Mise à jour sur la santé animale : influenza aviaire hautement pathogène (30 avril 2025)
Virus de l’influenza aviaire
L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est causée par un virus de l’influenza de type A. Ce virus peut infecter la volaille comme les poulets, les dindons, les faisans, les cailles, les canards domestiques, les oies et les pintades. Les oiseaux aquatiques évoluant en vol libre comme les canards, les oies et les oiseaux de rivage transportent le virus.
Les virus de l’influenza aviaire (IA) sont divisés en sous-types en fonction de la combinaison de 2 protéines : l’hémagglutinine ou les protéines « H » (H1–H16) et la neuraminidase ou les protéines « N » (N1–N9). Les virus de l’IA sont hautement ou faiblement pathogènes (IAHP et IAFP), en fonction des caractéristiques moléculaires du virus et de sa capacité à causer de graves signes cliniques et une mortalité élevée chez la volaille domestique.
Apprenez-en davantage sur l’influenza aviaire chez les volailles.
Apprenez-en plus sur les virus de l’influenza qui circulent parmi les espèces animales domestiques.
Situation actuelle
Oiseaux domestiques
Durant la saison hivernale 2024-2025, il a été confirmé que 12 installations aviaires (11 troupeaux commerciaux et 1 petit troupeau) étaient infectées par l’IAHP H5N1 dans le sud de l’Ontario. Tous les troupeaux ont été détruits et les installations ont été placées en quarantaine par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) conformément à la politique fédérale d’éradication.
L’IAHP a également été détecté dans d’autres provinces, la majorité des cas se trouvant en Colombie-Britannique. L’ACIA fournit des mises à jour sur les enquêtes les ordonnances et les décrets relatifs à l’influenza aviaire chez les oiseaux domestiques par province.
Le printemps et l’automne sont des périodes à risque élevé en raison de la migration des oiseaux sauvages. Cela accroît la concentration du virus dans l’environnement pour une période prolongée. Dans la mesure du possible, il est recommandé de garder toute la volaille domestique à l’intérieur durant ces périodes.
D’autres activités saisonnières auxquelles participent des oiseaux de différentes installations, comme des foires, des spectacles, des ventes, des compétitions et des festivals, sont aussi considérées comme présentant un risque élevé pour l’IAHP et devraient être évitées.
Règle générale, on recommande aux propriétaires d’oiseaux de ne pas permettre à des personnes ayant récemment été en contact avec d’autres oiseaux (que ce soit les leurs ou lors de la participation à une vente d’oiseaux ou à un spectacle) d’entrer dans la zone où sont hébergés les oiseaux ou de manipuler des oiseaux.
Bétail
À ce jour, il n’y a eu aucun cas détecté d’IAHP chez des bovins ou d’autres espèces de bétail en Ontario ou au Canada.
Une éclosion d’IAHP H5N1 chez des vaches laitières est en cours dans plusieurs états des États-Unis depuis mars 2024. À ce jour, près de 1 000 troupeaux laitiers dans 17 états ont été confirmés comme étant infectés. La même souche de virus a également été signalée chez des travailleurs agricoles, des chats de grange, des chats domestiques et des troupeaux de volaille. On croit que la source initiale d’infection du bétail en 2024 est un seul événement de transmission par des oiseaux sauvages.
Du bétail et des troupeaux supplémentaires ont été infectés par :
- du matériel de traite contaminé
- le déplacement de bovins infectés
- le déplacement de matériel, de véhicules ou de travailleurs œuvrant dans plusieurs installations infectés entre des installations infectées et non infectées
En 2025, un deuxième et un troisième événement de propagation d’une souche différente d’IAHP H5N1 à du bétail laitier causés par des oiseaux sauvages ont été détectés aux É.-U., au Nevada et en Arizona.
Consultez les rapports du United States Department of Agriculture (USDA) sur ces événements supplémentaires de propagation chez les bovins laitiers au Nevada et en Arizona.
Consultez le mémoire d’épidémiologie nationale sur le H5N1 chez les bovins laitiers (PDF) du U.S. Department of Agriculture.
On a par ailleurs détecté l’IAHP H5N1 chez des animaux d’élevage américains, notamment des chevreaux (Minnesota), des alpagas (Idaho) et des porcs (Oregon). Ces animaux avaient des contacts étroits avec de la volaille infectée par l’IAHP dans un environnement commun.
