Principales conclusions et recommandations
Collecte de données et divulgation de renseignements
Incidents signalés
L’Équipe de l’Examen indépendant a analysé les données du ministère et a conclu que la plus grande partie des incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés dans tous les établissements correctionnels provinciaux en 2017 était attribuable à des menaces, suivie des tentatives d’agression et des agressions physiques.
Il est évident que l’analyse à l’échelle de la province des incidents de violence commis par des détenus à l’endroit du personnel est inefficace pour cerner les enjeux propres à chaque établissement. Des analyses locales sont nécessaires pour comprendre le type, la fréquence et la gravité des incidents qui surviennent dans des établissements particuliers afin d’adapter une intervention opérationnelle locale qui réduit le risque d’incidents futurs.
Processus de signalement
La politique actuelle du ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels (MSCSC) oblige les employés à signaler les incidents de violence au travail à un gestionnaire ou à un superviseur, verbalement ou par écrit.
L’Équipe de l’Examen indépendant avait auparavant signalé que la base de données de l’UGI dans laquelle on enregistre les incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel est obsolète et que cela nuit aux efforts visant à effectuer des analyses de qualité supérieure.
La mise en place d’une infrastructure numérique solide et efficace de gestion des données liées à la violence dans les établissements correctionnels est essentielle pour cerner les tendances qui peuvent contribuer à une prise de décisions de qualité et à des changements de politiques ayant une incidence sur les opérations et les règlements des établissements correctionnels. En outre, l’Étude ce cas du CDST a permis de relevé de nombreux cas d’incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel ayant fait l’objet d’un suivi local qui n’ont pas été signalés à l’UGI par les sergents mentionnés dans les rapports d’incident déclenché par un détenu. Ces incidents n’ont donc jamais été inclus dans la liste ministérielle des incidents commis par des détenus envers le personnel. On ne sait pas si ce problème est propre au CDST ou si des tendances semblables émergeraient dans d’autres établissements correctionnels provinciaux. Il est nécessaire de veiller à ce que les sergents et les autres gestionnaires suivent une formation adéquate sur la façon de remplir les rapports d’incident déclenché par un détenu dans cette nouvelle plateforme numérique. En outre, il est essentiel que le ministère uniformise le processus permettant de déterminer à quel moment des rapports d’incident peuvent être remplis à des fins de tenue de dossier locale seulement et dans quelles circonstances ces rapports deviennent des rapports d’incident déclenché par un détenu qu’il faut transmettre aux bureaux régionaux et à l’UGI.
L’Étude de cas du CDST a également révélé une absence d’uniformité quant à la façon d’identifier les employés des services correctionnels mêlés à des incidents dans les rapports d’incident déclenché par un détenu. Actuellement, il n’existe aucune politique ministérielle qui établit l’obligation d’indiquer dans les rapports d’incident déclenché par un détenu l’identité des employés des services correctionnels impliqués dans l’incident outre les victimes directes des agressions signalées.
En plus des rapports d’incident déclenché par un détenu, l’Équipe de l’Examen indépendant a relevé des erreurs d’entrée de données et (ou) des incohérences concernant les décisions sur les inconduites dans le Rapport provisoire et a approfondi son enquête sur ces préoccupations.
Partage d’information
Le Rapport provisoire a mis en évidence le manque actuel de communication entre les bureaux du ministère et les établissements correctionnels qui découle de l’absence susmentionnée d’analyses des tendances dans les incidents de violence signalés aux échelons ministériel et institutionnel.
Actuellement, le SISC est accessible comme base de données à l’échelle du ministère contenant des renseignements pertinents sur toute personne qui a déjà été supervisée par le MSCSC dans la collectivité ou dans un établissement correctionnel provincial de l’Ontario. Comme il a été mentionné précédemment, le SISC peut être un outil efficace de partage des renseignements uniquement si les renseignements qui y sont saisis sont fiables. Des renseignements incomplets et (ou) non vérifiés (p. ex., des renseignements décisionnels manquants, des alertes actives
La plateforme numérique de signalement des incidents déclenchés par les détenus qui est en cours de développement par la Division de la modernisation devrait permettre l’extraction et l’analyse de données en fonction d’un certain nombre de variables, y compris des analyses propres à des établissements correctionnels. Il s’agirait d’un outil pratique pour les établissements correctionnels qui favoriserait une meilleure compréhension des tendances liées aux incidents dans les établissements de la région, les établissements comparables (p. ex., dont la taille ou les données démographiques sur les détenus sont semblables) et dans toute la province.
