Introduction

Les bleuets sont des arbustes qui, comme les arbres fruitiers, vivent longtemps. Leurs fruits peuvent être consommés à l’état frais en dessert, ou mis en conserve ou congelés. Les plants ont, en outre, une certaine valeur ornementale grâce à leurs délicates fleurs blanches, au printemps, et à leur feuillage rougeoyant, à l’automne (figure 1).

Quelques exemples de bleuets issus d’une production commerciale sont fournis pour illustrer les pratiques de gestion optimales, mais ils ne sont peut-être pas pertinents pour une culture dans un petit jardin. C’est dans les régions tempérées de l’Ontario que les plants de bleuet en corymbe poussent et survivent le mieux. Les températures de −29 °C à −32 °C au milieu de l’hiver peuvent considérablement endommager et même détruire les bourgeons floraux et les jeunes ramilles. Dans les régions plus froides, une épaisse couche de neige durant tout l’hiver contribuera à augmenter l’isolation thermique autour des plants et réduira l’importance des dommages causés par le froid. Les parties protégées par la neige pourront demeurer productives. Les différents cultivars survivent inégalement à l’hiver. Le bleuet nain et le bleuet semi-nain (voir Cultivars) pourront survivre dans les régions froides qui reçoivent constamment de la neige en quantité suffisante.

Plant de bleuet en corymbe à l’automne
Figure 1. La couleur vive du feuillage à l’automne ajoute à la valeur ornementale des plants de bleuets en corymbe.

Emplacement

Le bleuet préfère le plein soleil, mais il tolère une ombre partielle. Cependant, plus il y a d’ombre, moins son plant produit de fleurs et, par conséquent, moins il porte de fruits.

Le bleuet nécessite un sol acide, bien drainé, meuble et riche en matière organique. Le drainage est vital, car la plante a un système racinaire très fin qui nécessite une bonne aération. En effet, les racines du bleuet suffoquent dans un sol saturé d’eau, même après quelques jours seulement. Le niveau de la nappe phréatique ne devrait jamais s’approcher à moins de 30 cm de la surface. Il faut éviter les baissières, car elles se drainent mal et sont sensibles au gel.

Le pH du sol, qui est déterminé par analyse, joue un rôle déterminant dans la croissance du bleuet. Il est idéal de 4,5 à 5,0, mais la plante est capable de tolérer un pH pouvant atteindre 5,5. Si le pH se situe entre 5,0 et 6,5, appliquer du soufre pour l’abaisser et pour acidifier le sol. S’il est supérieur à 6,5, l’ajout de soufre ne suffira pas à l’abaisser. Un tel sol ne sera donc jamais propice à la culture du bleuet.

Préparation du sol

Comme le bleuet vit longtemps et produit des fruits pendant de nombreuses années, il faut porter une attention particulière au choix et à la préparation du sol avant la plantation. Le sol doit être préparé un an avant la plantation.

Matière organique

La matière organique améliore l’aération et le drainage du sol, tout en y retenant l’humidité et les éléments nutritifs. Le bleuet s’établit bien, pousse vigoureusement et donne un bon rendement si la matière organique est incorporée au sol avant la plantation. La mousse de tourbe acide est la meilleure source de matière organique. On peut en incorporer de 10 à 15 cm aux 15 à 20 cm de sol. Par ailleurs, la mousse de tourbe aidera à abaisser le pH. Les autres sources de matière organique comprennent le fumier bien décomposé, la paille, le compost et le vieux bran de scie.

pH du sol

Si l’analyse révèle un pH de 5,0 à 6,5 dans un sol sableux ou loameux bien drainé, ajouter du soufre pour abaisser le pH entre 4,5 et 5,0. Il est préférable de l’ajouter l’année précédant la plantation et de bien le mêler aux 20 cm de sol. La quantité de soufre nécessaire pour abaisser le pH varie d’un sol à l’autre. Règle générale, pour un sol loameux, il faut ajouter de 75 à 100 g/m2 pour chaque unité de pH au-dessus de 4,5. (Par exemple, si le pH est de 6,5, ajouter de 150 à 200 g/m2.) Pour les sols plus sableux, utiliser de 35 à 50 g/m2. Comme le soufre met plusieurs mois à abaisser le pH, on doit attendre quelques mois avant de faire analyser le sol de nouveau pour savoir s’il faut en ajouter.

