Méthodologie de la consultation

La méthodologie de la consultation effectuée auprès des intervenants dans le cadre de cet examen était divisée en trois étapes.

Au cours de l’étape I, nous avons principalement communiqué avec les vice-présidents de la recherche des universités, des collèges et des hôpitaux de l’Ontario. Nous avons également fait appel au Conseil ontarien de la recherche universitaire (CORU), le Council of Academic Hospitals of Ontario (CAHO) et Collèges Ontario.

À l’aide d’un questionnaire, nous avons sollicité des commentaires relativement aux quatre domaines clés suivants :

  • Les plans de programme font-ils ce qui était prévu et ont-ils les répercussions escomptées?
  • Les programmes ont-ils toujours les bons objectifs?
  • Y a-t-il des lacunes relatives aux programmes?
  • Existe-t-il des possibilités de simplifier les processus?

Nous avons élargi notre consultation au cours de l’étape II afin d’inclure des partenaires du secteur privé, certains instituts de recherche de l’Ontario, comme l’Institut Périmètre, ainsi que certains organismes gouvernementaux fédéraux, tels qu’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Nous avons fait participer ces intervenants au moyen de diverses méthodes, y compris des groupes de discussion, des sondages et des réunions par téléconférence.

En outre, le personnel du ministère a aidé à créer des groupes de discussion et (ou) à effectuer des sondages auprès d’anciens présidents et membres du comité d’examen par les pairs du FRO et du Programme BNC, de plusieurs bénéficiaires (du FRO et [ou] du Programme BNC) et de demandeurs dont la demande n'a pas été acceptée.

Dans le cadre de l’étape III, nous sommes revenus vers certains des principaux organismes de recherche représentatifs afin de mettre à l’essai et de valider nos recommandations. Pour ce faire, nous avons tenu des rencontres avec le Conseil consultatif du Fonds pour la recherche en Ontario, dont nous avons sollicité la participation dès le début du processus de consultation, ainsi qu'avec la scientifique en chef de l’Ontario, Mme Molly Shoichet, Ph. D.

Une liste complète de nos communications avec les intervenants dans le cadre de cet examen figure à l’annexe A.

Résumé des commentaires des intervenants

La majorité des commentaires des intervenants portaient sur le Programme ER-FRO, bien que certains commentaires sur l’ensemble du FRO aient été formulés en termes plus vastes, de manière à inclure les Programmes BNC, ER-FRO et IR-FRO.

Dans l’ensemble, de nombreux intervenants ont confirmé que les trois programmes par concours sont un outil important pour attirer et garder les meilleurs talents de recherche. « Le FRO est le principal moteur de la découverte et de l’innovation et il émet une lumière vive pour les chercheurs de cette province. »

Comme une partie intéressée l’a souligné, le Programme BNC, tout particulièrement, vont au-delà de l’aide financière. « Elles contribuent à établir une plus grande reconnaissance du bénéficiaire et accroissent ses probabilités de succès dans d’autres programmes de financement. » Par contre, les commentaires sur le Programme BNC ont également révélé divers aspects à améliorer, plus particulièrement l’efficacité administrative, les affectations de fonds et les paramètres de rendement. Certains établissements ont également suggéré qu'il serait utile de mettre davantage l’accent sur les chercheurs en milieu de carrière.

De plus, les intervenants ont fortement soutenu la conception des deux programmes du FRO, avec quelques modifications mineures, mais importantes.

En ce qui a trait au Programme ER-FRO, les intervenants ont apprécié la souplesse permettant d’utiliser les fonds à des fins opérationnelles, y compris l’embauche de boursiers de recherches postdoctorales et de personnel de soutien (techniciens, administrateurs, assistants de recherche, etc.). Ils étaient également satisfaits du supplément correspondant à 40 % des coûts du projet prévu pour les frais généraux, une proportion qui correspond aux coûts véritables comparativement aux programmes de financement de la recherche d’autres territoires de compétence.

De plus, ils ont mentionné que le programme est devenu plus inclusif des disciplines de recherche allant au-delà des sciences naturelles et des sciences de la vie, en particulier les sciences sociales, les sciences humaines et les arts. Cependant, certaines personnes ont suggéré qu'une plus grande importance devrait être accordée aux projets de recherche multidisciplinaires, qui peuvent regrouper des collaborateurs provenant de nombreuses disciplines qui travaillent sur un problème commun.

Certains établissements ont exprimé des inquiétudes au sujet du Programme ER-FRO et de la façon dont il influe sur leur capacité à effectuer des recherches de calibre mondial et à attirer des talents exceptionnels.

La perception est que les trois programmes de recherche par concours (en particulier le Programme ER-FRO) sont orientés vers la recherche « pertinente pour l’industrie » qui cible une application ou un résultat commercial, même si le formulaire de demande couvre des avantages et des répercussions dont la portée est beaucoup plus vaste. Néanmoins, de nombreux intervenants ont indiqué que le processus de demande désavantage la recherche fondamentale, où les utilisateurs finaux potentiels sont situés plus en aval du cheminement d’innovation.

Certains établissements, en particulier ceux qui sont plus petits ou qui n'ont pas de capacité de recherche médicale importante, trouvent qu'il est très long et difficile d’attirer des contributions du secteur privé. Ils disent que le haut niveau de financement partenarial requis associé au Programme ER-FRO limite le bassin de chercheurs qui sont en mesure de présenter une demande, en plus de désavantager ceux qui effectuent de la recherche fondamentale, ainsi que ceux qui s'intéressent aux sciences sociales et aux sciences humaines.

Les intervenants ont exprimé une frustration générale relativement aux aspects administratifs et aux autres aspects de la présentation de demandes des trois programmes. Les formulaires de demande sont plutôt longs et complexes. De plus, les budgets sont particulièrement complexes et font en sort que l’établissement doit y consacrer des ressources administratives importantes, qui ne sont pas nécessairement disponibles dans les établissements de plus petite taille. Ils recommandent au ministère de mettre en œuvre un processus de présentation des demandes électronique efficace qui comprend tous les aspects de la demande, comme des lettres de recommandation.

Analyse

Dans notre introduction, nous avons proposé un cadre d’analyse fondé sur ce que nous appelons des six caractéristiques des programmes de soutien de la recherche efficaces :

  • excellence et innovation
  • talents et équipes
  • relations et réseaux
  • durabilité technique et financière
  • sensibilisation et participation du public
  • efficacité administrative et responsabilisation

Le cadre a été élaboré en tant que moyen systématique d’organiser et d’analyser la grande quantité de renseignements qui nous avons recueillis au cours de notre examen des trois programmes de recherche par concours de l’Ontario. Nous avons suggéré qu'il pourrait être appliqué à des programmes individuels ainsi qu'à une série de programmes, même si nous sommes conscients que chaque caractéristique ne s'applique pas également selon les objectifs et le plan d’un programme et que certaines de ces caractéristiques ne s'appliquent parfois pas du tout.

Nous avons tenté de résumer ci-dessous notre analyse des trois programmes, en mettant principalement l’accent sur le Programme BNC et le Programme ER-FRO, car les intervenants ont formulé plus de commentaires sur ceux-ci. Dans l’ensemble, nous constatons que les programmes contribuent fortement au système de recherche et d’innovation de l’Ontario, de manière individuelle et collective, en fournissant un soutien financier viable et souple pour la recherche académique, auquel s'ajoute un financement privé. Il est important de maintenir le rôle central que ces programmes de financement jouent sur les plans de la création de possibilités pour les talents de recherche, du renforcement de la compétitivité des établissements financés par les pouvoirs publics de l’Ontario en matière de recherche et de l’attrait d’investissements dans l’économie de l’Ontario.

Excellence et innovation

Nous sommes impressionnés par la haute qualité des recherches financées par le Programme BNC. Nous avons relevé bon nombre d’exemples de recherches financées par le Programme BNC qui ont contribué à l’avancement des connaissances scientifiques et à l’amélioration de la compréhension des problèmes sociaux. Le programme a ouvert des portes à l’innovation et à des projets de recherche plus complexes.

Jason Fish, Ph. D., Réseau universitaire de santé – Institut de recherche de l’Hôpital Toronto General

Après avoir reçu une subvention au titre du Programme BNC en 2012, Jason Fish, Ph. D., est rapidement devenu un chef de file mondial en matière de compréhension de la façon dont l’inflammation entraîne des maladies cardiaques. La bourse qu'il a obtenue a attiré un financement externe, a contribué à former des chercheurs talentueux et a donné lieu à plusieurs publications très influentes. M. Fish, Ph. D., a remporté de nombreux prix prestigieux, y compris une chaire de recherche du Canada de niveau 2 et le Prix à un jeune chercheur de la Société canadienne de cardiologie. Il a terminé son doctorat à l’Université de Toronto et a obtenu une bourse de recherche postdoctorale du Gladstone Institute of Cardiovascular Disease et de l’Université de Californie à San Francisco.

Nous sommes également impressionnés par la qualité élevée des recherches financées par le Programme ER-FRO et le Programme IR-FRO. Le processus d’examen par les pairs fonctionne bien. Sans ce soutien, l’Ontario se ferait certainement devancer par les autres territoires de compétence en matière de recherche et les établissements de l’Ontario seraient moins aptes à concurrencer pour obtenir des talents de calibre mondial et des investissements en R-D.

Néanmoins, le Programme ER-FRO, en particulier, est perçu comme étant lié à la collaboration industrielle qui, comme on peut s'y attendre, a tendance à favoriser les projets plus pertinents sur le plan commercial et industriel.

Les lignes directrices relatives à la présentation de demandes au titre du Programme ER-FRO n'établissent pas expressément de distinction entre les projets de recherche axés sur la théorie ou l’expérimentation et ceux qui ont une visée plus pratique. À notre avis, les lignes directrices ne devraient pas faire cette distinction étant donné que les deux types d’orientations de recherche ne peuvent pas être différenciés de manière significative à l’échelle d’un programme de financement de la recherche.

De plus, le ministère ne devrait pas offrir de soutien pour les essais cliniques, car l’Ontario offre déjà de l’aide sur ce plan, notamment grâce à l’Institut ontarien de recherche sur le cancer et à l’Institut ontarien du cerveau. Une part importante du financement du Programme ER-FRO soutient déjà les projets dans le domaine des sciences de la vie.

L’excellence en recherche signifie qu'il faut démontrer qu'un projet peut apporter une contribution potentielle à l’ensemble des connaissances scientifiques mondiales, qui sont à la fois fondamentales et appliquées. Ce n'est que lorsque cette condition a été remplie qu'il faut déterminer si le projet s'inscrit dans les domaines stratégiquement pertinents pour l’économie de l’Ontario, même si ceux-ci ne sont pas clairement définis ou à jour puisque le Programme d’innovation de l’Ontario n'a pas été mis à jour depuis près de dix ans.

Talents et équipes

Les intervenants, y compris de nombreux chercheurs, nous ont appris que le Programme BNC a joué un rôle important dans le lancement de la carrière de bon nombre de personnes qui sont devenues des chercheurs principaux dans d’autres programmes de financement de la recherche. Il a également joué un rôle de premier plan dans le cadre de la création des équipes de recherche.

Les établissements, de même que les chercheurs, nous ont expliqué que le Programme ER-FRO est efficace pour attirer, recruter et garder d’excellents talents de recherche. Nous avons cependant recueilli moins de renseignements sur son niveau d’efficacité pour favoriser le parcours professionnel des chercheurs en début de carrière, en milieu de carrière et par la suite. Nous avons quelques preuves empiriques qui indiquent que les exigences concernant la préparation d’une demande et l’établissement des partenariats constituent un obstacle majeur pour de nombreux jeunes chercheurs. La présentation d’une demande au Programme BNC ou au Programme ER-FRO est une démarche laborieuse, ce qui peut nuire à avancement professionnel.

Nous comprenons également que les chercheurs des établissements de plus petite taille peuvent être désavantagés, car ils ont moins facilement accès à des ressources administratives qui pourraient les aider. Enfin, nous n'avons pas une vue d’ensemble de la mesure dans laquelle le Programme ER-FRO favorise l’inclusion et la diversité des talents de recherche.

Relations et réseaux

Le Programme ER-FRO est conçu pour favoriser la collaboration et l’établissement de liens entre les établissements, ainsi qu'avec des partenaires communautaires et commerciaux. Cependant, l’établissement de ces relations semble plus évident chez les chercheurs qui travaillent dans certaines disciplines plutôt que dans d’autres, par exemple, lorsque sciences de la santé comparativement aux sciences sociales.

Bien que ce n'est pas un objectif du Programme BNC, certains intervenants institutionnels et chercheurs ayant participé au processus de consultation ont indiqué que le programme les avait quelque peu aidés à tisser des liens avec d’autres chercheurs du milieu académique et du secteur privé. Il semble que le nombre de collaborations de recherche financées par le Programme BNC a augmenté.

Programme Ontario-Chine d’échanges pour les jeunes scientifiques (PEJS)

Le Programme Ontario-Chine d’échanges pour les jeunes scientifiques (qui dispose d’un petit budget de 50 000 $ par année) permet aux titulaires des bourses du Programme BNC de l’Ontario de participer à un programme d’échange de trois semaines en Chine et aux chercheurs de l’Ontario d’accueillir de jeunes chercheurs chinois afin d’établir des partenariats de recherche conjointe. Après avoir établi ces partenariats de recherche, les chercheurs sont en mesure de présenter une demande au titre du Programme ER-FRO ou du Fonds pour la recherche et l’innovation Ontario-Chine afin de réaliser des projets de recherche conjoints qui profiteront mutuellement à l’Ontario et à la Chine. Jusqu'à présent, le ministère a lancé deux rondes de financement du PEJS, en 2016 et en 2017. Au total, 19 jeunes chercheurs de l’Ontario et de la Chine ont participé aux échanges, tandis que 11 universités ontariennes et 19 universités chinoises ont accueilli les titulaires d’une bourse du PEJS.

Durabilité technique et financière

L’une des principales caractéristiques du Programme BNC est qu'il prévoit un montant de financement suffisant pour couvrir les coûts indirects d’un projet de recherche. De même, la plupart des intervenants étaient très satisfaits du soutien financier pour les coûts indirects de 40 % offert par le Programme ER-FRO.

Nous avons toutefois noté une certaine inquiétude quant à la mesure dans laquelle la contribution de l’industrie est calculée en fonction du montant en espèces ou de la valeur équivalente « en nature » du matériel, des bases de données et potentiellement du personnel. Il semble régner une certaine confusion quant à la méthode préférée par le ministère, ou à la présence d’une telle préférence. La « composition » du soutien de l’industrie, c'est-à-dire s'il comprend principalement des contributions en espèces ou en nature, n'importe que dans la mesure où il favorise adéquatement l’excellence en recherche et l’infrastructure créée, et devient une pierre d’assise des projets
de recherche futurs.

Nous aimerions également souligner que la contribution de l’industrie et des partenaires à but non lucratif ne se limite pas à l’argent et aux autres ressources. L’aspect des partenariats avec l’industrie qui est peut-être encore plus important est la contribution apportée en termes d’expertise, de données et de connaissances des marchés qui peuvent accentuer l’incidence de la recherche en vue d’aider la société.

Sensibilisation et participation du public

L’une des particularités propres au Programme BNC et au Programme ER-FRO est qu'ils encouragent les jeunes à explorer et à poursuivre potentiellement des carrières en sciences et en génie. La sensibilisation des jeunes n'est pas une exigence propre à un autre programme de soutien de la recherche offert où que ce soit au Canada. D’autres pays ont créé des initiatives visant à diriger les jeunes vers les sciences, bien que celles-ci ne s'inscrivent pas directement dans un projet de recherche financé. Le Programme BNC et le Programme ER-FRO permettent l’affectation de jusqu'à 1 % du budget du projet à la sensibilisation. Un plan de sensibilisation des jeunes détaillé doit être inclus dans la demande. Les demandes doivent présenter un plan (affectation des fonds) et inclure les dépenses dans le budget proposé.

Kullervo Hynynen, Ph. D., Sunnybrook Research Institute

Kuellervo Hynynenn, Ph. D., a été recruté de la Harvard Medical School en 2006 en raison de son expertise en ultrasons focalisés de haute intensité guidés par IRM. M. Hynynen, Ph. D., a utilisé un financement du Fonds pour la petite infrastructure du Programme IR-FRO pour construire son propre laboratoire, puis il a notamment obtenu à deux autres reprises du financement du Programme IR-FRO et du Programme ER-FRO, ainsi qu'une chaire de recherche du Canada de niveau 1. Grâce à ces investissements, son laboratoire a mis au point un moyen d’utiliser des ultrasons focalisés de haute intensité pour qu'il ne soit plus nécessaire d’ouvrir les patients pendant certaines chirurgies : les ultrasons focalisés de haute intensité peuvent brûler et détruire les tumeurs cancéreuses ou les neurones en court-circuit sans endommager les tissus sains environnants. Cette technique chirurgicale sans scalpel a été utilisée pour enlever des cellules cancéreuses, éliminer les tremblements et ouvrir la barrière hémato-encéphalique pour que les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson puissent recevoir de meilleurs traitements pharmacologiques et pour éliminer potentiellement les plaques toxiques dans leur cerveau.

Pour souligner la mise au point de cette technologie perturbatrice, le M. Hynynen, Ph. D., a récemment été nommé Fellow de l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), une distinction internationale qui est seulement décernée à quelques personnes dans son domaine. Au cours de ces projets, M. Hynynen, Ph. D., a formé plus de 100 personnes hautement qualifiées et s'est adressé à 225 élèves du secondaire dans le cadre d’activités de sensibilisation des jeunes. Il a invité quelques-uns de ces élèves du secondaire dans son laboratoire afin de réaliser un projet de recherche et les a encouragés à poursuivre leurs études et à fréquenter les meilleures universités de l’Ontario et de partout dans le monde.

Un nombre considérable de jeunes ontariens sont exposés au travail et aux méthodes des chercheurs grâce aux Programmes BNC et ER-FRO, ce qui constitue une situation unique lorsqu'une comparaison est effectuée avec les programmes de recherche d’autres territoires de compétence. Il est encourageant de constater que bon nombre de chercheurs participant aux deux programmes sont prêts à organiser un grand nombre d’activités de sensibilisation différentes pendant qu'ils réalisent leurs projets. Le ministère devrait également rendre publiquement compte des progrès réalisés grâce aux projets, y compris les activités de sensibilisation des jeunes.

Efficacité administrative et responsabilisation

Le temps et les ressources investis dans la préparation et la soumission d’une demande à un programme du FRO sont considérables, ce qui peut être assez intimidant pour dissuader les chercheurs en début de carrière et les établissements de petite taille de présenter des demandes.

On peut en dire autant des exigences de reddition de comptes consécutives à l’obtention de financement en ce qui concerne l’atteinte des jalons du projet et la présentation de résultats et de répercussions ou ce que les économistes nomment le rendement social de l’investissement.

Ce qui nous ramène à la question de savoir ce qui est considéré comme un « rendement » : les connaissances, les talents, la technologie ou les autres résultats tangibles et parfois intangibles par dollar dépensé qui sont difficiles à quantifier, mais qui sont nécessaires pour respecter l’obligation de rendre des comptes. Il est important de comprendre qu'il n'y a pas de relation un pour un entre la science et l’innovation, car toutes sortes de travaux scientifiques contribuent à notre bien-être, qu'ils soient liés à la science fondamentale inspirée par la curiosité dont découle de nouvelles connaissances sur le monde physique et humain, ou à la science plus directement liée aux décisions relatives aux politiques et à l’investissement fondées sur des données probantes.

Le ministère peut faire beaucoup de choses pour simplifier et alléger le fardeau administratif imposé aux chercheurs, qui devraient consacrer davantage de temps à leurs projets de recherche plutôt que de remplir des formulaires. Il serait également utile que les rondes de concurrence soient organisées en suivant un calendrier plus prévisible. Un point connexe, qui est peut-être aussi lié aux caractéristiques relatives à l’excellence et aux talents des programmes efficaces, est que plus d’efforts devraient être déployés afin de fournir une rétroaction pertinente en temps opportun aux demandeurs retenus, ainsi qu'à ceux qui n'ont pas été retenus pour les encourager à présenter une demande au cours de la prochaine ronde.