Aperçu

Le gouvernement de l’Ontario a terminé l’Examen 2022 des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario, qui comprend des rapports d’étape pour 12 espèces en péril et souligne les activités récentes entreprises dans le cadre du programme concernant les espèces en péril de la province. L’Ontario entend protéger et rétablir ces espèces pour que les générations futures puissent profiter longtemps de la riche biodiversité de la province.

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), les examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement d’une espèce doivent être effectués au plus tard à la date spécifiée dans la réponse du gouvernement relative à chaque espèce menacée, en voie de disparition ou disparue, ou au plus tard cinq ans après la publication de la réponse du gouvernement si aucun délai n’est spécifié pour chaque espèce.

Les progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement d’une espèce, tels qu’ils sont rapportés dans les examens, sont fondés sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures définies dans la réponse du gouvernement visant l’espèce. De plus, selon les informations et les ressources disponibles au moment de l’examen, ce dernier peut également aider à identifier les lacunes dans la mise en œuvre ainsi que les possibilités pour ajuster les mesures de protection et de rétablissement afin d’atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

En 2022, des examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement sont requis pour 12 espèces au sujet desquelles des réponses du gouvernement ont été publiées en 2017 et en 2019 :

Les progrès réalisés pour la protection et le rétablissement de ces 12 espèces font l’objet de huit rapports en tout – six rapports concernant une seule espèce et deux rapports concernant plusieurs espèces. Un rapport multi-espèces couvre le râle élégant et le petit blongios, tandis que les autres rapports multi-espèces couvrent la couleuvre agile bleue, la couleuvre d’eau du lac Érié, la salamandre à nez court ainsi que l’Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre à nez court).

Le présent rapport d’étape se compose d’une introduction, qui fait le point sur les activités récentes menées dans le cadre du programme ontarien sur les espèces en péril, et de huit chapitres, qui contiennent des renseignements détaillés sur les progrès réalisés pour la protection et le rétablissement des espèces énumérées ci-dessus.

Le rétablissement des espèces en péril exige une collaboration intergouvernementale et la participation de nombreuses personnes, organisations et collectivités, comme le montre cet examen des progrès accomplis. On trouve ci-dessous des faits saillants sur les projets et les activités que l’Ontario a menés récemment dans le cadre du programme provincial élargi de rétablissement des espèces en péril.

Intendance des espèces en péril au sein de Parcs Ontario

Parcs Ontario est un partenaire clé pour l’exécution de mesures qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril en Ontario. Chaque année, le personnel de Parcs Ontario contribue à des projets qui englobent la recherche et la surveillance, la création, la gestion et la restauration de l’habitat, ainsi que l’éducation et la sensibilisation et qui nous rapprochent de la réalisation des objectifs et des priorités de rétablissement des espèces en péril. Parmi les projets liés aux espèces en péril visées par l’examen de progrès de l’année en cours figurent les suivants :

  • soutenir la recherche sur la pie-grièche migratrice dans le parc provincial Carden Alvar
  • améliorer la sensibilisation de la population et gérer les pressions des activités récréatives sur les espèces en péril dans l’ensemble des parcs de l’Ontario, notamment en installant une signalisation près des zones de loisirs qui indique la présence d’un habitat de nidification pour l’hirondelle de rivage au parc provincial The Pinery afin de diminuer les activités ainsi que les perturbations dans les environs
  • gérer le phragmite envahissant ainsi que les autres espèces envahissantes afin de protéger l’habitat des espèces comme le petit blongios, le râle élégant, le moucherolle vert et le dard gris dans les parcs provinciaux et les réserves naturelles, notamment dans le parc provincial Rondeau, le parc provincial Long Point, le parc provincial Komoka ainsi que dans les réserves naturelles Lighthouse Point et Fish Point

Recherche et surveillance des oiseaux en péril au sein de Parcs Ontario

Parcs Ontario soutient les espèces en péril en offrant un éventail d’activités de recherche et d’inventaire dans l’ensemble des parcs et des réserves de conservation de la province ainsi qu’en facilitant les activités des autres organismes et particuliers.