Les sols qui ont un pH supérieur à 6,5 ou qui sont mal drainés, ainsi que les sols argileux, ne conviennent pas à la culture du bleuet. Une surélévation de la planche pourrait cependant régler le problème de drainage éventuel. Surélever la planche en y remplaçant une partie du sol par une couche de 8 cm de matériau grossier, de gravier ou de pierre concassée pour fournir un bon drainage. Étendre sur cette couche au moins 30 cm d’un mélange composé à parts égales de terre sableuse et de mousse de tourbe acide. Utiliser des billots, des pierres, des briques ou d’autres matériaux pour retenir le mélange de terre. Avant la plantation, s’assurer que le pH se situe entre 4,5 et 5,0.

Mauvaises herbes

Éliminer les mauvaises herbes vivaces comme le chiendent, le liseron et la vesce au cours de l’année précédant la plantation. Il faut bêcher le sol ou arracher les mauvaises herbes avant qu’elles ne montent en graine.

Engrais

Avant de planter le bleuet, incorporer dans le sol du phosphore et du potassium, en fonction des résultats de l’analyse du sol.

Plantation

Plants

Utiliser des plants en dormance de 2 à 3 ans, vigoureux et exempts de virus et de maladies. Se procurer les plants le plus près possible de la date de plantation. Si nécessaire, on peut les entreposer pour de courtes périodes dans un réfrigérateur ou un endroit frais. Avant de les entreposer, bassiner les racines sèches et placer les plants à racines nues dans des sacs de plastique. Les racines ne doivent pas tremper dans l’eau, car elles mourront. S’il faut conserver les plants plus d’une ou deux semaines, on doit les déposer dans une tranchée creusée dans un sol bien drainé et recouvrir les racines de terre. Quant aux plants empotés, on doit les entreposer dans un endroit frais et les arroser si la terre est peu humide.

Distances de plantation

On plante le bleuet en corymbe à une distance de 1,0 à 1,5 m dans le rang. L’espacement entre les rangs peut varier de 1,5 à 3,0 m, selon la surface disponible, la largeur des allées prévues et toute caractéristique de la machinerie. Entre des rangs espacés de 1,5 m, seules les personnes peuvent passer, tandis qu’un espacement de 3 m permet le passage d’à peu près n’importe quelle machinerie.

Méthode de plantation

Planter le bleuet en dormance au début du printemps, dès que le sol peut être travaillé. Enlever les racines et les ramilles brisées, puis enfouir les plants de 3 à 5 cm plus profondément qu’ils ne l’étaient en pépinière. Étaler les racines et les couvrir de terre. Tasser le sol autour des racines en prenant soin de ne pas les briser. Les racines du bleuet étant très délicates, il faut veiller à ne pas les laisser se dessécher au moment de la plantation. Après la plantation, arroser généreusement les plants.

Entretien de la plantation

Enlèvement des fleurs

Enlever les fleurs à mesure qu’elles apparaissent pendant les première et deuxième saisons afin de permettre aux plants de s’établir plus rapidement et de pousser plus vigoureusement.

Lutte contre les mauvaises herbes et paillage

Le bleuet a un système racinaire peu profond qui est susceptible d’être endommagé par le bêchage ou le binage en profondeur. Un paillis de bran de scie, de copeaux de bois ou de paille propre contribuera à empêcher la croissance des mauvaises herbes et à conserver l’humidité. On doit s’assurer que le paillis est bien humide avant de le mettre en place. Il faut l’étaler en bandes de 60 cm de large, en laissant 30 cm de chaque côté du plant, ainsi que sur une épaisseur de 5 à 10 cm. On peut semer des graminées comme la fétuque rouge traçante entre les bandes de paillis à condition de tondre le gazon régulièrement.

