Introduction

Cultiver des fraises peut être intéressant et gratifiant pour le jardinier amateur, que ce soit pour les savourer ou en guise d’ornementation. Cette fiche technique traite de la plantation et de la sélection des cultivars de fraises pour le jardin, ainsi que des soins à apporter.

Les fraises se cultivent partout en Ontario. Dans un endroit ensoleillé, elles sont les premiers fruits à mûrir et, parmi les nombreux cultivars, certaines peuvent être cueillies tout l’été, jusqu’au gel. Les fraises sont délicieuses servies fraîches, mais on peut aussi les congeler, les mettre en conserve, en faire de la confiture, de la gelée ou du jus. Pour peu qu’on l’entretienne, un carré de fraises relativement petit peut produire suffisamment pour toute une famille (figure 1).

Grappe de fraises mûres
Figure 1. Les fraises sont les premiers fruits à mûrir en Ontario.

Cycle de croissance

La croissance des cultivars courants est très influencée par la température et la longueur du jour. Les nouveaux plants produisent des stolons pendant l’été lorsque les jours sont longs et les températures sont douces. À l’automne, quand les jours raccourcissent et que les températures se rafraîchissent, la production s’arrête et les boutons à fleurs se forment à l’intérieur du collet. Quand la croissance reprend au printemps, les jours sont trop longs pour que de nouvelles fleurs se forment. La hampe florale, déjà présente à l’intérieur du collet, émerge sur une période de trois semaines vers la fin mai et le début juin. Les fraises commencent à mûrir de quatre à cinq semaines après l’ouverture des premières fleurs et continuent leur mûrissement pendant environ trois semaines. Vers la fin de la période de récolte, lorsque les jours sont longs et chauds, les plants recommencent à produire des stolons qui, à leur tour, donneront de nouveaux plants.

Les cultivars « remontants » et « des quatre‑saisons » sont moins sensibles à la température et à la longueur du jour que les cultivars ordinaires. Eux aussi forment à l’automne les fleurs qui donneront des fraises au cours de l’été suivant. Toutefois, ces cultivars ont ceci de particulier : ils produisent pendant l’été des fleurs qui donnent des fruits à la fin de l’été et en automne.

Type de sol

Les fraises poussent dans la plupart des terres à jardin. On obtient cependant de meilleurs résultats dans un loam sableux, bien drainé et riche en matière organique. On peut améliorer un sol graveleux en y ajoutant de la matière organique, mais il faut alors davantage d’eau et d’engrais pour obtenir de bons rendements. Bien que les sols argileux se drainent mal et soient difficiles à gérer, on peut les améliorer par un apport de matière organique. La culture sur billons (rangs surélevés) apporte une amélioration si le sol se draine mal. Un bon drainage est très important puisque les racines des fraisiers ne poussent pas bien dans un sol mouillé.

Cultures précédentes

Dans la mesure du possible, on doit planter les fraisiers dans des sols qui n’ont pas servi à la culture de fraises, de framboises, de pommes de terre, de tomates, de poivrons ou d’aubergines au cours des quatre à cinq années précédentes. Cette précaution vise à éviter certaines maladies graves des racines, comme la flétrissure verticillienne et la pourriture noire des racines.

Préparation du sol

Mauvaises herbes

L’année qui précède les plantations, détruire le chiendent et autres mauvaises herbes vivaces. Ne pas laisser les mauvaises herbes monter en graines.

Matière organique

Une bonne provision de matière organique dans le sol est importante. La matière organique améliore le mouvement de l’air et de l’eau, favorise la croissance d’organismes terricoles utiles, fournit des éléments nutritifs et augmente la capacité de rétention d’eau du sol. Le fumier, épandu à raison de 8 à 12 L/m2, constitue une bonne source de matière organique. On peut aussi utiliser des feuilles, de la paille ou du foin haché, de la mousse de tourbe, du bran de scie, des résidus de tonte de gazon, et plus encore. Faire les apports de matière organique l’automne. Enfouir la matière organique, l’incorporer au sol au moyen d’un motoculteur ou labourer le sol pour que la matière soit bien décomposée au moment des plantations. Si on utilise autre chose que du fumier, il faut ajouter du nitrate d’ammonium à raison de 10 à 15 g/m2 pour faciliter la décomposition.