Le personnel de Parcs Ontario procède régulièrement à des activités d’inventaire et de surveillance dans les aires protégées provinciales. On a mis sur pied des programmes de surveillance dans le sud pour de nombreuses espèces en péril, comme le crapaud de Fowler, la salamandre de Jefferson, le ginseng à cinq folioles, le buchnéra d’Amérique, le chicot févier, le chardon de Hill et le chardon de Pitcher. Dans les zones du nord, le personnel de Parcs Ontario entreprend une surveillance annuelle des chauves-souris en péril ainsi que du caribou le long de la chaîne côtière du lac Supérieur. Quant à la tortue des bois, en plus d’effectuer la surveillance de routine dans les parcs qui cible des populations d’espèces connues, on mène actuellement une étude sur le marquage et la recapture dans le but de documenter la survie et le recrutement. Afin de protéger une variété de reptiles et d’amphibiens, Parcs Ontario a érigé des structures de nidification artificielles, des clôtures de déviation ainsi que des écopassages qu’il surveille et qu’il entretient dans plusieurs parcs. De plus, Parcs Ontario entreprend et soutient des travaux qui visent à protéger le pluvier siffleur qui occupe les plages dans les parcs.

Les travaux entrepris par les organismes partenaires et les chercheurs afin de soutenir les espèces en péril de la province à l’intérieur des aires protégées sont facilités par les autorisations délivrées par Parcs Ontario. L’un de ces partenaires, Third Ontario Breeding Bird Atlas (Atlas-3), qui est autorisé à faire des activités d’inventaire (p. ex. en dénombrant et en consignant la présence d’oiseaux nicheurs) dans les parcs nationaux, bénéficie d’un soutien logistique assuré par des ornithologues amateurs qui ont droit à l’admission de jour et au camping gratuitement. Cette initiative, à laquelle le personnel de Parcs Ontario participe, a permis de recueillir des renseignements sur la plupart des espèces d’oiseaux en péril en 2021 (la première année de collecte de données) et elle continuera d’apporter des renseignements sur ces espèces tout au long des quatre prochaines saisons de reproduction. Afin de soutenir davantage Atlas-3, Parcs Ontario a déployé des unités de consignation automatique dans plusieurs zones de parcs. Dans le parc provincial Algonquin, on a installé des unités spécifiquement dans les habitats humides afin de cibler la détection des espèces d’oiseaux de milieux humides, y compris des espèces en péril, ce qui a permis de repérer le moucherolle à côtés olive ainsi que la paruline du Canada.

Le programme de surveillance des oiseaux des marais d’Oiseaux Canada prévoit des efforts dans de nombreux parcs abritant des habitats humides importants qui sont facilités par une autorisation de recherche délivrée par Parcs Ontario ainsi que par le soutien du personnel de Parcs Ontario qui effectue une surveillance des marais dans certains parcs. Cette initiative a permis de réaliser une surveillance continue dans les parcs du sud de l’Ontario pour les espèces d’oiseaux de milieux humides, dont le petit blongios et le râle élégant.

Enfin, Parcs Ontario délivre des autorisations de recherche aux universités ainsi qu’à des organismes gouvernementaux et à but non lucratif qui participent à des activités de surveillance, qui s’étendent de la tortue à la pie-grièche migratrice, dans des aires protégées variées aux quatre coins de la province.

Soutenir la participation du public aux activités d’intendance des espèces en péril

L’intendance est une pierre angulaire de la LEVD. Le Programme d’intendance des espèces en péril verse 4,5 millions de dollars annuellement pour aider les particuliers et les organisations à participer directement à des projets visant à protéger et à rétablir les espèces en péril de l’Ontario.

