Aperçu

La surveillance des eaux usées est utilisée par les scientifiques et les responsables de la santé publique pour suivre la propagation des maladies dans les collectivités. Depuis les années 1960, on se sert des eaux usées pour surveiller des maladies comme la polio en procédant à l’analyse des déchets humains.

Des fragments du virus de la COVID‑19 sont excrétés dans les matières fécales d’une personne infectée quelques jours avant et jusqu’à trois semaines après qu’une personne a commencé à se sentir malade. Cependant, ces fragments ne sont pas infectieux. Elles sont rejetées dans le système d’égouts et mélangées à toutes les autres eaux usées de la communauté.

Voici comment la surveillance des eaux usées fonctionne :

  1. On prélève des échantillons d’eaux usées dans un endroit communautaire, comme une usine de traitement des eaux usées, ou dans un établissement à risque élevé, comme une maison de retraite.
  2. On achemine les échantillons d’eaux usées à des laboratoires où ils sont analysés afin de détecter la présence et la propagation d’une maladie en mesurant des cibles précises, comme la concentration de fragments d’un virus au fil du temps.
  3. Les professionnels de la santé publique se servent des données pour les aider à prendre des décisions.

La surveillance des eaux usées procure un moyen pratiquement en temps réel pour suivre la propagation des virus, comme la COVID‑19 avant que les personnes commencent à présenter des symptômes.

À propos de l’Initiative de surveillance des eaux usées

En 2020, nous avons créé l’Initiative de surveillance des eaux usées afin de détecter la COVID‑19 dans des échantillons d’eaux usées aux quatre coins de l’Ontario.

Ces dernières années, l’échantillonnage et l’analyse des eaux usées sont devenus un outil unique et rentable permettant :

  • de surveiller les problèmes de santé publique, que les membres d’une communauté fassent appel ou non à des soins de santé ou des soins hospitaliers
  • de fournir des données aux décideurs en matière de santé publique afin qu’ils puissent déterminer la réponse appropriée

L’Initiative fait appel à des échantillons d’eaux usées, à des cas cliniques ainsi qu’à d’autres données sur la santé publique pour :

  • aider les bureaux de santé publique locaux à repérer les éclosions de maladies, telles que la COVID‑19 dans leurs collectivités
  • permettre de décider plus rapidement comment et quand mobiliser des ressources pour des interventions

Partenaires universitaires et de recherche

Nous avons tiré parti des travaux qui étaient déjà en cours dans plusieurs collectivités en Ontario et nous nous sommes associés à des établissements universitaires et de recherche afin de créer un réseau provincial qui permettrait à un plus grand nombre de bureaux de santé publique d’avoir accès aux données sur les eaux usées. Voici les établissements universitaires et de recherche qui sont nos partenaires :

  • Université Carleton
  • Université de Guelph
  • Institut de recherche d’Horizon Santé-Nord
  • Université McMaster
  • Université technologique de l’Ontario
  • Université d’Ottawa
  • Université Queen’s
  • Université Ryerson
  • Université de Toronto
  • Université Trent
  • Université de Waterloo
  • Université Western
  • Université de Windsor

L’Agence ontarienne des eaux (AOE) apporte également une expérience et du matériel techniques pour les essais dans les lieux d’échantillonnage. De concert avec l’Agence de la santé publique du Canada, le Laboratoire national de microbiologie donne des conseils scientifiques et soutient les analyses de laboratoire.

Lieux d’échantillonnage des eaux usées

En avril 2023, nous avons introduit un plan d’échantillonnage stratégique pour concentrer les ressources sur les sites communautaires qui :

  • donnent des résultats fiables
  • sont représentatives des populations et régions géographiques uniques de l’Ontario

L’échantillonnage des eaux usées a actuellement lieu dans les usines municipales de traitement des eaux usées de la province au sein de chaque bureau de santé publique. Les emplacements ont été choisis en fonction de l’analyse des données et de la consultation des établissements universitaires et de recherche, ainsi que des bureaux de santé publique locaux.

Les recherches se poursuivent également dans ces endroits :

  • les communautés des Premières Nations
  • les établissements de soins de longue durée
  • les établissements correctionnels
  • les hôpitaux
  • les refuges pour sans-abri
  • les maisons de retraite

Les emplacements initiaux ont été choisis par les municipalités, les établissements universitaires et de recherche et les bureaux de santé publique locaux participants, en consultation avec les anciens membres du groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID‑19.

D’autres emplacements ont été ajoutés en consultation avec les municipalités, les établissements universitaires et de recherche et les bureaux de santé publique locaux participants.

Orientation pour l’échantillonnage et les analyses en laboratoire

Des établissements universitaires et de recherche analysent des échantillons d’eaux usées et produisent des résultats fiables pour les bureaux de santé publique locaux.

Nous avons conçu un document de protocole pour l’analyse des échantillons d’eaux usées. Le protocole procure des conseils techniques aux scientifiques des laboratoires universitaires et gouvernementaux, ainsi qu’aux laboratoires commerciaux, afin de faciliter l’assurance et le contrôle de la qualité pour les résultats des échantillonnages et des analyses.

Prochaines étapes

Pour protéger les Ontariens, l’Ontario continue d’utiliser tous les outils offerts afin de surveiller les tendances et de détecter les éclosions de virus le plus tôt possible. La surveillance des eaux usées peut aider à garder l’Ontario ouvert en surveillant les tendances des eaux usées, ainsi que la détection et la propagation des virus à mesure qu’ils mutent au fil du temps.

Les données obtenues dans le cadre de l’Initiative continueront également de constituer un outil important pour aider la province à comprendre et à combattre les éclosions de virus et elles pourraient éclairer nos interventions contre les prochaines menaces pour la santé publique.