Situation

Préoccupante

Espèce indigène sensible aux activités humaines ou aux événements naturels, ce qui pourrait faire en sorte qu’elle devienne en péril de disparition (par ex. monarque).

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

La feuille d’érable a déjà été évaluée comme une espèce menacée lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008. L’espèce a été réévaluée comme une espèce préoccupante en mai 2017.

Lire le rapport d’évaluation PDF.

Apparence

La feuille d’érable est une moule d’eau douce de taille moyenne à grande (elle peut atteindre 12 centimètres de longueur). La couleur de la coquille va du vert-jaune au brun. Sa coquille quadrangulaire ornée de deux rangées de nodules formant un V rappelle une feuille d’érable et ses nervures. La coquille est striée de lignes de croissance (bandes foncées), un peu comme celles d’un arbre.

Habitat

On trouve habituellement la feuille d’érable dans les rivières moyennes ou grandes où le courant est lent ou modéré, sur des substrats de sable bien tassé, de gravier, d’argile ou de vase. Elle vit aussi dans les lacs et les réservoirs. Les moules filtrent l’eau pour en extraire la nourriture, comme des bactéries et des algues. Les larves de moules sont des parasites qui s’attachent à un poisson (appelé « hôte »), dont elles se nourrissent jusqu’à leur métamorphose en juvéniles, après quoi elles s’en détachent. Au Canada, l’hôte de la feuille d’érable est la barbue des rivières. La présence de ce poisson est un élément clé de la pérennité d’une population de moules de cette espèce.

Présence

Au Canada, on trouve la feuille d’érable au Manitoba et dans le sud-ouest de l’Ontario. En Ontario, on trouve cette mulette dans plusieurs grandes rivières qui se déversent dans les lacs Sainte-Claire et Érié, notamment dans les rivières Sydenham, Ausable, Grand et Thames, ainsi que dans la rivière Welland. Elle a disparu du lac Érié et des rivières Détroit et Niagara.

Menaces

La principale menace qui pèse sur la feuille d’érable est la destruction de son habitat par la pollution et l’envasement, lequel résulte de l’accumulation de sédiments provenant des zones urbaines et agricoles voisines. La moule zébrée, une espèce envahissante originaire d’Europe, représente une grave menace, car elle tue les moules indigènes en se fixant à elles, ce qui nuit à leur respiration, à leur alimentation, à leur excrétion et à leur mouvement. La feuille d’érable est indirectement affectée par ce qui nuit à son poisson hôte.

Mesures que nous prenons

Les espèces préoccupantes ne bénéficient pas d’une protection pour les espèces ou leur habitat, mais peuvent être admissibles à des subventions pour aider à leur protection et à leur rétablissement.

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

Signalez une observation d'un animal ou d'une plante en péril au Centre d'information sur le patrimoine naturel. Les photographies avec localisation précise ou les coordonnées cartographiques sont toujours utiles.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

Les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril; si vous trouvez la feuille d’érable sur votre propriété, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux plantes et à la faune en composant le 1 877 TIP-SMNR (847-7667).

Faits en bref

  • la feuille d’érable dépend de la barbue des rivières pour survivre; en effet, la larve de la mulette s’attache aux branchies de la barbue; elle s’en nourrit jusqu’à sa métamorphose en juvénile, après quoi elle s’en détache
  • la feuille d’érable vit en moyenne 22 ans. Mais au Manitoba, on a capturé quelques individus de 64 ans
  • les moules sont un bon indicateur de l’état d’un écosystème; en raison de leur cycle vital complexe, de leur longévité et de leur mode d’alimentation (en filtrant l’eau, elles captent les polluants), les moules donnent un portrait instantané de l’état des cours d’eau où elles vivent
  • les peuples autochtones récoltaient les moules pour se nourrir et pour créer des bijoux ou fabriquer des outils; dans les années 1800, des quantités énormes de moules ont été récoltées dans la rivière Grand pour fabriquer des boutons - des millions de boutons ont été vendus hors territoire chaque année, jusque dans les années 1940, lorsque le plastique est devenu plus populaire