Oiseaux et mammifères sauvages
Depuis le 3 novembre 2021, le Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF) a signalé 2 722 détections positives d’IAHP chez des oiseaux sauvages, dont 459 en Ontario.
Renseignez-vous sur les cas détectés chez la faune canadienne.
Depuis le 1er janvier 2022, le USDA a signalé un total de 12 879 cas positifs d’IAHP chez des oiseaux sauvages. Aux États-Unis, l’IAHP a par ailleurs été signalée chez 611 mammifères de 23 espèces. Ces chiffres comprennent des détections chez des mammifères sauvages et 137 chats domestiques.
Trouvez de plus amples renseignements sur les détections chez les oiseaux sauvages et des mammifères américains.
Renseignez-vous sur les cas d’IAHP détectés chez des oiseaux sauvages.
Que faire si vous trouvez des oiseaux ou des animaux sauvages malades ou morts sur votre propriété
Vous devez signaler tous les oiseaux ou animaux de la faune malades ou morts sur votre propriété au Réseau canadien pour la santé de la faune. L’organisme peut organiser des analyses sur des animaux sauvages au Laboratoire d’hygiène animale de l’Université de Guelph. Vous pouvez signaler vos trouvailles :
- en ligne, en faisant parvenir un courriel à on-nu@cwhc-rcsf.ca
- par téléphone en composant le
1 866 673-4781
Il est toujours recommandé au grand public et aux propriétaires d’animaux de compagnie d’éviter le contact direct avec des animaux sauvages, des animaux errants ou des oiseaux sauvages vivants ou morts.
Si vous devez manipuler des animaux sauvages, suivez les directives sur la manière de vous protéger lorsque vous manipulez un animal sauvage malade, blessé ou orphelin.
Signes cliniques
L’IAHP est une maladie à déclaration obligatoire au Canada chez plusieurs espèces. Les producteurs doivent immédiatement signaler à leur vétérinaire les signes cliniques ou les cas de maladie suspectés dans leurs troupeaux. Si des vétérinaires soupçonnent la présence d’IAHP chez de la volaille ou d’autres espèces, ils doivent le signaler à leur bureau régional de l’ACIA.
Voici certains signes cliniques de l’IAHP chez la volaille domestique :
- diminution de la consommation d’aliments et d’eau
- apathie extrême
- baisse de la production d’œufs (dont plusieurs ont la coquille fragile ou n’ont pas de coquille)
- hausse soudaine du taux de morbidité et de mortalité
- signes de septicémie (hémorragies sur les jarrets, entérite hémorragique, œdème sévère des paupières, de la margeolle et de la crête)
Voici certains signes de l’IAHP chez les bovins laitiers :
- réduction subite de la production de lait
- lait épaissi ou semblable à du colostrum
- diminution de la consommation alimentaire ou baisse de la motilité de la panse
- signes respiratoires, notamment un écoulement nasal clair
- présence de fumier sec ou de diarrhée
- fièvre
- léthargie
- déshydratation
Des directives à l’intention des vétérinaires pour le dépistage des cas soupçonnés ou pour les bovins cliniquement normaux afin de permettre aux producteurs de prendre des décisions en matière de biosécurité sont offertes par l’ACIA.
Risque pour la salubrité alimentaire/zoonotique
L’influenza aviaire n’est pas un risque pour la salubrité alimentaire, mais la consommation de viande insuffisamment cuite ou de produits laitiers non pasteurisés (crus) provenant d’animaux infectés pourrait poser un risque de transmission virale. Les études de pasteurisations américaines et canadiennes soutiennent que la consommation de lait et de produits laitiers vendus commercialement demeure sécuritaire. Le processus de pasteurisation tue les bactéries et les virus nuisibles, y compris l’IAHP, ce qui garantit que le lait et les produits laitiers peuvent être mangés et bus en toute sécurité.Au Canada, le lait doit être pasteurisé avant d’être vendu. Les produits laitiers crus (non pasteurisés) ne devraient pas servir à nourrir les animaux de compagnie ou d’élevage.
L’influenza aviaire n’est pas un problème préoccupant de santé publique pour la population qui n’est pas en contact avec des oiseaux ou des animaux infectés. À ce jour, des analyses aux États-Unis n’ont pas identifié de modifications au virus qui pourraient accentuer sa transmission aux humains. Cela indique que le risque pour le public demeure faible et qu’aucune transmission interhumaine soutenue d’IAHP n’a été signalée ailleurs dans le monde. Cependant, un petit nombre de travailleurs agricoles américains ont été infectés après avoir été exposés à du bétail ou à de la volaille infectés. La plupart de ces personnes infectées ont présenté des symptômes légers avant de se rétablir. En 2025, il y a eu 1 décès chez une personne hospitalisée en raison de l’IAHP H5N1, une personne âgée de Louisiane qui présentait des complications médicales sous-jacentes et était exposée à des petits élevages et à des oiseaux sauvages.
Les virus de l’IA peuvent infecter les humains par les yeux, le nez ou la bouche, ou par l’inhalation du virus par des suspensions aérosol. Cela est préoccupant pour les personnes qui ne sont pas protégées alors qu’elles ont des contacts réguliers avec des oiseaux infectés ou des surfaces contaminées. Les travailleurs agricoles à risque d’être exposés à des animaux infectés par l’IAHP doivent prendre les précautions appropriées et utiliser de l’équipement de protection individuelle.
Même si le vaccin annuel contre l’influenza ne protège pas contre l’IAHP, il aidera à empêcher que vous contractiez l’influenza saisonnière, ce qui pourrait affaiblir votre système immunitaire ou votre résistance à d’autres infections.
Les questions ou les préoccupations concernant la santé humaine et l’IA ou l’IAHP devraient être dirigées vers votre bureau de santé publique local ou votre fournisseur de soins de santé.
Signes de la maladie chez les humains
Selon des études sur des patients atteints du virus de l’IAHP H5N1, les signes de la maladie chez les humains peuvent varier de très légers à graves. Les signes les plus communs comprennent les suivants :
- fièvre
- toux
- conjonctivite (yeux rouges)
- mal de gorge
- écoulement nasal ou congestion nasale
- douleurs musculaires ou corporelles
- maux de tête
- fatigue ou épuisement
- essoufflement ou difficultés respiratoires
Moins fréquemment, on peut noter la présence de diarrhée, de nausées, de vomissements ou des convulsions. La diarrhée est plus fréquence avec l’influenza aviaire qu’avec celle causée par des virus humains.
Il est important d’informer votre fournisseur de soins de santé ou votre bureau de santé publique local si vous présentez l’un de ces signes ou si vous avez été en présence d’animaux chez qui l’IAHP est soupçonnée ou confirmée ou si vous avez été en contact avec de tels animaux au cours des dix derniers jours. Une thérapie antivirale peut vous être recommandée et prescrite. Si vous présentez des signes, des analyses particulières pour détecter la présence de l’influenza aviaire chez l’humain sont offertes.
Si vous n’avez pas accès à un fournisseur de soins de santé, veuillez communiquer avec Santé811 en composant le
Biosécurité
Les détections continues d’IAHP chez de la volaille et des animaux d’élevage accentuent l’importance continue des mesures de biosécurité entre les espèces.
En réaction à l’éclosion chez des bovins laitiers américains, l’ACIA a IAHP-betail/implications-commerciales-IAHP">amélioré les contrôles à l’importation et a introduit des mesures supplémentaires pour les bovins canadiens en provenance des États-Unis afin de prévenir l’introduction de l’IAHP chez les bovins laitiers canadiens. L’ACIA a aussi réalisé des initiatives de surveillance à l’échelle nationale concernant les produits laitiers au détail (pasteurisés) et de transformation (crus).
Renseignements supplémentaires
- Gouvernement du Canada : Faits concernant l’influenza aviaire
- Agence canadienne d’inspection des aliments : L’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez le bétail
- Santé animale Canada : Une infographie sur la biosécurité de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) à l’intention des producteurs laitiers
- Système canadien de surveillance de la santé animale : Détection du virus H5N1 chez les bovins laitiers aux États-Unis et recommandations en matière de biosécurité pour les troupeaux laitiers
- Santé animale Canada : Influenza aviaire hautement pathogène A (H5N1) et les chats
- Organisation mondiale de la santé animale : Influenza aviaire
Santé humaine
- Grippe aviaire
- Santé publique Ontario : Grippe aviaire
- Gouvernement du Canada : Grippe aviaire A (H5N1) : Pour les professionnels de la santé
- Santé publique Ontario : Dépistage de la grippe aviaire chez l’humain
États-Unis
- Animal and Plant Health Inspection Service: Confirmations of Highly Pathogenic Avian Influenza in Commercial and Backyard Flocks
- Animal and Plant Health Inspection Service: HPAI in Livestock
- BirdCast: Bird migration forecasts in real-time