À mesure que les plants grossissent, élargir la bande de paillis jusqu’à 60 cm de part et d’autre des plants, et s’assurer que le paillis forme toujours une couche de 5 à 10 cm d’épaisseur.

Il faut arracher le plus rapidement possible toutes les mauvaises herbes qui lèvent dans le paillis, car elles entrent en concurrence avec le bleuet pour l’eau et les éléments nutritifs. On ne doit jamais laisser les mauvaises herbes monter en graine.

Engrais

Utiliser des formules d’engrais dont la source d’azote est le sulfate d’ammonium (lorsque le pH est supérieur à 5,0) ou l’urée (lorsque le pH est inférieur à 5,0). Fournir le potassium amené sous forme de sulfate de potassium ou de sul-po-mag. Éviter le chlorure de potassium, car le chlorure en soi peut être toxique pour le bleuet.

Les quantités de potassium et de phosphore à utiliser dépendent des résultats de l’analyse du sol. L’année suivant la plantation, il faut appliquer de 14 à 18 g d’azote par plant en corymbe, en plus du potassium et du phosphore. (On trouve cette quantité d’azote dans 140 à 180 g de 10-10-10). Augmenter annuellement le taux d’azote de 4 à 6 g par plant, jusqu’à concurrence de 36 à 48 g par plant. Ajouter l’engrais tout juste avant que les bourgeons n’éclatent. Sur les sols sableux, fournir les deux tiers de l’azote quand les bourgeons éclatent et l’autre tiers à la chute des pétales. Répandre l’engrais uniformément sous les plants de façon à couvrir l’équivalent du diamètre de l’arbuste.

Vérifier le pH du sol tous les ans ou tous les deux ans, surtout si la croissance est lente. Lorsque le pH est trop élevé, il n’est pas rare de constater une carence en fer (figure 2). Normalement, les jeunes feuilles sont d’un vert plus pâle que les vieilles. Elles ont souvent une légère teinte rougeâtre. Lorsqu’il y a carence de fer, les jeunes feuilles flétrissent et jaunissent, et la croissance de la plante ralentit. S’il y a carence de fer, on doit à tout prix corriger le pH. Il faut faire pénétrer le soufre dans le sol par arrosage ou à l’aide d’un râteau, en fonction du pH. Pour éviter de brûler les racines du bleuet, il est conseillé d’attendre au moins un mois après l’application d’engrais pour épandre le soufre. Même si les pulvérisations foliaires de fer chélaté peuvent corriger de façon temporaire une carence de fer, des pulvérisations annuelles pourraient s’avérer nécessaires.

Plants de bleuet en corymbe rabougris et de couleur brune devant des plants verts, luxuriants et de pleine taille
Figure 2. Les plants de bleuets au premier plan montrent des signes de carence de fer liés à un pH trop élevé (supérieur à 5,5). Les plants à l’arrière sont en meilleure santé, le sol étant plus acide et mieux adapté. Photo de Jay W. Pscheidt, © Oregon State University. Reproduit avec permission.

Arrosage

Les racines du bleuet sont peu profondes et nécessitent une bonne humidité durant toute la période de croissance. Un apport d’eau régulier assure la croissance du plant et la production de fruits. Le recours au paillis diminue les fluctuations du taux d’humidité et permet de mieux garder l’humidité près du plant. À titre indicatif, le bleuet a besoin de 10 à 20 L d’eau par plant, par jour, jusqu’au début de septembre. S’il ne pleut pas, il faut absolument arroser pour atteindre cette quantité. Afin de fortifier les plants en prévision de l’hiver, il faut s’abstenir d’arroser après le début de septembre ou la mi-septembre, à moins que le sol ne soit très sec. Éviter de trop arroser les plants pour ne pas endommager les racines, voire les tuer.

