Le tableau ci-dessous présente certains mythes parmi les plus répandus et les dissipe en présentant les faits correspondants.

MytheRéalité
Moi ou l’une de mes connaissances ne pouvons être victime d’une agression à caractère sexuel.Ce type d’agression peut arriver et arrive à n'importe qui. Les victimes d’agression à caractère sexuel sont issues de toutes les classes socio-économiques et sont de toutes les origines ethniques. Les jeunes femmes, les femmes autochtones et les femmes ayant un handicap courent un risque accru d’être victimes d’une agression à caractère sexuel.
Les agressions à caractère sexuel sont principalement commises par des étrangers.Environ 82 pour cent des agressions à caractère sexuel sont commises par une personne connue de la victime, y compris une connaissance, une personne que la victime fréquente, un conjoint de fait ou un époux.1
Les agressions sexuelles se produisent habituellement dehors, dans des lieux sombres et dangereux.La majorité des agressions sexuelles se produisent dans des lieux privés, comme une résidence ou le logement d’un particulier.
Si une femme ne signale pas l’agression à la police, c'est qu'il ne s'agissait pas d’une agression à caractère sexuel.Ce n'est pas parce qu'une victime ne signale pas l’agression que cette agression n'a pas eu lieu. Moins d’une victime sur dix signale son agression à la police.2
Ce n'est pas grave d’avoir une relation sexuelle avec une femme lorsque celle- ci a bu, est sous l’influence des drogues ou est inconsciente.Si une femme est inconsciente ou incapable de donner son consentement parce qu'elle est sous l’influence de drogues ou d’alcool, elle ne peut donner un consentement légal. Sans consentement, il s'agit d’une agression à caractère sexuel.
Si une femme ne crie pas ou ne se défend pas, c'est qu'il ne s'agissait probablement pas d’une agression à caractère sexuel.Lorsqu'une femme est victime d’une agression à caractère sexuel, elle peut devenir paralysée par la peur et ne pas être en mesure de se défendre. Elle peut craindre que l’agresseur devienne plus violent si elle se défend. Si elle est sous l’influence de drogues ou d’alcool, elle peut être incapable de réagir ou de résister.
Si une femme ne pleure pas ou n'est pas visiblement troublée, c'est qu'il ne s'agissait probablement pas d’une agression à caractère sexuel grave.Chaque femme réagit différemment au traumatisme d’une agression à caractère sexuel. Elle peut pleurer ou être calme. Elle peut être silencieuse ou très en colère. Son comportement ne reflète pas nécessairement le traumatisme qu’elle a vécu. Il est important de ne pas juger une femme sur la façon dont elle réagit à l’agression.
Si une femme ne porte pas de marques évidentes de blessure, comme des coupures ou des ecchymoses, elle n'a probablement pas été victime d’une agression à caractère sexuel.L’absence de blessure physique ne signifie pas pour autant qu'une femme n'a pas été victime d’agression à caractère sexuel. Un agresseur peut user de menaces, de la présence d’armes ou d’autres mesures coercitives qui ne laissent pas de marques évidentes. Elle peut avoir perdu conscience ou été rendue inapte.
Si l’agression avait réellement eu lieu, la femme pourrait facilement se souvenir de tous les faits dans l’ordre approprié.Le choc, la peur, la honte et la détresse peuvent altérer la mémoire. Beaucoup de survivantes tentent de minimiser ou d’oublier les détails de l’agression pour surmonter leur traumatisme. Les pertes de mémoire sont courantes en cas de consommation d’alcool ou de drogues.
Les femmes mentent et inventent des histoires d’agression à caractère sexuel.Le nombre de fausses déclarations d’agressions à caractère sexuel, peu élevé, correspond au nombre de fausses déclarations d’autres crimes au Canada. L’agression à caractère sexuel porte de tels stigmates que de nombreuses femmes préfèrent ne pas la déclarer.
Il n'y a pas eu de pénétration; il ne s'agissait donc pas de violence à caractère sexuel.Tout contact sexuel non désiré est considéré comme une violence à caractère sexuel. Beaucoup de survivantes peuvent être profondément marquées par toutes les formes de violence à caractère sexuel, par exemple, caresses, attouchements, baisers ou tout autre acte sexuel non désiré. Beaucoup de formes de violence à caractère sexuel ne comportent aucun contact physique. En sont des exemples, le harcèlement criminel et la diffusion d’enregistrements vidéo intimes. Tous ces actes sont graves et peuvent être traumatisants.
Les femmes ayant un handicap ne sont pas victimes d’agressions à caractère sexuel.Les femmes ayant un handicap courent un risque élevé d’être victimes de violence à caractère sexuel ou d’une agression à caractère sexuel. Celles vivant avec des limitations d’activité sont plus de deux fois plus susceptibles d’être victimes d’une agression à caractère sexuel que celles ayant une pleine capacité physique.3
Les époux ne peuvent commettre une agression à caractère sexuel envers leurs épouses.Une agression à caractère sexuel peut se produire dans le cadre du mariage ou d’une autre relation intime.

1 Brennan et Taylor-Butts, 13.

2 Ibid., 8.

3 Statistique Canada, Victimisation criminelle et santé : un profil de la victimisation chez les personnes ayant une limitation d’activité ou un autre problème de santé (Ottawa : 2010), 8.