Photos par : Guide pratique des moules d’eau douce de l’Ontario

Situation

Préoccupante

Espèce indigène sensible aux activités humaines ou aux événements naturels, ce qui pourrait faire en sorte qu’elle devienne en péril de disparition (par ex. monarque).

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

18 février 2009. L’espèce a été réévaluée comme une espèce préoccupante en novembre 2017.

Lire le rapport d’évaluation PDF.

Apparence

La ligumie pointue est une moule d’eau douce de taille moyenne pouvant atteindre 10 cm de long. La coquille des adultes varie de brun foncé à noir, alors que celle des jeunes est vert jaunâtre. La coquille est striée de lignes de croissance ressemblant aux anneaux d’une bûche.

Habitat

On trouve habituellement la ligumie pointue dans les zones protégées des lacs et les sections d’eau lente des rivières et des canaux, sur un fond de sable ou de boue. Toutes les moules filtrent l’eau pour se nourrir, habituellement de bactéries et d’algues.

Les larves de moules doivent s'attacher à un poisson (appelé « hôte »), où elles se nourrissent de ses fluides corporels jusqu'à leur métamorphose en juvéniles, pour ensuite se détacher de leur hôte. On ignore quelles espèces de poissons servent d’hôtes à la ligumie pointue.

Présence

En Amérique du Nord, la ligumie pointue était autrefois la plus commune des moules dans la région inférieure des Grands Lacs. Au Canada, il n'existe que deux populations connues : l’une dans la région du delta du lac Sainte-Claire et la deuxième dans le ruisseau Lyn, affluent du haut Saint-Laurent.

présence de la ligumie pointue était

Pour voir une version agrandie de cette carte (PDF)

Menaces

La plus grande menace pour la ligumie pointue est la moule zébrée. Cette espèce envahissante s'attache aux autres moules en grand nombre, les étouffant ou les empêchant de se nourrir. La moule zébrée est en grande partie responsable de la disparition de cette espèce dans 90 % de son habitat historique.

Les changements survenus dans les niveaux d’eau, à la suite du changement climatique, peuvent également constituer une menace pour l’habitat de cette espèce. Toute condition qui menace le poisson-hôte menace également la ligumie pointue.

Mesures que nous prenons

Les espèces préoccupantes ne bénéficient pas d’une protection pour les espèces ou leur habitat, mais peuvent être admissibles à des subventions pour aider à leur protection et à leur rétablissement.

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

  • Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts effectue le suivi des espèces en péril comme la ligumie pointue. Report a sighting of an endangered animal or plant to the Natural Heritage Information Centre. Photographs with specific locations or mapping coordinates are always helpful.

Devenez bénévole

  • Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

  • Les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril. Si vous trouvez la ligumie pointue sur votre propriété, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats. Pour obtenir de plus amples informations, visitez :
    www.ontario.ca/especesenperil
  • Si vous êtes propriétaires fonciers, vous pouvez contribuer à améliorer l’habitat des moules et à garder l’eau de l’Ontario propre, en préservant la végétation naturelle à proximité des ruisseaux et des rivières. Les racines des plantes réduisent l’érosion et peuvent empêcher le sol d’être entraîné dans un cours d’eau. Clôturez les zones proches des ruisseaux afin d’empêcher le bétail (et son fumier) de se retrouver dans l’eau. Il y a bien d’autres gestes que vous pourriez poser pour réduire l’érosion du sol; vous pourriez même à être admissible à une aide financière. Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site Web de l’Ontario Soil and Crop Improvement Association, au :
    www.ontariosoilcrop.org
  • Les espèces envahissantes constituent une grave menace pour un grand nombre d’espèces en péril de l’Ontario. Pour savoir ce que vous pouvez faire pour contribuer à réduire la menace que représentent les espèces envahissantes, visitez les sites :
    www.www.ontario.ca/especesenvahissantes
    www.invadingspecies.com
    www.ontarioinvasiveplants.ca
    www.dfo-mpo.gc.ca/science/enviro/ais-eae/index-eng.htm
  • Portez-vous volontaire auprès du club nature, du conseil d’intendance de l’environnement ou du parc provincial de votre localité pour participer aux sondages ou au travail d’intendance de l’environnement portant sur les espèces en péril :
    www.ontariostewardship.org

Signalez les activités illicites

Faits en bref

  • Pour attirer un poisson sur lequel ses larves s'attacheront, la femelle de la ligumie pointue utilise un leurre ressemblant aux pattes en mouvement d’une crevette en train de nager. Lorsque le poisson mord le leurre, la moule éjecte ses larves qui ont ainsi une meilleure chance de pouvoir s'attacher au poisson qui se trouve alors très près.
  • Les oeufs de la ligumie pointue sont couvés dans une poche spéciale à l’intérieur des branchies de la femelle (appelée « marsupium »). Les larves restent dans le marsupium pendant tout l’hiver, pour être éjectés dans l’eau au printemps suivant.
  • Les moules comptent beaucoup sur la chance pour se reproduire. Les mâles libèrent leur sperme dans l’eau et, si une femelle se trouve à proximité, elle capturera le sperme en même temps qu’elle filtre l’eau pour s'alimenter.
  • Les moules sont un indicateur des conditions environnementales. Comme elles peuvent vivre jusqu'à 100 ans et se nourrissent en filtrant l’eau et ses polluants, les moules peuvent nous renseigner sur l’état de santé de nos cours d’eau.
  • Les peuples autochtones récoltaient les moules pour se nourrir et pour créer des bijoux et des outils.
  • Dans les années 1800, des quantités énormes de moules ont été récoltées dans la rivière Grand pour fabriquer des boutons. Des millions de boutons ont été vendus hors territoire chaque année, jusque dans les années 1940, où le plastique est devenu plus populaire.