Les bleuets répondent bien à l’irrigation au goutte-à-goutte, qui fournit lentement, tous les jours, de petites quantités d’eau à la base de chaque plant. On peut aussi ajouter l’engrais par l’intermédiaire du système d’irrigation. On trouve sur le marché à la fois des systèmes manuels et des systèmes automatiques. Plusieurs fabricants vendent des systèmes goutte-à-goutte que l’on peut utiliser dans les bleuetières.

Récolte

Les grappes présentent de cinq à dix fruits, qui mettent de quatre à six semaines pour mûrir. Les bleuets sont souvent cueillis trop tôt. Il faut attendre de trois à sept jours après qu’ils soient complètement bleus pour qu’ils développent leur pleine saveur et une teneur en sucre maximale. Pour avoir les mains libres pendant la cueillette, suspendre un panier à sa ceinture. Détacher délicatement les bleuets mûrs entre le pouce et l’index, et laisser sur le plant les bleuets encore verts en vue d’une prochaine cueillette. Les fruits ratatinés ou fendus sont probablement restés trop longtemps sur le plant. Les bleuets, une fois cueillis, ne doivent pas demeurer au soleil; il faut immédiatement les mettre au frais. Ils se conservent au réfrigérateur jusqu’à une semaine et même davantage s’ils sont bien asséchés.

Lutte contre les oiseaux

Les oiseaux raffolent des bleuets au point qu’ils peuvent dévorer tous les fruits d’une petite plantation si elle n’est pas protégée. Pour éviter les pertes, couvrir chaque arbuste ou toute la plantation d’un filet soutenu par une structure légère (figure 3). Installer le filet juste avant que les fruits ne deviennent bleus. Le filet ne doit pas jeter d’ombre sur les plants, car ceux-ci fleuriraient mal l’année suivante. Retirer le filet après la récolte pour éviter tout dommage possible par la glace ou la neige.

Bleuetière commerciale, en corymbe, avec un chemin tondu entre les plants, dont la base est couverte de paillis
Figure 3. Bleuetière commerciale, bien aménagée, en corymbe — Noter la structure soutenant le filet contre les oiseaux et le paillis.

Taille

Il faut tailler le bleuet en corymbe pendant qu’il est en dormance à la fin de l’hiver ou tôt au printemps, après que tout risque de froid extrême soit écarté. Par ailleurs, éviter de tailler trop tôt l’hiver. La taille stimule la croissance, ce qui entraîne une certaine diminution de la dormance et augmente la sensibilité aux rigueurs de l’hiver.

Les jeunes plants n’ont besoin que d’une taille légère au cours des trois premières années. Enlever tous les bourgeons de fleurs et les rameaux endommagés ou malades, ainsi que toute repousse chétive et faible à la base du plant. Autant que possible, il faut favoriser une croissance dressée et vigoureuse.

Les plants plus vieux nécessitent une taille annuelle régulière pour avoir un bon rendement et donner de gros fruits. Les fruits se développent sur des tiges vigoureuses de 1 an, bien exposées au soleil. Élaguer d’abord tous les rameaux morts, brisés, endommagés ou malades. Enlever ensuite les tiges chétives et celles qui poussent près du sol ou sur le sol. Finalement, rabattre au niveau du sol les tiges peu vigoureuses, celles qui ont plus de 5 ans et celles qui ont plus de 5 cm de diamètre. Garder de 12 à 16 tiges robustes par plant. Si, après l’hiver, les dommages ne sont pas importants, sélectionner une ou deux nouvelles pousses et éliminer les autres. Ces nouvelles pousses finiront par remplacer les vieilles tiges.

