Caribou des bois
Photo : Hidehiro Otake

Message du ministre

C’est avec une grande fierté que je vous présente ce Plan de protection du caribou des bois en Ontario, qui propose une stratégie scientifique durable, détaillée et optimale pour la reconstitution des populations du caribou des bois en Ontario. Ce plan puise son fondement dans les résultats obtenus dans la province en matière de protection des espèces et dans notre engagement à considérer la viabilité comme une priorité dans l’ensemble de notre planification.

J’aimerais souligner l’apport de l’Équipe de rétablissement du caribou des bois en Ontario et du Groupe d’étude scientifique du caribou des bois, qui ont fourni des conseils précieux et un soutien pour la conception de ce plan. Plusieurs personnes du grand public ont également participé à nos consultations publiques. Je remercie tout un chacun pour leur temps et leurs commentaires, qui ont été bien sûr pris en considération.

Par la concrétisation de ce plan, nous entamerons un certain nombre de mesures qui impliqueront les Autochtones, les membres de la communauté scientifique, les industries des ressources, les autres intervenants, le grand public et les membres du personnel du ministère.

Une population de caribous en bonne santé représente un bon indicateur d’une forêt boréale saine. L’Ontario continuera d’être un chef de file en ce qui concerne le rétablissement et la protection du caribou en Amérique du Nord. J’espère ardemment que nous pourrons toujours compter sur votre implication continue et sur votre soutien alors que nous progressons.

Hon. Donna Cansfield
Ministère des Richesses naturelles

Introduction

Le caribou des bois vit naturellement dans les forêts du Nord ontarien. Il représente un indicateur important de l'état de santé de l’écosystème de la forêt boréale, duquel il dépend. Étant un des nombreux territoires qui gèrent la forêt boréale septentrionale, l’Ontario a un rôle important dans la protection du caribou des bois.

Le but du Plan de protection du caribou des bois de l'Ontario (Plan de protection du caribou pour ce document) est de :

  • d'établir les grands principes directeurs relativement à la protection de l'espèce et à la reconstitution de ses populations;
  • de résumer les mesures que le gouvernement de l’Ontario entend prendre relativement aux recommandations présentées dans la Stratégie de rétablissement du caribou des bois et de décrire les priorités du gouvernement à cet égard (la déclaration du gouvernement) footnote 1 ;
  • de mettre en relief les initiatives pour soutenir le rétablissement du caribou des bois.

Principes directeurs

Le Plan de protection du caribou des bois repose sur les principes suivants :

  • Garantir une gestion adaptative qui combine science et utilisation de nouvelles données afin d’améliorer constamment la gestion de l'espèce au fil des ans.
  • Garantir une gestion axée sur l'écosystème, qui tient compte de tous les facteurs naturels qui touchent et maintiennent le caribou.
  • Avoir une forêt boréale en bonne santé capable de faire vivre des populations viables de caribous des bois.
  • Adopter le principe de la précaution, ce qui signifie que des données lacunaires ne doivent pas servir de prétexte pour retarder l’application des mesures visant à protéger le caribou.
  • Chercher à assurer la permanence des endroits où le caribou est présent au sein de son aire de répartition provinciale, y compris la prise en compte des effets cumulatifs sur ces endroits.
  • Tenir compte de l'état de santé et de l'habitat des populations de caribous lorsque des décisions relatives à l'exploitation des ressources sont prises.
  • Adopter une méthode scientifique qui tient compte du savoir actuel et de ses limites.
  • S'engager à intégrer dans les décisions le Savoir traditionnel autochtone lorsqu'on sait qu'il existe.
  • Tenir compte des préoccupations sociales, économiques et environnementales pour assurer la survie à long terme du caribou

Vision de la protection du caribou des bois en Ontario

Garantir des populations viables de caribou dans une forêt boréale en bonne santé

Objectif de protection du caribou des bois en Ontario

Maintenir, où elles existent déjà, des populations locales du caribou des bois sylvicole qui sont liées génétiquement; améliorer la sûreté des populations locales isolées ainsi que les liens qui existent entre elles et faciliter le retour du caribou à des endroits stratégiques, près des endroits où il existe déjà.

Portée et échelle du plan

Le Plan de protection du caribou des bois définit les orientations liées à la gestion et au rétablissement du caribou des bois sylvicole. Il s’appliquera aux aires de répartition continues et discontinues montrées en vert dans la figure 1. Le caribou des bois sylvicole est classé parmi les espèces menacées en Ontario selon la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Cette carte du Nord de l'Ontario démontre le territoire visé par le Plan de protection du caribou, incluant les aires de répartition continues et discontinues.

Figure 1. Territoire visé par le Plan de protection du caribou en vert. Notez qu’il existe une certaine incertitude en ce qui concerne la précision de la ligne délimitant l'aire de répartition de l'écotype sylvicole et celle de l'écotype toundrique. La ligne de démarcation telle que présentée est établie à partir de la limite sud des unités de gestion de la faune 1A et 1B et se rapproche grandement de la limite écologique.

Les collectivités autochtones et le caribou des bois

Le gouvernement de l’Ontario s’engage en faveur de la participation et de l’implication des Autochtones dans le rétablissement du caribou des bois. Les collectivités autochtones continueront de jouer un rôle particulier dans la protection et le rétablissement du caribou des bois étant donné leur lien étroit avec le territoire, du savoir qu'elles ont du caribou et d'autres animaux, et de leurs interactions avec ceux-ci. La collaboration avec les Autochtones permettra de mettre en œuvre le Plan de protection du caribou des bois avec le maximum d'efficacité. Mais encore, la participation et l'implication de ces derniers amélioreront les perspectives de réussite relativement à la protection et au rétablissement du caribou des bois.

Depuis des millénaires, le caribou des bois a représenté le membre principal de la famille des cervidés dans une grande partie du Nord ontarien. Pour de nombreux Autochtones, son importance sur les plans culturel, spirituel et social remonte à très loin. Le gouvernement de l’Ontario est résolu à créer des occasions pour que le Savoir traditionnel autochtone soit rattaché aux décisions qui gouverneront le rétablissement du caribou. Le gouvernement est en outre déterminé à remplir toutes les obligations constitutionnelles qui pourraient exister relativement aux droits autochtones et aux droits issus de traités.

Un peu d’histoire

Le caribou des bois vit dans la forêt boréale et dans la taïga (forêt sempervirente subarctique) dans le Nord du Canada. Il est présent dans une bonne partie du Nord ontarien, et il en existe des populations isolées qui vivent aussi loin au sud que le lac Supérieur. Il était autrefois réparti dans presque tout le Nord ontarien, au nord des lacs Huron et Supérieur, en Ontario. Les établissements européens et l'accroissement de la présence humaine dans son territoire ont modifié son habitat. Ces changements ont eu des effets négatifs de longue durée sur le caribou (fragmentation des paysages, modification des forêts et création des conditions écologiques favorisant d’autres animaux sauvages au détriment du caribou). L'aire de répartition historique du caribou en Ontario a rétréci de 40 à 50% depuis la fin des années 1800.

Tous les caribous en Ontario sont classés dans le groupe du caribou des bois. On reconnaît toutefois deux écotypes de l'espèce, c'est-à-dire deux populations adaptées génétiquement à un habitat en particulier : l'écotype sylvicole, qui vit toute l’année dans la forêt boréale, migre annuellement à une distance maximale de 100 km et est classé parmi les espèces menacées. L'écotype toundrique, plus septentrional, n’est actuellement pas considéré comme en péril. Il se déplace en grandes hardes, passe l’hiver dans la forêt boréale et migre au sein d'un plus vaste territoire que celui du caribou sylvicole, vers la toundra des basses terres de la baie d’Hudson, pour la mise bas du printemps et de l'été. Dans le Plan de protection du caribou des bois, les termes caribou des bois et caribou se rapportent tous les deux à l'écotype sylvicole.

Écologie du caribou

L’habitat du caribou dans la forêt boréale est en constante évolution. Une grande partie de la forêt est naturellement propice au caribou à un moment ou à un autre, mais le caribou a besoin de tout son territoire au fur et à mesure que son habitat change et se renouvelle. Son habitat consiste en une configuration mouvante de grands peuplements forestiers d'âge mûr, composés d'essences telles que l’épinette noire et le pin gris. Les perturbations causées par incendies, vents violents et insectes peuvent vite modifier la quantité et la répartition des habitats (figure 2). Notons aussi que l'habitat du caribou varie énormément en Ontario en raison des différences en fait de cycles du feu, de végétation, de sols et de climat. Les variations sont observées des forêts d'altitude dans le Nord-Ouest jusqu'aux forêts des basses terres dans le Nord-Est, où les incendies sont bien moins fréquents.

