Remerciements

Le CDSEPO souhaite remercier les observateurs qui ont participé et contribué au dialogue lors des réunions d’évaluation des espèces. Les observateurs en 2020 (énumérés ci-dessous) représentaient des Premières Nations, des entreprises, des associations de l’industrie, des associations sportives et des organismes de conservation. Leur participation et leur intérêt pour le travail du CDSEPO ont été utiles et appréciés.

  • Première Nation des Algonquins de Pikwakanagan
  • Nation indépendante métisse de Red Sky
  • Première Nation de Temagami
  • Oiseaux Canada
  • Hydro One
  • Conservation de la nature Canada
  • Nature London
  • Ontario Federation of Anglers and Hunters (OFAH)
  • Ontario Hawking Club (OHA)
  • Université de Toronto (Algonquin Wildlife Research Station)
  • Walker Industries
  • Wilderness Committee

Nous tenons également à adresser nos remerciements aux Premières Nations et aux associations de l’industrie et de la conservation qui ont choisi de faire profiter le CDSEPO de connaissances autochtones et communautaires en 2020, notamment :

  • Ontario Federation of Anglers and Hunters (OFAH) (contributions : faucons pèlerins)
  • Ontario Hawking Club (OHA) (contributions : faucons pèlerins)
  • Nature London (contributions : martinet ramoneur)

En tant que membres du CDSEPO, nous remercions l’hon. Jeff Yurek, ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) et son équipe au ministère qui assure le secrétariat et soutient le CDSEPO. Nous remercions tout particulièrement les membres de l’équipe du MEPP suivants qui ont travaillé dur pour augmenter le nombre de membres au CDSEPO ainsi que les connaissances scientifiques, et qui ont soutenu le programme chargé du CDSEPO en 2020.

  • Brie-Anne Breton
  • Susan Ecclestone
  • Kathleen Pitt
  • Kirsten Corrigal
  • Megan McAndrew
  • Eric Snyder
  • Cathy Darevic
  • Sarah Parna
  • Rebecca Teare

Nous remercions également le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) d’avoir fourni des données importantes au CDSEPO, ce qui a permis de réaliser une évaluation des espèces. Nous remercions en particulier Colin Jones, zoologiste provincial spécialiste des arthropodes du CIPN. M. Jones représente la province de l’Ontario au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). En tant que membre de ce comité, il a pu soutenir l’accès du CDSEPO et sa compréhension des considérations du COSEPAC liées aux évaluations des espèces.

Introduction

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) est un comité d’experts indépendant qui détermine quelles plantes et quels animaux doivent être considérés comme étant en péril en Ontario.

La Loi sur les espèces en voie de disparition confère au comité une reconnaissance juridique et des responsabilités spécifiques :

  • Maintenir des critères d’évaluation et de classification des espèces
  • Dresser une liste des espèces qui devraient être évaluées et répertoriées (ou répertoriées de nouveau) à l’avenir
  • Effectuer une évaluation, un examen et une classification des espèces
  • Soumettre des rapports sur la classification des espèces et fournir des conseils au ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs

Le CDSEPO peut comprendre jusqu’à 12 membres ayant une expertise dans des disciplines scientifiques ou des connaissances communautaires ou autochtones. Un quorum de huit membres est requis pour voter. L’année 2020 a été très chargée pour le CDSEPO, car un important retard concernant les espèces s’était accumulé pendant une période où le quorum n’était pas atteint et où des réunions complètes, y compris le vote, n’ont pas eu lieu.

En 2020, le MEPP a nommé de nouveaux membres, renouvelant la capacité du CDSEPO à remplir son mandat. Le CDSEPO a pu commencer à réévaluer et voter sur les espèces au fur et à mesure que le nombre de membres augmentait au printemps 2020 et que tous les nouveaux membres avaient terminé avec succès le Module 3 de l’UICN et la formation sur la sensibilité des données du CIPN à la fin du printemps.

Plutôt que de tenir les deux réunions habituelles par an, le CDSEPO a organisé sept réunions virtuelles en 2020 pour rattraper le retard sur l’évaluation des espèces. La pandémie de COVID-19 a affecté les activités du CDSEPO, mais l’équipe du secrétariat du MEPP et les membres du CDSEPO se sont rapidement adaptés aux réunions virtuelles auxquelles des observateurs étaient invités dans les séances ouvertes.

À la fin de 2020, le CDSEPO a pratiquement éliminé le retard dans l’évaluation des espèces, ce qui témoigne de la volonté des membres d’investir beaucoup de temps et d’énergie pour évaluer un plus grand nombre d’espèces que ce qui serait normalement évalué au cours d’une année donnée, et ce malgré la perturbation des activités normales due à la pandémie de COVID-19.

Résumé des évaluations des statuts

Le tableau ci-dessous résume les résultats des évaluations et des votes réalisés sur 35 espèces/unités désignables (UD) en 2020.

Espèces
Nom commun, nom scientifique
Classification
(en vertu de la LEVD)
Statut évalué par le nouveau CDSEPO
Méné long
Clinostomus elongatus
En périlEn péril
Téloschiste ocellé (populations boréales et des Prairies)
Teloschistes chrysophthalmus
S.O.Non en péril
Andersonie charmante
Bryoandersonia illecebra
En périlMenacée
Moucherolle à côtés olive
Contopus cooperi
PréoccupantePréoccupante
Pic à tête rouge
Melanerpes erythrocephalus
PréoccupanteEn péril
Grand corégone (population d’individus de grande taille du lac Como)
Coregonus clupeaformis
S.O.Disparue
Grand corégone (population d’individus de petite taille du lac Como)
Coregonus clupeaformis
S.O.Disparue
Grand corégone (population d’individus de grande taille du lac Opeongo)
Coregonus clupeaformis
S.O.Menacée
Grand corégone (population d’individus de petite taille du lac Opeongo)
Coregonus clupeaformis
S.O.Menacée
Cicadelle à queue rouge
Aflexia rubranura
S.O.Préoccupante
Engoulevent d’Amérique
Chordeiles mineur
PréoccupantePréoccupante
Martinet ramoneur
Chaetura pelagica
MenacéeMenacée
Monarque
Danaus plexippus
PréoccupantePréoccupante
Tortue peinte du Centre
Chrysemys picta marginata
S.O.Non en péril
Verge d’or de Gillman
Solidago gillmanii
S.O.En péril
Limace à manteau de la Caroline
Philomycus carolinianus
S.O.Menacée
Escargot galuchat
Inflectarius inflectus
S.O.En péril
Gobelet dentelé
Mesodon zaletus
S.O.En péril
Faucon pèlerin
 Falco peregrinus
PréoccupantePréoccupante
Frêne noir
Fraxinus nigra
S.O.En péril
Barge hudsonienne
Limosa haemastica
S.O.Menacée
Fuscopannaire à taches blanches
Fuscopannaria leucosticta
S.O.En péril
Héliotin orangé
Pyrrhia aurantiago
S.O.En péril
Gérardie de Virginie
Aureolaria virginica
S.O.En péril
Gérardie jaune
Aureolaria flava
S.O.Menacée
Gérardie fausse‑pédiculaire
Aureolaria pedicularia
S.O.Menacée
Tortue des bois
Glyptemys insculpta
En périlEn péril
Couleuvre obscure (population de l’axe de Frontenac)
Pantherophis spiloides
MenacéeMenacée
Couleuvre obscure (population de la zone carolinienne)
Pantherophis spiloides
En périlEn péril
Valériane ciliée
Valeriana edulis ssp. ciliata
S.O.Menacée
Lutin givré
Callophrys irus
Disparue du paysDisparue du pays
Mélissa bleu
Plebejus samuelis
Disparue du paysDisparue du pays
Hydraste du Canada
Hydrastis canadensis
MenacéePréoccupante
Gravelier
Erimystax x-punctatus
Disparue du paysDisparue du pays
Spatulaire
Spathule polyodon
Disparue du paysDisparue du pays

Remarques :

  • S.O. signifie que l’espèce ne dispose actuellement d’aucun statut en Ontario
  • Tous les noms d’espèces en anglais, en français et en langues autochtones sont inclus dans les rapports de situation, lorsqu’ils sont connus
  • En 2020, le CDSEPO a déterminé que le phoque annelé et la grosse poule de mer n’étaient pas admissibles à l’évaluation.

Nomenclature/Changements taxonomiques

Les changements suivants ont été présentés, discutés et acceptés par le CDSEPO (mise à jour fournie par Eric Snyder, spécialiste des espèces en péril, MEPP) :

  • Oponce de l’Est (Opuntia humifusa) devient Oponce de l’Est (Opuntia cespitosa).
  • Potamot de Ogden (Potamogeton ogdenii) devient Potamot de Ogden (Potamogeton X ogdenii)
  • Verge d’or voyante (population des plaines des Grands Lacs) (Solidago speciosa) devient Verge d’or à feuilles raides (Solidago rigidiuscula)
  • Mauve de Virginie (Sida hermaphrodita) devient Mauve de Virginie (Ripariosida hermaphrodita)
  • Isopyre à feuilles biternées (Enemion biternatum) devient Isopyre à feuilles biternées de l’Est (Enemion biternatum)
  • Verge d’or voyante (population boréale) (Solidago speciosa) devient Verge d’or pâle (Solidago pallida)
  • Lipocarphe à petites fleurs (Lipocarpha micrantha) devient Lipocarphe à petites fleurs (Cyperus subsquarrosus)

Le CDSEPO a également déterminé que le Mélissa bleu, actuellement nommé, Lycaeides Melissa Samuelis devrait être modifié en Plebejus samuelis pour suivre la dénomination utilisée par NatureServe.

Résumé des réunions et des activitées 2020 du CDSEPO

Réunions

Le CDSEPO, comme la plupart des organismes et organisations, a été touché par la COVID-19 en 2020. Les réunions se sont tenues virtuellement plutôt qu’en personne. Les réunions semestrielles habituelles ont été remplacées par une série de sept réunions virtuelles.

Voici un résumé de chacune des réunions tenues en 2020.

22 mai 2020 (Réunion administrative à huis clos)

Étant donné que plusieurs membres ont été nommés récemment, les premières réunions administratives ont permis d’orienter et de présenter aux nouveaux membres le but et le rôle du CDSEPO, les exigences du CDSEPO et l’orientation en ce qui concerne la Loi sur les espèces en voie de disparition. Tous les membres ont prêté serment et ont entamé le Module 3 de l’UICN et la formation sur la sensibilité des données du CIPN du MRNF. Les membres du CDSEPO ont discuté des pratiques exemplaires en matière de stockage de renseignements et de données.

