Rapport 2022 sur les pertes hivernales en apiculture
Mortalité hivernale des colonies d’abeilles en 2022
En 2021-2022, le taux de mortalité hivernale estimé des abeilles mellifères chez les apiculteurs commerciaux ayant une exploitation en Ontario s’est chiffré à 49 % – une hausse considérable par rapport à l’estimation de 18 % pendant l’hiver 2020-2021.
La mortalité hivernale estimée chez les apiculteurs commerciaux ontariens a été d’environ 2 % inférieure aux pertes estimées chez les apiculteurs à petite échelle (51 %).
Enfin, la moyenne des pertes estimées d’abeilles mellifères en 2022 dans l’ensemble du Canada a été de 46 %.
Apiculteurs sondés
Au printemps 2022, on a envoyé le questionnaire du sondage par courriel à :
- 203 apiculteurs commerciaux inscrits (s’entend d’apiculteurs exploitant 50 colonies ou plus)
- 2 466 apiculteurs à petite échelle inscrits (s’entend d’apiculteurs exploitant 49 colonies ou moins)
En raison de la pandémie de COVID-19, on a acheminé le sondage par voie électronique à tous les apiculteurs inscrits (commerciaux et à petite échelle) qui avaient fourni leur adresse de courriel au ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO). En 2022, le MAAARO a réalisé le sondage auprès d’un plus grand nombre d’apiculteurs à petite échelle inscrits que lors des années de sondage précédentes. À titre de comparaison, le MAAARO avait envoyé le questionnaire de sondage 2021 par courriel à tous les apiculteurs commerciaux inscrits et à 400 apiculteurs à petite échelle inscrits choisis au hasard. La hausse du nombre d’apiculteurs à petite échelle ayant réalisé le sondage 2022 est attribuable au fait que des apiculteurs ontariens ont déclaré tôt au cours de l’année un taux de mortalité hivernal élevé.
Les apiculteurs ont répondu au sondage sur une base volontaire et ont formulé eux-mêmes leurs réponses. Les renseignements qu’ils ont communiqués n’ont pas été vérifiés par le MAAARO ou par un autre organisme indépendant.
On a reçu les réponses de 124 apiculteurs commerciaux et de 658 apiculteurs à petite échelle, à savoir de 29 % des apiculteurs à qui l’on a fait parvenir le sondage.
En examinant les réponses reçues de l’ensemble des apiculteurs inscrits en Ontario au 31 décembre 2021, on constate que 54 % proviennent d’apiculteurs commerciaux représentant 62 558 colonies et que 22 % proviennent d’apiculteurs à petite échelle représentant 5 224 colonies (tableaux 1 et 2). Les réponses combinées représentent 66 % du nombre total de colonies inscrites.
Région apicole | Apiculteurs commerciaux – nbre de répondants | Apiculteurs commerciaux – % de répondants | Apiculteurs à petite échelle – nbre de répondants | Apiculteurs à petite échelle – % de répondants |
---|---|---|---|---|
Centre | 46 | 37 % | 173 | 26 % |
Est | 21 | 17 % | 201 | 31 % |
Nord | 10 | 8 % | 78 | 12 % |
Sud | 31 | 25 % | 160 | 24 % |
Sud-Ouest | 16 | 13 % | 42 | 6 % |
Non précisée | 0 | 0 % | 4 | 1 % |
Type d’apiculteurs | Nbre de colonies complètes hivernées à l’automne 2021 | Nbre de colonies hivernantes viables au 15 mai 2022 | Nbre de colonies non viables au 15 mai 2022 | Mortalité durant l’hiver (%) |
---|---|---|---|---|
Commercial | 62 558 | 32 027 | 30 531 | 48,8 % |
À petite échelle | 5 224 | 2 547 | 2 677 | 51,2 % |
Résultats
La mortalité hivernale estimée des abeilles mellifères et le nombre de répondants ont varié selon la région apicole (tableau 3). La majorité des apiculteurs commerciaux ayant répondu au sondage sont établis dans les régions apicoles du Centre et du Sud. C’est d’ailleurs dans ces régions que l’on trouve le plus grand nombre de colonies d'abeilles mellifères en Ontario. Les réponses reçues des apiculteurs à petite échelle provenaient principalement des régions apicoles du Centre, de l’Est et du Sud (tableau 1).