Depuis la création du Programme d’intendance des espèces en péril en 2007, l’Ontario a financé plus de 1 200 projets qui ont soutenu la protection et le rétablissement des espèces en péril de la province. Collectivement, ces projets ont mis en œuvre des mesures de rétablissement sur le terrain pour plus de 200 espèces en péril. Les partenaires d’intendance de l’Ontario ont indiqué que le soutien du gouvernement les a aidés à faire participer plus de 80 000 personnes qui ont donné 774 500 heures de leur temps pour les projets. Les projets financés par la province ont contribué à la restauration de plus de 57 000 hectares d’habitat pour les espèces en péril. Les partenaires d’intendance ont fait savoir que des millions de personnes ont reçu des informations sur les espèces en péril grâce à leurs activités d’éducation et de sensibilisation.

Recherche et surveillance des espèces en péril

Une quantité importante de recherches sur les espèces en péril sont en cours dans le cadre des programmes de recherche et de surveillance orientés sur la faune et les espèces aquatique du MRNF. Les espèces en péril sont un domaine d’intérêt pour les programmes dans le cadre desquels les scientifiques font des recherches et participent à des collaborations qui s’étendent des poissons et des moules aux reptiles, aux oiseaux et aux chauves-souris, en passant par les grands mammifères. Ces recherches, qui se penchent sur les mesures décrites dans les réponses du gouvernement sur de multiples espèces en péril, contribuent à une compréhension plus générale de ces espèces ainsi qu’à une amélioration des efforts de protection et de rétablissement.

Joe Northrup, qui dirige les recherches sur l’ours polaire au MRNF, a publié récemment un ouvrage qui décrit les risques pour la sous-population au sud de la baie d’Hudson que posent les changements climatiques ainsi que les différents régimes de récolte. Des efforts concertés sont également en cours avec le Canada, le Nunavut, le Québec, plusieurs universités et d’autres partenaires notamment sur l’influence des changements potentiels dans la glace marine sur les déplacements et la sélection de l’habitat de l’ours polaire – la sélection de l’habitat des phoques, les recensements des populations ainsi que l’évaluation des technologies de pistage. On a entamé des efforts concertés afin d’aborder le nombre grandissant de conflits entre les personnes et les ours polaires dans les communautés côtières des Premières Nations en offrant un soutien pour la formation et en concevant conjointement des options de gestion.

On compte quatre espèces de chauves-souris en péril en Ontario, et les études menées par les chercheurs et les collaborateurs du MRNF se penchent sur les lacunes en matière de connaissances essentielles ainsi que sur les actions ciblées dans les réponses du gouvernement pour ces espèces. Ils partagent les résultats de leurs recherches dans leurs publications et leurs présentations destinées aux partenaires ainsi qu’aux réseaux provinciaux et internationaux de protection des chauves-souris. Une surveillance continue à distance, assortie d’un piégeage périodique de la chauve-souris pygmée sur les perchoirs de maternité en Ontario, a mené à des découvertes clés sur les périodes d’arrivée au printemps, les périodes d’activité et la fidélité au site; des résultats qui justifient l’élaboration de protocoles d’inventaire normalisés pour les chauves-souris de l’Ontario. On a également eu recours à la surveillance à distance le long de l’escarpement du Niagara et du rivage du lac Érié pour la petite chauve-souris brune et la pipistrelle de l’Est afin de documenter l’utilisation de l’habitat, les habitudes de déplacement ainsi que la période d’essaimage et de migration le long de ces formes de paysage. On a effectué des recherches sur les facteurs qui influent sur la susceptibilité des espèces de chauves-souris en péril ainsi que sur les effets du syndrome du nez blanc – une maladie qui a causé une mortalité massive chez les chauves-souris en hibernation.

Des travaux collaboratifs sur la génomique du caribou menés par Jeff Bowman du MRNF avec des chercheurs de Trent et d’Environnement et Changement climatique Canada ont apporté une perspective sur la particularité génétique du caribou du lac Supérieur qui le distingue du caribou boréal issu du pâturage continu. Une compréhension du lien évolutif et de la mixité historique des écotypes de caribous en Ontario peut éclairer les décisions relatives à la conversation de cette espèce menacée.

Brent Patterson, qui s’associe à l’Université Trent ainsi qu’à d’autres chercheurs qui s’intéressent au loup Algonquin, a entrepris récemment des enquêtes sur les facteurs qui exercent une influence sur l’hybridation du loup Algonquin et du coyote de l’Est dans le centre de l’Ontario ainsi que l’hybridation entre les canidés sur le plan génomique. Les travaux se poursuivent également, dans l’aire de répartition du loup Algonquin du centre de l’Ontario ainsi que dans la zone de rétablissement potentielle, sur la connectivité au sein des populations de loup Algonquin, la conception d’un modèle de viabilité pour les populations et la combinaison du savoir autochtone et de la science occidentale pour cette espèce en péril dans le cadre d’un programme de surveillance mené par une Première Nation.

On a également entrepris de nombreux projets de recherche et de surveillance pour les espèces aquatiques en péril menés par le chercheur scientifique Scott Reid au MRNF, y compris un échantillonnage ciblé de ménés camus avec un chalut de surface afin d’évaluer l’évolution de ce poisson dans la rivière Trent ainsi que dans les zones humides côtières à l’est du lac Ontario. On a aussi procédé à un échantillonnage sur le terrain afin de soutenir un projet de surveillance à long terme qui vise à évaluer la réaction des poissons de milieux humides qui risquent d’être dominés par le phragmite invasif dans la baie de la pointe Long. Enfin, on a eu recours à des modèles de distribution spatiale ainsi qu’à une méthode de classification des écosystèmes aquatiques afin de prédire les répartitions des espèces de moules en péril dans les rivières du sud-ouest de l’Ontario.

On poursuit les efforts pour les priorités d’autres espèces en péril en Ontario, notamment pour l’engoulevent bois-pourri, l’hirondelle de rivage et les tortues en péril,  y compris les menaces occasionnées par la perte et la modification de l’habitat, le phragmite envahissant et le braconnage. Pour connaître les mises à jour les plus récentes sur les projets et les programmes de recherche du MRNF, suivez @ONresources sur Facebook, Twitter et Instagram.

Coordonner les efforts de protection et de rétablissement des espèces en péril par l’intermédiaire de l’Agence pour la conservation des espèces

On a créé un nouvel organisme provincial, l’Agence d’action pour la conservation des espèces, dans la foulée de nos efforts continus pour rendre le programme des espèces en péril plus efficace. Cet organisme disposera de l’expertise nécessaire pour investir dans des mesures stratégiques coordonnées et à grande échelle qui favoriseront des résultats plus positifs pour certaines espèces en péril.

Cette nouvelle approche offrira aux entreprises, aux municipalités et aux particuliers un autre moyen de protéger et de rétablir les espèces ciblées pour le Fonds pour la conservation. Conformément à cette approche, les entreprises, les municipalités et les particuliers seront encore tenus de prendre des mesures pour éviter et réduire au minimum les impacts sur les espèces en péril et leurs habitats. L’Agence se servira des fonds regroupés recueillis à l’aide du nouveau Fonds pour la conservation des espèces en péril afin de protéger et de rétablir les espèces à l’échelle de la province en tenant compte de leurs intérêts à long terme.

Entente de conservation du caribou boréal en Ontario

En avril 2022, l’Ontario et le Canada ont signé une entente de conservation bilatérale sur cinq ans pour le caribou boréal en vertu de l’article 11 de la Loi sur les espèces en péril fédérale. Le caribou boréal est une espèce symbolique au Canada, et une population de caribous boréals en santé est un bon indicateur d’une forêt boréale en santé. L’Ontario prend très au sérieux la volonté de protéger le caribou boréal et de conserver son habitat tout en tenant compte des besoins uniques des communautés nordiques et autochtones.

L’entente prévoit un cadre qui engage les deux gouvernements à mettre sur pied et à exécution les mesures de conservation nécessaires pour maintenir et pour rétablir des populations autosuffisantes de caribou boréal dans la province. Les mesures de conservation prévues dans l’entente, comme la surveillance et la science, la protection et le rétablissement de l’habitat, ainsi que la planification et la gestion, seront éclairées par la science fondée sur des données probantes et le savoir autochtone traditionnel, en plus d’être mises en place à l’aide d’un financement conjoint de l’Ontario et du Canada.