Engrais

Au printemps, appliquez un engrais complet, tel que 10-20-20, à raison de 50-75 g/m2. Distribuer l’engrais uniformément et bien l’incorporer au sol plusieurs jours avant les plantations. La plupart des sols de l’Ontario n’ont pas besoin d’application de chaux.

Plantation

Période

Procéder à la plantation le plus tôt possible au printemps, dès que le sol peut être travaillé. Les plantes s’établissent ainsi tôt dans la saison et commencent plus rapidement à produire des stolons. Quand ils se forment tôt dans la saison, les plants issus de stolons produisent davantage de fruits que s’ils s’étaient formés à la fin de l’été et en automne. Planter les fraisiers à l’automne est déconseillé. En général, les plants commerciaux ne sont de toute façon pas offerts sur le marché à l’automne.

Plants

Utiliser des plants sains munis de collets bien développés et de nombreuses racines de couleur crème ou blanches. Se procurer les plants du Programme de multiplication des fraisiers de l’Ontario, qui ont été produits dans le respect de directives visant à maîtriser les virus, maladies et ravageurs graves. Une liste des multiplicateurs de plants de fraisiers en Ontario figure dans le blogue ONfruit (en anglais seulement).

Entreposage des plants

Acheter les plants le plus près possible du moment des plantations. Ils viennent habituellement sans sol dans des sacs de plastique. S’il faut les entreposer pendant un certain temps, on doit garder les emballages fermés, au réfrigérateur, jusqu’à la mise en terre. Même si les racines paraissent sèches, il vaut mieux habituellement ne pas les arroser pendant l’entreposage pour éviter de les faire pourrir.

Distances de plantation

Les fraises se cultivent généralement suivant le système de plantation en rangs nattés. On espace les plants de 45 à 60 cm sur le rang et on écarte les rangs de 90 à 120 cm, de manière à ce que les stolons puissent se développer et produire de nouveaux plants dans les entre-rangs.

La plantation en plants-mères, aussi appelée « système Hill », convient aux cultivars qui produisent peu de stolons, comme c’est le cas de nombreux cultivars remontants. Elle consiste à espacer les plants de 25 cm sur le rang et à supprimer tous les stolons qu’ils émettent. Cette méthode donne généralement de meilleurs rendements si on jumelle deux ou trois rangs, espacés de 25 cm, et qu’on laisse un passage de 75 cm de large entre chaque groupe de rangs.

Mise en terre

Utiliser une bêche, une pelle ou un transplantoir pour mettre les plants en terre. Creuser un trou suffisamment grand pour accommoder toute la hauteur des racines et les étaler un peu. Disposer les plants de façon à ce que le milieu du collet soit au niveau de la surface du sol. Si les plants ne sont pas plantés assez profondément, le collet et la partie supérieure des racines risquent de se dessécher. S’ils sont enfouis trop profondément, le collet peut être étouffé et pourrir. Remplir le trou et bien fouler le sol autour des racines.

Veiller à ne pas laisser les plants s’assécher pendant les plantations. Les jours ensoleillés et venteux, quelques minutes suffisent pour que les fines racines se dessèchent si on ne prend pas soin de les recouvrir. Si les racines sont sèches, on peut plonger les plants dans l’eau juste avant de les planter, mais on ne doit pas les y laisser tremper. Prendre soin de ne pas laisser les plants dans des sacs de plastique exposés au soleil, car la température à l’intérieur des sacs peut monter considérablement. Arroser les plants après leur mise en terre.

Entretien des jeunes plants

Enlèvement des fleurs

Les plants poussent davantage et produisent plus de stolons si on enlève les fleurs. Enlever les fleurs qui apparaissent dans les quelques semaines qui suivent l’établissement. De plus amples renseignements sur les fraisiers remontants figurent sous Fraisiers remontants.

Binage

Autour des plants, il faut biner assez souvent pour détruire les mauvaises herbes et garder le sol meuble. Le binage favorise la croissance et un enracinement rapide des plants issus de stolons. Autour des plants, le binage doit être peu profond, sous peine d’endommager les racines. On peut sarcler les entre-rangs à la main ou utiliser un motoculteur.