Les apiculteurs commerciaux ont déclaré les pertes les plus importantes dans la région du Nord, et les apiculteurs à petite échelle ont déclaré les pertes les plus élevées dans la région de l’Est (tableau 3). Dans l’ensemble, on a constaté que le taux de mortalité durant l’hiver 2021-2022 a été d’environ 2,4 points de pourcentage plus bas chez les apiculteurs commerciaux que chez ceux à petite échelle (tableau 2).
Région apicole | Apiculteurs commerciaux – nbre de répondants | Apiculteurs commerciaux – mortalité hivernale (%) | Apiculteurs à petite échelle – nbre de répondants | Apiculteurs à petite échelle – mortalité hivernale (%) |
---|---|---|---|---|
Centre | 46 | 49,5 % | 173 | 48,5 % |
Est | 21 | 38,1 % | 201 | 55,6 % |
Nord | 10 | 66,2 % | 78 | 48,9 % |
Sud | 31 | 51,0 % | 160 | 49,7 % |
Sud-Ouest | 16 | 40,3 % | 42 | 54,1 % |
Non précisée | 0 | S. O. | 4 | 50,0 % |
Total | 124 | 48,8 % | 658 | 51,2 % |
Lorsque l’on groupe les répondants selon la taille de leur exploitation (nombre de colonies dans l’exploitation), la mortalité des abeilles mellifères durant l’hiver 2021-2022 varie de 42,7 % à 55,3 % (tableau 4). Les apiculteurs dont l’exploitation compte entre 501 et 1 000 colonies ont déclaré moins de pertes de colonies d’abeilles mellifères (42,7 %) que tous les autres groupes d’exploitations apicoles. Le plus grand nombre de répondants au sondage possède des exploitations apicoles de moins de 10 colonies, et les apiculteurs de ce groupe ont déclaré le taux de mortalité le plus élevé d’abeilles mellifères, soit 55,3 %. Les apiculteurs ayant entre 10 et 49 colonies, entre 50 et 200 colonies et >1 000 colonies ont subi de lourdes pertes (49,2 %, 51,1 % et 50,3 % respectivement). Les apiculteurs ayant entre 201 et 500 colonies et entre 501 et 1 000 colonies ont également enregistré des pertes considérables (45,2 % et 42,7 % respectivement), mais inférieures à celles des autres groupes d’apiculteurs.
Nbre de répondants | Nbre de colonies déclarées à l’automne 2021 | Mortalité hivernale (%) |
---|---|---|
447 | <10 | 55,3 % |
181 | 10-49 | 49,2 % |
80 | 50-200 | 51,1 % |
18 | 201-500 | 45,2 % |
13 | 501-1 000 | 42,7 % |
13 | >1 000 | 50,3 % |
Principaux facteurs expliquant la mort des abeilles
On a demandé aux apiculteurs d’indiquer quels sont, selon eux, les principaux facteurs ayant une incidence sur le taux de mortalité de leurs abeilles mellifères durant l’hiver en les invitant à sélectionner toutes les raisons qui, à leur avis, sont plausibles. Ces opinions peuvent être basées sur des symptômes observables, ou sur l’expérience, le jugement ou les hypothèses les plus probables des apiculteurs.
Les facteurs que les apiculteurs commerciaux ont déclarés les plus souvent comme influant sur la mortalité hivernale (tableau 5) sont les suivants :
- la lutte inefficace contre le varroa
- les colonies faibles à l’automne
- les conditions météorologiques
Les facteurs que les apiculteurs à petite échelle ont déclarés les plus souvent comme influant sur la mortalité hivernale (tableau 5) sont les suivants :
- les conditions météorologiques
- les colonies faibles à l’automne
- la lutte inefficace contre le varroa
Quelque 32 % des apiculteurs commerciaux et 18 % des apiculteurs à petite échelle ont sélectionné « autre » comme cause soupçonnée de perte de colonies. Il faut préciser que 16 % des apiculteurs commerciaux et 3 % des apiculteurs à petite échelle ayant répondu « autre » se doutent que la perte de colonies est attribuable à l’empoisonnement causé par les pesticides. En 2021, le MAAARO a reçu 10 rapports d’incident de mortalité saisonnière des abeilles mellifères. Il a transmis au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario et à Santé Canada les rapports dont la cause soupçonnée de mortalité est liée à l’application de pesticides durant la saison apicole active.
