Généralités sur le varroa

Le varroa (Varroa destructor) est un ravageur couramment observé dans les exploitations apicoles de l’Ontario, et il représente une importante menace pour la santé des abeilles mellifères. Le varroa est un acarien dont la survie repose entièrement sur les abeilles mellifères (cela signifie qu’il ne peut compléter son cycle vital sur d’autres espèces d’abeilles, comme les bourdons), et il ne peut pas survivre non plus séparément des abeilles pendant plus de quelques jours. Le varroa est un parasite externe relativement grand (figure 1) par rapport à son hôte, qui se fixe de lui-même aux abeilles adultes et en croissance pour se nourrir de liquides organiques et de corps gras.

Étant un parasite, le varroa peut affaiblir les abeilles, causer des dommages physiques et transmettre divers agents pathogènes, surtout des virus. Il est très important que les apiculteurs contrôlent et éliminent les populations de varroas dans toutes leurs colonies d’abeilles mellifères au cours de la saison de production. Dans presque tous les cas, lorsque les infestations de varroas ne sont pas gérées efficacement, toute la colonie d’abeilles mellifères finira par périr.

Varroa femelle adulte
Figure 1. Varroa femelle adulte.

Identification

Le varroa est un arachnide, une vaste classe d’organismes incluant les araignées, les tiques et d’autres acariens. Il s’agit d’un ectoparasite (parasite externe) puisqu’il se nourrit à l’extérieur de son hôte (l’abeille mellifère). On peut voir le varroa femelle adulte à l’œil nu, et il n’est donc pas difficile de l’identifier quand on connaît son apparence. Le cycle vital que l’on observe le plus est celui du varroa femelle adulte.

Caractéristiques du varroa femelle adulte :

  • Parasite relativement gros comparativement à son hôte (figure 2). Il mesure environ de 1 à 1,5 mm de longueur par 1 à 1,9 mm de largeur (les abeilles mellifères mesurent environ de 2 à 3,9 mm de longueur). C’est en fait comme si une tique de la taille d’une petite assiette se nourrissait sur un corps humain!
  • Corps rouge foncé, de forme ovale, recouvert de poils fins; chélicères (mâchoires) bien développées, huit pattes situées sur la partie avant de son corps (figure 3). Les mâchoires servent à perforer le corps de l’hôte et lui permettent de se fixer entre les segments de l’exosquelette de l’abeille, habituellement entre les segments abdominaux inférieurs.
Varroa sur l’abdomen d’une abeille mellifère
Figure 2. Varroa sur l’abdomen d’une abeille mellifère.
Vue du dos ou de la partie supérieure et vue du ventre de varroas femelles adultes
Figure 3. Vue du dos ou de la partie supérieure (à gauche) et vue du ventre (à droite) de varroas femelles adultes.
  • Ne possède pas d’yeux, mais détecte les abeilles mellifères à l’odeur et aux mouvements.
  • Se déplace rapidement et facilement d’une abeille à l’autre.
  • Se tient habituellement dans le nid de couvain de la colonie d’abeilles, présent dans les alvéoles (particulièrement dans un couvain de faux-bourdons, qui les attire davantage). Dans les cas d’infestation grave, on peut aussi observer le varroa à la surface des ouvrières.

Cycle de vie et prévalence

Le cycle vital du varroa est lié à celui des abeilles mellifères dont il dépend, puisqu’il ne peut pas se reproduire sans abeilles mellifères en croissance. La ponte d’œufs par le varroa femelle marque le début du cycle. Le varroa femelle pénètre dans l’alvéole de l’abeille mellifère juste avant qu’elle soit operculée et y pond ensuite ses œufs. Le nombre de petits produits dans une alvéole dépend de la période durant laquelle l'alvéole demeure operculée. Chaque varroa femelle produit en moyenne deux à trois petits dans le couvain de faux-bourdons (dans une alvéole operculée durant 14 à 15 jours) et un à deux petits dans le couvain des abeilles ouvrières (dans une alvéole operculée pendant 12 jours).

Quand les œufs du varroa éclosent, les petits se nourrissent du couvain d’abeilles en croissance (figure 4) et s’accouplent. Lorsque la nouvelle abeille adulte sort de l’alvéole, le varroa parent et ses petits sont libérés dans la colonie et poursuivent leur cycle. L’abeille parasitée sortira de l’alvéole affaiblie et sa durée de vie sera raccourcie.

Varroas fixés à une larve d’abeille mellifère
Figure 4. Varroas fixés à une larve d’abeille mellifère.

La croissance de la population de varroas suit celle de la colonie d'abeilles mellifères et la production de couvain. Si on ne prend aucune mesure, la population de varroas présente dans une colonie d'abeilles augmentera à compter du printemps et sera extrêmement élevée vers la fin de l'été, soit au moment où la population hivernale d'abeilles se développe. Une fois que la colonie d'abeilles a cessé d'élever des couvains à la fin de l'automne, toute la population de varroas se concentre sur le corps des abeilles adultes (figure 5).

Ouvrières dans le nid de couvain ayant sur le corps un varroa
Figure 5. Ouvrières dans le nid de couvain ayant sur le corps un varroa (de forme ovale, rouge foncé).

Plus la population de varroas augmente dans la colonie, plus les abeilles affectées sont nombreuses et voient leur durée de vie réduite. Bien qu’une infestation non maîtrisée de varroas puisse entraîner la mort de toute une colonie, la présence d’une colonie morte n’est pas nécessairement le signe d’une infestation de varroas. L’apiculteur peut ouvrir les alvéoles du vieux couvain afin de détecter la présence de varroas et laver les abeilles mortes à l’alcool sur le plateau du bas pour établir si la colonie est gravement infestée avant l’hiver. Il peut aussi réévaluer les mesures de lutte contre le varroa employées de la saison précédente (traitement, dépistage et périodes d’intervention).

Signes de la présence du varroa

De manière générale, il est important que l’apiculteur apprenne à bien connaître les conditions optimales pour une colonie saine d’abeilles mellifères ainsi que les différents ravageurs de ces dernières afin d’assurer la santé de ses colonies. Certains signes peuvent suggérer une infestation grave de varroas dans une colonie. Il est toutefois extrêmement important de connaître les taux d’infestation de varroas par un dépistage régulier et d’intervenir avant qu’ils atteignent le seuil de nuisibilité.

Le varroa est visible à l’œil nu

Le varroa est un parasite relativement gros, rouge foncé et de forme ovale que l’on peut distinguer à l’œil nu. Il se tient habituellement dans le nid à couvain d’une colonie d’abeilles mellifères, mais on peut aussi l’observer sur le corps des abeilles ouvrières au cours de graves infestations. Si l’on peut facilement voir de nombreux varroas sur les abeilles, c’est que l’infestation est très importante.  

Virus de la maladie des ailes déformées

Le virus de la maladie des ailes déformées, comme plusieurs autres virus, se transmet aux abeilles mellifères par le varroa. Ce virus affecte les larves de l’abeille en croissance, et provoque la déformation des ailes qui deviennent non fonctionnelles, un abdomen anormal, des dommages aux appendices et, ultimement, la capacité des abeilles atteintes à voler (figure 6). Les abeilles mellifères, cependant, peuvent aussi avoir une apparence normale. Une charge élevée du virus dans une colonie entraîne souvent la mort de cette dernière, étant donné la durée de vie réduite d’une grande partie des abeilles qui, étant incapables de voler et de butiner, s’affaiblissent.

Ouvrière montrant des signes du virus de la maladie des ailes déformées en raison d’une infestation de varroas
Figure 6. Ouvrière (à gauche) montrant des signes du virus de la maladie des ailes déformées en raison d’une infestation de varroas.

Alvéoles dont l’opercule est perforé

L’opercule des alvéoles peut être perforé lorsque le couvain est endommagé en raison de fortes populations de varroas ou de concentrations élevées de virus (syndrome de l’acarien parasite), car une partie du couvain meurt et pourrit dans les alvéoles. Un tel signe peut souvent être confondu avec des maladies bactériennes du couvain (comme la loque américaine ou la loque européenne).  

Distribution et propagation

Le varroa était présent sur diverses espèces d’abeilles dans différentes régions du monde avant d’être introduits en Amérique du Nord et en Ontario, où il s’est adapté comme parasite de l’abeille mellifère occidentale. Bien que le varroa ait été capable de s’adapter à l’abeille domestique occidentale et à se propager dans presque tous les continents, le varroa demeure un ravageur d’introduction récente à l’échelle globale de l’évolution.

Propagation par les activités des abeilles mellifères ou du ravageur

Le varroa est présent dans presque toutes les colonies d’abeilles mellifères de l’Ontario et à des niveaux d’infestation constamment en hausse en l’absence de mesures pour le contenir. La présence d’abeilles mellifères implique presque à tout coup la présence de varroas. En Ontario, tout essaim est également probablement infesté de varroas.

Les colonies qui présentent un taux élevé d’infestation par le varroa risquent davantage d’être affaiblies et donc de se faire dérober leurs réserves de miel par des abeilles butineuses provenant de colonies plus fortes et plus en santé provenant du rucher ou même de ruchers voisins. Quand cela se produit, le varroa se transmet aux abeilles pilleuses, ce qui contribue à propager le varroa entre les différentes exploitations et à augmenter l’infestation.

Propagation par les activités de l'apiculteur

Caisses

Les caisses d’abeilles mellifères peuvent contenir des varroas. Bien que l’importation de caisses d’abeilles nécessite l’obtention d’un permis fédéral ou d’un permis d'importation provincial, le varroa peut être présent, mais à un niveau d’infestation inférieur à un seuil établi, au moment de l’inspection associée à l’obtention d’un permis.

Achat de colonies d’abeilles mellifères infestées

La vente et l’achat d’abeilles mellifères sont une pratique courante en apiculture, qui présente cependant un risque d’introduire le varroa dans une exploitation apicole. Il est important que les vendeurs inspectent leurs colonies afin d’y détecter les ravageurs et les maladies et que les acheteurs s’approvisionnent auprès de sources autorisées. Les apiculteurs qui vendent des abeilles doivent détenir un permis valide émis par le Programme d’apiculture du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) avant toute vente d’abeilles ou de matériel apicole usagé. Les permis sont délivrés par le Programme d’apiculture du MAAARO uniquement après que les exigences d’inspection ont été remplies, ce qui contribue à protéger la santé des abeilles mellifères, surtout contre les ravageurs et les maladies.

Essaimages

Les essaims présentent toujours un risque de transfert de ravageurs et de maladies puisqu’il est impossible de connaître leur origine avec certitude. Il est cependant possible de prendre certaines mesures pour atténuer le risque d’introduire des varroas en prélevant des échantillons et en appliquant certains traitements.

Partage de matériel entre les colonies

Le déplacement de cadres de couvain à l'intérieur d'un rucher dans le but d'égaliser les colonies ou de renforcer celles qui sont faibles est une pratique courante en apiculture. Toutefois, une colonie gravement infestée par le varroa peut aggraver l’infestation d’une autre colonie moins gravement affectée, et ce risque est plus marqué si du matériel est partagé entre ruchers. L’apiculteur doit se montrer attentif aux risques que comporte cette pratique et se tenir à l'affût de tout signe de la présence du ravageur.

Quand et comment lutter contre le varroa

Il est important que l’apiculteur soit en mesure de déterminer le niveau d’infestation de ses colonies par le varroa avant que celui-ci ne soit trop élevé. C’est pourquoi il est nécessaire de constamment surveiller les niveaux d’infestation et de traiter les colonies à intervalles réguliers pour s’assurer de garder ces niveaux sous les seuils de nuisibilité.

Échantillonnage et dépistage

Il peut être difficile de déterminer le nombre de colonies d’une exploitation à échantillonner. Idéalement, des prélèvements devraient être effectués dans toutes les colonies du rucher, mais ce ne sont pas tous les apiculteurs qui en ont le temps ni les ressources. Il est toutefois recommandé que chaque apiculteur prélève des échantillons dans au moins une certaine proportion de colonies dans chaque rucher (un minimum de trois colonies ou 20 % des colonies, en utilisant le plus élevé des deux). En effet, les niveaux d’infestation par le varroa varient selon les ruchers et les colonies.

Période d’échantillonnage

L’apiculteur devrait minimalement prélever des échantillons trois fois par année, au début du printemps, au milieu de l’été (en juillet) et à la fin de l’été (en août). De cette manière, on peut obtenir une estimation de la population de varroas immédiatement avant une période de traitement (mai et août). L’apiculteur devrait aussi prélever des échantillons après un traitement afin de vérifier si ce dernier a été efficace et envisager également de faire des prélèvements aussi souvent qu’une fois par mois et encore plus souvent en été jusqu’à l’automne, surtout quand les colonies semblent affaiblies ou stressées.

Calendrier des traitements

L’application de traitements et de mesures efficaces contre le varroa aux bons moments de l’année est primordiale pour réduire les populations de varroas et atténuer la gravité des infestations dans les colonies d’abeilles mellifères. Sans ces pratiques, il est peu probable que les colonies atteintes survivent à long terme.

Selon des recherches effectuées en Ontariofootnote 1, il est recommandé que les colonies soient traitées contre le varroa en tenant compte des seuils suivants :

Méthode de dépistageTraiter en mai si le varroa est présent selon les proportions suivantes :Traiter en août si le varroa est présent selon les proportions suivantes :
Lavage à l’alcool>2 varroas/100 abeilles>3 varroas/100 abeilles
Carton collant>9 varroas détachés/24 h>12 varroas détachés/24 h

L’apiculteur doit particulièrement éviter de retarder les traitements de fin d’été ou du début de l’automne (septembre) contre le varroa, car les abeilles qui vont constituer la population d’hiver sont produites à ce moment et doivent être saines pour entreprendre la saison hivernale. Des recherches ont montré que les méthodes de lutte inadéquates contre le varroa sont la principale cause de mortalité hivernale dans les colonies d’abeilles mellifères de l’Ontariofootnote 1.

Par ailleurs, même si un apiculteur a administré un traitement, les colonies peuvent être réinfestées à partir de sources externes (comme les colonies voisines) ou parce que le traitement n’a pas entièrement éradiqué les varroas de la colonie. Il est également important que l’apiculteur prélève des échantillons et fasse le dépistage de varroas régulièrement (idéalement une fois par mois) afin de connaître l’ampleur de l’infestation dans une colonie avant qu’elle ne devienne trop grave.

Consulter les Traitements recommandés contre les maladies et les acariens chez les abeilles domestiques en Ontario pour les méthodes de surveillance, les traitements contre les ravageurs et les maladies et leur période d’applications, en ce qui a trait aux varroas.

Méthodes de dépistage recommandées

Il est primordial de surveiller les infestations de varroas durant toute la saison en vue de confirmer le niveau d’infestation des colonies d’abeilles mellifères à des périodes clés, ce qui permet d’établir si des traitements sont requis ainsi que le moment où il faut intervenir pour réduire les populations de varroas, puis décider en outre du type de traitement requis, et vérifier si les méthodes de lutte ont été efficaces.

Deux méthodes de dépistage du varroa sont recommandées :

  • lavage à l’alcool
  • le carton collant

Les méthodes suivantes de dépistage du varroa ne sont pas recommandées :

  • vérification visuelle des colonies visant à détecter le varroa
  • saupoudrage de sucre

Dépistage par lavage à l’alcool

Matériel requis pour le dépistage par lavage à l’alcool :

  • contenant pour recueillir les échantillons
  • agitateur (ou contenant refermable)
  • solution d’alcool à 70 %
  • grillage ou treillis métallique de ⅛ pouce
  • bac collecteur
  • eau pour rinçage
  • carnet et crayon

Marche à suivre pour la méthode de dépistage du varroa par lavage à l’alcool dans les colonies d’abeilles mellifères :

  1. Recueillir une demi-tasse d’ouvrières (environ 300 abeilles) dans la chambre à couvain de la colonie et placer les abeilles dans l’agitateur.
    Prélèvement d’un échantillon d’abeilles vivantes :
    • Prélever un échantillon d’abeilles dans la chambre à couvain puisque c’est là que se trouve le plus grand nombre de varroas.
    • Comme les abeilles prélevées seront tuées, il faut prendre soin de ne pas inclure la reine de la colonie dans l'échantillon. L’apiculteur peut déterminer où se trouve la reine pour ensuite l'encager.
    • Afin d'obtenir un échantillon représentatif de la colonie, prélever des échantillons d'abeilles dans au moins trois cadres différents. Voici les deux manières de procéder :
      • L'apiculteur peut secouer directement le cadre pour faire tomber les abeilles dans un plateau, où un échantillon d'abeilles peut ensuite être prélevé et placé dans un contenant (figure 7).
      • L'apiculteur peut prélever des abeilles directement sur le cadre en déplaçant doucement le contenant sur la surface. Le cadre doit être incliné vers le bas de 30 ° afin que les abeilles tombent dans le contenant (figure 8).
Prélèvement d’un échantillon d’abeilles dans un bac collecteur
Figure 7. Prélèvement d’un échantillon d’abeilles dans un bac collecteur.
Prélèvement d’un échantillon d’abeilles sur la surface d’un cadre
Figure 8. Prélèvement d’un échantillon d’abeilles sur la surface d’un cadre.
  1. Ajouter la solution d’alcool à 70 % à l’agitateur, et veiller à ce que l’alcool recouvre entièrement les abeilles dans le contenant et les dépasse d’environ deux centimètres (figure 9).
  2. Secouer vigoureusement l’échantillon dans l’agitateur pendant deux minutes afin de déloger les varroas du corps des ouvrières.
  3. Pour compter les varroas, verser le mélange d’abeilles mortes, de varroas et d’alcool dans un bac recouvert d’un grillage ou d’un treillis métallique de ⅛ pouce pour séparer les abeilles des varroas délogés. Le bac doit être transparent ou de couleur pâle pour qu’on puisse bien voir les varroas. On peut aussi inverser l’agitateur de manière à ce que le liquide s’écoule par le fond, laissant les varroas à l’autre extrémité pour être dénombrés.
  4. Compter les varroas qui se trouvent dans le bac ou l’agitateur. Diviser le total par 300 et multiplier le résultat par 100 pour obtenir le pourcentage d’infestation dans la colonie. Par exemple, s’il y a trois varroas dans un échantillon de 300 abeilles, alors (3 ÷ 300) x 100 = 1 % d’infestation.
  5. Consigner les résultats, jeter les abeilles mortes et rincer le contenant avec de l’eau pour retirer les varroas entre les prélèvements. Il est important de consigner les résultats du dépistage afin de pouvoir faire le suivi du niveau d’infestation de chaque colonie. En comparant les résultats de dépistage, effectué avant et après un traitement ou une intervention contre le varroa, l’apiculteur peut vérifier l’efficacité du traitement ou de l’intervention.
Alcool recouvrant un échantillon d’abeilles dans un agitateur offert commercialement
Figure 9. Alcool recouvrant un échantillon d’abeilles dans un agitateur offert commercialement.

Méthode de dépistage à l’aide d’un carton collant

Matériel requis pour le dépistage à l’aide d’un carton collant :

  • papier épais
  • pâte collante
  • grillage ou treille métallique de 1/8 pouce
  • loupe
  • carnet et crayon

Marche à suivre pour le dépistage du varroa à l’aide d’un carton collant dans les colonies d’abeilles mellifères :

  1. Préparer d’abord le carton collant.
    • Tracer une grille sur un morceau de papier épais (40 cm de hauteur par 30 cm de largeur) pour faciliter le calcul. Une chemise de format commercial convient parfaitement. Ouvrir la chemise et l'aplatir, puis découper une bande d'environ cinq centimètres à l'une des extrémités. Inscrire le numéro de la colonie sur l'onglet qui se trouve à l'autre extrémité.
    • Couvrir uniformément le carton de pâte collante servant au piégeage d'insectes (Tangle-Trap Insect Trap Coating). On peut également utiliser un mélange de Crisco et d'huile végétale ou de gelée de pétrole pour recouvrir le carton et le rendre collant.
  2. Insérer le carton collant sous la chambre de couvain, de préférence sous le plancher grillagé [grillage ou tamis métallique] (figure 10). S'il n'y a pas de plancher grillagé, le grillage ou tamis métallique peut être placé directement sur le carton collant.
  3. Laisser le carton collant sous la chambre à couvain pendant 24, 48 ou 72 heures. L’estimation du nombre de varroas dans la colonie sera plus fiable toutefois si le carton y demeure plus longtemps.
  4. Retirer le carton collant et compter le nombre de varroas qui s’y trouvent en utilisant une loupe au besoin. Diviser le nombre de varroas obtenu par le nombre de jours pendant lesquels le carton collant est resté dans la chambre à couvain afin d’obtenir le nombre de varroas qui sont tombés par période de 24 heures, ce qui est l’unité de mesure standard pour les résultats obtenus à l’aide de la méthode de dépistage utilisant le carton collant. Par exemple, si 36 varroas sont tombés sur un carton collant laissé dans une colonie pendant 72 heures (3 jours), le nombre de varroas par 24 heures sera 36 varroas ÷ 3 jours = 12 varroas par période de 24 heures.
  5. Consigner les résultats et utiliser un autre carton collant pour prélever des échantillons dans une autre colonie.
Carton collant inséré sous une chambre à couvain
Figure 10. Carton collant inséré sous une chambre à couvain.
Tableau 1. Comparaison des diverses méthodes de dépistage du varroa.
Méthode de dépistage du varroaAvantagesDésavantages
Lavage à l’alcool
  • Résultats (nombre de varroas sur les abeilles) obtenus en une seule visite au rucher et disponibles immédiatement.
  • Estimation du niveau d’infestation pour toute la colonie.
  • Un nombre standard d’abeilles (300) permet de comparer les résultats des différentes colonies.
  • Petit nombre (300) d’abeilles tuées.
Carton collant
  • Aucune abeille n’est tuée.
  • Détection des varroas à de très faibles niveaux d’infestation.
  • Utilisation possible pour détecter les chutes de varroas durant les traitements.
  • Nombreuses visites au rucher requises pour obtenir des résultats.
  • Résultats susceptibles d’être variables selon la taille de la colonie et le comportement des abeilles (comportement de toilettage ou hygiénique), ce qui rend difficiles les comparaisons entre les colonies.
  • Évalue le nombre de varroas qui se détachent des abeilles, mais non pas le nombre présent sur les abeilles.