Abreuvement

Arroser pendant les périodes de sécheresse. Mouiller le sol jusqu’à une profondeur d’environ 15 cm et le laisser s’assécher suffisamment avant d’arroser de nouveau.

Paillage

On peut étendre du bran de scie, de la paille ou un autre type de paillis autour des plants, sur le rang, pour lutter contre les mauvaises herbes, conserver l’humidité du sol et garder les fruits propres. Le paillis est particulièrement utile dans le système de plantation en plants-mères. Veiller à ce qu’il ne recouvre pas le sommet des collets.

Les films de plastique noir ou le papier doublé de plastique s’utilisent aussi comme paillis, surtout dans les plantations en plants-mères. Le plastique transparent ne convient pas, car il n’empêche pas les mauvaises herbes de pousser en dessous. On étend le plastique avant les plantations en enfouissant les côtés pour le maintenir en place, puis on pratique des entailles juste assez grandes pour planter les fraisiers. Afin de permettre aux nouveaux plants issus de stolons de s’enraciner dans la zone paillée, il faut entailler le plastique. Une fois le plastique installé, il est difficile d’apporter de l’engrais. De même, l’eau risque de ne pas trouver son chemin jusqu’aux racines. Il peut donc être nécessaire de percer le plastique par endroits pour laisser passer la pluie ou l’eau d’irrigation. On peut aussi laisser un petit boyau perforé sous le plastique pour apporter l’eau aux plants.

Espacement des plants issus de stolons

Dans les rangs nattés, on espace les stolons d’environ 15 cm sur le rang. On peut placer un petit tas de terre juste derrière le stolon pour le tenir en place. Les plants trop rapprochés ne donnent pas un aussi bon rendement et produisent de petites fraises. Les fleurs risquent par ailleurs de ne pas être bien pollinisées, et la vulnérabilité à la maladie a alors tendance à augmenter.

Maintenir les rangs à une largeur commode pour la cueillette. Il est plus facile d’entretenir des rangs relativement étroits, de 45 à 60 cm de large, que des rangs plus larges. On peut toutefois élargir les rangs si on n’a pas beaucoup de place dans son jardin. Une fois qu’on obtient le peuplement souhaité, il s’agit d’enlever régulièrement les stolons supplémentaires.

Fertilisation

Après les plantations, les apports d’engrais ne sont généralement pas nécessaires avant la fin de l’été. Toutefois, si le sol est très sableux ou si les plants sont pâles et manquent de vigueur, il peut être indiqué d’appliquer du nitrate d’ammonium à la fin de juin ou au début de juillet. On utilise alors la même dose que pour une application en août ou septembre.

Vers la fin d’août ou le début de septembre, une application de nitrate d’ammonium à raison de 15 g/m de rang est souvent bénéfique. Bien répandre l’engrais sur les rangs lorsque les plants sont secs, puis agiter ou arroser le feuillage pour le débarrasser rapidement des granulés qui s’y sont déposés et ainsi éviter les brûlures. Toujours respecter les directives figurant sur l’étiquette.

Protection hivernale

Les basses températures hivernales endommagent les racines, les collets et les boutons à fleurs. De plus, les gels et dégels successifs soulèvent les plants et brisent les racines. Pour peu qu’on les protège pendant l’hiver, les fraisiers peuvent pousser dans toutes les régions de l’Ontario.

Matériel

Recouvrir les plants de paille (de blé, d’avoine, d’orge ou de panic raide) à la fin de l’automne. Utiliser de la paille exempte de graines de mauvaises herbes et de céréales. Une balle couvre environ 9 m2. Le foin contient en général trop de graines de graminées et de mauvaises herbes pour constituer un bon paillis. De même, les matières végétales comme les feuilles et les résidus de tonte de gazon ne conviennent pas parce qu’elles risquent d’étouffer les fraisiers.

