Introduction

Il peut être particulièrement difficile d’attribuer les pertes hivernales à une seule cause. La santé des abeilles mellifères d’élevage est délicate, et plusieurs facteurs influent sur celle-ci, dont :

  • les insectes nuisibles
  • les maladies
  • la génétique
  • les stresseurs environnementaux
  • les conditions météorologiques exceptionnelles
  • les pratiques de gestion des apiculteurs

Le sondage annuel sur les pertes hivernales en apiculture en Ontario est un outil qui sert à recueillir des renseignements sur la mortalité des colonies d’abeilles mellifères et sur les pratiques de gestion auxquelles ont recours les apiculteurs inscrits de l’Ontario pour surveiller les maladies et les insectes nuisibles, et pour lutter contre ceux-ci.

Le taux de mortalité hivernale des colonies d’abeilles mellifères d’élevage varie d’un bout à l’autre du Canada. Depuis 2010, on estime que la mortalité hivernale des abeilles mellifères en Ontario a atteint son taux le plus faible, soit 12 %, durant l’hiver 2011-2012 et son taux le plus élevé, soit 58 %, au cours de l’hiver 2013-2014.

Cette page comprend les rapports sur les pertes hivernales en apiculture publiés par le Programme d’apiculture de l’Ontario.

Veuillez vous reporter à la table des matières pour consulter les rapports annuels détaillés sur les pertes hivernales en apiculture.

Sondage annuel

Chaque printemps, le Programme d’apiculture du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO) réalise un sondage auprès des apiculteurs ontariens afin d’estimer la mortalité des colonies d’abeilles mellifères durant l’hiver précédent, puis il publie un rapport annuel qui présente, entre autres, les résultats du sondage. Après quoi il transmet un résumé des résultats à l’Association canadienne des apiculteurs professionnels (ACAP) pour que celle-ci les inclue dans son rapport national.

Le comité d’enquête national sur les pertes hivernales de l’ACAP formule les questions de base que posent chaque année les provinces pour évaluer la mortalité de colonies d’abeilles mellifères au cours de l’hiver. Chaque province peut ensuite y ajouter, au besoin, d’autres questions afin d’aborder des problèmes et des sujets particuliers à leurs régions. L’ACAP coordonne la façon dont les pertes hivernales générales sont déclarées à l’échelle nationale afin de garantir l’uniformité parmi les provinces ainsi que d’une année de sondage à une autre.

Aux fins de ce sondage, une colonie d’abeilles mellifères s’entend d’une colonie complète dans une chambre à couvain simple ou double, excluant les nucléi (séparées). Une colonie commercialement viable s’entend d’une colonie qui a survécu à l’hiver et qui possède un minimum de quatre cadres couverts d’abeilles à 75 % sur les deux côtés dans une ruche normale de 10 cadres. Les colonies mortes sont incluses dans le compte des colonies non viables.

Régions géographiques

L’industrie apicole ontarienne est divisée en cinq régions distinctes d’après différents modèles géographiques, climatiques et météorologiques (figure 1). Le ministère fait parvenir le sondage à des apiculteurs de partout dans la province et reçoit des réponses de l’ensemble des cinq régions apicoles.

Régions apicoles de l’Ontario

Figure 1. Régions apicoles de l’Ontario : Nord (brun), Est (orange pâle), Centre (jaune), Sud (orange foncé) et Sud-Ouest (vert).
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Calcul du taux de mortalité hivernale

Il suffit d’utiliser le nombre de colonies que les agriculteurs ont déclaré et la formule suivante pour calculer le taux de mortalité hivernale à l’échelle de la province :

L’estimation de la mortalité hivernale

Figure 2. L’estimation de la mortalité hivernale.
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Pratiques de lutte contre les insectes nuisibles et les maladies

Le sondage sur les pertes hivernales interroge également les apiculteurs au sujet du dépistage, de la lutte et de la surveillance de quatre insectes nuisibles et maladies d’importance qui constituent une menace pour la santé des colonies d’abeilles mellifères :

  • le varroa
  • le parasite Nosema
  • la loque américaine
  • la loque européenne

Varroa (Varroa destructor)

Le varroa est un parasite externe de taille relativement grande qui se nourrit des tissus adipeux et des liquides organiques des abeilles mellifères adultes ou en développement. Il cause des dommages matériels à son hôte, affaiblit les abeilles et transmet divers agents pathogènes, en particulier des virus. Dans presque tous les cas, lorsqu’une infestation de varroa n’est pas bien traitée, toute la colonie d’abeilles finit par succomber. D’après les chercheurs, le varroa constitue la cause principale de mortalité dans les colonies d’abeilles mellifères (Guzman et coll., 2010). Dans le sondage, on demande aux apiculteurs comment ils surveillent les infestations de varroa et quels traitements ils utilisent au début (printemps) et à la fin (automne) de la saison apicole.

Fréquence de surveillance du varroa

Une surveillance régulière du varroa est déterminante dans la lutte contre celui-ci. Cela s’explique par le fait que le niveau d’infestation de varroa augmente au cours de la saison et que les apiculteurs doivent sans cesse évaluer l’accroissement de la population de varroa dans leurs colonies.

Le niveau d’infestation de varroa peut aider à déterminer à quel moment appliquer un traitement et quel type de traitement utiliser. De plus, la surveillance effectuée après le traitement peut renseigner les apiculteurs sur l’efficacité du traitement et sur la nécessité d’en appliquer d’autres.

Lorsqu’ils exercent une surveillance après un traitement, les apiculteurs doivent se préoccuper d’un autre risque, à savoir la possibilité d’une nouvelle infestation de varroa venant de colonies situées à proximité et de ruchers avoisinants.

Bien que l’on recommandait généralement de prélever des échantillons pendant deux périodes de surveillance (au printemps et à l’automne), il est désormais conseillé aux apiculteurs de le faire à plusieurs reprises et aussi souvent que leur emploi du temps le leur permet.

Nosema spp. (N. apis et N. ceranae)

Nosema est un agent pathogène fongique causant une maladie, à savoir la nosémose, qui infecte le système digestif des abeilles mellifères. La nosémose peut provoquer un stress supplémentaire dans les colonies d’abeilles mellifères selon le moment de l’année. À titre d’exemple, on n’a établi aucune corrélation entre les infections dues à la nosémose et les pertes de colonies durant l’hiver dans les conditions qui prévalent en Ontario; toutefois on a démontré que la nosémose a une incidence sur le développement des colonies au début du printemps (Guzman et coll., 2010; Emsen et coll., 2016).

Loque américaine (Paenibacillus larvae)

La loque américaine est causée par des bactéries sporulées, Paenibacillus larvae. Les symptômes cliniques des larves d’abeilles mellifères atteintes peuvent être visuellement observés sur le terrain, alors que les spores ne sont visibles qu’à l’aide d’un puissant microscope. Les larves d’abeilles mellifères peuvent être infectées en ingérant des spores de P.larvae présentes dans leur nourriture. Ces spores germent dans l’intestin des larves et peuvent éventuellement tuer celles qui sont infectées.

Loque européenne (Melissococcus plutonius)

En règle générale, la loque européenne n’est pas aussi nuisible que la loque américaine, mais elle est susceptible de décimer une colonie d’abeilles mellifères dans certaines conditions. La loque européenne s’attaque aux larves et les tue avant que celles-ci parviennent à l’âge adulte. Au contraire de la loque américaine, la loque européenne ne produit pas de spores; par conséquent, il est plus facile pour les abeilles et les apiculteurs de lutter contre cette maladie.

Ressources

Rendez-vous au Ontario.ca/apiculture pour en apprendre davantage sur l’industrie apicole de l’Ontario ou pour accéder aux ressources et aux services du Programme d’apiculture du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, y compris à des renseignements sur :

  • les recommandations de traitement et les pratiques de gestion optimales en matière de biosécurité;
  • les insectes nuisibles et les maladies présentant un risque élevé;
  • l’hivernage.

Pour obtenir plus de renseignements sur les pertes hivernales d’abeilles dans l’ensemble du Canada, veuillez consulter les rapports sur les pertes de colonies d’abeilles de l’Association canadienne des apiculteurs professionnels.

Références

Emsen, B., E. Guzman-Novoa, M. Hamiduzzaman, L. Eccles, B. Lacey, R. Ruiz-Peréz et M. Nasr. Higher prevalence and levels of Nosema ceranae than Nosema apis infections in Canadian honey bee colonies, Parasitology Research, 2016, 115, 175-181.

Guzman-Novoa, E., L. Eccles, Y. Calvete, J. McGowan, P. Kelly et A. Correa-Benitez. Varroa Destructor is the Main Culprit for Death and Reduced Populations of Overwintered Honey Bees in Ontario, Canada, Apidologie, 4 (4), p. 443-451.

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Figure 1. Régions apicoles de l’Ontario : Nord (brun), Est (orange pâle), Centre (jaune), Sud (orange foncé) et Sud-Ouest (vert)

La figure 1 montre la division des régions apicoles en Ontario. La région du Nord comprend les comtés de Manitoulin, Parry Sound, Nipissing, Sudbury, Algoma, Temiskaming, Cochrane, Thunder Bay, Rainy River, et Kenora. La région de l’Est comprend les comtés de Hastings, Renfrew, Lennox et Addington, Prince Edward, Frontenac, Leeds et Grenville, Lanark, Ottawa, Stormont, Dundas et Glengarry, et Prescott et Russell. La région du Centre comprend les comtés de Muskoka, Bruce, Grey, Simcoe, Peel, York, Toronto, Durham, Dufferin, lacs Kawartha, Haliburton, Peterborough, et Northumberland. La région du Sud comprend les comtés de Wellington, Huron, Perth, Oxford, Norfolk, Brant, Waterloo, Hamilton, Halton, Haldimand, et Niagara. La région du Sud-Ouest comprend les comtés de Middlesex, Elgin, Lambton, Chatham-Kent, et Essex.

Figure 2. L’estimation de la mortalité hivernale

L’estimation de la mortalité hivernale, mesurée en pourcentage, est calculée à l’aide d’une formule et des données extraites du sondage. Cette formule consiste à multiplier par 100 le nombre total de colonies d’abeilles mellifères déclarées mortes et non viables en date du 15 mai, divisé par le nombre total de colonies d’abeilles mellifères déclarées vivantes au début de l’hiver précédent.