Cause soupçonnée de perte de colonies | % d’apiculteurs commerciaux ayant fait une déclaration | % d’apiculteurs à petite échelle ayant fait une déclaration |
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Mauvaise qualité des reines | 21 % | 12 % |
Colonies faibles à l’automne | 35 % | 28 % |
Conditions météorologiques | 34 % | 30 % |
Famine | 19 % | 13 % |
Lutte inefficace contre le varroa | 44 % | 24 % |
Autre | 32 % | 18 % |
Ne sait pas | 28 % | 21 % |
Nosémose | 4 % | 2 % |
Pratiques de lutte contre les insectes nuisibles et les maladies
Varroa (Varroa destructor)
Dans ce sondage, on a demandé aux apiculteurs comment ils surveillaient les infestations de varroa (figure 1), et quels traitements ils avaient utilisés tout au long de la saison apicole 2021, soit au printemps, à la mi-saison ainsi que de la fin de l’été à l’automne (tableau 6).
Proportion d’apiculteurs exerçant une surveillance du varroa
Parmi les apiculteurs qui ont répondu à la question concernant la détection du varroa, 79 % d’apiculteurs commerciaux et 62 % d’apiculteurs à petite échelle ont indiqué qu’ils surveillaient les infestations de varroa dans leurs colonies. Ces apiculteurs ont eu recours à un certain nombre de méthodes de détection, les plus fréquentes étant le lavage à l’alcool et les plaquettes adhésives.
Certains apiculteurs ont également dit utiliser plus d’une méthode pour détecter la présence de varroa. Des apiculteurs ayant répondu « autre » ont mentionné faire une inspection visuelle de leurs colonies pour déceler la présence de varroa ou se servir de la méthode du saupoudrage de sucre. Toutefois, ces méthodes ne sont ni recommandées ni jugées efficaces dans la mesure où il n’est pas prouvé que la détection visuelle du varroa procure des renseignements précis et où la fiabilité de la méthode du saupoudrage de sucre est douteuse, car aucun lien n’est établi entre cette méthode et les seuils fixés pour l’Ontario.
Les données révèlent que la majorité (79 %) des apiculteurs commerciaux ayant participé à ce sondage exerce une surveillance du varroa. Il s’agit, toutefois, d’une diminution du nombre d’apiculteurs commerciaux ayant déclaré exercer une surveillance du varroa par rapport au pourcentage obtenu en 2020-2021 qui s’élevait à 87 %. Pour une deuxième année consécutive, le nombre d’apiculteurs commerciaux ayant indiqué procéder à la détection du varroa est donc à la baisse. Enfin, le nombre d’apiculteurs commerciaux ne procédant pas à la détection du varroa a augmenté de 8 % comparativement au sondage 2020-2021.
Il est en outre très préoccupant de constater qu’un fort pourcentage d’apiculteurs (21 % commerciaux et 38 % à petite échelle) ayant répondu au sondage a déclaré n’effectuer aucune activité de détection du varroa. Il s’agit d’une proportion élevée d’apiculteurs qui néglige de surveiller le varroa. Idéalement, tous les apiculteurs doivent exercer une surveillance du varroa, puisque celle-ci, combinée à un traitement, est essentielle pour lutter contre cet ennemi des abeilles mellifères. Sans la mise en œuvre de mesures de lutte contre le varroa, les colonies sont exposées à un risque élevé de mortalité ou de propagation du varroa à d’autres colonies situées à proximité. Qui plus est, la recherche a révélé qu’une lutte inefficace contre le varroa est la première cause de mortalité hivernale dans les colonies d'abeilles mellifères en Ontario
Ces résultats confirment la nécessité de proposer de la formation complémentaire et des activités de perfectionnement aux apiculteurs, et de leur transmettre davantage de messages sur les pratiques de gestion optimales et sur la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Il importe d’assurer une meilleure surveillance du varroa, car cette pratique contribue dans une large mesure à évaluer l’état de santé des colonies et à en améliorer les chances de survie à l’approche de l’hiver. Les apiculteurs ne peuvent pas se contenter de traiter leurs colonies sans connaître le niveau d’infestation de varroa.
Fréquence de surveillance du varroa
Il est encourageant de constater en examinant les données du sondage qu’une proportion importante d’apiculteurs commerciaux et à petite échelle prélèvent des échantillons au moins deux fois par saison, et que bon nombre d’entre eux le font même trois fois par saison (figure 2). Une analyse plus détaillée des apiculteurs qui prélèvent des échantillons plus de trois fois par année montre que 57 % des apiculteurs commerciaux et 51 % des apiculteurs à petite échelle le font chaque mois (figure 3). Parallèlement, des progrès restent à faire chez ces deux catégories d’apiculteurs. Une surveillance fréquente, notamment à mesure que la saison apicole avance, constitue l’une des plus importantes pratiques de gestion que peuvent adopter les apiculteurs pour s’assurer d’appliquer en temps opportun un traitement contre le varroa de manière à empêcher celui-ci de causer trop de dommages.