29 mai 2020 (Réunion administrative à huis clos)

L’orientation et la formation se sont poursuivies parallèlement au lancement de la planification des travaux afin de déterminer la meilleure façon de rattraper le retard accusé dans l’évaluation des espèces (environ deux douzaines d’espèces). Ce retard comprenait sept évaluations qui ont été préparées pour la réunion d’avril 2019, lorsque le quorum n’était pas atteint. Les présentations faites au cours de cette réunion administrative interne portaient sur les critères du CDSEPO et les modifications à la LEVD, ainsi que sur le COSEPAC et l’utilisation des critères de l’UICN. Cette dernière présentation et séance de formation était dirigée par Dave Fraser, cadre supérieur au ministère de l’Environnement (Colombie-Britannique) et expert reconnu dans l’utilisation des critères d’évaluation des espèces de l’UICN/du COSEPAC.

11 juin 2020 (Réunion de planification des travaux du printemps, à huis clos)

Cette réunion a permis d’aborder un certain nombre de questions administratives, notamment la planification des travaux en cours et l’attribution du rapport de situation aux auteurs principaux et secondaires pour les travaux précédant les réunions d’évaluation des espèces prévues en septembre, octobre et novembre 2020. Des discussions détaillées ont également eu lieu concernant les modifications à la LEVD en 2019 et la manière dont celles-ci affecteraient les critères utilisés par le CDSEPO pour l’évaluation des espèces. En particulier, les membres du CDSEPO ont été informés du projet de modification de la Loi (c.-à-d. Règles de classement, article 5, Loi sur les espèces en voie de disparition). De plus, pendant et après la réunion, le CDSEPO a évoqué les modifications nécessaires à l’interprétation et à la mise en œuvre des critères, tels qu’affectés par ces modifications législatives.

Les modifications législatives les plus pertinentes pour le CDSEPO concernaient la manière de définir et d’interpréter les expressions aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique  et   état de l’espèce en Ontario et à l’extérieur de l’Ontario . Des discussions détaillées ont eu lieu au cours de cette réunion et des réunions suivantes entre les membres du MEPP, du MRNF (CIPN) et du CDSEPO.

La pièce jointe no 3 est l’ébauche actuelle d’un document d’interprétation que le CDSEPO utilise pour évaluer les espèces. Cette pièce jointe détermine les principales considérations, pratiques et principaux outils utilisés par les membres du CDSEPO pour interpréter correctement le libellé des modifications législatives. Il s’agit de documents de travail provisoires qui peuvent faire l’objet d’ajouts ou de suppressions au fur et à mesure que les évaluations des espèces sont entreprises.

28 août 2020 (Réunion de planification à huis clos)

Cette réunion de planification comprenait également un vote formel sur les évaluations qui ont été achevées pour la réunion du CDSEPO d’avril 2019, où le quorum n’était pas atteint pour que les votes formels puissent être effectués. Des observateurs intéressés étaient présents pour les évaluations formelles lors de la réunion du CDSEPO d’avril 2019.

24 et 25 septembre 2020 (Réunion d’évaluation ouverte, puis à huis clos)

Cette réunion portait sur l’évaluation du statut et le vote sur huit espèces/UD, le vote concernant le faucon pèlerin ayant été reporté à une réunion ultérieure afin de permettre aux auteurs principaux et secondaires de s’assurer que les   meilleures connaissances scientifiques disponibles, y compris les connaissances communautaires et les connaissances traditionnelles autochtones   avaient été rassemblées et pleinement prises en compte.

Les observateurs ont fourni des documents utiles juste avant cette réunion. Le MEPP continue d’encourager les observateurs participant aux réunions du CDSEPO à fournir toute information supplémentaire au CDSEPO bien avant chaque réunion.

Les préparatifs de la réunion de septembre du CDSEPO comprenaient un dialogue ciblé avec les organisations qui ont fourni des renseignements à l’attention du CDSEPO (c.-à-d. Ontario Federation of Anglers and Hunters et Ontario Hawking Club).

29 et 30 octobre 2020 (Réunion d’évaluation ouverte, puis à huis clos)

Cette réunion portait sur l’évaluation du statut et le vote sur cinq espèces/UD, le vote concernant six autres ayant été reporté à une réunion ultérieure afin de permettre aux auteurs principaux et secondaires de s’assurer que les   meilleures connaissances scientifiques disponibles, y compris les connaissances communautaires et les connaissances traditionnelles autochtones   avaient été rassemblées et pleinement prises en compte. Pour certaines espèces visées par ces reports, il a également été reconnu que les votes différés permettraient aux membres d’examiner pleinement les interprétations complètes des modifications législatives de 2019.

Des discussions détaillées se sont poursuivies concernant ces modifications législatives et la meilleure façon de les traiter avec un outil d’interprétation en cours de développement et d’utilisation par le CDSEPO. Des discussions ont également eu lieu lors de la réunion d’octobre concernant les procédures et les activités, la sensibilisation et les ajustements du modèle de rapport d’évaluation.

26 et 27 novembre 2020 (Réunion d’évaluation ouverte, puis à huis clos)

Cette réunion portait sur l’évaluation du statut et le vote sur 13 espèces/UD. Une planification initiale pour les évaluations de 2021 a également été entamée lors de la réunion de novembre.

Mises à jour concernant d’autres questions opérationnelles

En ce qui concerne les travaux du CDSEPO, des possibilités ont été recherchées en 2020 pour rationaliser certains aspects des travaux habituels afin de pouvoir investir davantage de temps dans la réalisation d’évaluations d’espèces plus complètes et plus efficaces. Par exemple, dans le passé, de nombreuses notes étaient compilées pour les réunions et autres activités du CDSEPO, ce qui faisait pression sur le CDSEPO pour qu’il soit en mesure de maintenir et de mettre à jour efficacement les listes d’espèces aux fins d’évaluation et laissait peu de temps pour la sensibilisation et le dialogue de fond pour s’assurer que le CDSEPO était en possession des meilleures connaissances scientifiques disponibles, y compris les connaissances communautaires et autochtones.

Le temps gagné grâce à une meilleure efficacité des réunions à distance et à la réduction de la documentation sur les réunions a été en partie investi dans un dialogue plus direct avec les détenteurs de connaissances autochtones et les détenteurs de renseignements scientifiques et de connaissances communautaires. Le CDSEPO a engagé un dialogue direct avec des groupes et des individus concernant les renseignements qu’ils détenaient sur les espèces suggérées pour de nouvelles évaluations ou des réévaluations. Par exemple, le CDSEPO a entamé des discussions supplémentaires avec des représentants du COSEPAC concernant l’évaluation potentielle du phoque annelé en Ontario.

Le site Web du CDSEPO a été utile pour tenir les citoyens ontariens au courant des activités du CDSEPO. Le MEPP continue de mettre à jour et de gérer ce site Web au nom du CDSEPO, des actions qui sont appréciées par les membres du CDSEPO.

En 2020, Dan Kraus a été nommé au poste de vice-président. Le vice-président est chargé d’assumer temporairement les rôles et responsabilités du président lorsque celui-ci n’est pas en mesure de terminer son mandat ou est temporairement indisponible en raison d’une maladie, d’une urgence ou de circonstances similaires. Cela a permis au CDSEPO de continuer à fonctionner efficacement pendant que le président était en congé de maladie. L’importance du rôle de Dan s’est accrue à mesure que le volume de travail augmentait, et M. Kraus a pu jouer un rôle de leader dans de nombreux aspects du travail technique et stratégique du CDSEPO.

Le CDSEPO a examiné le mandat 2017 du comité et a suggéré des mises à jour et des modifications pour mettre le mandat à jour. Il s’agissait notamment de refléter le transfert des programmes relatifs aux espèces en péril, y compris le CDSEPO, du MRNF au MEPP. Ces mises à jour sont en cours.

Plan 2021

En 2021, le CDSEPO prévoit de continuer à mener ses activités en ligne, car la pandémie ne permettra pas de tenir des réunions en personne en toute sécurité, au moins pendant les deux premières réunions de l’année.

Les dates suivantes sont préliminaires et servent de référence pour les réunions à venir. Les dates et heures sont sujettes à changement. L’évaluation des espèces qui sera réalisée en février permettra au CDSEPO d’être parfaitement à jour et de respecter le calendrier de notre examen habituel des évaluations d’espèces, qui est effectué six mois après les réunions du CDSEPO.

Un nouvel aspect que le CDSEPO examine attentivement pour 2021 est la réalisation des réévaluations des espèces qui devaient être réévaluées, mais qui ne l’ont pas été parce qu’elles ne sont pas prises en compte dans les évaluations en cours, réalisées par le CDSEPO. Le CDSEPO a parfois fait référence à ces espèces comme étant celles qui ont été perdues au cours du processus d’évaluation. Il s’agit par exemple du pélican d’Amérique, de la guifette noire et de la piéride de Virginie. L’évaluation de certaines de ces espèces peut dépendre de la disponibilité de fonds permettant de faire appel à des experts externes pour des missions de conseil.

Les autres espèces qui pourraient être évaluées en 2021 sont celles qui ont fait l’objet de données supplémentaires ou nouvelles fournies sous la forme de connaissances autochtones et communautaires. Le CDSEPO met l’accent sur le respect des exigences de la Loi sur les espèces en voie de disparition, selon lesquelles les évaluations doivent être fondées sur  les meilleures connaissances scientifiques disponibles, y compris les connaissances communautaires et les connaissances traditionnelles autochtones .

Dates de réunion préléminaire 2021Objet de la réunion
Les 4 et 5 février 2021Dernière rencontre pour terminer les évaluations en cours
Du 6 au 9 avril 2021
(sous réserve de confirmation)

Retour à la normale : réunions semestrielles du CDSEPO

Évaluation axée sur les espèces évaluées en novembre 2020 par le COSEPAC

Du 24 au 27 septembre 2021
(sous réserve de confirmation)
Évaluation axée sur les espèces évaluées au printemps 2021 par le COSEPAC

Les espèces qui seront évaluées en 2021 sont les suivantes :

Les 4 et 5 février 2021

  • Salamandre pourpre
  • Polyspire rayé
  • Ophiogomphe de Howe
  • Gomphe des rapides
  • Ours blanc
  • Haploa inversé
  • Bourdon de Suckley
  • Bourdon américain
  • Salamandre sombre des montagnes d’Allegheny (population carolinienne)
  • Phoque annelé (peut être modifiée pour répondre aux demandes de renseignements de la part du COSEPAC ou provenant de sources d’information autochtones)

Du 6 au 9 avril 2021

  • Paruline du Canada
  • Petit chevalier
  • Airelle à longues étamines
  • Bécasseau maubèche, sous-espèce rufa (population hivernante du nord-est de l’Amérique du Sud)
  • Bécasseau maubèche, sous-espèce rufa (population hivernante de la Terre de Feu/Patagonie)
  • Bécasseau maubèche, sous-espèce rufa (population hivernante du sud-est des États-Unis, du golfe et des Caraïbes)
  • Béluga (population de la baie James)
  • Béluga (population de l’ouest de la baie d’Hudson)
  • Lamproie du Nord (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent)
  • Lamproie argentée (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent)
  • Lamproie argentée (populations de la rivière Saskatchewan et de la rivière Nelson)
  • Sauterelle de Davis
  • Perce-tige d’Aweme

Du 24 au 27 septembre 2021

  • Espèce à déterminer à la réunion du printemps 2021 du COSEPAC

Nouvelles évaluations et réévaluations potentielles en 2021

  • Orignal
  • Riz sauvage
  • Loup algonquin
  • Pélican d’Amérique
  • Aigle royal
  • Pygargue à tête blanche
  • Guifette noire
  • Couguar
  • Piéride de Virginie
  • Carex de Schweinitz
  • Cypripède tête-de-bélier
  • Usnée très longue
  • Listère auriculée
  • Cicindèle blanche
  • Hespérie de Duke
  • Papillon élancé
  • Hétérodermie à dessous blanchâtre

Pièce jointe 1 : membres du CDSEPO en 2020

Ian Barrett, M. Sc.
Biologiste principal, directeur principal des projets environnementaux, Colville Consulting Inc.

Steven Paiero, Ph. D.
Conservateur, Collection d’insectes de l’Université de Guelph École des sciences de l’environnement, Université de Guelph

Glenn Cunnington, Ph. D.
Écologue principal et spécialiste des espèces en péril RiverStone Environmental Solutions Inc.

Derek Parks, M. Sc.
Directeur, spécialiste principale de l’eau, Parks Environmental Inc.

Jillian deMan, B. Sc. (spécialisé)
Écologue principale, Eau et ressources naturelles, Environnement, AECOM

Darren Sleep, Ph. D.
Directeur principal, Science et stratégies de la conservation. Sustainable Forestry Initiative Inc.

Tom Hilditch, B. Sc.
Président, Colucent Environmental Inc.

Ashley Thomson, Ph. D., RPF
Chargée d’enseignement, Faculté de gestion des ressources naturelles, Université Lakehead

Daniel T. Kraus, M. Sc.
Biologiste principal de la conservation, Bureau national, Conservation de la nature Canada

Toby Thorne, M. Sc.
Coordonnateur, Programme de conservation des chauves-souris autochtones, Zoo de Toronto

Pièce jointe 2 : interprétation du CDSEPO de certaines modifications législatives apportées à la LEVD en juin 2019 – document de travail

Notes préliminaires

Le présent tableau est un outil de travail élaboré par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) pour guider l’évaluation des espèces en péril en Ontario, à la lumière des modifications apportées à la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD) en 2019.

Le préambule de la LEVD indique ce qui suit :

 ... En Ontario, les espèces indigènes constituent un élément crucial de notre précieux patrimoine naturel. La population de l’Ontario désire participer à la protection des espèces qui sont en péril en tenant dûment compte des considérations sociales, économiques et culturelles. Les Ontariens et Ontariennes d’aujourd’hui devraient protéger ces espèces pour les générations à venir. 

Les objectifs de la loi sont les suivants :

  1. Identifier les espèces en péril en se fondant sur la meilleure information scientifique accessible, notamment l’information tirée des connaissances des collectivités et des connaissances traditionnelles des peuples autochtones.
  2. Protéger les espèces qui sont en péril et leurs habitats et promouvoir le rétablissement de ces espèces.
  3. Promouvoir des activités d’intendance pour aider à la protection et au rétablissement des espèces qui sont en péril. 2007, chap. 6, art. 1.

Les critères de de classification modifiés en vertu de la Loi (alinéa 5(4)b) stipulent que

… l’état de l’espèce dans l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique où elle se trouve, tant en Ontario qu’à l’extérieur de l’Ontario. 2019, chap. 9, annexe 5, art. 3.

L’article 5 de la LEVD stipule :

Si l’évaluation de l’état de l’espèce en Ontario et à l’extérieur de l’Ontario visée à l’alinéa (4)b) amenait à un classement indiquant un niveau de risque moins élevé pour la survie de l’espèce que si le CDSEPO avait uniquement tenu compte de l’état de l’espèce en Ontario, le classement du CDSEPO tient compte du niveau de risque le moins élevé pour la survie de l’espèce. 2019, chap. 9, annexe 5, art. 3. 

Le MEPP a expliqué au CDSEPO que

 … L’Ontario souhaite concentrer ses efforts de conservation sur les espèces les plus à risque en tenant compte de leur répartition globale, et pas seulement dans la province. Les Ontariennes et Ontariens auront ainsi l’assurance que les efforts et les fonds dédiés à la conservation sont concentrés sur les espèces qui en ont le plus besoin dans la province. 

Ce que signifie   à l’extérieur de l’Ontario   dans le contexte d’une espèce peut sembler différent pour une autre espèce. L’une des fonctions du CDSEPO en matière de classification d’une espèce consiste à déerminer l’aire appropriée de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique.

Définitions

À élaborer : Aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique (ARPB) et état de l’espèce

Libellé des modifications à la LEVD

  … l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique où elle se trouve, tant en Ontario qu’à l’extérieur de l’Ontario…  

Acronyme utilisé (ARPB)

Principales considérations
Où nous considérons que l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique est…
Approches/outils pratiques
Demande au CDSEPO de décider, espèce par espèce, quel est l’ARPB appropriée
Métapopulation – un groupe de populations séparées par un espace mais constituées de la même espèceDynamique de la métapopulation par rapport à la population de l’Ontario
Écorégion – une zone écologiquement et géographiquement définie qui couvre des superficies relativement vastes contenant des assemblages caractéristiques et géographiquement distincts de communautés naturelles et d’espècesEcoregions of North America (en anglais seulement)
Unités/zones désignables :
  • unités évolutives
  • zones biogéographiques
  • zones de province faunique

Le comité devra définir les limites des unités désignables au-delà de l’Ontario.

Lignes directrices du COSEPAC

Libellé des modifications à la LEVD

  … l’état de l’espèce… 

Principales considérations
De quelle manière considérons-nous la condition de l’espèce dans son ARPB...
Approches/outils pratiques
Nécessite que le CDSEPO applique une perspective fondée sur le risque aussi précise que possible à ces aspects, compte tenu des   … meilleurs renseignements scientifiques existants, y compris les renseignements obtenus à partir des connaissances communautaires et du savoir autochtone et traditionnel…  

Rangs de statut actuel dans l’ARPB selon NatureServe

Autres rangs de statut (p. ex., listes d’état ou provinciales)

Certains rangs dans les territoires adjacents sont datés (p. ex., de 20 ans) et certaines espèces n’ont pas été évaluées dans les territoires adjacents.

Certaines classifications peuvent accentuer la rareté en raison d’un manque de données ou d’études (p. ex., des espèces plus négligées, y compris certains insectes).

Le CDSEPO devra procéder à une évaluation de la fiabilité et de l’exactitude de ces renseignements dans les territoires concernés par l’ARPB.

De nombreux États et provinces disposent de listes d’espèces menacées (p. ex., le Department of Environmental Conservation de New York) (en anglais seulement).

Le COSEPAC ne tient pas compte des territoires à l’extérieur du Canada en détail, ce qui rend les rapports du COSEPAC moins utiles pour le CDSEPO lorsqu’il traite des territoires à territoires extérieurs.

Tendances du statut l’ARPB (passées et actuelles)

Tenir compte des délais sur lesquels reposent les tendances, par espèce ou par groupe d’espèces.

Les données sur les tendances des oiseaux à l’extérieur de l’Ontario sont publiées dans le relevé des oiseaux nicheurs (en anglais seulement).

Projection des tendances futures des risques dans l’ARPB

Comment une espèce change-t-elle en réponse aux changements biophysiques et à la propagation des insectes et des maladies?

Par exemple, l’agrile du frêne et la maladie hollandaise de l’orme.

Nécessite une compréhension et une connaissance de la nature cyclique des déclins ou des fluctuations extrêmes (le cas échéant) et des réponses des espèces interdépendantes.

Viabilité, permanence et adaptabilité du cycle de vie dans l’ARPB :

Capacité de l’espèce dans diverses conditions/zones à poursuivre efficacement toutes les fonctions du cycle de vie, y compris la capacité de persister et de migrer au fil du temps (migration naturelle et assistée)

Comprend : Flux génique – capacité à transférer la variation génétique d’une population à une autre

Comprend : Migration – capacité de passer d’un territoire à un autre

Reproduction et santé

Interactions interspécifiques – interactions parasitaires, espèces importantes, hôtes/espèces associées

Voir l’état des occurrences d’élément selon Natureserve

Risques pour l’habitat dans l’ARPB :

Degré de dépendance à l’égard d’habitats viables, stables et sains

Disponibilité et structure/composition de l’habitat

Disponibilité d’un habitat spécialisé

Dépendance à l’égard de processus et d’habitats spécialisés (p. ex., incendies, inondations, fluctuations du niveau d’eau et adaptation)

De nombreux centres de données sur la conservation de l’état disposent de rangs de statut pour les communautés végétales.

Risques pour la récolte/l’utilisation dans l’ARPB :

Vulnérabilité à la collecte, à la récolte, à la vente et à la durabilité des récoltes illégales

Largement inconnus (ou non divulgués) en Ontario – nécessite une interaction et un dialogue avec les peuples autochtones, les collectivités et avec les organismes d’application de la loi provinciaux et fédéraux

Que savons-nous des récoltes commerciales ou traditionnelles autorisées ou réglementées?

Risques liés aux changements climatiques dans l’ARPB :

Changement climatique à l’intérieur et à l’extérieur de l’Ontario

Par exemple, changements de niveau d’eau et effets sur l’utilisation d’habitats spécialisés, comme les rivages ouverts.

Par exemple, risque de changement lié à la possibilité d’une augmentation des incendies de forêt et d’une multiplication et d’une intensification des tempêtes.

Nécessite une compréhension et une connaissance des changements prévus, de la résilience et de l’adaptation en Ontario et dans l’ARPB au fil du temps.

Degré de résilience :

Degré de réduction des risques compte tenu du potentiel biologique connu et des résultats connus en matière de rétablissement dans l’ARPB

Y a-t-il des preuves que les mesures de rétablissement améliorent le statut des espèces?

Quelle est la probabilité d’améliorer le statut des espèces par des mesures de rétablissement? (justifier)

Nécessite une compréhension et une connaissance des activités antérieures et en cours en Ontario et dans l’ARPB au fil du temps (y compris les répercussions des mesures prises par les collectivités, les ONGE et les gouvernements, ainsi que les répercussions et les prévisions des effets législatifs et réglementaires au fil du temps.

Leadership et cogestion du savoir autochtone et traditionnel

Degré de réduction des risques compte tenu des mesures de conservation positives connues et des mesures de rétablissement en cours dans l’ARPB

Nécessite un dialogue continu, direct et respectueux avec les peuples autochtones (Premières Nations, Nations métisses indépendantes et autres) pourcomprendre leurs connaissances et leurs activités en Ontario et dans l’ARPB au fil du temps.

Pièce jointe 3 : Résumé sur les espèces 2019-2020

Méné long (Clinostomus elongatus)

Le méné long vit dans les ruisseaux d’amont aux eaux claires et froides. Au Canada, son aire de répartition se limite à l’Ontario, et la majorité de ses occurrences s’observent dans des affluents des bassins versants entourant l’ouest du lac Ontario. Il est également présent dans la partie supérieure de la rivière Grand, dans le bassin versant du lac Huron, et dans deux affluents du lac Simcoe. La répartition du méné long dans l’est de l’Amérique du Nord offre un schéma irrégulier. Son occurrence va de New York et au sud de l’Ontario, jusqu’au Minnesota à l’ouest et à la Virginie occidentale et au Kentucky au sud. Il s’agit d’une espèce en péril à l’échelle mondiale, et rare dans presque toute son aire de répartition.

En Ontario, le méné long est menacé par la perte et la dégradation de son habitat, les altérations du débit des cours d’eau, les espèces envahissantes et la pollution diffuse. La première inscription du méné long sur la liste des espèces en péril de l’Ontario, en 2000, était à titre d’espèce menacée. Compte tenu du déclin des populations restantes et des menaces auxquelles elles sont exposées, l’espèce a fait l’objet d’une réévaluation en 2009 et acquis le statut d’espèce en voie de disparition. Après la préparation d’un programme de rétablissement du méné long, en février 2010, le gouvernement provincial a achevé sa déclaration en réponse à ce programme en novembre de la même année.

Le statut du méné long n’a connu aucune amélioration en Ontario, où il demeure une espèce en voie de disparition. Sa petite aire de répartition, en décroissance, est sérieusement fragmentée. La population semble avoir diminué de plus de 50 % au cours de la dernière décennie en raison d’une réduction de son aire de répartition et du nombre d’emplacements où il a été observé.

Téloschiste ocellé (population boréale et des Prairies) Teloschistes chrysophthalmus

Le téloschiste ocellé est un lichen dont la coloration distinctive varie de l’orange vif au gris verdâtre. L’espèce se distingue des autres espèces du même genre par ses abondants organes de fructification de couleur orangée, aux marges ciliées. L’Ontario compte deux populations de téloschiste ocellé : la population boréale et des Prairies et la population des Grands Lacs. La première occupe des zones localisées s’étalant de la frontière du Manitoba jusqu’au lac Rainy et à Dryden à l’est. La seconde, auparavant plus répandue dans le sud de l’Ontario, se limite maintenant au parc provincial Sandbanks du lac Ontario.

Le téloschiste ocellé a besoin d’habitats ouverts et humides, fréquemment situés le long des rives. Dans le nord-ouest de l’Ontario, il pousse habituellement dans des forêts relativement ouvertes, dominées par les conifères, et dans les toundras rocheuses, sur les épinettes blanches, les peupliers faux-trembles, les pins gris, les sapins baumiers et les chênes à gros fruits. Il est aussi présent dans des landes rocheuses et un cimetière. Dans le sud de la région ontarienne des Grands Lacs, le seul peuplement extant pousse sur l’écorce de chênes rouges, dans les vestiges d’une ancienne forêt caducifoliée du littoral.

À l’échelle nationale, l’évaluation de la population boréale et des Prairies lui a valu un statut d’espèce préoccupante, principalement attribuable à sa petite aire de répartition et aux menaces de suppression par le feu qui pèsent sur la population des Prairies. Une évaluation antérieure avait classé la population des Grands Lacs dans la catégorie des espèces en voie de disparition au Canada et en Ontario.

Une évaluation du téloschiste ocellé (population boréale et des Prairies) indique qu’il n’est pas en péril en Ontario. Même s’il est actuellement observé dans une région relativement limitée du nord-ouest de l’Ontario, il s’y trouve dans plus de 20 emplacements et ne semble pas en déclin ou menacé de le devenir. D’autres relevés réalisés après la publication du rapport du COSEPAC en 2016 ont révélé la présence de deux fois plus d’individus que les enregistrements précédents et un important élargissement de l’aire de répartition connue de cette espèce.

Andersonie charmante (Bryoandersonia illecebra)

L’andersonie charmante est la seule espèce du genre Bryoandersonia. Elle est répandue dans l’est de l’Amérique du Nord, mais se limite en Ontario à quelque 20 peuplements connus. Elle pousse dans une variété d’habitats perturbés et de succession. Les observations des mâles de cette espèce sont rares, et seules celles de plantes femelles sont documentées en Ontario. Des relevés effectués depuis la précédente évaluation ont révélé une présence plus répandue de l’espèce qu’on l’avait d’abord cru. Le nombre d’individus observés directement en Ontario atteint les seuils du statut d’espèce en voie de disparition. Toutefois, les découvertes croissantes de nouvelles sous-populations et l’absence de recensements complets des emplacements connus indiquent que la population réelle atteindrait plus probablement le seuil d’un statut d’espèce menacée. De plus, aucune donnée ne porte à croire que la population diminue ou qu’elle est confrontée à de grandes menaces.

Par conséquent, le CDSEPO estime que cette espèce est menacée. Cette décision concorde avec la plus récente évaluation du COSEPAC. Cela ne constitue pas une rétrogradation à proprement parler de l’espèce par rapport à son statut précédent d’espèce en voie de disparition en Ontario, ce changement de statut n’indiquant pas une réelle augmentation de la taille de la population dans la province, mais le fait que de récents travaux sur le terrain ont enregistré des individus qui avaient été ignorés.

Moucherolle à côtés olive (Contopus cooperi)

La moucherolle à côtés olive est une moucherolle (oiseau insectivore) trapue associée aux forêts boréales du nord du Canada. Cet oiseau est très répandu dans les régions forestières de l’Ontario, principalement dans la partie sud du Bouclier canadien jusqu’au nord, dans les basses terres de la baie d’Hudson. La moucherolle à côtés olive est en plus fortes densités dans le nord de l’Ontario. Sa migration est l’une des plus longues de toutes les moucherolles d’Amérique du Nord, elle qui hiberne en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) ont montré un important déclin à long terme de la population, partout au Canada et en Ontario. Les schémas récents de la dernière décennie soulignent en règle générale une diminution continue, et ce, malgré un taux un peu plus faible qui n’est plus significatif. Les données du BBS pour l’Ontario indiquent un déclin de 68 % ces 50 dernières années (1966 à 2015), mais de l’ordre de 16  % durant la dernière décennie (2006 à 2015). Une autre étude, fondée sur un ensemble de données différent, n’a pas pu confirmer un déclin à l’échelle nationale sur la période de 1997 à 2013. Les populations diminuent dans la majeure partie des territoires voisins de l’Ontario, à l’exception du Québec.

L’espèce est encore relativement répandue et largement répartie en Ontario, et ne répond à aucun des critères des statuts d’espèce en voie de disparition et d’espèce menacée. Toutefois, son déclin continu dans les tendances des données du BBS porte à croire que la population montre encore des signes préoccupants. Le COSEPAC a dernièrement (novembre 2018) rétrogradé la moucherolle à côtés olive sur la liste des espèces en péril en la faisant passer d’espèce menacée à espèce préoccupante. L’évaluation ontarienne de la moucherolle à côtés olive la qualifie d’espèce préoccupante.

Pic à tête rouge (Melanerpes erythrocephalus)

Le pic à tête rouge est une espèce endémique de l’est de l’Amérique du Nord. En Ontario, sa présence est principalement marquée au sud du Bouclier canadien, en plus d’une petite population dans la région de la rivière Rainy, au nord-ouest de la province. Ce pic habite dans les forêts caducifoliées ouvertes et d’autres habitats de son aire de répartition, et niche dans les cavités d’arbres morts encore debout.

Ces dernières décennies, le pic à tête rouge affiche un déclin dans toute son aire de répartition. En Ontario, les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) indiquent une tendance moyenne à la baisse de l’ordre de -3,79 par année sur une période de 45 ans allant de 1970 à 2015, alors que l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario affiche une importante contraction de l’aire de répartition vers le sud comparativement aux éditions précédentes de l’ouvrage. Au cours de cette période, l’espèce a disparu en tant qu’oiseau nicheur dans de nombreuses régions du sud du Bouclier, du lac Simcoe, de la vallée de la Rideau et de l’Outaouais. L’évaluation de l’Ontario classe le pic à tête rouge dans la catégorie des espèces en voie de disparition.

Grand corégone (Coregonus clupeaformis)

Lac Opeongo : population d’individus de petite taille, population d’individus de grande taille

Lac Como : population d’individus de petite taille, population d’individus de grande taille

Le grand corégone est un poisson d’eaux froides, long de 30 cm en moyenne, dont l’aire de répartition couvre la quasi-totalité du Canada. Dans certains lacs, le grand corégone a coévolué en paires d’espèces formant deux populations distinctes d’individus de petite taille et d’individus de grande taille. Ces paires se distinguent par leur apparence, occupent des habitats différents et sont les fruits de phénomènes évolutifs récents. Ces paires ne sont pas des espèces différentes, mais des souches distinctes. Ce même phénomène évolutif a été documenté pour d’autres poissons lacustres du Canada, notamment l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus) de la Colombie-Britannique et l’éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) du Nouveau-Brunswick.

En Ontario, des paires de grands corégones uniques sont enregistrées dans quatre lacs. Des preuves d’un isolement reproductif entre les paires ont été recueillies pour le lac Opeongo du parc provincial Algonquin et le lac Como, situé dans le bassin de la rivière Micipicoten du lac Supérieur. L’insuffisance de preuves empêche de confirmer un isolement reproductif des paires d’espèces observées dans le lac Supérieur et le lac Simcoe.

Dans le lac Opeongo et le lac Como, le grand corégone comble deux niches d’habitat distinctes. L’une (forme de petite taille) occupe souvent les eaux de surface, tandis que l’autre (forme de grande taille) se trouve fréquemment dans un habitat près du fond du lac.

Les paires d’espèces de grand corégone sont présentes dans un seul emplacement, ce qui les rend vulnérables à l’extinction. Une évaluation des paires de grands corégones du lac Opeongo les classe dans la catégorie des espèces menacées en raison de leur aire de répartition très restreinte et de leur exposition à une rapide extinction.

Dans le lac Como, l’envahissement accidentel du cladocère épineux (Bythotrephes longimanus) a entraîné l’extinction des deux formes.

