Photos par : JB Dawson (gauche), Jason Mortlock (milieu), et Joseph R. Tomelleri (droit)

Situation

En voie de disparition

Le terme « en voie de disparition » signifie que cette espèce vit à l’état sauvage en Ontario, mais risque de disparaître de façon imminente.

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

L’anguille d’Amérique a déjà été évaluée comme une espèce en voie de disparition préoccupante lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008.

Apparence

L’anguille d’Amérique est une espèce de poisson au corps serpentiforme tout en longueur avec des nageoires qui se prolongent sur son dos, autour de sa queue et le long de sa face intérieure. Elle a des lèvres épaisses et une mâchoire inférieure légèrement plus longue que sa mâchoire supérieure, ce qui lui donne l’apparence d’avoir une surocclusion.

La couleur des jeunes anguilles varie du jaune-vert ou brun. Les anguilles adultes sont grises avec le ventre blanc ou crème. Les femelles adultes peuvent mesurer jusqu’à plus d’un mètre de long, tandis que les mâles ne dépassent guère 40 centimètres.

Habitat

Au cours de sa vie, l’anguille d’Amérique peut vivre dans des eaux à la fois salées et douces. En réalité, selon certains scientifiques, l’anguille d’Amérique occuperait la plus grande variété d’habitats de toutes les espèces halieutiques au monde.

Présence

L’anguille d’Amérique commence sa vie dans la mer des Sargasses dans l’Atlantique Nord et migre le long de la côte Est de l’Amérique du Nord. Au Canada, on la trouve dans des zones d’eau douce et d’eau salée donnant accès à l’océan Atlantique.

Cette zone s’étend des chutes du Niagara aux Grands Lacs et jusqu’au milieu de la côte du Labrador. En Ontario, l’anguille d’Amérique est présente loin à l’intérieur des terres jusqu’au parc Algonquin. Une fois que l’anguille atteint l’âge adulte (10-25 ans), elle retourne dans la mer des Sargasses pour frayer.

Menaces

Les barrages et autres obstacles présents dans l’eau peuvent l’empêcher d’avoir accès aux aires d’alimentation et de frai; on parle alors de fragmentation. Les turbines des barrages hydroélectriques peuvent aussi être à l’origine de la mort des anguilles d’Amérique qui tentent de se frayer un chemin au cours de leur avalaison de reproduction.

Les espèces envahissantes et les contaminants chimiques peuvent également représenter une menace. La pêche a aussi eu des répercussions sur l’anguille d’Amérique, bien qu’elle soit désormais interdite en Ontario. Les changements climatiques sont aussi susceptibles d’être une menace étant donné que les modifications constatées dans le régime du Gulf Stream pourraient nuire à sa migration.

Mesures que nous prenons

Les espèces en voie de disparition et leur habitat général sont automatiquement protégés.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement propose au ministère des moyens pour faire en sorte que des quantités suffisantes de l’espèce reviennent en Ontario.

Lire le résumé (22 novembre 2013).

Lire le plan complet (22 novembre 2013) (en anglais seulement).

Protection de l’habitat

Protection générale de l’habitat - 30 juin 2013

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

  • Signalez une observation d’un animal ou d’une plante en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel. Les photographies avec localisation précise ou les coordonnées cartographiques sont toujours utiles.

Devenez bénévole

  • Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

  • Les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril. Si vous trouvez l’anguille d’Amérique sur votre propriété, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats. Pour obtenir de plus amples informations, visitez :
    www.ontario.ca/especesenperil
  • Contactez votre antenne locale du ministère des Richesses naturelles et des Forêts pour obtenir plus d’information sur des programmes comme le PPCGPF (Programme de participation communautaire à la gestion du poisson et de la faune).

Signalez les activités illicites

Faits en bref

  • L’anguille d’Amérique a été une source de nourriture fort prisée des peuples autochtones vivant à proximité du haut Saint-Laurent et du lac Ontario, surtout pendant les mois d’hiver et lors de leurs déplacements.
  • Au début des années 1990, l’anguille d’Amérique fut l’une des trois principales espèces composant la prise commerciale de poissons dans le lac Ontario. Depuis, le nombre de jeunes anguilles d’Amérique retournant jusqu’au lac Ontario en passant par le fleuve Saint-Laurent a considérablement baissé. L’Ontario a mis un terme à la pêche commerciale et récréative de l’anguille d’Amérique en 2004 et 2005.
  • L’anguille d’Amérique est le seul poisson « catadrome » en Amérique du Nord, à savoir, un poisson qui naît dans l’océan, grandit en eaux douces, puis retourne dans l’océan pour frayer.
  • L’anguille d’Amérique peut absorber de l’oxygène à travers sa peau et ses ouïes, ce qui lui permet de nager un bref instant à travers les herbes humides et la boue. Cela s’avère utile au moment de la migration vu que les anguilles pourraient devoir contourner des obstacles.
  • L’anguille parvient à se recouvrir d’une couche muqueuse qui la rend quasiment insaisissable, d’où la description bien méritée de « glisser comme une anguille ».