Photo par : Photo Guide de terrain pour les moules d’eau douce de l’Ontario

Situation

En voie de disparition

Espèce indigène qui risque, de façon iminente, de disparaître de l’Ontario ou de la planète (par ex. magnolia acuminé).

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

Le pleurobème écarlate a déjà été évalué comme une espèce préoccupante lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008. L’espèce a été réévaluée comme une espèce menacée en 2014.

Lire le rapport (PDF anglais en seulement)

Apparence

Le pleurobème écarlate est une moule d’eau douce de taille moyenne à grande. Elle peut atteindre 13 centimètres de longueur. La coquille des adultes, épaisse et dure, est brun acajou et parcourue de bandes noires. La coquille des juvéniles est brun clair et parcourue de lignes vertes. Avec le temps, la coquille acquiert des lignes de croissance, qui ressemblent à celles des arbres.

Habitat

On trouve habituellement le pleurobème écarlate dans des rivières de toutes tailles aux eaux profondes et au fond sablonneux, rocheux ou vaseux. Comme toutes les moules d’eau douce, cette espèce se nourrit en filtrant l’eau afin d’en extraire des algues et des bactéries.

Les larves de moules sont des parasites qui s’attachent à un poisson (appelé « hôte ») dont elles se nourrissent jusqu’à leur métamorphose en juvéniles, après quoi elles s’en détachent. Parmi les poissons hôtes connus du pleurobème écarlate on compte le crapet arlequin, le méné bleu, le ventre-pourri et le ventre rouge du Nord. La présence de ces poissons est un élément clé de la pérennité d’une population de moules.

Présence

Au Canada, on ne trouve le pleurobème écarlate que dans le sud-ouest de l’Ontario, principalement dans le delta de la rivière Sainte-Claire et dans la rivière Sydenham, mais il existe encore de petites populations dans les rivières Grand et Thames ainsi que dans les eaux peu profondes en bordure des lacs Érié et Sainte-Claire.

présence du pleurobème écarlate

Pour voir une version agrandie de cette carte (PDF)

Menaces

Les plus grandes menaces qui pèsent sur le pleurobème écarlate sont les espèces envahissantes, la pollution d’origine agricole et l’envasement, lequel résulte de l’accumulation excessive de sédiments provenant des zones agricoles et urbaines voisines.

La présence grandissante de la moule zébrée, une espèce envahissante originaire d’Europe, représente une menace grave, car elle se fixe aux moules indigènes, ce qui nuit à leur respiration, à leur alimentation, à leur excrétion et à leur mouvement. Le pleurobème écarlate est indirectement affecté par ce qui nuit à ses poissons hôtes.

Mesures que nous prenons

Les espèces en voie de disparition et leur habitat général sont automatiquement protégés.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement propose au ministère des moyens pour faire en sorte que des quantités suffisantes de l’espèce reviennent en Ontario.

Lire le résumé (10 septembre 2010).

Lire le plan complet (10 septembre 2010).

Réponse du gouvernement

Un réponse du gouvernement décrit les mesures que le gouvernement songe à prendre ou à soutenir afin d’aider à rétablir l’espèce.

Lire le réponse du gouvernement (15 juin 2011).

Examen quinquennal des progrès accomplis

Un examen quinquennal des progrès accomplis fait rapport sur les progrès accomplis à l’égard de la protection et le rétablissement d’une espèce, dans les cinq ans suivant la publication de la déclaration du gouvernement pour l’espèce.

Lisez le rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de 27 espèces en péril, le pleurobème écarlate (2016).

Protection de l’habitat

Protection générale de l’habitat - 30 juin 2013

Ce que vous pouvez faire

Signalez son présence

Signalez une observation d’un animal ou d’une plante en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel. Les photographies avec localisation précise ou les coordonnées cartographiques sont toujours utiles.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

  • les propriétaires de terres privées ont un rôle très important à jouer dans le rétablissement des espèces en péril; si vous trouvez le pleurobème écarlate sur votre propriété, vous pourriez être admissible à des programmes d’intendance qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats; pour obtenir de plus amples informations, visitez :
    www.ontario.ca/especesenperil
  • vous pouvez contribuer à améliorer l’habitat des moules et à garder l’eau de l’Ontario propre en préservant la végétation naturelle en bordure des ruisseaux et des rivières; les racines des plantes réduisent l’érosion et peuvent empêcher le sol d’être entraîné dans un cours d’eau; clôturez les abords des ruisseaux afin d’empêcher le bétail (et son fumier) de se retrouver dans l’eau; il y a bien d’autres gestes que vous pourriez poser pour réduire l’érosion; vous pourriez même être admissible à une aide financière; pour obtenir de plus amples renseignements, rendez-vous sur le site Web de l’Association pour l’amélioration des sols et récoltes de l’Ontario (AASRO)
  • les espèces envahissantes constituent une grave menace pour un grand nombre d’espèces en péril de l’Ontario; pour savoir ce que vous pouvez faire pour contribuer à réduire la menace que représentent les espèces envahissantes, visitez les sites :

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux plantes et à la faune en composant le 1 877 TIP-SMNR (847-7667).

Faits en bref

  • les œufs du pleurobème écarlate éclosent dans une poche spéciale située dans les branchies de la femelle, le marsupium; les larves y demeurent jusqu’à ce que la femelle les éjecte dans l’eau
  • les larves de moule ont un très faible taux de survie; les femelles produisent donc beaucoup de larves, parfois même plus d’un million
  • la reproduction des moules repose en grande partie sur la chance; les mâles libèrent leur sperme dans l’eau et les femelles, s’il y en a dans les environs, le captent en filtrant l’eau à la recherche de nourriture
  • les moules sont un bon indicateur de l’état d’un écosystème; en raison de leur cycle vital complexe, de leur longévité (certaines vivent jusqu’à 100 ans!) et de leur mode d’alimentation (en filtrant l’eau, elles captent les polluants), les moules donnent un portrait instantané de l’état des cours d’eau où elles vivent
  • les peuples autochtones récoltaient les moules pour se nourrir et pour créer des bijoux ou fabriquer des outils; dans les années 1800, des quantités énormes de moules ont été récoltées dans la rivière Grand pour fabriquer des boutons; des millions de boutons ont été vendus hors territoire chaque année, jusque dans les années 1940, lorsque le plastique est devenu plus populaire