Protection hivernale

Les différents cultivars de bleuets ne montrent pas tous la même rusticité hivernale. En outre, certaines pratiques culturales influencent aussi leur résistance. Toute condition qui stimule la croissance des plants tard en saison augmente en même temps la sensibilité aux rigueurs de l’hiver. Appliquer des quantités modérées d’azote au début du printemps et en cesser toute application après juin. Éviter d’arroser tard à l’automne, sauf si le sol est extrêmement sec. Il ne faut pas tailler les plants à la fin de l’automne ni au début de l’hiver, car leur période de dormance s’en trouverait affectée.

Les jeunes rameaux sont une nourriture alléchante pour les lapins. La plupart des dommages causés par les lapins se produisent en hiver quand les autres sources d’aliments sont rares. Il pourra donc s’avérer nécessaire d’entourer la plantation d’un grillage de basse-cour ou d’un filet, si des lapins sont présents. Il faut s’assurer que la clôture est suffisamment haute pour que les lapins ne puissent pas la franchir quand il y a beaucoup de neige.

En fin d’automne, il faut tondre tout gazon qui pousse entre les rangs pour empêcher les souris et autres rongeurs de faire leur nid près des plants. Lorsque les rongeurs sont nombreux, on peut réduire leur nombre en plaçant des appâts empoisonnés dans les endroits qu’ils fréquentent.

Rendement

Les plants seront productifs pendant 20 ans ou plus lorsque les conditions sont propices, s’ils sont sains et s’ils sont taillés correctement. Chaque plant devrait produire environ 225 g de bleuets la troisième année et de 450 à 900 g environ la quatrième année. Le rendement devrait augmenter jusqu’à ce que le plant ait de 6 à 8 ans. Un plant adulte devrait produire de 2,5 à 3,5 kg de bleuets et pourrait même donner un rendement encore meilleur.

Cultivars : du plus précoce au plus tardif

Planter différents cultivars pour assurer une bonne pollinisation croisée, pour prolonger la saison de cueillette et pour déterminer lesquels sont les plus productifs dans un milieu donné.

Patriot

Cultivar productif, du début à la mi-saison. Les plants, de petits à moyens, sont vigoureux, dressés et très rustiques. Les grappes sont serrées. Les fruits sont bleu moyen, très gros, légèrement aplatis, fermes et très savoureux. Bonne valeur ornementale.

Les régions les plus froides de l’Ontario ne conviennent qu’exceptionnellement au bleuet en corymbe. Le bleuet nain ou semi-nain y survit mieux, surtout si la neige isole bien les plants tout au long de l’hiver.

Northland

Cultivar très productif, du début à la mi-saison. Les plants, plutôt courts, sont touffus, modérément étalés et très rustiques. Les grappes sont longues et lâches. Les fruits vont du bleu moyen au bleu foncé; plutôt petits, ils sont relativement fermes et ont une saveur assez prononcée. Très bonne valeur ornementale.

Bluecrop

Cultivar productif, de mi-saison. Les plants sont vigoureux, dressés, ouverts et rustiques. Les grappes sont lâches. Les fruits, bleu clair, gros et très fermes, ont une bonne saveur, légèrement acidulée. À l’automne, les feuilles prennent une teinte rouge moyennement foncée.

Blueray

Cultivar productif, de mi-saison. Les plants sont vigoureux, dressés et assez rustiques. Les grappes sont petites et serrées. Les fruits vont du bleu moyen au bleu foncé et sont très gros, fermes et parfumés; ils ont une bonne saveur. Les fleurs sont rougeâtres. À l’automne, les feuilles prennent une teinte rouge moyennement foncée.

Jersey

Cultivar productif, tardif de mi-saison. Les plants sont gros, touffus, dressés et rustiques. Les grappes sont lâches. Les fruits sont bleu moyen, de grosseur intermédiaire, fermes et de saveur douce. Ils sont peu parfumés. À l’automne, les feuilles deviennent rouge clair ou vif.

