize engagements visant à réduire les impacts sur les eaux pluviales et les eaux usées, à réduire l’excès de nutriments et à protéger la qualité de l’eau en réduisant les taux de produits chimiques toxiques et autres polluants tels que le sel et le plastique.

Excès de phosphore

S’attaquer aux menaces à la qualité de l’eau des Grands Lacs nécessite un effort soutenu et collaboratif. Les quantités excessives de phosphore provenant notamment des eaux pluviales urbaines et des terres agricoles et qui pénètrent dans les cours d’eau risquent d’entraîner la croissance d’efflorescences algales, qui menacent actuellement la qualité de l’eau des plans d’eau comme le lac Érié. Pour y remédier, la stratégie engage l’Ontario, avec le Canada et les partenaires de mise en œuvre, à élaborer et à mettre en œuvre un plan d’action visant à réduire les charges de phosphore dans le lac Érié.

Dans le cadre de la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs, l’Ontario s’est engagé à réduire de 40 % la charge de phosphore dans le lac Érié. Cet objectif de réduction de 40 % du phosphore a été fixé dans le cadre d’un processus scientifique binational pour les bassins occidental et central du lac Érié afin de lutter contre la prolifération d’algues nuisibles dans le bassin occidental et contre l’hypoxie dans le bassin central.

Le Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié s’attaquant à la réduction des charges de phosphore dans le lac Érié, a été publié en 2018 et identifie plus de 120 mesures pour atteindre la cible de réduction du phosphore, comme une meilleure gestion des rejets d’eaux usées et d’eaux pluviales, de meilleures pratiques de gestion pour retenir le phosphore sur les terres agricoles et hors des cours d’eau, la restauration du patrimoine naturel, comme les zones humides, le perfectionnement du suivi et de la recherche, et l’amélioration de la communication et de la sensibilisation. Près de la moitié (46 %) des mesures du plan d’action du lac Érié sont destinées au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, au ministère des Richesses naturelles et des Forêts, et au ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales.

Dans le cadre du plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié, l’Ontario collabore avec le Canada et ses partenaires pour mettre en œuvre des mesures visant à atteindre les objectifs de réduction du phosphore, ce qui complète les efforts déployés par les États-Unis pour atteindre les objectifs binationaux de réduction du phosphore dans le lac. Voir la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en savoir davantage sur les progrès dans le lac Érié à ce jour.

Utilisation excessive des sels de voirie

Comme rapporté dans le premier rapport d’étape, l’usage excessif des sels de voirie a un impact négatif sur la qualité de l’eau dans le bassin des Grands Lacs. Une analyse gouvernementale récente des données à long terme sur le chlorure (un indicateur de sel) a révélé qu’à de nombreux emplacements de surveillance près des routes ou dans les zones urbaines, le taux de chlorure dépassait les recommandations liées à qualité de l’eau. Pour remédier à ce problème, le plan de gestion des sels de voirie du ministère des Transports a été révisé et mis à jour en 2017 et comprend maintenant des pratiques de gestion exemplaires éprouvées et fondées sur la science pour s’assurer que l’épandage de sels sur les routes soit optimisé en fonction des taux requis, et des moments et emplacements opportuns. Le plan garantit que de pratiques exemplaires en matière d’entretien hivernal sont mises en œuvre tout en offrant des conditions de conduite sécuritaires sur le réseau routier provincial et en minimisant les impacts environnementaux.

De plus, la province travaille avec des intervenants de la province, du Canada et des États-Unis pour investir dans la recherche et demeurer au fait de nouveaux produits et pratiques, et offrir un déneigement et un déglaçage qui réduisent l’utilisation de sels de voirie et atténuent les impacts environnementaux, tout en maintenant la mobilité et la sécurité du public sur les autoroutes provinciales. Le gouvernement a également mené des recherches approfondies sur les produits d’entretien hivernal pendant de nombreuses années, ce qui a entraîné des changements dans les normes d’entretien et de meilleures pratiques, comme l’utilisation de sels prétraités à des taux d’application plus faibles en remplacement du sel sec.

Au printemps 2022, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs a organisé des ateliers avec un éventail d’intervenants afin de recueillir des commentaires sur le rôle des meilleures pratiques dans la réduction du salage excessif des routes, des stationnements et des trottoirs de l’Ontario. Les séances ont permis de recueillir de nombreux commentaires et points de vue utiles, notamment sur les facteurs à l’origine de l’épandage excessif de sel et sur les principaux obstacles et défis rencontrés par l’industrie dans l’adoption de pratiques exemplaires. Le ministère étudie les commentaires afin d’éclairer les prochaines étapes.

La collaboration et le soutien de la province de l’Ontario ont été déterminants pour le travail de Pollution Probe en matière de lutte contre la pollution plastique dans les Grands Lacs, qui comprend la mise en place et l’extension du Great Lakes Plastic Cleanup, la plus grande initiative de ce type au monde visant à prévenir et à éliminer les débris plastiques des lacs. Nous nous réjouissons de continuer à travailler ensemble dans l’intérêt de nos Grands Lacs et des communautés qui en dépendent.

Christopher Hilkene, directeur général, Pollution Probe

Améliorations de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales

Comme les eaux pluviales et les eaux usées sont d’importants vecteurs de pollution, l’amélioration de leur gestion est à même d’avoir des répercussions importantes et tangibles sur la qualité de l’eau des Grands Lacs. La stratégie inclut quatre engagements visant à atténuer les impacts des eaux pluviales et des eaux usées sur les Grands Lacs : aider les collectivités à réduire le volume et l’impact des eaux pluviales; travailler avec les municipalités sur des solutions pour minimiser le déversement d’eaux usées non traitées; et atténuer l’impact des eaux usées traitées en travaillant avec les communautés et les parties prenantes pour mettre à jour les politiques, gérer les infrastructures d’eau et optimiser le fonctionnement des usines de traitement des eaux usées.

En plus d’avoir bénéficié du financement en infrastructures vertes du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada, le gouvernement continue de diversifier les possibilités d’investissement pour l’amélioration des systèmes d’eaux usées et pluviales autour du bassin :

Il continue également d’appuyer les organisations et les programmes locaux pour une gestion optimisée des eaux usées. Par exemple, le programme d’optimisation du traitement des eaux usées à l’échelle du bassin versant de la rivière Grand fournit un soutien technique aux exploitants et aux gestionnaires des eaux usées et rend compte des améliorations de la qualité des rejets d’eaux usées dans le bassin. De plus, le gouvernement de l’Ontario a investi dans des projets d’optimisation dans les stations de traitement des eaux usées de Sarnia, du comté d’Oxford et de Leamington, et a invité les gestionnaires des eaux usées à se réunir régulièrement pour discuter de l’optimisation des stations de traitement des eaux usées.

Une préparation inadéquate aux événements pluviohydrologiques risque d’avoir des répercussions environnementales, sociales et économiques. Le secteur de l’assurance indique que les dégâts d’eau causés par des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations, sont le facteur principal de la croissance des coûts d’assurance. Au Canada, ces pertes ont totalisé en moyenne 405 millions de dollars par an entre 1983 et 2008, et ont plus que doublé pour atteindre 1,8 milliard de dollars par an entre 2009 et 2017. Bien que les infrastructures conventionnelles de gestion des eaux pluviales soient coûteuses, un aménagement à faible impact (LID) constitue un moyen rentable de gérer le ruissellement des eaux pluviales qui est à même de générer un retour sur l’investissement de 1,60 $ à 2,40 $, et présente des avantages en matière d’esthétique, de loisirs, de qualité de l’air, de régulation du climat local, d’amélioration de la qualité de l’eau et de coûts économiques évités (tels que le traitement des eaux pluviales, les coûts d’atténuation). Afin d’améliorer l’état de préparation de la province aux phénomènes météorologiques, l’Ontario a adopté un certain nombre de mesures visant à faciliter le travail de gestion des eaux pluviales.

En janvier 2022, la proposition de projet pour un Manuel d’orientation sur la gestion des eaux pluviales par un aménagement à faible impact a été affiché sur le Registre environnemental pour la soumission de commentaires du public. Le but de ce projet de manuel est d’orienter la gestion des eaux pluviales relativement à la réduction du volume des eaux pluviales et des rejets de contaminants associés dans les cours d’eau. Il s’agit d’une étape importante pour favoriser l’adoption de technologies d’adaptation innovantes en gestion des eaux pluviales. Le gouvernement s’est engagé à protéger nos lacs, nos rivières et nos eaux souterraines, dès maintenant et pour les générations futures. L’Ontario a sollicité l’avis du public concernant :

  • le document de travail sur les occasions et les démarches possibles pour améliorer la gestion des eaux usées et des eaux pluviales municipales et la conservation de l’eau
  • et le Guide de planification des sous-bassins versants pour orienter les municipalités et autres autorités de planification dans l’aménagement du territoire et la planification des infrastructures

Les modifications réglementaires proposées en vertu de la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario constituent une autre initiative complétant l’approche globale de la gestion des eaux pluviales visant à soustraire certaines stations d’épuration à faible risque de l’obligation d’obtenir une autorisation environnementale (REO 0194456, le 25 octobre 2021). Les modifications proposées, si elles sont adoptées, réduiraient les formalités administratives et faciliteraient la réalisation d’AFI en soustrayant à l’obligation d’obtenir une autorisation environnementale relative aux AFI de gestion des eaux pluviales dans une résidence privée individuelle.

Le gouvernement a financé l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe en partenariat avec Sustainable Technologies Evaluation Program, pour faire progresser son programme de formation pour de « meilleures pratiques » d’entretien et d’inspection des infrastructures de gestion des eaux pluviales. La formation des inspecteurs municipaux en gestion des eaux pluviales a été offerte à plus de 100 participants municipaux du bassin versant du lac Simcoe et de tout l’Ontario en 2021.

Gérance agroenvironnementale et pratiques de gestion exemplaires

Les secteurs agricole et agroalimentaire de l’Ontario sont un moteur économique important pour la province et contribuent à notre qualité de vie en fournissant de bons emplois, des aliments sûrs et sécuritaires et contribuent au succès économique de la province. Le gouvernement exerce le suivi du système agroalimentaire, préserve la capacité de rendement de nos ressources naturelles et soutient les pratiques durables. De meilleures pratiques de gestion aident à minimiser les risques associés aux charges excessives d’éléments nutritifs dans les Grands Lacs. Le gouvernement offre des programmes de gérance agroenvironnementale pour aider les producteurs ontariens à gérer les impacts sur le sol et l’eau. La stratégie prévoit que le gouvernement de l’Ontario :

  • améliore la compréhension de l’efficacité des programmes et des pratiques de gérance agricole
  • encourage et renforce la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires optimales
  • élargisse les possibilités de réduire la charge d’éléments nutritifs dans l’environnement et améliore le suivi des pratiques de gestion agricole optimale dans les zones géographiques prioritaires ainsi que des systèmes de production agricole afin d’en améliorer le rendement

Le gouvernement de l’Ontario fournit un soutien technique aux agriculteurs, aux groupes industriels et aux initiatives de gestion des bassins versants; il investit dans des activités de gérance environnementale pour aider les agriculteurs à mettre en œuvre des pratiques exemplaires de gestion. Les offices de protection de la nature et les groupes du secteur agricole mènent également plusieurs projets dans le bassin des Grands Lacs en vue d’améliorer la santé des sols et la qualité de l’eau. Cela inclut des approches individuelles, des ateliers et des projets de démonstration visant à accroître le recours à de meilleures pratiques de gestion dans les bassins versants hautement prioritaires, qui amélioreront la qualité de l’eau en réduisant les pertes excessives de phosphore dues à l’agriculture.

Le premier rapport d’étape sur la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs mentionnait le lancement de l’Initiative de gérance agroenvironnementale des Grands Lacs, financée dans le cadre de l’initiative Canada-Ontario Cultivons l’avenir 2. Cette initiative, étendue sur quatre ans, a produit des résultats significatifs notamment au sein de projets pour le lac Érié et les rives sud-est du lac Huron :

  • 30,6 millions de dollars investis - 10 millions de dollars du gouvernement et 20,6 millions de dollars des agriculteurs et de fournisseurs d’engrais
  • 1 300 projets d’amélioration de l’environnement dans les fermes et 214 projets d’optimisation de l’application à forfait d’engrais agricoles
  • 850 évaluations des risques associés à la santé du sol de Farmland Health Check-Up, un programme mis en place par la collaboration participative entre agriculteurs et experts techniques
  • l’établissement de six sites de suivi sur la mise en œuvre des meilleures pratiques de gestion agricole et de la qualité de l’eau afin d’évaluer l’efficacité des pratiques d’élimination du phosphore, instigué par différents offices de protection de la nature
  • 12 projets d’éducation et de sensibilisation en collaboration avec des organisations sélectionnées, mettant en œuvre des projets pour une sensibilisation accrue à la santé des sols et à la qualité de l’eau au sein de la communauté agricole à l’échelle locale

Bien que les efforts soient déployés à l’échelle de la province, ils visent plus particulièrement les bassins hydrographiques du lac Érié et du lac Simcoe, en raison des préoccupations locales en matière de qualité de l’eau et de la production agricole importante dans ces régions. Dans le cadre du partenariat canadien LEADS pour une agriculture durable dans la région du lac Érié, les conseillers en culture certifiés et les agronomes professionnels travaillent individuellement avec les agriculteurs participants pour cibler les besoins propres à leur exploitation et formuler des pratiques de gestion optimales. Cette démarche sensibilise les agriculteurs aux risques à l’échelle de l’exploitation et leur propose un plan et un soutien financier permettant de mettre en œuvre des pratiques qui améliorent la santé des sols et la qualité de l’eau. Dans toute la province, entre 2018 et décembre 2021, les agriculteurs ontariens ont mis sur pied environ 1 840 projets, consacrant environ 58,7 millions de dollars aux améliorations environnementales des exploitations agricoles de la province (18,8 millions de dollars en financement à frais partagés entre le Canada et de l’Ontario et 40,4 millions de dollars en contribution financière des agriculteurs). Ces projets ont permis :

  • de réduire le risque de perte de sol des terres agricoles grâce à la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires, dont l’aménagement de cultures de couverture, de brise-vent et de zones tampons et la mise en place de structures de contrôle de l’érosion des sols
  • d’améliorer la gestion des terres agricoles en modifiant l’équipement de travail du sol pour réduire les perturbations et les pertes de sol et d’éléments nutritifs
  • d’améliorer l’application des éléments nutritifs agricoles en modifiant l’équipement pour réduire la perte de ces éléments depuis les terres agricoles

De plus, en 2021, l’Ontario a modernisé la Loi sur le drainage pour simplifier les processus de projets d’améliorations mineures qui n’augmentent pas le risque d’érosion, prévu dans un emplacement ne renfermant pas de drain et en-dehors des zones humides. Cette mise à jour devrait réduire les coûts et les délais d’autorisation des municipalités pour certains projets de drainage qui peuvent comporter des avantages environnementaux, tels que les voies d’eau gazonnées, les trappes à sédiments et d’autres composantes physiques des canaux naturels, qui peuvent améliorer la qualité de l’eau et réduire la fréquence des inondations.

Gestion de l’utilisation des ressources en eau et adaptation aux changements de niveau des lacs

La stratégie présente cinq engagements visant à améliorer la gestion de la quantité des eaux, y compris de travailler avec la Commission mixte internationale (CMI) sur la gestion du niveau des lacs et d’examiner l’approche de l’Ontario en matière de gestion des prélèvements d’eau dans les bassins hydrographiques. Dans le cadre de la gestion des niveaux des lacs, l’Ontario participe toujours aux travaux de la CMI au sein du Comité de gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, qui se charge du suivi et des analyses techniques pour le maintien en continu des niveaux et des débits d’eau. Ce travail est coordonné annuellement dans un cadre de gestion adaptative multiorganismes et binational. Le gouvernement contribue aux diverses activités de recherche et de suivi prioritaires déterminés par le comité, comme la mise à l’essai de produits de détection à distance et de données géospatiales utilisés pour améliorer la détection des changements dans la végétation des terres humides des zones côtières du lac Ontario et du haut Saint-Laurent.

Dans le cadre de cette stratégie, l’Ontario remplit les engagements de l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (l’« Entente ») en collaboration avec le Québec et les huit États des Grands Lacs. L’Ontario continue de communiquer chaque année ses données sur l’utilisation de l’eau à la base de données sur l’utilisation de l’eau de la région des Grands Lacs et de soumettre au Conseil régional une évaluation annuelle des programmes provinciaux de conservation et d’utilisation efficace de l’eau. En 2019, l’Ontario a respecté son engagement de soumettre un rapport tous les cinq ans sur son programme de gestion de l’eau et a contribué à l’élaboration d’une stratégie scientifique renouvelée qui identifie les actions prioritaires pour la collaboration avec les partenaires régionaux afin de renforcer la base scientifique pour une prise de décision judicieuse en matière de gestion de l’eau dans le cadre de l’Entente.

Afin d’appuyer le consensus sur l’importance des systèmes d’eaux souterraines dans le maintien de la qualité et de la quantité d’eau dans les Grands Lacs et leurs affluents, environ 26 000 kilomètres carrés de formations aquifères du bassin des Grands Lacs ont récemment été cartographiés par la Commission géologique de l’Ontario.

Le gouvernement a également pris des mesures en 2021 pour renforcer la protection des ressources en eau en mettant à jour le cadre de gestion des prélèvements d’eau dans la province. Sur la base d’un examen complet des politiques, des programmes et des outils scientifiques existants en matière de prélèvement d’eau et d’une consultation auprès du public, des intervenants et des communautés autochtones, la province a apporté les modifications suivantes :

  • l’exigence auprès des entreprises d’embouteillage d’eau d’obtenir le soutien de leur municipalité d’accueil préalablement aux demandes à la province concernant les permis pour un nouveau prélèvement ou un prélèvement accru d’eau souterraine
  • l’établissement de priorités provinciales en matière d’utilisation de l’eau visant à guider les décisions concernant les demandes concurrentes d’eau
  • la mise en place d’une nouvelle approche plus adaptative pour le ministère et les utilisateurs d’eau afin de mieux évaluer et gérer les prélèvements d’eau multiples dans les régions de la province où la durabilité de l’eau est un sujet de préoccupation
  • l’accès public aux données sur les prélèvements d’eau communiquées à la province

Pour soutenir les modifications, la province a fourni des directives sur la gestion des prélèvements d’eau dans les zones où la durabilité de l’eau est une préoccupation et où il y a des demandes concurrentes pour l’eau.

Au moyen de la nouvelle réglementation et des directives mises en place, le gouvernement de l’Ontario s’assure que les ressources en eau du bassin de la province sont protégées par des politiques solides et sont gérées de manière durable pour les générations futures.

Objectif 3 : Améliorer l’état des terres humides, des plages et des zones riveraines

Le but de cet objectif est de protéger et de rétablir les zones humides, les plages, le littoral et les autres zones riveraines du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. La stratégie présente des engagements visant à :

  • promouvoir et maintenir des rives propres et sécuritaires
  • protéger et rétablir les zones humides
  • rétablir les zones prioritaires, notamment les secteurs préoccupants
  • utiliser des outils de planification et des mécanismes d’intervention, ainsi que des pratiques de gestion exemplaires pour protéger et rétablir ces zones cruciales du bassin

Promouvoir et maintenir des rives propres et sécuritaires

La stratégie prévoit que le gouvernement de l’Ontario collabore avec les bureaux de santé publique pour améliorer le suivi et l’évaluation de la salubrité de l’eau des plages. Le personnel de santé publique exerce un suivi régulier des plages publiques de l’Ontario tout au long de l’été afin d’évaluer la qualité de l’eau et pour le plaisir sécuritaire des utilisateurs. Pour ce faire, ils identifient des facteurs de risque et de pollution qui constituent un danger pour la population.

Le suivi de routine détermine si l’accès public aux plages est sécuritaire en effectuant un dépistage des bactéries dans l’eau de ces zones récréatives. En 2018, l’Ontario a mis à jour le Protocole concernant l’utilisation de l’eau à des fins récréatives et les Lignes directrices concernant les stratégies opérationnelles d’utilisation de l’eau à des fins récréatives, deux documents fournissant des directives aux bureaux de santé sur la prestation de programmes locaux détaillés concernant les activités aquatiques à des fins récréatives. Les directives incluent :

  • des évaluations annuelles, le suivi, l’inspection et la communication des résultats des tests des plages publiques
  • des enquêtes et des réponses aux plaintes concernant des événements indésirables survenus sur des plages publiques
  • la promotion des pratiques d’utilisation et d’exploitation sécuritaires des plages publiques grâce à des outils de diffusion d’information de santé publique

Si des résultats des tests indiquent que l’eau de la plage est insalubre, le public est renseigné sur l’état des plages par les voies de communication les plus appropriées, comme par l’émission d’un avertissement à la plage, l’affichage des résultats des tests d’eau récréative sur le site Web du bureau de santé publique, des communiqués de presse et d’autres voies de communication. Le registre de plages et marinas respectant l’environnement Blue Flag est promu par des organismes touristiques régionaux de la province, en particulier du sud-ouest de l’Ontario, où se trouvent quatre des 26 plages répertoriées Blue Flag du Canada.

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour accéder aux données annuelles sur la qualité des plages des Grands Lacs de l’Ontario.

Protéger et rétablir les zones humides

La conservation des terres humides est un élément important de l’amélioration de la résilience des espaces naturels de l’Ontario. Les terres humides purifient l’air et l’eau, protègent la biodiversité et le patrimoine naturel, offrent des possibilités de loisirs et soutiennent les pratiques traditionnelles des Premières Nations et des Métis.

La stratégie prévoit que le gouvernement de l’Ontario soutienne les partenariats et les collaborations œuvrant pour la conservation et le rétablissement des zones humides du bassin. Depuis le premier rapport d’étape, l’Ontario a financé d’importants investissements dans la protection et la restauration des zones humides. Par exemple :

  • En 2017, la province a égalé les 650 000 $ de financement fédéral dans le cadre du Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées, accordant 1,3 million de dollars à Canards Illimités Canada pour aménager 75 nouveaux milieux humides et rétablir 17 milieux humides existants dans le bassin du lac Érié afin d’absorber le ruissellement agricole et d’ainsi réduire la quantité de phosphore pénétrant le lac Érié.
  • Entre 2016 et 2021, l’Ontario a investi 1,75 million de dollars dans le partenariat du Plan conjoint des habitats de l’Est grâce à la collaboration avec Canards Illimités Canada, qui a mis à contribution plus de 5,5 millions de dollars pour la protection de plus de 3 800 acres d’habitat de zones humides et de 9 900 acres d’habitat de hautes terres principalement situées dans le bassin des Grands Lacs, ainsi que pour la mise en valeur de 3 400 acres supplémentaires de zones humides et 212 acres d’habitat de hautes terres associées.
  • En 2020, l’Ontario a annoncé un investissement de 30 millions de dollars sur 5 ans pour la restauration et l’amélioration des zones humides grâce à ce programme de partenariat pour la conservation des zones humides. Au cours de la première année, environ 60 projets de restauration et d’amélioration des zones humides ont été réalisés par Canards Illimités Canada. Pour la deuxième année, le programme a été élargi pour inclure des accords avec six organisations de conservation. Au cours des deux premières années de ce programme, plus de 12 millions de dollars ont été investis dans environ 180 projets de zones humides, ce qui a permis de restaurer et d’améliorer plus de 4 200 acres de zones humides dans toute la province.

De plus, en 2020, le Règlement de l’Ontario 454/96 « Construction en vertu de la Loi sur l’aménagement des lacs et des rivières » a été modifié pour fournir des règles alternatives facultatives autorisant les propriétaires à effectuer des réparations de barrages en « terres marécageuses » à faible risque sans obtenir d’approbation s’ils satisfont aux exigences du règlement. Cela permet aux propriétaires de barrages admissibles de bénéficier d’économies de coûts et d’un allégement réglementaire pour les réparations de barrages en zone humide tout en soutenant la gestion continue des terres humides de l’Ontario.