Moment du paillage

Il est temps d’appliquer la paille une fois qu’on a compté plusieurs gelées légères. On ne doit toutefois pas attendre que la température ait descendu beaucoup plus bas que −7 °C, afin d’éviter des dommages éventuels. Dans le Sud de l’Ontario, on applique habituellement la paille peu après la mi-novembre. Si le paillage se fait trop tôt, avant que les plants ne soient entrés en dormance, la paille peut faire pourrir les feuilles et les collets.

Moment d’enlever le paillis

On enlève le paillis au printemps dès qu’on commence à voir des signes de croissance foliaire sous le paillis (habituellement à la fin d’avril). On reconnaît ces signes à la teinte jaune pâle que prennent les nouvelles feuilles sous le paillis. On peut laisser en place une partie de la paille (environ le quart) — les plants pousseront à travers — et placer le reste dans l’entre-rang pour étouffer les mauvaises herbes et garder les fraisiers propres. La paille peut servir à recouvrir de nouveau les plants s’il y a une menace de gel pendant la floraison.

Soins à prodiguer pendant la mise à fruits

Protection contre la gelée

Quand les fraisiers sont en fleurs, des gelées peuvent se produire et endommager les fleurs et les fruits en croissance. On obtient une excellente protection contre les gelées en recouvrant les plants d’une couche de paille, de vieux tissus ou de papier, épaisse de 5 à 7,5 cm. Les pellicules de plastique offrent peu de protection, sinon aucune. Le fait de garder les plants mouillés assure aussi une protection, puisque la transformation de l’eau en glace sur les plants dégage de la chaleur. Il faut utiliser des asperseurs spéciaux ayant un débit d’environ 2,5 mm à l’heure et limiter le plus possible la quantité d’eau aspergée pour ne pas endommager la culture. L’aspersion doit commencer au moment où on détecte un peu de glace à la surface du feuillage, et doit se poursuivre tant que de la glace continue de se former. Les risques de dégâts n’apparaissent qu’au moment où toute l’eau sur les boutons est gelée.

Fertilisation

Il est déconseillé d’appliquer des engrais sur les fraisiers en production entre le moment où le paillis est enlevé et la fin de la récolte. Les engrais appliqués pendant cette période ont tendance à stimuler la croissance foliaire à outrance et à faire pourrir les fruits.

Abreuvement

Il est très important de maintenir un bon taux d’humidité dans le sol entre la floraison et la fin de la récolte. Des arrosages excessifs sont nocifs. Une règle empirique consiste à donner aux fraisiers environ 25 mm d’eau par semaine pendant que les fruits se développent. Si la pluie ne comble pas ce besoin, il faut arroser. Il faut alors mouiller le sol jusqu’à une profondeur d’environ 15 cm.

Rendement et durée de vie d’une plantation

Un rang natté de 10 m de long sur quelque 60 cm de large doit produire environ 20 kg de fraisiers. Les cultivars remontants ne produisent en général pas une récolte estivale aussi abondante que les cultivars ordinaires, mais les récoltes d’été et d’automne combinées devraient donner de bons rendements.

Des plants vigoureux peuvent rester en production pour une deuxième et même une troisième ou une quatrième année.

Rajeunissement d’une plantation

Fertilisation

Dès que la cueillette est terminée, épandre un engrais 10-10-10 à raison de 50 à 75 g au mètre carré. Étaler l’engrais uniformément sur les plants et dans les allées entre les rangs. Le feuillage doit être sec. Si les plants ne sont pas fauchés, il faut agiter le feuillage pour le débarrasser de l’engrais. Toujours respecter les directives figurant sur l’étiquette.

Fauchage

Si possible, faucher le feuillage à l’aide d’une tondeuse rotative (ou d’un taille-bordure) en réglant la coupe à une hauteur suffisante pour ne pas endommager le collet. Dans les régions situées au nord, où les petits fruits mûrissent plus tardivement et où la saison de croissance est courte, on ne doit pas faucher.

Abreuvement

Après avoir fauché, arroser les plants pour amener l’engrais jusqu’aux racines. Arracher ensuite les mauvaises herbes; elles viennent facilement après l’arrosage. La fertilisation, le fauchage et l’arrosage ont pour but de maintenir les plants en croissance active.