C’est la deuxième année que l’Ontario inclut une question sur la fréquence de surveillance.
Traitements utilisés pour lutter contre le varroa
Les apiculteurs ontariens ont recours à différents traitements pour lutter contre le varroa (tableau 6). À l’occasion du sondage, on leur a demandé quels traitements contre le varroa ils ont utilisés durant trois périodes de 2021 : au printemps, à la mi-saison et de la fin de l’été à l’automne. Ces périodes sont définies comme suit :
- printemps – de la fin de l’hiver au commencement de la miellée
- mi-saison – du commencement à la fin de la miellée
- fin de l’été à l’automne – de l’enlèvement des dernières hausses aux fins de la production de miel jusqu’à la préparation des colonies pour l’hiver
La plupart des apiculteurs commerciaux ont déclaré avoir utilisé ApivarMD pour lutter contre le varroa au printemps 2021, alors qu’ils ont indiqué s’être servis de façon générale d’ApivarMD (50 %) et d’acide oxalique (44 %) de la fin de l’été à l’automne 2021. Les apiculteurs à petite échelle ont, pour leur part, dit avoir principalement eu recours à ApivarMD (22 %) et à Formic Pro (21 %) pour lutter contre le varroa au printemps 2021, tandis que de la fin de l’été à l’automne 2021, la majorité d’entre eux ont privilégié les traitements ApivarMD (30 %) et à l’acide oxalique (30 %).
Une grande proportion d’apiculteurs commerciaux et à petite échelle ont fait savoir qu’ils n’avaient pas appliqué de traitement contre le varroa pendant la mi-saison 2021. Quant aux apiculteurs des deux groupes qui ont appliqué un traitement au cours de cette période, ils ont communément arrêté leur choix sur Formic Pro.
Les traitements que les apiculteurs commerciaux et à petite échelle ont le moins fréquemment utilisés ont été BayvarolMD, ApiLifeVar et Hopguard II. Il convient de signaler que les produits ApiLifeVar et Hopguard II sont des traitements assez récents qui sont homologués pour l’usage au Canada.
Ces résultats sont prometteurs, puisqu’ils révèlent que les apiculteurs ontariens emploient sans doute en alternance différents acaricides, une stratégie préconisée pour retarder l’apparition de populations de varroas résistantes. Ces données peuvent toutefois soulever certaines préoccupations, car certaines réponses ont révélé l’utilisation de traitements à la mi-saison qui ne sont pas homologués pour l’usage pendant la miellée.
Cela dit, il se peut que des apiculteurs aient utilisé ces traitements de mi-saison non homologués parce qu’ils avaient déjà enlevé les hausses de leurs ruches ou qu’ils assuraient la gestion de colonies ne produisant pas de miel (comme des nuclei ou des unités de pollinisation). L’industrie semble, du reste, se fier passablement à ApivarMD comme méthode de lutte contre le varroa. Si l’industrie ontarienne vient à constater que le varroa acquière une résistance à l’amitraze (l’ingrédient actif d’ApivarMD), cela peut compromettre sérieusement la capacité des apiculteurs de lutter contre le varroa et entraîner une hausse de la mortalité des colonies en Ontario. Quoique d’autres produits chimiques soient offerts, bon nombre d’entre eux sont sensibles à la température (comme l’acide formique) et, pour cette raison, il se peut que non seulement le choix du moment, mais également le choix du traitement soient tributaires des conditions météorologiques pendant une saison particulière en Ontario.
Puisqu’on a documenté des cas de résistance à l’amitraze dans les populations de varroas aux États-Unis, il est extrêmement important de surveiller leur capacité de résistance au Canada. De nouveaux composés sont indispensables pour lutter contre le varroa afin que les apiculteurs disposent d’un certain nombre de traitements fiables qu’ils peuvent employer en alternance et ainsi continuer d’adopter des pratiques efficaces de gestion intégrée des ennemis des cultures dans leur exploitation apicole.
Il faut savoir que le varroa en Ontario a développé une résistance à d’autres composés (par exemple, au coumaphos, au fluvalinate et à la fluméthrine) ou que l’efficacité de ceux-ci est plus faible qu’auparavant.
Traitement contre le varroa (ingrédient actif) | Printemps 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Printemps 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle | Mi-saison 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Mi-saison 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle | Fin de l’été/automne 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Fin de l’été/automne 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle |
---|---|---|---|---|---|---|
ApistanMD (fluvalinate) | 10 % | 2 % | S. O. | S. O. | 5 % | 2 % |
CheckMite+MC (coumaphos) | 0 % | 0 % | S. O. | S. O. | 1 % | 0 % |
ApivarMD (amitraz) | 35 % | 22 % | S. O. | S. O. | 50 % | 30 % |
Thymovar (thymol) | 1 % | 1 % | S. O. | S. O. | 4 % | 2 % |
ApiLifeVar (thymol et huiles essentielles) | 0 % | 0 % | S. O. | S. O. | 1 % | 0 % |
BayvarolMD (fluméthrine) | 2 % | 1 % | S. O. | S. O. | 0 % | 1 % |
Acide formique 65 % – 40 ml, épandages multiples | 15 % | 5 % | S. O. | S. O. | 19 % | 5 % |
Acide formique 65 % – 250 ml, épandage unique | 6 % | 3 % | S. O. | S. O. | 6 % | 2 % |
Mite Away Quick StripMC (formic acid) | 3 % | 6 % | 8 % | 5 % | 4 % | 6 % |
Formic Pro (acide formique) | 15 % | 21 % | 27 % | 18 % | 15 % | 20 % |
Acide oxalique | 25 % | 15 % | S. O. | S. O. | 44 % | 30 % |
Hopguard II (composés de houblon) | 1 % | 1 % | 1 % | 1 % | 2 % | 1 % |
Autre | 7 % | 3 % | 17 % | 6 % | 4 % | 2 % |
Aucun | 14 % | 25 % | 46 % | 60 % | 1 % | 9 % |
Nosémose causée par le champignon Nosema sp. (N. apis et N. ceranae)
Quelque 92 % des répondants au sondage ont indiqué n’avoir appliqué aucun traitement au printemps 2021 ou à l’automne 2021 pour lutter contre la nosémose (tableau 7). La nosémose est une maladie qui retarde le développement des colonies d'abeilles mellifères au printemps et qui réduit la durée de vie des abeilles mellifères, mais elle ne s’est pas révélée un facteur de mortalité des colonies durant l’hiver
Traitement contre la nosémose | Printemps 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Printemps 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle | Automne 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Automne 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle |
---|---|---|---|---|
Fumagilline | 6 % | 7 % | 7 % | 7 % |
Autre | 2 % | 1 % | 2 % | 1 % |
Aucun | 92 % | 92 % | 92 % | 92 % |
Loque américaine (Paenibacillus larvae)
La majorité des apiculteurs commerciaux ayant répondu à cette question du sondage ont appliqué un traitement à l’oxytétracycline contre la loque américaine au printemps 2021 (59 %) et un peu plus de la moitié l’ont fait à l’automne 2021 (51 %). Par comparaison, 25 % des apiculteurs à petite échelle ont déclaré avoir appliqué un traitement contre la loque américaine au printemps et à l’automne (tableau 8).
Traitement contre la loque américaine | Printemps 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Printemps 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle | Automne 2021 – % d’apiculteurs commerciaux | Automne 2021 – % d’apiculteurs à petite échelle |
---|---|---|---|---|
Oxytétracycline | 59 % | 25 % | 51 % | 25 % |
Tylosin | 0 % | 0 % | 1 % | 0 % |
Lincomycine | 0 % | 0 % | 0 % | 0 % |
Autre | 2 % | 0 % | 1 % | 0 % |
Aucun | 39 % | 75 % | 48 % | 75 % |
Mortalité hivernale en Ontario
L’Association canadienne des apiculteurs professionnels compile des données sur la mortalité hivernale que lui transmet chaque province et publie un rapport annuel sur les pertes de colonies d’abeilles mellifères à l’échelle nationale. La figure 4 présente une comparaison des niveaux de mortalité hivernale en Ontario et au Canada. Il est intéressant de constater que les pertes d’abeilles estimées en 2022 chez les apiculteurs commerciaux ontariens (48,8 %) sont approximativement 3 % supérieures à l’estimation des pertes moyennes d’abeilles pour l’ensemble du Canada (45,5 %).
Texte en format accessible
Figure 1. Différentes méthodes de détection du varroa utilisées par les apiculteurs commerciaux et à petite échelle en 2021.
La figure 1 montre les différentes méthodes de détection du varroa qu’ont utilisées les apiculteurs commerciaux et à petite échelle en 2021. Chez les apiculteurs à petite échelle, 8 % ont déclaré utiliser la méthode de la plaquette adhésive, 56 % la méthode du lavage à l’alcool, 13 % la méthode de la plaquette adhésive et du lavage à l’alcool, 2 % une autre méthode, et 21 % ont dit ne pas procéder à la détection du varroa. Chez les apiculteurs à petite échelle, 27 % ont déclaré utiliser la méthode de la plaquette adhésive, 26 % la méthode du lavage à l’alcool, 6 % la méthode de la plaquette adhésive et du lavage à l’alcool, 3 % une autre méthode, et 38 % ont dit ne pas procéder à la détection du varroa.
Figure 2. Fréquence de surveillance du varroa par les apiculteurs commerciaux et à petite échelle en 2021.
La figure 2 montre la fréquence de surveillance du varroa par les apiculteurs commerciaux et à petite échelle en 2021. Chez les apiculteurs commerciaux, 47 % ont déclaré surveiller au moins trois fois par année, 17 % au printemps et à l’automne, 6 % seulement au printemps, 15 % seulement à l’automne, et 16 % n’ont pas répondu à cette question. Chez les apiculteurs à petite échelle, 26 % ont déclaré surveiller au moins trois fois par année, 19 % au printemps et à l’automne, 5 % seulement au printemps, 18 % seulement à l’automne, et 33 % n’ont pas répondu à cette question.
Figure 3. Fréquence de surveillance du varroa par les apiculteurs commerciaux et à petite échelle ayant déclaré exercer une surveillance au moins trois fois par année en 2021.
La figure 3 montre la fréquence de surveillance du varroa par les apiculteurs commerciaux et à petite échelle qui ont déclaré exercer une surveillance au moins trois fois par année en 2021. Chez les apiculteurs commerciaux, 7 % ont dit surveiller toutes les deux semaines, 57 % tous les mois, 35 % moins souvent que tous les mois, et 2 % n’ont pas répondu à la question. Chez les apiculteurs à petite échelle, 14 % ont dit surveiller toutes les deux semaines, 51 % tous les mois, 34 % moins souvent que tous les mois, et 1 % n’a pas répondu à la question.
Figure 4. Mortalité hivernale déclarée (en %) par les apiculteurs commerciaux de l’Ontario (bleu) et du Canada (gris) de 2006-2007 à 2021-2022.
La figure 4 montre le pourcentage de mortalité hivernale déclarée par les apiculteurs de l’Ontario et du Canada de 2007 à 2022. Les taux de mortalité hivernale déclarés en Ontario et au Canada (respectivement) sont les suivants : 2007 – 37 % et 29 %; 2008 – 33 % et 35 %; 2009 – 31 % et 34 %; 2010 – 22 % et 21 %; 2011 – 43 % et 29 %; 2012 – 12 % et 15 %; 2013 – 38 % et 29 %; 2014 – 58 % et 25 %; 2015 – 38 % et 16 %; 2016 – 18 % et 17 %; 2017 – 27 % et 25 %; 2018 – 46 % et 33 %; 2019 – 23 % et 26 %; 2020 – 19 % et 30 %; 2021 – 18 % et 23 %; 2022 – 49 % et 46%.
Notes en bas de page
- note de bas de page[1] Retour au paragraphe Guzman-Novoa, E., L. Eccles, Y. Calvette, J. McGowan, P. Kelly et A. Correa-Benitez. « Varroa Destructor is the Main Culprit for Death and Reduced Populations of Overwintered Honey Bee (Apis Mellifera) Colonies in Ontario, Canada », Apidologie, vol. 41, no 4, 2010, p. 443-450.
- note de bas de page[2] Retour au paragraphe Emsen, B., E. Guzman-Novoa, M. M. Hamiduzzaman, L. Eccles, B. Lacey, R. A. Ruiz-Pérez et M. Nasr. « Higher prevalence and levels of Nosema ceranae than Nosema apis infections in Canadian honey bee colonies », Parasitol Res, vol. 115, no 1, 2016, p. 175-181.
- note de bas de page[3] Retour au paragraphe Emsen, B., A. De la Mora, B. Lacey, L. Eccles, P. G. Kelly, C. A. Medina-Flores, T. Petukhova, N. Morfin et E. Guzman-Novoa. « Seasonality of Nosema ceranae infections and their relationship with honey bee populations, food stores, and survivorship in a North American region », Veterinary Sciences, vol. 7, no 3, 2020, p. 131.