Restauration des zones prioritaires

La stratégie identifie sept mesures à prendre, en collaboration avec des partenaires, pour traiter diverses autres zones riveraines du bassin des Grands Lacs, à relever les principaux défis dans les secteurs préoccupants et à poursuivre la mise en œuvre du plan de protection du lac Simcoe.

La résolution des problèmes dans les zones prioritaires du bassin des Grands Lacs se poursuit grâce à la mise en œuvre de l’ACO ainsi que d’autres plans de protection d’emplacements ciblés. Par exemple, grâce aux investissements de l’Ontario, du Canada et de la ville de Toronto, le Projet de revitalisation du secteur riverain de Toronto (2003 – 2028) vise à créer un secteur riverain prospère pour vivre, travailler et se divertir. Cette initiative transformera 800 hectares de zone désaffectée en un espace communautaire durable à usage mixte, dont 25 % seront réservés aux parcs riverains et à des espaces publics.

Les travaux récents comprennent la restitution du caractère naturel de l’embouchure de la rivière Don et de prévention des inondations des terrains portuaires. Ce projet réduira les risques d'inondation en naturalisant l'embouchure de la rivière Don par la création d'un nouveau chenal fluvial et de zones humides côtières, et contribuera à l'achèvement des mesures nécessaires au retrait de la liste des secteurs préoccupants de Toronto est le plus grand projet de génie civil de ce type actuellement en cours de construction en Amérique du Nord.

Secteurs préoccupants

Une autre priorité du gouvernement est la restauration des aires des Grands Lacs qui ont été identifiées comme ayant subi des niveaux élevés de dégradation de l’environnement. Ces aires sont désignées secteurs préoccupants. En 1987, le protocole modifiant l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs identifiait 12 secteurs préoccupants canadiens et 5 binationaux.

À ce jour, trois secteurs préoccupants canadiens ont été retirés de la liste (Severn Sound, Collingwood Harbour et Wheatley Harbour). Depuis le premier rapport d’étape, des progrès significatifs ont été accomplis dans la restauration des secteurs préoccupants canadiens et binationaux restants des Grands Lacs. Par exemple, cinq utilisations bénéfiques altéréesfootnote 1 (UBA) dans le secteur préoccupant de la baie Nipigon ont retrouvé le statut d’utilisation « non altérée », et toutes les mesures nécessaires pour retirer le secteur préoccupant de la liste ont été prises. Dans le secteur préoccupant de la baie Thunder, trois UBA – l’enlaidissement du paysage, les poissons affectés de tumeurs ou d’autres déformations, les déformations et problèmes de reproduction chez les oiseaux ou les animaux  – ont retrouvé le statut « non altérée » en 2019 et une autre – la dégradation des populations phytoplanctoniques ou zooplanctoniques  – en 2020.

Pour en savoir plus sur les progrès réalisés par le gouvernement de l’Ontario dans les secteurs préoccupants des Grands Lacs, veuillez consulter la section mesurer les progrès à la fin du présent rapport. Ces ressources en ligne fournissent également plus de renseignements sur les travaux en cours dans les autres secteurs préoccupants canadiens et binationaux :

Lac Simcoe

Le lac Simcoe (Zhooniyaang-zaaga'igan en langue anishinaabemowin) et son bassin versant couvrent 3 400 kilomètres carrés et font partie de la voie navigable Trent-Severn, qui se jette dans la baie Georgienne du lac Huron. La stratégie prévoit que gouvernement de l’Ontario poursuive la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe (PPLS). Cela implique le suivi continue des indicateurs environnementaux clés, le soutien à la recherche pour mieux comprendre les facteurs de stress auxquels le lac est confronté, l’identification de solutions innovantes et le soutien à leur adoption par le biais de partenariats locaux. le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe, publié en juillet 2020, met en lumière certaines des mesures que la province et ses partenaires ont prises pour protéger et rétablir le lac Simcoe, telles que :

  • la restauration de plus de 15 kilomètres de berges dégradées
  • la plantation de plus de 55 000 arbres et arbustes
  • l’aménagement et la restauration de 120 hectares de zones humides
  • la réduction de 50 % des charges de phosphore déversées des usines de traitement des eaux usées
  • l’élaboration de divers plans pour améliorer la gestion de l’eau et des éléments nutritifs sur environ 54 000 acres de terres cultivées

Le suivi a permis d’observer que la quantité d’algues dans le lac Simcoe a diminué au fil du temps, ce qui a entraîné une amélioration de la qualité de l’eau, qui par ailleurs est demeurée stable dans la majeure partie du bassin versant depuis le rapport quinquennal de 2015. En ce qui concerne les populations de poissons d’eau froide, le suivi a montré que le touladi, le grand corégone et le cisco continuent de se reproduire avec succès, bien que les populations sauvages de ces espèces ne soient constituées que par quelques classes d’âge (poissons éclos au cours d’une même année) et sont à des niveaux historiquement inférieurs. Le bilan du PPLS a été réglementé en 2019. Son lancement public en décembre 2020 a été suivi d’efforts et de concertations importants tout au long de 2021.

Planification, politiques et pratiques de gestion exemplaires

Conformément à l’engagement pris dans la stratégie, l’Ontario a fait des progrès dans la mise à jour des données et de la cartographie des zones humides pour soutenir les efforts de conservation et faciliter la planification municipale et riveraine. Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a monté un inventaire de l’écosystème du littoral des Grands Lacs, un outil de classification et de cartographie pour améliorer et mettre à jour l’inventaire, la cartographie et la classification des écosystèmes terrestres et humides riverains des Grands Lacs.

L’outil fait appel à des données existantes et une méthodologie normalisée pour identifier et cartographier les écosystèmes riverains des Grands Lacs, y compris toutes les zones humides riveraines et intérieures. Cet outil s’avère utile au suivi des progrès vers les objectifs de conservation, des changements écosystémiques, à la planification municipale et riveraine, au soutien des efforts de conservation tels que la restauration de l’habitat et la gestion du littoral, et à une compréhension accrue des processus écologiques.

Grâce aux mises à jour du Plan de la ceinture de verdure et du Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe, les municipalités sont maintenant tenues d’examiner la Stratégie pour les Grands Lacs, les cibles et les objectifs de la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs et tout accord applicable sur les Grands Lacs dans le cadre des activités de planification des bassins hydrographiques. Ces mises à jour incluent des dispositions telles que :

  • l’intégration des approches de planification des bassins hydrographiques, en tenant compte des buts et objectifs d’amélioration, de restauration et de protection des Grands Lacs
  • de nouvelles politiques pour identifier les systèmes de ressources en eau et assurer la protection des zones hydrologiques clés telles que les zones d’alimentation de nappes souterraines importantes, les aquifères très vulnérables et les zones d’eau de surface essentielles

De plus, la mise à jour du Plan de croissance pour la région élargie du Golden Horseshoe étend son application à un système composé de zones caractéristiques et de patrimoine naturel pour assurer la connectivité et soutenir les processus naturels.

Le gouvernement s’est engagé à investir 12 millions de dollars sur trois ans (20212023) pour soutenir les travaux continus d’aménagement de la ceinture de verdure visant à protéger et à rétablir l’intégrité environnementale et agricole dans les aires visées et à améliorer les possibilités récréatives et économiques durables grâce à plusieurs programmes, y compris un programme de financement. Les projets mis en œuvre dans le cadre de ce financement se concentreront sur trois objectifs prioritaires : la plantation d’arbres pour accroître la couverture naturelle, l’augmentation des activités récréatives pour promouvoir la nature auprès de la population et le maintien et le renforcement de l’infrastructure verte et de la résilience aux changements climatiques. Voici quelques exemples de projets :

  • la revitalisation de 1 200 kilomètres de la boucle cyclable de la Ceinture de verdure jusqu’au bord du lac Ontario afin d’accroître le cyclisme récréatif et le tourisme, et de contribuer aux économies rurales de l’Ontario grâce à l’expansion de six nouvelles routes de raccordement
  • la consolidation des infrastructures naturelles de la Ceinture de verdure au moyen d’une couverture naturelle étendue en plantant environ 500 000 arbres sur des terres privées au cours de deux saisons de plantation

Objectif 4 : Protéger les habitats et les espèces

Le but de cet objectif est de rétablir et de protéger les habitats naturels, la biodiversité et la résilience de l’écosystème du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. La stratégie comprend des mesures visant à protéger et à rétablir les espèces grâce à des outils tels que la restauration de l’habitat, et à réduire l’introduction et la propagation d’espèces envahissantes.

Protéger les habitats et les espèces

L’évaluation de l’état et l’amélioration de notre compréhension des facteurs affectant la santé des écosystèmes aquatiques, des habitats, des espèces indigènes et des réseaux trophiques font partie de l’objectif 4 de la stratégie. Protéger les habitats du bassin des Grands Lacs ainsi que les plantes et les animaux qui y vivent peut être une tâche complexe et difficile. Cela nécessite une recherche et un suivi spécialisé permettant de mieux comprendre les relations et les impacts pour une gestion et une protection optimales.

Le rat musqué dans les Grands Lacs

Un projet pluriannuel du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a déterminé que les populations de rats musqués étaient très faibles dans de nombreuses zones humides riveraines du lac Ontario et semblaient être influencées par la gestion du niveau d’eau à l’échelle du lac dans ce bassin. Les travaux à venir examineront d’autres caractéristiques de l’habitat du rat musqué, comme le type et la densité de la végétation et la présence d’espèces envahissantes comme certains Phragmites et la quenouille glauque. Les rats musqués fournissent une variété de services écosystémiques dans les zones humides et leurs populations peuvent servir d’indicateur de la santé de ces aires. Les résultats de ces travaux soutiendront l’évaluation préliminaire du Plan de régularisation de la Commission mixte internationale, et contribueront à parfaire les connaissances relatives aux habitats et aux écosystèmes riverains des Grands Lacs qui sont essentielles pour protéger ces habitats et les espèces qui y résident.

Populations de touladis frayant dans les rivières

La stratégie prévoit que le gouvernement de l’Ontario poursuive la réhabilitation et le maintien des espèces indigènes des Grands Lacs. Les populations indigènes de touladi (Salvelinus namaycush) dans les Grands Lacs ont connu des baisses catastrophiques au milieu du XXe siècle dues aux activités anthropiques et aux facteurs de dégradation de l’écosystème. Il s’agit du déclin de populations de touladis connues pour remonter plus d’une douzaine d’affluents du lac Supérieur chaque automne pour le frai.

Au fur et à mesure que le déclin de ces populations a été observé, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario s’est efforcé de préserver ce type unique de touladi dans une chaîne de lacs sanctuaires, puis a procédé à des années d’alevinage pour rétablir la population. Des travaux effectués par le gouvernement de l’Ontario depuis les années 1970 ont permis de documenter la restauration réussie d’une population reproductrice sauvage frayant dans la rivière Dog. Le suivi télémétrique a fourni des renseignements sur la période de frai, et l’analyse génétique des œufs a confirmé les emplacements où se produit le frai et l’habitat préféré par la truite en frai.

Jusqu’à récemment, la rivière Dog était le seul affluent du lac Supérieur connu pour avoir une capacité de frai du touladi. Cependant, le suivi de plusieurs affluents de l’est du lac Supérieur à l’automne 2021 a permis d’observer des touladis en état de frai dans la rivière Pukaskwa, représentant potentiellement une deuxième rivière avec une capacité de frai jusqu’alors inconnue. Cette découverte positive est un succès bienvenu dans le cadre des travaux continus de l’Ontario pour protéger et rétablir les espèces des Grands Lacs.

Comportement et déplacements des poissons

L’Ontario a entrepris des travaux pour mieux comprendre le comportement et les déplacements de diverses espèces de poissons afin d’appuyer les efforts de gestion et de restauration des pêches à l’aide d’un système d’observation des Grands Lacs par télémétrie acoustique. Dans le lac Ontario, le gouvernement provincial et ses partenaires universitaires ont suivi des corégones, des ciscos et des harengs saurs marqués dans l’est du lac Ontario, révélant le comportement et les déplacements saisonniers de ces poissons. L’utilisation de récepteurs acoustiques dans la baie Black du lac Supérieur de 2016 à 2021 fournit des données sur le comportement migratoire du doré jaune ainsi que sur l’emplacement et le moment du frai, en particulier dans les importants affluents de frai.

Le gouvernement a poursuivi les projets en cours pour suivre les déplacements du doré jaune dans la rivière Grand, du grand corégone dans le lac Érié et du maskinongé dans le lac Sainte-Claire. De nouveaux projets de suivi du doré jaune dans la rivière Thames, de la lotte dans le bassin est du lac Érié ont également été entrepris, ainsi qu’une l’expansion de la zone de suivi dans le bassin est du lac Érié, les rivières Thames et Grand et le lac Sainte-Claire.

Partenariat pour la conservation des espaces verts

En 2021, l’Ontario a investi 20 millions de dollars sur quatre ans dans le Partenariat pour la conservation des espaces verts afin d’aider à protéger les terres d’importance écologique et de promouvoir des espaces naturels sains. Ce financement permettra à la Société canadienne pour la conservation de la nature et à l’Ontario Land Trust Alliance de conserver, de restaurer et de gérer des zones naturelles telles que des zones humides, des prairies et des forêts. Cette initiative contribuera à atténuer les effets du changement climatique et à augmenter le nombre d’espaces naturels conservés dont le public peut profiter. Parmi les zones clés qui ont été sécurisées grâce au financement du partenariat, on peut citer Michael’s Bay et Vidal Bay sur l’île Manitoulin, Brighton Wetlands, Alfred Bog près d’Ottawa et le sanctuaire naturel d’Auzins près de London.

Aires protégées

Le gouvernement a publié une série de rapports d’indicateurs sur l’état des aires protégées de l’Ontario et maintient la production des rapports sur l’état général de l’environnement, la gestion des ressources et l’aménagement du paysage. En 2020, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts et le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs ont terminé les travaux techniques concernant un ensemble de données d’information sur tout le patrimoine naturel et les aires protégées de l’Ontario, y compris les Grands Lacs. La protection du patrimoine naturel de l’Ontario et la conservation de la biodiversité sont également appuyées en signalant l’observation d’animaux et de plantes faisant l’objet de préoccupations au Centre d’information sur le patrimoine naturel.

Grâce au Partenariat pour la conservation des espaces verts de l’Ontario, la Société canadienne pour la conservation de la nature et la province ont réalisé 31 projets de conservation clés et protégé plus de 164 200 hectares de terres et d’eaux dans l’ensemble de l’Ontario. Ces aires protégées resteront un habitat pour la faune et la flore, un havre de paix pour les loisirs et une ressource vitale qui purifie notre air et notre eau, tout en protégeant les communautés contre les effets du changement climatique et de la perte de biodiversité. Nous apprécions sincèrement le travail qui a conduit à cet investissement important pour tous les Ontariens.

Mike Hendren, vice-président régional, Société canadienne pour la conservation de la nature en Ontario

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en apprendre davantage sur les progrès réalisés par le gouvernement en matière de protection des habitats et des espèces indigènes.

Mesures prises contre les espèces envahissantes

Le gouvernement intensifie ses efforts pour protéger l’environnement naturel et l’économie de la province contre la menace des espèces envahissantes. Le 1er janvier 2022, le gouvernement a réglementé13 nouvelles espèces envahissantes et les embarcations en tant que vecteur d’espèces envahissantes. Ces nouvelles exigences concernant les espèces envahissantes répertorient cinq espèces aquatiques envahissantes supplémentaires :

  • La tanche
  • L’écrevisse marbrée
  • L’hydrobie des antipodes
  • L’hydrocharide grenouillette
  • Le faux-nymphéa pelté

L’Ontario a maintenant réglementé les 21 espèces figurant sur la liste d’espèces aquatiques envahissantes  de la Conférence des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent afin de protéger les écosystèmes et les économies partagés dans le bassin des Grands Lacs. La réglementation du transport terrestre des embarcations est la première réglementation du genre en Ontario et aidera à prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs ainsi que dans les eaux intérieures de la province.

L’un des engagements de la stratégie vise à développer des activités de suivi justifiées par la science dans les zones à haut risque d’introduction d’espèces envahissantes. Le gouvernement poursuit les mesures de détection et d’intervention rapide en ce qui concerne les espèces envahissantes à haut risque afin d’empêcher leur propagation dans d’autres sources d’eau et les répercussions potentielles sur la biodiversité et l’économie provinciale.

Par exemple, les tests d’ADNe environnemental de collectivité sur des sites sentinelles à travers les Grands Lacs permettent une détection rapide des espèces envahissantes qui ne sont pas actuellement recherchées et favoriseraient la mise en œuvre accélérée de mesures avant que les espèces ne puissent s’établir. Les premières études faisant appel à cette technique ont détecté des espèces aquatiques envahissantes dans les eaux qui se jettent dans les Grands Lacs ou qui y sont adjacentes, comme le rotengle dans la rivière Grand. Les sites qui ont été identifiés au sein des Grands Lacs comme des points d’entrée potentiels pour les espèces envahissantes seront échantillonnés de façon saisonnière pour développer un « métabarcode de l’ADNe », ou une caractérisation de base de la communauté de poissons et d’autres organismes aquatiques présents à ce moment précis. La comparaison du métabarcode de l’ADNe d’une aire d’une période à une autre favorisera la détection rapide non seulement des espèces aquatiques envahissantes connues, mais aussi d’autres dont on ne sait pas actuellement qu’elles se trouvent dans le bassin des Grands Lacs.

Voici quelques exemples de mesures concernant les espèces envahissantes :

  • En 2020, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a élaboré des plans de prévention et d’intervention à l’égard de la châtaigne d’eau et l’aloès d’eau, qui sont des espèces interdites en vertu de la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes
  • L’Ontario a travaillé avec Agence Parcs Canada, la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l’Ontario, Canards Illimités Canada et d’autres partenaires pour contrôler l’aloès d’eau dans la voie navigable Trent-Severn et la châtaigne d’eau dans le canal Rideau et dans le lac Ontario, ainsi que dans la rivière Welland. Des efforts d’intervention rapide dirigés par la Fédération ontarienne des pêcheurs et chasseurs ont également été entrepris au lac Red Horse (dans le bassin versant de la rivière Gananoque du fleuve Saint-Laurent)
  • Les gouvernements provincial et fédéral continuent de surveiller les carpes envahissantes dans les zones hautement prioritaires des Grands Lacs, y compris le lac Érié et le lac Sainte-Claire, en faisant appel à des méthodes telles que l’ADNe environnemental

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en apprendre davantage sur les progrès accomplis par le gouvernement en matière de réduction de la menace associée aux espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs.

Objectif 5 : Faire progresser les connaissances scientifiques et l’adaptation

Le but de cet objectif est de faire progresser les connaissances relatives aux facteurs de stress existants et émergents, tels que les changements climatiques, afin de parfaire la compréhension et la gestion de la région du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. À cet égard, la stratégie propose des mesures visant à :

  • accroître les connaissances grâce à la diffusion et au partage du savoir
  • à se préparer et réagir aux changements climatiques en identifiant les risques et les impacts, et les moyens d’atténuer, de s’adapter et d’accroître la résilience aux changements climatiques

Accroissement des connaissances grâce à la diffusion et au partage du savoir

La recherche et le suivi sont les pierres angulaires du savoir qui oriente la protection et la restauration des Grands Lacs. La recherche collaborative et intégrée s’appuie sur les programmes de suivi à long terme pour faire progresser la compréhension des Grands Lacs. La stratégie prévoit que le gouvernement de l’Ontario participe à la construction essentielle du savoir en collaborant et en investissant dans divers projets de recherche et de suivi. Depuis le premier rapport d’étape sur la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs en 2016, l’Ontario a continué de soutenir le suivi à long terme ainsi que des études ciblées pour faire progresser la compréhension des enjeux environnementaux ainsi que l’efficacité des mesures de gestion.

Recherche et suivi relatifs aux écosystèmes

Le gouvernement dirige plusieurs programmes de suivi et de recherche dans le bassin des Grands Lacs, notamment :

  • Le suivi des sédiments, des invertébrés benthiques et de la qualité d’eau dans le littoral des Grands Lacs
  • Le suivi de la qualité de l’eau des lacs dotés de prises d’eau potable
  • Le suivi de la qualité de l’eau des ruisseaux par le biais du réseau provincial de contrôle de la qualité de l’eau
  • Le suivi du niveau de référence des eaux souterraines et des propriétés chimiques par le biais du réseau provincial de contrôle des eaux souterraines
  • Le suivi des propriétés chimiques de l’eau, des conditions physiques et des communautés biologiques dans les lacs intérieurs
  • Le suivi de la qualité d’eau du lac Simcoe
  • Le suivi des algues dans les Grands Lacs, le lac Simcoe et d’autres lacs intérieurs
  • La biosurveillance du niveau de base des réseaux trophiques du lac Ontario et du lac Érié pour mieux comprendre ces réseaux à l’échelle des Grands Lacs et d’y analyser l’incidence des facteurs de stress écologiques
  • Le suivi des contaminants du poisson dans les Grands Lacs et les lacs intérieurs
  • Les divers programmes de suivi servant à l’évaluation des pêches commerciales en Ontario. Ces suivis permettent de recueillir des données sur la biodiversité et la santé des milieux aquatiques, comme l’analyse des débuts du cycle vital, de la croissance et du régime alimentaire du grand corégone et la modélisation de la dynamique des prises commerciales
  • L’analyse des effets des changements climatiques sur les habitats aquatiques, le cycle des poissons et la fonction des écosystèmes, et l’application des dynamiques de bilans hydrauliques pour identifier les vulnérabilités en contexte de changements climatiques
  • La caractérisation de la diversité génétique des populations de poissons sauvages, introduits et d’ascendance mixte, et l’analyse de l’incidence de la diversité et des pratiques de gestion sur la structure génétique

Les données et l’information provenant de ces programmes continuent de parfaire notre compréhension de l’écosystème des Grands Lacs. Par exemple, dans une étude, des scientifiques et des collaborateurs provinciaux ont examiné les données sur la contamination par les BPC des sédiments du lac Ontario dans le temps pour les mettre en parallèle avec les avis sur la consommation de poisson pour dans une région donnée. Bien de nombreux facteurs tels que les niveaux de carbone organique dans les sédiments jouent un rôle dans les tendances concernant les poissons à l’échelle du bassin, les concentrations de BPC dans les sédiments et les poissons étaient systématiquement les plus élevées dans le port de Hamilton.

Dans une autre étude, les données de suivi des zones riveraines des Grands Lacs ont montré que les changements relativement aux types et au nombre d’invertébrés vivant au fond de la baie Humber de Toronto étaient dus à des changements dans la qualité des sédiments et de l’eau, ainsi qu’aux espèces envahissantes et à l’activité anthropique.

De plus, les données recueillies par le gouvernement de l’Ontario ont été cruciales en ce qui concerne l’évaluation des progrès réalisés dans les secteurs préoccupants et l’élaboration des rapports binationaux. Les données relatives aux propriétés chimiques des sédiments et aux invertébrés benthiquesfootnote 2 ont récemment été utilisées pour évaluer l’altération de l’utilisation bénéfique du benthos dans le secteur préoccupant de la région de Toronto.

De plus, l’Ontario fournit les données recueillies, ses connaissances et son expertise pour l’élaboration du Rapport sur l’état des Grands Lacs dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Par exemple, la Commission géologique de l’Ontario a fourni des données sur les propriétés chimiques des eaux souterraines de plus de 4 000 emplacements dans le bassin pour renseigner la mise à jour du rapport à l’égard des sous-indicateurs de la qualité des eaux souterraines. Les experts en eaux souterraines de l’Ontario collaborent également au sein de groupes de travail binationaux afin d’évaluer le bilan hydraulique du bassin, de faire des projections relativement au climat et à l’utilisation des ressources en eau, et travaillent pour aider les municipalités et l’industrie à localiser les ressources durables en eaux souterraines.

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en savoir plus sur la façon dont l’Ontario a contribué à un accès public accru aux résultats de suivi et à l’information scientifique sur les Grands Lacs.

Optimisation des meilleures pratiques de gestion agricole

Le gouvernement a investi dans plusieurs partenariats dont les initiatives visent à améliorer les connaissances relatives à l’efficacité des pratiques de gestion agricole et à la capacité à mesurer les progrès en matière de réduction de la perte excessive d’éléments nutritifs provenant des exploitations agricoles. Par exemple, le programme de recherche appliquée et de suivi à l’échelle de l’exploitation agricole ONFARM est une initiative de quatre ans qui a débuté en 2019 et se poursuivra jusqu’en 2023, et qui est mise en œuvre par l’Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de l’Ontario (AASRO). Le programme est financé par le Canada et l’Ontario par l’entremise du Partenariat canadien pour l’agriculture et est appuyé par un réseau d’agriculteurs participants, qui sont essentiels au succès du programme. ONFARM s’appuie sur les travaux antérieurs entrepris dans le cadre de l’Initiative de gérance agroenvironnementale des Grands Lacs, financée de 2014 à 2018 par les gouvernements fédéral et provincial dans le cadre de l’initiative Canada-Ontario Cultivons l’avenir 2. Le programme est axé sur trois orientations principales visant l’élargissement des connaissances de l’Ontario et du secteur agricole sur les principales priorités environnementales :

  • le suivi continu de la qualité de l’eau de sept sites au sein des bassins hydrographiques prioritaires, ainsi que la modélisation de la qualité de l’eau et l’examen de la rentabilité et de l’impact des différentes meilleures pratiques de gestion agricole
  • la localisation, dans les diverses régions de la province, d’un réseau de 25 sites pour le suivi de la santé des sols des exploitations agricoles ayant adopté des pratiques de gestion agricole exemplaires et l’identification des indicateurs clés de la santé des sols pour l’Ontario. Les sites devraient se distinguer en matière de système de production agricole et de type de sol
  • l’accroissement des possibilités d’engagement avec les intervenants du milieu afin d’élargir le partage du savoir, par la voie d’un groupe de travail d’intervenants, des forums annuels de recherche et l’établissement d’un réseau de fermes de démonstration dans toute la province

Le programme est d’une valeur inestimable, tant pour la province que pour le secteur, parce qu’il offre une vision tangible des avantages associés aux pratiques de gestion exemplaires et qu’il concrétise la manière dont elles peuvent être intégrées avec succès dans les systèmes de production agricole de diverses fermes de la province.

Mesures et prévention à l’égard des changements climatiques

La stratégie identifie plusieurs mesures visant à faire face aux impacts des changements climatiques et à l’adaptation, notamment :

  • continuer à développer notre compréhension des changements climatiques et de leurs impacts
  • entreprendre une analyse économique pour identifier et quantifier les impacts économiques des changements climatiques sur les Grands Lacs
  • veiller à ce que l’information scientifique sur le climat, y compris la modélisation climatique régionale, soit accessible aux décideurs des collectivités des Grands Lacs pour appuyer la planification
  • travailler en collaboration avec des partenaires pour promouvoir l’utilisation d’outils de gestion adaptative afin d’encourager la prise en compte des impacts climatiques dans les collectivités des Grands Lacs
  • intégrer les mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les accords et les programmes

Identifier les risques et les impacts

En 2020, l’Ontario a lancé une évaluation multisectorielle à l’échelle provinciale pour examiner l’impact des changements climatiques sur les infrastructures, l’alimentation et l’agriculture, les personnes et les communautés, l’environnement naturel, et les entreprises et l’économie. L’évaluation tient compte de l’impact du changement climatique sur l’environnement naturel, ce qui comprend la prise en compte de la qualité et de la quantité de l’eau à l’échelle provinciale. Elle vise à identifier et évaluer la manière dont les risques, considérés individuellement, tels que la sécheresse et les précipitations extrêmes évolueront au cours des prochaines décennies (d’aujourd’hui jusqu’en 2080). Cette évaluation contribuera également à sensibiliser aux impacts climatiques et aux solutions à envisager. La compréhension des impacts connus et actuels associés aux changements climatiques et l’identification d’impacts à venir orientent la province, les municipalités, les communautés autochtones et autres à prendre des décisions éclairées qui renforcent la résilience dans la province ainsi que dans le bassin des Grands Lacs en particulier. Les résultats finaux de l’évaluation sont attendus en 2023.

En plus de cette évaluation, l’Ontario a continué de diriger et de soutenir des projets qui examinent les impacts associés aux changements climatiques afin de mieux éclairer la planification et la gestion autour du bassin des Grands Lacs :

  • Le gouvernement de l’Ontario a accordé un financement à Zuzek Inc. et à ses partenaires pour parfaire certains des travaux techniques liés à une étude sur l’adaptation aux tempêtes et au régime des glaces à venir (Adapting to the Future Storm and Ice Regime in the Great Lakes) qui fait partie d’un projet plus vaste financé par Ressources naturelles Canada pour l’étude de l’impact des changements climatiques sur les tempêtes côtières et la couverture de glace, et l’intégration des résultats aux mesures d’adaptation. Un soutien supplémentaire a été accordé à Zuzec pour une étude sur le cordon littoral et la voie navigable du parc Rondeau et pour aider à améliorer le plan de gestion du littoral de Chatham-Kent. Collectivement, ce travail fera progresser la base de connaissances et améliorera la capacité d’adaptation des intervenants impliqués dans la gestion des zones côtières et des collectivités du bassin des Grands Lacs. Les rapports finaux de ces travaux sont disponibles sur Adapting to the Future Storm and Ice Regime in the Great Lakes.
  • Les universités de York, Victoria et Calgary et l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région font appel l’intelligence artificielle pour générer des modélisations qui amélioreront la compréhension des tendances, des risques et des vulnérabilités en matière de changements climatiques dans le bassin du lac Ontario. Dans le cadre de ces travaux, la cartographie des inondations sera mise à jour sur la base des projections climatiques, soutenant du même coup le développement de mesures de gestion adaptative visant à réduire les risques associés aux inondations et à la détérioration de la qualité de l’eau.
  • Le gouvernement de l’Ontario réitère son soutien à l’Université York pour le maintien et le développement du portail des données climatiques de l’Ontario, qui diffuse des projections climatiques régionales à haute résolution spécifiques à l’Ontario, basées sur la méthodologie la plus à jour et les données provenant de sources universitaires crédibles. Depuis son lancement en 2018, le portail de données a été utilisé par de nombreux et diversifiés d’intervenants pour soutenir la mise au point d’évaluations des risques et de la vulnérabilité, et de stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Le gouvernement explore également d’autres outils qui faciliteraient la communication des données et de la science climatiques à un large éventail d’intervenants.

Dans l’ensemble, le gouvernement de l’Ontario continue d’être une voix active dans les conversations binationales sur les changements climatiques. En janvier 2020, la Commission des Grands Lacs a formé un comité permanent sur la résilience climatique pour mettre en œuvre sept recommandations décrites dans le cadre de mesures précédemment adoptées pour aborder la résilience climatique dans l’ensemble du bassin des Grands Lacs. L’une des recommandations consiste à travailler en collaboration pour élaborer un plan d’action, sous forme d’une feuille de route, pour prioriser et faire progresser la résilience climatique dans le bassin des Grands Lacs. L’engagement actif de l’Ontario au sein du comité a amélioré la compréhension des efforts de résilience climatique appliqués à l’échelle du bassin et a stimulé un dialogue et le partage régulier de données, ainsi qu’une l’occasion de communiquer les perspectives de la province et ses efforts de résilience.

Atténuation, adaptation et résilience

Planifier et s’adapter à un climat changeant est un enjeu pour de nombreuses collectivités de l’Ontario. Les différentes collectivités ont des besoins distincts lorsqu’il s’agit de se préparer aux changements climatiques et, par conséquent, une approche unique pour aider les municipalités n’est pas pertinente. À cette fin, l’Ontario a appuyé des projets du Conseil international pour les Initiatives Écologiques Communales (ICLEI) et de ses partenaires visant à élaborer un aperçu climatique des Grands Lacs et un guide municipal. Ces projets comprennent l’évaluation de la planification et de la mise en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les municipalités et les collectivités, afin d’évaluer les lacunes actuelles en matière d’information et de connaissances. De plus, dans le cadre d’un projet sur les mesures d’adaptation dans la région des Grands Lacs, l’ICLEI impliquera jusqu’à 40 communautés et municipalités ontariennes dans trois groupes différents pour renforcer les capacités d’évaluation, de planification et de mise en œuvre de mesures d’adaptation, orientant les gouvernements locaux dans leur préparation à l’égard des changements climatiques.

Le gouvernement de l’Ontario a également soutenu un certain nombre de projets et de mesures orientant les municipalités et les collectivités des Grands Lacs relativement à la préparation, l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, notamment :

  • Par la promotion et la mise d’un plan d’action de résilience climatique relativement aux infrastructures et aux systèmes municipaux par la ville de Thunder Bay, les commissaires régionaux des travaux publics de l’Ontario, la région de Durham et l’Office de protection de la nature de la région de Lakehead. Ce plan d’action aidera les municipalités à améliorer la résilience de leurs infrastructures et de leurs systèmes face aux impacts des changements climatiques et à identifier les vulnérabilités associées aux changements climatiques dans les collectivités du bassin des Grands Lacs.
  • L’organisation d’une série de simulations de préparation aux situations d’urgence dans la région du lac Supérieur par la ville de Thunder Bay, les Premières Nations locales et la Gestion des situations d’urgence Ontario. Un cadre a été établi pour effectuer des exercices d’urgence régionaux afin d’améliorer la coordination des procédures d’intervention d’urgence face aux risques climatiques et la collaboration entre les autorités de la région du lac Supérieur.
  • L’adoption de solutions d’adaptation faisant appel aux ressources dans l’environnement, à l’engagement communautaire et à la téléphonie cellulaire pour accroître la résilience de deux plages urbaines très fréquentées contre l’élévation du niveau des lacs, les impacts associés aux changements climatiques (tels que l’érosion, les inondations) et la fréquentation importante des zones, en partenariat avec Zuzek Inc., Halton, Burlington, l’Halton Region Conservation Authority et la plage Wasaga.
  • La modernisation des normes de santé publique par l’intégration dans les normes de santé publique et les Lignes directrices concernant les changements climatiques et les environnements sains. Les agences de santé publique sont tenues d’utiliser la trousse d’outils associée, qui comprend une approche étape par étape pour surveiller les impacts des changements climatiques dans les territoires relevant de leur compétence afin d’éclairer les plans d’action à l’égard des vulnérabilités; pour surveiller, évaluer et gérer les phénomènes météorologiques extrêmes; et aborder les mesures d’atténuation des phénomènes météorologiques extrêmes au niveau communautaire, en mettant l’accent sur les populations vulnérables;
  • L’introduction d’un projet pilote relevant du programme d’aide aux municipalités pour la reprise après une catastrophe pour octroyer des fonds aux municipalités ayant besoin de reconstruire des infrastructures endommagées lors d’une catastrophe naturelle, en prévention des phénomènes météorologiques extrêmes à venir.
  • La mise à profit du Programme national d’atténuation des catastrophes pour encourager les gouvernements locaux à entreprendre des projets de cartographie et d’atténuation des inondations. La province travaille avec les municipalités, les offices de protection de la nature et d’autres organismes admissibles pour élaborer des propositions de projets d’atténuation des inondations en vue d’une demande de financement. Au cours des sept années d’existence du programme, 238 projets ontariens ont été approuvés, impliquant 49 millions de dollars en financement fédéral.

Dans son ensemble, la Stratégie ontarienne de lutte contre les inondations, fournit un plan d’action visant à protéger les personnes et les biens en renforçant la préparation, l’intervention et le rétablissement en cas d’inondation, grâce à une série d’actions nouvelles et améliorées. Publiée en mars 2020, la Stratégie vise également à améliorer la préparation à long terme, à faire en sorte que l’Ontario continue d’être un chef de file en matière de gestion des inondations et à renforcer la sécurité du public et la protection de nos collectivités en tant que priorité. Les progrès récents à cet effet comprennent des améliorations apportées au système d’intervention d’urgence de la province; la poursuite d’un partenariat avec le Canada pour fournir des renseignements sur le niveau et le débit des cours d’eau de la province; et la création d’une équipe technique multiagences pour améliorer la cartographie des inondations en Ontario.

L’adaptation aux impacts des changements climatiques s’étend aux infrastructures de production d’électricité et aux autoroutes de l’Ontario. Les investissements de l’Ontario dans les sources d’énergie propre ont contribué à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la province. La province a maintenant une capacité de production de 17 700 mégawatts d’électricité à l’aide de sources renouvelables telles que l’énergie hydraulique, la bioénergie, l’énergie éolienne et l’énergie solaire.

Le 28 septembre 2021, le gouvernement a introduit un nouveau règlement autorisant un projet-pilote de facturation nette communautaire. La facturation nette communautaire a le potentiel d’offrir aux collectivités, aux promoteurs et aux propriétaires d’immeubles des possibilités accrues d’intégrer les technologies de production d’énergie renouvelable et de stockage d’énergie adaptées à leur environnement.

Ontario Power Generation continue d’investir pour protéger ses infrastructures et ses activités de production d’électricité contre les impacts des changements climatiques, notamment en installant des barrières contre les inondations pour protéger les infrastructures essentielles des centrales nucléaires contre des tempêtes potentiellement violentes, et en effectuant des modélisations et des recherches sur la sécurité des barrages autour des installations hydroélectriques.

De plus, le ministère des Transports s’efforce d’inclure des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques dans la conception, la construction et l’entretien des routes provinciales. La province s’est dotée d’un outil en ligne qui permet d’intégrer des données sur les précipitations dans la conception de nouvelles infrastructures et le remplacement des infrastructures existantes.

Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en savoir plus sur les progrès de l’Ontario dans la mise en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques dans le bassin des Grands Lacs.

Objectif 6 : Assurer des débouchés économiques écologiquement durables et novateurs

Les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent sont le fondement de l’économie et de la qualité de vie de l’Ontario, fournissant de l’eau potable, de l’électricité, des débouchés économiques pour l’industrie et l’agriculture, des voies de navigation et des réseaux de transport essentiels. Une économie saine est tributaire d’une eau saine dans les Grands Lacs.

Cet objectif a pour but est d’enrichir la qualité de vie dans les collectivités bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent en saisissant les occasions de développement économique, d’innovation et d’exploitation des ressources naturelles qui soient écologiquement durables. La stratégie inclut des mesures de soutien aux technologies et aux pratiques innovantes, à l’amélioration des processus agricoles au profit de l’environnement et de l’économie, et à la mise en valeur du tourisme dans le bassin des Grands Lacs.

Développement et soutien des technologies et des pratiques innovantes

La stratégie décrit plusieurs mesures à adopter pour développer et soutenir des technologies et des pratiques innovantes :

  • consolider les liens internationaux pour soutenir la recherche, le développement et la commercialisation en matière de ressources en eau
  • réfléchir aux possibilités d’implication des communautés autochtones en matière de technologies innovantes et de possibilité d’emploi
  • soutenir à la mise en application des constats formulés dans le cadre de projets innovants à l’égard des systèmes d’eau, d’eaux usées et d’eaux pluviales

Depuis le premier rapport d’étape, l’Ontario a pris des mesures pour encourager l’innovation dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de la gestion des déchets dans le bassin des Grands Lacs. Grâce au soutien du Consortium pour l’eau de l’Ontario, des démonstrations technologiques effectuées sur divers sites et la collaboration avec d’éminents chercheurs de l’Ontario appuient l’adoption de nouvelles technologies de l’eau dans le bassin des Grands Lacs.

Le gouvernement continue également de promouvoir le secteur de l’eau de la province à l’échelle mondiale dans le cadre de diverses conférences axées sur l’eau : à l’occasion de la mission commerciale d’exportation sur l’eau et les eaux usées en Argentine et de la mission commerciale d’exportation sur les technologies propres au Enlit Africa, (une plate-forme mondiale permettant aux exposants de présenter les dernières solutions en matière de services publics, d’énergie conventionnelle et renouvelable, de transmission, de distribution, de durabilité et de conservation), des entreprises ontariennes ont eu l’occasion de présenter leurs produits et technologies d’optimisation des infrastructures de l’eau et les perspectives de la bioéconomie. Consultez la section Mesurer les progrès du présent rapport pour en apprendre davantage sur la performance de l’Ontario en matière de soutien à la croissance du secteur de l’eau.

En ce qui concerne le secteur de l’énergie, le gouvernement a :

  • introduit le Règlement de l’Ontario 679/21 : projets de facturation nette communautaire afin de définir un cadre à la démonstration de nouveaux compteurs à l’échelle de communautés, permettant la facturation nette des charges de groupes d’immeubles participants et d’installations de production d’énergie renouvelable intégrées à l’ensemble d’un aménagement
  • permis une participation efficace des ressources de stockage de l’énergie au marché de gros de l’électricité de l’Ontario en apportant des modifications aux règles du marché de la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) et aux manuels du marché qui y sont associés
  • soutenu la planification énergétique communautaire avec le Programme des plans énergétiques municipaux, qui octroie aux municipalités un financement : pour l’élaboration de plans d’action visant l’accroissement de l’efficacité énergétique, la réduction de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre; pour étudier les répercussions de la croissance future sur les besoins en énergie; et pour le soutien à la production d’énergie renouvelable et au développement économique

Le gouvernement a mis sur pied des programmes destinés aux communautés autochtones afin de et de promouvoir la mise à profit des énergies propres et fiables et de renforcer les capacités en matière de production. La SIERE en charge de l’exploitation quotidienne du réseau électrique de l’Ontario, offre plusieurs programmes de soutien énergétique aux communautés autochtones, dont un programme de planification énergétique qui fournit un soutien financier aux communautés et aux organisations autochtones pour l’élaboration de plans énergétiques. Depuis 2013, 115 communautés et organisations autochtones ont formulé des plans énergétiques communautaires dans le cadre de ce programme. D’autres programmes offerts par la SIERE appuient le renforcement des compétences et la capacité au sein des communautés, le financement du développement et de partenariats, et les améliorations écoénergétiques des propriétés dans les réserves.

Le partenariat pour l’économie circulaire dans les Grands Lacs se concentre sur l’identification de partenariats, de priorités, de projets et d’investissements pour bâtir un avenir sans déchets. Le gouvernement et d’autres participants à cette collaboration se concentreront tout d’abord sur les plastiques. Un cadre réglementaire a transféré la responsabilité du programme de recyclage des boîtes bleues au producteur, c’est-à-dire que l’exploitation et l’entièreté des coûts associés au programme des boîtes bleues assumées par les municipalités seront transférées aux producteurs de papier, d’emballages, et d’articles à usage unique, qui peuvent innover pour trouver des moyens de réduire les emballages et d’améliorer la recyclabilité. La nouvelle réglementation sur les boîtes bleues tirera le meilleur parti du recyclage dans toute la province en créant un service de collecte des boîtes bleues plus cohérent et plus fiable, avec les objectifs de taux de réacheminement parmi les plus élevés en Amérique du Nord.

Le gouvernement maintient son appui au Conseil canadien des ministres de l’Environnement relativement à la mise en œuvre de la Stratégie visant l’atteinte de zéro déchet plastique et du Plan d’action pancanadien (phase 1 et phase 2) visant à réduire les impacts environnementaux néfastes des déchets plastiques dans notre environnement naturel, dans les voies navigables et les lacs intérieurs grâce à l’optimisation d’un modèle d’économie circulaire des plastiques passant par l’accroissement de la prévention, de la collecte et de la récupération des ressources.

Optimisation des processus agricoles au profit de l’environnement et de l’économie

La stratégie définit plusieurs mesures que l’Ontario doit prendre pour assurer une utilisation durable des ressources sur le plan environnemental :

  • soutenir la production alimentaire durable, les emplois et l’innovation qui garantissent une utilisation efficace du phosphore pour une gestion des sols et une croissance des cultures optimisées
  • soutenir les innovations en matière de gestion des eaux de ruissellement en zones agricoles et rurales en favorisant l’adoption de pratiques et de plans agricoles favorables à l’environnement
  • encourager des pratiques de gestion des sols efficaces et durables afin de maintenir une économie et un environnement sains dans le bassin des Grands Lacs

Un sol sain et productif génère de multiples avantages économiques et environnementaux, notamment une meilleure qualité de l’eau, une réduction des émissions de gaz à effet de serre et une plus grande résilience aux conditions météorologiques extrêmes. Afin d’améliorer et de maintenir la santé et la productivité des sols, le gouvernement, en collaboration avec de multiples partenaires, dont le gouvernement fédéral, l’industrie agricole, le milieu universitaire, les offices de protection de la nature et d’autres organisations non gouvernementales, a publié en 2018 le document De nouveaux horizons : Stratégie pour la santé et la préservation des sols agricoles de l’Ontario (Stratégie des sols). En 2020, le groupe d’action sur les sols (GAS) a été créé pour coordonner les actions et rendre compte des progrès réalisés à long terme. Le GAS est un partenariat de plus de 20 représentants de l’industrie, dont des organisations agricoles, des entreprises agroalimentaires, des chercheurs, des gouvernements et des organismes de protection de la nature.

Pour soutenir la mise en œuvre de cette stratégie et d’autres priorités environnementales fondamentales, le gouvernement collabore avec le secteur agricole pour soutenir de nombreux projets sur le terrain par le biais de divers programmes de financement visant à promouvoir et à soutenir des pratiques de gestion exemplaires pour l’optimisation de la santé des sols, de la qualité de l’eau et de la résilience des exploitations agricoles, dont notamment :

  • Le réseau Ontario Soil, une initiative à l’échelle de la province, a formé et aidé plusieurs agriculteurs à devenir des chefs de file en gérance des sols au sein de leurs collectivités; L’expansion du réseau, y compris dans le bassin versant du lac Simcoe, offre à un plus grand nombre d’agriculteurs un soutien local et le partage de conseils entre pairs, favorisant l’adoption de pratiques de gestion exemplaires axées vers une gérance environnementale.
  • L’Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de l’Ontario a mis au point une suite technologique mobile sur la santé des sols qui a été utilisée dans tout l’Ontario lors de diverses journées de vulgarisation pour présenter aux agriculteurs des solutions pratiques leur permettant de réduire les risques de compactage des sols et les effets négatifs sur la santé des sols.
  • Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales investit également dans l’amélioration de l’information et de la cartographie des sols de l’Ontario afin de soutenir l’aménagement du territoire et de fournir aux agriculteurs les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions en matière de gestion durable des sols et de planification de la production.

La mise à jour des règlements relevant de la Loi de 2002 sur la gestion des éléments nutritifs favorise l’accès à une gestion du fumier tout au long de l’année et l’atténuation des impacts des changements climatiques en permettant la production économiquement viable de biogaz destiné au marché des gaz renouvelables. On s’attend à ce que ces modifications réglementaires entraînent davantage de possibilités en matière de gestion des déchets alimentaires et organiques dans l’économie alimentaire circulaire, une production accrue de gaz naturel renouvelable en Ontario et des possibilités de développement économique accrues dans le secteur agroalimentaire.

Une bonne gestion et la réutilisation locale de matériaux terreux excédentaires présentent de nombreux avantages, tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des coûts associés au transport des matériaux, ainsi qu’une diminution des décharges illégales et de la perte de sols sains déchargés.

En 2019, la province a finalisé un règlement pour gérer les sols de déblai, qui inclut des normes de réutilisation des sols de déblai axées sur les risques qui faciliteront la réutilisation locale et sécuritaire des sols de délai. Le règlement, en clarifiant les normes de réutilisation des sols, réduira les coûts de gestion et de transport des sols excédentaires pour le secteur de la construction, limitera la quantité de sols envoyés à l’enfouissement et réduira les émissions de gaz à effet de serre du secteur, tout en continuant à assurer une protection environnementale renforcée. Le règlement est entré en vigueur par étape; la Partie 1, qui inclut les normes de réutilisation des sols, le 1er janvier 2021.

De plus, la mise à jour du Plan de la ceinture de verdure inclut une nouvelle politique complémentaire qui encourage les municipalités à intégrer des stratégies de réutilisation des terres excédentaires au sein de leur planification de la croissance et du développement. De plus, les politiques d’aménagement municipal et d’autres propositions d’aménagement ciblées devront faire état de pratiques de gestion exemplaire en matière de réduction des sols excédentaires générés et de sol de remblai associé à l’aménagement ou de la modification d’un site.

Perspectives touristiques et récréatives des Grands Lacs

La stratégie définit plusieurs mesures pour l’Ontario visant à mettre en valeur les possibilités touristiques et récréatives dans le bassin des Grands Lacs, dont notamment :

  • travailler avec l’industrie des navires de croisière pour tirer parti et stimuler l’intérêt suscité par la navigation de plaisance sur les Grands Lacs
  • continuer de promouvoir des réseaux durables de sentiers riverains qui relient les collectivités et soutiennent les économies locales autour des Grands Lacs, comme le Sentier riverain des Grands Lacs
  • promouvoir le tourisme et le développement en lien avec les étendues et les cours d’eau
  • maintenir une promotion touristique continue des Grands Lacs en tant que destination emblématique, à l’échelle locale et internationale, et améliorer les stratégies de marketing pour accroître le soutien et la fréquentation des festivals et des activités sur le thème des Grands Lacs

Depuis le dernier rapport d’étape, le gouvernement a dirigé et soutenu un certain nombre d’initiatives visant à promouvoir l’utilisation récréative des Grands Lacs, par le tourisme aquatique, les festivals et autres événements. Par exemple :

  • La collaboration avec des partenaires et des intervenants pour élaborer des stratégies de tourisme durable dans le bassin des Grands Lacs, y compris la péninsule Bruce, la municipalité de Saugeen Shores et la voie navigable Trent-Severn
  • Le programme de reprise pour les festivals et les événements Fêtons l’Ontario ont contribué au soutien des festivals et des événements dans le bassin des Grands Lacs, dont le festival annuel Redpath Toronto Waterfront, afin d’attirer un plus grand nombre de visiteurs, de stimuler les retombées et de rehausser l’impact économique pour les communautés de la région
  • l’acquisition en 2015 d’un nouveau traversier à passagers pour desservir l’île Pelée, dont la conception intègre les derniers systèmes de contrôle des émissions afin de répondre aux dernières normes en la matière, ainsi que des moteurs de pointe, et l’acquisition de deux nouveaux traversiers hybrides-électriques capables d’effectuer la totalité de leur trajet en utilisant la propulsion électrique pour relier le continent à l’île Amherst et à l’île Wolfe
  • un financement de 343 000 $ sur trois ans à la Fiducie de régénération du secteur riverain pour élargir le réseau du Sentier riverain. Le sentier s’étend maintenant sur plus de 3 600 kilomètres le long des rives canadiennes du lac Ontario, du lac Érié, du lac Sainte-Claire, du lac Huron, de la baie Georgienne et des rivières Niagara, Détroit et du fleuve Saint-Laurent, reliant un total de 155 communautés, villages et communautés des Premières Nations. La fiducie a travaillé avec les communautés des Permières Nations en tant que partenaires dans des ateliers pour examiner le développement, la cartographie et la sélection des itinéraires

Le gouvernement s’est également engagé dans d’importants investissements pour développer l’industrie des croisières sur les Grands Lacs. Par exemple, en 2017 et 2018, l’Ontario a fourni 250 000 $ à huit ports des Grands Lacs pour évaluer l’impact économique et le potentiel touristique des croisières sur les Grands Lacs. En 2019, la ville de Midland a reçu le soutien de l’Ontario grâce au Fonds pour le développement économique et la relance du tourisme entreprendre une recherche des entreprises intéressées à naviguer dans la baie Georgienne ou à mettre en marché divers produits destinés aux visiteurs passagers des navires de croisière.

De plus, le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sporte de l’Ontario et Destination Ontario continue de travailler et de fournir un soutien (environ 90 000 $ au cours des quatre dernières années) à la Conférence des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent dans le cadre d’un partenariat régional de promotion des croisières. Le projet promotionnel Cruise the Great Lakes comprend un site Web, des stratégies promotionnelles numériques et traditionnelles afin de renouveler la clientèle de croisière, un plan de relations publiques qui met en évidence plusieurs ports et des destinations spécifiques, et le développement de pratiques exemplaires pour un retour aux opérations en toute sécurité.

La saison 2019 a vu huit navires naviguer dans le système des Grands Lacs et du Saint-Laurent et a généré environ 11 millions de dollars en retombées économiques régionales, avec un nombre record de 36 croisières amenant environ 12 000 visiteurs à Toronto entre mai et octobre 2019, soit plus que le double de la saison 2018.

Au sortir de la pandémie, l’intérêt pour les croisières sur les Grands Lacs continue de croître. 2022 a annoncé l’arrivée de deux grands nouveaux opérateurs de croisières et une présence plus importante d’intervenants internationaux prévue dans un proche avenir, contribuant à la réputation croissante des Grands Lacs en tant que destination mondiale de choix pour les croisières d’expédition.

Les technologies en développement, telles que le « positionnement dynamique », permettent aux navires de tenir une position portuaire idéale, éliminant ainsi le besoin d’ancres et de murs d’amarrage. Ces progrès donnent lieu à des trajets prolongés, de nouvelles routes, des ports et des destinations offrant des possibilités de navigation de croisière croissantes en Ontario. Ce mouvement de croissance reconnaît que le développement économique doit être propulsé par des pratiques exemplaires et des innovations garantissant un avenir durable des Grands Lacs et de l’industrie des croisières.

Mesurer les progrès

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs définit 11 mesures de rendement par lesquelles le gouvernement évalue ses progrès à l’égard de la protection et le rétablissement de la santé du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Lire la mise à jour des progrès réalisés depuis le premier rapport d’étape.

Objectif 1 : Mobiliser et habiliter les collectivités

Mesure du rendement

Accroître la sensibilisation et l’engagement du public à l’égard des enjeux des Grands Lacs, comme le montre le nombre de projets communautaires entrepris.

Mise à jour

Depuis le premier rapport d’étape, l’Ontario a investi 6,6 millions de dollars dans 272 projets dans le cadre de programmes performants pour les Grands Lacs – le Fonds d’action locale des Grands Lacs, et précédemment le Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs. Ces projets sont dirigés par des organisations communautaires, des organisations environnementales non gouvernementales, des municipalités, des offices de protection de la nature et des collectivités et organisations autochtones partout en Ontario.

Objectif 2 : Protéger l’eau afin de protéger la santé humaine et écologique

Mesure du rendement

Eau potable conforme à des normes de salubrité strictes – résultat démontré par les réseaux municipaux d’eau potable résidentiels qui respectent les normes provinciales de qualité de l’eau potable

Mise à jour

De 2016 à 2021, 99,9 % des analyses d’eau potable des réseaux d’eau potable résidentiels municipaux qui puisent l’eau de surface du bassin des Grands Lacs respectaient les normes de qualité de la province en matière d’eau potable. Les rapports du ministre sur l’eau potable en Ontario sont publiés chaque année – accédez au rapport le plus récent ici : Rapport annuel 2019 du ministre sur l’eau potable.

Mesure du rendement

Mesure des concentrations de phosphore et réduction de la fréquence et de la gravité de l’efflorescence algale dans les secteurs prioritaires.

Mise à jour

Dans le cadre du Plan d’action Canada-Ontario pour le lac Érié, l’Ontario a pris des mesures pour réduire les charges de phosphore dans le lac Érié. Un rapport complet décrivant les charges de phosphore provenant de sources canadiennes dans les bassins central et ouest du lac Érié de 2008 à 2021 est en cours d’élaboration pour diffusion publique.

Bien que les capacités actuelles de modélisation et de suivi se soient améliorées, il faut généralement 15 à 20 ans avant qu’une courbe de tendance de la charge de phosphore dans le lac Érié puisse être établie, car ces charges varient considérablement d’une année à l’autre, principalement en raison des régimes de précipitations. Par exemple, les années plus humides sont associées à des charges plus élevées. De plus, il n’y a pas encore suffisamment de données scientifiques pour établir une cible à l’égard du phosphore dans le bassin oriental du lac Érié.

Le gouvernement continue de surveiller activement le lac et adopte des mesures visant à mieux comprendre les indicateurs de charges de phosphore et de prolifération d’algues dans le lac Érié. Par exemple, l’Ontario surveille les proliférations d’algues dans le bassin occidental et l’appauvrissement en oxygène dans le bassin central du lac Érié. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis fournit des renseignements sur les proliférations d’algues nuisibles dans le bassin occidental du lac Érié. Les rapports annuels sur la prolifération des algues dans le lac Érié montrent que la gravité des proliférations d’algues nuisibles varie d’une année à l’autre et va de légère à modérément grave depuis 2016.

Mesure du rendement

La réduction des niveaux de polluants nocifs dans l’écosystème des Grands Lacs - comme en témoignent la baisse des niveaux de contaminants dans les tissus des poissons et des avis relatifs à la consommation de poisson, et les améliorations localisées au sein des zones prioritaires où les efforts sont axés sur la résolution de problématiques.

Mise à jour
Niveaux de contaminants dans le poisson et avis de consommation

À l’heure actuelle, la majorité des avis relatifs à la consommation de poisson émis pour les espèces des Grands Lacs sont principalement dus aux BPC (biphényles polychlorés) et accessoirement au mercure. Depuis le premier rapport d’étape, les niveaux de mercure contaminant les poissons des Grands Lacs sont généralement demeurés stables, tandis que les niveaux de BPC ont continué de baisser. Par conséquent, les avis relatifs à la consommation de poisson pour les espèces des Grands Lacs se sont généralement améliorés entre 2015 et 2020. Par exemple, le pourcentage d’avis « ne pas manger » est passé de 8,4 à 6,6 % pour la population générale et de 37,2 à 31,5 % pour les femmes en âge de procréer et les enfants (population sensible). Les périodes où la consommation de 8 repas de poisson ou plus par mois est considérée comme sûre sont passées de 50,7 à 57,6 % pour la population générale et de 38 à 44,6 % pour les populations sensibles.

Diverses mesures ont été prises au cours des dernières décennies pour réduire les émissions de mercure en Amérique du Nord. L’Ontario a réalisé d’importants progrès en réduisant les émissions de mercure de plus de 90 % depuis 1990 et a été la première administration en Amérique du Nord à éliminer progressivement le charbon de la production d’énergie, contribuant ainsi à réduire les émissions de mercure. Actuellement, la majorité des dépôts de mercure en Ontario provient de sources à l’extérieur de la province. Les BPC ont été interdits par les gouvernements canadien et américain dans les années 1970. De nouvelles baisses des niveaux de BPC seront probablement enregistrées dans les années à venir.

Le gouvernement continue de surveiller les contaminants parmi la population de poissons des Grands Lacs ainsi que dans les plans d’eau intérieurs. Il est fortement recommandé de consulter le Guide de consommation du poisson de l’Ontario pour obtenir des conseils sur les types et tailles de poissons pouvant être consommés sans danger dans plus de 2 500 plans d’eau de l’Ontario, y compris les Grands Lacs.

Améliorations localisées au sein des zones prioritaires

Dans le cadre des efforts visant la réduction des concentrations de polluants critiques dans les Grands Lacs, des projets de localisation des sources ont été mis en œuvre pour cibler les substances toxiques bioaccumulables persistantes, comme les BPC, dans les Grands Lacs et leurs bassins versants.

Le bassin versant du ruisseau Etobicoke est une zone où des améliorations relatives aux polluants nocifs ont été apportées. Historiquement, il s’agit d’une zone qui avait contribué aux quantités les plus élevées de BPC dans le lac Ontario par rapport aux autres bassins versants de la région du Grand Toronto. Des enquêtes menées de 2001 à 2008 ont permis de localiser un canal d’écoulement comme étant la source des niveaux importants de BPC mesurés en aval ayant entraîné des concentrations élevées de BPC dans des organismes comme les poissons. En 2014 et 2015, environ 2077,7 mètres cubes de matériaux contaminés ont été retirés du canal, soit suffisamment pour remplir les quatre cinquièmes d’une piscine olympique. Le suivi post-assainissement du site et du bassin versant en 2017 a indiqué une diminution significative des concentrations de BPC dans l’eau, les sédiments et les poissons. Dans l’ensemble, cet effort d’assainissement a conduit à des améliorations importantes du bassin versant du ruisseau Etobicoke et a contribué à réduire les concentrations de polluants nocifs et à rétablir la qualité de l’eau dans le bassin versant et dans le lac Ontario.