Recommandations relatives à la collecte de données et la divulgation de renseignements
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Je recommande la restructuration des pratiques de collecte de données du ministère liées à la violence dans les établissements correctionnels afin de favoriser la création de réponses ciblées et opportunes en matière de politique.
L’Unité de la gestion de l’information, le personnel des services correctionnels et les analystes de données doivent être consultés pour veiller à ce que toute nouvelle plateforme créée permette de saisir les renseignements nécessaires aux fins d’analyse actuelle et future de la violence dans les établissements correctionnels. À tout le moins, la nouvelle plateforme doit permettre de saisir de multiples variables, notamment des populations carcérales précises, l’identité des employés des services correctionnels, l’heure et le lieu des incidents, ainsi que les établissements correctionnels ou les régions de la province, afin de cerner des tendances émergentes liées à violence dans les établissements correctionnels.
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Je recommande que le ministère effectue une analyse détaillée de la violence dans chaque établissement correctionnel de l’Ontario. La méthodologie appliquée dans l’Étude de cas : Centre de détention du Sud de Toronto devrait servir de modèle pour une analyse locale préliminaire dans chaque établissement correctionnel.
Cela assurera la prise en considération appropriée des écarts entre les établissements correctionnels attribuables notamment aux données démographiques sur les détenus, à l’effectif ainsi qu’à la culture et aux pratiques de supervision. Il faudra élargir la méthodologie afin d’y intégrer d’autres aspects de la violence dans les établissements correctionnels, y compris les incidents de violence commis par un détenu à l’endroit d’un détenu, par un membre du personnel à l’endroit d’un détenu et par un membre du personnel à l’endroit d’un autre membre du personnel.
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Je recommande que la surveillance des incidents de violence signalés dans les établissements correctionnels se fasse à intervalles réguliers et, dans la mesure du possible, en temps réel, afin de permettre une analyse des tendances faisant ressortir rapidement les développements ou les anomalies.
La Loi de 2018 sur les services correctionnels et la réinsertion sociale crée un poste d’inspecteur général pour la surveillance continue des établissements correctionnels de l’Ontario. Le contrôle de la violence dans les établissements correctionnels doit être une responsabilité clé de ce poste.
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Je recommande que les gestionnaires et les cadres supérieurs des établissements correctionnels effectuent des vérifications courantes des incidents de violence signalés dans les établissements correctionnels et des documents connexes afin d’assurer la conformité aux politiques ministérielles et aux lois. La réalisation de ces vérifications en temps opportun devrait devenir un critère de rendement.
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Je recommande que le ministère crée une nouvelle politique qui normalise à quel moment et de quelle façon il faut remplir un rapport d’incident déclenché par un détenu à la suite de la rédaction d’un rapport d’incident par un employé des services correctionnels.
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Je recommande que les sergents et les gestionnaires reçoivent une formation sur l’utilisation de la nouvelle plateforme numérique de signalement des incidents de la Division de la modernisation, y compris l’orientation stratégique suivant la mise en œuvre de la recommandation 1.5. du document Violence dans les établissements correctionnels in Ontario : Rapport final de l’Examen indépendant des services correctionnels de l’Ontario. Cette formation doit être suivie avant le déploiement de la nouvelle plateforme.
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Je recommande l’intégration des données du Système informatique de suivi des contrevenants et celles de la nouvelle plateforme numérique de production des rapports d’incident déclenché par un détenu de la Division de la modernisation afin de permettre une analyse de la violence dans les établissements correctionnels en fonction de plusieurs variables.
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Je recommande la surveillance régulière des données et des tendances liées aux incidents de violence signalés aux échelons institutionnel, régional et ministériel.
Jusqu’à ce que le poste d’inspecteur général des services correctionnels soit créé, les tendances doivent être analysées au sein du MSCSC en temps réel, dans la mesure du possible, et transmises rapidement entre les échelons institutionnel, régional et ministériel pour contribuer à l’élaboration d’interventions opérationnelles appropriées.