Espacement des plants

Quel que soit le mode de plantation, en rangs nattés ou en plants-mères, il faut supprimer les stolons produits pendant la période de récolte. On les enlève au fur et à mesure qu’ils apparaissent ou à la fin de la récolte. On enlève de plus tous les stolons qui se forment pour le reste de la saison, à moins que certains ne soient nécessaires pour combler des trous. De cette façon, on ne garde que les plants d’origine. Espacer ces plants de 15 à 20 cm. Cette méthode est à privilégier lorsqu’on garde les plants pour une deuxième saison seulement. Lorsque les plants sont conservés pendant plusieurs années, il faut laisser quelques stolons se développer dans l’allée d’un côté du rang. On enlève le nombre correspondant de vieux plants de l’autre côté du rang. On peut ainsi remplacer entre le tiers et la demie du rang en production par des plants plus jeunes.

Traitements d’automne

Appliquer du nitrate d’ammonium vers la fin d’août ou au début de septembre selon la méthode indiquée sous Entretien des jeunes plants. Étendre également le paillis recommandé sous Protection hivernale.

Traitements printaniers

Les traitements applicables à une plantation rajeunie sont les mêmes que ceux qui sont décrits sous Soins à prodiguer pendant la mise à fruits.

Fraisiers remontants

Comme il est mentionné sous Cycle de croissance, les cultivars remontants peuvent produire des fleurs pendant l’été et donner une récolte à la fin de l’été et en automne.

La culture des fraisiers remontants se fait presque de la même façon que celle des cultivars ordinaires. L’année de plantation, il faut débarrasser les fraisiers remontants de toutes les fleurs qui apparaissent jusqu’au milieu de juillet ou lorsque les plants ont de six à huit feuilles. Les fleurs qui se forment par la suite produisent une récolte de fin d’été et d’automne. L’année suivante, ces cultivars produisent une première récolte en même temps que les autres au début de l’été. Ils produisent une deuxième récolte à la fin de l’été et à l’automne de la deuxième année, mais, souvent, les plants fleurissent abondamment et donnent des fleurs et des fruits assez petits. Pour contrer cette tendance, il s’agit de conserver quelques-uns des nouveaux plants issus des stolons qui se sont formés au printemps de la deuxième année en vue de la récolte d’automne. On ne doit pas faucher le feuillage des fraisiers remontants au moment de rajeunir la plantation.

Prolongation de la saison

Couvre-culture

Il est possible de recouvrir les fraisiers de bâches à plat faites de filés-liés (figure 2) afin de hâter la récolte d’une ou deux semaines. Il s’agit d’enlever le paillis de paille entre le début et le milieu d’avril, ou lorsque de nouvelles feuilles commencent à sortir du collet, et d’étendre les bâches sur les rangs. On doit prendre soin de retenir les lisières au sol au moyen de sacs de sable ou en les enfouissant dans le sol. On retire les bâches une fois que 5 % à 10 % des fleurs sont apparues afin de permettre la pollinisation. On peut toutefois les remettre en place la nuit pour garder les plants plus au chaud et aller chercher de 1 à 2 degrés de plus de protection contre les gelées.

Couverture flottante sur un champ de fraises
Figure 2. Bâches à plat faites de filés-liés couvrant un champ de fraises.

Tunnels en plastique

Au printemps, on peut recouvrir les plants de tunnels faits d’un film plastique transparent (figure 3) afin d’obtenir des fruits mûrs d’une à deux semaines avant le temps. Le plastique peut aussi servir à prolonger la production des fraisiers remontants à l’automne. Voici les matériaux qui peuvent servir à construire des tunnels destinés à des rangs d’environ 60 cm de large :

  • un film plastique d’au moins 2 mil d’épaisseur et de 127 cm de large
  • des arceaux en fil galvanisé de calibre numéro 8 ou numéro 9, de 180 cm de long, avec un crochet soudé à 23 cm des deux extrémités
  • des bouts de ficelle résistante, de polypropylène par exemple, se terminant par une boucle à chaque extrémité et ayant une longueur finie de 120 cm

Insérer les arceaux métalliques à environ 75 cm d’intervalle sur le rang. Enfoncer les extrémités dans le sol jusqu’au crochet. Bien étirer le plastique au-dessus des arceaux et l’enfouir dans le sol à l’extrémité du rang. Placer un bout de ficelle par‑dessus le plastique, derrière chaque arceau en enfilant les boucles dans les crochets de l’arceau. La ficelle tient ainsi le plastique solidement attaché aux arceaux.