Image de la configuration naturelle de grandes parcelles d'habitat en
forêt créées par les incendies de forêt
Figure 2. Exemple de la configuration naturelle de grandes parcelles d'habitat en forêt créées par les incendies de forêt typiques de la forêt boréale d'altitude dans le Nord-Ouest de l'Ontario. Les incendies de forêt brûlent et renouvellent la forêt boréale au sein de très grands peuplements de même âge, ce qui crée pour le caribou un habitat dynamique, en constante évolution. Le caribou évite les jeunes peuplements (en vert pâle), préférant les peuplements d'âge mûr composés uniquement de conifères (en vert foncé).

Les besoins du caribou en fait d'habitat doivent être pris en considération tant à l'échelle de tout le territoire de l'espèce qu'à celle des endroits locaux très spécifiques, tels que ceux où l'espèce se nourrit en hiver (figure 3). Le territoire annuel du caribou est très vaste (d’environ 200 à 4000 km2). Par comparaison, celui de l’orignal fait moins de 40 km2, et celui du cerf de Virginie est plus petit encore.

Les membres de la famille des cervidés diffèrent considérablement quant à leur capacité à résister à diverses épreuves et contraintes et à s'en remettre. Le caribou des bois est le moins résistant des cervidés nord-américains, et il réagit mal aux perturbations dues à la présence humaine. Parmi les cervidés, le caribou est l'espèce qui prend le plus de temps à se repeupler, car il atteint plus tardivement l'âge de reproduction, n’a qu’un petit par année et est très vulnérable aux prédateurs.

Le caribou des bois sylvicole se déplace généralement en petits groupes pendant l’hiver et est plus solitaire en d’autres périodes de l’année. Pour lui, l’habitat ne se limite pas aux arbres et aux lichens; il représente aussi un refuge pour échapper aux prédateurs comme le loup gris et l’ours noir. Les biologistes croient que les caribous choisissent des forêts principalement composées de conifères matures et plus âgés afin de réduire au minimum ses contacts avec les prédateurs. Pour ce faire, ils se dispersent en petits groupes à travers son territoire et choisissent un habitat où il se sent en sécurité). Celui-ci consiste typiquement en de vastes peuplements de conifères matures et plus âgés ou en des tourbières caractérisées par une faible biodiversité. Ces zones abritent un faible nom de prédateurs, car l’orignal et le cerf de Virginie y trouvent très peu de nourriture. Le lichen terricole est le principal aliment hivernal pour le caribou en Ontario.

L’orignal et le cerf de Virginie grandissent dans des forêts plus jeunes qui ont connu un incendie ou un abattage. Lorsque le nombre d’orignaux et de cerfs de Virginie augmente, le nombre de prédateurs et de parasites augmente proportionnellement. Cette situation entraîne le déclin ou la disparition des caribous des bois.

Un bon plan de protection et de rétablissement du caribou des bois repose sur le maintien d’un territoire propice à l'espèce. L'aire de répartition provinciale du caribou peut être divisée en un certain nombre de plus petites zones, où la présence du caribou a été constatée (« domaines vitaux du caribou »). Cela facilite la gestion de l'espèce et représente mieux l’écologie locale, les déplacements du caribou et l’utilisation de son habitat. Les domaines vitaux du caribou se chevauchent généralement; c'est ce qui crée une aire de répartition continue de l'espèce dans presque toute la forêt boréale septentrionale.

Photo du territoire (refuge), du dégre moyen (zone de reprotection) et de l'endroit local (lichen)
Figure 3. Illustration de trois paliers de la sélection d’un habitat. La répartition du caribou au sein de son territoire est déterminée au degré supérieur par le besoin d’éviter les prédateurs (l'habitat refuge). Au palier inférieur, elle est déterminée par la présence de nourriture (par exemple, le lichen). Les zones très utilisées telles que l'habitat propice à la reproduction se trouvent au milieu de ces deux paliers.

Gestion et aménagement de l’habitat

Pour bien gérer l'habitat du caribou, il est impératif de tenir compte des effets que les activités liées à la gestion des ressources peuvent avoir sur l'habitat, et de déployer des stratégies pour atténuer ces effets. Les décisions relatives à la gestion doivent prendre en considération la nature dynamique du territoire du caribou, qui évolue naturellement au fil des ans et au sein d'une vaste superficie (figure 2). Parce que les conditions écologiques varient considérablement d'un bout à l'autre de l’Ontario septentrional, la gestion de l'habitat doit être abordée différemment dans le Nord-Ouest et dans le Nord-Est. Il est tenu compte des besoins du caribou en fait d'habitat dans de nombreux plans d'aménagement forestier depuis le début des années 1990. Malgré ce progrès, il y a encore beaucoup à apprendre sur la manière dont l'espèce réagit aux effets de l'exploitation forestière sur son habitat.

La forêt boréale est un écosystème dépendant du feu. Bien que le caribou des bois se soit adapté à ce type de territoire renouvelé et maintenu par le feu, il a aussi besoin de vastes peuplements de conifères d'âge mûr. Que ces peuplements soient touchés par des incendies, des infestations par des insectes, des vents violents, des travaux d'exploitation forestière ou d'autres perturbations, il est essentiel qu'ils puissent se renouveler à un état propice au caribou. Une bonne sylviculture dans les zones forestières est nécessaire pour protéger le caribou et lui fournir un habitat futur. Il est particulièrement important de réussir la régénération des grands peuplements de pins gris et d'épinettes noires, qui constituent la configuration naturelle de l'habitat du caribou. Le degré auquel la sylviculture peut reproduire le genre d'habitat résultant d'un incendie de forêt suscite toutefois des incertitudes.

Les méthodes d’aménagement forestier sont actualisées et perfectionnées à mesure que croissent nos connaissances de la forêt boréale. Néanmoins, il demeure un certain nombre de lacunes et d’incertitudes. Les techniques d'aménagement forestier ont fait de bons progrès pour reproduire la configuration et la composition des forêts issues d'une perturbation par le feu, mais elles ne réussissent pas à imiter pleinement tous les aspects d'un incendie de forêt. L'exploitation forestière étant relativement récente dans l'aire de répartition actuelle, il y a peu d'endroits exploités ayant été réoccupés par le caribou qui peuvent être bien documentés, car cela peut prendre de 40 à 60 ans après le déboisement. Les études se poursuivent pour accroître l'efficacité du renouvellement des habitats après des coupes, afin de reproduire plus fidèlement la régénération naturelle.

Les conséquences de l’aménagement forestier se font sentir souvent des décennies plus tard, et même plus loin dans le temps. Il est donc important de prévoir une marge de protection contre l'incertitude, pour ne pas perdre involontairement des possibilités qui pourraient influer sur les décisions. Par exemple, il n’a pas encore été totalement démontré que le caribou pourra occuper à nouveau, avec succès, des zones touchées par l'exploitation forestière. Et des incertitudes persistent quant aux effets des changements environnementaux comme les incendies de forêt et les changements climatiques. Les mesures d’aménagement doivent aujourd’hui mettre continuellement l’accent sur les avantages à long terme pour le caribou, malgré l’existence de doutes. Les modifications apportées aux méthodes d’aménagement forestier dans le nord-ouest de l’Ontario depuis le début des années 1990 semblent réussir jusqu’à maintenant à retenir le caribou et à conserver son habitat situé près de la limite sud de l’aire de répartition. Cette régression du territoire n’est pas démontrée étant donné le suivi difficile de la population, mais est soupçonnée à la suite des observations effectuées. Quoique la preuve ne puisse mener à une conclusion, le bien-être du caribou à court terme et les possibilités d’aménagement futur sont probablement meilleurs grâce au détournement de vastes peuplements forestiers d’âge mûr à la limite sud de l’aire de répartition.

On peut aussi assurer le maintien et le renouvellement de l'habitat du caribou en gérant les incendies de forêt et l'utilisation du feu. La décision de combattre un incendie ou de le laisser brûler peut être importante pour le renouvellement de l'habitat. Entre autres, le brûlage dirigé est un bon outil pour renouveler les peuplements forestiers sur une petite échelle, en particulier après une coupe ou dans des forêts dégradées. Il y a beaucoup de données chronologiques sur les caractéristiques du feu, mais il y a aussi beaucoup de variations relativement à la gravité et aux effets des incendies à long terme. Les modifications de l'habitat peuvent survenir de façon soudaine, ce qui est souvent le cas, notamment en cas de graves incendies de forêt. L’importance de telles perturbations est susceptible de décupler dans les prochaines décennies, dans cette ère caractérisée par les changements climatiques. Les pratiques de gestion doivent donc être prudentes et réceptives. Bref, il faut reconnaître qu'un incendie catastrophique peut toujours se répercuter sur la qualité et la disponibilité de l'habitat actuel et futur du caribou. Du point de vue des aires de répartitions individuelles, la zone totale perturbée correspond à la zone brûlée par le feu, affectée par la coupe ou tout autre type d'exploitation forestière.

Pour incorporer la protection et le rétablissement du caribou dans les décisions sur l’aménagement du territoire, il est impératif de tenir compte de tout le territoire de l'espèce et de bien connaître le point à partir duquel la perturbation anthropique commence à avoir un effet appréciable sur le caribou (seuil de perturbation anthropique).

La majorité des caribous des bois en Ontario sont répartis au nord des zones où sont réalisés des travaux d’exploitation forestière commerciale à grande échelle. Cela ouvre la possibilité d’intégrer la protection du caribou dans les orientations et les décisions relatives à l'aménagement du Grand Nord. Notons en outre que les zones protégées jouent un rôle important dans la création et le maintien de l’habitat du caribou.

Protection du caribou par une gestion adaptative – mesures à mettre en place pour la protection et le rétablissement

Le Plan de protection du caribou des bois vise à maintenir, où elles existent déjà, des populations locales du caribou des bois qui sont liées génétiquement et qui sont viables, à renforcer la sécurité des populations locales isolées et les liens entre celles-ci, à faciliter le retour du caribou dans des régions stratégiques près des endroits où il existe actuellement. Pour ce faire, le gouvernement de l’Ontario prévoit déployer des stratégies et des mesures intégrées de rétablissement intégrées dans un cadre de gestion adaptative.

Une gestion adaptative représente le meilleur moyen d’assurer la pérennité et la protection du caribou. C’est un processus bidirectionnel : la science et les connaissances nous informent sur les meilleures méthodes de gestion, et la mise en application de ces méthodes devient l’objet d’une étude scientifique. Elle se caractérise par un cycle continu de recherche, de mise en application, de nouvelles recherches et de mises en application révisées. À mesure que progressent nos connaissances, les incertitudes deviennent moins nombreuses et les possibilités de protéger le caribou et utiliser les ressources durables s’améliorent. La gestion et la science vont de pair. Les stratégies clés décrites dans le Plan de protection du caribou des bois, liées et intégrées grâce au cycle de la gestion adaptative, sont illustrées dans la figure 4.

Les mesures que le gouvernement de l’Ontario prévoit mettre en place pour la protection et le rétablissement du caribou des bois sylvicole sont présentées ci-dessous. Elles sont essentielles pour l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l'espèce.

Les mesures mise en place pour rétablir les population du caribou et leur habitat sont surveillées. Les resultats des surveillances sont ensuite utilisés pour évaluer et comparer les prédictions. Le plan de protection du caribou est revisé en fonctions de resultats obtenus. Le Comité technique provinciale de protection du caribou des bois, les collectivités autochtones, le public et autres interessés participent a toutes les phases du cycle.

Figure 4. Application du cycle de la gestion adaptative au Plan de protection du caribou des bois.

1 Enrichir le savoir scientifique sur le caribou

  • 1.1 Le gouvernement de l’Ontario amorce actuellement un programme de recherche sur le caribou qui est axé sur la collaboration à l’échelle provinciale afin d’améliorer la compréhension de la réaction des populations du caribou aux perturbations anthropiques, aux perturbations naturelles et aux autres facteurs tels que la prédation, la qualité et la quantité de l’habitat. Les études soutiendront également les activités liées à la gestion des espèces, fourniront des points de référence relativement à l’occupation du territoire, à la viabilité des populations, à la dynamique des populations et à la qualité et à la quantité de l’habitat et informeront sur les milieux propices à un habitat et les modèles de viabilité des populations
  • 1.2 La réoccupation, par le caribou, des zones qui avaient été déboisées par l’exploitation forestière sera étudiée dans le cadre du programme de recherche général sur le caribou au moyen de plusieurs travaux, comprenant :
    • un examen général de la réoccupation nouvelle, par le caribou, des habitats qui avaient été déboisés par l’exploitation forestière, l’accent étant mis sur le nouveau savoir scientifique, les leçons acquises et les modifications recommandées pour l’aménagement;
    • une recherche sur les efforts de sylviculture pour renouveler les futurs habitats du caribou, y compris l’utilisation des herbicides et les techniques sylvicoles pour renouveler le lichen terricole après une coupe;
    • des études de cas connus de zones où l’on sait que le caribou est revenu s’installer après qu’elles aient été déboisées par l’exploitation forestière
  • 1.3 Une étude sur l’établissement et l’utilisation de seuils de perturbation anthropique et une évaluation des effets cumulatifs seront au rang des priorités pour soutenir les décisions relatives à l’aménagement du territoire
  • 1.4 Le gouvernement de l’Ontario améliorera les activités de surveillance actuelles afin d’établir un programme provincial de surveillance normalisé du caribou grâce auquel seront recueillies des données de base sur les populations, l’aire de répartition, la limite sud de l’aire de répartition continue et l’état de santé des populations (par exemple, les taux de mortalité et de natalité) du caribou des bois partout en Ontario. Cela nécessitera l’élaboration de normes et de protocoles pour les enquêtes sur le caribou.
  • 1.5 Le gouvernement de l’Ontario entamera un programme de suivi continu du territoire occupé par le caribou à l’échelle locale pour soutenir la gestion de ce territoire. On prévoit qu’une ou deux zones du territoire seront surveillées chaque année.
  • 1.6 Pour soutenir le rétablissement du caribou, le gouvernement de l’Ontario créera et entretiendra une base provinciale de données sur les caribous qui emmagasinera, gérera et comprendra un répertoire des caribous et les données de suivi provenant de toutes les sources passées, présentes et futures (dans le Natural Resource Values Information System – NRVIS).
  • 1.7 Le gouvernement de l’Ontario formera un Comité technique sur le caribou des bois pour la mise en application du Plan de protection du caribou des bois. Ce dernier fournira des conseils aux intervenants de l’ensemble de la province qui travaillent à l'établissement du programme de rétablissement du caribou des bois. Les membres possiblement en place posséderont une expertise technique ou professionnelle dans des domaines tels que l’écologie du caribou, l’écologie forestière, la biologie de conservation, la gestion forestière et le Savoir traditionnel autochtone.

2. Adopter une méthode axée sur la gestion de l’ensemble du territoire

  • 2.1 Le gouvernement de l’Ontario adoptera une méthode de gestion du territoire axée sur l'ensemble du territoire du caribou des bois, territoire qui représentera la base de l'identification des habitats du caribou et de l’évaluation de ses conditions, de l’évaluation de l'évolution des populations, ainsi que de l’évaluation et du traitement des effets cumulatifs. Cette méthode sera l’outil principal employé pour définir les contextes écologique et spatial des décisions (aménagement et gestion) prises dans le cadre d'une gestion adaptative. Les méthodes de gestion seront perfectionnées et adaptées à mesure que de nouvelles données seront rendues disponibles. Les décisions en matière d’aménagement tiendront compte de tous les facteurs influençant le bien-être du caribou au sein de son territoire, y compris les effets directs et indirects des activités humaines. Le ministère des Richesses naturelles créera une politique qui guidera ces activités.
  • 2.2 Le gouvernement de l’Ontario identifiera les domaines vitaux du caribou dans l’aire de répartition provinciale de l’espèce. Les premiers domaines vitaux dans le secteur sud de l’aire de répartition provinciale du caribou (à l’intérieur des régions et immédiatement contiguës à ces régions désignées pour la gestion forestière) ont été identifiés pour le Plan de protection du caribou des bois (Figure 5), à partir des critères suivants (en ordre de priorité) :
    1. Données d’enquête sur les animaux – déplacements, répartition et preuves de géographie commune;
    2. Fonctions de l’habitat et réactions comportementales;
    3. Facteurs de risque prédominants.

Les limites seront affinées selon une approche fondée sur les critères à mesure que de nouvelles informations scientifiques et de gestion et le Savoir traditionnel autochtone sont disponibles, et ce, dans le cadre du processus de gestion adaptative. Les premiers efforts vont consister à élaborer des critères et des guides, et à mieux définir les limites des domaines vitaux du caribou dans les zones où l'aménagement forestier est autorisé et dans les zones voisines. Les domaines vitaux situés plus au nord seront relevés avant 2012, à mesure qu’il y aura de nouvelles données.

  • 2.3 Le gouvernement de l'Ontario tient à gérer les domaines vitaux du caribou. Il établira à cette fin des objectifs axés sur les populations locales de l’espèce (c.-à-d. des moyens de déterminer l’état de santé des populations locales). L’atteinte des objectifs nécessitera des décisions tenant compte des seuils de perturbation anthropique et naturelle connus et qui permettront de ne pas les dépasser.
  • 2.4 Le gouvernement de l'Ontario évaluera d'abord les domaines vitaux proposés de façon préliminaire (Figure 5) au cours des premières six mois de la mise en œuvre du plan de protection du caribou des bois. Ces évaluations orienteront la gestion des ressources et la planification de l'aménagement du territoire. Elles se fonderont sur la méthodologie utilisée dans le processus fédéral de révision scientifique des habitats vitaux, personnalisée pour les besoins spécifiques de l'Ontario. footnote 2
  • 2.5 Le Savoir traditionnel autochtone sera mis à contribution là où il peut aider à délimiter les domaines vitaux du caribou.
  • 2.6 Le gouvernement de l'Ontario collaborera avec d'autres provinces et organisations (le Manitoba, le Québec, Parcs Canada et Environnement Canada) de manière à gérer efficacement et à coordonner la protection des populations de caribous et les domaines vitaux qui chevauchent des limites des compétences
  • 2.7 Le gouvernement de l'Ontario élaborera une stratégie pour la gestion des aires de répartition discontinues qui visera l'amélioration de la connectivité entre l’aire de répartition continue au nord et les populations à la limite sud du lac Supérieur. Ce lien assurera la pérennité de cette population. La gestion de l’aire de répartition discontinue, plutôt que de mettre l'accent sur l'habitat du caribou et soutenir les populations viables, se fera en mettant l’accent sur les territoires spécifiques que peuvent occuper temporairement les caribous ou qui permettent les déplacements entre l’aire de répartition continue et le lac Supérieur.

Cette carte du Nord de l'Ontario démontre les délimitation préliminaire des domaines vitaux du caribou.

Figure 5. Délimitation préliminaire des domaines vitaux du caribou le long de la limite sud de l’aire de répartition provinciale de l’espèce

3 Améliorer l’aménagement

  • 3.1 La présence de populations et de l’habitat du caribou est un facteur important dont il faudra tenir compte lorsque seront prises les décisions relatives à l’établissement de terres protégées dans la zone d’aménagement du Grand Nord et à l’aménagement du reste du territoire septentrional. Le gouvernement de l’Ontario tient à protéger au moins 225 000 km2 de la région boréale du Grand Nord (cette région la plus septentrionale représente 43% de la masse continentale de l’Ontario). En outre, la protection des caractéristiques et fonctions écologiques, dont les populations et l’habitat du caribou, sera intégrée dans les outils décisionnels et d’aménagement créés pour la Stratégie d’aménagement du Grand Nord. Avec le temps, des plans d’aménagement locaux seront rédigés en collaboration avec les Premières nations locales afin de définir les utilisations des sols dans le Grand Nord, dont les zones protégées.
  • 3.2 La planification de l’utilisation des sols et de la gestion des ressources sera perfectionnée afin d’y rattacher les préoccupations relatives au caribou :
     
    • 3.2.1 Le site Atlas et politiques d'aménagement des terres de la Couronne sera révisé pour les endroits où la présence du caribou a été constatée, afin de souligner la nécessité de tenir compte des préoccupations relatives à l'espèce. Les politiques seront assorties de l'engagement de tenir compte des aspects de l'habitat du caribou dans toutes les décisions se rapportant à l'aménagement du territoire. Les politiques d'aménagement qui ont trait à ces endroits seront actualisées pour y incorporer les nouvelles orientations stratégiques pour le caribou.
    • 3.2.2 Le gouvernement de l'Ontario va réexaminer les zones de gestion valorisées du poisson et de la faune qui ont été répertoriées dans l'aire de répartition actuelle du caribou, pour voir si elles réussissent à protéger le caribou et s'il y aurait lieu d'en établir d'autres pour le caribou.
  • 3.3 Les parcs, les zones protégées et les terres protégées sont des éléments importants d'une méthode visant à protéger le caribou en tenant compte de l'ensemble de son territoire. Une telle méthode tient compte des éléments suivants :
    • La valeur du caribou dans les processus existants pour la création de nouvelles zones protégées à l'intérieur des zones désignées pour l'aménagement forestier;
    • Les objectifs à atteindre en fait d'habitat du caribou et les stratégies pour y parvenir seront intégrés au-delà des frontières qui séparent les zones protégées prévues des zones utilisées pour l'aménagement forestier et toute autre activité d'exploitation;
    • La protection et le rétablissement du caribou feront partie de la planification de la gestion des zones protégées à l'intérieur de l'aire de répartition actuelle du caribou.
  • 3.4 Il est prévu qu'un règlement visant à définir et à protéger l'habitat du caribou sera adopté dans le cadre de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, et qu'il prévoira un habitat d'une superficie et d'une configuration propres à favoriser des populations viables. Dans le but de faire progresser la protection et le rétablissement du caribou, la méthode de protection de l'habitat axée sur l'ensemble du territoire de l'espèce sera employée dans le cadre du règlement et des politiques et outils législatifs de portée plus générale.
  • 3.5 Le gouvernement de l'Ontario veillera à garantir et à renouveler l'habitat du caribou dans le cadre des plans d'aménagement forestier. Il le fera en exigeant l'élaboration de mesures liées à l'habitat du caribou dans chaque plan d'aménagement forestier. Ces dernières seront conçues dans le cadre de tous les plans d'aménagement forestier touchant l’aire de répartition continue du caribou et intégrées à tous ces plans.
  • 3.6 Le processus décisionnel sera intégré grâce à d’autres processus qui permettent l’atteinte des exigences pour l’habitat du caribou. Ces exigences seront satisfaites par des mesures de gestion forestière et des autres ressources et cadreront avec la méthode de gestion des domaines vitaux.
     
    • 3.6.1 Dans le cadre de l’évaluation de l’ensemble des effets cumulatifs de toutes les activités de gestion des ressources sur le caribou, le gouvernement de l’Ontario concevra une police d’assurance pour diriger la prise de décisions dans le domaine de la gestion forestière. Cette police liera l’accès aux parcelles de forêt pour l’exploitation forestière et la qualité et la disponibilité actuelles des habitats, les futurs habitats et l’état des populations (figure 6). Cette méthode assurera qu’il existera toujours suffisamment d’habitats pour le caribou des bois, peu importe les variations naturelles, dans les secteurs où de l’exploitation forestière est réalisée.
    • 3.6.2 La méthode de gestion des domaines encadrera le processus décisionnel pour la protection du caribou relativement aux questions de l’utilisation et de la gestion des ressources à grande échelle au moyen de l’évaluation des effets cumulatifs (figure 7). Cette évaluation sera réalisée à la fois pour les populations et dans une zone d’évaluation située au centre de la perturbation proposée. La figure 7 illustre la manière dont la méthode des effets cumulatifs est mise en œuvre par la planification de la gestion. Ce cadre de travail comprendra plusieurs des composantes clés du Plan de protection du caribou des bois et les évaluations des domaines vitaux (état de santé des populations et facteurs qui contribuent aux tendances négatives répertoriées dans ces populations) nécessaires pour les décisions relatives à la gestion des ressources, y compris la police d’assurance pour le caribou. L’état de l’habitat et des populations du caribou déterminera des décisions à prendre relativement aux propositions pour la gestion des ressources, les mesures d’atténuation possibles et les mesures de rétablissement nécessaires. Si un examen des domaines vitaux mentionne le besoin de mises de côté supplémentaires à long terme, cette option ainsi que les possibilités qu’elle amène seront prises en compte dans le domaine vital perturbé pour compenser les effets associés de l’approvisionnement en bois dans les domaines vitaux voisins qui sont en meilleure santé que les évaluations des domaines vitaux ont présenté comme appropriés pour la coupe.
    • 3.6.3 Une politique sera rédigée afin de guider la compréhension et la mise en application des stratégies 3.6.1 et 3.6.2. Le gouvernement de l’Ontario tiendra compte de ces dernières lors de l’élaboration de la politique qui s’y rattache.
      • Un cycle régulier de surveillance de la population et d’évaluation des effets cumulatifs sera établi pour chaque population. Ce cycle différera de celui qui caractérise les plans d’aménagement forestier;
      • Les populations pouvant chevaucher plusieurs unités de gestion forestière, les critères sylvicoles et pour l’habitat de la police d’assurance pour le caribou seront appliqués au moyen du processus d’aménagement forestier à partir des données sur l’unité révisée
      • Les critères d’évaluation de l’état de santé des populations de caribous énoncés dans la police d’assurance seront établis à partir des meilleures données disponibles au moment du renouvellement ou de la modification du plan d’aménagement forestier. Ces critères tiendront également compte des facteurs autres qui pourraient affecter l’état de santé des populations.
      • La politique de soutien de la mise en œuvre de la stratégie 3.6.1 nécessitera des entretiens réguliers entre le Ministère et les intervenants de l’industrie forestière sur l’état du renouvellement de l’habitat du caribou, l’identification de normes scientifiques claires et justes relatives au rendement, la réduction au minimum des lourdeurs administratives et l’établissement des exigences et des besoins de l’industrie en matière d’investissement.
  • 3.7 Le gouvernement de l'Ontario rédigera une politique pour le caribou et créera des outils de planification, pour examiner, une à une ou collectivement, les répercussions de diverses propositions d'exploitation des ressources, et aider à déterminer les effets potentiels des propositions sur la santé et la continuité des populations du caribou.
     
    • 3.7.1 Jusqu'à ce qu'une orientation stratégique ait été adoptée, les propositions se rapportant à de grands travaux d'aménagement ou d'exploitation des ressources dans l'aire de répartition du caribou seront examinées au moyen d'un processus de sélection (filtrage sélectif). Un outil de sélection sera mis au point pour examiner tous les grands travaux d'exploitation proposés au sein de l'aire de répartition provinciale du caribou. On examinera les effets que les activités proposées pourraient avoir sur le caribou et on relèvera les moyens possibles de les atténuer
    • 3.7.2 L'examen des effets cumulatifs sera d'une importance centrale pour déterminer l'état des domaines vitaux du caribou, comprendre les répercussions sur la santé des populations de caribous, préciser les seuils de perturbation anthropique au-delà desquels le caribou ne pourrait pas survivre et, enfin, prendre des décisions avisées quant aux sortes de ressources pouvant être exploitées et à leur degré d'exploitation.
    • 3.7.3 Afin de favoriser la continuité du caribou, le gouvernement de l'Ontario rédigera une politique visant à gérer la densité (seuils) que représentent les routes (par exemple, en imposant un nombre maximal de kilomètres de routes au sein d'un territoire de 100 km2) et d'autres empreintes linéaires dans l'aire de répartition du caribou.
    • 3.7.4 Il sera tenu compte des seuils de perturbation anthropique dans les décisions se rapportant à l'aménagement du territoire. Jusqu'à ce qu'on ait obtenu les résultats des études sur les seuils de perturbation, on utilisera les meilleures données scientifiques publiées pour guider les décisions en matière de gestion et d'aménagement.
  • 3.8 Une détermination des domaines vitaux du caribou sera réalisée et des mesures de rétablissement seront ensuite élaborées pour chaque domaine vital. Cela aura lieu après une première surveillance des populations locales. L'analyse sera cohésive. Elle abordera les tendances relatives à la santé des populations, les effets cumulatifs sur l'habitat, la disponibilité actuelle de l'habitat, les possibilités de renouvellement de l'habitat, les perturbations que subit l'habitat et la fragmentation de l'habitat. Elle abordera aussi les décisions liées à la gestion des ressources et à l'aménagement du territoire, et servira à relever les autres mesures d'atténuation des effets qui sont requises pour assurer la continuité du caribou. Cela pourrait nécessiter d'autres désignations d'utilisation des sols et des décisions sur les zones pouvant être aménagées ou exploitées pour leur bois. De telles décisions seront prises après une consultation publique. Cette détermination va finalement donner le contexte requis pour concrétiser les mesures décrites aux paragraphes 3.5, 3.6 et 3.7.
  • 3.9 Le gouvernement de l'Ontario collaborera avec le secteur primaire (exploitation forestière, prospection de minéraux et exploitation minière, exploitation d'énergies renouvelables, tourisme, etc.) et les collectivités locales (entres autres pour ce qui est des principales routes d'accès aux chantiers) afin de mieux faire connaître la présence du caribou et les règles d'aménagement qui y sont liées, et d'expliquer la nécessité d'élaborer, dans les plans d'aménagement, des mesures visant à atténuer les effets sur le caribou et son habitat qu'ont les activités d'aménagement.

4 Améliorer l’habitat du caribou

  • 4.1 Dans les aires désignées pour l’aménagement forestier au sein de l’aire continue où l’on retrouve le caribou, le gouvernement de l’Ontario s’assurera que les méthodes de gestion forestière tiennent compte à la fois des besoins actuels et des besoins futurs du caribou des bois et reflètent la dynamique et les conditions forestières naturelles
     
    • 4.1.1 Le gouvernement de l'Ontario va gérer la qualité, la quantité et l'emplacement des habitats actuels et futurs du caribou. Plusieurs outils pour fournir un habitat au caribou dans le cadre de la gestion forestière seront utilisés, notamment la sylviculture, l’ordonnancement des coupes et des mises de côté, la modélisation scientifique, la planification de précaution en contravention avec des incertitudes naturelles telles que les incendies de forêt, des objectifs d’apport d’habitats pour le caribou et un schéma dynamique de l’habitat du caribou. Dans le cadre de l'élaboration des plans d'aménagement forestier seront fixées des limites minimales et maximales pour la quantité et la répartition de l'habitat. Celles-ci devront garantir, au moyen de modèles scientifiques sur les conditions des habitats obtenues à la suite de perturbations naturelles (tels que conçus dans le Guide de l’aménagement forestier au sein du territoire boréal), un habitat en quantité suffisante au cours d'une période donnée. Les plans d’aménagement forestier démontreront la manière dont les décisions relatives à la planification garantissent tout au long de l’année des habitats pour le caribou à l’intérieur des limites de la variabilité de la forêt naturelle en reconnaissant l’influence du déboisement et des incendies de forêt
    • 4.1.2 Le gouvernement de l'Ontario exigera le renouvellement de l'habitat du caribou par un certain nombre d'activités sylvicoles, dont celles-ci :
      • Un « objectif caribou » en matière sylvicole sera défini dans tous les plans d'aménagement forestier où la présence de l'espèce a été constatée;
      • Avant que les peuplements mis de côté durant un certain temps puissent être exploités, il faudra utiliser le Programme de surveillance de l'efficacité en matière sylvicole et le Programme de vérification indépendante des forêts pour déterminer l'efficacité des activités de régénération forestière en ce qui concerne l'habitat du caribou, formuler des recommandations pour des améliorations et surveiller les zones exploitées pour voir à quel point leur régénération progresse en vue de créer plus tard un bon habitat pour le caribou;
      • Les guides d'aménagement forestier auront de nouvelles lignes directrices techniques pour le renouvellement de l'habitat du caribou.
    • 4.1.3 Dans l'aire de répartition du caribou qui est discontinue (figure 5), le gouvernement de l'Ontario verra s'il est possible (par la planification des travaux forestiers et d'autres utilisations des sols) de resserrer les liens entre les populations locales et les populations isolées du caribou.
    • 4.1.4 La gestion et la pérennité de la population située aux abords du lac Supérieur seront assurées. La priorité sera accordée à la protection et à la gestion de l’habitat ainsi qu’à la stimulation de la connectivité avec les populations septentrionales de caribous.
  • 4.2 Le gouvernement de l'Ontario va concevoir une politique pour l'habitat du caribou, pour qu'il soit tenu compte des conséquences pour le caribou lorsque des activités d'exploitation des ressources (dans l'aire de répartition du caribou) sont susceptibles de se répercuter sur son habitat, et pour que des mesures soient prises afin d'atténuer ces répercussions
     
    • 4.2.1 Le gouvernement de l'Ontario va concevoir une politique relativement aux futures routes primaires donnant accès aux chantiers d'exploitation des ressources. La politique va comprendre des directives et des normes claires pour la mise hors service et l'enlèvement des routes d'accès aux ressources dans l'aire de répartition du caribou, lorsque cela est nécessaire et faisable
    • 4.2.2 Les valeurs liées à la protection du caribou seront rattachées aux stratégies, aux priorités en matière de planification et aux processus. Cela permettra d'aborder :
      • les éléments importants de l'habitat du caribou qu'il faut protéger;
      • l'utilisation des incendies de forêt pour fournir, lorsque cela est possible, un habitat futur pour le caribou;
      • le rôle joué par les brûlages dirigés pour renouveler l'habitat futur du caribou.

5 Gérer la communauté faunique

  • 5.1 Les périodes de la chasse du cerf de Virginie sont en train d'être prolongées dans la région septentrionale de l'Ontario, afin d'aider à ralentir l'expansion du territoire du cerf dans l'aire de répartition provinciale du caribou. Les populations de cerfs et les parasites qui y sont associés seront surveillés pour tracer les tendances et leurs effets possibles sur les populations de caribous.
  • 5.2 Le gouvernement de l'Ontario documentera tous les caribous trouvés morts pour une raison liée à la présence humaine (caribous tués sur une route ou une voie ferrée, tués par des braconniers, prélevés comme ressource de subsistance, etc.). Les données aideront à enrichir les connaissances sur la portée et l'importance de tous les facteurs de mortalité relativement à la viabilité des populations.
  • 5.3 Le gouvernement de l'Ontario verra s'il est faisable, dans certaines situations, de déplacer des caribous d'un lieu à un autre en Ontario (en les prenant au piège, puis en les relâchant à un endroit jugé propice). Il devra, entre autres, déterminer les risques d'un tel outil, puis concevoir, s'il le faut, des critères et lignes directrices. Cela nécessitera un examen des leçons apprises en Ontario et ailleurs, ainsi qu'un examen des préoccupations en ce qui concerne les règlements et les risques de transmission de maladies. Un tel déplacement a par le passé permis l'établissement efficace de populations de caribous dans certaines situations précises, notamment sur des îles exemptes de prédateurs.
  • 5.4 Le gouvernement de l'Ontario examinera le rapport entre le nombre d'orignaux et le nombre de caribous. Il recommandera ensuite des objectifs visant à obtenir un nombre maximal d'orignaux dans les unités de gestion de la faune où le caribou est également présent. Cela sera concrétisé au moyen du programme de gestion de l'orignal, par l'établissement d'objectifs pour les populations de l'orignal et par l'élaboration de stratégies relatives aux prélèvements.
  • 5.5 Dans l'aire de répartition provinciale du caribou, les populations de prédateurs seront gérées principalement en dirigeant l'habitat pour qu'il reproduise une forêt naturelle. Cela va nécessiter une gestion des terrains et des utilisations des ressources afin de maintenir une faible densité naturelle de proies (orignal, cerf de Virginie) et de prédateurs. Le gouvernement de l'Ontario verra s'il est faisable (et efficace) de modifier directement ou indirectement la densité des prédateurs dans des situations bien précises. S'il le faut, il concevra ensuite des critères et des lignes directrices pour gérer l'équilibre entre proies et prédateurs.

6. Mettre l’accent sur les zones géographiques jugées prioritaires

  • 6.1 Grâce à divers projets pilotes et moyens d'action, le gouvernement de l'Ontario va agir tout de suite pour rétablir le caribou, en commençant par les populations locales le plus à risque en Ontario. Celles-ci sont établies le long de la limite sud de l'aire de répartition continue (figure 5). Les projets pilotes consisteront, entre autres, à délimiter grossièrement les domaines vitaux (puis à préciser leurs limites), à déterminer l'état de santé des populations locales du caribou, à réaliser des études, à relever les zones nécessitant la mise hors service de routes et des améliorations sylvicoles, à créer des outils pour déterminer les effets cumulatifs et, enfin, à examiner divers moyens d'action possibles (par exemple, améliorer la connectivité au sein du territoire et voir s'il est possible de déplacer des caribous). Des critères seront élaborés afin de hiérarchiser les efforts pour que ceux-ci soient concentrés sur les besoins les plus urgents.

7 Améliorer le travail de proximité et la gestion écologique avisée

  • 7.1 Le gouvernement de l’Ontario va veiller à ce qu’il y ait des communications suivies, un travail d’information sur le terrain et des mobilisations locales pour soutenir les efforts déployés en vue de protéger le caribou en Ontario et de reconstituer ses populations.
  • 7.2 Le gouvernement de l’Ontario va publier une série de guides (“Best Management Practices in Caribou Country/ Pratiques de gestion exemplaires dans le territoire du caribou) pour mieux faire connaître l’écologie du caribou et les usages liés à sa protection, et pour atténuer certains effets des activités d’exploitation des ressources. Seront parmi les sujets traités :
    • la gestion de l’habitat du caribou dans les plans d’aménagement forestier (Mise en œuvre du PPC)
    • une explication sur l’implémention de la gestion des effets indésirables parmi les secteurs des ressources dans le territoire du caribou (aperçu)
    • l’exploitation minière dans le territoire du caribou;
    • les énergies renouvelables dans le territoire du caribou.
    • la planification des routes et voies d’accès dans le territoire du caribou;
    • le tourisme et les loisirs de plein air dans le territoire du caribou (par exemple, les repas pris au bord de l’eau, le camping et la navigation de plaisance, observation de la faune viable);
    • la détermination de l’étendue de la présence du caribou et les outils décisionnels pour les utilisateurs des ressources dans le territoire du caribou;
    • l’examen de l’habitat du caribou dans les aires de répartition discontinue.
  • 7.3 L’Ontario prévoit rédiger un « Rapport sur l’état des ressources relatives au caribou des bois sylvicole » d’ici 2014 afin de soutenir la revue de l’avancement du rétablissement, y compris :
    • l’évaluation des conditions de l’habitat du caribou et des populations de l’espèce pour tous les domaines vitaux préliminaires;
    • les apprentissages relatifs à la réoccupation par le caribou des habitats ayant été déboisés, notamment les recommandations pour l’amélioration de la gestion;
    • le progrès dans les mesures de rétablissement et les résolutions prises dans le Plan de protection du caribou des bois.
  • 7.4 Le rétablissement du caribou se fera à partir des données scientifiques disponibles. Au fil du temps, l’apparition de nouvelles données issues de recherches et de surveillances ainsi que de nouveaux outils faciliteront ce rétablissement. Ces données seront régulièrement diffusées librement auprès du grand public, des groupes d’utilisateurs et des partenaires en industrie, de manière à favoriser et à soutenir le rétablissement du caribou au moyen de la gestion écologique avisée.
  • 7.5 Les particuliers et les groupes qui participent aux activités de gestion du caribou continueront d’être épaulés grâce à des subventions et au renforcement des capacités.
  • 7.6 Le gouvernement de l’Ontario a l’intention de mettre à contribution les collectivités autochtones, les intéressés et le grand public afin d’obtenir de plus amples renseignements sur les populations et l’habitat du caribou.
  • 7.7 Le gouvernement de l’Ontario communiquera régulièrement avec les autres ministères pour une meilleure étude des besoins pour la protection du caribou dans les autres initiatives d’exploitation des ressources dans l’aire de répartition géographique du caribou et pour leur intégration dans ces initiatives.

8 Incorporer le savoir traditionnel des autochtones

  • 8.1 Le gouvernement de l’Ontario a l’intention de poursuivre sa collaboration avec les collectivités autochtones afin d’enrichir les connaissances mutuelles sur le caribou et de favoriser le rétablissement de l’espèce par la mise en œuvre du Plan de protection du caribou des bois. Le savoir traditionnel des collectivités autochtones sera mis à profit pour les travaux de recherche et la gestion du caribou, lorsqu’on sait que ce savoir existe.
  • 8.2 Le gouvernement de l’Ontario va collaborer avec les collectivités autochtones pour relever et développer les possibilités de partenariat en ce qui concerne les travaux de recherche sur le caribou et les mesures liées au rétablissement de l’espèce.

Progresser vers la mise en oeuvre

Le Plan de protection du caribou des bois est un plan pluriannuel qui s’appliquera à toute l’aire de répartition du caribou en Ontario. Le rétablissement de l’espèce représente un défi de protection de taille. En effet, alors même que la forêt boréale propose plusieurs avantages sociaux et économiques résultant de diverses activités et utilisations par l’humain, la pérennité du caribou des bois est menacée par ces mêmes activités et utilisations. Les décisions prises relativement à la gestion de l’écosystème boréal doivent permettre de trouver un équilibre entre la demande pour les ressources provenant de la forêt boréale, l’état de santé de cette forêt et les besoins du caribou des bois.

La mise en œuvre efficace de ce plan exige l’utilisation continue d’une méthode de gestion adaptative. La gestion adaptative implique une révision scientifique continue, l’évaluation du progrès des mesures de gestion et l’utilisation de nouvelles données scientifiques et de gestion de manière à revoir et à évaluer régulièrement les méthodes de gestion. Le gouvernement de l’Ontario appliquera cette méthode de gestion adaptative à tous les éléments du Plan de protection du caribou des bois. La gestion des domaines vitaux est le point central du Plan qui fournit le contexte géographique pour la gestion adaptative nécessaire pour visualiser clairement les mesures coordonnées à mettre en place pour obtenir les résultats attendus pour le caribou (figure 4). La gestion des populations locales et des domaines vitaux du caribou se précisera à mesure que les activités de gestion et les recherches fourniront de nouvelles données sur le fonctionnement de la méthode de gestion adaptative.