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Culture et dotation en personnel des établissements
Environnement de travail dans un établissement correctionnel
Les caractéristiques d’une pratique correctionnelle moderne comprennent des interventions complètes en matière de soins dans les établissements correctionnels, une classification de sécurité validée et une gestion des risques fondée sur des données probantes. Dans cet environnement, les agents des services correctionnels travaillent au croisement des soins et de la détention, négociant les tensions entre la réadaptation et la sécurité et jouant le rôle de « gardiens de la paix »
Nous devons comprendre et reconnaître ce qui n’a pas fonctionné et ce qui ne fonctionne pas aujourd’hui pour pouvoir aller de l’avant. Non seulement le personnel doit être en sécurité, il doit aussi travailler intelligemment et parfois, le bon sens aide beaucoup. Nous avons besoin de dirigeants expérimentés qui connaissent le secteur. Dans le cas contraire, ils ne seront pas respectés par les détenus ni par le personnel de première ligne. Je répète que non seulement le personnel doit se sentir en sécurité, les détenus doivent eux aussi se sentir en sécurité. On ne peut pas apporter de changements positifs si les détenus ont peur des éléments prédateurs parmi eux.
Administrateur principal, Région de l’Est
Bien qu’il soit vrai que certains détenus peuvent être violents et devraient être classés et logés en conséquence, il est en définitive difficile de prédire parfaitement les cas de violence dans les établissements correctionnels. Des recherches sur les stratégies de réduction de la violence dans les établissements correctionnels réfutent les prétentions voulant que la violence dépende du niveau de dangerosité des populations carcérales et indiquent qu’il s’agit plutôt d’un « produit direct des conditions dans les prisons et de la façon dont [les autorités gouvernementales] exploitent [leurs] prisons
Nous travaillons avec des personnes et ne devrions pas les entreposer. […] Bon nombre de personnes ne devraient même pas être détenues. Il devrait y avoir une intervention sociale ou d’aide à la vie autonome plus forte avant même la détention.
Sergent, Centre de détention du Sud-Ouest
Les conclusions de l’Équipe de l’Examen indépendant sur la violence dans les établissements correctionnels découlent directement de la participation du personnel de première ligne, des gestionnaires et des cadres supérieurs, qui ont offert un regard candide sur la culture de travail dans les établissements correctionnels. La grande partie des commentaires des employés des services correctionnels ont révélé des préoccupations profondes des membres du personnel de première ligne concernant leurs milieux de travail, leurs relations avec la direction, la formation, le perfectionnement professionnel et les possibilités de mentorat pour le nouveau personnel. Les commentaires formulés à l’intention de l’Équipe de l’Examen indépendant ont fait ressortir le stress en milieu de travail lié à des préoccupations concernant la sécurité des employés ainsi que le manque de reconnaissance de la direction comme des éléments qui ont une incidence négative sur la perception qu’ont les agents des services correctionnels de leur emploi et qui exacerbent leur mécontentement à l’égard de la haute direction.
Travailler avec des gestionnaires qui sont incompétents et qui prennent de mauvaises décisions sans égard à la sécurité du personnel crée un milieu de travail stressant.
Agent des services correctionnels, Complexe correctionnel Maplehurst
Il a été prouvé que les inquiétudes quotidiennes concernant la sécurité au travail, la dangerosité et la peur contribuent à augmenter le stress professionnel et l’« insatisfaction au travail » des agents des services correctionnels.
Je suis heureux d’arriver à la fin de ma carrière et qu’il ne me reste que 20 quarts de travail avant la retraite. Ma longue carrière me manquera, mais je me réjouis d’être libéré du stress quotidien qu’elle crée […] J’aimerais vous suggérer pour l’avenir de contribuer à atténuer le stress quotidien. […] le simple fait de répondre [à un code] est un "facteur de stress" pour de nombreux employés.
Les préoccupations au sujet du stress variaient considérablement selon les postes. Parmi les agents des services correctionnels qui ont répondu au sondage, 53 %
On a également demandé aux répondants s’ils craignaient d’être agressés par un détenu et si cela leur arrivait souvent (voir l’annexe B, tableaux B-2 et B-3). Parmi les agents des services correctionnels, 44 % ont répondu qu’ils craignaient d’être agressés une fois par jour et 22 % de plus craignaient d’être agressés au moins une fois par semaine.
La crise qui secoue les services correctionnels est une tempête dans un verre d’eau qui a été orchestrée. J’espère que personne n’est dupe.
