Message du Ministre

Au nom de tous les ministres de l’Ontario concernés par les Grands Lacs, j’ai le plaisir de présenter ce premier rapport d’étape sur la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs.

Les Grands Lacs sont d’une importance vitale pour nous, Ontariens et Ontariennes. Ils nous fournissent de l’eau potable et assurent notre qualité de vie et notre prospérité.

Les bassins hydrographiques des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent contiennent près du cinquième de toute l’eau de surface de la planète. Pour l’Ontario, cet écosystème mondial représente à la fois un cadeau inestimable et une grande responsabilité.

Nous comptons sur ce remarquable système pour y puiser notre eau potable, pour produire l’énergie qui alimente nos collectivités et nos industries et pour acheminer nos produits sur les marchés. Pour plus de 98 % d’Ontariens et d’Ontariennes qui vivent présentement dans les bassins hydrographiques des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, ces bassins nous fournissent également la plupart de nos plages, de nos secteurs riverains, de nos expériences de la nature et des sites que nous considérons comme étant « chez nous ».

En 2012, lorsque nous avons publié la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs, nous avons défini des mesures prioritaires que le gouvernement de l’Ontario, de concert avec ses partenaires, devrait prendre afin que les Grands Lacs continuent à offrir de l’eau potable et que les Ontariens et Ontariennes des générations futures puissent continuer de s'y baigner et d’y pêcher. La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs comporte l’engagement de produire un rapport d’étape après trois ans.

Ce rapport d’étape met en lumière certaines des principales réalisations des trois premières années de l’application de la Stratégie ainsi que des découvertes scientifiques faites pendant cette période. Il représente les efforts de 14 ministères différents et de nombreux partenaires.

Ensemble, et avec nos nombreux partenaires des Grands Lacs, nous nous efforçons de protéger l’eau, de rendre la nature à son état initial et nous concentrons nos efforts sur des secteurs géographiques prioritaires, comme les terres humides. Nous avons été en mesure d’apprendre des Premières Nations et de travailler avec elles pour la mise en œuvre de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs. Nous aidons les Ontariens et Ontariennes à développer un sentiment d’attachement envers ces lacs majestueux et à en profiter pleinement. Mais il reste encore du travail à faire. Nous devons continuer à investir dans la science et dans la surveillance de l’eau des Grands Lacs afin de rester à l’affût des dangers qui pourraient les menacer. Nous utiliserons cette science pour nous assurer que nous prenons des décisions informées afin de mieux protéger les lacs et d’en améliorer la qualité.

De nouveaux travaux de recherche scientifique menés au cours des dernières années ont permis de mettre en relief la vulnérabilité de ces lacs. Par exemple, pendant l’été 2015, on a observé dans le lac Érié la plus importante prolifération d’algues nuisibles jamais enregistrée. Ce rapport mentionne certaines découvertes scientifiques récentes sur les causes des problèmes de qualité d’eau du lac Érié et sur d’autres questions pressantes concernant, par exemple, les répercussions du changement climatique pour les Grands Lacs.

En octobre 2015, l’Assemblée législative de l’Ontario a adopté une nouvelle loi, la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs. Cette loi reconnaît les problèmes constatés dans les Grands Lacs, de la prolifération d’espèces envahissantes au changement climatique, en passant par les problèmes de pollution. Elle fournit aussi de nouveaux outils pour mieux s'attaquer à ces défis, inscrit la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs en tant que document évolutif et exige que des rapports d’étape sur les Grands Lacs soient produits tous les trois ans.

Des Grands Lacs en santé sont essentiels à la réussite de notre province. Nous devons travailler avec tous nos partenaires afin d’intensifier nos efforts pour les protéger et les remettre dans leur état initial. Ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous arriverons à donner en héritage à nos enfants un écosystème des Grands Lacs sain et robuste.
J’invite tous les Ontariens et Ontariennes à lire ce rapport et à participer aux efforts pour protéger nos Grands Lacs.

Glen Murray
ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique

Introduction

Lac Supérieur, lac Huron, lac Érié, lac Ontario ou fleuve Saint-Laurent – la quasi totalité des gens qui vivent, travaillent et voyagent en Ontario connaît au moins l’un de ces merveilleux plans d’eau, ainsi que son bassin hydrographique et ses affluents. En fait, si vous pêchez un poisson, faites de la bicyclette sur un sentier, visitez un parc provincial, ouvrez le robinet pour vous servir un verre d’eau ou achetez une bouteille de vin d’un vignoble ontarien, il y a de fortes chances que vous profitiez des bienfaits des Grands Lacs. Nous avons le plus long littoral d’eau douce au monde − et possédons une plus grande partie de l’eau et des rivages des Grands Lacs et du Saint-Laurent que tous les États américains des Grands Lacs combinés.

La province a préparé la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs afin de réagir aux nouvelles pressions qui mettaient les Grands Lacs en péril. Les scientifiques qui étudient les Grands Lacs nous ont avertis que les lacs étaient au point de non-retour d’un irréversible déclin. Un des engagements que nous avons pris dans le cadre de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs et envers les Ontariens et Ontariennes est de fournir, dans trois ans, un rapport sur le succès de l’application de la Stratégie en tant qu'élément de notre responsabilité envers la protection des Grands Lacs.

Ce rapport fait état des hauts faits des réalisations menées pour les Grands Lacs en Ontario. Ces réalisations s'organisent autour des six objectifs de la stratégie qui sont les suivants :

  • Objectif 1 : Mobiliser et habiliter les collectivités
  • Objectif 2 : Protéger l’eau afin de protéger la santé humaine et écologique
  • Objectif 3 : Améliorer l’état des terres humides, des plages et les zones riveraines
  • Objectif 4 : Protéger les habitats et les espèces
  • Objectif 5 : Faire progresser les connaissances scientifiques et l’adaptation
  • Objectif 6 : Assurer des débouchés économiques écologiquement durables et novateurs

Ce rapport met en lumière les progrès réalisés en ce qui concerne la science des Grands Lacs, ainsi que certaines mesures que nous utilisons pour évaluer notre rendement. Tout au long du rapport, vous trouverez des liens vers des ressources complètes concernant les Grands Lacs, notamment des rapports techniques binationaux sur la santé des Grands Lacs, la qualité de leur eau et la biodiversité.

Ce premier rapport d’étape fait état des actions et des efforts des 14 ministères concernés par les Grands Lacs dirigés par : les ministères de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique; des Richesses naturelles et des Forêts; de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales; des Affaires municipales et du Logement; du Développement économique, de l’Emploi et de l’Infrastructure; des Affaires autochtones; du Tourisme, de la Culture et du Sport; de la Santé et des Soins de longue durée; des Transports; et des Affaires intergouvernementales. De plus, les ministères de l’Éducation; de l’Énergie; de la Recherche et de l’Innovation; et du Développement du Nord et des Mines ont fourni des observations. Ce premier rapport d’étape fait également état des actions importantes menées par des collectivités des Premières Nations et des Métis, des municipalités, des offices de protection de la nature et des groupes s’intéressant aux bassins hydrographiques, des organismes environnementaux, la communauté scientifique, le milieu universitaire, les secteurs industriel, agricole, récréatif et touristique, ainsi que le grand public.

Nous reconnaissons que les Grands Lacs représentent un système partagé. Les partenariats de l’Ontario avec le Canada et les administrations avoisinantes sont essentiels pour assurer la résilience des Grands Lacs. L’Ontario reconnaît de plus que comme une importante partie du système des Grands Lacs se trouve dans notre province, la responsabilité de prendre des mesures pour protéger ces eaux communes nous incombe. Bien que ce rapport présente bon nombre d’initiatives positives qui ont eu lieu depuis l’adoption de la Stratégie en 2012, il fait également état de récentes découvertes scientifiques qui nous rappellent les importantes pressions que subissent les Grands Lacs. Il reste du travail à faire pour restaurer et protéger l’écosystème des Grands Lacs.

Nous remercions toutes les organisations et personnes qui ont contribué aux travaux et au succès que ce rapport décrit.

Les Grands Lacs – Le fondement de l’économie et de la qualité de vie de l’Ontario

Les Grands Lacs sont une source d’avantages économiques très importants pour l’Ontario et ils sont à la base de la croissance et du développement de la province. Ils sont essentiels à notre bien-être, comportent des attraits précieux et fournissent des services inestimables. Les Grands Lacs et leurs bassins hydrographiques :

  • génèrent 80 % de l’énergie de l’Ontario (hydroélectricité et produit de refroidissement);
  • fournissent des aires de pêche à environ 385 000 amateurs de pêche à la ligne qui, par leurs dépenses et investissements entièrement attribuables à la pêche amateur, contribuent chaque année à l’économie ontarienne pour environ 432 millions de dollars;
  • abritent plus de 95 % des terres agricoles et des entreprises de production de produits alimentaires de l’Ontario;
  • représentent une voie navigable qui soutient les industries de base qui dépendent du transport maritime. On pense ici à l’acier, à la construction, à l’agriculture, à l’énergie et aux industries chimiques;
  • fournissent des sources d’eau potable à la majorité des Ontariens et Ontariennes.

Nouvelle Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs de l’Ontario

Le 3 novembre 2015, la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs a reçu la sanction royale. Cette nouvelle loi reflète les objectifs et les principes de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs, inscrite dans la loi, et définit précisément les exigences en matière de contenu stratégique, de production de rapports et d’examen périodique.

Cette loi est conçue pour aider à relever les défis importants en matière d’environnement qui menacent le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, notamment le changement climatique. Elle fixe certaines priorités initiales qui demandent des mesures immédiates (par exemple la prolifération d’algues nuisibles). En outre, cette loi habilite des entités publiques à déterminer des mesures et à les cibler en fonction de problèmes prioritaires et de secteurs géographiques. Enfin, elle fournit de nouveaux outils, par exemple :

  • La création d’un Conseil de protection des Grands Lacs, une tribune dont le but est d’aider à améliorer la collaboration entre les partenaires des Grands Lacs de l’Ontario.
  • Le pouvoir de fixer des buts visant les Grands Lacs et d’élaborer des plans d’action.
  • La capacité pour les collectivités et les gouvernements de se concentrer sur les mesures à prendre pour résoudre des problèmes locaux et régionaux à l’aide de plans appelés « Projets d’initiative visant une zone géographique en particulier ».
  • La création et le maintien de programmes de surveillance relativement à des conditions écologiques clés.

Ce document répond à l’engagement mentionné dans la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs concernant la production d’un rapport dans les trois ans suivant la publication de la Stratégie. Notre prochain rapport d’étape répondra aux exigences précises de production de rapports mentionnées dans la loi (article 8). En plus de produire un rapport sur l’avancement des travaux, nous fournirons des précisions concernant un ensemble de programmes de surveillance environnementale et mentionnerons des renseignements sur les buts. En vertu de la loi, nous nous sommes également engagés à lancer un examen de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs d’ici le mois de décembre 2018 et tous les six ans par la suite.

Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs.

Objectif 1 : Mobiliser et habiliter les collectivités

Évaluer l’avancement des mesures prises par les collectivités à l’échelle locale

Depuis 2012, le Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs a attribué 4,5 millions de dollars pour la mise en œuvre de 221 projets; les partenaires ont, quant à eux, versé plus de 15,8 millions de dollars. Nous espérons que ces montants augmenteront avec le temps, alors que plus de personnes et plus de collectivités participeront aux efforts de protection et de remise en état des Grands Lacs.

Le Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs a permis d’aller de l’avant avec les initiatives qui ont permis de :

  • recruter plus de 11 000 bénévoles;
  • planter 85 125 arbres (des arbres, des arbustes et des plantes);
  • libérer 2 133 poissons dans les lacs;
  • ramasser 586 sacs de déchets.

Le haut niveau de participation aux projets du Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs montre que les Ontariens et Ontariennes se sentent concernés par les Grands Lacs et qu'ils prennent des mesures pour changer les choses.

Programmes d’actions communautaires à l’échelle locale

Par des activités pratiques, les collectivités prennent des mesures pour protéger les Grands Lacs. En 2012, le Fonds d’action communautaire pour la protection des Grands Lacs a été créé. Il fournit des fonds à des organisations sans but lucratif et aux collectivités des Premières Nations et des Métis afin de soutenir des projets qui comportent des avantages pour les Grands Lacs et leurs rivières et bassins hydrographiques. Par exemple :

  • L'Ontario Federation of Anglers and Hunters aide à éradiquer l’aloès d’eau - une plante aquatique qui envahit la voie navigable Trent-Severn (qui relie le lac Ontario au lac Huron). En utilisant une cueilleuse mécanique, 192 verges cubiques d’aloès d’eau ont été retirées des eaux.
  • Environmental Defence est un organisme à but non lucratif qui collabore avec la collectivité pour mettre sur pied le projet « The Living Beach », un projet de jardin de pluie à Woodbine Beach (Toronto), au lac Ontario. Les amateurs de plage pourront profiter d’un habitat naturel riche et diversifié dans un centre urbain. Le projet comprend aussi des ateliers pour faire découvrir les avantages de créer des jardins de pluie résidentiels (des jardins qui tirent avantage de l’eau de pluie et qui réduisent les eaux de ruissellement).

Sensibilisation

Parcs Ontario et ses partenaires offrent des programmes qui aident des personnes de tous les âges à apprendre l’histoire naturelle et culturelle des Grands Lacs et à développer un sentiment d’attachement. Chaque été, plus d’un demi-million de visiteurs prennent part à plus de 9 000 programmes d’éducation supervisés sur l’héritage naturel de la province. Des millions d’autres personnes s'informent sur l’héritage naturel de la province dans les musées, grâce à la signalisation éducative, dans des publications et sur les médias sociaux. L’Ontario offre un programme Apprendre à camper et un programme Apprendre à pêcher dans des douzaines de parcs provinciaux et de zones extérieures en Ontario. Ces programmes permettent à des milliers de Canadiens (souvent de nouveaux Canadiens) à apprendre à camper et à pêcher dans un environnement sécuritaire, amusant et invitant. Ces programmes s'inscrivent dans la vision et les principes de la Charte du plein air pour les enfants de l’Ontario. Cette charte a pour but de faire sortir les enfants à l’extérieur afin qu'ils découvrent les merveilles de la nature.

Depuis la publication de la Stratégie, l’Ontario travaille avec des professeurs des niveaux élémentaire et secondaire pour fournir des occasions d’utiliser les Grands Lacs et leurs bassins hydrographiques à des fins d’éducation et d’apprentissage. En 2015, l’Ontario a soutenu le Children’s Water Education Council afin de mettre sur pied un nouveau centre d’activités des Grands Lacs pour le Children’s Water Festival. En Ontario, 28 festivals ont eu lieu; 60 000 étudiants y ont participé.

L’Ontario soutient un nouveau contenu sur les Grands Lacs dans le cadre d’un programme unique intitulé programme ÉcoÉcoles de l’Ontario. Il s'agit d’un programme d’éducation environnementale et de certification pour les élèves de la maternelle à la 12e année.

L’Ontario collabore avec les offices de protection de la nature et d’autres partenaires environnementaux afin de soutenir les professeurs et les conseils scolaires dans la création d’occasions d’apprentissage sur les Grands Lacs. Il en résulte une série de conférences pour les professeurs et les étudiants des 11e et 12e années du programme de la Majeure haute spécialisation du bassin des Grands Lacs. Plus de 500 élèves ont rencontré des experts sur les Grands Lacs et ils ont participé à des activités pratiques sur les rives des lacs. D’autres conférences sont prévues en 2016 étant donné l’enthousiasme qu'elles suscitent auprès des professeurs, des élèves et des experts des Grands Lacs. L’Ontario soutient les conseils scolaires, les offices de protection de la nature et d’autres partenaires des Grands Lacs en entretenant des relations qui contribuent à la sensibilisation et qui fournissent aux élèves des occasions d’apprentissage pratique lié à la collectivité.

Les offices de protection de la nature de l’Ontario : Protéger les bassins hydrographiques des Grands Lacs

En 2013, Conservation Ontario a mis en ligne une carte interactive des bassins hydrographiques des Grands Lacs qui permet aux utilisateurs de trouver leur bassin hydrographique et de déterminer son lien avec un des Grands Lacs. Cette carte présente les caractéristiques et fonctions du bassin hydrographique des Grands Lacs, le cycle de l’eau, les bienfaits des Grands Lacs, les facteurs de stress pour les lacs et les mesures et activités entreprises pour aider les lacs.

Évaluer les progrès en matière de sensibilisation

Afin de soutenir nos efforts pour sensibiliser les Ontariens et Ontariennes à la réalité des Grands Lacs, l’Ontario a évalué le nombre de participants aux programmes d’héritage naturel de Parcs Ontario et de professeurs qui participent grâce aux initiatives visant les Grands Lacs en Ontario. Chaque été, 2,8 millions de personnes qui visitent les parcs de l’Ontario prennent part aux programmes d’éducation de Parcs Ontario. Depuis le lancement de la Stratégie, environ 2 000 professeurs ont participé aux initiatives des Grands Lacs de l’Ontario.

Collaborations et partenariats

Les établissements culturels de l’Ontario attirent des millions de visiteurs chaque année. Ces établissements contribuent à l’éducation et permettent aux visiteurs de participer aux efforts en leur permettant de prendre part à des expériences qui renforcent leur sentiment d’attachement aux lacs. Par exemple :

  • En 2014, le zoo de Toronto a mis sur pied un programme sur les Grands Lacs qui fournit aux élèves et aux professeurs de sept conseils scolaires des ressources qui intègrent les Grands Lacs dans les plans de cours et les activités d’apprentissage.
  • L’Ontario Science Centre étudie un plan pour reprendre l’exposition sur les Grands Lacs de façon à la rendre plus interactive et accessible à un grand éventail de visiteurs.
  • Le Musée royal de l’Ontario est membre du Conseil de la biodiversité de l’Ontario et du Réseau d’éducation-sensibilisation à la biodiversité, qui contribuent aux efforts pour atteindre les objectifs de la Stratégie de la biodiversité de l’Ontario. Le musée soutient l’éducation et la sensibilisation en matière de biodiversité, et il participe notamment à l’élaboration et à la distribution de plans de cours du programme scolaire et d’autres ressources concernant la diversité des choses vivantes.

Investir dans les Grands Lacs

En plus du financement de base accordé aux principaux programmes de l’ensemble des ministères, l’Ontario investit chaque année 15 millions de dollars supplémentaires dans des projets qui profitent directement aux Grands Lacs. Depuis 2007, l’Ontario a investi plus de 140 millions de dollars dans un millier de projets locaux de protection des Grands Lacs. Ceux-ci ont permis de réduire le nombre de polluants nocifs, ont remis en état des zones contaminées et ont incité des centaines de partenaires et de groupes communautaires à protéger et à rétablir la santé des Grands Lacs. Depuis 2007, l’Ontario a aussi investi plus de 660 millions de dollars dans l’infrastructure municipale d’eaux usées et d’eaux pluviales dans le bassin des Grands Lacs.

Participation de chercheurs en sciences sociales en vue d’assurer l’avenir des Grands Lacs

En 2015, le Great Lakes Futures Project (en anglais seulement) a été achevé et il a fait l’objet d’un numéro spécial du Journal of Grands Lacs Research. Le projet a permis de réunir des experts des Grands Lacs provenant d’un grand nombre de secteurs ainsi que des représentants de 21 organisations de recherche et d’universités de l’Ontario et des États-Unis. Le projet a permis de déterminer des forces motrices qui ont une influence sur l’air, les bassins hydrographiques et les points d’eau de la région des Grands Lacs. Les chercheurs ont examiné ces facteurs de changement et ont produit quatre scénarios possibles pour l’avenir du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Selon une analyse structurée des scénarios et une participation importante de partenaires, les chercheurs ont proposé des secteurs de gouvernance et une amélioration de la politique pour assurer un avenir florissant et prospère à la région. Le projet a aussi contribué à élargir et à renforcer le réseau des experts des Grands Lacs dans bon nombre de secteurs et de régions.

Établissement de relations avec les collectivités des Premières Nations et renforcement de ces relations

« Les Grands Lacs sont le cœur de notre nation. » Rhonda Gagnon, Nation anishinabek

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs et la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs reconnaissent la relation des Premières Nations avec le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Depuis des millénaires,  les Autochtones des Premières Nations habitent dans le bassin – la pêche, la chasse, l’agriculture et le commerce sont à la base de leur relation spirituelle et culturelle avec les terres du bassin des Grands Lacs.

En mettant en œuvre la Stratégie, nous nous sommes engagés à bâtir et à renforcer nos relations avec les collectivités et les organisations des Premières Nations. La loi reconnaît l’étroite relation que les Premières Nations entretiennent avec l’eau. Elle réaffirme qu'elle ne doit pas être interprétée de façon à porter atteinte à la protection des droits existants - ancestraux ou issus de traités - des peuples autochtones. La loi reconnaît que les Premières Nations peuvent proposer leur savoir écologique traditionnel pour contribuer à la réalisation de toute mesure proposée dans le cadre de la loi, comme l’examen ou la modification de la Stratégie, fixer des objectifs, préparer des plans, décider d’approuver ou non une proposition d’initiative et décider de renvoyer ou non au Cabinet l’approbation d’un projet d’initiative visant une zone géographique en particulier. Elle exige que le ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique tienne compte du savoir écologique traditionnel s'il lui est offert.

Le savoir écologique traditionnel a déjà été proposé et pris en compte dans diverses décisions prises par la province. Ce fut le cas, par exemple, pour la collectivité de la Première Nation de l’île Walpole qui a été consultée sur son savoir écologique traditionnel concernant les espèces en péril touchées par une nouvelle autoroute dans le secteur de Windsor. Ce savoir a été précieux dans les efforts pour atténuer les répercussions sur la croissance de ces espèces. La Première Nation de l’île Walpole a collaboré aux initiatives de protection par l’entremise de divers cercles écologiques (rencontres publiques sur l’île Walpole) afin d’en apprendre plus sur les espèces en péril et leur importance pour les collectivités des Premières Nations et de Windsor. Une entreprise de la Première Nation de l’île Walpole, Danshab Enterprises, est devenue un partenaire important de la province dans les efforts pour déplacer les espèces en péril.

Au début de 2016, l’Ontario a collaboré avec le Canada et les Chiefs of Ontario pour organiser une première rencontre annuelle avec les collectivités des Premières Nations dans le cadre de l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, 2014.

Sur les traces de nos ancêtres – rassemblement des aînés et des jeunes

Forts du succès d’un premier rassemblement en 2014, plus de 70 jeunes et aînés des Premières Nations se sont réunis en mars 2015 à Sault Ste. Marie, sur la rivière St. Marys entre les lacs Huron et Supérieur. Ils étaient là pour participer à trois jours de partage de savoir écologique traditionnel, sous le thème « Following in the Footsteps of our Ancestors ».

Cet événement mettait jeunes et aînés en contact afin de favoriser la discussion sur les Grands Lacs et les questions reliées à l’eau. Il s’agissait de donner aux jeunes des connaissances écologiques pratiques inspirées de leurs traditions afin de leur permettre d’affronter des préoccupations environnementales, de se doter des compétences nécessaires pour intervenir dans leur collectivité. Par la même occasion, les aînés ont été invités à partager leur savoir avec les jeunes. La rencontre a débuté par une cérémonie traditionnelle. L’un des points culminants de l’événement a été une promenade riveraine de 4 km dirigée par des jeunes, dont ils ont profité pour discuter de possibilités d’apprentissage pratique sur la façon de protéger les ressources aquatiques.

Ces trois journées ont été ponctuées de présentations données par des jeunes, des aînés et d’autres intervenants au sujet de l’eau et de l’environnement. On a ressenti un fort désir de partager des connaissances et expériences avec autrui et de débattre de sujets tels que les déversements d’eau de nettoyage, la recherche menée par les étudiants, les zones vulnérables et les énergies renouvelables. D’aucuns ont suggéré des façons de nouer des partenariats potentiels, de créer des réseaux, de collaborer, de partager le savoir et d’habiliter les jeunes.

Participation des collectivités métisses

La Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs reconnaît que le bassin des Grands Lacs est un lieu historique où s’est forgée l’identité métisse en Ontario. En mettant en œuvre la Stratégie, nous nous sommes engagés à nouer des relations à long terme avec les collectivités et les organisations métisses afin de protéger ensemble ces eaux. Des activités communes sont en cours et visent à mettre sur pied un projet pilote qui soutiendra l’utilisation du savoir traditionnel métis afin de comprendre les principaux enjeux liés aux Grands Lacs et les résoudre.

Une rencontre avec des représentants des Métis concernant les Grands Lacs a eu lieu au début de 2016 afin de discuter de diverses initiatives de l’Ontario visant les Grands Lacs, notamment la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs et la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs. L’Ontario s'est aussi associé au Canada et à la Métis Nation of Ontario (MNO) afin d’animer une première rencontre annuelle avec des représentants des Métis dans le cadre de l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, 2014.

Renouvellement de l’engagement du Canada et de l’Ontario envers les Grands Lacs

En 2014, le Canada et l’Ontario ont renouvelé leur engagement envers les Grands Lacs en signant un nouvel Accord Canada-Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs (ACO), le huitième depuis 1971. Les ministères de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique; des Richesses naturelles et des Forêts; et de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales ont signé cette entente quinquennale, avec sept autres ministères fédéraux.

Le nouvel ACO contient des dispositions pour renforcer la gouvernance et les mesures de reddition de compte. Il comprend aussi de nouvelles annexes sur l’engagement des Premières Nations, des Métis et des collectivités et sur les répercussions des changements climatiques.

Pendant le mandat de l'ACO de 2014, les gouvernements espèrent terminer toutes les mesures prises pour résoudre cinq secteurs préoccupants et avancer de façon substantielle pour résoudre les autres. Ils espèrent aussi prendre les mesures qui s'imposent dans les zones littorales prioritaires; augmenter les investissements dans la recherche et la surveillance de la réduction des éléments nutritifs et dans la science sur le changement climatique; entreprendre des travaux qui ciblent mieux les espèces envahissantes; et mettre de l’avant une approche plus stratégique pour influencer les investissements futurs dans l’infrastructure relative à l’eau.

L'ACO soutient les engagements du Canada pris aux termes de l’Accord Canada-États-Unis concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs. L’Ontario maintient aussi son soutien à d’autres efforts binationaux visant la protection des Grands Lacs. Par exemple, les cadres dirigeants de l’Ontario sont membres du Conseil de la qualité de l’eau des Grands Lacs et du Conseil consultatif scientifique des Grands Lacs de la Commission mixte internationale.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 1, les futures mesures visant à améliorer la mobilisation et l’habilitation des collectivités concernant les Grands Lacs au cours des prochaines années comprendront ce qui suit :

  • Promouvoir des ateliers sur les Grands Lacs et la création de guides d’apprentissage sur les Grands Lacs pour aider les éducateurs à exécuter le programme ÉcoÉcoles. Les élèves auront l’occasion de participer à des projets axés sur les Grands Lacs et qui touchent toute leur collectivité. Nous collaborerons également avec les conseils scolaires et les offices de protection de la nature afin de permettre à un plus grand nombre d’élèves du niveau secondaire de l’Ontario de profiter des ateliers sur les Grands Lacs.
  • Poursuivre le renforcement et la création de relations avec les collectivités des Premières Nations et des Métis en vue de la protection des Grands Lacs. Le ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique tiendra compte du savoir écologique traditionnel, s'il lui est offert, en mettant en œuvre la nouvelle Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs.
  • Travailler en étroite collaboration avec les organismes fédéraux et nos autres partenaires pour respecter les engagements de l’Ontario pris dans le cadre de l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, 2014.

Objectif 2 : Protéger l’eau afin de protéger la santé humaine et écologique

Protéger l’eau potable

La protection des sources d’eau suppose la protection de l’eau de surface ou souterraine qui alimente les systèmes d’eau potable des municipalités. La protection de l’eau à sa source est une première étape essentielle dans l’approche ontarienne pour fournir de l’eau potable saine.

Il y a 19 régions de protection de sources en Ontario. Quinze de ces sources dépendent des Grands Lacs et de leurs affluents comme source d’eau potable municipale. Chaque région a son comité de protection des sources composé de multiples intervenants. Ces comités ont élaboré des plans axés sur la science pour déterminer et éliminer les risques existants et potentiels qui menacent l’eau potable municipale. L’Ontario a approuvé l’ensemble des plans dans les 19 régions. Les petites municipalités et les municipalités rurales ont reçu des fonds pour les aider à mettre en œuvre ces plans.

Les plans de protection des sources tous approuvés, la mise en œuvre va bon train. L’Ontario travaillera avec les offices de protection de la nature, les municipalités et d’autres intervenants pour veiller à la mise à jour des plans de protection des sources afin qu'ils prennent en considération les autres risques potentiels qui pourraient menacer les eaux riveraines des Grands Lacs.

Soutenir les efforts pour protéger l’eau potable dans les collectivités des Premières Nations

L’Ontario a collaboré avec les Premières Nations qui ont choisi de participer au programme de protection des sources d’eau potable en Ontario.

Des 19 comités de protection des sources, 12 comptent des membres des Premières Nations. Six collectivités des Premières Nations ont envoyé des représentants pour siéger à ces comités en tant qu'observateurs. Trois collectivités des Premières Nations ont adopté des résolutions de conseil de bande en vertu de la Loi de 2006 sur l’eau saine afin d’intégrer leurs systèmes d’eau potable dans la planification de la protection des systèmes d’eau potable.

L’Ontario a fourni de l’aide à ces collectivités afin qu'elles mettent en œuvre leurs plans et à d’autres collectivités pour qu'elles examinent la meilleure approche pour protéger les sources d’eau potable qui se trouvent sur leur réserve. Voici des exemples d’aide financière apportée à des projets :

  • Études techniques qui ont permis l’intégration des systèmes d’eau potable des trois Premières Nations – Chippewas de Rama, Six Nations of the Grand River et Chippewas of Kettle and Stony Point – où des plans de protection des sources locaux ont été préparés hors réserve pour protéger les sources d’eau potable des Premières Nations.
  • Renforcement de la capacité des collectivités des Premières Nations afin de les aider à examiner leurs plans de protection des sources locales et fournir des données.
  • Aide aux Chiefs of Ontario afin qu'ils élaborent une orientation sur la façon dont le savoir écologique traditionnel des Premières Nations pourrait être intégré aux plans de protection des sources locaux.
  • Aide aux Mohawks de la baie de Quinte afin qu'ils élaborent des activités d’éducation et de sensibilisation sur les enjeux concernant les sources d’eau potable de la collectivité.

Renforcer les normes sur l’eau potable de l’Ontario

À la fin de 2014 et au début de 2015, l’Ontario a mené une consultation publique sur des propositions de modifications des normes de qualité de l’eau potable en Ontario, en prenant en considération les suggestions du Conseil consultatif sur les normes de qualité et d’analyse de l’eau potable (le Conseil consultatif ontarien de l’eau potable). Ces modifications visaient plus particulièrement ce qui suit :

  • Ajout de quatre nouvelles substances : (chlorite, chlorate, MCPA et acides haloacétiques);
  • Normes plus rigoureuses pour les quatre substances déjà contrôlées (arsenic, tétrachlorure de carbone, benzène et chlorure de vinyle).

En décembre 2015, l’Ontario a affiché un avis de décision sur le registre environnemental concernant la mise en œuvre d’essais et d’exigences de production de rapports concernant ces normes. Ces normes et ces exigences pour l’échantillonnage et les essais pour chacune des substances entreront en vigueur au cours des quatre prochaines années.

Évaluer les progrès en matière de protection de l’eau potable

L’Ontario peut compter sur un filet de sécurité primé en matière d’eau potable. C'est la raison pour laquelle l’eau potable répond à des normes de qualité très élevées : depuis 2012-2013, le résultat de 99,9% des tests effectués dans les systèmes d’eau potable de secteurs résidentiels municipaux qui s'alimentent dans le bassin des Grands Lacs a satisfait les normes en matière de qualité de l’eau potable en Ontario. Nous nous sommes engagés à poursuivre notre travail avec nos partenaires pour protéger notre eau potable.

Protéger la qualité de l’eau et réduire la présence de produits chimiques toxiques

Le Canada et l’Ontario ont mis au point un rapport d’évaluation sur l’état de la présence des substances de la voie 1 (de préoccupation immédiate) et de la voie 2 (de préoccupation potentielle) dans le bassin des Grands Lacs. Le rapport, qui devrait être publié en 2016, devrait présenter des résultats sur les substances toxiques qui sont ciblées par un programme conjoint de réduction du Canada et de l’Ontario dans les Grands Lacs. Il devrait aussi contenir de l’information sur l’utilisation de chaque substance et son rejet dans l’environnement, sur les données de surveillance et les tendances environnementales dans le bassin des Grands Lacs et sur des actions du gouvernement afin de réduire les substances dans l’environnement.

En 2014, l’Ontario a mis fin à la production d’électricité au moyen du charbon à la grandeur de la province. En faisant la promotion de sources d’énergie renouvelable au moyen du Programme de tarifs de rachat garantis, la province ne contribue pas seulement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, elle contribue aussi à réduire la présence de polluants comme le mercure. Cela permet d’assurer un air plus propre et de faire en sorte que les poissons des Grands Lacs puissent être consommés sans danger. Pour en apprendre plus sur les moyens pris par l’Ontario pour favoriser une grande utilisation des sources d’énergie renouvelable, consultez Power Authority (en anglais seulement).

En signant l’Accord Canada-Ontario concernant la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs (2014), les gouvernements se sont engagés à déterminer un ensemble renouvelé de substances chimiques préoccupantes pour lesquelles des mesures prioritaires seront prises afin de réduire leur présence dans les Grands Lacs. À l’heure actuelle, le Canada et l’Ontario travaillent à dresser une première liste de substances chimiques préoccupantes qui comprendra toutes les substances conjointement considérées comme étant préoccupantes aux termes de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs entre le Canada et les États-Unis.

Évaluer les progrès en matière de réduction des produits chimiques toxiques

Nous employons deux mesures pour évaluer la réduction des produits chimiques toxiques dans les Grands Lacs : la concentration des contaminants tels que les PCB dans les poissons des Grands Lacs, et les restrictions connexes de la consommation de poisson. Depuis les années 1970, le nombre de contaminants dans les Grands Lacs a radicalement baissé. Les polluants nocifs ont été éliminés ou interdits, ce qui a donné une production de plus de 90% des niveaux de certains contaminants. Au fur et à mesure que l’écosystème se rétablit, les niveaux de contaminants continuent à baisser dans la plupart des sites, à quelques exceptions près. On déplore, par exemple, une légère tendance à la hausse des niveaux de contaminants dans certains poissons du lac Érié. Puisqu’on en sait davantage sur la toxicité des contaminants, les normes touchant la consommation de poissons deviennent de plus en plus strictes. Les avis relatifs à la consommation de poissons continuent d’être restrictifs pour plusieurs sites, espèces et classes de taille des poissons. L’Ontario vise à poursuivre la réduction à long terme des contaminants aussi bien que des avis sur la consommation de poissons.

Protéger les rivières et les ruisseaux contre la contamination par le sel

L’Ontario utilise du sel de voirie pour éliminer la glace et la neige qui recouvrent les routes, les parcs de stationnement et les trottoirs. Malheureusement, l’ajout de ce sel dans l’environnement comporte des risques de contamination des sources d’eau potable. Ce sel peut aussi avoir un effet néfaste sur la santé des plantes, des animaux et des écosystèmes aquatiques. Plusieurs programmes des secteurs public et privé favorisent l’utilisation responsable de sel de voirie. Par exemple, le Smart About Salt Council (affilié à Landscape Ontario) propose des programmes de formation et de certification à des propriétaires de terrains et des entrepreneurs privés. L’Ontario surveille les niveaux de sel dans l’environnement et soutient la recherche pour déterminer les secteurs plus vulnérables au sel, où des mesures de protection additionnelles pourraient être nécessaires.

Des pratiques exemplaires en matière de gestion de l’entreposage de la neige et du sel de voirie ont été élaborées par le gouvernement et l’industrie, principalement dans le cadre du document Synthèses des meilleures pratiques - Gestion des sels de voirie de l’Association des transports du Canada, et du code de pratique d’Environnement et Changement climatique Canada pour la gestion écologique du sel de voirie. Les meilleures pratiques d’un plan de gestion du sel de voirie sont éprouvées et fondées sur la science.

L’Ontario revoit constamment ses normes, sa technologie, l’équipement et les matériaux qu'il utilise pour optimiser ses pratiques d’entretien hivernal. Les opérations d’entretien ont grandement évolué avec le temps. De nouvelles technologies, comme des stations d’information sur la météo et sur les routes sont utilisées pour prédire les tempêtes hivernales et pour aider à la planification et au déploiement de l’équipement et des matériaux d’entretien. De nouveaux produits, comme du sel prémouillé et des innovations en matière d’équipement, comme des contrôleurs d’épandeur automatique, améliorent l’efficacité des opérations et réduisent les répercussions sur l’environnement.

Pleins feux sur la science : le sel de voirie et notre environnement

Les moules d’eau douce sont particulièrement sensibles à l’exposition au chlorure (un composant du sel de voirie) comparativement à d’autres espèces aquatiques, et ce, particulièrement aux premières étapes de leur vie. Dans le cadre du Réseau provincial de contrôle de la qualité des cours d’eau, l’Ontario surveille les concentrations de chlorure dans ses ruisseaux depuis des dizaines d’années. Les concentrations de chlorure dans bon nombre de nos rivières et ruisseaux d’eau ont augmenté.

Nos études ont permis de découvrir que l’application de sel a entraîné des augmentations importantes de la concentration de chlorure dans l’habitat des moules. Les taux d’augmentation de ces concentrations étaient plus élevés dans les sites urbains et plus faibles dans les sites forestiers. De plus, alors que les scientifiques ne s'y attendaient pas, ils ont découvert que les concentrations de chlorure atteignaient en été, plusieurs mois après l’application de sel de voirie, des sommets dans certains sites. Cette découverte suggère qu'une partie du sel de voirie utilisé reste dans l’environnement et se déplace lentement. Cela a des conséquences sur les moules d’eau douce et sur d’autres espèces aquatiques des Grands Lacs. De hauts niveaux de concentration de chlorure en été peuvent menacer les difficiles premières étapes de vie. Cette découverte suggère aussi qu'il pourrait s'écouler une certaine période avant que les réductions dans l’utilisation du sel aient des effets sur l’environnement.

Vous pouvez en apprendre plus sur les effets de la contamination par le sel dans le Rapport sur la qualité de l’eau en Ontario, 2014.