Les changements climatiques ont des effets à long terme sur la forêt boréale, dont sur la pérennité du caribou. Un certain nombre de mesures de rétablissement comprises dans le Plan de protection du caribou des bois permettront au gouvernement de l’Ontario d’anticiper quelques-uns de ces effets potentiels futurs et d’y faire face efficacement. Ces mesures incluent :

  • la mise en œuvre de stratégies de gestion intégrées pour tous les membres de la famille des cervidés qui sont répertoriés dans une même aire (par exemple, 5.1, 5.4). Le gouvernement de l’Ontario réagira aux changements dans les populations de cervidés à mesure que ces derniers seront affectés par les changements climatiques;
  • la gestion du territoire forestier à l’intérieur de l’aire où surviennent des variations naturelles afin de reproduire les conditions naturelles de l’habitat dans le futur;
  • une gestion proactive des incendies de forêt et des combustibles forestiers de manière à conserver les habitats dans les forêts plus âgées et à faire face aux évènements météorologiques plus extrêmes et plus fréquents qui sont anticipés.

Vu la nature exhaustive du Plan de protection du caribou des bois, les mesures de rétablissement ne seront pas toutes appliquées simultanément. La mise en œuvre visera en premier lieu les aires à rétablir et les mesures prioritaires, puis se fondera sur la réussite de cette première mise en application dans les années qui suivront. Plusieurs mesures toucheront en premier lieu les populations locales établies le long de la limite sud de l’aire de répartition continue (figure 5), où l’on élaborera, affinera et testera des outils et des techniques en plus d’en démontrer l’efficacité en vue de les utiliser à grande échelle. Un certain nombre d’aspects du Plan de conservation du caribou des bois (notamment la recherche, la gestion de l’habitat et des populations et les méthodes de communication et de diffusion) seront mis en œuvre à grande échelle au fil des ans. Le gouvernement de l’Ontario élaborera un plan de mise en œuvre de manière à établir les priorités relatives à chaque mesure de rétablissement. Certains outils, politiques et méthodes de gestion inclus dans ce plan devront toutefois être perfectionnés avant la mise en œuvre.

Le gouvernement de l’Ontario travaillera en étroite collaboration avec l’industrie forestière pour mener à bien la révision immédiate de tous les plans d’aménagement forestier (actuels et en préparation), notamment pour identifier un calendrier pour les révisions et les modifications. Cela permettra d’apporter les ajustements nécessaires afin que ces plans répondent aux exigences relatives à la sylviculture, au schéma dynamique de l’habitat du caribou, à la cohérence de la gestion des routes et de l’habitat par rapport au Plan de protection du caribou des bois ainsi qu’à l’identification et à la création de messages de formation clés pour les équipes de planification de la gestion forestière. Un calendrier des modifications du Plan d’aménagement forestier sera par la suite créé

Le gouvernement de l’Ontario prévoit poursuivre sa collaboration à long terme avec les collectivités autochtones, les industries des ressources et les autres intervenants pour le soutien de la mise en œuvre du Plan de protection du caribou des bois au fil du temps. La mise en œuvre de certaines mesures pour exiger des avis complémentaires (par exemple, l’affichage des propositions de règlements et de politiques spécifiques dans le Registre environnemental).

Certains des points de référence principaux pour le progrès de la mise en œuvre du Plan apparaissent dans le Tableau 1. Les périodes spécifiques et l’ordre des points de référence seront ajustés à mesure que la mise en œuvre complète progressera, dépendamment des ressources, du personnel et de l’expertise disponibles.

Tableau 1. Priorités préliminaires pour la mise en œuvre du Plan de protection du caribou des bois dans les cinq premières années
PériodePoints de référence clés
6 mois
  • Évaluation préliminaire des effets cumulatifs pour tous les premiers domaines vitaux des populations.
  • Collaboration du MRN avec les membres de l’industrie forestière pour diriger la revue de tous les plans d’aménagement forestier (en cours et en préparation), y compris l’identification d’un calendrier pour les révisions et les modifications. Ces dernières seront réalisées de manière à ce que les plans répondent aux résolutions prises dans les domaines de la sylviculture, dans le schéma dynamique des habitats du caribou, dans la gestion des habitats et des routes en harmonie avec le Plan de protection du caribou des bois. Elles permettront aussi l’identification et la création de messages de formation clés pour les équipes de la planification de l’aménagement forestier, pour finalement résulter en un schéma de modification du Plan de gestion forestière.
  • Documentation des domaines vitaux préliminaires et des critères de délimitation.
  • Finalisation de la stratégie de mise en œuvre du Plan de protection du caribou des bois.
  • Création d’un premier outil de sélection pour évaluer les propositions d’exploitation des ressources.
  • Formation et mise en fonction d’un Comité technique provincial sur le caribou
1 an
  • Conception et distribution des meilleures méthodes de gestion des effets cumulatifs dans les secteurs de la gestion des ressources et des exigences à respecter pour le caribou dans les plans d’aménagement forestier.
  • Élaboration succincte de la politique de gestion des domaines vitaux.
  • Intégration et mise en œuvre des directives de gestion de l’habitat du caribou dans le Guide de l’aménagement forestier au sein du territoire boréal.
  • Conception de schémas dynamiques de l’habitat du caribou pour toutes les unités de la gestion forestière dans l’aire de répartition continue du caribou et comparaisons avec les directives existantes.
  • Directives politiques et techniques pour l’analyse des seuils de perturbation pour l’Ontario.
  • Plan de surveillance provincial du caribou, y compris les protocoles et les normes.
  • Document technique justifiant et soutenant l’application de la gestion des domaines vitaux.
  • Opérationnalisation complète de la base de données provinciale sur le caribou des bois sylvicole.
  • Critères provisoires pour l’interprétation des politiques et pour la prise de décision associés à :
    • l’application de la police d’assurance pour le caribou;
    • le renouvellement de l’habitat;
    • la densité des routes;
    • la mise hors service des routes; et
    • les outils de sélection pour le caribou
3 ans
  • Directive de gestion de l’habitat du caribou revue pour la planification de l’aménagement forestier.
  • Modification de l’Atlas et politiques d'aménagement des terres de la Couronne de manière à refléter la présence du caribou et à en tenir compte.
  • Schémas dynamiques de l’habitat du caribou créés, élaborés et mis en œuvre au sein de l’aire de répartition continue du caribou.
  • Évaluation préliminaire des options de liens entre les populations côtières pour lier les domaines vitaux continus et discontinus.
  • Identification des domaines vitaux préliminaires dans tout le Grand Nord.
  • Planification du suivi, de l’examen et du relèvement des causes de mortalité du caribou attribuables à l’humain.
5 ans
  • « Rapport sur l’état des ressources relatives au caribou des bois sylvicole » pour faciliter l’évaluation de l’avancement du rétablissement, y compris le progrès :
  • dans l’évaluation des populations pour tous les domaines vitaux préliminaires;
  • les apprentissages relatifs à la réoccupation par le caribou des habitats ayant été déboisés, notamment les recommandations pour l’amélioration de la gestion;
  • le progrès dans les mesures de rétablissement et les résolutions prises dans le Plan de protection du caribou des bois.
  • Évaluation préliminaire des populations pour tous les domaines vitaux préliminaires près de la limite sud de l’aire de répartition continue du caribou (par exemple, l’occupation des domaines vitaux, la viabilité des populations).
  • Revue officielle des domaines vitaux préliminaires (aire de répartition sud).
  • Directives politiques sur la quantité et la disposition des habitats du caribou, révisées et modifiées si nécessaire.

Glossaire

Aire de répartition continue
Aire en Ontario où vit le caribou des bois, où individus et populations locales se mêlent librement et où il n'existe pas de barrières, ni géographiques, ni d'origine humaine, qui empêcheraient les échanges génétiques au sein des populations.
Aire de répartition discontinue
Aire en Ontario où le caribou des bois est présent en populations isolées les unes des autres, où individus et populations locales ne se mêlent pas librement et où il existe des barrières géographiques ou d'origine humaine qui empêchent les échanges génétiques au sein des populations.
Cervidé
Membre de la famille des cervidés. En Ontario, les espèces indigènes sont le wapiti, l'orignal, le cerf de Virginie (chevreuil) et le caribou des bois.
Connectivité
Terme qualificatif décrivant le degré auquel les écosystèmes forestiers d'âge mûr ou rendus au stade de succession avancé forment un réseau. Le degré d'interdépendance et les caractéristiques des liens varient dans les paysages culturels selon le relief du terrain (topographie), le régime de perturbations naturelles et la possibilité pour le caribou de se déplacer afin de se reproduire ou de choisir un habitat. La séparation des liens entraîne une fragmentation de la forêt et un appauvrissement de la connectivitéfootnote 3.
Continuité
Probabilité qu’une population puisse survivre durant une période donnée. Le risque qu’une population ne puisse pas atteindre une certaine probabilité de continuité est un indicateur du risque de disparition de cette population footnote 4 .
Déclaration du gouvernement
Déclaration qui résume les mesures que le gouvernement de l'Ontario entend prendre relativement aux recommandations présentées dans une stratégie de rétablissement du caribou et décrit les priorités à cet égard. La déclaration doit être publiée dans un délai de neuf mois suivant la publication d'une stratégie de rétablissement du caribou.
Domaine vital local
Vaste zone géographique qu'occupe une population locale du caribou des bois ou qui est requise pour assurer une population locale du caribou pouvant subvenir à ses besoins et se reconstituer naturellement, et qui fournit ce qui est nécessaire pour assurer les besoins actuels et futurs de l'espèce en fait d'habitat. footnote 5
Écotype sylvicole du caribou des bois
Type écologique du caribou des bois caractérisé par le milieu où il vit et ses habitudes migratoires saisonnières. Le caribou sylvicole vit toute l'année dans la forêt boréale. Sa migration annuelle entre ses territoires d'été et d'hiver est typiquement limitée à une distance de moins de 100 km (bien qu'il y ait des variations notables). Les femelles mettent bas seules, dans des endroits isolés. L'écotype sylvicole est classé en Ontario parmi les espèces menacées.
Écotype toundrique du caribou des bois
Type écologique du caribou des bois caractérisé par le milieu où il vit et ses habitudes migratoires saisonnières. Il vit dans le Grand Nord ontarien, se déplace en assez grand nombre (ce qu'on appelle une harde), passe l'hiver dans la forêt boréale et la taïga septentrionales, et fait annuellement une très longue migration vers la toundra des basses terres de la baie d'Hudson, après quoi les femelles gestantes mettent bas et forment de grands groupes avec leurs faons. L'écotype toundrique est classé en Ontario parmi les espèces non en péril.
Effets cumulatifs
Augmentation progressive des perturbations sur l'habitat du caribou. En s'additionnant et en se combinant, plusieurs perturbations distinctes ont d'importantes répercussions sur les fonctions écologiques (au niveau du paysage) liées à l'habitat du caribou ou sur la probabilité que le caribou puisse vivre dans une zone géographique particulière.
Empreinte linéaire
Toute bande ou voie longue et étroite, débarrassée de sa végétation ou modifiée d'une autre façon par les humains. En sont des exemples les routes, sentiers, emprises et profils de prospection sismique. Ce sont des modifications du paysage visant généralement à fournir un accès quelconque à quelque chose. Les empreintes linéaires peuvent être plus ou moins longues et plus ou moins larges, mais elles sont toutes considérées comme une sorte de corridor footnote 3.
Espèce en voie de disparition
Se dit d'une espèce qui vit à l'état sauvage en Ontario, mais qui risque de disparaître bientôt de l'Ontario. footnote 6
Espèce menacée
Se dit d'une espèce vivant à l'état sauvage en Ontario, qui n'est pas en voie de disparition, mais qui risque fort de le devenir si des mesures ne sont pas prises pour aborder les facteurs menant à sa disparition ou à son déracinement footnote 6 .
Étendue de la présence du caribou
En Ontario, aire comprise dans un polygone englobant la répartition géographique de toutes les populations avérées du caribou, laquelle est établie d’après les cartes de répartition provinciales et territoriales issues de l’observation, de données télémétriques, des connaissances locales et d’analyses biophysiques. Elle inclut les aires de répartition continues et discontinues.footnote 4
Gestion adaptative
Le fait de surveiller, par des moyens scientifiques, la mise en œuvre de politiques, de pratiques et de procédés, pour déterminer l'efficacité des politiques, pratiques, etc., et modifier s'il le faut des méthodes de gestion footnote 7 .
Gestion du domaine vital
Mesures prises au sein du domaine vital d’une population locale du caribou afin de maintenir ou d’améliorer la continuité de cette population.
Gestion écologique avisée
Concept selon lequel les citoyens prennent soin de l’air, des sols et des eaux dans le cadre d’un système vital naturel et agissent collectivement pour soutenir ce système vital et l’améliorer pour que puissent en jouir les générations futures footnote 8 .
Habitat
Se dit d'un milieu écologique, caractérisé par la présence de ressources (nourriture, abri) et des facteurs de l'environnement (variables abiotiques telles que la température et variables biotiques telles que la présence de concurrents et de prédateurs), qui détermine la présence, la survie et la reproduction d'une population.footnote 4
Mesure d’atténuation
Moyen pour réduire l’importance des effets nuisibles. La mesure d’atténuation élimine, réduit le contrôle des effets indésirables du projet sur l’environnement et inclut la remise en état (par le remplacement, la restauration, la compensation ou tout autre moyen) s’il survient des dommages à l’environnement à la suite de tels effets indésirables" footnote 9 .
Migration
Déplacements saisonniers des animaux entre des habitats hivernaux et non-hivernaux.
Mise hors service (routes)
Dans le cadre de l’arrêt de l’entretien de routes ou de réseaux routiers, qui ne peuvent plus être utilisés, travail physique effectué afin de rendre un chemin infranchissable pour les véhicules, pour la sécurité du public et pour réduire les dommages possibles à l’environnement (par exemple, retrait des ouvrages de franchissement des cours d’eau). La route se désagrège d’elle-même par la suite au fil du temps. La désaffectation peut par ailleurs nécessiter une préparation active ainsi qu’une plantation ou un ensemencement pour la protection du caribou footnote 10 .
Non en péril
Se dit d'une espèce qui, après avoir été étudiée, est considérée comme n'étant pas en péril.
Parcelles d’habitat
Formes du relief terrestre, composition des végétaux, classe d’âge d’un peuplement et autres données relatives à la présence du caribou. Les données sont présentées sur des cartes dessinées à des échelles utiles relativement à la façon dont le caribou utilise son domaine. Les parcelles représentent généralement la géomorphologie, les sols et les régimes de perturbation.
Peuplement forestier mis de côté
Peuplement forestier situé dans l’aire que couvrent les unités de gestion financière gérées et où l’exploitation forestière est arrêtée durant un certain temps (période généralement de 20 ans ou plus) dans le cadre d’un plan dynamique pour l’habitat du caribou qui gère le nombre adéquat d’habitats pour le caribou et leur répartition.
Plan dynamique pour l’habitat du caribou
Plan de longue durée visant à garantir un habitat viable que le caribou peut occuper toute l’année, dans un très vaste réseau de parcelles communicantes. Le plan est mis en œuvre grâce à des stratégies et à des plans d’exploitation de longue durée pour les routes en forêt, les coupes et les activités de régénération forestière, dans les limites acceptables pour garantir l’habitat du caribou et la continuité de ses populations.
Population locale
Population boréale du caribou occupant une aire donnée, définie selon une certaine connaissance de ses mouvements, de l'écologie du paysage et de la physiographie. C'est l'unité de base des activités de protection, de gestion et d'aménagement qui ont trait au rétablissement du caribou des bois.footnote 5
Principe de la précaution
Mode de pensée ou méthode de planification reposant sur la prémisse suivante : « Lorsqu'il existe une menace de réduction sensible ou de perte de la diversité biologique, l'absence de certitudes scientifiques totales ne doit pas être invoquée comme prétexte pour différer les mesures qui permettraient d'en éviter le danger ou d'en atténuer les effets. »footnote 6
Répartition
Voir Étendue de la présence du caribou.
Rétablissement
Relèvement d'une espèce pour que sa population puisse être viable et capable de résister à des agressions ou contraintes auxquelles elle n'est pas forcément préparée, ainsi qu'à d'autres variables environnementales. Cela suppose que les activités humaines peuvent être gérées ou que l'habitat de l'espèce peut être remis en état (ou les deux), pour permettre à l'espèce d'exister sans intervention directe des gestionnaires de la faune ou alors avec une intervention minime footnote 11 .
Stratégie de rétablissement
Document, rédigé par des experts de la faune d'après les meilleures données scientifiques publiées, où sont décrits les objectifs à atteindre à long terme et à court terme afin de rétablir une espèce menacée, en voie de disparition ou déracinée. La stratégie doit être élaborée dans un délai de 12 mois suivant le classement officiel d'une espèce dans la catégorie des espèces en voie de disparition et dans un délai de 24 mois suivant le classement d'une espèce dans la catégorie des espèces menacées. En Ontario, les stratégies de rétablissement sont considérées comme des avis donnés au gouvernement.
Sylviculture
Science, art et pratiques sylvicoles qui consistent à maîtriser l'établissement, la composition, la croissance et la structure d'espèces végétales footnote 12 .
Territoire
Aire que parcourt un animal pendant son cycle biologique annuel. L’aire est définie par les mouvements saisonniers de l’espèce et les endroits qu’il occupe (par exemple, l’aire d’été, l’habitat hivernal, l’habitat de reproduction).
Viabilité d'une espèce
Se dit d'une population sauvage qui est capable de subvenir à ses propres besoins et de se maintenir naturellement en bonne santé, sans intervention ni soutien externes.

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