Cicadelle à queue rouge (Aflexia rubranura)

La cicadelle à queue rouge est un petit membre (long de 2 à 4 mm) de la famille des cicadelles, pâle et habituellement brachyptère, qui se distingue par les bandes sombres qui traversent son dos. L’espèce doit son nom au segment rouge évident situé au bout de l’abdomen du mâle adulte. L’espèce se nourrit exclusivement de sporobole à glumes inégales (Sporolobus heterolepis); sa capacité de dispersion est limitée par la spécificité de son hôte et le fait qu’elle ne vole pas. Le COSEPAC (2019) reconnaît deux unités désignables (UD) de cette espèce dont l’une, l’UD des plaines des Grands Lacs, se trouve entièrement en Ontario, sur l’île Manitoulin et les îles voisines; l’autre UD est à l’extérieur du territoire ontarien. L’UD des plaines des Grands Lacs est une population de fossiles vivants issue d’une expansion antérieure de l’habitat des prairies datant de la période hypsithermale (il y a 5 000 à 8 000 ans), dont l’occurrence est actuellement connue dans 19 emplacements de l’île Manitoulin et d’autres îles voisines du lac Huron. Elle est menacée par une perte d’habitat due à une variété de causes.

L’évaluation de la cicadelle à queue rouge faite par le CDSEPO la classe dans la catégorie des espèces préoccupantes en raison de la possibilité d’une réduction de la modeste aire de répartition visée par différentes menaces, et de la responsabilité qui incombe à l’Ontario de protéger la population des plaines des Grands Lacs. Ce statut est conforme à celui du COSEPAC (2019).

Engoulevent d’Amérique (Chordeiles minor)

L’engoulevent d’Amérique est un membre de la famille des engoulevents connu pour ses cris nasillards pîînt et des piqués à plein régime de sa parade nuptiale. Il se reproduit dans une grande variété d’habitats qui offrent des aires ouvertes pour s’alimenter en vol et un sol dénudé près d’une zone ombragée pour nidifier. La physiologie et le cycle de vie de l’engoulevent d’Amérique sont étroitement liés à la disponibilité des insectes volants. L’espèce, présente presque partout en Ontario, affiche ses plus fortes densités dans le sud et le nord-ouest de la province.

L’évaluation que le CDSEPO a faite de l’engoulevent d’Amérique le classe dans la catégorie des espèces préoccupantes, puisqu’il ne répond à aucun des critères des espèces en voie de disparition ou menacées. Cette espèce connaît toutefois un déclin depuis une vingtaine d’années, déclin moindre mais continu au cours de la dernière décennie. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Martinet ramoneur (Chaetura pelagica)

Le martinet ramoneur est le seul martinet présent en Ontario. L’espèce a une très vaste aire de répartition mondiale : la population nicheuse se répartit dans tous les États-Unis et le Canada, et les martinets migrent vers le sud à l’automne pour hiverner en Amérique du Sud. Les martinets ramoneurs sont répandus et largement répartis dans le sud de l’Ontario. Ils se sont facilement adaptés à des habitats artificiels comme les cheminées pour remplacer les perchoirs naturels disparus en raison de la déforestation. L’Ontario abrite environ 10 % de la population nicheuse canadienne, et moins de 1 % de la population reproductrice mondiale.

Le Relevé des oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord renferme un ensemble de données exhaustif sur les tendances à long terme de la population de martinets ramoneurs. Ces données montrent un déclin s’échelonnant sur une longue période dans l’aire de reproduction de l’espèce depuis le début des relevés, en 1970. À l’aide des plus récentes données disponibles, il est possible d’estimer le déclin des trois dernières générations de martinet ramoneur en Ontario, qui serait de l’ordre de 57 % (2005 à 2018). L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère le martinet ramoneur comme une espèce en péril à l’échelle mondiale et le COSEPAC, comme une espèce menacée depuis son évaluation de 2018.

Le martinet ramoneur répond aux critères des espèces en voie de disparition en Ontario, en raison de la diminution du nombre de ses individus matures, associée à une moins grande disponibilité de ses insectes proies et à la perte de son aire de repos. Son statut a toutefois été modifié pour celui d’espèce menacée en raison de sa situation dans l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique (ARVPPB). Le statut de cette espèce concorde avec l’évaluation du COSEPAC en tant qu’espèce menacée (2018).

Monarque (Danaus plexippus)

Le monarque est facilement reconnaissable partout en Amérique du Nord grâce aux motifs noir, orange et blanc uniques des ailes des papillons adultes. Sa biologie et ses déplacements migratoires sont bien connus. Les monarques se reproduisent et vivent partout au Canada, leur aire de répartition correspondant largement à celle des plantes hôtes de leurs larves, les asclépiadacées (Asclepias spp.). Comme tous les papillons, le cycle de vie du monarque compte quatre parties (œuf-chenille-chrysalide-adulte). Les femelles adultes pondent jusqu’à 400 œufs sur diverses espèces d’asclépiades, où la chenille se nourrit et se développe avant de devenir chrysalide et de se transformer en adulte, à la fin de l’été et au début de l’automne, avant la migration vers le sud. La chenille emprisonne les substances chimiques que produisent les asclépiades, ce qui la protège, au stade de chenille et à celui d’adulte, contre les prédateurs vertébrés.

Au Canada, la population de monarques se divise habituellement en deux sous-groupes : l’un qui se reproduit à l’ouest des montagnes Rocheuses et hiverne en Californie, et l’autre qui se reproduit à l’est des Rocheuses et hiverne au Mexique. Les monarques adultes de l’est hivernent en grandes congrégations dans les forêts de sapin oyamel (Abies religiosa) des hautes terres du centre du Mexique. Au début de février et en mars, les adultes entreprennent leur migration vers le nord jusqu’aux États-Unis et au Canada, et arrivent en Ontario à la fin de mai ou au début de juin. La plupart des individus qui arrivent en Ontario sont la deuxième ou la troisième génération d’individus ayant quitté le Mexique.

L’aire de l’habitat d’hivernage occupée par les monarques au Mexique est très restreinte et affiche une tendance à la baisse depuis sa première évaluation, en 1999. Cela rend cette sous-population sensible aux perturbations et aux menaces comme les températures extrêmes, les feux, la maladie, les parasites, la prédation et l’exploitation forestière illégale. Le monarque de l’est est aussi menacé à l’intérieur de son aire de reproduction par une plus faible disponibilité d’asclépiades, ses plantes hôtes, en raison d’un usage accru d’herbicides et de l’intensification de l’exploitation agricole.

L’évaluation du CDSEPO a classé le monarque dans la catégorie des espèces préoccupantes en raison des tendances positives observées actuellement dans l’aire d’habitat d’hivernage occupée au Mexique, un rétablissement récent par rapport aux tendances négatives enregistrées précédemment dans cet habitat. Des préoccupations perdurent aussi à propos de l’aire et de la qualité des habitats de reproduction, ainsi que différentes menaces qui pèsent sur le monarque et pourraient occasionner une diminution de cette sous-population dans un avenir prochain.

Ce statut diffère de celui conféré par le COSEPAC (2016), parce qu’il s’inspire de données sur les tendances publiées depuis l’évaluation nationale.

Tortue peinte du Centre (Chrysemys picta marginata)

La tortue peinte est une espèce de tortue d’eau douce, de petite à moyenne taille, qui est répandue en Amérique du Nord. Dans la partie orientale de son aire de répartition nord-américaine vivent trois sous-espèces reconnues de la tortue peinte : la tortue peinte de l’Ouest (Chrysemys picta bellii), la tortue peinte du Centre (Chrysemys picta marginata) et la tortue peinte de l’Est (Chrysemys picta picta). En règle générale, les tortues peintes jouent un rôle écologique de premier plan dans les écosystèmes aquatiques, ce qui comprend entre autres le cycle nutritif et la dissémination de graines. Les tortues peintes occupent également une place importante chez certains peuples autochtones de l’Ontario. Leur aire de répartition géographique très étendue, la façon grégaire dont elles se prélassent et leurs motifs facilement reconnaissables font en sorte que les naturalistes, les biologistes et le public en général connaissent bien cette espèce.

Les tortues peintes du Centre sont réparties dans tout le centre et le sud-ouest de l’Ontario. Cette espèce est souvent observée dans des terres humides aux eaux relativement peu profondes, de faible débit, pourvues d’une généreuse végétation. Sa présence est aussi enregistrée dans des lacs, des rivières, des ruisseaux et des cours d’eau où abondent les lieux de prélassement. L’habitat de la tortue peinte du Centre regorge habituellement de plantes aquatiques presque submergées qui servent d’abri et de nourriture. Le COSEPAC a évalué qu’il s’agit d’une espèce préoccupante. Après son évaluation, le CDSEPO a conclu que la tortue peinte du Centre n’est pas une espèce en péril en Ontario, puisqu’elle ne répond pas aux critères d’admissibilité dans cette catégorie.

Verge d’or de Gillman (Solidago gillmanii)

La verge d’or de Gillman et une plante herbacée vivace qui atteint 30 cm à 120 cm de hauteur. Elle se pare de petites fleurs jaunes, formant des grappes à sa tête. Cette plante est endémique des Grands Lacs. Elle se trouve uniquement sur les dunes sablonneuses des Grands Lacs présentant une végétation parsemée et des parcelles de sable dénudées des rives du lac Michigan et au nord du lac Huron, au Wisconsin, au Michigan, en Indiana et en Ontario. Dans cette province, elle est présente sur l’île Great Duck, au nord du lac Huron, au sud de l’île Manitoulin. Un spécimen prélevé en 1976 montre qu’une sous-population a déjà existé sur la baie Deans de l’île Manitoulin, mais qu’elle a disparu avant 2000. On ignore pourquoi la verge d’or de Gillman est absente des plus de 30 sites dunaires apparemment convenables du littoral sud des îles Manitoulin et Cockburn.

Après son évaluation, le CDSEPO a classé la verge d’or de Gillman dans la catégorie des espèces en voie de disparition en Ontario. Cette classification s’explique par sa présence connue uniquement à deux emplacements sur l’île Great Duck et la dégradation observée de la qualité de son habitat en raison d’espèces envahissantes. La gypsophile à feuilles de scorsonère, une espèce envahissante, est la plus grande menace qui pèse sur la verge d’or de Gillman puisqu’elle est maintenant établie dans un des endroits où cette dernière pousse en Ontario.

Limace à manteau de la Caroline (Philomycus carolinianus)

La limace à manteau de la Caroline est une grosse limace terrestre qui mesure en moyenne 7 cm. Le manteau marbré qui couvre la totalité de son corps va du gris foncé au brun, et son dos arbore deux lignes centrales de points noirs. La limace, souvent observée lorsqu’elle est inactive, ne laissera pas voir sa tête; seule une paire de tentacules gris pâle sortira parfois de son manteau (COSEPAC, 2019).

La limace à manteau de la Caroline habite les forêts anciennes et non perturbées et les zones riveraines de la région de la forêt carolinienne de l’Ontario, près de la limite nord de son aire de répartition mondiale. Les escargots et, par extension, les limaces (collectivement, les gastropodes), jouent habituellement un rôle de premier plan dans le fonctionnement d’un écosystème forestier, surtout en facilitant la décomposition, le cycle nutritif et les processus de naissance et de développement du sol.

La limace à manteau de la Caroline est une espèce principalement inactive qui vit cachée sous de vieux débris ligneux très humides. De récentes recherches ont confirmé l’existence d’un petit nombre seulement d’emplacements à l’intérieur de cette modeste aire de répartition. L’espèce est menacée par les changements climatiques (températures extrêmes, sécheresses et inondations), les brûlages dirigés et les espèces envahissantes. Selon les résultats de l’évaluation, la limace à manteau de la Caroline fait partie des espèces menacées en Ontario.

Escargot galuchat (Inflectarius inflectus)

L’escargot galuchat est un escargot terrestre brun de taille moyenne qui constitue le seul membre du genre Inflectarius vivant au Canada. Il vit dans les forêts humides où il est possible de l’observer dans la litière de feuilles, sur les débris ligneux et les roches exposées. Il est présent dans l’est de l’Amérique du Nord, de l’Ontario au Texas. En Ontario, il se limite actuellement à deux îles du lac Érié, l’île Pelée et l’île Middle. On croit que la population d’escargot galuchat décline en Ontario, dû aux conséquences de la présence d’espèces envahissantes et de la fragmentation de l’habitat, en plus des diverses menaces auxquelles il est exposé, comme les changements climatiques et des conditions météorologiques fortement localisées.

Le CDSEPO a évalué la situation de l’escargot galuchat et le classe dans la catégorie des espèces en voie de disparition en raison de sa petite aire de répartition, du nombre d’emplacements, d’une dégradation présumée de la qualité de l’habitat disponible et de celle, bien réelle, de l’habitat où des espèces se sont introduites en Ontario. Ce statut est conforme à celui du COSEPAC (2019).

Gobelet dentelé (Mesodon zaletus)

Le gobelet dentelé est un gros escargot terrestre (largeur de la coquille adulte d’environ 2,4 à 3,1 cm) à coquille jaune non perforée, dotée d’un seul denticule légèrement soulevé au niveau de l’ouverture, et ayant un pied gris jaunâtre. Il vit dans les forêts matures à anciennes, et sa présence a été enregistrée dans neuf emplacements du sud de l’Ontario. Il semblerait maintenant extant dans tout au plus trois de ces emplacements, ce qui serait largement attribuable à la dégradation de l’habitat, aux conditions météorologiques et aux changements climatiques. En tant qu’escargot terrestre, il a une capacité limitée à se disperser à de nouveaux endroits ou à échapper aux menaces qui pèsent sur le paysage dans son ensemble, de même qu’à compter sur l’immigration en provenance de sources externes pour venir au secours des populations.

Le CDSEPO a évalué le gobelet dentelé et l’a classé dans la catégorie des espèces en voie de disparition en raison de la faiblesse de sa zone d’occurrence et de son indice de zone d’occupation, étant présent dans trois emplacements ou moins, et d’un déclin présumé de la qualité de l’habitat explicable par une dégradation continue de l’habitat causée par la présence d’espèces envahissantes et une altération anthropique du paysage. Ce statut est conforme à celui du COSEPAC (2019).

Faucon pèlerin (Falco peregrinus)

Le faucon pèlerin est une espèce emblématique de la protection et du rétablissement des espèces en péril. Disparue biologiquement de l’Ontario à un certain moment, l’espèce a vu son statut s’améliorer grandement grâce à des activités provinciales, nationales et internationales soutenues pour son rétablissement, échelonnées sur plusieurs décennies. La population de faucon pèlerin vivant en Ontario se compose entièrement de la sous-espèce anatum/tundrius.

Malgré des enregistrements historiques de reproduction épars et incomplets, l’espèce était possiblement présente dans la quasi-totalité du bassin versant des Grands Lacs où elle avait accès à un habitat de nidification convenable. La population se répartit actuellement de la rivière Rainy et à l’ouest du lac Supérieur en allant vers l’est, le long du littoral nord des lacs Supérieur et Huron jusqu’à la vallée de la rivière des Outaouais, et du sud au sud-ouest de l’Ontario, sur le littoral nord du lac Ontario et à l’est de l’Ontario. L’habitat de nidification historique du centre-sud de l’Ontario, à l’est de la baie Georgienne, enregistré auparavant, reste en majeure partie inoccupé. Le faucon pèlerin niche sur les bords d’escarpement élevés du nord de l’Ontario et sur certains escarpements, mais a une prédilection pour les structures élevées érigées par l’homme, dans les centres urbains du sud de l’Ontario. La population de faucon pèlerin de l’Ontario représente une très faible proportion de la population mondiale et nationale.

Malgré cette amélioration du statut, les individus matures de la population de faucon pèlerin de l’Ontario se chiffrant à moins de 1 000 répondent encore à la désignation des espèces menacées, selon le critère D. Toutefois, l’effet d’immigration est plausible puisque le statut de l’espèce s’améliore également dans toutes les provinces voisines et tous les États limitrophes. Et l’histoire récente de rétablissement de l’espèce dans la province témoigne de l’énorme potentiel de rétablissement (c.-à-d. passant d’aucun territoire occupé en 1985 à plus de 150 en 2015). Le calculateur de menaces indique aussi l’existence d’une menace inconnue mais généralement faible pesant sur l’espèce au Canada.

Le faucon pèlerin répond aux critères des espèces menacées en Ontario, en raison de sa faible population, un résultat des menaces antérieures que constituaient les pesticides. Le statut a toutefois été modifié pour passer à celui d’espèce préoccupante en raison du potentiel de l’effet d’immigration en provenance des provinces et des États des environs. Le statut de l’espèce ne concorde pas avec la désignation des espèces non en péril du COSEPAC (2018) parce que la population de l’Ontario est relativement petite et toujours en train de se rétablir, comparativement au reste du Canada.

Frêne noir (Fraxinus nigra)

Le frêne noir est une essence de feuillu de taille moyenne, intolérant à l’ombre, qui se retrouve dans des endroits humides ou détrempés comme les marécages, les bogues et les zones riveraines. Comme chez les autres espèces de frêne (Fraxinus), le pollen et les graines du frêne noir sont transportés par le vent, et l’espèce se régénère facilement à partir de graines et de rejets de souche. L’espèce se retrouve dans presque tout l’Ontario (MRNF, 2020), son aire de répartition allant du sud de l’Ontario à l’est jusqu’à la frontière du Québec, à l’ouest jusqu’à la frontière du Manitoba et au nord, jusqu’à environ 51° de latitude. Bien que le frêne noir soit relativement répandu en Ontario et dans les provinces et États voisins (Manitoba, Québec, Minnesota, Wisconsin, Michigan, Ohio, New York et Pennsylvanie), les raisons supposées de la diminution de sa zone d’occurrence et de son indice de zone d’occupation seraient une forte mortalité survenue dans les zones touchées par l’agrile du frêne.

Les résultats de l’évaluation du frêne noir en Ontario le classent dans la catégorie des espèces en voie de disparition en raison des diminutions prévues du nombre total d’individus, qui s’élèveraient à plus de 70 % au cours des 100 prochaines années (2 générations). À l’heure actuelle, 53 % de l’aire de répartition ontarienne est considérée comme sensible à l’agrile du frêne, et de 78,16 à 99,98 % de cette même aire pourrait être touchée sur les deux prochaines générations en raison des changements climatiques. La mortalité prévue du frêne noir devrait dépasser les 90 % dans la majeure partie de la zone touchée par l’agrile du frêne.

La responsabilité de protection de l’Ontario est jugée imposante, compte tenu du fait que l’espèce est en péril à l’échelle mondiale (UICN, 2017) et qu’au moins 25 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve en Ontario.

Le statut de cette espèce diffère de celui découlant de l’évaluation du COSEPAC (2018). L’évaluation faite par le COSEPAC montrait que l’espèce répond aux critères d’espèce en voie de disparition, mais qu’elle se rangeait dans la catégorie des espèces menacées en raison de facteurs susceptibles de réduire la mortalité au cours de la période projetée. Le frêne noir, évalué en tant qu’espèce en voie de disparition en Ontario, ne répond pas aux critères permettant sa rétrogradation à un statut d’espèce menacée en tenant compte de la responsabilité de protection imposante de l’Ontario et de la dégradation de la situation de l’espèce dans l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique.

Barge hudsonienne (Limosa haemastica)

La barge hudsonienne est un gros oiseau de rivage de la famille des bécasseaux, pourvu d’un long bec bicolore légèrement retroussé vers le haut. Les basses terres de la baie d’Hudson de l’Ontario et du Manitoba sont une de ses trois seules aires de reproduction connues. Elle niche également dans le delta du Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest, et à quatre endroits en Alaska.

La barge hudsonienne a l’une des plus longues migrations de tous les oiseaux de rivage d’Amérique du Nord. Elle parcourt environ 32 000 km aller-retour chaque année entre ses aires de reproduction et ses zones d’hivernage, en Amérique du Sud. La population mondiale totale serait de moins de 77 000 individus, selon les estimations.

Des relevés exhaustifs réalisés dans les zones d’hivernage de la barge hudsonienne révèlent un déclin rapide. Ce déclin explique le statut d’espèce menacée en Ontario qui a fait suite à l’évaluation.

Fuscopannaire à taches blanches (Fuscopannaria leucosticta)

La fuscopannaire à taches blanches est un lichen rare qui pousse sur les arbres dans les forêts détrempées de l’est du Canada. Le lichen se compose de nombreux petits lobes qui se chevauchent (comme des bardeaux). Les lobes présentent habituellement une couleur gris olive foncé sur leur surface supérieure et une bordure blanche bien visible. Les colonies matures produisent de nombreux disques brunâtres (organes de fructification) à leur surface supérieure. Moins de 5 % du thalle mondialement connu du Canada se trouve en Ontario, avec une population provinciale estimée à environ 639  individus répartis en 77 thalles sur 31 arbres (COSEPAC, 2019).

Le lichen répond à plusieurs critères des espèces en voie de disparition, sa population est très petite en Ontario et la province a une très modeste responsabilité de protection, ce qui la place par conséquent dans la catégorie des espèces en voie de disparition.