D’autres exemples de mesures prises pour rétablir les zones prioritaires (par exemple, le recouvrement dans le havre Peninsula) sont décrits sous l’objectif 1, collaboration et partenariats et sous l’objectif 3, restauration des zones prioritaires.

Objectif 3 : Améliorer l’état des terres humides, des plages et des zones riveraines

Mesure du rendement

Les plages des Grands Lacs sont ouvertes au public plus longtemps pendant la saison – résultat démontré par la réduction du nombre d’avis de fermeture des plages.

Mise à jour

Le pourcentage de jours pendant lesquels les plages des Grands Lacs répondent aux normes bactériennes et par conséquent sûres pour la baignade est un indicateur de leur qualité. Dans le cadre pour la préparation du rapport canado-américain sur l’état des Grands Lacs, il est convenu qu’une plage obtient une bonne cote si 80 % ou plus de la saison de fréquentation respectent les normes bactériennes; une cote passable à partir de 70 %; et médiocre si en deçà de 70 % de la saison. Tel que mentionné dans le rapport publié en 2019, le pourcentage de jours où les plages surveillées respectaient les normes bactériennes de l’Ontario pour la baignade était en moyenne de 82 % de 2015 à 2017. Au cours de cette même période, la qualité des plages surveillées du lac Supérieur, du lac Huron et du lac Ontario a été jugée bonne, et la qualité des plages surveillées du lac Érié a été jugée passable.

Mesure du rendement

Progrès réalisés dans le nettoyage des secteurs préoccupants des Grands Lacs – résultat démontré par la reprise des utilisations bénéfiques.

Mise à jour

Le nombre de secteurs préoccupants où toutes les mesures prioritaires ont été réalisées est un indicateur des progrès de restauration des SP. Ce jalon a été atteint dans 5 des 17 SP situés entièrement ou partiellement en Ontario.

Une mesure importante des progrès au sein d’un secteur préoccupant est le nombre d’« utilisations bénéfiques » qui ne sont plus considérées comme altérées. Les utilisations bénéfiques font référence à des aspects environnementaux valorisés qui ont été restaurés. En janvier 2022, 86 utilisations bénéfiques au sein de17 secteurs préoccupants ne sont plus désignées « altérées », 36 % (31 sur 86) de ces progrès ayant eu lieu au cours des cinq dernières années.

Les mesures de rétablissement se poursuivent dans les autres secteurs préoccupants, dont quelques majeures qui ont été mises en œuvre dès 2016 dans les cinq secteurs préoccupants mentionnés dans le rapport d’étape précédent – baie Nipigon, havre Peninsula, rivière Niagara, baie de Quinte et fleuve Saint-Laurent (Cornwall) (voir Exemples de réalisations récentes entreprises et Secteurs préoccupants pour des exemples). Le gouvernement s’est engagé à achever les mesures de rétablissement prioritaires dans ces SP ainsi qu’à Port Hope d’ici juin 2026, tout en continuant à faire progresser le rétablissement des autres SP.

Objectif 4 : Protéger les habitats et les espèces

Mesure du rendement

Repérage, protection, conservation et restauration des habitats, y compris les terres humides et les espèces indigènes – grâce aux politiques et aux programmes permettant de repérer les habitats prioritaires et d’intervenir ainsi qu’à l’amélioration des données.

Mise à jour

À travers le Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement investit jusqu’à 4,5 millions de dollars par année pour encourager les particuliers, les organisations, les communautés autochtones, les chercheurs et les propriétaires fonciers à s’impliquer dans la protection et le rétablissement des espèces en péril par le biais d’activités d’intendance. Les projets financés portent sur des mesures essentielles de protection, de rétablissement et de recherche pour les espèces en péril. Les projets soutiennent également les espèces prioritaires annuellement identifiées (comme les chauves-souris), les écosystèmes (comme les zones humides riveraines des Grands Lacs) et des problématiques (comme les espèces envahissantes).

En 2021, le programme a financé 85 des projets pluriannuels nouveaux ou en cours. Depuis sa création en 2007, ce programme a soutenu plus de 1 200 projets qui ont aidé à rétablir plus de 50 000 hectares d’habitats cruciaux et à protéger de nombreuses espèces vulnérables du bassin des Grands Lacs, y compris le pluvier siffleur, l’anguille d’Amérique, l’esturgeon jaune et le crapaud de Fowler.

Mesure du rendement

Réduction des dangers posés par les espèces aquatiques envahissantes pour l’écosystème des Grands Lacs – grâce aux mesures prises pour atténuer l’incidence des espèces envahissantes existantes, prévenir l’introduction de nouvelles espèces envahissantes et faire face à de nouvelles espèces.

Mise à jour

Le nombre cumulatif d’espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs et la fréquence des introductions ont fait l’objet d’un suivi dans le cadre ce rapport sur l’état de la biodiversité de l’Ontario. En décembre 2020, 191 espèces exotiques étaient établies dans les eaux binationales des Grands Lacs. Cependant, le nombre d’espèces nouvellement établies a considérablement diminué au cours de la décennie actuelle, avec seulement quatre nouvelles espèces découvertes dans les Grands Lacs depuis 2010. Avant cette période, une nouvelle espèce était découverte dans les Grands Lacs tous les 8 mois, en moyenne.

Les efforts coordonnés des régions entourant les Grands Lacs pour s’attaquer aux principales voies d’introduction d’espèces ont sans contredit contribué au déclin de l’établissement d’espèces exotiques dans les Grands Lacs depuis 2010. Voir l’ objectif 4 pour des exemples de mesures que le gouvernement et ses partenaires ont prises pour réduire l’établissement et l’impact des espèces envahissantes dans les Grands Lacs.

Objectif 5 : Faire progresser les connaissances scientifiques et l’adaptation

Mesure du rendement

Meilleur accès du public aux résultats des activités de surveillance et aux données scientifiques sur les Grands Lacs – résultat démontré par l’augmentation du nombre d’études et de rapports sur les Grands Lacs que le public peut consulter.

Mise à jour

Depuisle dernier rapport d’étape, le gouvernement a adopté des mesures visant à partager données et renseignements sur les Grands Lacs avec ses partenaires, les intervenants et le grand public afin de soutenir la suivi, la recherche et la gestion. Cela aidera tous les secteurs à démontrer les progrès et les résultats d’engagements à l’égard des Grands Lacs au moyen de données pertinentes.

Environ 14 nouveaux ensembles de données contenant notamment des renseignements sur le bassin des Grands Lacs ont été récemment ajoutés au Catalogue de données à accès libre ou au Geohub de l’Ontario depuis le dernier d’étape, et 12 ensembles de données supplémentaires ont été mis à jour.

Voici quelques exemples de nouvelles données rendues publiques depuis le premier rapport d’étape :

  • Données sur les invertébrés benthiques des zones littorales des Grands Lacs. Les types d’invertébrés benthiques (tels que les insectes, les vers, les moules, les escargots et les écrevisses) trouvés dans un échantillon servent d’indicateur des conditions environnementales.
  • Les données de télédétection LiDAR pour le bassin du lac Érié et pour 990 kilomètres au sud du lac Simcoe sont maintenant accessibles pour une toute une gamme d’applications, dont la modélisation du ruissellement des eaux de surface, la cartographie des inondations, la planification de la gestion des urgences et l’identification des risques d’érosion des sols. Des données LiDAR supplémentaires pour les autres secteurs du bassin versant du lac Simcoe seront recueillies au cours des prochaines années.

Mesure du rendement

Poursuite de la mise en œuvre de mesures d’adaptation et de résilience aux changements climatiques, visant à réduire les émissions, à se préparer aux changements climatiques et à leurs impacts et à renforcer la résilience climatique.

Mise à jour

Le plan ontarien de protection de l’air, de la terre et de l’eau décrit le travail continu de la province vers une approche équilibrée visant la réduction des émissions et de préparation aux impacts des changements climatiques. Il propose des moyens efficaces et abordables pour lutter contre le changement climatique et renforcer la résilience climatique. Voir l’objectif 5 pour plus de détails sur les principales réalisations de l’Ontario en matière de changement climatique à ce jour.

Objectif 6 : Assurer des débouchés économiques écologiquement durables et novateurs

Mesure du rendement

Expansion du secteur de l’eau – y compris les technologies et les pratiques novatrices.

Mise à jour

L’Ontario possède le plus grand secteur d’écotechnologique et de l’environnement au Canada, avec plus de 5 000 entreprises, 117 000 employés et une contribution de 25,6 milliards de dollars du produit intérieur brut à l’économie de l’Ontario en 2021. De plus, l’Ontario compte l’un des plus grands nombres d’entreprises de technologie de l’eau au Canada.

Étapes suivantes

Le présent rapport souligne que malgré tous les accomplissements remarquables pour protéger et rétablir les Grands Lacs, il reste encore beaucoup à faire. Au cours des dernières années, des changements notables s’opèrent à l’égard de divers aspects du bassin des Grands Lacs, ainsi que dans notre compréhension des enjeux. Par exemple, bien que les changements climatiques sont depuis longtemps un problème identifié pour les Grands Lacs, la nature omniprésente et rapide des changements dans le bassin révèle une préoccupation émergente, en particulier parce que ces changements (tels que le réchauffement rapide des températures de l’eau) interagissent avec d’autres facteurs de stress connus, tels que les efflorescences algales et les espèces envahissantes.

De plus, bien que nous ayons fait des progrès sensibles dans la lutte contre les contaminants préoccupants, en particulier dans des zones prioritaires ciblées telles que les secteurs préoccupants, de nouvelles données scientifiques et de suivi ayant émergé depuis le premier rapport d’étape mettent en évidence la nécessité de s’attaquer aux polluants qui résultent de nos activités quotidiennes, tels que les produits chimiques libérés par l’usure des véhicules, les déchets, la pollution plastique et les sels de voirie.

Enfin, la pandémie mondiale de COVID‑19 a contribué à mettre en évidence la nécessité d’un accès égal et d’une jouissance respectueuse des zones naturelles comme les rives des Grands Lacs, un bienfait pour la santé physique et mentale.

Avec ces questions à l’esprit, les principales orientations des mesures à venir comprennent, sans s’y limiter :

  • le respect des engagements de l’Ontario dans le cadre de l’ACO de 2021
  • la collaboration avec les partenaires des Premières Nations et Métis pour favoriser la participation à la mise en œuvre de la Stratégie des Grands Lacs
  • les réponses aux défis actuels et émergents en matière de qualité de l’eau, comme la prolifération d’algues, les plastiques et les sels de voirie, et poursuivre les travaux visant à documenter les cibles de phosphore dans le bassin est du lac Érié
  • le soutien des efforts de gestion des eaux pluviales et des eaux usées
  • la poursuite des travaux de protection des espèces en péril et de leurs habitats (comme les zones humides) et la lutte contre les espèces envahissantes
  • la diffusion de l’information et les enseignements tirés de l’évaluation provinciale sur l’impact des changements climatiques afin d’accroître la résilience
  • l’identification des besoins économiques de la région du bassin des Grands Lacs, notamment à la lumière des défis rencontrés depuis 2020 en raison de la pandémie de COVID‑19
  • l’exploration d’autres possibilités pour la population de profiter de manière durable et respectueuse des magnifiques caractéristiques naturelles des Grands Lacs

Le temps est venu de regarder vers l’avenir et d’établir des objectifs à l’égard du bassin des Grands Lacs qui soient pertinents et avant-gardistes dans le contexte environnemental, social et économique d’aujourd’hui. Nous examinons activement les problématiques actuelles et futures auxquelles sera confronté le bassin, et les mesures potentielles que l’Ontario peut prendre pour y faire face au cours des prochaines années. Veuillez rester à l’affût de sollicitation à venir en vue de la révision de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs.

Le prochain rapport sur les progrès de l’Ontario dans la mise en œuvre de la Stratégie sera publié trois ans après la mise à jour de la stratégie en 2023, conformément au calendrier des rapports déterminé dans le cadre de la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs.