Le bourdon à tache rousse est un bourdon de taille moyenne à grande avec une tache rousse bien distincte sur l’abdomen. Il dépend d’une large variété d’habitats avec des plantes en fleurs et des débris ligneux. Le bourdon à tache rousse était l’une des espèces de bourdon les plus fréquentes dans le Sud de l’Ontario jusqu'en 1980. Cette espèce a été évaluée par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) le 28 septembre 2010 et classée comme espèce en voie de disparition en raison du fort déclin de sa population.

Le règlement sur l’habitat du bourdon à tache rousse protège

  • tous les lieux de nidification ou d’hibernation et la zone avoisinante dans un rayon de 30 mètres;
  • les aires naturelles situées dans un rayon de 500 mètres d’un bourdon à tache rousse qui offrent de bonnes conditions de butinage. Les aires convenant au butinage comprennent notamment les prairies, la savane, les terrains boisés, les marécages, les tourbières, les forêts, les dunes, les terres stériles et les aires semblables;
  • si l’une de ces aires naturelles s'étend au-delà de 500 mètres, ces aires sont protégées sur 500 mètres de plus;
  • les aires naturelles offrant de bonnes conditions de butinage pour les bourdons à tache rousse entre le 1er avril et le 31 mai qui se situent dans un rayon de 500 à 1 000 mètres d’un bourdon à tache rousse;
  • ces aires sont protégées pendant cinq années consécutives de non-utilisation documentée.

Les aires considérées comme étant un habitat inadéquat pour cette espèce sont, notamment, les eaux libres et les zones bâties comme les routes ou les terrains de stationnement. Le règlement ne s'applique pas à une aire ayant servi au cours des 12 derniers mois au pâturage, à la culture, à la production ou à l’élevage de bestiaux, à la production de cultures agricoles, ou à faire pousser un jardin ou une pelouse.

Le règlement s'applique là où cette espèce est présente au sud du 45°30'0" (latitude nord), ce qui correspond plus ou moins à la zone située au sud du parc Algonquin. En date de décembre 2012, les seuls emplacements confirmant récemment la présence du bourdon à tache rousse sont deux endroits dans le parc provincial The Pinery.

Justification

  • Une distance de 30 mètres autour d’un lieu de nidification ou d’hibernation a pour but de protéger l’élément en tant que tel et la zone sèche nécessaire pour assurer l’adéquation du lieu.
  • Les bourdons préfèrent butiner dans des endroits contenant d’abondes sources de nourriture. Ils sont plus susceptibles de se rendre dans des endroits proches de leur colonie de nidification, mais l’on sait qu'ils peuvent parcourir de plus grandes distances pour trouver des lieux de meilleure qualité. Des distances de 500 et 1 000 mètres représentent des rayons habituels de vol constatés lors d’études menées sur des bourdons.
  • Le bourdon à tache rousse est très sensible à la fragmentation de son habitat. La protection de vastes aires d’habitat connexe et adapté permet le déplacement, la sauvegarde de la diversité génétique, et elle minimise l’exposition aux herbicides et pesticides.
  • Les sources de nourriture qui sont disponibles au printemps (à savoir, du 1er avril au 31 mai) sont limitées, mais elles sont indispensables à la phase initiale de développement de la colonie, lorsque les reines quittent les lieux d’hivernage pour aller butiner, constituer des ressources, et créer de nouveaux nids.
  • Une période de cinq ans donne suffisamment de temps pour déterminer si le site n'est plus utilisé.

Activités dans l’habitat du bourdon à tache rousse

Les activités dans l’habitat réglementé peuvent se poursuivre à condition que la fonction de ces endroits pour l’espèce soit maintenue et que les individus de l’espèce ne soient pas tués, blessés ou harcelés.

Généralement compatibles :

  • Activités contribuant à maintenir des habitats ouverts ou semi-ouverts qui offrent d’abondantes ressources alimentaires (plantes en fleurs).
  • Utilisation des sentiers d’excursion existants.
  • Poursuite des principales pratiques d’entretien existantes, comme l’émondage des arbustes ou des arbres, l’abattage d’un arbuste ou d’un arbre.

Généralement incompatiblesfootnote 1 :

  • Épandage à grande échelle d’herbicides ou de pesticides (en particulier ceux contenant des néonicotinoïdes) dans ou à proximité d’un habitat réglementé, notamment dans des aires où pourrait se produire une dérive relativement à l’habitat réglementé.
  • Suppression ou diminution importante de plantes à fleurs, de débris ligneux, et de lieux de nidification ou d’hibernation documentés.
  • Construction à grande échelle, comme un ensemble résidentiel ou des routes.

Termes clés

  • Lieu d’hibernation : Un lieu permettant de s'isoler en cas de températures très froides pendant l’hiver. En ce qui concerne le bourdon à tache rousse, quelques exemples comprennent notamment les terriers de petits mammifères et les rondins pourris.
  • Néonicotinoïdes : Une catégorie d’insecticides neuro-actifs, chimiques et de synthèse semblables à de la nicotine et développés au cours des dernières décennies.

Vous trouverez ci-après un exemple de schéma sur la manière dont ce règlement serait appliqué afin de protéger l’habitat de cette espèce. Il explique comment l’habitat protégé a été catégorisé, en fonction de la manière dont l’espèce utilise l’habitat et des activités ou des changements pouvant se produire au sein de l’habitat, en vertu de la politique intitulée « Catégoriser et protéger l’habitat conformément à la Loi sur les espèces en voie de disparition ».

Exemple d’application du règlement sur l’habitat

Diagramme servant d’exemple d’application du règlement sur l’habitation du bourdon à tache rousse. Il illustre la catégorisation d’habitat décrite dans ce document.

Agrandir exemple d’application du règlement sur l’habitat

Ce résumé est fourni à des fins pratiques seulement. Pour accéder à une référence précise et à la version la plus récente du règlement, veuillez consulter le Règlement de l’Ontario 832/21 dans Lois-en-ligne à l’adresse.