Partie d’un tunnel bas couvrant un rang de fraises
Figure 3. Tunnel bas utilisé pour prolonger la saison. Source : Dubois Agrinovation.

Dans le Sud de l’Ontario, on peut installer les tunnels au début d’avril ou une fois que le paillis de paille a été enlevé. Il faut d’abord ôter le paillis de paille. Les jours ensoleillés, si la température grimpe à plus de 30 °C à l’intérieur du tunnel, on assure la ventilation en soulevant le plastique du sol, habituellement du côté exposé au vent. La ficelle tient le plastique en place. Lorsque les plants sont en fleurs, on doit faire ventiler les tunnels pendant un certain temps chaque jour pour empêcher l’humidité de s’accumuler et laisser entrer les insectes pollinisateurs. Les nuits de gelées, le film plastique offre peu de protection aux fleurs, si bien qu’il faut recouvrir les tunnels d’une bâche ou les arroser pour former une couche de glace sur le plastique. Enlever les tunnels lorsque le temps s’adoucit et conserver le matériel pour l’année suivante.

Autres systèmes de culture

Barils et pyramides

On peut planter les fraisiers dans des trous pratiqués sur le dessus et les côtés d’un baril rempli de terre. Certains centres de jardinage et pépinières vendent des structures en forme de pyramide pour la culture des fraises, qu’on peut aussi fabriquer soi-même. On emploie normalement pour cet usage des cultivars remontants. Les barils et les pyramides sont surtout utilisés lorsque l’espace est restreint ou à des fins ornementales. Pour de meilleurs résultats, les plants doivent être en plein soleil presque toute la journée.

Fraisiers grimpants et paniers suspendus

Les cultivars remontants se prêtent à tous ces usages. Il s’agit de mettre en terre les plants-mères et d’attacher les stolons à un treillis ou de les laisser pendre. Ces méthodes donnent toutefois une récolte qui risque de décevoir.

Cultivars

Du début à la fin de saison

Wendy

Cultivar productif de début de saison. Les fruits sont cunéiformes. Les plants sont vigoureux et modérément résistants au blanc. Les résultats sont meilleurs dans l’Est et le Nord de l’Ontario.

Kent

Cultivar donnant une récolte qui commence vers le 18 juin à Vineland dans la région de Niagara. Fruit gros, modérément fermes et de couleur rouge foncé. Plants vigoureux et productifs. Les résultats sont meilleurs dans l’Est et le Nord de l’Ontario.

Cavendish

Cultivar légèrement plus hâtif que Kent, avec une saison de récolte qui s’étend sur une assez longue période. Fruit très gros, fermes et de couleur rouge vif, mais devenant très foncés à l’état de surmaturité.

Jewel

Cultivar de mi-saison à fin de mi-saison. Plants semi-vigoureux avec un bon rendement et des fruits de couleur rouge vif et brillants. Susceptible d’être endommagés par l’hiver. Cultivar convenant à la congélation.

Governor Simcoe

Cultivar tardif de mi-saison. Plants vigoureux avec des fruits fermes de couleur rouge vif et brillants. Saveur douce et agréable. Cultivar se comportant bien dans le Sud-Ouest de l’Ontario.

Valley Sunset

Cultivar très tardif. Gros fruits de couleur rouge vif à rendement modéré. Saveur douce et sucrée. Bon cultivar pour prolonger la saison.

Remontants et des quatre‑saisons

Albion

Sommet de production à la fin août et en septembre. Fruits de très grande qualité et d’une excellente saveur. Cultivar moins résistant à l’hiver que Seascape.

Seascape

Sommet de production à la fin août et au début septembre. Fruits fermes et de couleur rouge vif. Rendements plus élevés que ceux d’Albion.

Cette fiche technique a été rédigée par des spécialistes des cultures fruitières du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales.