L’alliaire officinale est une herbe envahissante originaire d’Europe. Elle a été introduite en Amérique du Nord au début des années 1800 pour être utilisée comme herbe comestible. Prête à consommer au début du printemps et à teneur élevée en vitamines A et C, son odeur est forte, distinctive, et rappelle celle de l’ail. Depuis son arrivée en Amérique du Nord, cette plante s’est répandue dans la nature et est aujourd’hui l’une des espèces envahissantes les plus agressives dans les forêts de l’Ontario.

une photo de les plantes de deuxième année peuvent atteindre 1,2 mètres; les feuilles sont hautes, triangulaires, alternes, fortement dentées, et les fleurs sont blanches.

Les plantes de deuxième année peuvent atteindre 1,2 m; les feuilles sont hautes, triangulaires, alternes, fortement dentées, et les fleurs sont blanches. Photo : Wasyl Bakowsky, DNMRNF

L’alliaire officinale a un cycle de vie qui se fait en deux étapes au cours des deux premières années. Pendant la première année, la plante ne présente qu’une seule grappe de feuilles en forme de rosette tout en développant un système radiculaire robuste. Les individus qui survivent à l’hiver produisent des fleurs et des centaines de graines au cours de leur deuxième année. Des peuplements denses produisent plus de 60 000 graines par mètre carré. Les peuplements de l’alliaire officinale peuvent doubler leur taille tous les quatre ans.

Les graines de l’alliaire officinale sont facilement propagées par les humains et les animaux. Elles peuvent demeurer dans le sol jusqu’à 30 ans et toujours être en mesure de germer. La plante peut pousser dans une grande variété d’habitats ensoleillés ou complètement ombragés, notamment des forêts intactes ainsi qu’en bordure des forêts, des rivières et des routes. L’alliaire officinale n’est pas une source de nourriture riche pour les animaux sauvages.

Aire de répartition

L’alliaire officinale pousse dans le sud et l’est de l’Ontario, jusqu’à la hauteur de Sault Ste. Marie vers le nord, dans certaines parties du Québec, et vers le sud jusqu’en Caroline du Nord et au Kentucky, aux États-Unis. On a trouvé des populations isolées en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick.

Répercussions de l’alliaire officinale

  • L’alliaire officinale peut envahir des forêts relativement intactes. Une fois établie, elle peut supplanter les fleurs sauvages indigènes comme le trille (Trillium sp.) et l’érythrone d’Amérique (Erythronium americanum). Elle nuit aux autres plantes en interférant avec la croissance des champignons qui sont source de nutriments pour les racines des plantes.
  • La plante menace plusieurs espèces en péril de l’Ontario, y compris le ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius), le trille à pédoncule incliné (Trillium flexipes), Isopyre à feuilles biternées de l’Est’ (Enemion biternatum), le pycnanthème gris (Pycnanthemum incanum), l’aster divariqué (Eurybia divaricata), la jacinthe des bois (Camassia scilloides) et le stylophore à deux feuilles (Stylophorum diphyllum).

Comment identifier l’alliaire officinale

  • Les jeunes feuilles dégagent une forte odeur d’ail quand on les froisse.
  • Lors de leur première année, les plantes produisent une rosette de feuilles vert foncé en forme de rein et à bords dentés.
  • Lors de leur deuxième année, les plantes produisent une tige haute de 0,3 à 1,2 m où poussent des feuilles triangulaires, alternes et fortement dentées.
  • Les feuilles du bas sont larges, en forme de rein et mesurent jusqu’à 10 cm de diamètre. Les feuilles supérieures sont triangulaires et d’un diamètre entre 5 et 10 cm; depuis la tige, elles deviennent plus étroites et se terminent en pointe.
  • Les plantes de deuxième année produisent en mai des fleurs blanches à quatre petits pétales.
  • Les gousses, étroites et longues de 2,5 à 6 cm , s’ouvrent au milieu de l’été pour libérer de petites graines noires.

une photo de lors de leur première année, les plantes produisent une rosette de feuilles vert foncé en forme de haricot.

Lors de leur première année, les plantes produisent une rosette de feuilles vert foncé en forme de haricot. Photo : Leslie J. Mehrhoff, University of Connecticut, Bugwood.org

L’alliaire officinale ressemble à plusieurs plantes indigènes de l’Ontario. Les feuilles à la base de la plante ressemblent à celles de plusieurs plantes de la famille des carottes (Thaspium et Zizia), la famille des marguerites (Senecio) et celle des violettes (Viola). Les gousses ressemblent à celles de plusieurs autres espèces de moutarde (Brassicaceae). La façon la plus facile de distinguer l’alliaire officinale de ces autres plantes est de froisser les feuilles. Si elles dégagent une forte odeur d’ail, il s’agit alors tout probablement de l’alliaire officinale.

une photo de fleurs de l’alliaire officinale.

Fleurs de l’alliaire officinale. Photo : Ken Towle

Ce que vous pouvez faire

  • Apprenez à identifier l’alliaire officinale et les autres plantes envahissantes et sachez comment gérer ces espèces de façon efficace sur votre propriété. Consultez le Manuel du propriétaire foncier pour lutter contre les plantes envahissantes des terrains boisés. Consultez The Landowner’s Guide to Controlling Invasive Woodland Plants (offert en anglais seulement) et Arrêtez la propagation des espèces envahissantes.
  • Évitez d’utiliser des plantes envahissantes dans les jardins et aménagements paysagers.
  • N’achetez que des plantes indigènes ou non envahissantes chez des détaillants d’articles de jardinages de bonne réputation. Les plantes indigènes fournissent habitat et sources alimentaires pour la faune indigène. Consultez Choisis-moi plutôt : De magnifiques plantes non envahissantes pour votre jardin. Consultez Choisis-moi plutôt, De magnifiques plantes non envahissantes pour votre jardin.
  • Jetez les plantes envahissantes dans les déchets. Ne les mettez pas dans votre compost ou ne les jetez pas dans la nature. Les fleurs dont vous vous débarrassez peuvent produire des graines.
  • Lorsque vous faites des randonnées en nature, demeurez sur les sentiers et gardez votre chien en laisse pour empêcher la propagation des espèces envahissantes.
  • Si vous voyez l’alliaire officinale ou toute autre espèce envahissante dans la nature, veuillez nous en avertir à la ligne de signalement des espèces envahissantes en composant le 1 800 563-7711, ou consultez le site Ontario's invading species awareness program pour signaler une observation.

Autres ressources :

Pour de plus amples renseignements :

Communiquez avec la ligne de signalement des espèces envahissantes au 1 800 563-7711.

Cette fiche de renseignements peut être reproduite à des fins d’utilisation non commerciales. © 2012