Photos : Nicole Michel CC BY 4.0

Statut

Menacée

Le terme « menacée » signifie que l’espèce vit à l’état sauvage en Ontario sans être en voie de disparition, mais qu’elle risque de le devenir si des mesures ne sont pas prises pour remédier aux facteurs qui la menacent.

Date de son ajout à la liste des espèces en péril en Ontario

25 janvier 2023

Lire le rapport d’évaluation (PDF en anglais seulement)

Apparence

La mulette verruqueuse est une moule d’eau douce de taille moyenne et à coquille lourde qui atteint une taille maximale de 20 cm. Les juvéniles sont habituellement jaunes ou jaune-vert avec de fines rayures vertes le long de la coquille. Chez les adultes, la couleur est souvent jaune-vert et progresse vers le brun rougeâtre, et les rayures disparaissent généralement.

L’extérieur de la coquille est couvert de nombreuses pustules (bosses surélevées) concentrées sur la partie postérieure (arrière) de la coquille et s’étendant jusqu’à la région du sommet (la zone en relief sur le dessus de la coquille, près de l’endroit où la coquille s’articule). L’intérieur de la coquille (la nacre), habituellement violet, présente des dents fortement dentelées. Au Canada, les adultes atteignent une taille maximale de 200 mm.

Habitat

La mulette verruqueuse est présente dans les cours d’eau petits à grands offrant divers types de substrats, notamment :

  • de galets
  • de gravier
  • de gravier mélangé
  • de sable

De façon générale, ces cours d’eau ont un courant modéré à rapide. Les adultes s’enfouissent sous le substrat et se trouvent généralement dans des profondeurs d’eau de 0,6 à 6 m. Les moules adultes se trouvent généralement à la surface du substrat pendant les mois d’été, puis s’enfouissent plus profondément pendant l’hiver, tandis que les juvéniles passent leurs premières années complètement enfouis. Les larves nagent librement et parasitent les poissons, ce qui signifie qu’un poisson hôte est nécessaire pour accomplir une partie de leur cycle vital. 

La mulette verruqueuse était auparavant répandue dans tout l’est de l’Amérique du Nord : elle a été observée dans 20 États des États-Unis et une province du Canada. L’aire de répartition s’étendait par le passé, du nord au sud, du sud-ouest de l’Ontario au Mississippi, et, de l’est à l’ouest, de la Caroline du Nord à l’Oklahoma. On croit que l’espèce a disparu de la Pennsylvanie et du Dakota du Sud.

Présence en Ontario

En Ontario, la mulette verruqueuse se trouve dans la zone biogéographique nationale d’eau douce des Grands Lacs et du Haut-Saint-Laurent. Cette espèce a été observée dans le sud-ouest de l’Ontario dans les rivières Ausable, Sydenham et Thames.

Menaces

Voici les principales menaces qui pèsent sur la mulette verruqueuse en Ontario :

  • la pollution des effluents agricoles
  • les eaux usées domestiques et urbaines
  • le changement climatique
  • les phénomènes météorologiques violents

Les moules d’eau douce sont vulnérables aux concentrations élevées de phosphore et d’azote et aux déchets agricoles. Les trois bassins versants du sud de l’Ontario où l’on trouve l’espèce sont essentiellement agricoles, avec des apports élevés de ruissellement agricole. En outre, les cours d’eau qui l’abritent sont également exposés aux eaux usées domestiques et urbaines, exposition risquant d’augmenter avec le développement urbain.

Les effets du changement climatique constituent une autre menace pour la mulette verruqueuse. Les moules d’eau douce sont reconnues comme un groupe susceptible d’être fortement touché par les changements climatiques en Ontario, en partie à cause de leur nature sessile (elles sont attachées à un substrat et généralement immobiles) et de leur dépendance envers un autre animal pour compléter leur cycle vital. Le changement climatique peut augmenter la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques violents, ce qui risque de nuire à l’espèce.

L’introduction et la propagation d’espèces envahissantes, comme la moule zébrée et le gobie à taches noires, représentent également une menace.

Mesures que nous prenons

L’espèce et son habitat sont protégés par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

À l’appui des efforts de rétablissement des espèces en Ontario, cette Loi exige également l’élaboration de programmes de rétablissement pour les espèces menacées, comme la mulette verruqueuse.

Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, toutes les espèces figurant sur la Liste des espèces en péril en Ontario peuvent être admissibles à un financement gouvernemental.

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

Soumettez vos observations d’une espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), le centre de données sur la conservation de l’Ontario. Rejoignez le projet sur les espèces rares de l’Ontario (CIPN) dans iNaturalist pour faciliter la soumission de vos observations.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat dans le cadre de programmes sur les espèces en péril, comme les enquêtes scientifiques communautaires, ou auprès de votre club de nature local, d’un parc provincial ou d’autres organismes de conservation.

Soyez un bon intendant

Signalez une activité illégale

Signalez toute activité illégale liée aux espèces en péril en composant le 1 866 MOE-TIPS (663-8477).

Faits en bref

  • Les moules d’eau douce jouent généralement un rôle intégral dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques : elles aident à maintenir la qualité de l’eau en filtrant les sédiments, les bactéries et les algues.
  • La mulette verruqueuse est un parasite obligatoire, c’est-à-dire qu’elle ne peut achever son cycle vital sans période d’enkystement (processus par lequel les larves s’enferment dans un kyste) sur un poisson hôte. Les poissons hôtes de la mulette verruqueuse seraient la barbue de la rivière, la barbotte noire et la barbotte jaune.