Mise à jour sur la santé animale : influenza aviaire hautement pathogène (17 septembre 2024)
Virus de l’influenza aviaire (IA)
L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est causée par un virus de l’influenza de type A qui peut infecter la volaille (comme des poulets, dindons, faisans, cailles, canards domestiques, oies et pintades) et qui est transporté par des oiseaux aquatiques évoluant en vol libre comme des canards, des oies et des oiseaux de rivage.
Les virus de l’influenza aviaire (IA) sont divisés en sous-types, en fonction de la combinaison de 2 protéines : l’hémagglutinine ou protéines « H » (H1-H16) et la neuraminidase ou protéines « N » (N1-N9). Les virus de l’IA ont une pathogénicité haute ou faible (respectivement IAHP ou IAFP), en fonction des caractéristiques moléculaires du virus et de sa capacité à causer la maladie et une mortalité chez la volaille domestique.
Apprenez-en davantage sur l’influenza aviaire chez les volailles.
Apprenez-en plus sur les virus de l’influenza qui circulent parmi les espèces animales domestiques.
Situation actuelle
Oiseaux domestiques
Actuellement, aucune exploitation ne confirme la présence de l’IAHP en Ontario.
Le dernier cas confirmé d’IAHP chez des oiseaux domestiques dans la province remonte au 30 janvier 2024, dans un élevage commercial du comté d’Essex (Amherstburg).
Le plus récent cas détecté d’IAHP signalé au Canada était au Québec, le 10 avril 2024, dans un troupeau non commercial. Des mises à jour sur les enquêtes, ordonnances et décrets relatifs à l’influenza aviaire chez les oiseaux domestiques, par province sont fournies par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) dès que possible.
Même s’il n’y a actuellement pas de dépistage actif d’IAHP chez la volaille ontarienne, le printemps et l’été sont des périodes à risque élevé en raison de la migration des oiseaux. Dans la mesure du possible, il est recommandé de garder toute la volaille domestique à l’intérieur durant ces périodes.
D’autres activités saisonnières comme les foires, les spectacles, les ventes, les concours et les festivals, où sont rassemblés des oiseaux de différentes exploitations, sont aussi considérées comme présentant un risque élevé pour l’IAHP et devraient être évitées.
Règle générale, on recommande aux propriétaires d’oiseaux de ne pas permettre à des personnes ayant récemment été en contact avec d’autres oiseaux (que ce soit les leurs ou lors de la participation à une vente d’oiseaux ou à un spectacle) d’entrer dans la zone où sont hébergés les oiseaux ou de manipuler des oiseaux.
Bétail
À ce jour, il n’y a eu aucun cas détecté d’IAHP chez des bovins ou d’autres espèces de bétail en Ontario ou au Canada.
Au début de mars 2024, de jeunes chevreaux au Minnesota exposés à un petit troupeau de volaille infecté à l’IAHP ont été déclarés positifs à l’IAHP H5N1 après la mort de plusieurs chèvres. Grâce au séquençage génétique, il a été déterminé que les virus isolés chez les chevreaux et la volaille de l’exploitation agricole étaient étroitement apparentés. Après le 11 mars, aucune chèvre supplémentaire n’a été déclarée malade.
Parallèlement à la détection chez les chèvres, une éclosion d’IAHP H5N1 chez des vaches laitières dans plusieurs états se poursuit depuis la première détection confirmée dans des échantillons de lait d’un troupeau laitier texan à la fin de mars 2024. À ce jour, on a confirmé l’infection de plus de 200 troupeaux laitiers dans 14 états, avec des détections de la même souche virale que celle affectant les bovins chez des travailleurs agricoles, des chats vivants dans des étables, des troupeaux de volaille et un troupeau d’alpagas, associée à la dépopulation de la volaille infectée.
Un petit nombre de travailleurs agricoles américains a aussi été identifié comme étant infecté après une exposition à du bétail ou à de la volaille infectés et a présenté de légers symptômes avant de se rétablir. On croit que la source initiale d’infection chez les bovins est un seul événement de transmission par des oiseaux sauvages, l’infection de bovins et de troupeaux supplémentaires étant liée à du matériel de traite infecté, au déplacement de bovins infectés et au déplacement de matériel, de véhicules ou de travailleurs agricoles infectés entre des exploitations infectées et non infectées. Consultez le mémoire d’épidémiologie nationale sur le H5N1 chez les bovins laitiers (PDF) du U.S. Department of Agriculture (USDA).
Oiseaux et mammifères sauvages
Depuis le 3 novembre 2021, le Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF) a signalé 2 951 détections positives d’IAHP, dont 517 détections positives en Ontario. Au Canada, l’IAHP a été signalée chez 196 mammifères de 12 différentes espèces sauvages.
Renseignez-vous sur les cas détectés chez la faune canadienne.
Depuis le 30 décembre 2021, le USDA a signalé un total de 9 773 cas positifs d’IAHP chez des oiseaux sauvages. Aux États-Unis, l’IAHP a par ailleurs été signalée chez 377 mammifères de 23 espèces. Ces chiffres comprennent la détection de l’IAHP chez des mammifères sauvages, mais aussi chez 36 chats domestiques. Trouvez de plus amples renseignements sur les détections chez les oiseaux sauvages et des mammifères américains.
Que faire si vous trouvez des oiseaux ou des animaux sauvages malades ou morts sur votre propriété
Signalez ces trouvailles au Réseau canadien pour la santé de la faune (on-nu@cwhc-rcsf.ca ou
Il est toujours recommandé au grand public et aux propriétaires d’animaux de compagnie d’éviter le contact direct avec des animaux sauvages, des animaux errants ou des oiseaux sauvages malades ou morts.
Si vous devez manipuler des animaux sauvages, suivez les directives sur la manière de vous protéger lorsque vous manipulez un animal sauvage malade, blessé ou orphelin.
Signes cliniques
L’IAHP est une maladie à déclaration obligatoire au Canada chez plusieurs espèces. Les producteurs doivent immédiatement signaler à leur vétérinaire les signes cliniques ou les cas de maladie suspectés dans leurs troupeaux. Si des vétérinaires soupçonnent la présence d’IAHP chez de la volaille ou d’autres espèces, ils doivent le signaler à leur bureau régional de l’ACIA.
Voici certains signes cliniques de l’IAHP chez la volaille domestique :
- diminution de la consommation d’aliments et d’eau
- apathie extrême
- baisse de la production d’œufs (dont plusieurs ont la coquille fragile ou n’ont pas de coquille)
- hausse soudaine du taux de morbidité et de mortalité
- signes de septicémie (hémorragies sur les jarrets, entérite hémorragique, œdème sévère des paupières, de la margeolle et de la crête)
Voici certains signes de l’IAHP chez les bovins laitiers :
- réduction subite de la production de lait
- lait épaissi ou semblable à du colostrum
- diminution de la consommation alimentaire ou une baisse de la motilité de la panse
- fumier sec ou constipation, diarrhée dans de rares cas
- fièvre peu élevée
Des directives à l’intention des vétérinaires pour le dépistage des cas soupçonnés ou pour les bovins non symptomatiques afin de permettre aux producteurs de prendre des décisions en matière de biosécurité sont offertes par l’ACIA.
Risque pour la salubrité alimentaire/zoonotique
L’influenza aviaire n’est pas un risque pour la salubrité alimentaire, mais la consommation de viande insuffisamment cuite ou de produits laitiers non pasteurisés (crus) provenant d’animaux infectés pourrait poser un risque de transmission virale.
Par ailleurs, l’influenza aviaire n’est pas un problème préoccupant de santé publique pour la population qui n’est pas en contact avec des oiseaux ou des animaux infectés.
À ce jour, aucune transmission interhumaine soutenue d’IAHP n’a été signalée dans le monde. Des précautions additionnelles devraient être prises et toutes les directives de santé publique devraient être suivies par les personnes qui travaillent directement avec de la volaille ou des animaux d’élevage ou dans les milieux fortement contaminés.
Même si le vaccin annuel contre l’influenza ne protège pas contre l’IAHP, il aidera à empêcher que vous contractiez l’influenza saisonnière, ce qui pourrait affaiblir votre système immunitaire ou votre résistance à d’autres infections. Il n’y a pas de vaccin particulier offert pour la souche H5N1 chez l’humain.
Les virus de l’IA peuvent infecter les humains par les yeux, le nez ou la bouche, ou par l’inhalation du virus par des suspensions aérosol. Cela est préoccupant pour les personnes qui ont des contacts non protégés et réguliers avec des oiseaux infectés ou des surfaces contaminées.
Les questions ou les préoccupations concernant la santé humaine et l’IA ou l’IAHP devraient être dirigées vers votre bureau de santé publique local ou votre fournisseur de soins de santé.
Signes de la maladie chez les humains
Selon des études sur des patients atteints du virus de l’IAHP H5N1, les signes de la maladie chez les humains peuvent varier de très légers à graves. Les signes les plus communs comprennent les suivants :
- fièvre
- toux
- conjonctivite (yeux rouges)
- mal de gorge
- écoulement nasal ou congestion nasale
- douleurs musculaires ou corporelles
- maux de tête
- fatigue ou épuisement
- essoufflement ou difficultés respiratoires
Moins fréquemment, on peut noter la présence de diarrhée, de nausées, de vomissements ou des convulsions. La diarrhée est plus fréquence avec l’influenza aviaire qu’avec celle causée par des virus humains.
Il est important d’informer votre fournisseur de soins de santé ou votre bureau de santé publique local si vous présentez l’un de ces signes ou si vous avez été en présence d’animaux malades ou morts au cours des 10 derniers jours qui étaient des cas soupçonnés ou confirmés d’IAHP. Une thérapie antivirale peut vous être recommandée et prescrite. Si vous présentez des signes, des analyses particulières pour détecter la présence de l’influenza aviaire chez l’humain sont offertes.
Si vous n’avez pas accès à un fournisseur de soins de santé, veuillez communiquer avec Santé811 en composant le
Biosécurité
Ces détections d’IAHP chez de la volaille et des animaux d’élevage accentuent l’importance continue des mesures de biosécurité entre les espèces.
Les travailleurs agricoles à risque d’être exposés à des animaux infectés par l’IAHP sont encouragés à prendre les précautions appropriées, y compris d’utiliser de l’équipement de protection individuelle. À ce jour, les analyses aux États-Unis n’ont pas cerné de changements dans le virus qui le rendraient plus transmissible aux humains, ce qui pourrait indiquer que le risque pour le grand public demeure faible.
En réaction à cette éclosion, l’ACIA a amélioré les contrôles à l’importation et a introduit des mesures supplémentaires pour les bovins canadiens en provenance des États-Unis afin de prévenir l’introduction de l’IAHP chez les bovins laitiers canadiens. L’ACIA a aussi réalisé des initiatives de surveillance à l’échelle nationale concernant les produits laitiers au détail (pasteurisés) et de transformation (crus).
Les études de pasteurisations américaines et canadiennes soutiennent que la consommation de lait et de produits laitiers vendus commercialement demeure sécuritaire. Le processus de pasteurisation tue les bactéries et les virus nuisibles, y compris l’IAHP, ce qui garantit que le lait et les produits laitiers peuvent être mangés et bus en toute sécurité. Au Canada, le lait doit être pasteurisé avant d’être vendu. Les produits laitiers crus (non pasteurisés) ne devraient pas servir à nourrir les animaux de compagnie ou d’élevage.
Renseignements supplémentaires
- Gouvernement du Canada : Faits concernant l’influenza aviaire
- Agence canadienne d’inspection des aliments : L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez le bétail
- Santé animale Canada : Une infographie sur la biosécurité de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à l’intention des producteurs laitiers
- Système canadien de surveillance de la santé animale : Détection du virus H5N1 chez les bovins laitiers aux États-Unis, recommandations en matière de biosécurité pour les troupeaux laitiers canadiens
- Santé animale Canada : L’influenza aviaire hautement pathogène (H5N1) et les chats
- Organisation mondiale de la santé animale : Influenza aviaire
Santé humaine
- Grippe aviaire
- Santé publique Ontario : Grippe aviaire
- Gouvernement du Canada : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
- Santé publique Ontario : Dépistage de la grippe aviaire chez la population
États-Unis
- Animal and Plant Health Inspection Service: Confirmations of Highly Pathogenic Avian Influenza in Commercial and Backyard Flocks
- Animal and Plant Health Inspection Service: Detections of Highly Pathogenic Avian Influenza in Livestock
- BirdCast: Bird migration forecasts in real-time
Union européenne
European Union Residence Laboritories: Avian Flu Data Portal