Héliotin orangé (Pyrrhia aurantiago)

L’héliotin orangé, Pyrrhia aurantiago, est une noctuelle (famille des Noctuidés). Les adultes mesurent environ 30 mm de longueur et ont une envergure de 25 à 33 mm. Les ailes antérieures sont orange foncé à la base et violettes sur le tiers apical, les deux couleurs étant séparées par une bande sombre irrégulière. Cette noctuelle rare est extante dans trois endroits au Canada, tous situés dans des savanes et des forêts claires dominées par des chênes du sud de l’Ontario.

Selon les estimations, l’Ontario a perdu 99 % de ce type d’habitats. Ses larves dépendent de la gérardie jaune et de la gérardie fausse-pédiculaire, deux espèces en péril au Canada. Les sous-populations canadiennes de cette noctuelle se rencontrent surtout dans des zones protégées où les principales menaces sont un broutage excessif des plantes hôtes des larves par le cerf de Virginie indigène et les effets de la concurrence exercée par des plantes envahissantes sur les plantes hôtes.

L’héliotin orangé est considéré comme une espèce en voie de disparition en Ontario.

Gérardie de Virginie (Aureolaria virginica)

La gérardie de Virginie est une grande herbacée vivace pouvant atteindre 2,5 m de hauteur, aux tiges et aux feuilles recouvertes de poils fins et duveteux. Les gérardies sont des hémiparasites qui peuvent absorber de l’eau et des nutriments en se fixant aux racines d’autres plantes, particulièrement celles de chênes (Quercus spp). Elles se rencontrent dans des habitats composés de forêts, de terres boisées et de savanes peuplées de chênes, dégagés à semi-dégagés et secs, situés en terrain élevé sur des sols bien drainés (COSEPAC, 2018). L’occupation est confirmée pour cinq sous-populations potentiellement viables : subdivision de Shep, Waterloo; bois de l’escarpement Clappison, Halton; Gorge Spencer, Hamilton; écloserie Normandale, Norfolk; lacs Spottiswood, Brant (COSEPAC, 2018).

D’après son évaluation, le CDSEPO classe la gérardie de Virginie dans la catégorie des espèces en voie de disparition. Cela tient compte d’une zone d’occurrence réduite et d’un faible indice de zone d’occupation, selon les déductions, dans cinq à sept emplacements. À cela s’ajoute la projection d’une diminution continue de l’étendue et d’une perte de qualité de l’habitat découlant d’une suppression par le feu, de la présence d’espèces indigènes problématiques et de celle d’espèces envahissantes. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Gérardie jaune (Aureolaria flava)

La gérardie jaune est une grande herbacée vivace pouvant atteindre 2,5 m de hauteur. Les gérardies sont des hémiparasites qui peuvent absorber de l’eau et des nutriments en se fixant aux racines d’autres plantes, particulièrement celles de chênes (Quercus spp). Elles se rencontrent dans des habitats composés de forêts, de terres boisées et de savanes peuplées de chênes, dégagés à semi-dégagés et secs, situés en terrain élevé sur des sols bien drainés (COSEPAC, 2018). L’occupation est confirmée pour sept sous-populations potentiellement viables : complexe de prairies Ojibway, Essex; ruisseau Venison, Norfolk; île Walpole, Première Nation de l’île Walpole; escarpement du chemin Fifty, Hamilton; colline de chênes du chemin de fer Branchton, Waterloo; complexe du ruisseau Sixteen Mile, Halton; tourbière Sudden, Waterloo (COSEPAC, 2018).

D’après son évaluation, le CDSEPO classe la gérardie jaune dans la catégorie des espèces menacées. Cela tient compte du fait qu’il y a un nombre modeste et décroissant d’individus matures dans sept à neuf endroits, ce qui a pour conséquence une petite zone d’occurrence et un faible indice de zone d’occupation. À cela s’ajoute la projection d’une diminution continue de l’étendue et d’une perte de qualité de l’habitat découlant d’une suppression par le feu, de la présence d’espèces indigènes problématiques et de celle d’espèces envahissantes. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Gérardie fausse-pédiculaire (Aureolaria pedicularia)

La gérardie fausse-pédiculaire est une grande herbacée vivace pouvant atteindre 1,5 m de hauteur. Les gérardies sont des hémiparasites qui peuvent absorber de l’eau et des nutriments en se fixant aux racines d’autres plantes, particulièrement celles de chênes (Quercus spp). Elles se rencontrent dans des habitats composés de forêts, de terres boisées et de savanes peuplées de chênes, dégagés à semi-dégagés et secs, situés en terrain élevé sur des sols bien drainés (COSEPAC, 2018). L’occupation est confirmée pour sept sous-populations potentiellement viables : complexe de la pointe Turkey, Norfolk; complexe Pinery, Lambton; vallée Hendrie, Halton; complexe Cootes Paradise, Hamilton; île du lac Sixteen Mile, Niagara; ruisseau Fifteen Mile, Niagara; bois du chemin Forced, Brant (COSEPAC, 2018).

D’après son évaluation, le CDSEPO classe la gérardie fausse-pédiculaire dans la catégorie des espèces menacées. Cela tient compte d’une zone d’occurrence réduite et d’un faible indice de zone d’occupation, selon les déductions, dans 6 à 10 emplacements. À cela s’ajoute la projection d’une diminution continue de l’étendue et d’une perte de qualité de l’habitat découlant d’une suppression par le feu, de la présence d’espèces indigènes problématiques et de celle d’espèces envahissantes. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Tortue des bois (Glyptemys insculpta)

Le nombre de tortues des bois diminue dans la majorité de leur aire de répartition en Ontario. Là où elle se rencontre, cette espèce est présente en petites sous-populations disjointes qui se situent au-delà de sa capacité de dispersion. Les tortues des bois se révèlent très fidèles à un emplacement et ont besoin d’habitats aquatiques et terrestres. Cette espèce est plus terrestre que d’autres tortues vivant en Ontario, ce qui la rend plus vulnérable à la mortalité sur les routes et à la perte d’habitat causée par des changements d’utilisation des sols. Les tortues des bois font l’objet d’une cueillette active pour le commerce des animaux de compagnie, ce qui réduit encore plus leurs populations sauvages. Leur long temps de génération et leur faible recrutement annuel exposent cette espèce à un risque d’effondrement de la population en cas d’augmentation de la mortalité des adultes ou des jeunes. La mortalité sur les routes, la perte d’habitat, les prédateurs favorisés par l’activité humaine et la mortalité résultant des activités forestières ont entraîné une réduction du nombre de tortues des bois en Ontario.

Après son évaluation, le CDSEPO a classé la tortue des bois dans la catégorie des espèces en voie de disparition en Ontario en raison des soupçons de diminutions antérieures du nombre d’individus matures causées par le braconnage et la mortalité sur les routes et dans les forêts, de même que des diminutions projetées qui découleront des mêmes menaces. Aucun modificateur d’évaluation n’a été appliqué en raison de la faible probabilité d’un effet d’immigration et de la piètre situation de l’espèce dans son aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique (ARVPPB). Cette évaluation accorde un statut plus élevé que celui d’espèce menacée décerné par le COSEPAC (2018), puisqu’elle tient compte du déclin marqué de la population de l’Ontario et des menaces précises auxquelles elle est exposée.

Couleuvre obscure (population de l’axe de Frontenac) (Pantherophis spiloides)

La couleuvre obscure est le plus grand serpent de l’Ontario. Cette espèce, caractérisée par une maturité tardive et un taux de reproduction faible, occupe une région de plus en plus fragmentée de l’Ontario. La couleuvre obscure est menacée par le développement continu et l’expansion du réseau routier, qui entraînent une perte d’habitat et de la mortalité. Cette espèce est particulièrement sensible à la perte d’habitat dans les zones d’hibernacles communaux. La zone d’occurrence de cette espèce semble avoir nettement rétréci dans la province. Les données sur de multiples sous-populations de la population de l’axe de Frontenac indiquent une décroissance des populations à certains endroits; toutefois, aucune donnée n’est disponible sur des estimations généralisées de l’abondance et les tendances de la population. L’immigration en provenance d’autres populations est peu probable car la population est séparée de celle du nord-ouest de l’État de New York par le fleuve Saint-Laurent et se trouve à au moins 100 km de la principale aire de répartition de l’espèce dans cet État.

Le CDSEPO estime que la population de l’axe de Frontenac de la couleuvre obscure est une espèce menacée, en raison d’une baisse supposée supérieure à 30 % du nombre d’individus matures dans les trois dernières générations. Cette espèce, menacée par la perte et la fragmentation de son habitat, la mortalité sur les routes et par son élimination délibérée, de même que par la perturbation de ses hibernacles, a peu de moyens pour retourner la situation face à ces menaces. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Couleuvre obscure (population carolinienne) (Pantherophis spiloides)

Autrefois répandue dans la majeure partie de la zone carolinienne du sud-ouest de l’Ontario, cette espèce occupe une région de plus en plus fragmentée de la province et est menacée par le développement continu et l’expansion du réseau routier. Cette population comprend actuellement seulement deux petites sous-populations disjointes, entourées par des zones d’agriculture intensive et des zones de développement résidentiel et commercial. Selon les estimations, le nombre d’individus matures de la population carolinienne est de moins de 250. Des données indiquent que deux sous-populations additionnelles de cette population ont disparu au cours des 10  dernières années, et que son aire de répartition dans cette partie de la province a diminué au cours de cette même période. Le développement menace grandement les hibernacles communaux, et les routes constituent une importante menace de mortalité puisque les couleuvres obscures s’y chauffent souvent au soleil. Enfin, cette espèce est également persécutée par les humains, à la fois le long des routes et dans les hibernacles. L’immigration en provenance d’autres populations est peu probable car la population carolinienne est disjointe par rapport aux autres populations de l’Ontario et séparée des populations adjacentes des États-Unis par le lac Érié, ce qui porte à croire qu’une aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique (ARVPPB) hors de l’Ontario ne s’applique pas à cette population.

Le CDSEPO a évalué que la population carolinienne de la couleuvre obscure est une espèce en voie de disparition, en raison d’une baisse supposée supérieure à 50 % du nombre d’individus matures dans les trois dernières générations; de l’aire de répartition géographique restreinte et de la zone occupée par la population; de la très petite taille de la population, en décroissance. Cette espèce, menacée par la perte et la fragmentation de son habitat, la mortalité sur les routes et par son élimination délibérée, de même que par la perturbation de ses hibernacles, a peu de moyens pour retourner la situation face à ces menaces. Cette évaluation concorde avec la classification fédérale de cette espèce par le COSEPAC (2018).

Valériane ciliée (Valeriana edulis ssp. Ciliata)

La valériane ciliée est une herbacée vivace longévive endémique de la région des États des Grands Lacs et du sud de l’Ontario. Cette espèce est présente en trois sous-populations extantes dans le sud-ouest de l’Ontario, près de Goderich, de Brantford et de Paris (COSEPAC, 2018). L’habitat de prédilection de la valériane ciliée se trouve dans les prairies ouvertes et humides à mésiques et les tourbières minérotrophes à sols calcaires, mais l’espèce peut également tolérer les zones partiellement ombragées et des emplacements plus secs, comme des versants boisés et des escarpements arides. Elle se reproduit seulement à l’aide de graines, qui sont principalement dispersées par le vent.

La perte d’habitat due à l’établissement d’espèces envahissantes constitue en ce moment la menace la plus importante qui pèse sur les sous-populations canadiennes de valériane ciliée, même si le développement commercial et industriel menace également son habitat. Le statut de la valériane ciliée varie entre S1 (gravement en péril) et S3 (vulnérable) dans l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique constituée par le Minnesota, le Wisconsin, le Michigan, l’Ohio, l’Illinois, l’Iowa et l’Indiana. Elle est classée dans la catégorie des espèces en voie de disparition en Ohio et en Indiana, celle des espèces menacées au Michigan et au Minnesota, et celle des espèces préoccupantes au Wisconsin et en Illinois. NatureServe lui a attribué la cote G5T3 en 2020, alors que l’UICN ne l’a pas évaluée.

La valériane ciliée répond aux critères des espèces en voie de disparition en Ontario, compte tenu de la faible envergure de sa zone d’occurrence et de sa zone d’occupation. Son statut a toutefois été modifié pour celui d’espèce menacée en raison du plus faible statut de risque (espèce préoccupante ou espèce menacée) attribué au Wisconsin, en Illinois, au Michigan et au Minnesota. Ce statut ne concorde pas avec la désignation d’espèce en voie de disparition du COSEPAC (2018) en raison de la modification de son statut en Ontario pour tenir compte de sa condition à l’intérieur de l’aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique, imposée par les exigences de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario.

Lutin givré (Callophrys irus)

Le lutin givré est un petit papillon d’une envergure d’environ 2,5 cm, qui tire son nom des écailles gris pâle qui bordent l’extrémité de ses ailes postérieures et leur donne un air givré. Les ailes antérieures du mâle sont brun-gris; celles de la femelle sont brun rougeâtre. Il arbore un point noir distinct près la queue. Les chenilles sont vert jaunâtre, présentent des lignes blanches dans le dos et sont couvertes de poils brunâtres.

Le lutin givré se rencontre principalement dans les habitats de savanes à chênes et de landes à pins, de même que dans les bois dégagés et les lisières de forêt. En Ontario, les femelles pondent leurs œufs sur les boutons floraux du lupin vivace, et les chenilles se nourrissent des fleurs et des gousses de la plante. Vers la fin de l’été, les chenilles fabriquent un abri dans la litière du sol en attachant des feuilles ensemble avec de la soie, et elles y passent l’hiver au stade nymphal. Au début du printemps, les papillons adultes sortent de leur chrysalide.

Cette espèce est en péril partout dans le monde et affiche un déclin dans la totalité de son aire de répartition. En Ontario, il existait autrefois un seul emplacement connu où se trouvait l’espèce, dans une zone abritant les vestiges d’une savane à chênes près de la station forestière de St. Williams, dans le comté de Norfolk. La dernière observation de l’espèce à cet endroit ou ailleurs dans la province date de 1988, et ce, malgré des relevés répétés. Le lutin givré est considéré comme une espèce disparue de l’Ontario.

Mélissa bleu (Plebejus samuelis)

Le mélissa bleu est un petit papillon d’une envergure de 2,5 cm. Le dessous de ses ailes, d’un gris argenté pâle, se ponctue de points noirs et de croissants orangés le long des bordures extérieures. Les mâles ont des ailes bleu nuit parées d’une bordure noire et d’une frange blanche extérieure. La coloration des femelles est plus foncée allant du bleu mauve au brun mauve, et les extrémités de leurs ailes présentent une rangée de taches foncées bordée de croissants orange. Les larves sont vertes et recouvertes de poils très fins, ce qui les protège des prédateurs.

Le mélissa bleu femelle pond ses œufs sur le lupin vivace ou à proximité de cette plante, qui représente la seule source de nourriture de la larve. Deux générations de papillons naissent chaque année. Au printemps, les œufs pondus l’année précédente éclosent pour donner une première génération de chenilles. Les papillons adultes qui émergent à la fin de l’été se reproduisent et pondent des œufs qui n’écloront pas avant le printemps suivant.

L’habitat du mélissa bleu se limite aux endroits où pousse le lupin vivace : les sols sableux, les landes à pins sableuses, les dunes de plage et les savanes à chênes. Le mélissa bleu forme des populations isolées dont l’aire de répartition s’étend d’est en ouest depuis le New Hampshire et l’État de New York jusqu’au Minnesota, en passant par le sud de l’Ontario et les États riverains des Grands Lacs. Le mélissa bleu a disparu de certains des États faisant partie de cette aire de répartition, mais quelques-uns (dont l’Ohio et le New Hampshire) sont en train de le réintroduire.

Les plus récentes observations du mélissa bleu en Ontario ont été enregistrées vers la fin des années 1980 et le début des années 1990 à Port Franks et à St. Williams. Cette espèce a déjà été plus répandue, des spécimens ayant été observés à Toronto, à London et dans la moraine d’Oak Ridges. Malgré des relevés répétés, l’espèce n’a pas été observée dans la province depuis 1991 et est considérée comme une espèce disparue en Ontario.

Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)

L’hydraste du Canada est une herbacée vivace longévive endémique de la région de forêts de feuillus de l’est des États-Unis et du Canada. En Ontario, la présence de l’hydraste du Canada est connue sous la forme de 25 sous-populations extantes de la portion sud-ouest de la province. L’espèce occupe habituellement des emplacements mésiques situés dans des forêts de feuillus, et préfère les sols légèrement acides sous des canopées semi-ouvertes ou fermées. L’hydraste du Canada se reproduit au moyen de ses graines ainsi que par voie végétative, bien que la majorité des populations ontariennes semblent se propager par reproduction clonale grâce au bourgeonnement du rhizome souterrain.

Les populations d’hydraste du Canada de l’Ontario ont diminué dans le passé en raison de la perte de son habitat, puisqu’il resterait selon les estimations à peine 5 % des forêts originales du sud-ouest de l’Ontario où poussait l’espèce. Les plus importantes menaces pesant actuellement sur les populations ontariennes de l’espèce sont l’exploitation forestière et la récolte du bois, la récolte et la cueillette, et les activités récréatives. Même si plusieurs populations semblaient avoir diminué lors des périodes de relevés de 1991, de 1998 et de 2015, d’autres ont accru leur taille, de sorte que les populations d’hydraste du Canada de l’Ontario sont actuellement considérées comme stables. Le statut de l’hydraste du Canada varie, allant de gravement en péril à apparemment hors de danger dans son aire de répartition plus vaste pertinente sur le plan biologique (Michigan, Minnesota, New York, Ohio, Pennsylvanie et Wisconsin). Dans certaines régions de l’ARVPPB, les populations sont considérées comme naturellement rares, mais l’espèce est inscrite sur la liste des espèces en péril dans plusieurs États et provinces en raison des préoccupations soulevées par une exploitation forestière sauvage et la réduction du nombre d’habitats convenables.

L’hydraste du Canada ne répond pas aux critères des espèces en voie de disparition ou menacées en Ontario, puisque les populations sont actuellement considérées comme stables et que le nombre d’emplacements, la taille de la population et la zone d’occurrence dépassent les seuils d’inscription sur la liste. L’espèce a toutefois une petite zone d’occupation (< 500 km2) et pourrait éventuellement devenir menacée si certains facteurs qui influent sur sa persistance ne sont pas inversés ou gérés avec une efficacité probante. Par conséquent, après l’évaluation, l’hydraste du Canada est classée dans la catégorie des espèces préoccupantes en Ontario. La modification du statut de cette espèce par rapport à l’évaluation de 2007 constitue une modification à la fois véritable et illusoire, puisque le nombre d’individus matures semble stable depuis les dernières décennies et qu’un certain nombre de nouvelles sous-populations ont été découvertes depuis la dernière évaluation.

Gravelier (Erimystax x-punctatus)

Le gravelier est un petit cyprinidé rivicole. Cette espèce est disparue du Canada, les dernières observations du gravelier dans la nature remontant à 1958. Malgré d’importants échantillonnages ciblés réalisés au cours des six dernières décennies, aucun individu n’a été capturé.

Les enregistrements de prises de la population de gravelier se limitaient à la rivière Thames, au sud-ouest de l’Ontario, où se trouvait la seule population connue du bassin versant des Grands Lacs. Le gravelier a des besoins stricts en matière d’habitat. Il se rencontre uniquement dans des eaux à faible turbidité dont le courant est assez fort pour empêcher le dépôt de limon au fond. Ces conditions limitent l’occurrence de l’espèce. De plus, les eaux de retenues des zones de rapides sont menaçantes pour le gravelier. Une turbidité et un envasement accrus auraient, selon ce que l’on croit, mené à la disparition du gravelier.

Spatulaire (Polyodon spathula)

Le spatulaire est une ancienne espèce apparentée à l’esturgeon. Il se distingue par une large bouche dépourvue de dents et un museau (un rostre) en forme de spatule. Le spatulaire se nourrit principalement de zooplancton, de petits invertébrés et de larves d’insectes en utilisant ses longs arcs branchiaux pour filtrer les aliments contenus dans l’eau.

Le spatulaire se rencontre dans tout le réseau hydrographique du fleuve Mississippi, depuis le Montana jusqu’à la Louisiane, auquel s’ajoutent quelques rivières moins importantes qui se jettent dans le golfe du Mexique. Ce poisson n’a jamais été commun dans la région des Grands Lacs et n’a fait l’objet que de quatre observations dans la portion canadienne de son aire de répartition.

Ce poisson migre sur de longues distances, et il est possible que ces premières observations soient celles d’individus ayant pu se frayer un chemin vers les Grands Lacs par des embranchements naturels ou après la construction du canal de Chicago. Il n’existe toutefois aucune preuve tangible étayant cette récente dispersion, et l’espèce est considérée comme indigène dans les Grands Lacs.

Le spatulaire a disparu au moment où de nombreux poissons ont connu un déclin dans les Grands Lacs en raison de la pêche excessive, de la construction de barrages et de la dégradation des habitats de frai. L’espèce n’a pas été vue dans les eaux canadiennes depuis le début des années 1900, malgré un échantillonnage exhaustif et le fait qu’il s’agit d’un gros poisson très facile à reconnaître. Il est considéré comme disparu de l’Ontario et du bassin des Grands Lacs.