La disponibilité

Cette publication hautement spécialisée « Recovery strategies prepared under the Endangered Species Act, 2007 », n'est disponible qu'en anglais en vertu du Règlement 411/97 qui en exempte l’application de la Loi sur les services en français. Pour obtenir de l’aide en français, veuillez communiquer avec recovery.planning@ontario.ca.

Le programme de rétablissement complète est disponible en anglais .

Le résumé du programme de rétablissement

La chauve-souris pygmée (Myotis leibii) est la plus petite chauve-souris en Ontario. Ses poils sont brun-jaune ou bruns et son masque facial proéminent est noir. Il s'agit de l’espèce de chauve-souris la plus rare et la moins connue de la province. Elle hiverne dans des cavernes et des mines abandonnées. Il y a seulement 12 sites d’hivernage connus dans la province et l’un de ces lieux n'est plus adéquat. Tous ces sites sont situés au sud d’une ligne qui s'étend de la rive nord-est du lac Supérieur jusqu'à la frontière entre l’Ontario et le Québec. Les habitats d’été utilisés par l’espèce en Ontario sont mal compris, mais ailleurs dans son aire de répartition, elle se repose principalement dans des habitats rocheux, ouverts et ensoleillés ainsi que dans des bâtiments à l’occasion.

La chauve-souris pygmée est principalement menacée par le syndrome du museau blanc (SMB), une maladie causée par le champignon Pseudogymnoascus destructans, qui a tué nettement plus de 5 millions de chauve-souris qui hibernaient dans des cavernes dans l’est de l’Amérique du Nord depuis l’hiver 2006-2007. Le champignon a été repéré pour la première dans des hibernacles de l’Ontario en 2010. En 2014, la chauve-souris pygmée a été inscrite sur la liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) à titre d’espèce en voie de disparition, une classification qui confère la protection de l’espèce et de son habitat en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Le champignon a été décelé pour la première fois sur la chauve-souris pygmée en Ontario vers la fin de l’hiver ou au début du printemps 2016.

L’objectif de rétablissement pour la chauve-souris pygmée consiste à préserver une population provinciale autosuffisante et à conserver les sites qui sont actuellement et traditionnellement utilisés pour se rassembler, pour hiberner ou pour se reposer pendant la période de maternité dans la province, à moins que l’habitat ne soit plus adéquat. Les objectifs de protection et de rétablissement fixés pour atteindre le but consistent à :

  1. répertorier et surveiller l’abondance des populations connues dans la province;
  2. faire des relevés dans les habitats adéquats pour l’espèce afin d’en déterminer la distribution, l’aire de répartition et l’abondance en Ontario;
  3. mieux comprendre l’écologie de l’espèce grâce au recensement, à la surveillance et à la recherche;
  4. surveiller les incidences des menaces sur les populations et mieux comprendre les effets du SMB sur l’espèce;
  5. protéger et conserver et améliorer ou rétablir les habitats d’été et d’hiver afin qu'ils soient adéquats;
  6. promouvoir l’intendance, l’éducation et une plus grande sensibilisation à l’égard de la chauve-souris pygmée, d’autres espèces de chauve-souris rares ou en péril ainsi que de leurs habitats et des menaces qui les guettent.

Les méthodes de rétablissement à court terme devraient s'attarder à trouver des renseignements de base pour l’Ontario sur la distribution, la population et les habitats utilisés par l’espèce et, parallèlement, à atténuer les menaces potentielles, à effectuer activement de la recherche et à concevoir des activités de gestion à long terme afin de s'assurer que le but sera atteint.

On recommande que les aires d’alimentation, les hibernacles, les sites de rassemblement et les sites de maternité soient prescrits comme formant l’habitat réglementé de l’espèce.

Aire d’alimentation : Compte tenu du manque de données disponibles pour l’Ontario et de la nature étendue de l’aire d’alimentation recensée ailleurs dans l’aire de répartition de la chauve-souris pygmée, il est impossible, à l’heure actuelle, de déterminer les aires d’alimentation précises utilisées par cette espèce. Par conséquent, une aire adéquate pour permettre des ressources d’alimentation convenables pendant les périodes cruciales du cycle de vie, comme l’hibernation et la période de maternité, a été incluse dans la zone recommandée en vue de la réglementation de l’habitat pour les hibernacles, les sites de rassemblement et les sites de maternité.

Hibernacles et sites de rassemblement : Tous les lieux connus qui ont servi d’hibernacles et de sites de rassemblement pour la chauve-souris pygmée devraient être prescrits comme formant l’habitat dans la réglementation de l’habitat. Cette recommandation se fonde sur :

  1. l’importance des hibernacles et des sites de rassemblement et des activités qui s'y rattachent;
  2. l’accessibilité limitée de cavernes et de mines abandonnées adéquates dans la province;
  3. la longévité de l’utilisation (sur des décennies ou plus longtemps); et
  4. la difficulté de repérer des hibernacles possibles situés dans des crevasses. On recommande également que les ressources en matière d’alimentation et de repos situées à une distance de 610 m d’un hibernacle et/ou d’un site de rassemblement soient déterminées comme formant un habitat dans la réglementation de l’habitat.

Cette distance s'appuie sur l’aire d’utilisation de base moyenne des domaines vitaux, déterminée entre les mois de juillet et d’octobre dans le cadre d’une étude réalisée dans le Maine, qui est susceptible de représenter la zone sur laquelle les individus comptent le plus pendant les rassemblements et avant l’hibernation. Cette zone située à une distance de 610 m d’un hibernacle ou d’un site de rassemblement est l’équivalent de 117 ha, d’après un point milieu avec une zone tampon circulaire. La zone devrait s'étendre sur 610 m à partir de toutes les entrées connues ou suspectées d’un hibernacle, ou l’étendue souterraine totale d’un hibernacle, si elle est connue, et/ou l’aire concentrée des activités de rassemblement.

Sites de maternité : L’habitat de maternité devrait être déterminé en s'appuyant sur l’écosite contigu ou sur le site anthropogénique contigu pouvant atteindre jusqu'à 100 ha qui abrite des femelles adultes au repos et des chauves-souris pygmées juvéniles entre le 15 mai et le 31 juillet. Les zones qui entourent les sites de maternité devraient également fournir des ressources d’alimentation adéquates pour subvenir aux besoins de la population associée. On recommande donc que la zone située à l’intérieur de 565 m de la limite d’un site de maternité soit désignée comme un habitat dans la réglementation de l’habitat. La superficie totale ne devrait pas être supérieure à 100 ha, en incluant l’écosite de repos pendant la période de maternité et l’aire de subsistance qui fournit des ressources en matière d’alimentation. La distance de 565 m est fondée sur deux études : l’une qui décrit la taille maximale du domaine vital des adultes femelles qui émergent de l’hibernation dans le Maryland et l’autre qui décrit le tailles minimales des domaines vitaux pour les juvéniles en été et à l’automne dans le Maine.

La recherche future sur les habitats de repos et d’alimentation utilisés par l’espèce, surtout pendant la période de maternité, ainsi que sur les distances de dispersion et les dimensions des domaines vitaux, qui est recommandée dans le programme de rétablissement, peut éclairer un prolongement plus grand ou plus petit de la zone qui devrait être inclus dans la réglementation de l’habitat.