Réduire les effets des eaux pluviales et des eaux usées

Une gestion améliorée des eaux pluviales peut aider les collectivités à s'adapter aux conséquences des changements climatiques, réduire les débordements et les dérivations des égouts et améliorer la protection des ruisseaux, des lacs et de la vie aquatique en Ontario.

Grâce aux avis de plusieurs intervenants et experts, l’Ontario est en train de préparer des conseils portant sur le développement à faible impact à ajouter à son Manuel de conception et de planification de la gestion des égouts pluviaux.  Ce document aura pour objectif de mettre en évidence la manière dont le développement à faible impact peut être intégré aux mesures de gestion des eaux de ruissellement. Il fournira des conseils sur les cibles relatives au contrôle des volumes des eaux de ruissellement, sur les questions d’adaptation aux changements climatiques et sur l’évitement des conséquences négatives sur les eaux souterraines. Il abordera également l’exploitation, l’inspection et l’entretien des systèmes de gestion des eaux pluviales à développement à faible impact. Ce document devrait être publié d’ici la fin de 2016.

En 2014, la Déclaration de principes provinciale actualisée est entrée en vigueur après un examen comprenant des consultations publiques approfondies. Cette déclaration demande aux municipalités de tenir compte des effets des changements climatiques dans la planification de leurs infrastructures et d’adopter des mesures proactives pour promouvoir les pratiques exemplaires en matière de gestion des eaux pluviales dans leurs plans d’infrastructure, notamment l’infrastructure verte, le développement à faible impact et l’atténuation et la réutilisation des eaux pluviales.

Mettre en évidence des solutions pour améliorer la gestion des eaux pluviales et des eaux usées

Le programme Promotion des innovations en technologies de l’eau de l’Ontario soutient les solutions de pointe, novatrices et économiques en matière de gestion de l’eau potable, des eaux pluviales et des eaux usées dans les collectivités de l’Ontario. Grâce à 263 partenariats conclus, le programme a permis de générer 35 millions de dollars en investissements dans les partenariats, à partir d’un investissement initial de 17 millions de dollars par la province. Le programme a permis de favoriser l’innovation, de créer des occasions de développement économique et de protéger les ressources en eau.

Le programme a également permis de financer 32 projets, dont 19 étaient reliés à l’amélioration de la qualité de l’eau des Grands Lacs et 16 concernaient directement le développement ou la mise en œuvre de nouvelles technologies et approches en matière de gestion des eaux pluviales. Six projets comprenaient des technologies novatrices en matière de traitement des eaux usées. En voici quelques exemples :

  • L’office de protection de la nature de la rivière Thames supérieure a mené quelques projets pilotes visant à déterminer l’efficacité de plusieurs pratiques de gestion exemplaires afin de réduire la charge en phosphore et l’érosion associées au drainage rural, pour en fin de compte réduire les effets potentiels du drainage rural sur la qualité de l’eau du lac Sainte-Claire. Grâce à leur travail, nous pouvons compter sur des données et de l’information de meilleure qualité concernant le rendement des pratiques de gestion exemplaires, ce qui nous permettra de choisir les solutions les plus avantageuses pour réduire le phosphore et l’érosion dans le secteur agricole.
  • À son usine de traitement des eaux usées, la Ville de Guelph a mis en œuvre un nouveau procédé novateur de conversion de l’ammoniac en azote qui consomme beaucoup moins d’énergie que le procédé habituel. Les résultats obtenus sont la réduction d’environ 25 % de la charge en ammoniac, l’économie de 650 kilowatts heure [kWh] d’électricité par jour (soit 17 000 $ par année), l’amélioration de la qualité de l’eau rejetée dans le bassin hydrographique de la rivière Grand, qui s'écoule dans le lac Érié, par l’usine de traitement des eaux usées et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • L’office de protection de la nature de Credit Valley a fait progresser les pratiques de développement à faible impact en Ontario en faisant la preuve de leur efficacité et en créant une série de guides visant à faciliter leur adoption dans les terres publiques et privées. Ces pratiques ont mené au contrôle à peu de frais des eaux pluviales, même durant les tempêtes importantes, ce qui a permis de réduire le stress causé à l’infrastructure municipale vieillissante et de réduire les rejets de polluants dans le lac Ontario. Des documents ont été préparés pour aider les décideurs à mettre en œuvre des pratiques de développement à faible impact dans leur collectivité.

Réduire l’excès d’éléments nutritifs

Le phosphore est le principal élément nutritif responsable de la prolifération des algues dans les Grands Lacs. Après les importantes initiatives de réduction du phosphore entreprises dans les années 1970, les épisodes de prolifération des algues qui menaçaient le lac Érié ont pour ainsi dire été éliminés. Cependant, les algues bleu-vert toxiques et les épisodes de prolifération des algues ont réapparu au milieu des années 1990. L’épisode de prolifération des algues toxiques dans la partie occidentale du lac Érié qui a eu lieu en 2015 a été le plus important mesuré à ce jour. D’autres endroits au sein des Grands Lacs, comme la baie de Quinte, le port d’Hamilton, l’embouchure de la rivière Thames et la zone littorale de Leamington, sont également aux prises avec ce genre de prolifération des algues. Ces épisodes de prolifération peuvent affecter la qualité de l’eau potable et être toxiques pour les poissons, la faune et la population. La mort des algues cause l’appauvrissement en oxygène du bassin central du lac Érié et contribue à la mort d’un grand nombre de poissons.

Par ailleurs, les scientifiques ont relevé l’augmentation des quantités d’algues nuisibles (comme la Cladophora) poussant sur le lit du lac, surtout dans la partie orientale du lac Érié et la partie occidentale du lac Ontario. Quand ces algues se détachent et s'accumulent le long de la côte, elles se décomposent et souillent les plages et les rivages. La Cladophora est également liée à des cas de botulisme (empoisonnement alimentaire bactérien) dans la faune.

Les scientifiques continuent d’examiner les causes des récents problèmes liés à la présence d’algues dans le lac Érié. Les charges en phosphore entrant dans le lac ont baissé jusque dans les années 1990, mais se sont stabilisées depuis. Un des facteurs déterminants a été la colonisation des lacs par la moule zébrée et la moule quagga depuis la fin des années 1980. Ces espèces envahissantes ont eu une influence sur la biodisponibilité et ont augmenté la pénétration de la lumière dans les lacs. Les scientifiques sont inquiets de voir le nombre d’éléments nutritifs entrant dans les lacs augmenter en raison des changements climatiques, de la fonte précoce de la neige, de l’augmentation du débit des affluents au printemps et des épisodes de pluie abondante. Ces facteurs, en plus d’une prolongation des périodes durant lesquelles l’eau est plus chaude, peuvent contribuer à la prolifération des algues indésirables.

En 2014, la Commission mixte internationale (CMI) a publié le rapport intitulé « Un régime santé pour le lac Érié : Réduction des charges de phosphore et des proliférations d’algues toxiques » (en anglais seulement). Ce document formulait 16 recommandations relatives à l’établissement de cibles de réduction du phosphore, à la réduction des charges en phosphore provenant de sources agricoles et urbaines et des installations septiques, et à l’intensification de la surveillance et de la recherche. La CMI a également publié en 2015 le rapport intitulé « Economic Benefits of Reducing Harmful Algal Blooms in Lake Erie » (en anglais seulement), lequel évalue à 71 millions de dollars (américains) les pertes économiques reliées à l’épisode de prolifération d’algues toxiques de 2011 dans le bassin occidental du lac Érié, en plus des 65 millions de dollars perdus lors de l’épisode de 2014 (Canada et États-Unis).

Cibles et initiatives concernant le phosphore

Les sources du phosphore rejeté dans le lac Érié comprennent des sources ponctuelles (p. ex. les déversements d’eaux usées municipales et industrielles) et non ponctuelles (p. ex., les eaux de ruissellement des terres agricoles, le drainage des terres agricoles et les eaux de ruissellement urbaines). En raison du grand nombre de sources, une collaboration entre les divers territoires et les divers intervenants est essentielle afin de réduire les charges d’éléments nutritifs entrant dans le lac Érié.

Afin de favoriser l’action à court terme, l’Ontario a signé en juin 2015 l’accord de collaboration relative au bassin occidental du lac Érié avec l’Ohio et le Michigan, qui vise, par un processus de gestion adaptative, à réduire de 40 % les concentrations de phosphore entrant dans le bassin occidental du lac Érié d’ici 2025, et de 20 % d’ici 2020 (en tenant compte des chiffres de 2008 comme année de référence). L’Ontario a également collaboré avec les États américains jouxtant le lac Érié (Ohio, Michigan, New York et Pennsylvanie) dans le cadre de la Commission des Grands Lacs afin de préparer un plan mixte d’action (en anglais seulement) visant la réduction des charges en éléments nutritifs entrant dans le lac Érié, lequel a été publié le 29 septembre 2015. Les engagements pris dans le cadre de ces initiatives seront incorporés au plan d’action domestique pour le lac Érié préparé par l’Ontario et le Canada, et mis en œuvre dans le cadre de celui-ci. L’Ontario a travaillé en étroite collaboration avec le Canada et les États-Unis afin d’établir des cibles binationales concernant les éléments nutritifs entrant dans le lac Érié, et celles-ci ont été officiellement adoptées en février 2016. L’Ontario collabore actuellement avec le Canada afin de préparer un plan d’action domestique concernant le lac Érié, et prévoit approcher la collectivité des Grands Lacs en 2016 afin de déterminer les gestes permettant de réduire l’apport d’éléments nutritifs et la prolifération d’algues.

Les cibles binationales ont été établies afin de s'attaquer aux épisodes de prolifération des algues toxiques dans le bassin occidental du lac Érié (en améliorant la situation de la rivière Maumee en Ohio), aux épisodes de prolifération d’algues toxiques localisés dans le secteur de plusieurs embouchures de rivières (notamment la rivière Maumee en Ohio, cinq autres bassins hydrographiques des États-Unis et les affluents de la rivière Thames et de la rivière Leamington en Ontario) et à l’appauvrissement en oxygène dans le bassin central du lac Érié. De façon générale, les cibles commandent la réduction des charges en phosphore de 40 % en tenant compte des chiffres de 2008 comme année de référence. Bien que les scientifiques s'accordent pour dire que la majorité des charges entrant dans le bassin central du lac Érié proviennent de sources américaines, l’Ontario doit faire sa part pour réduire les charges en phosphore de 40 %, ce qui correspond à environ 212 tonnes.

De plus, l’Ontario prend des mesures locales afin de compléter ces efforts. La Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs oblige le ministre de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique à fixer au moins une cible soutenant la réduction des épisodes de prolifération d’algues d’ici deux ans, et l’Ontario consultera des experts afin de mettre en œuvre une cible.

Le Plan en 12 points de l’Ontario visant à prévenir la prolifération des algues bleues détaille ce que nous faisons avec nos partenaires afin de prévenir les épisodes de prolifération d’algues dans les Grands Lacs et autres lacs et rivières et de réagir à ceux-ci, et de protéger les sources d’eau potable.

Bien que nos efforts soient actuellement axés sur le lac Érié, nous nous pencherons dans le futur sur l’établissement de cibles pour le lac Ontario.

Évaluer les progrès en matière d’éléments nutritifs présents dans le lac Érié

L’Ontario et ses partenaires travailleront ensemble pour atteindre nos cibles binationales de réduction des charges en phosphore, et ainsi améliorer les résultats dans l’écosystème du lac Érié. Nous continuerons d’évaluer notre rendement sur le plan des éléments nutritifs du lac Érié en veillant à ce que les charges en phosphore arrivant dans les parties occidentale et centrale du lac Érié en provenance de sources ontariennes soient mesurées. L’Ontario et ses partenaires sont en train de déterminer comment mesurer les niveaux de phosphore à l’embouchure des principaux affluents afin d’assurer un suivi des progrès. Nous assurerons également une surveillance de la fréquence et de la magnitude des épisodes de prolifération des algues et de l’hypoxie (appauvrissement en oxygène) dans le bassin occidental et le bassin central du lac Érié respectivement. Les épisodes de prolifération des algues dans le bassin occidental augmentent en fréquence et en envergure. Les concentrations de phosphore mesurées aux prises d’eau potable dans le bassin ont grandement diminué comparativement aux niveaux des années 1960, mais augmentent depuis les années 1990.

Pleins feux sur la science : prolifération d’algues

Les chercheurs de l’Ontario ajoutent continuellement à nos connaissances sur la prolifération d’algues toxiques et les algues nuisibles. Nous surveillons la qualité de l’eau dans les zones littorales à 17 points de prise d’eau dans les Grands Lacs, dont cinq emplacements dans le lac Érié. Nous assurons également le suivi de 70 sites dans les zones littorales des lacs afin de surveiller les tendances à long terme dans la qualité de l’eau des Grands Lacs. Ces ensembles de données à long terme, alliés à des études spéciales réalisées dans les lacs et leurs affluents, nous aident à mesurer et à comprendre la réaction des zones littorales aux changements climatiques et autres facteurs de stress, incluant la variation des charges d’éléments nutritifs. C'est ainsi que les scientifiques de l’Ontario contribuent au travail réalisé sur les cibles et mesures de réduction du phosphore.

Plusieurs mesures ont été recommandées à la suite d’études scientifiques entreprises par l’Ontario. Par exemple, les études scientifiques portant sur le bassin central du lac Érié ont indiqué que l’appauvrissement en oxygène (anoxie) était à l’origine des nombreux cas de mortalité de poissons observés en 2012. Cette recherche a permis de préciser le besoin de réduire les concentrations de phosphore afin de protéger le bassin central du lac Érié des épisodes d’appauvrissement en oxygène.

Les observations effectuées lors des initiatives de suivi des ruisseaux et de la qualité de l’eau dans les zones littorales ont indiqué que les concentrations élevées d’éléments nutritifs dans les eaux côtières étaient principalement dues aux niveaux élevés de phosphore dans les cours d’eau locaux et dans les eaux de ruissellement le long des côtes, plutôt que de provenir du Centre de contrôle de la pollution de Leamington. L’étude a montré que bien que les charges en phosphore dans cette zone littorale soient faibles comparativement aux charges totales relevées dans le bassin occidental du lac Érié, la présence continue de niveaux élevés de phosphore dans cette zone stimule la croissance d’algues non désirées. Cette région fait désormais partie des priorités binationales en matière de réduction du phosphore.

Les études scientifiques ont également permis d’évaluer la distribution et la persistance des concentrations excessives de Cladophora et d’autres algues fixes dans les Grands Lacs, dans le but d’éradiquer la souillure des plages et des côtes par les algues.

Image satellite d’une prolifération d’algues dans le lac Érié le 6 septembre 2015.

Image satellite d’une prolifération d’algues dans le lac Érié le 6 septembre 2015.

Pratiques de gestion exemplaires en agriculture

Afin de préparer et de valider les pratiques de gestion exemplaires, les techniciens spécialisés de l’Ontario collaborent avec des scientifiques universitaires, la communauté des agriculteurs et des agri-entrepreneurs, leurs homologues fédéraux et les autorités de conservation. Les divers projets se penchent sur la gestion des éléments nutritifs et la qualité de l’eau, ainsi que sur divers besoins agroenvironnementaux comme l’intendance du patrimoine naturel, la santé des sols, l’efficacité énergétique et les changements climatiques.

Le programme de vérification et de démonstration des pratiques de gestion exemplaires a été conçu pour faire en sorte que les pratiques de gestion exemplaires soient continuellement adaptées afin de demeurer pertinentes relativement aux méthodes contemporaines de production agricole, aux nouvelles questions environnementales et aux connaissances scientifiques disponibles. Les priorités du programme sont mises à jour chaque année afin de faire en sorte que les initiatives de recherche soient axées sur les principales préoccupations. Le programme finance actuellement des initiatives de recherche appliquée visant à développer, valider et améliorer les pratiques concernant la qualité de l’eau, la santé des sols, les changements climatiques et la gestion des éléments nutritifs.   L’Ontario a fourni à six sites du sud de l’Ontario de l’équipement de suivi des eaux de ruissellement des terres agricoles, des échantillonneurs d’eau automatisés et des stations météorologiques. Cet équipement est en mesure de recueillir des données de haute fréquence toute l’année qui permettent de préparer et de vérifier des pratiques de gestion exemplaires novatrices bonnes pour les Grands Lacs et efficaces pour les agriculteurs. Les mesures positives sont soutenues par des projets de recherche appliquée dans les fermes qui permettent de développer et de vérifier les avantages économiques et environnementaux des technologies agricoles et agroalimentaires dans l’ensemble de la province.

Par exemple, les pratiques de gestion exemplaires pour les pâturages riverains aident les agriculteurs à bien planifier et gérer leurs pâturages riverains au moyen de zones tampons améliorées, de nouveaux accès à l’eau, de points de traverse des cours d’eau et d’une disposition des pâturages meilleure pour l’environnement. D’autres études ont examiné l’utilisation des cultures de couverture dans les systèmes de production et confirmé que la couverture des sols durant la fin de l’automne et le début du printemps peut atténuer l’écoulement de phosphore et d’azote dans les cours d’eau.

Gérance agroenvironnementale des Grands Lacs

Les pratiques de gestion des terres agricoles et des éléments nutritifs affectent la santé des sols. Un sol en bonne santé ne s'érode pas, ce qui empêche la perte des éléments nutritifs.

En février 2015, l’Ontario a annoncé le lancement de l’Initiative de gérance agroenvironnementale des Grands Lacs. Ce programme prévoit l’investissement de 16 millions de dollars sur quatre ans dans l’amélioration de la santé des sols et la réduction des pertes d’éléments nutritifs de sources agricoles. Le financement est offert dans le cadre de l’initiative Cultivons l’avenir 2, une initiative Canada-Ontario, et vise le bassin du lac Érié et les côtes sud-est du lac Huron. Cette initiative soutient les partenariats avec les secteurs privé et public à frais partagés aux fins suivantes :

  • cerner des manières permettant aux producteurs d’améliorer la santé des sols, de réduire le ruissellement et d’améliorer l’habitat des pollinisateurs;
  • modifier l’équipement afin de régler les risques liés à l’épandage du fumier et la santé des pollinisateurs;
  • adopter des pratiques de gestion exemplaires, notamment des structures de contrôle de l’érosion des sols, des cultures de couverture, la gestion des résidus et des zones tampons et de brise-vent.

L’Initiative de gérance agroenvironnementale des Grands Lacs propose également une formation technique aux fournisseurs de services ainsi que des activités d’éducation et de sensibilisation comprenant des ateliers locaux.

En 2015, avec le soutien de l’Ontario, Fertilisants Canada et l’Ontario Agri-Business Association ont lancé le programme 4R Nutrient Stewardship : « le bon produit, à la bonne dose, au bon moment, au bon endroit ». L’adoption de ce programme constituait l’une des recommandations du plan mixte d’action de la Commission des Grands Lacs afin de réduire les charges d’éléments nutritifs dans le lac Érié. Dans le cadre de ce programme, les conseillers agricoles font appel aux pratiques de gestion exemplaires pour utiliser l’engrais de la manière la plus efficace possible et peuvent de plus obtenir une certification officielle. L’objectif est d’utiliser la bonne dose d’engrais afin de répondre aux besoins en nutriments des plantes et de minimiser les pertes d’éléments nutritifs des champs.

L’Ontario travaille en collaboration avec des ministères fédéraux, des organismes agricoles et des offices de protection de la nature dans le bassin du lac Érié. Le travail effectué est axé sur l’établissement de meilleures façons de définir les zones agricoles de l’Ontario les plus exposées aux pertes de sols et d’éléments nutritifs. Cela nous aidera à atteindre nos cibles de réduction du phosphore afin de limiter la prolifération d’algues toxiques et de restaurer les conditions originales du lac Érié.

Les premières constatations indiquent que les caractéristiques géographiques comme le type de sol et la pente du terrain sont d’importants facteurs influant sur les quantités d’éléments nutritifs se retrouvant dans les ruisseaux en provenance des terres agricoles. Aussi, il semble que c'est durant l’hiver et au début du printemps que se produisent les plus importantes pertes d’éléments nutritifs dans les terres agricoles. Ces premiers résultats nous amènent à repenser nos efforts visant la réduction de la salissure algale dans les Grands Lacs et à établir des priorités.

Étude des éléments nutritifs présents dans les bassins hydrographiques agricoles des Grands Lacs

En 2013, l’Ontario a lancé une étude des éléments nutritifs dans de multiples bassins hydrographiques. Cette étude d’une durée de sept ans examine les pratiques de gestion des terres agricoles et l’étendue du ruissellement des éléments nutritifs dans 11 bassins hydrographiques agricoles dans les bassins des lacs Érié, Ontario et Huron. Elle se poursuivra afin de déterminer le rôle que peut jouer l’agriculture dans la solution d’un problème très complexe.

Il s'agit de la première évaluation de grande envergure de l’étendue des sources non ponctuelles de pollution des Grands Lacs par les éléments nutritifs dans le secteur agricole ontarien depuis plus de 40 ans. Les données comparatives des études réalisées auparavant serviront à assurer le suivi des conditions liées aux changements climatiques, afin d’effectuer une analyse « avant et maintenant » et de modéliser les scénarios futurs.

L’agriculteur ontarien Terry Reesor surveille étroitement l’entreposage de l’engrais à sa ferme familiale située près de Stouffville, en Ontario. Il a fait le maximum en ajoutant un système de confinement secondaire pour l’entreposage de l’engrais liquide. Cette seconde ligne de défense lui permet de veiller à ce que les éléments nutritifs entreposés ne se retrouvent pas par accident dans l’environnement. (Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de l’Ontario)

Protéger les quantités d’eau

L’Ontario a travaillé en collaboration avec ses voisins des Grands Lacs afin de mieux protéger et conserver les eaux partagées du bassin des Grands Lacs, notamment en améliorant notre compréhension des façons dont les prélèvements d’eau et les changements climatiques affectent la disponibilité de l’eau. Dans le cadre de ce travail, de nouvelles règles ont été mises en œuvre en janvier 2015 pour gérer les grands prélèvements et transferts d’eau au sein du bassin des Grands Lacs d’une manière conforme à l’entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent signée par l’Ontario, le Québec et les huit États américains bordant les Grands Lacs. Ces nouvelles règles ont permis d’améliorer le Programme de réglementation des prélèvements d’eau de l’Ontario afin de se conformer aux normes de gestion des prélèvements d’eau établies selon l’entente.

La Commission mixte internationale (CMI) est un organisme canadien et américain qui a été fondé afin d’assurer la gestion des eaux partagées comme les Grands Lacs. Les pays collaborent afin d’analyser les diverses situations et de proposer des solutions.

Ces nouvelles règles, ainsi que le travail courant réalisé par l’Ontario avec ses voisins des Grands Lacs dans le cadre de l’entente, ont pour objectif de protéger les eaux des Grands Lacs et de nous aider à mieux comprendre les effets des prélèvements d’eau et des changements climatiques sur les lacs.

L’Ontario a également entrepris du travail en soutien aux activités de la CMI qui nous permet de mieux comprendre les effets de la régularisation des niveaux d’eau dans les Grands Lacs. La régularisation des niveaux d’eau peut avoir une influence sur les terres humides côtières en modifiant les niveaux d’eau naturels et les modèles d’écoulement dans les Grands Lacs. L’Ontario contribue aux efforts de la CMI en matière de planification de la gestion adaptative des niveaux des lacs afin de surveiller le rendement à long terme des plans de régularisation dans le système des Grands Lacs.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 2, les futures mesures visant à protéger les eaux des Grands Lacs au cours des prochaines années comprendront ce qui suit :

  • Poursuivre nos partenariats avec les collectivités des Premières Nations afin d’améliorer la qualité et la sécurité de l’eau potable.
  • Prendre des mesures concernant les polluants toxiques établis comme prioritaires selon la liste de substances chimiques préoccupantes Canada-Ontario.
  • Évaluer l’utilisation d’outils comme les doublures de fossés pour réduire les concentrations de sel en surface et dans les eaux souterraines en raison des écoulements des autoroutes dans les régions particulièrement sensibles au sel.
  • Fournir des conseils sur le développement à faible impact dans le cadre des mesures de gestion des eaux de ruissellement de l’Ontario.
  • Collaborer avec tous les partenaires concernés des deux côtés de la frontière afin de réduire les charges de phosphore entrant dans le lac Érié, pour contribuer à la réduction des épisodes de prolifération d’algues et restaurer la santé du lac. L’Ontario continuera également à travailler sur des cibles potentielles de réduction du phosphore afin de contribuer à améliorer la qualité de l’eau dans la partie ouest du lac Ontario.
  • Continuer à collaborer avec le Québec et les huit États américains bordant les Grands Lacs afin de protéger et de conserver les eaux du bassin des Grands Lacs dans le cadre de l’entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. L’Ontario participera à l’examen d’importantes propositions concernant l’eau, révisera chaque année les programmes de conservation de l’eau de l’Ontario et soumettra des données concernant l’utilisation de l’eau à une base de données régionale visant l’amélioration des décisions et l’évaluation des effets de l’utilisation de l’eau.

Objectif 3 : Améliorer l’état des terres humides, des plages et les zones riveraines

Protéger les terres humides côtières des Grands Lacs

En Ontario, les terres humides côtières des Grands Lacs font partie des habitats les plus intéressants et les plus productifs de la région sur le plan écologique. Les terres humides jouent un grand nombre de rôles essentiels. Elles filtrent les polluants, emmagasinent les éléments nutritifs, régularisent l’écoulement des eaux pour limiter les inondations et l’érosion et sont des lieux de ponte, de reproduction, d’alimentation et d’abri pour bon nombre d’espèces.

Un travail considérable est en cours afin de conserver et de protéger ces trésors menacés des Grands Lacs. Le Plan d’action en matière de conservation des terres humides des Grands Lacs, maintenant dans sa quatrième phase, est un effort coopératif entrepris par le Canada, la province, Conservation Ontario, Canards Illimités Canada, Ontario Nature, Conservation de la nature Canada et d’autres partenaires afin de protéger et de réhabiliter plus efficacement les dernières terres humides des Grands Lacs. En 2014, les partenaires du Plan ont organisé la journée des terres humides des Grands Lacs, axée sur la recherche et la surveillance, la politique, la conservation et la gestion de l’environnement.

Fort de près de 30 ans de politiques et de partenariats en matière de protection des terres humides, l’Ontario est en train de développer, à la grandeur du gouvernement, un plan stratégique concernant les terres humides de l’Ontario. Ce plan servira de cadre de coordination afin d’orienter les efforts de conservation des terres humides. Il comprendra une vision, des objectifs et des résultats désirés pour les terres humides en plus d’établir un ensemble de mesures que le gouvernement de l’Ontario prendra au cours des 15 prochaines années dans le but d’améliorer la conservation des terres humides. Cela inclut l’amélioration de nos connaissances et de notre compréhension des écosystèmes des terres humides et une plus grande sensibilisation à l’importance des terres humides. Il faudra également faire en sorte que nos politiques en matière de terres humides soient robustes et efficaces, en favorisant la coopération entre tous les ordres de gouvernement et en soutenant les partenariats stratégiques pour assurer un effort coordonné en matière de conservation des terres humides.

Évaluer les progrès en matière de conservation des terres humides

De 2006 à 2014, les partenaires du plan conjoint des habitats de l’est de l’Ontario ont investi plus de 58,3 millions de dollars dans la conservation des terres humides et des habitats connexes dans l’ensemble de l’Ontario; cela a permis d’assurer la protection de 37 379 hectares, de restaurer 12 217 hectares et d’assurer la gestion de 46 023 hectares d’habitat humide.

Conservation des habitats des oiseaux migrateurs dans les Grands Lacs

Le plan conjoint des habitats de l’est de l’Ontario est un partenariat collaboratif d’organismes gouvernementaux et non gouvernementaux de l’Ontario qui travaillent ensemble afin de conserver les terres humides et les habitats importants à la sauvagine et autres oiseaux migrateurs. Depuis 1986, le plan conjoint des habitats de l’est de l’Ontario et des partenariats semblables dans d’autres provinces ont contribué à la mise en œuvre de programmes de conservation des habitats en soutien aux objectifs continentaux concernant la sauvagine et établis dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine.

Les partenaires du plan conjoint des habitats de l’est de l’Ontario sont les suivants : le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Ontario, Canards illimités Canada, Conservation de la nature Canada, Études d’oiseaux Canada et Long Point Waterfowl. Les partenaires sont actifs dans l’ensemble de l’Ontario, mais se concentrent généralement sur des régions du sud de l’Ontario, où la perte des habitats humides est un phénomène plus répandu.

Développement de politiques d’aménagement du territoire protégeant nos terres humides

La Déclaration de principes provinciale de l’Ontario oriente les décisions en matière de planification de l’aménagement du territoire dans l’ensemble de la province, incluant le bassin des Grands Lacs, par exemple en ce qui concerne le besoin de tenir compte des impacts cumulatifs des développements dans un bassin hydrographique et l’amélioration de la protection des zones côtières. Les politiques actualisées en 2014 interdisent tout développement ou toute altération d’un site dans les importantes terres humides côtières et renforcent la protection de toutes les terres humides côtières du sud de l’Ontario, incluant les bassins hydrographiques du lac Huron, du lac Érié et du lac Ontario. L’Ontario révise actuellement le Plan de la ceinture de verdure, le Plan de conservation de la moraine d’Oak Ridges, le Plan d’aménagement de l’escarpement du Niagara et le Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe afin de s'assurer de l’amélioration continue de l’orientation en matière de planification et de protection des terres humides dans le cadre des décisions de planification de l’aménagement du territoire.

Protéger les terres humides du lac Érié

La rivière Thames s'écoule vers le sud-ouest, en passant par diverses collectivités, notamment Chatham et quatre réserves des Premières Nations, avant de se jeter dans le lac Sainte-Claire à Lighthouse Cove. L’eau se rend ensuite jusqu'au lac Érié. Dans le cadre d’un projet portant sur le bassin hydrographique de la rivière Thames inférieure, les efforts de plusieurs organismes permettent d’améliorer la qualité de l’eau et d’augmenter la biodiversité par la restauration d’habitats humides côtiers essentiels. De 2012 à 2015, les initiatives ont permis de restaurer 35 hectares de terres humides et 25 hectares de terres humides significatives pour la province, en plus de cibler 291 hectares sur quatre sites devant être restaurés ultérieurement, et de nombreux événements communautaires ont eu lieu pour accroître la sensibilisation et favoriser la participation aux efforts de restauration du littoral. Ces mesures visent l’atteinte des objectifs fixés par l’initiative Thames River Clear Water Revival regroupant plusieurs organismes.

Sur la côte nord du lac Érié, le bassin hydrographique de la baie de Rondeau abrite l’un des derniers systèmes de terres humides côtières intacts du Lac Érié. Il constitue un important refuge pour de nombreuses espèces en péril et abrite une des terres humides d’importance provinciale faisant partie des sites Ramsar (zones humides d’importance internationale). Ce bassin hydrographique subit d’énormes pressions découlant de l’utilisation des terres agricoles, ce qui au bout du compte affecte la santé de l’écosystème de la baie de Rondeau.  À la suite des recommandations formulées dans le cadre d’une évaluation écologique effectuée par l’Ontario, le gouvernement fédéral et des partenaires communautaires ont travaillé en collaboration afin d’atteindre des objectifs permettant d’améliorer la qualité de l’eau et d’augmenter l’étendue des habitats. Les mesures prises concernaient notamment la création de terres humides, l’établissement de zones de végétation tampons le long du littoral et l’incorporation d’infrastructures vertes aux systèmes de drainage municipaux afin de réduire l’écoulement dans le bassin hydrographique d’éléments nutritifs provenant des activités agricoles.

Le complexe de terres humides côtières de Long Point, lui aussi situé sur la côte nord du lac Érié, fait également partie de la liste des sites Ramsar reconnus internationalement. Il s'agit d’une escale essentielle pour les oiseaux migrateurs située au croisement des voies migratoires de l’Atlantique et du Mississippi. Ce complexe constitue une zone importante pour la conservation des oiseaux et fait partie des zones de restauration prioritaires dans le cadre du plan conjoint des habitats de l’est et du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. Comprenant plus de 5 000 hectares de terres humides d’importance provinciale, la plupart des terres du complexe de terres humides de Long Point sont sous protection, car étant de propriété publique ou sous servitude de conservation, ce qui assure que les initiatives de restauration entreprises seront protégées pour les générations futures. Les partenaires fédéraux, municipaux et communautaires de l’Ontario travaillent en collaboration afin de protéger et de restaurer l’habitat aquatique et d’améliorer la qualité de l’eau dans la baie intérieure Long Point. Parmi les réalisations, notons l’acquisition d’habitats humides pour en assurer la protection, la restauration d’habitats humides dégradés, la désaffectation d’un étang d’épuration pour le restaurer en terre humide naturelle, la surveillance de l’utilisation des habitats aquatiques reconnectés par les poissons et la faune et le contrôle du phragmite (le roseau commun, une espèce non indigène envahissante).

Protéger les plages des Grands Lacs 

Initiative Healthy Lake Huron – Clean Water, Clean Beaches

L’Ontario préside l’initiative Healthy Lake Huron – Clean Water Clean Beaches. Nos ministères collaborent avec une grande variété de partenaires des secteurs public et privé afin d’adopter une approche communautaire coordonnée dans l’amélioration de la qualité générale de l’eau le long de la côte sud-est du lac Huron. L’objectif est de s'attaquer à la question des algues nuisibles et de favoriser le maintien de plages et de zones côtières sécuritaires et propres. Les agriculteurs emploient une série de pratiques de gestion exemplaires afin d’améliorer la santé des sols et de s'assurer que la précieuse couche arable demeure sur leurs terres et ne se retrouve pas dans le lac Huron. En collaboration avec les propriétaires fonciers, cette initiative a permis de poser plus de 200 gestes sur le terrain dans le but d’améliorer la qualité de l’eau.

Surveillance de la santé des plages des Grands Lacs

 La qualité des plages des Grands Lacs est mesurée en fonction du pourcentage de journées durant lesquelles les plages répondent aux normes bactériennes et sont donc considérées comme sécuritaires pour la baignade. Selon le cadre de déclaration Canada-États-Unis, une plage est jugée de bonne qualité si elle répond aux normes bactériennes pendant 80 % ou plus du temps, de qualité moyenne si elle répond aux normes bactériennes de 70 % à 79,99 % du temps et de mauvaise qualité si elle répond aux normes bactériennes moins de 70 % du temps. De 2011 à 2014, les plages surveillées des lacs Supérieur et Huron ont été jugées de bonne qualité (tout comme lors du précédent cycle, de 2008 à 2010). Du côté du lac Ontario, les plages surveillées ont été jugées de qualité moyenne, ce qui est relativement cohérent avec le cycle précédent. En ce qui concerne le lac Érié, on y a relevé le plus important changement dans l’état des plages, celles-ci passant d’une qualité moyenne à une mauvaise qualité. Les renseignements portant sur les indicateurs seront publiés lors du prochain rapport État des Grands Lacs, rapport binational prévu pour 2017. Pour voir les précédents rapports, consultez État des Grands Lacs.

Pour connaître en temps réel la qualité de l’eau de bon nombre de plages, consultez Lake Ontario Waterkeeper afin d’y télécharger l’application Swim Guide pour téléphone intelligent.

Plages certifiées « Pavillon Bleu »

Le Pavillon Bleu est une certification assurant qu'une plage ou une marina respecte les normes strictes de la  Fondation pour l’Éducation à l’Environnement. Cette certification Pavillon Bleu peut contribuer à soutenir le tourisme et l’économie dans une collectivité.

Bon nombre d’intervenants sont pour le recours au programme Pavillon Bleu comme norme de santé des plages. Par exemple, on retrouve huit plages Pavillon Bleu à Toronto. L’examen des aspects esthétiques indique que les plages de Toronto sont propres, font l’objet d’un suivi et sont bien entretenues.

Les organismes touristiques régionaux sont des organismes sans but lucratif dirigés par l’industrie qui possèdent une profonde connaissance des produits touristiques et sont en position de les promouvoir efficacement. Ils assument le leadership et la coordination nécessaires pour soutenir la compétitivité et la viabilité des régions touristiques.

De nombreux organismes touristiques régionaux de l’Ontario mettent l’accent sur les plages comme pôles attractifs de leur région. Par exemple, la Southwest Ontario Tourism Corporation, qui borde les lacs Érié, Huron et Sainte-Claire, soutient le programme Pavillon Bleu et offre des ateliers pour présenter le programme à divers intervenants. L’objectif des ateliers est d’accroître la sensibilisation à la certification Pavillon Bleu et à encourager son adoption dans le sud-ouest de l’Ontario. On compte actuellement trois plages Pavillon Bleu dans la région (parc Canatara, Grand Bend et Port Stanley) et deux autres ont fait la demande de certification (plages d’Erieau et de Port Glasgow). En 2015, la Southwest Ontario Tourism Corporation a établi un partenariat avec Pavillon Bleu et l’Université Ryerson afin de relever les données concernant les utilisateurs des plages.

Nettoyer et restaurer les plages des Grands Lacs

L’Ontario a offert son soutien à des collectivités et des groupes qui ont adopté des mesures de restauration et de protection des plages des Grands Lacs. Par exemple :

  • Le Bert Miller Nature Club a planté de l’ammophile à ligules courtes sur cinq plages publiques afin de restaurer et d’améliorer la topographie naturelle des plages et les écosystèmes des dunes dans la péninsule du Niagara au lac Érié. Ce club a également construit et installé trois trottoirs de bois afin de protéger des écosystèmes rares à l’échelle mondiale en s'assurant que le public ne piétine pas les habitats sensibles des dunes. Il a de plus informé les visiteurs en installant des panneaux d’interprétation et préparé un dépliant afin d’accroître la sensibilisation à l’existence de cet environnement côtier unique.
  • Sur la côte nord du lac Supérieur, le Sault North Waste Management Council et 40 bénévoles ont effectué le nettoyage de plus de cinq kilomètres de littoral. Le programme prévoyait la création et la diffusion d’une présentation sur les dangers des déversements illégaux. La présentation a été faite à deux écoles locales et une page Web portant sur les déversements illégaux a été ajoutée au site du Sault North Waste Management Council.
  •  La Première Nation de Garden River a entrepris le projet de restauration du rivage du parc Ojibway, qui comprend le nettoyage de la plage s'étendant le long du lac George, dans le bassin hydrographique du lac Huron. Au fil des ans, en raison du manque d’entretien, l’état de la plage s'est dégradé. Le nettoyage de la plage permettra d’améliorer l’aspect et la sécurité de la plage et une campagne de sensibilisation environnementale contribuera à informer les utilisateurs de la plage des activités permises ou interdites. Divers groupes communautaires collaborent afin de préparer un plan de surveillance et d’entretien continu veillant à assurer le maintien des améliorations apportées à la plage.

Promouvoir la gérance des plages

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs reconnaît la valeur écologique, sociale et économique des plages qui bordent nos Grands Lacs.
Dans le but de promouvoir une bonne gérance de ces plages, l’Ontario a publié en 2014 un nouveau Protocole concernant l’utilisation de l’eau à des fins récréatives et un Protocole de gestion des plages. Ces documents fournissent aux bureaux de santé publique une information à jour concernant l’évaluation des conditions environnementales des plages publiques, la surveillance de la qualité de l’eau et la communication des résultats à la population.

Parcs Ontario ainsi que les collectivités et les partenaires qui vivent sur les bords des lacs Érié et Huron et au sud de la baie Georgienne parrainent différentes activités visant à promouvoir une bonne gestion des plages, comme le nettoyage des berges et la plantation de végétaux. Une vidéo sur la gérance des plages souligne l’importance des plages de sable et des dunes littorales pour la santé et la résilience des collectivités côtières.

Progrès accomplis dans la restauration des secteurs préoccupants

Depuis plus de 40 ans, les résidents, les groupes communautaires, les collectivités des Premières Nations et des Métis et les industries travaillent de concert avec les gouvernements fédéral et provincial et les administrations municipales pour restaurer la qualité environnementale des Grands Lacs. Depuis 1987, l’accent est mis sur l’assainissement de 17 secteurs dits « préoccupants » en bordure des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, où la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème ont été gravement détériorées par l’activité humaine.

Carte de secteurs préoccupants des Grands Lacs situés en totalité ou en partie en Ontario. Légende : Secteurs préoccupants restaurés; État des secteurs préoccupants; Secteurs préoccupants en rétablissement; Secteurs préoccupants ciblés pour 2019; Secteurs préoccupants binationaux (Canada/États-Unis)

Des efforts considérables ont été déployés pour restaurer les 17 secteurs préoccupants se trouvant en territoire canadien. Trois de ces secteurs situés en Ontario (havre Wheatley, bras Severn et havre Collingwood) ont été complètement restaurés et ne sont plus considérés comme des secteurs préoccupants. Toutes les mesures de restauration ont été menées à terme dans deux autres secteurs (port de Spanish et baie Jackfish) et il ne reste plus qu'à attendre que la nature fasse son œuvre. Ces deux secteurs sont considérés comme des secteurs en cours de rétablissement.

Des progrès continus visant à restaurer la qualité environnementale des autres secteurs préoccupants ont également été réalisés, comme en témoigne le nombre d’utilisations bénéfiques qui ne sont plus considérées comme étant dégradées (difformités dans la faune aquatique et terrestre, perte d’habitat et prolifération d’algues nuisibles). Au cours des trois dernières années, l’Ontario a investi des sommes considérables dans l’assainissement des sédiments contaminés. Des projets de gestion des sédiments contaminés ont été réalisés dans les secteurs préoccupants du fleuve Saint-Laurent (Cornwall), de la rivière Niagara, de la rivière Détroit, de la baie de Quinte et du havre Peninsula. Des initiatives sont en cours également pour régler des problèmes environnementaux près du récif Randle dans le havre Hamilton.

Nombre d’utilisations bénéfiques qui ne sont plus entravées dans les SP canadiens graphique linéaire

Tableau affichant le nombre d’utilisations bénéfiques qui n’étaient plus entravées dans les secteurs préoccupants canadiens. Entre 1988 et 1992 : 0 utilisation bénéfique; entre 1992 et 1998 : environ 10; entre 1998 et 2003 : entre 10 et 30; entre 2003 et 2009 : 30; entre 2010 et 2013 : environ 50; depuis 2013 : plus de 60. Unités mesurées par le nombre d’utilisations bénéfiques qui n’étaient plus entravées.

Évaluer l’avancement des mesures prises dans les secteurs préoccupants des Grands Lacs

Les progrès réalisés dans la restauration des secteurs préoccupants peuvent se mesurer au nombre de secteurs dans lesquels toutes les mesures prioritaires ont été menées à terme. Jusqu'à maintenant, ce jalon a été atteint dans cinq des dix-sept secteurs préoccupants situés en totalité ou en partie en Ontario. Et nous nous sommes engagés à mener à terme les mesures de restauration prioritaires dans cinq autres secteurs d’ici 2019, c'est-à-dire la baie Nipigon, le havre Peninsula, la rivière Niagara, la baie de Quinte et le fleuve Saint-Laurent (Cornwall), tout en poursuivant les efforts de restauration dans les autres secteurs préoccupants.

Une autre mesure importante des progrès accomplis est le nombre « d’utilisations bénéfiques » ayant été rétablies (p. ex. des aspects importants de l’environnement ayant retrouvé une saine condition). À ce jour, 61 utilisations bénéfiques dans les 17 secteurs préoccupants ne sont plus compromises, et plus de la moitié des progrès réalisés l’ont été au cours des cinq dernières années.

Nettoyer les sédiments contaminés dans le secteur préoccupant du havre Hamilton

Tous les Grands Lacs se déversent dans le lac Ontario. Ce dernier souffre plus que les autres lacs d’une accumulation de polluants nocifs. Sans compter que le bassin du lac Ontario réunit plus de 56 % de la population ontarienne. La pression exercée sur son environnement, son infrastructure et ses corridors de transport est donc énorme. Malgré ces défis, l’Ontario et ses partenaires ont réussi à réaliser des progrès considérables dans l’assainissement des secteurs préoccupants de la zone côtière du lac Ontario. Le récif Randle, par exemple, est un secteur préoccupant du havre Hamilton où s'accumulent les sédiments contaminés. Un projet visant à assainir de façon sécuritaire environ 695 000 mètres cubes de sédiments contaminés par le goudron de houille et les métaux lourds a été mis en œuvre. Ce projet d’assainissement, dont le coût est estimé à 138,9 millions de dollars, est financé par le gouvernement du Canada, le gouvernement de l’Ontario, la ville de Hamilton, la ville de Burlington, la région de Halton, l’Administration portuaire de Hamilton et U.S. Steel Canada. L’Ontario a investi 46,3 millions de dollars dans ce projet d’assainissement des sédiments.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 3, nous contribuerons au cours des prochaines années à protéger et à restaurer les terres humides, les bassins hydrographiques, les plages et les secteurs riverains et côtiers des Grands Lacs par l’intermédiaire d’une série de mesures qui comprendront ce qui suit :

  • Établir et mettre en oeuvre un plan stratégique concernant les terres humides de l’Ontario et soutenir les besoins accrus en matière de planification des bassins hydrographiques et de protection des terres humides des Grands Lacs grâce à des politiques et pratiques de planification de l’utilisation des terres et des programmes de gérance.
  • Mettre à terme toutes les mesures de restauration prioritaires dans cinq autres secteurs d’ici 2019, c'est-à-dire la baie Nipigon, le havre Peninsula, la rivière Niagara, la baie de Quinte et le fleuve Saint-Laurent (Cornwall), tout en poursuivant les efforts de restauration dans les autres secteurs préoccupants.
  • Travailler avec les partenaires locaux à la protection et à la restauration des autres secteurs prioritaires, en utilisant les nouveaux outils mentionnés dans la Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs.

Objectif 4 : Protéger les habitats et les espèces

Protection des habitats et des espèces des Grands Lacs

« Nous nous intéressons à la biodiversité depuis longtemps, avant même que le terme biodiversité ait été inventé. Beaucoup des ensembles de données que nous avons recueillis avec le temps se révèlent d’une aide inestimable pour prendre des décisions relativement à la gestion des ressources, pour comprendre l’évolution des tendances et pour préparer des rapports sur l’état des ressources à tous les niveaux. » Marty Blake, directeur Direction des services de gestion de la pêche et de la faune,ministère des Richesses naturelles et des Forêts

Protection de la biodiversité

Le Conseil de la biodiversité de l’Ontario, composé de membres issus de groupes de conservation et de protection de l’environnement, d’organismes autochtones, des milieux industriel et universitaire et du gouvernement, a présenté une Stratégie de la biodiversité de l’Ontario (SBO) renouvelée en 2011. La SBO sert de guide à la conservation de la biodiversité dans la province et propose des actions visant à inciter tous les segments de la population ontarienne à reconnaître l’importance de la biodiversité et à la protéger.

En réaction à la SBO, l’Ontario a préparé un document intitulé La biodiversité : C'est dans notre nature, plan du gouvernement de l’Ontario pour conserver la biodiversité, 2012-2020. Ce document énonce les principales mesures mises en œuvre par 16 ministères ontariens pour concrétiser la vision et atteindre les objectifs de la SBO. Ces mesures comprennent : des activités visant à accroître la connaissance et la compréhension de la biodiversité; à réduire les menaces à la biodiversité et notamment la perte d’habitats, les espèces envahissantes, la pollution, la croissance démographique, les utilisations non durables et le changement climatique; à améliorer la résilience des écosystèmes, dont ceux des Grands Lacs; et à soutenir la science, la recherche et la gestion de l’information afin de guider la conservation de la biodiversité. La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs propose des actions en matière de conservation de la biodiversité qui mobilisent les gens et augmentent la résilience.

La SBO comporte un engagement de produire un rapport sur l’état de la biodiversité de l’Ontario tous les cinq ans. Le rapport L’état de la biodiversité de l’Ontario 2015, publié en mai 2015, examine l’état et les tendances de 45 indicateurs et évalue les progrès accomplis par rapport aux objectifs de l’Ontario en matière de biodiversité. Plusieurs indicateurs sont reliés aux facteurs de stress des Grands Lacs, y compris l’état des espèces étrangères dans les Grands Lacs (voir la section « Lutte contre les espèces envahissantes » un peu plus loin).

En mai 2015, plus de 300 personnes ont assisté au tout premier Sommet de la biodiversité de l’Ontario, organisé par le Conseil de la biodiversité de l’Ontario et la province de l’Ontario. Les participants ont obtenu et partagé de l’information sur l’état de la biodiversité dans la province, sur ce que fait l’Ontario pour la protéger, et sur quels aspects doivent se concentrer les futurs efforts de conservation. Le sommet comprenait un volet intitulé Young Leaders for Biodiversity qui a permis à des étudiants de niveaux collégial et universitaire et à de jeunes professionnels d’en apprendre davantage sur les problèmes émergents en matière de biodiversité, et de partager leurs idées et leurs expériences.

Protection des espèces en péril

Le bassin des Grands Lacs compte plus de 4 000 espèces de plantes, de poissons et d’animaux sauvages, dont certaines introuvables ailleurs dans le monde. Malheureusement, beaucoup de nos plantes et de nos animaux indigènes sont en péril. La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition précise quelles sont les espèces en péril, selon les données scientifiques les plus fiables dont nous disposons, et pourvoit à leur protection en exigeant l’élaboration de stratégies de redressement ou de plans de gestion pour les espèces en voie de disparition ou menacées et leurs habitats.

Évaluer les progrès en matière de restauration de l’habitat et de rétablissement des espèces en péril

L’Ontario met en œuvre son Programme de financement pour l’intendance environnementale des terres et la restauration des habitats. Depuis son lancement en 2013, ce programme a déployé un fonds annuel de 300 000 $ pour aider à améliorer, restaurer ou créer plus de 4 662 acres d’habitat, y compris la plantation de plus de 105 000 arbres et arbustes, le soutien à l’embauche de 182 personnes et le financement de projets partenaires d’une valeur de plus de 2,3 millions de dollars.

Afin d’encourager plus encore le rétablissement d’espèces en péril en Ontario, la province fournit un financement à des projets relevant du Programme d’intendance des espèces en péril. L’Ontario investit à hauteur de 5 millions de dollars par an afin d’inciter les gens à participer à la protection et au rétablissement d’espèces en péril par l’entremise d’activités d’intendance.

Les projets financés dans le cadre de ce programme portent sur d’importantes activités de protection, de rétablissement et de recherche qui soutiennent des stratégies de rétablissement d’espèces en péril. Les projets visent également des espèces (chauves-souris), écosystèmes (terres humides) et problèmes (menaces pour les pollinisateurs) qui sont considérés comme prioritaires. À l’aube de sa dixième année, ce fonds aura soutenu plus de 820 projets. Ces projets auront permis de restaurer plus de 30 000 hectares d’habitats importants et de protéger de nombreuses espèces vulnérables du bassin des Grands Lacs comme l’esturgeon jaune, l’anguille d’Amérique, le serpent de nez plat et le pluvier siffleur. En 2015, le programme a financé une bonne centaine de projets pluriannuels nouveaux ou en cours.

Rétablissement des poissons indigènes

L’Ontario collabore avec ses partenaires du Canada et des États-Unis pour réhabiliter les habitats de frai de plusieurs espèces de poisson, et en particulier de l’esturgeon jaune dans les rivières Détroit et Sainte-Claire.

Le projet de l’Ontario visant à mieux comprendre ce qui nuit à la santé du réseau alimentaire (« qui mange quoi ») dans les Grands Lacs se concentre sur le lac Ontario. Ce projet fait appel à des technologies avancées pour en apprendre plus sur les habitudes des poissons et des invertébrés (prédateurs et proies), et sur le réseau alimentaire qui les relie. La recherche sur l’écosystème guide les efforts de rétablissement en cours dans le lac Ontario pour des espèces indigènes comme le saumon de l’Atlantique, le hareng saur et le touladi.

Le touladi était autrefois le prédateur de profondeur dominant dans le lac Huron. La province continue de collaborer avec la United States Geological Survey concernant le plan de réhabilitation du touladi dans les eaux ontariennes du lac Huron. Parry Sound, Iroquois Bay et Fraser Bay, dans le nord de l’Ontario, sont des secteurs prioritaires dans le plan de réhabilitation. L’Ontario évalue les progrès réalisés relativement à la réhabilitation du touladi en fonction du succès de la distribution et de l’efficacité des restrictions en matière de capture.

Lutte contre les espèces envahissantes

En 2014, plus de 180 espèces non indigènes en mesure de se reproduire avaient été répertoriées dans le bassin des Grands Lacs. Aucune nouvelle espèce envahissante n'a été découverte dans les Grands Lacs depuis 2006 et l’Ontario continue de déployer des efforts pour empêcher l’établissement de nouvelles espèces envahissantes.

Le 3 novembre 2015, l’Ontario a été le premier territoire de compétence au Canada à adopter une loi visant à empêcher et à détecter l’établissement d’espèces envahissantes, et à les éradiquer quand c'est possible. Sa nouvelle Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fait de l’Ontario un chef de file national dans la prévention et la gestion des espèces envahissantes. Cette loi accorde à la province le pouvoir et les outils nécessaires pour gérer les espèces envahissantes dans les Grands Lacs.

Plus vite nous réussissons à détecter les espèces envahissantes, meilleures sont nos chances de régler le problème. Pour que les espèces envahissantes puissent être détectées plus rapidement, les scientifiques de l’Ontario sont en train d’élaborer de nouveaux marqueurs d'ADN environnemental (eDNA), c'est-à-dire des « signatures génétiques » qui définissent les espèces.

La province est en train de mettre en œuvre le Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes (publié en 2012). Parmi les activités clés prévues par ce plan, mentionnons l’adoption de la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes, un partenariat permanent avec l’Ontario Federation of Anglers and Hunters et son programme de sensibilisation aux espèces envahissantes, et la participation à un groupe de travail binational créé par les gouverneurs des Grands Lacs et les premiers ministres de l’Ontario et du Québec en vue de freiner l’introduction et la propagation des espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Dans le cadre de ce plan, l’Ontario continue d’investir dans le  Centre de lutte contre les espèces envahissantes de Sault Ste. Marie afin de combler les principales lacunes énoncées dans le plan, y compris en matière de soutien de la recherche et de mesures préventives contre l’introduction et la propagation d’espèces envahissantes. Le Centre, par exemple, soutient les efforts déployés pour éradiquer l’aloès d’eau et la châtaigne d’eau en Ontario.

Vous pouvez nous aider à empêcher la propagation des espèces envahissantes en Ontario!
Si vous trouvez une espèce envahissante sur votre propriété ou dans votre collectivité, veuillez :

  • appeler le service d’aide 1 800 563-7711;
  • nous envoyer un courriel;
  • utiliser l’application EDDMapS Ontario. Cette application permet à toute personne de signaler une espèce envahissante directement sur place à l’aide d’un téléphone intelligent. Ces signalements sont téléchargés sur EDDMapS et envoyés par courriel à l’Ontario Federation of Anglers and Hunters, qui vérifie l’information et prend les mesures nécessaires.

Pour en savoir plus sur les espèces envahissantes et consulter des feuilles de renseignements sur les espèces préoccupantes en Ontario, consultez Les espèces envahissantes en Ontario

Réaction aux espèces envahissantes

En 2013, les gouverneurs des Grands Lacs et les premiers ministres de l’Ontario et du Québec ont convenu de travailler ensemble pour contrer la menace posée par les espèces aquatiques envahissantes et ils ont identifié les 16 espèces « les plus indésirables » auxquelles il fallait s'attaquer en priorité. L’Ontario a entrepris d’évaluer les risques que ces espèces représentent pour la province et mis en œuvre des mesures pour gérer les « indésirables » dans les cours d’eau ontariens, y compris la carpe asiatique, l’aloès d’eau et la châtaigne d’eau.

En 2014, les gouverneurs et les premiers ministres ont signé une entente d’assistance mutuelle dans le but de lutter contre les espèces aquatiques envahissantes dans le bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Cette entente, en facilitant le partage de l’expérience et des ressources, permet de mieux coordonner les mesures prises des deux côtés de la frontière pour contrer les espèces envahissantes.

Lutte contre la carpe asiatique

En 2005, l’Ontario a interdit l’achat et la vente de plusieurs espèces envahissantes de poissons vivants, dont la carpe asiatique. Entre 2005 et 2013, les agents de protection de la nature de l’Ontario, de concert avec l’Agence des services frontaliers du Canada, ont intercepté plus de 18 000 kg (40 000 lb) de carpe asiatique vivante destinés aux marchés de l’Ontario. Toutefois, ces espèces continuent de préoccuper et certaines d’entre elles ont été observées dans le lac Ontario pas plus tard qu'à l’été 2015. La carpe asiatique est un mangeur insatiable. Si nous n'empêchons pas son introduction, elle pourrait causer des torts irréparables à l’écosystème des Grands Lacs et avoir des conséquences négatives sur la pêche récréative et commerciale dans nos lacs. L’Ontario s'efforce, par divers moyens, de l’empêcher d’envahir les eaux de la province. Avec ses partenaires, l’Ontario est en train de mettre en place une solide réglementation et un système de surveillance, en plus d’effectuer des recherches qui permettront d’en apprendre plus sur la carpe asiatique dans les Grands Lacs. Pour contrer la menace que pose la carpe asiatique, deux aspects sont prioritaires : la surveillance et la prévention. Nous nous concentrons sur les secteurs les plus à risque, c'est-à-dire les eaux et les affluents des lacs Huron, Ontario et Érié.

Établissement de l’aire marine nationale de conservation du lac Supérieur

En 2007, l’Ontario et le Canada ont signé un accord visant à établir une aire marine nationale de conservation (AMNC) dans le secteur centre-nord du lac Supérieur. Une loi modifiant la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada a reçu la sanction royale en 2015, ce qui permettra la mise en place de l’AMNC du lac Supérieur une fois que les terres auront été transférées de l’Ontario au Canada. Les AMNC sont désignées à des fins de protection et de conservation des océans et des Grands Lacs du Canada. Cela permet d’assurer une protection du patrimoine naturel et culturel de l’Ontario, y compris les habitats des oiseaux, les espèces en péril, les sites archéologiques des Premières Nations et les épaves. Couvrant plus de 10 000 km2 de Thunder Cape à la pointe du parc provincial Sleeping Giant à l’ouest, et jusqu’à la pointe Bottle à l’est de Terrace Bay, l’AMNC du lac Supérieur est l’une des plus grandes aires protégées d’eau douce dans le monde.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 4, les futures mesures visant au cours des prochaines années à protéger les habitats et les espèces des Grands Lacs comprendront ce qui suit :

  • Porter une attention continue à la réhabilitation des poissons indigènes, dont le saumon de l’Atlantique, le touladi, le hareng saur (cisco de profondeur), l’esturgeon jaune et l’anguille d’Amérique dans le lac Ontario; le touladi, le corégone et l’esturgeon jaune dans le lac Érié; le touladi et l’esturgeon jaune dans le lac Huron; et le doré dans le lac Supérieur.
  • Poursuivre le travail visant à prévenir la présence d’espèces envahissantes et à y réagir, y compris effectuer des évaluations des risques pour les espèces placées sur la liste des espèces « les plus indésirables », et réagir à la présence dans les cours d’eau ontariens des espèces représentant la plus grande menace, dont la carpe asiatique, l’aloès d’eau et la châtaigne d’eau.
  • Encourager plus encore le rétablissement d’espèces en péril, par le financement de projets relevant du Programme d’intendance des espèces en péril.

Objectif 5 : Faire progresser les connaissances scientifiques et l’adaptation

« Les programmes de surveillance et les études approfondies sont conçus pour cerner les problèmes et les menaces et en prévoir les répercussions – ils sont le fondement de la réduction des problèmes et de la gestion de l’environnement. Il est par conséquent essentiel d’adopter une approche systémique pour comprendre les mécanismes et les multiples facteurs de stress qui provoquent des changements dans l’écosystème des Grands Lacs. » Todd Howell, écologiste, Grands Lacs, ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique

Recherche et surveillance dans les Grands Lacs  

La science des Grands Lacs consiste à recueillir et à analyser des données et de l’information sur l’environnement et à se baser sur ces précieux renseignements pour élaborer des politiques environnementales, établir des priorités et allouer des ressources.

Par exemple, pour s'attaquer à la prolifération d’algues nuisibles dans les Grands Lacs, les scientifiques étudient de nombreux aspects de l’écosystème des Grands Lacs : la fréquence et la gravité de cette prolifération; les sources et les types de phosphore qui nourrissent ces algues; la concentration de phosphore dans différents secteurs d’un lac et le déplacement du phosphore dans le lac; les conditions physiques (température, lumière, vent, etc.) qui favorisent la croissance des algues; la relative abondance des différents types d’algues; et les impacts des changements dans l’écosystème, comme la présence d’espèces envahissantes, sur la croissance des algues.

Les scientifiques ontariens collaborent avec d’autres collègues autour du bassin des Grands Lacs pour accroître les connaissances sur cet écosystème partagé. C'est ainsi que les experts du gouvernement de l’Ontario participent aux rencontres de l’International Association for Great Lakes Research (Internation Association for Great Lakes Research) et publient des articles dans le Journal of Great Lakes Research publié par l’association.

Coopération scientifique axée sur un lac

Chaque année, un des Grands Lacs devient le point de mire de la Cooperative Science and Monitoring Initiative (CSMI). Des partenaires des États-Unis et du Canada, y compris de l’Ontario, coordonnent les mesures de surveillance établies pour répondre aux besoins essentiels en matière de connaissances scientifiques, de recherche et de suivi énoncés dans les plans d’action et d’aménagement panlacustres. Les sujets de recherche vont des tendances relatives à la présence de nouveaux et d’anciens contaminants dans l’eau, les poissons, la faune et les humains, jusqu'à des évaluations panécosystémiques des poissons, des terres humides côtières, des espèces envahissantes et des affluents. Le but est de fournir aux gestionnaires de l’environnement l’information dont ils ont besoin pour restaurer et protéger l’écosystème de chacun des Grands Lacs.

C'est ainsi qu'en 2013 le lac Ontario a fait l’objet d’une investigation panlacustre. Sur la rive sud du lac Ontario, les scientifiques ont observé que le Diporeia, qui constitue la plus importante source de nourriture pour les poissons des profondeurs, continue de décliner, sans doute en raison de la présence envahissante de la moule quagga. À l’aide d’un drone sous-marin portant le nom de planeur sous-marin autonome, les chercheurs ont réussi pour la première fois à cartographier la production dans les parties les plus profondes du lac. Les données recueillies par le planeur montrent que les moules zébrées entraînent une réduction alarmante des couches d’algues dans les parties profondes du lac Ontario, modifiant ainsi le réseau alimentaire.

Les études panlacustres comme la CSMI sont importantes, car elles permettent de mieux comprendre l’incidence des facteurs de stress, comme les espèces envahissantes, sur les éléments nutritifs, la production piscicole et le réseau alimentaire dans les Grands Lacs. Cette information nous renseigne sur la façon de soutenir les nombreux avantages écologiques et économiques des Grands Lacs.

Carte de trois sites concernés par une récente étude comparative de la qualité de l’eau riveraine. Légende : jaune : agricole; rouge : urbanisé; vert : forestier

Étude de la qualité de l’eau riveraine

Afin de mieux comprendre les facteurs qui influent sur la qualité de l’eau riveraine, les chercheurs de l’Ontario ont entrepris de comparer trois régions différentes des Grands Lacs.

À Point Clark, sur le lac Huron, l’eau libre est naturellement faible en éléments nutritifs mais, près de la rive, les niveaux de phosphore sont élevés, en raison des petits affluents qui drainent les terres agricoles environnantes et des nombreuses propriétés qui bordent le lac.

À Ajax, sur le lac Ontario, les niveaux de phosphore près de la rive sont généralement peu élevés, malgré l’observation de niveaux d’écoulement variables plus prononcés. Le phosphore vient notamment des affluents qui traversent les zones urbaines et agricoles, des eaux pluviales qui s'écoulent du littoral urbanisé, des courants qui transportent le phosphore depuis les zones urbaines adjacentes et de l’effluent de la station d’épuration d’eaux usées.

À Rondeau, sur la côte centrale du lac Érié, les niveaux modérés de phosphore près du littoral sont attribuables aux conditions du lac, y compris au déplacement de l’eau entre la partie ouest du lac Érié et sa partie centrale, ainsi qu'à la remontée des eaux de la partie plus profonde du lac.

Ces remontées dépendent de facteurs comme la direction et la vitesse du vent et la forme du lac. Elles se produisent fréquemment à Rondeau et Ajax, mais elles sont plus rares à Point Clark. Chaque région se distingue également par la composition du fond du lac (p. ex. surfaces dures comme la pierre par opposition à des surfaces molles comme le sable), ainsi que par l’abondance des algues enracinées, la clarté de l’eau, l’abondance de moules envahissantes et d’autres caractéristiques.

Cette étude démontre la façon dont les caractéristiques spécifiques à une région influent sur la qualité de l’eau riveraine.

Étude des tendances des contaminants

Nos programmes de surveillance des Grands Lacs révèlent une baisse des niveaux de contaminants hérités du passé (produits chimiques extrêmement toxiques comme les biphényles polychlorés [BPC], les dioxines, le mirex et le mercure), tant dans les poissons que dans les sédiments qui recouvrent le fond des lacs. Les niveaux sont tellement bas qu'il est maintenant possible de réduire progressivement la fréquence des suivis dans de nombreux secteurs – et de libérer ainsi les ressources pour surveiller les secteurs prioritaires. Grâce au succès des programmes visant à réduire et à éliminer les produits chimiques toxiques, nous pouvons maintenant manger une plus grande variété de poissons provenant des Grands Lacs, et nous pouvons en manger plus souvent (voir la section Profiter des poissons de l’Ontario à l’Objectif 6).

Toutefois, quelques anciens contaminants affichent encore des concentrations suffisantes pour déconseiller la consommation en grande quantité de certains poissons vivant dans certains secteurs des Grands Lacs. Il semble également que la teneur de certains anciens contaminants soit en hausse dans certains poissons du lac Érié. Cette situation est sans doute attribuable à une variété de facteurs, y compris à une nouvelle activité des contaminants qui s'étaient déposés au fond du lac; aux espèces envahissantes qui modifient le réseau alimentaire; à la façon dont les contaminants s'accumulent dans les poissons; et à l’incidence du changement climatique. L’Ontario va continuer de surveiller et d’essayer de comprendre ces contaminants qui nous viennent du passé, et d’étudier les nouveaux contaminants afin de protéger la santé de l’écosystème des Grands Lacs et celle de la population.

Les Grands Lacs forment un écosystème complexe et dynamique. Pour comprendre l’incidence des différentes pressions que subissent les Grands Lacs et concevoir des programmes de protection et de restauration de l’écosystème efficaces, nos scientifiques étudient les mélanges de produits chimiques et la façon dont ces produits se modifient et se déplacent dans l’eau, dans les sédiments et dans les créatures vivantes qui peuplent l’écosystème. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les anciens et les nouveaux contaminants présents dans les Grands Lacs, consultez le Rapport de 2014 sur la qualité de l’eau en Ontario.

« Il ne suffit plus de mesurer les niveaux et les effets d’un seul produit chimique. Nous savons que certains produits chimiques sont présents en très petites quantités dans nos lacs et qu'ils forment une sorte de 'soupe chimique' générée par nos activités et les produits que nous utilisons. Notre travail de surveillance environnementale vise à mieux définir les caractéristiques de cette 'soupe' afin d’éclairer nos décisions en matière de gestion de l’environnement. » Paul Helm, chercheur scientifique principal, Grands Lacs, ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique

Ce qu'on apprend sur les microplastiques et les microbilles présents dans les Grands Lacs

Nous en savons plus sur les microplastiques, grâce en partie au programme scientifique de l’Ontario visant à déterminer quels types de microplastique sont présents dans les Grands Lacs, en quelles quantités et à quels endroits.

En plus d’examiner les sources et la composition des microplastiques, les scientifiques sont en train de déterminer ce qui leur arrive une fois qu'ils sont dans les Grands Lacs, à savoir s'ils échouent sur le rivage, se déposent au fond du lac ou restent en suspension dans l’eau.

On trouve des microplastiques dans les cours d’eau urbains et dans l’effluent final des stations d’épuration d’eaux usées. La question est préoccupante, car ces microplastiques, dont la taille ne dépasse pas 5 millimètres, peuvent être ingérés par les poissons et autres animaux sauvages. Parmi les nombreuses sources de microplastiques dans l’environnement, mentionnons les microbilles présentes dans les produits d’hygiène personnelle, dans certaines litières pour chat et dans les matériaux et les résidus des processus industriels. On observe que les quantités sont plus importantes dans les eaux qui jouxtent les régions densément peuplées et les zones commerciales et industrielles. Par exemple, dans la première étude publiée sur les microplastiques présents dans les eaux des Grands Lacs, les échantillons provenant du lac Ontario avaient été prélevés dans le havre Hamilton, la baie Humber, non loin de Toronto, et le port de Toronto. Les résultats ont montré qu'il y avait jusqu'à 6,7 millions de particules de plastique par kilomètre carré, le plus grand nombre ayant été relevé dans la baie Humber. C'est environ 10 fois plus que ce qui a été observé dans les eaux libres du lac Érié.

L’Ontario a collaboré avec différents intervenants pour établir un calendrier d’abandon progressif des microbilles dans la fabrication de produits de consommation précis, et nous collaborons maintenant avec le gouvernement fédéral afin d’assurer un abandon rapide des microbilles dans l’ensemble du Canada.

Pour en savoir plus sur les résultats de la recherche sur les microplastiques présents dans les Grands Lacs, consultez les micro-plastiques et les microbilles.

Pleins feux sur la science : Recherche sur les microplastiques

L’Ontario a entrepris une recherche pour mieux comprendre de quoi sont faites les particules de microplastique et pour savoir d’où viennent les particules qui se retrouvent dans les eaux de la province et des Grands Lacs et si elles s'accumulent dans la couche de sédiments.

Les scientifiques ontariens prélèvent des échantillons dans les eaux qui jouxtent les zones urbaines. Des prélèvements sont également effectués dans l’effluent des stations d’épuration d’eaux usées, et le personnel collabore avec les chercheurs de l’Université Western Ontario afin de déterminer si les microplastiques s'accumulent dans les sédiments et sur les plages. Cette recherche nous aidera à comprendre quelles sont les sources de microplastiques qui doivent être mieux gérées. Les résultats indiquent, par exemple, que les microplastiques qui se retrouvent dans les lacs proviennent également de fragments (litière pour chat, détritus de plastique utilisé dans la manutention et la fabrication), de particules de mousse (emballages), de microbilles et de fibres.

Catégories de particules de microplastique découvertes dans les échantillons prélevés en 2014 dans les eaux riveraines des lacs Ontario et Érié

Pourcentage moyen des différentes catégories de particules de microplastique trouvées dans les échantillons prélevés en 2014 dans les eaux riveraines des lacs Ontario et Érié. Les échantillons ont été prélevés à l’aide d’un filet à mailles de 0,36 mm; les quantités relatives peuvent varier pour les particules de plus petite taille. Légende de carte : Les palettes de production moins de 3 %; Les pellicules moins de 3 %; La mousse 11,5 %; Les fils/fibres 15,8 %; Les microbilles 14 %; Les fragments 56 %

Pourcentage moyen des différentes catégories de particules de microplastique trouvées dans les échantillons prélevés en 2014 dans les eaux riveraines des lacs Ontario et Érié. Les échantillons ont été prélevés à l’aide d’un filet à mailles de 0,36 mm; les quantités relatives peuvent varier pour les particules de plus petite taille.

Eau souterraine dans le bassin des Grands Lacs

L’eau souterraine a longtemps été la portion « invisible » du cycle hydrologique des Grands Lacs. On estime que la quantité d’eau souterraine que contient le bassin des Grands Lacs équivaut à environ la totalité de l’eau contenue dans le lac Huron, ou à plus de 1,4 milliard de piscines olympiques remplies d’eau. Nous savons que l’apport d’eau souterraine dans les cours d’eau des Grands Lacs assure la subsistance de poissons d’eaux froides, comme l’omble de fontaine, et approvisionne les cours d’eau en eau pendant les mois secs de l’été.   Un des objectifs de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs est d’accroître notre compréhension du rôle que l’eau souterraine joue dans le maintien des niveaux d’eau dans les Grands Lacs et dans les cours d’eau.

Les scientifiques ontariens ont contribué à un rapport sur l’eau souterraine des Grands Lacs qui a été publié en 2015 et élaboré dans le cadre de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Ce rapport est accessible sur le site.

Le rapport se concentre sur la détermination des lacunes en matière de besoins scientifiques et d’information qui doivent être comblées pour améliorer notre compréhension de l’incidence que l’eau souterraine peut avoir sur la quantité et la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Le rapport dégage huit principaux domaines qui présentent de telles lacunes, notamment la surveillance de l’eau souterraine, les contaminants et les éléments nutritifs, le développement urbain, l’habitat aquatique et les effets du changement climatique. L’Ontario continuera de collaborer avec le Canada et d’autres partenaires pour combler ces lacunes.

Partage et communication de l’information scientifique

Les équipes scientifiques qui étudient les Grands Lacs en Ontario – personnel sur le terrain, chercheurs, modélisateurs, analystes de données et techniciens – font partie d’une vaste communauté de scientifiques qui s'intéressent aux Grands Lacs. Les données et l’information recueillies sont partagées avec des partenaires de la province et de la région des Grands Lacs afin d’acquérir des connaissances qui permettent d’agir plus efficacement dans le bassin des Grands Lacs. L’information scientifique que nous recueillons est publiée dans des revues contrôlées par des pairs, dans des rapports de synthèse sur les Grands Lacs, comme les rapports binationaux sur l’état des Grands Lacs, ainsi que dans les versions papier et en ligne des publications de nos partenaires d’autres ordres de gouvernement et du plus vaste secteur public, c'est-à-dire les offices de protection de la nature, les organismes non gouvernementaux et le milieu universitaire. Les scientifiques et les experts en la matière ontariens partagent régulièrement leurs connaissances avec les autres, soit dans le cadre de conférences ou de symposiums, en participant à des séminaires ou des groupes de travail ou en répondant simplement aux questions qu'ils reçoivent.

Évaluer les progrès sur le partage des données scientifiques concernant les Grands Lacs

Depuis l’automne 2012, de plus en plus de jeux de données et de publications concernant les Grands Lacs ont été inclus dans le répertoire des Données publiques de l’Ontario qui est public, gratuit et accessible en tout temps. Pour obtenir des données plus récentes, dont la qualité et l’exhaustivité sont en cours de validation, on peut s’adresser directement au chercheur scientifique ou au ministère. Les scientifiques qui travaillent pour l’Ontario ont personnellement répondu à des dizaines de demandes de données en 2013, 2014 et 2015. Le nombre de publications, d’exposés scientifiques et d’autres rapports sur les Grands Lacs présentés par nos chercheurs à des comités de lecture a augmenté ces dernières années, et nous visons à conserver nos bonnes pratiques de partage et de communication de l’information scientifique au public.

Changement Climatique

La Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs reconnaît que le changement climatique présente un risque pour l’écosystème des Grands Lacs et les collectivités environnantes, en plus d’exacerber d’autres problèmes que l’on peut déjà observer.

Avec l’aide de ses partenaires, l’Ontario s'efforce de mieux comprendre les répercussions du changement climatique sur le bassin des Grands Lacs. Une meilleure compréhension du phénomène permettra de trouver de meilleures stratégies d’adaptation, et de faire en sorte que les gens et l’environnement seront plus résilients aux effets du changement climatique.

Le plus récent Accord Canada-Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs, 2014 comporte une annexe sur le changement climatique. Cette annexe fait écho aux priorités énoncées dans la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs, c'est-à-dire mieux comprendre le changement climatique, partager l’information sur ses répercussions, contribuer à ce que les questions en lien avec le changement climatique soient prises en compte dans la gestion des Grands Lacs et promouvoir des stratégies d’adaptation.

La nouvelle Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs va un peu plus loin que la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs de 2012 en mettant l’accent sur les impacts et sur les causes du changement climatique.

Atténuer le changement climatique

Le changement climatique n'est pas une menace lointaine. Il coûte déjà cher aux Ontariens et Ontariennes : des coûts d’assurance plus élevés, des aliments plus chers et plus de dégâts causés par les conditions climatiques.

L’Ontario fait preuve de leadership et d’engagement dans la lutte au changement climatique par l’intermédiaire d’une série de mesures audacieuses.

En 2015, la province a publié la Stratégie de l’Ontario en matière de changement climatique. Cette stratégie exhaustive décrit les mesures que prendra l’Ontario pour lutter contre le changement climatique, y compris son objectif d’atteindre des émissions de gaz à effet de serre inférieures de 80 % aux niveaux de 1990 d’ici 2050.

Nous allons de l’avant avec un programme de plafonnement et d’échange de droits d’émission visant à limiter la pollution, récompenser les entreprises novatrices et créer de plus nombreuses occasions d’investissement en Ontario. Chaque dollar généré par le programme sera investi de manière transparente dans des projets écologiques contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme les transports publics, les subventions pour véhicules électriques, les rénovations de logements sociaux et l’aide aux propriétaires voulant économiser de l’énergie.

Le gouvernement de l’Ontario a également présenté la Loi sur l’atténuation du changement climatique et une économie sobre en carbone en février 2016. Cette nouvelle loi autonome définit clairement les objectifs et les détails du programme de plafonnement et d’échange de droits d’émission, et pourrait servir de fondation solide, responsable et transparente pour la prise de mesures fortes et décisives en matière de changement climatique.

Pour en savoir plus sur la façon dont l’Ontario contribue à la lutte au changement climatique, consultez stratégie de l’Ontario en matière de changement climatique.

Mieux comprendre le changement climatique

La Stratégie de l’Ontario en matière de changement climatique définit les orientations relatives aux approches concernant l’adaptation et la gestion des risques pour les collectivités, des secteurs tels que l’agriculture et la sylviculture, les ressources naturelles et les écosystèmes. La Stratégie en matière de changement climatique représente un engagement à établir une source unique de données climatiques. Ainsi, les gens auront un libre accès à de nombreuses informations validées sur le climat, notamment celles concernant les Grands Lacs. Cela aidera les décideurs des secteurs public et privé à gérer les risques associés au changement climatique en se fondant sur des projections des données climatiques les plus valables qui soient.

En 2015, l’Ontario a lancé un projet pilote de 5 ans pour contrer un vaste éventail de vulnérabilités au changement climatique dans le bassin des Grands Lacs. Ce projet prévoit la sensibilisation des partenaires et des collectivités pour faciliter la prise de mesures d’adaptation, la diffusion des résultats de la recherche sur les changements climatiques auprès des décideurs, des praticiens et du grand public.

L’Ontario a publié la première évaluation concernant la vulnérabilité aux changements climatiques qui porte tout particulièrement sur les terres humides et les écosystèmes aquatiques intérieurs du bassin des Grands Lacs en Ontario. La recherche concerne la vulnérabilité des terres humides à l’assèchement, aux habitats des espèces d’oiseaux vivant dans les terres humides, aux températures des cours d’eau, aux habitats thermiques des ruisseaux et à la biomasse du doré. Le rapport comprend des recommandations sur les mesures d’adaptation à prendre. Le projet vise la fourniture d’informations compréhensibles et utiles à la prise de décision.

D’autres recherches sur le changement climatique en cours portent notamment sur les sujets suivants :

  • Les effets potentiels du changement climatique sur l’hypoxie (faible teneur en oxygène) et les poissons dans les Grands Lacs, surtout dans le lac Érié;
  • La compréhension des fluctuations possibles de l’équilibre de l’eau dans les bassins hydrographiques;
  • La compréhension des conséquences du changement climatique et de la température sur les différentes souches de truite et d’omble de fontaine, ainsi que des bouleversements de leurs distribution et population futures;
  • La connaissance des avantages, notamment pour la protection contre les inondations, que présentent la conservation et la restauration des terres humides dans le bassin des Grands Lacs;
  • La sensibilisation aux effets cumulatifs du changement climatique, des déplacements humains et de la connectivité de l’eau sur la propagation d’espèces aquatiques envahissantes.
Pleins feux sur la science : projections du changement climatique pour les Grands Lacs

Il est possible que le changement climatique représente le plus grand défi environnemental pour la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs. Une compréhension commune des impacts du changement climatique représente un savoir essentiel pour les décideurs dans toutes les régions du bassin des Grands Lacs. Certains scientifiques affirment que le changement climatique est à l’origine de conditions météorologiques extrêmes en Ontario. Les cas de précipitations intenses dans le bassin des Grands Lacs sont deux fois plus nombreux aujourd’hui qu’il y a un siècle, et ils risquent de devenir encore plus fréquents à l’avenir. Les tempêtes du printemps et de l’été, qui sont devenues plus abondantes, ainsi que l’occurrence de ruissellement pendant la saison d’hiver provoquent plus d’inondations et ont tendance à déverser davantage de polluants dans les lacs.

Récemment, l’Ontario Climate Consortium, en partenariat avec la province, l’Université McMaster et Environnement et Changement climatique Canada, a publié un rapport faisant le point sur la science des changements climatiques dans le bassin des Grands Lacs (2015 State of Climate Change Science in the Great Lakes Basin, disponible en anglais seulement). Le rapport traite des effets climatologiques, hydrologiques et écologiques du changement climatique. L’information viendra appuyer la prise de décisions sur la gestion des Grands Lacs. Il fournit également une base solide pour les futurs efforts de recherche dans le bassin des Grands Lacs, en identifiant les points forts de la connaissance, les lacunes et les niveaux de confiance. Même si l’accent est mis sur les écosystèmes, on examine également les relations avec les activités économiques et le mieux-être social de secteurs tels que l’agriculture, le tourisme axé sur la nature et la santé humaine.

Parmi les projections, mentionnons celles-ci : des températures plus élevées et moins de jours de gel par an; une hausse de la température de l’eau des lacs intérieurs et des Grands Lacs; l’augmentation des précipitations annuelles, y compris une hausse de la pluviosité en hiver; une diminution des niveaux d’eau dans les terres humides; la perte d’habitats pour de nombreuses espèces végétales et animales.

Aider les collectivités à s’adapter au changement climatique

L’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent est une coalition binationale regroupant les maires de plus de 110 villes américaines et canadiennes qui collaborent en vue de promouvoir la protection et la restauration des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent.

De nombreuses collectivités prennent des mesures pour se préparer aux changements climatiques et y réagir. L’Ontario a fourni des fonds à l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent pour lui permettre de mettre au point son Service municipal d’adaptation et de résilience (SMAR). Lancé en 2014, le SMAR constitue une source interactive unique d’information sur l’adaptation au changement climatique. Hébergé sur le portail des communautés de praticiens du Centre ontarien de ressources sur les impacts climatiques et l’adaptation, le SMAR aide les municipalités à développer des activités d’adaptation et de résilience. Les utilisateurs ont accès à un répertoire de ressources locales et mondiales de mesures d’adaptation au changement climatique, d’études de cas, de fiches d’information, d’outils et de formation. Les membres du SMAR peuvent soumettre leurs plans d’adaptation au changement climatique en vue de leur publication sur le site et travailler ensemble sur des questions d’intérêt commun.

L’Ontario appuie les municipalités dans leurs efforts d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Ontario envisage la possibilité de renforcer la Loi de 2001 sur les municipalités et la Loi de 2006 sur la cité de Toronto afin de soutenir les municipalités dans la lutte contre le changement climatique. Cela peut également inclure la modification de la Loi de 1992 sur le code du bâtiment. La réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les effets liés au changement climatique constituent des éléments importants de l’examen coordonné du Plan de la ceinture de verdure, du Plan de conservation de la moraine d’Oak Ridges, du Plan d’aménagement de l’escarpement du Niagara et du Plan de croissance de la région élargie du Golden Horseshoe, qui a été lancé en 2015.

L’Ontario aide également les collectivités à s’adapter au changement climatique en prévoyant des outils de sensibilisation aux vulnérabilités sur le plan de la santé que représente le changement climatique, et leur permet d’établir et de mettre en œuvre des stratégies locales. À titre d’exemple, durant l’été 2015, nous avons mis à l’essai une procédure d’alerte thermique pour les bureaux de santé publique de toutes les collectivités des Grands Lacs qui ont accueilli les Jeux panaméricains et parapanaméricains. Cette approche par rapport aux alertes de chaleur et aux interventions à leur égard sera déployée à l’échelle provinciale en 2016.

Améliorer les données climatiques pour la prise de décision concernant l’infrastructure des eaux pluviales

Par le passé, les municipalités et autres organismes utilisaient des données climatiques historiques pour établir des normes concernant la performance de nouveaux systèmes de traitement des eaux de ruissellement pluviales en milieu urbain. Toutefois, le changement climatique aura pour conséquence que les conditions climatiques seront sensiblement différentes à l’avenir par rapport au passé récent. Les données climatiques historiques ne seront plus pertinentes dans l’établissement de normes de rendement des nouvelles installations de traitement des eaux pluviales.

En raison de cette évolution, l’Ontario et ses partenaires ont mis au point des courbes à partir des projections d’intensité-durée-fréquence (IDF) des précipitations pour les années 2030, 2050 et 2080 dans les collectivités de l’Ontario. Une courbe IDF permet d’illustrer la probabilité que des précipitations d’une certaine intensité (combien il a plu) et d’une certaine durée (combien de temps il a plu) se produisent à l’avenir (p. ex. ce pourrait être une fois en 50 ans ou chaque année).

Quelque 2 000 courbes IDF sont disponibles sans frais sur le portail de données sur le changement climatique de l’Ontario (Ontario Climate Change Data Portal, en anglais seulement). Ces projections constituent une réalisation importante. Les municipalités et les autres organismes disposeront de données plus valides pour prendre des décisions difficiles sur les besoins en infrastructures d’eaux pluviales face aux incertitudes climatiques futures. Le portail donne aux utilisateurs finaux, professionnels ou profanes, un accès facile et intuitif aux données les plus récentes sur le climat de l’Ontario.

Plan des collectivités du lac Supérieur en matière de changement climatique

Les collectivités locales doivent être souples et résilientes pour réagir aux impacts du changement climatique. Le Partenariat du lac Supérieur (PLS) compte plus de 50 participants actifs représentant des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux au Canada et aux États-Unis. Ces organismes travaillent ensemble pour restaurer, protéger et maintenir l’écosystème du lac Supérieur pour les générations à venir. Le PLS a préparé un rapport sur les impacts du changement climatique et l’adaptation à ces impacts (Climate Change Impacts and Adaptation Report), faisant état des données scientifiques qui existent sur les écosystèmes du lac Supérieur et proposant des stratégies et mesures d’adaptation. Soutenue par l’Ontario, la ville de Thunder Bay a utilisé le rapport comme information de base pour développer une stratégie municipale de collaboration en matière de changement climatique. Thunder Bay est la première collectivité du lac Supérieur à rédiger une stratégie en matière de changement climatique; celle-ci a connu son lancement officiel en décembre 2015. Pour en savoir davantage sur la stratégie, consultez Climate Ready City.

Réduire la vulnérabilité des réseaux d’approvisionnement en eau pour les collectivités du lac Érié

De nombreuses collectivités prennent des mesures pour remédier à la vulnérabilité climatique de leurs réseaux d’approvisionnement en eau. Mentionnons à cet égard le réseau Union Water Supply System (UWSS ), qui fournit l’eau potable du lac Érié à environ 56 000 habitants dans le sud-ouest de l’Ontario. L’Ontario a réalisé des évaluations et formulé des recommandations visant la modification de l’UWSS , notamment le système de traitement de l’eau, afin de réduire ses vulnérabilités potentielles au changement climatique.

Évaluation du changement climatique dans la région de Mississippi-Rideau

L’Office de protection de la nature de la vallée Mississippi a uni ses forces avec l’Office de protection de la nature de la vallée de la Rideau et avec l’Ontario dans un effort de coopération afin de réaliser des évaluations scientifiques de la vulnérabilité des systèmes naturels scientifiques de la région de Mississippi-Rideau. Ces évaluations représentent d’importants outils pour les décideurs locaux et aident à orienter la stratégie régionale d’adaptation au changement climatique qui est en cours d’élaboration.

Pleins feux sur la science : comment une grosse tempête a altéré la qualité de l’eau sur le secteur riverain de Toronto-Mississauga

Les projections relatives au changement climatique indiquent qu’on peut s’attendre à une recrudescence des grosses tempêtes sur les Grands Lacs. D’ailleurs, certains scientifiques ont constaté une fréquence accrue de grosses tempêtes au cours des cent dernières années. Dans la soirée du 8 juillet 2013, une pluie record est tombée sur Toronto et Mississauga. Ces localités comptent probablement parmi les zones les plus urbanisées du Canada, ce qui signifie que de nombreux paysages de végétation capables d’absorber l’eau de pluie ont été remplacés par des rues pavées et des bâtiments qui favorisent un écoulement rapide vers le lac Ontario.

Les scientifiques de la région des Grands Lacs de l’Ontario ont surveillé les impacts de cette énorme tempête sur la qualité de l’eau du lac Ontario. Ils ont également suivi la remontée d’eau froide (lorsque des vents assez forts écartent les eaux de surface de la rive et font remonter l’eau froide du fond du lac à la surface). Ce phénomène a rétabli la qualité de l’eau le long de la côte.

D’après les observations scientifiques, lorsque de grosses tempêtes submergent les réseaux de traitement des eaux pluviales dans les zones urbaines et agricoles, d’importants accès de pollution au phosphore pénètrent dans les Grands Lacs, ce qui risque d’alimenter la croissance d’algues indésirables.

Pour en savoir plus sur les impacts de la tempête du 8 juillet 2013 et sur la façon dont le programme de surveillance des Grands Lacs de l’Ontario peut mesurer les effets du changement climatique sur la qualité de l’eau, lisez le rapport de 2014 sur la qualité de l’eau de l’Ontario.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 5, nous ferons progresser la science et le savoir dans les prochaines années afin de nous attaquer au changement climatique dans les Grands Lacs, par l’intermédiaire d’une série de mesures qui comprendront ce qui suit :

  • Surveiller et évaluer la qualité des eaux riveraines, en se concentrant sur le lac Érié en 2016 et sur le lac Supérieur en 2017, en plus d’utiliser de nouvelles technologies de surveillance de la qualité de l’eau, comme l’installation de bouées de surveillance dans le lac Érié et le lac Ontario.
  • Faire progresser la recherche, la surveillance et l’analyse pour soutenir les efforts de restauration du lac Érié; contribuer au moyen de notre expertise scientifique à l’établissement de cibles de réduction du phosphore dans la partie ouest du lac Ontario; et évaluer la qualité de l’eau et les changements dans l’écosystème du lac Huron et de la baie Georgienne.
  • Assurer un suivi et produire des rapports afin de concevoir les mesures de restauration et mesurer les réussites en matière de restauration des secteurs préoccupants.
  • Ajouter des données et des ensembles de données sur les Grands Lacs au répertoire des Données publiques de l’Ontario.
  • Lutter contre le changement climatique, tout en soutenant les mesures d’adaptation au changement climatique dans les collectivités des Grands Lacs.

Objectif 6 : Assurer des débouchés économiques écologiquement durables et novateurs

Innovation

L’attestation Greenroads

Voulant avoir les routes les plus vertes de l’Amérique du Nord, l’Ontario a mis sur pied le système de cotation GreenPave afin d’encourager des pratiques durables de construction de routes telles que le recyclage et la durabilité des chaussées. Nous envisageons également l’utilisation de chaussées perméables qui laissent l’eau filtrer au travers au lieu de s’écouler sur la surface.

Un projet pilote permettra de vérifier le rendement du béton drainant compte tenu du climat de l’Ontario. Ce qui distingue le béton drainant du béton ordinaire est sa teneur élevée en vides et en pores interconnectés. Il crée une couche de drainage libre qui renvoie l’eau dans le sol sous la chaussée, ce qui permet d’alimenter les eaux souterraines et d’éliminer ou de réduire le ruissellement de surface. La croissance de la végétation s’en trouve également favorisée. Ce produit réduit le risque d’inondation et minimise la présence d’eau stagnante. Les chaussées drainantes conviennent aux endroits où la circulation est faible, comme les terrains de stationnement, les accotements et les allées.

L’Ontario, chef de file mondial en technologie de l’eau

L’Ontario est une plaque tournante reconnue mondialement pour les technologies de l’eau. La majorité des entreprises dans le secteur des technologies de l’eau de l’Ontario se trouve dans le bassin des Grands Lacs. Les technologies que ces entreprises mettent au point et réalisent ont d’importants impacts généralisés sur l’eau potable, les eaux usées et l’énergie, tant à l’échelle mondiale que nationale. On estime que d’ici 2020, la demande mondiale de technologies de traitement de l’eau potable et des eaux usées représentera 598 milliards de dollars.footnote 1 Compte tenu de la profondeur de son expertise en matière de technologie de l’eau et de son positionnement stratégique au cœur de l’Amérique du Nord, l’Ontario est très bien placé pour servir ce marché en pleine expansion.

Évaluer les progrès dans le secteur de l’eau en Ontario

En Ontario, le secteur en pleine expansion de l’eau emploie actuellement 22 000 personnes dans 900 entreprises à l’échelle de la province, et il attire les investissements internationaux. Nous avons 200 instituts de recherche et incubateurs, 300 innovateurs à un stade précoce et 9 entreprises de premier plan mondial qui sont spécialisées dans l’eau. L’impressionnante croissance du secteur est confirmée dans de nombreux indicateurs de rendement de l’Ontario : selon le  sondage annuel 2015 de TechnEau Plus, réalisé auprès de 56 entreprises ontariennes spécialisées dans les technologies de l’eau, le secteur a connu une croissance de 11 % dans les emplois et de 23 % dans les revenus au cours de la dernière année. Le taux annuel de croissance de ce secteur se situerait à plus de 15 %.

En 2013, la province a publié la Stratégie ontarienne pour le secteur de l’eau. Cette stratégie appuie le travail des organismes du secteur de l’eau de l’Ontario, comme le Projet de développement accéléré des technologies de l’eau (TechnEau Plus). TechnEau Plus vise à défendre et soutenir le statut de l’Ontario en tant que plaque tournante internationale de technologie de l’eau.

Accroissement de la participation des Premières Nations dans le secteur des technologies de l’eau

Depuis le lancement de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs en 2012, nous avons continué à soutenir la participation des Premières Nations dans le secteur de l’eau grâce à des initiatives telles que le programme Promotion des innovations en technologie de l’eau. L’an dernier, l’Ontario a rencontré des partenaires du secteur de l’eau des Premières Nations comme l’Aboriginal Water and Wastewater Association of Ontario, l’Ontario First Nations Technical Services Corporation et le Keewaytinook Okimakanak Centre of Excellence pour discuter des possibilités de formation et d’agrément des opérateurs.

Investir pour commercialiser les technologies novatrices de l’eau

L’Ontario finance la planification énergétique municipale par le biais du Programme des plans énergétiques municipaux (PEM). Le Programme des PEM encourage les municipalités à tenir compte de la forte relation entre l’eau et l’énergie dans le cadre de leur processus de planification de l’énergie.

Nous effectuons d’importants investissements pour soutenir le développement et la commercialisation de nouvelles technologies novatrices de l’eau. En voici quelques exemples :

  • 1,2 million de dollars à Newterra pour son Centre of Excellence for Advanced Water Treatment, d’une valeur de 10 millions de dollars, à Brockton, près du lac Huron. La nouvelle initiative permettra à Newterra de créer 121 emplois et d’accélérer la recherche et le développement de sa technologie modulaire novatrice de traitement des eaux à base de membranes.
  • Un investissement total de 14,4 millions de dollars dans LiquiForce, à Kingsville, au nord du lac Érié, pour créer 88 nouveaux emplois et conserver 12 emplois. LiquiForce fabrique des systèmes de remise en état de canalisations sans tranchée pour réseaux d’eau potable, d’eaux usées et autres.
  • Lancement du projet du bassin versant de la rivière Grand, du Consortium de recherche sur l’eau pour le Sud de l’Ontario, afin d’élaborer des technologies de pointe à utiliser dans le traitement des eaux potables et usées, incluant une subvention de 8,9 millions de dollars. D’autres bailleurs de fonds sont l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario (FedDev Ontario) et certains investisseurs du secteur privé.
  • Plus de 6,5 millions de dollars à ce jour pour TechnEau Plus. Les entreprises qui travaillent avec TechnEau Plus connaissent une croissance de revenus de 44 % supérieure à celle d’entreprises qui ne participent pas encore à ce programme. D’après TechnEau Plus, l’investissement annuel de 1,5 million de dollars de l’Ontario produit pour 20 millions de dollars de retombées économiques, soit un multiple de 13 pour le rendement de son investissement.

Investir dans une gestion durable de l’eau et du sol

Financement d’innovations dans le secteur agroalimentaire

Le secteur ontarien de la transformation des aliments et des boissons est le troisième en importance à l’échelle nord-américaine. Ses revenus de fabrication dépassent 35 milliards de dollars par an. Le Programme de nouvelles orientations de recherche de l’Ontario a débloqué 2 millions de dollars pour des projets scientifiques sur la qualité de l’eau et la gestion des éléments nutritifs. Les projets ont notamment permis d’étudier des options pour le traitement des eaux de lavage associées au nettoyage et à la manipulation des pommes de terre dans les fermes, la création d’outils de traitement de l’azote pour réduire les pertes environnementales liées à la production de maïs et le perfectionnement de pratiques exemplaires de gestion pour l’irrigation des pépinières.

L’Ontario a également soutenu des projets de démonstration et de recherche appliquée menés par le secteur agroalimentaire. Ces projets mettent en valeur des technologies et solutions novatrices pour les activités de conservation de l’eau utilisée dans l’agriculture et d’économies d’eau.

Initiative de l’eau et du vin

L’Ontario abrite une industrie vinicole dynamique. En collaboration avec l’Ontario et avec plusieurs intervenants du secteur, le BLOOM Centre for Sustainability a mis au point une initiative concernant l’eau et le vin (Water & Wine Initiative). Cette initiative présente une plateforme en ligne accessible que les établissements vinicoles peuvent utiliser pour améliorer la gestion de l’eau dans leurs activités. En 2015, le BLOOM Centre a remporté le prix « Water’s Next National Award » décerné par l’organisme Water Canada. Le prix vient récompenser les réalisations et les idées de particuliers et d’entreprises qui travaillent avec succès pour changer la gestion de l’eau au Canada (p. ex. technologies novatrices, recherche de la qualité et solutions uniques aux défis représentés par l’eau). Le BLOOM Centre a mérité ce prix pour avoir bâti un « pont » entre des solutions novatrices et la demande du marché en matière de pratiques exemplaires de gestion de l’eau. C’est un autre exemple des bienfaits de la science pour les Grands Lacs et l’économie.

Profiter des poissons de l’Ontario

Grâce aux mesures prises collectivement au cours des trente dernières années pour assainir l’eau des Grands Lacs, les poissons qui les habitent sont de plus en plus sains et comestibles. Tous les deux ans, l’Ontario publie un Guide de consommation du poisson de l’Ontario. Celui-ci renferme des informations, à l’intention des pêcheurs et des consommateurs, sur les poissons de l’Ontario qu’on peut manger sans danger, et en quelles quantités (« avis en matière de consommation »). Auparavant, la province fondait ses avis sur des informations recueillies grâce à des enquêtes auprès des pêcheurs sportifs sur la quantité de poisson qu’ils mangeaient habituellement en un mois (normalement un maximum de huit repas). Les données ne tenaient pas compte des collectivités des Premières Nations, métisses et autres pour lesquelles les poissons pêchés pouvaient constituer un repas de base. Les gens qui pêchent à des fins traditionnelles ou cérémonielles ou de consommation personnelle, ou qui font du poisson une partie prépondérante de leur alimentation, ont tendance à manger du poisson plus souvent.

L’édition 2015-2016 du guide donne des conseils sur le choix des poissons pêchés dans les eaux ontariennes afin de minimiser l’exposition aux toxines. Il contient des informations sur plus de 2 300 emplacements dans la province, y compris 148 nouveaux sites. Le guide augmente à 32 le nombre maximal de repas pouvant être mangés sans danger (il était de huit) et contient un tableau facile à utiliser pour permettre aux pêcheurs de convertir leurs prises en repas standards présentés dans le guide.

L’Ontario n’est pas le seul endroit où l’on recommande des limites à la consommation de poisson. De telles limites ont été instaurées un peu partout en Amérique du Nord. Toutefois, le programme de l’Ontario est le plus important sur le continent nord-américain.

Le guide est téléchargeable, ou peut s’en procurer un exemplaire à certains bureaux du gouvernement ou dans de nombreux magasins.

Systèmes efficaces de recyclage de l’eau utilisée dans les serres

En règle générale, on utilise une solution diluée d’éléments nutritifs comme engrais pour les légumes et les fleurs de serre en Ontario. La solution excédentaire est captée, traitée et mélangée avec de l’eau et des éléments nutritifs, puis recyclée dans les cultures. Toutefois, les plantes absorbent les nutriments de façon sélective, ce qui produit une accumulation de certains ions (sodium, sulfate, carbonate) qui limitent leur croissance.

Avec l’appui du programme Promotion des innovations en technologies de l’eau, l’Ontario Greenhouse Alliance a réalisé une étude pour savoir s’il était possible de recycler cette solution. On a mis à l’essai trois technologies existantes pour éliminer les limiteurs de croissance :  désionisation capacitive, membrane de désionisation capacitive et séparation membranaire. Les trois systèmes ont réussi à éliminer la plupart des limiteurs, ce qui a permis d’augmenter la capacité de recycler la solution. Ils présentaient également l’avantage de réduire la quantité d’eaux usées s’écoulant des serres. De plus, l’étude a testé les méthodes de gestion des déchets produits par les technologies. Les recherches se poursuivent pour déterminer la faisabilité d’une technologie plus efficace dans les serres.

La province et l’Ontario Greenhouse Alliance ont investi un total de 500 000 $. Le projet présente des avantages aussi bien économiques qu’environnementaux, il aide les exploitants de serres à choisir les technologies les plus appropriées et il propose des utilisations novatrices pour les technologies existantes. L’utilisation de ces technologies pourrait réduire l’impact des serres dans la zone littorale des Grands Lacs. On pense que les résultats de ces travaux pourraient servir à d’autres secteurs confrontés à des flux de déchets pleins d’éléments nutritifs sur une petite ou moyenne échelle. Pour en savoir plus sur ce projet, consultez The Ontario Greenhouse Alliance.

Protection de la santé publique et de l’environnement des Grands Lacs grâce à une meilleure gestion des sols

Certains projets de construction comportent l’excavation de grandes quantités de sol. Il est essentiel de gérer la terre d’excavation pour protéger la santé publique et l’environnement. En 2014, le gouvernement de l’Ontario a publié son « Guide des meilleures pratiques en matière de gestion de la terre d’excavation ».

Ce guide décrit les attentes des organismes, propriétaires de sites, promoteurs et entrepreneurs de l’Ontario relativement à la gestion durable des sols et à la protection de l’environnement naturel.

L’Ontario vient de terminer son examen de la Charte des droits environnementaux concernant la nécessité d’adopter une politique relative à la gestion de la terre d’excavation. Au début de 2016, l’Ontario a publié un cadre proposé de politique sur la gestion de la terre d’excavation. Le cadre proposé aborde plusieurs problèmes importants concernant le sol, comme le besoin de mieux responsabiliser les propriétaires des sites sources; la délimitation claire des rôles et responsabilités de la province, des municipalités et des autorités de protection de la nature; un meilleur suivi de la terre d’excavation; une amélioration des normes et des directives techniques; et une meilleure planification intégrée pour encourager la réutilisation de la terre.

Préparer une stratégie de santé et de conservation des sols agricoles

L’Ontario est en train de préparer une stratégie de santé et de conservation des sols agricoles en collaboration avec un groupe de travail formé d’organismes agricoles, d’experts des sols et d’autres organismes ontariens intéressés à la santé et à la conservation des sols. Garantir à long terme la productivité des sols agricoles ontariens est un objectif que partagent la province, les agriculteurs ontariens et leurs organismes, l’industrie agroalimentaire et plusieurs autres intervenants.

Il existe plusieurs raisons de valoriser les sols agricoles ontariens et de s'assurer de les administrer avec une vision à long terme. L’évolution des pratiques agricoles, la perte de matières organiques des sols, le changement climatique et la qualité de l’eau font partie des problèmes importants qui nous forcent à adopter une nouvelle approche stratégique concernant les sols agricoles. La Stratégie de l’Ontario en matière de changement climatique reconnaît également le rôle primordial que la santé des sols peut jouer dans l’atténuation des effets du changement climatique et l’adaptation à ceux-ci. L’Ontario prévoit publier un document de discussion sur la santé des sols et tenir des consultations à ce sujet au printemps et à l’été de 2016.

Faire la promotion du tourisme et des loisirs

Amélioration des sentiers de l’Ontario

L’Ontario est sillonné par un magnifique réseau de sentiers terrestres et aquatiques dont profitent aussi bien la population que les visiteurs de la province. En 2015, le gouvernement a présenté la Loi de 2015 sur le soutien aux sentiers de l’Ontario (Projet de loi 100). Si elle est adoptée, la loi proposée aiderait les parties intéressées par les sentiers à aménager, exploiter et promouvoir des sentiers terrestres et aquatiques tout en améliorant l’expérience vécue par tous les utilisateurs de ces sentiers.

L’Ontario a élaboré un plan d’action sur les sentiers dans le cadre de sa Stratégie pour l’aménagement des pistes et des sentiers. Ce plan préconise des efforts de planification, de conception et de construction de sentiers dans le souci de la durabilité. En juin 2013, la province a annoncé des investissements dans un nouveau parc urbain et sentier riverain à la Place de l’Ontario, première étape de la revitalisation de celle-ci. Nous pensons convertir en espace vert jusqu’à 7,5 acres sur l’île à l’est de la Place de l’Ontario, avec un sentier riverain menant à certains des plus beaux panoramas du site. La revitalisation de la Place de l’Ontario est l’une des nombreuses mesures préconisées par le plan d’action sur les sentiers.

La Fiducie de régénération du secteur riverain est un organisme sans but lucratif qui travaille depuis plus de 15 ans afin de créer un sentier riverain le long des Grands Lacs canadiens et du fleuve Saint-Laurent. Sous l’impulsion de la Fiducie de régénération du secteur riverain, le Sentier riverain des Grands Lacs a été prolongé vers l’ouest, au-delà du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, pour inclure les rives du lac Érié. Du coup, 27 collectivités riveraines bénéficient d’un itinéraire balisé, la plupart du temps sur route. Ce sentier fait maintenant plus de 1 600 kilomètres le long des rives canadiennes des lacs Ontario, Érié et Sainte-Claire et des fleuves et rivières Niagara, Detroit et Saint-Laurent, reliant 76 collectivités au total.

En 2015, la Stratégie pour la promotion, la célébration et l’héritage des Jeux panaméricains et parapanaméricains a versé 600 000 $ à la Fiducie de régénération du secteur riverain pour dévier un segment important du sentier vers un endroit hors route et pour le diriger vers deux zones humides d’importance provinciale.

Améliorer les possibilités récréatives et touristiques des Grands Lacs

En collaboration avec des partenaires locaux et des associations du secteur, les 13 organismes touristiques régionaux de l’Ontario ont lancé de nombreux programmes qui offrent des possibilités pour la population comme pour les visiteurs de découvrir les Grands Lacs grâce à la navigation de plaisance, aux plages, à la marche, au cyclisme et à d’autres activités de sentier :

  • La région Great Waterway propose dix itinéraires cyclables qui guident les visiteurs le long du lac Ontario, du fleuve Saint-Laurent et du canal Rideau, avec une foule de possibilités pour la navigation de plaisance, les plages et la pêche à l’année dans la baie de Quinte.
  • BruceGreySimcoe, Explorer’s Edge et Tourism Northern Ontario proposent des plages, des vues panoramiques, des marinas et des balades en moto sur la route qui longe la baie Georgienne.
  • Southwest Ontario Tourism et Tourism Northern Ontario ont collaboré pour offrir des itinéraires de tourisme à moto sur les berges des lacs Érié et Supérieur.
  • Hamilton, Halton et Brant, ainsi que des partenaires régionaux, ont créé la route Hambur, une boucle de 50 kilomètres de pistes hors route et de voies pavées. Cet itinéraire englobe deux hôtels et des escales formidables, y compris des belvédères d’où l’on a une vue superbe sur le lac Ontario.

En 2014, l’Ontario a lancé la Politique d’accueil des manifestations sportives internationales qui donne aux organismes sans but lucratif, y compris aux municipalités, la possibilité de demander un financement pour accueillir des manifestations sportives sanctionnées. Sur les Grands Lacs, de tels événements pourraient inclure la voile, le triathlon, la natation en eau libre et, éventuellement, le ski et la planche nautiques.

Les programmes Powersports et Outdoor Adventure de la Société du Partenariat ontarien de marketing touristique favorisent le tourisme nautique par l’entremise de tactiques faisant appel aux réseaux numériques et sociaux et à la vidéo, comme le Reel Paddling Film Festival, Paddling.net et Canadian Power Boating, attirant l’intérêt des consommateurs vers le calendrier Ontariotravel.net.

Conserver le patrimoine culturel des Grands Lacs

Soutenir les ressources de patrimoine culturel des Grands Lacs

Les Grands Lacs sont une partie intégrante de l’identité de l’Ontario qui intéresse aussi bien les arts et la culture que le patrimoine. Les peuples autochtones ont vécu et voyagé le long de leurs berges pendant des milliers d’années, laissant derrière eux un riche patrimoine archéologique. L’Ontario délivre les permis des archéologues et tient un registre provincial des rapports documentant les recherches archéologiques. On peut retrouver dans les zones côtières des paysages culturels et patrimoniaux proposant d’importants points de vue ou panoramas. L’Ontario a collaboré avec divers ministères et les municipalités afin de préparer un outil d’aménagement permettant de protéger ces paysages et d’atténuer les effets du développement.

Grâce à la Subvention de fonctionnement aux musées communautaires, l’Ontario appuie un certain nombre d’institutions culturelles dont l’accent thématique porte sur les Grands Lacs, y compris le Marine Museum of the Great Lakes de Kingston, le Historical and Marine Museum de Port Colborne et le Marine and Rail Museum d’Owen Sound. De plus, en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario, la province et les organismes publics tels que la Commission des parcs du Saint-Laurent et la Commission des parcs du Niagara collaborent en vue d’identifier et de conserver les biens patrimoniaux provinciaux (c.-à-d. les propriétés ou intérêts de valeur culturelle et patrimoniale possédés ou occupés par la province ou par un organisme public désigné), y compris de nombreux biens situés dans les collectivités le long des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. Voici quelques exemples de biens patrimoniaux provinciaux qui ont été désignés : Upper Canada Village, Havre de la découverte et Burlington Bay Skyway.

L’Ontario encourage et appuie les possibilités d’utilisation durable des ressources culturelles et patrimoniales des Grands Lacs. Par exemple, le patrimoine sous-marin des Grands Lacs comprend une collection de plus de 4 700 épaves. Nous fournissons un soutien annuel à Save Ontario Shipwrecks (SOS), une organisation provinciale qui se soucie de la conservation patrimoine sous-marin. Les membres de SOS contribuent à la protection du patrimoine sous-marin, entre autres en offrant aux amateurs de plongée sous-marine et au grand public la possibilité d’en apprendre davantage sur la valeur de nos ressources patrimoniales sous-marines.

Priorités des mesures futures

S'appuyant sur les réalisations de l’Objectif 6, les futures mesures que nous adopterons pour continuer à soutenir les initiatives et innovations écologiquement durables comprendront ce qui suit :

  • Augmenter le leadership de l’Ontario dans le secteur des technologies de l’eau en soutenant le travail des organisations du secteur ontarien des technologies de l’eau et en poursuivant notre soutien au développement de technologies de l’eau novatrices.
  • Poursuivre notre partenariat avec les collectivités des Premières Nations afin d’augmenter les débouchés dans le secteur de l’eau.
  • Faire avancer les projets de recherche appliquée et de technologies novatrices afin de trouver des solutions en matière de conservation de l’eau et de gestion efficace de l’eau dans l’industrie agroalimentaire, comme le développement d’une plateforme en ligne pour aider les producteurs de gazon de l’Ontario à adopter des pratiques durables de gestion de l’eau.
  • Poursuivre notre travail sur les mesures décrites dans le nouveau plan d’action sur les sentiers, pour 2015-2016 et 2017-2018. Cela comprend la mise en œuvre de la Loi sur le soutien aux sentiers de l’Ontario afin de renforcer et de sécuriser des milliers de kilomètres de sentier; revitaliser la Place de l’Ontario de manière à créer un accès au rivage pour le public et relier le site au réseau de sentiers du rivage; et collaborer à diverses initiatives provinciales, nationales et internationales en matière de sentiers, notamment l’International Great Lakes Coastal Trail.
  • Tenir des consultations sur le cadre proposé de politique sur la gestion de la terre d’excavation et travailler en étroite collaboration avec ses partenaires pour mettre en œuvre des mesures.

Conclusion

Les Grands Lacs dépendent des Ontariens et des Ontariennes. Chacun de nous a un rôle à jouer dans la préservation de la santé de nos Grands Lacs et de leurs bassins hydrographiques.

Malgré les réalisations illustrées dans ce rapport, il reste encore beaucoup de travail à faire. Les Grands Lacs font face à de sérieux problèmes de santé écologique. Nous devons poursuivre les efforts entrepris pour conserver la grandeur des Grands Lacs. Chacun de nous peut prendre des mesures pour aider à réduire la pollution ou à conserver l’eau. Chaque collectivité peut en faire plus pour protéger une plage, des terres humides, un littoral ou un bassin hydrographique sur son territoire. En travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à la conservation des habitats naturels et des espèces indigènes, lutter contre le changement climatique et améliorer la compréhension des Grands Lacs.

Chacun de nous peut également nouer des liens intimes avec les Grands Lacs d’une manière personnelle : passer une journée sur leurs berges ou, tout simplement, prendre quelques instants pour apprécier la source de notre eau potable et de nos produits alimentaires locaux.

La Loi de 2015 sur la protection des Grands Lacs aménage de nouveaux outils pour aider à protéger et à restaurer les Grands Lacs.

Dans trois ans et tous les trois ans par la suite, nous préparerons des rapports sur les progrès réalisés. Notre prochain rapport d’étape inclura les informations supplémentaires qu’exige la nouvelle loi, y compris sur les programmes de surveillance de l’environnement des Grands Lacs et les résultats de ces programmes. Nous rendrons compte de la façon dont nous réalisons la mise en œuvre de la nouvelle loi, en utilisant une série de mesures de rendement pour suivre les progrès. Nous voulons également entamer une évaluation de la Stratégie ontarienne pour les Grands Lacs en décembre 2018, et tous les six ans par la suite.

Nous espérons que tous les Ontariens et Ontariennes seront fiers des réalisations que décrit ce premier rapport d’étape sur les Grands Lacs. Chaque jour, les gens dans les collectivités de l’Ontario ont la possibilité d’être des intendants et des dirigeants pour les Grands Lacs. Nous espérons que vous profiterez de ces possibilités pour collaborer avec nous et avec votre collectivité pour faire en sorte que les eaux de nos Grands Lacs demeurent potables et propices à la baignade et à la pêche, pour nous comme pour les générations futures.