Résumé

Ce n’est pas d’hier que l’Ontario s’emploie à protéger les gens et les biens des conséquences des inondations par des politiques d’aménagement du territoire et des activités d’atténuation. Élaboration d’une politique moderne concernant les plaines inondables, stratégie de bassin hydrographique, modèle d’office de protection de la nature et normes concernant les inondations : autant de mesures qui se sont avérées extrêmement efficaces pour réduire les risques d’inondation, surtout au moment d’aménager les zones vertes.

Mais au printemps de 2019, des pluies diluviennes associées à la fonte des neiges et à une hausse soudaine de la température ont causé des inondations dévastatrices dans de nombreux secteurs du Nord et du Sud de l’Ontario. Des déclarations d’urgence ont été prononcées dans 23 municipalités et une communauté de Première Nation, dont les maisons, les commerces, les routes et d’autres infrastructures telles que les ponts ont été frappés par de fortes inondations. Les premiers états d’urgence ont été déclarés au début d’avril, et beaucoup ont duré jusqu’en juillet. À l’aube de l’hiver, les Grands Lacs ont encore un niveau d’eau élevé, qui l’est d’ailleurs depuis le début de 2017, et beaucoup de gens et de biens sont toujours menacés.

Devant ces inondations, le gouvernement provincial a annoncé qu’il mènerait des consultations sur les politiques d’atténuation des inondations et d’aménagement du territoire en vigueur en Ontario. Il a d’abord organisé trois séances d’écoute régionales menées par des autorités provinciales auprès de responsables municipaux, autochtones et sectoriels à Muskoka, Pembroke et Ottawa en mai 2019. Ces séances lui ont permis d’entendre le témoignage direct des acteurs des zones les plus dévastées par les inondations printanières. Consciente que ces séances n’ont pas couvert tous les secteurs touchés par les inondations ni permis à la population de donner son avis, la province a invité les gens à répondre à un sondage en ligne entre le 16 mai et le 28 juin 2019 pour obtenir leurs commentaires et suggestions sur les inondations afin d’améliorer la résilience de l’Ontario à cet égard.

Après cette première prise de contact au printemps, le ministre des Richesses naturelles et des Forêts, l’honorable John Yakabuski, m’a confié le mandat, le 18 juillet 2019, d’évaluer le cadre actuel de lutte contre les inondations de la province. En plus des politiques et des activités jouant un rôle dans les inondations printanières, on m’a aussi demandé de me pencher sur les Grands Lacs et les inondations urbaines.

À titre de conseiller spécial en matière d’inondations, j’ai été chargé par la province de donner des conseils éclairés au ministre et de faire des recommandations au gouvernement pour améliorer l’actuel cadre stratégique sur les inondations.

Malgré une carrière au Manitoba consacrée aux inondations, je ne connaissais pas bien le cadre stratégique complexe de l’Ontario. Pour mener mon examen, il m’était donc indispensable d’apprendre quels étaient les divers rôles des entités concernées – gouvernement fédéral, municipalités, offices de protection de la nature et ministères provinciaux – et quels étaient les politiques et les guides techniques. Le ministère m’a aussi fourni plusieurs documents pour m’aider à me familiariser avec le cadre stratégique, dont la liste est citée à l’annexe A.

Les dossiers du ministère m’ont certes aidé à mieux cerner le contexte, mais pour brosser un portrait complet de la situation, il fallait que j’aille plus loin.

J’ai d’abord rencontré le ministre Yakabuski pour bien comprendre le mandat qui m’a été confié et à quel point cet examen est important pour les Ontariens. Il a insisté sur les conséquences dévastatrices subies par la province et sur la nécessité pour l’Ontario d’aider et de protéger ses citoyens.

Avec le ministère, nous avons organisé une tournée de neuf jours sur deux semaines au début de septembre 2019 pour mettre en lumière les différences entre les problèmes, les conditions géographiques et les responsabilités. Au programme : réunions avec des ministères provinciaux, réunions avec des organismes, tables rondes avec des municipalités et des offices de protection de la nature, et visites guidées des zones touchées. La première semaine, je me suis rendu dans les régions d’Ottawa, de Pembroke et de North Bay, et la deuxième, à Toronto, Muskoka, Cambridge et London.

J’ai divisé mon rapport en six chapitres :

  1. Introduction
  2. Processus d’examen
  3. Contexte et inondations de 2019 en Ontario
  4. Situations régionales
  5. Stratégie ontarienne de gestion des risques d’inondation
  6. Gestion des risques d’inondation : obstacles et leviers.

Dans le chapitre 3, je fais une mise en contexte et j’explique toutes les raisons qui ont mené aux inondations de 2019, entre autres les chutes de neige supérieures à la moyenne pendant l’hiver 2018-2019, l’équivalent eau-neige supérieur à la moyenne, les températures faibles se maintenant tard au printemps et les pluies abondantes à la fonte des neiges.

Dans le chapitre 4, j’explique au lecteur ce qui s’est produit dans chaque bassin hydrographique que j’ai visité ou dont j’ai eu connaissance. J’ai entendu trop souvent des gens dire qu’ils ne comprenaient pas comment fonctionnaient les systèmes, ou qui, dans le cas contraire, trouvaient qu’on aurait pu faire les choses différemment pour aboutir à de meilleurs résultats. J’ai demandé et obtenu quantité de renseignements détaillés de divers offices de protection de la nature, municipalités, organismes et ministères provinciaux, et je les en remercie. J’ai intégré une bonne partie de ces renseignements à mon rapport, après les avoir analysés et mis au point.

Dans le chapitre 5, je parle des grands volets de la gestion des situations d’urgence : prévention, atténuation, préparation, intervention et rétablissement. Je cite aussi les lois, règlements, politiques et directives techniques qui s’appliquent aux inondations. Enfin, je décris les attributions des ministères provinciaux, des municipalités, des offices de protection de la nature, du gouvernement fédéral et des autres entités concernées par la lutte contre les inondations.

Qu’elles soient le fruit des crues printanières, d’inondations urbaines ou du niveau élevé des Grands Lacs, il est clair que les inondations ont des conséquences de plus en plus grandes sur les Ontariens et nous rappellent qu’il y a toujours matière à amélioration. Dans le chapitre 6, je parle des obstacles et des leviers de la gestion des risques d’inondation, et je présente les nombreuses recommandations que j’ai formulées à l’intention du gouvernement de l’Ontario et des autres parties mentionnées au chapitre 5.

D’après l’analyse des données concernant les systèmes touchés par les inondations de 2019, rien n’indique que les inondations résultent d’une erreur humaine ou d’une exploitation négligente des structures de régularisation des eaux. C’est le volume d’eau colossal (neige et pluie) qui y a directement contribué. Les mesures prises par les gestionnaires des ressources en eau dans toute la province ont d’ailleurs réduit l’ampleur des inondations et les dégâts connexes dans les bassins hydrographiques.

Pour ce travail, je dois beaucoup au ministère des Richesses naturelles et des Forêts, qui m’a fourni des documents d’information, qui a géré la logistique des rencontres et des visites et qui a facilité le transfert des dossiers et de la correspondance du grand public et des parties prenantes.

Recommandations

Note de l’auteur : Dans bien des cas, la mise en œuvre des recommandations du rapport concerne des organismes qui ne relèvent pas du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF). Je m’attends alors à ce que le MRNF amorce un dialogue avec les organismes en question pour s’entendre sur cette mise en œuvre, intégralement ou partiellement.

  1. Recommandation 1

    Que le MRNF achève le plus rapidement possible son projet de règlement en application de la Loi sur les offices de protection de la nature et le soumette au Conseil des ministres.

  2. Recommandation 2

    Que le MRNF consulte les offices de protection de la nature sur leur application de l’approche fondée sur les dangers et de l’approche fondée sur les risques dans la gestion des inondations.

  3. Recommandation 3

    Que les points suivants soient intégrés à la Déclaration de principes provinciale (DPP) :

    • Que la référence omniprésente à « l’incidence du changement climatique » dans la DPP, qui permet d’attirer l’attention sur la question, soit ajoutée au préambule.
    • Qu’on mentionne expressément, dans le corps de la DPP ou dans la section des définitions, l’obligation qu’ont les offices de protection de la nature de réglementer les activités d’aménagement sur les terrains dangereux, conformément à la Loi sur les offices de protection de la nature.
    • Que le point « d) un couloir de transport et d’infrastructure, un aéroport ou une installation de gestion des déchets solides et liquides » soit ajouté à la politique 3.1.5 de la DPP.
  4. Recommandation 4

    Que le MRNF mette à jour ses lignes directrices techniques et de mise en œuvre sur la cartographie des plaines inondables pour rendre compte des nouvelles technologies et méthodes de cartographie des dangers et des risques d’inondation, et qu’il collabore avec les offices de protection de la nature à cet effet.

  5. Recommandation 5

    Que la province mette à jour ses guides techniques sur les inondations et les dangers naturels, à savoir : revoir les normes concernant les inondations (1 %, tempête de Timmins, ouragan Hazel), en vue de tenir compte des données scientifiques actuelles et des changements climatiques (p. ex. établir une revanche minimale); revoir les secteurs de plaines inondables (canaux évacuateurs, zones périphériques, marge de recul par rapport au rivage) et, au besoin, mettre à jour les niveaux de crue des Grands Lacs et les méthodes et marges de tolérance liées aux risques d’érosion du rivage.

  6. Recommandation 6

    Que la province mette sur pied un groupe de travail avec les ministères provinciaux, les offices de protection de la nature et les municipalités pour préparer une stratégie pluriannuelle de cartographie des plaines inondables.

  7. Recommandation 7

    Que le gouvernement fédéral soit invité à élargir la portée du programme d’atténuation des catastrophes ou à créer un programme de remplacement, pour que les municipalités, les offices de protection de la nature et l’Ontario et le Québec (compte tenu de la rivière des Outaouais) puissent effectuer ou mettre à jour la cartographie des plaines inondables de toutes les zones critiques.

  8. Recommandation 8

    Que la province envisage de créer un programme provincial de cartographie de l’élévation et s’engage à respecter les exigences annuelles de financement.

  9. Recommandation 9

    Que la province envisage de créer un poste de responsable provincial des renseignements cartographiques des plaines inondables et modifie les politiques, règlements et lois en conséquence.

  10. Recommandation 10

    Que le ministère du Solliciteur général fasse appliquer les recommandations de la vérificatrice générale concernant la mise sur pied d’une structure de gouvernance pour la gestion des situations d’urgence et mette à jour les programmes de continuité des opérations le plus vite possible.

  11. Recommandation 11

    Que la province détermine s’il faut modifier la Loi sur la protection civile et la gestion des situations d’urgence en vue de clarifier les attributions liées au repérage des zones à risque.

  12. Recommandation 12

    Que le MRNF envisage de collaborer avec Conservation Ontario et l’Association of Municipalities of Ontario pour déterminer comment transférer aux municipalités sans office de protection de la nature l’expérience et les renseignements acquis par les municipalités et les offices de protection de la nature concernant le repérage des zones à risque.

  13. Recommandation 13

    Que la province envisage d’apporter des modifications législatives pour clarifier les autorisations relevant de la Loi sur les offices de protection de la nature et les autorisations d’utilisation du sol prévues par la Loi sur l’aménagement du territoire en ce qui concerne l’aménagement dans les zones à risque.

  14. Recommandation 14

    Que la province envisage de prendre des mesures législatives pour améliorer l’actuel cadre stratégique sur les inondations en nommant un ministère responsable de l’ensemble des politiques, normes et lois concernant les inondations.

  15. Recommandation 15

    Que la province envisage de prendre des mesures législatives pour que les propriétés sujettes aux risques d’inondation soient recensées publiquement, à tout le moins sur le titre de propriété, afin d’informer les acheteurs potentiels.

  16. Recommandation 16

    Que les municipalités envisagent d’instaurer des taxes de répartition locale pour financer l’installation (ou la modernisation) de structures de protection des rives et, au besoin, que la province donne aux municipalités le pouvoir de le faire.

  17. Recommandation 17

    Que la province aide les municipalités et les offices de protection de la nature à assurer la conservation, la restauration et la création d’infrastructures vertes naturelles (milieux humides, couvert forestier, surfaces perméables) pendant l’aménagement du territoire pour réduire le ruissellement et les répercussions des inondations.

  18. Recommandation 18

    Que le bureau de district du MRNF de North Bay organise une réunion entre le groupe responsable du bassin hydrographique formé par la rivière Sturgeon, le lac Nipissing et la rivière des Français et le groupe responsable de la partie supérieure du bassin hydrographique de la rivière des Outaouais pour aider le deuxième à établir une entente de collaboration en cas d’inondation. Il est primordial que toutes les parties concernées soient présentes à la réunion.

  19. Recommandation 19

    Que la municipalité de North Bay et toute autre municipalité dans une situation similaire installent des tuyaux de dérivation adéquats dans les stations de traitement pour améliorer la résilience des infrastructures essentielles et limiter les répercussions subies par ces dernières et les conséquences connexes sur la santé et la sécurité publiques.

  20. Recommandation 20

    Que la province, le gouvernement fédéral (Services publics et Approvisionnement Canada) et l’Office de protection de la nature de North Bay-Mattawa revoient les lignes directrices opérationnelles relatives au lac Nipissing.

  21. Recommandation 21

    Que le MRNF établisse un protocole de communication pour, à partir du début de 2020, renseigner et mobiliser les principales parties prenantes (municipalités) en ce qui concerne les conditions des bassins hydrographiques et les opérations qui y sont menées en automne, en hiver et pendant les crues printanières.

  22. Recommandation 22

    Que le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) se serve des résultats de l’initiative de protection et de gestion du bassin versant de Muskoka pour orienter toute modification éventuelle du plan de gestion des eaux de la rivière Muskoka en collaborant avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts, et entre-temps, que le MEPP détermine s’il faut inviter les municipalités à mettre sur pied un office de protection de la nature ou demander au ministère des Affaires municipales et du Logement de restreindre les aménagements dans les plaines inondables (p. ex. au moyen d’un arrêté).

  23. Recommandation 23

    Que le comté de Haliburton décrive par écrit l’application de son modèle de collaboration dans le cadre des inondations de 2019 et communique cette information aux autres comtés, municipalités et offices de protection de la nature.

  24. Recommandation 24

    Que le gouvernement provincial, le gouvernement fédéral et les municipalités collaborent avec l’Office de protection de la nature de la région d’Essex et l’Office de protection de la nature de la vallée du cours inférieur de la rivière Thames pour élaborer une stratégie commune à court et à long terme visant à remédier aux conséquences qui sont et pourront être subies par Chatham-Kent, Windsor- Essex et Pelee Island vu le niveau d’eau, les risques d’inondation et d’érosion et les changements climatiques actuels et futurs touchant le lac Érié, le lac Sainte-Claire et la rivière Détroit.

  25. Recommandation 25

    Que le MRNF mette à jour les guides techniques pertinents et envisage de créer une catégorie autorisant l’aménagement des terrains dangereux au bord des lacs, rivières et cours d’eau intérieurs, des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, prévoyant le recours au relief de lutte contre les inondations et à d’autres méthodes de défense contre les inondations, le tout assorti d’exigences et de conditions très strictes, et qu’il envisage d’intégrer ce concept dans une loi ou un règlement avec les autres méthodes structurales qui sont maintenant autorisées sur les terrains non dangereux ou dans les zones de dérogation.

  26. Recommandation 26

    Que, en raison de l’utilisation croissante des installations régionales de lutte contre les inondations, le MRNF détermine si la province devrait prendre des mesures pour encadrer cette utilisation ou laisser le champ libre aux municipalités à cet égard.

  27. Recommandation 27

    Que la province crée un groupe de travail réunissant tous les ministères concernés pour définir leurs attributions respectives concernant les inondations pluviales.

  28. Recommandation 28

    Que la province détermine si elle doit prendre des mesures pour encadrer les normes de drainage dans les zones urbaines, par exemple exiger que le débit de ruissellement ne dépasse pas le niveau d’avant l’aménagement ou imposer des mesures de lutte contre les inondations aux propriétés privées, et, le cas échéant, qu’elle détermine quel est l’instrument législatif le mieux adapté.

  29. Recommandation 29

    Que le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, dans le cadre de la volonté qu’il a exprimée dans son plan environnemental de 2018 de consulter le secteur de l’assurance et de l’immobilier, prenne contact avec le Centre Intact d’adaptation au climat pour, en collaboration avec celui-ci, sensibiliser les propriétaires aux risques d’inondation croissants et les informer sur la protection des sous-sols.

  30. Recommandation 30

    Que le ministère de l’Infrastructure veille à ce que le Fonds ontarien pour l’infrastructure communautaire aide les municipalités à améliorer et à appliquer leurs plans de gestion des biens (gestion des eaux pluviales, adaptation aux changements climatiques et atténuation de leurs effets) pour qu’elles puissent prendre les meilleures décisions d’investissement possible concernant leurs infrastructures.

  31. Recommandation 31

    Que le ministère de l’Infrastructure collabore étroitement avec le MRNF pour établir les futurs critères du volet Infrastructures vertes du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada afin de garantir l’admissibilité des projets liés aux inondations.

  32. Recommandation 32

    Que la province continue de financer le Programme d’aide pour l’infrastructure d’aménagement hydraulique et de lutte contre l’érosion et envisage d’adopter un budget pluriannuel.

  33. Recommandation 33

    Que la province continue d’émettre des Obligations vertes en 2020 et après pour contribuer au financement des infrastructures résistantes aux phénomènes météorologiques extrêmes.

  34. Recommandation 34

    Que la province maintienne son engagement financier et poursuive son partenariat avec le gouvernement fédéral par l’intermédiaire de l’accord sur le réseau hydrométrique.

  35. Recommandation 35

    Que la province continue de contrôler l’efficacité et l’emplacement des échelles et qu’elle apporte les corrections nécessaires au besoin.

  36. Recommandation 36

    Que, s’il y a lieu et si les fonds le permettent, la province envisage d’installer des systèmes de télémesure satellitaire GOES à des endroits clés où l’accès à l’information doit être plus fréquent (zones à risque ou bassins hydrographiques réagissant rapidement aux précipitations et à la fonte des neiges) et où les technologies de télécommunication par ligne terrestre sont moins sécurisées et moins fiables.

  37. Recommandation 37

    Que, s’il y a lieu et si les fonds le permettent, la province envisage de recourir à des alarmes automatiques dans les stations des bassins hydrographiques à risque ou réagissant rapidement aux précipitations et à la fonte des neiges pour déclencher l’alerte quand le niveau d’eau dépasse un certain seuil.

  38. Recommandation 38

    Que la province étudie l’utilité d’ajouter des lignes de relevés d’enneigement manuelles dans les bassins hydrographiques où le manteau neigeux et la teneur en eau de la neige sont des facteurs d’inondation printanière, et qu’elle s’emploie à faire participer les citoyens à la collecte et à la communication de ces données.

  39. Recommandation 39

    Que la province étudie la capacité des produits de télédétection à mieux estimer la répartition spatiale de la neige et le régime de neige.

  40. Recommandation 40

    Que le MRNF collabore avec ses partenaires fédéraux, provinciaux et locaux et le secteur privé pour créer un modèle de données ouvertes prévoyant la diffusion de l’information et son intégration à la base de données de surveillance hydrométrique du Centre de contrôle des eaux de surface.

  41. Recommandation 41

    Que la province étudie le rendement du capital investi de l’utilisation de la nouvelle imagerie satellitaire et de l’ajout de personnel pour améliorer la prévision et la surveillance des inondations.

  42. Recommandation 42

    Que la province mette à jour ses lignes directrices de prévision et d’avertissement en matière d’inondations en clarifiant les différentes attributions (offices de protection de la nature, bureaux de district du MRNF, municipalités) et qu’elle donne des exemples de systèmes, du plus simple au plus complexe, en précisant que chaque système doit être adapté aux caractéristiques et ressources des bassins hydrographiques.

  43. Recommandation 43

    Que le ministère du Solliciteur général mette en œuvre le plus tôt possible des initiatives d’opérations d’urgence en réponse aux recommandations de la vérificatrice générale.

  44. Recommandation 44

    Que Gestion des situations d’urgence Ontario améliore ses procédures d’interaction avec les municipalités et les énonce clairement sur son site Web.

  45. Recommandation 45

    Que Gestion des situations d’urgence Ontario énonce clairement la procédure de demande d’aide en situation d’urgence s’appliquant aux municipalités et fournisse du soutien sur le terrain pour déterminer l’aide nécessaire.

  46. Recommandation 46

    Que la province dispose d’un site Web central sur les inondations qui répond à toutes sortes de questions fréquemment posées (à l’intention des offices de protection de la nature, des municipalités et du grand public), ou à tout le moins, qui contient un lien menant au site de l’organisme pertinent (ministère provincial, société d’électricité, etc.) où se trouvent les réponses aux questions.

  47. Recommandation 47

    Que la province revoie la formule de financement concernant l’admissibilité des municipalités au Programme d’aide aux municipalités pour la reprise après une catastrophe.

  48. Recommandation 48

    Que le projet pilote de « reconstruction en mieux » relevant du Programme d’aide aux municipalités pour la reprise après une catastrophe devienne un programme permanent. La province devrait envisager d’augmenter le plafond de 15 % si c’est une stratégie envisageable sur le plan économique. Le programme devrait être lié aux niveaux et critères de lutte contre les inondations prévus par la loi. Par exemple, un pont endommagé par une inondation ne pourrait être remplacé que s’il est élevé au niveau de la crue nominale.

  49. Recommandation 49

    Que la province envisage d’ajouter un volet de « reconstruction en mieux » au Programme d’aide aux sinistrés pour la reprise après une catastrophe.

  50. Recommandation 50

    Que la province propose à Services aux Autochtones Canada d’étendre son programme d’aide après une catastrophe aux maisons louées sur les réserves de Premières Nations par des personnes non inscrites.

  51. Recommandation 51

    Que le Programme d’aide aux sinistrés pour la reprise après une catastrophe soit assez souple pour permettre le retrait de la structure de la plaine inondable (rachat) si c’est la seule option techniquement et financièrement réalisable.

  52. Recommandation 52

    Que la province continue de s’entretenir avec le Bureau d’assurance du Canada et le gouvernement fédéral afin de définir la marche à suivre pour que plus d’Ontariens aient accès à une assurance contre les inondations.

  53. Recommandation 53

    Que la province veille à ce que les municipalités sachent quelles sont les dépenses admissibles au Programme d’aide aux municipalités pour la reprise après une catastrophe, entre autres les frais d’élimination des déchets après une inondation.

  54. Recommandation 54

    Que la province envisage d’accorder une autorisation spéciale ou accélérée pour la construction ou l’agrandissement d’une décharge en cas de saturation causée par l’élimination des déchets issus d’une inondation.

  55. Recommandation 55

    Que la Commission mixte internationale, la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais et Ontario Power Generation affichent clairement une description détaillée de leurs opérations en cas d’inondation sur leur site Web.

  56. Recommandation 56

    Que la Commission mixte internationale envisage de rencontrer les parties prenantes et personnes intéressées pour leur décrire le fonctionnement de ses structures dans les moindres détails.

  57. Recommandation 57

    Que la Commission mixte internationale envisage d’ajouter des boutons « inondations de 2017 » et « inondations de 2019 » à la page d’accueil de son site Web et de faire figurer sur les pages correspondantes des renseignements détaillés sur les inondations et les opérations de la Commission, ainsi que des liens menant aux rapports connexes.

  58. Recommandation 58

    Que les organismes appuyant la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (le Canada, l’Ontario, le Québec et les exploitants de barrages) envisagent de revoir la convention, les recommandations, les principes directeurs et les politiques de la Commission étant donné qu’ils datent de presque 40 ans.

  59. Recommandation 59

    Que les entités appuyant la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (le Canada, l’Ontario, le Québec et les exploitants de barrages) envisagent de supprimer le mot « régularisation » dans le titre de la Commission, car il sous-entend que celle-ci peut gérer de grosses crues alors que ce n’est pas le cas vu la capacité de stockage limitée des réservoirs des centrales, qui sont conçus pour la production d’électricité et non pour la lutte contre les inondations.

  60. Recommandation 60

    Qu’un agent des communications soit affecté à la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais pour s’occuper des communications pendant les inondations et les assemblées publiques et ainsi permettre aux ingénieurs de se concentrer sur leurs tâches. Il faudrait aussi que deux agents spécialement formés soient affectés aux opérations techniques. Les agents devraient provenir d’une entité ministérielle autre qu’Ontario Power Generation ou qu’un propriétaire de barrage non gouvernemental, puisque la population estime que les propriétaires de barrage n’ont que la production d’électricité en tête.

  61. Recommandation 61

    Qu’un responsable des communications possédant de l’expérience en marketing collabore avec la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais pour publier des documents plus faciles à comprendre. La stratégie de gestion de la Commission concernant la rivière des Outaouais n’est pas bien comprise ni par le grand public ni par les représentants gouvernementaux. Qui plus est, les documents destinés à la publication ne devraient pas prêter à confusion. J’ai par exemple vu un graphique linéaire qui montrait une différence du niveau d’eau de 1,0 mètre alors que le texte en dessous disait « > 50 cm ou 20 po » en dessous.

  62. Recommandation 62

    Que la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais collabore avec Ontario Power Generation et envisage d’installer des échelles limnimétriques à des endroits critiques le long de la rivière, et qu’elle invite les résidents à relever le niveau de l’eau et à le signaler. Comme les résidents ont tout intérêt à obtenir des données fiables, ils pourraient être appelés à participer bénévolement.

  63. Recommandation 63

    Que deux représentants municipaux – un de l’Association of Municipalities of Ontario et un de l’équivalent québécois – siègent à la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais pour que les municipalités des deux provinces y aient chacune une personne-ressource de confiance et qu’elles obtiennent par cet intermédiaire des renseignements fiables et précis. Il y aurait aussi lieu de faire siéger des représentants municipaux au Comité de régularisation de la rivière des Outaouais, à la place ou en plus de la Commission. Les trois signataires de la convention (le Canada, l’Ontario et le Québec) devraient alors accepter de la modifier en conséquence.

  64. Recommandation 64

    Qu’Ontario Power Generation crée une vidéo montrant l’évolution du niveau de l’eau du tronçon sec situé à Deux-Rivières en présence d’un débit faible, normal et élevé, avec une voix hors champ expliquant cette évolution, et que cette vidéo figure sur son site Web.

  65. Recommandation 65

    Qu’Ontario Power Generation trouve une manière de communiquer ses réserves quant aux dates de remplissage et d’être plus souple à cet égard, en tenant compte de toutes les répercussions possibles, pour faciliter la modification éventuelle des plans de gestion des eaux.

  66. Recommandation 66

    Que la province maintienne à tout le moins le financement actuellement consacré aux budgets et programmes ministériels qui sont liés à tout ce qui touche aux inondations (procédures d’approbation et politiques et exigences techniques connexes, cartographie des plaines inondables, entretien des infrastructures de lutte contre les inondations, imagerie satellitaire, etc.).

Liens connexes