Bleuet nain

Le plant de bleuet nain est bas et étalé. Il pousse souvent à l’état sauvage dans les régions nordiques de l’Ontario. Il produit des fruits petits ou moyens, très savoureux. On peut se procurer des plants de bleuet nain pour la culture. Ceux-ci doivent être plantés à 50 cm les uns des autres dans des rangs espacés de 100 à 150 cm. On met le collet du bleuet nain de 3 à 5 cm sous la surface du sol pour favoriser la propagation du plant par les rhizomes.

Bleuet semi-nain

Le bleuet semi-nain résulte du croisement du bleuet nain et du bleuet en corymbe. Le Northblue est un plant semi-nain vigoureux pouvant atteindre de 50 à 75 cm de hauteur. Ce cultivar donne des fruits bleu foncé, gros et fermes. Le St-Cloud est un plant gros, mais semi-nain (de 100 à 120 cm) à port dressé. Ce cultivar donne des fruits bleu moyen, gros et légèrement aplatis. Le Northcountry est un plant semi-nain plus petit (de 45 à 60 cm). Ce cultivar donne des fruits sucrés, doux et de couleur bleu ciel. On plante les bleuets semi-nains de 60 à 75 cm les uns des autres.

Insectes et maladies

La drosophile à ailes tachetées pond des œufs dans les fruits sains, en train de mûrir et mûrs. Une fois écloses, les larves commencent à se nourrir à l’intérieur de la baie, précipitant l’effondrement de celle-ci. La drosophile à ailes tachetées est un ravageur chronique des cultures de petits fruits en Ontario. Une récolte régulière (tous les un à deux jours) et la réfrigération des fruits le plus tôt possible après la récolte sont des pratiques importantes pour réduire les dommages causés par cet insecte.

Les papillons de la noctuelle des cerises et de la pyrale des atocas pondent leurs œufs sur les bleuets nouvellement formés, juste après la floraison. Les larves de la noctuelle des cerises pénètrent dans les fruits et s’y creusent des galeries en reliant les fruits adjacents avec de la soie. Les larves de la pyrale des atocas pénètrent dans les fruits près du pédoncule et se nourrissent de tissus internes. Les fruits ainsi infestés se ratatinent et deviennent bleus prématurément. Les larves relient les fruits infestés et les fruits sains au moyen de fils de soie et de petites boules d’excrément. Pour éliminer ces deux types d’insectes, enlever et brûler les fruits infestés, car il faut détruire rapidement les larves avant qu’elles ne sortent et ne passent au stade de pupes.

Une taille soignée permettra d’empêcher toute progression des maladies. Tailler et détruire les parties du plant qui sont mortes ou malades. Examiner fréquemment les plants pour voir s’il y a des chancres. Ils se manifestent au début par de petites taches rougeâtres ou décolorées sur les tiges. À mesure que la zone touchée s’élargit, ses bords demeurent rougeâtres au centre et l’écorce devient grise, puis brune. Les chancres apparaissent souvent près du sol, mais ils peuvent aussi se trouver plus haut sur la tige. Ils peuvent étrangler les tiges en une saison et les faire mourir. Lorsque les tiges meurent, le feuillage devient brun rougeâtre (figure 4). Les tiges attaquées doivent être coupées dès que possible de 10 à 15 cm sous la zone atteinte. Il faut ensuite les élaguer et les brûler.

Plant de bleuet en corymbe avec un feuillage brun rougeâtre sur certaines tiges
Figure 4. Le brunissement du feuillage sur la partie supérieure de ce plant de bleuet en corymbe est causé par des chancres qui étranglent les tiges. Les tiges atteintes doivent être immédiatement enlevées, puis brûlées.

La présente fiche technique a été rédigée par Kevin Schooley, conseiller en cultures horticoles, et Leslie Huffman, conseillère en lutte contre les mauvaises herbes, Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO). Elle a été mise à jour par Erica Pate, spécialiste de la culture des fruits, MAAARO.