Sergent, Région du Nord
Seulement 13 % des agents des services correctionnels ayant répondu au sondage ont indiqué qu’ils ne craignaient jamais d’être agressés par un détenu. En revanche, seulement 27 % des répondants dans tous les autres postes ont indiqué qu’ils craignaient d’être agressés par un détenu au moins une fois par semaine et près de la moitié (44 %) de ces répondants ont indiqué qu’ils ne craignaient jamais d’être agressés. Cette variation dans les réponses entre les différents postes est particulièrement intéressante étant donné qu’un grand nombre d’employés qui ne sont pas des agents des services correctionnels, comme les sergents et le personnel des programmes et des soins de santé, ont eux aussi des contacts directs et fréquents avec les détenus.
Relations avec les gestionnaires
Des recherches effectuées sur la culture du personnel des services correctionnels dans les provinces et les territoires du Canada ont montré d’importantes préoccupations à l’égard des relations entre le personnel et la direction,
Je travaille depuis un peu plus de deux ans seulement. J’éprouve déjà un fort sentiment de méfiance à l’égard de la direction. J’ai éprouvé cette méfiance après un an dans l’établissement. J’estime que la direction ne collabore pas avec le personnel de première ligne, qu’elle garde des renseignements, qu’elle essaie et embauche du nouveau personnel pour faire des choses qu’il ne devrait pas faire, mais elle ne sait pas faire mieux.
Agent des services correctionnels, Complexe correctionnel Maplehurst
Dans les réponses écrites, de nombreux agents des services correctionnels ont fait directement ou indirectement référence à une déconnexion entre la direction et le personnel de première ligne. Par exemple, un agent des services correctionnels a indiqué ceci : « Le moral du personnel est au plus bas […] Nous avons besoin d’une haute direction qui se soucie du personnel, qui prend réellement le temps de parler aux employés, ne serait-ce que de se présenter! » Un sergent a fait écho à ce sentiment : « En raison du manque de soutien de la part des cadres supérieurs ainsi que du manque de transparence, d’égalité et d’équité, le moral du personnel est bas. Dans cet établissement[,] des possibilités sont offertes aux personnes qui font partie des cliques et non parce qu’elles ont la capacité de faire le travail ou qu’elles connaissent le domaine. »
Tout effort du ministère visant à réduire les incidents de violence dans les établissements doit tenir compte du fonctionnement de la relation entre le personnel de première ligne et la direction dans les établissements correctionnels de l’Ontario. Comme il est mentionné dans le Rapport provisoire , les voies de communication, qu’elles soient officielles dans la hiérarchie ou informelles entre les membres du personnel, doivent être renforcées afin d’établir des directives, des attentes et une responsabilisation bien définies. Dans le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, bien que 58 % des agents des services correctionnels y ayant répondu estimaient que la communication était bonne entre les collègues, seulement 13 % croyaient qu’il y avait une bonne communication entre le personnel et la direction dans leur établissement (voir l’annexe B, tableau B-1). Des normes strictes en matière de communication démontrent un engagement envers la transparence du processus décisionnel, les changements d’orientation et les efforts de mise en œuvre. De plus, la compétence morale s’est avérée une exigence fondamentale des cadres supérieurs et de la direction dans les organismes qui mettent l’accent sur une « identité morale forte » dans leurs directives et politiques relatives aux employés.
Points de vue et attitudes à l’égard du travail en établissement correctionnel
Une philosophie générale punitive axée sur la discipline est l’un des thèmes communs qui sont ressortis des réponses que les agents des services correctionnels ont fournies au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO. Les réponses écrites au sondage mentionnaient souvent les griefs en cours à propos de détenus violents incarcérés dans les établissements correctionnels de l’ensemble de l’Ontario et les décrivaient comme étant des personnes imprévisibles, indisciplinées et dangereuses. Des agents des services correctionnels ont indiqué que la hausse du nombre d’incidents de violence signalés est en partie attribuable aux récents efforts déployés par le ministère pour réformer les politiques sur l’isolement et l’usage de la force de même qu’aux populations carcérales de plus en plus violentes. Pour avoir une idée générale des points de vue et des attitudes des agents des services correctionnels à l’égard de leur rôle et de leur travail en établissement correctionnel, le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO a poussé les répondants à se poser des questions sur leurs interactions avec les détenus, la raison d’être des services correctionnels et leur perception du pouvoir (tableau 2).
Notre capacité d’avoir recours à la force physique pour maintenir la discipline chez les détenus nous a été retirée […] les meurtriers, les violeurs, les pédophiles, les personnes qui se livrent à la pornographie juvénile, les terroristes du groupe État islamique et les membres des gangs Bloods et Crips [ne] méritent [pas] davantage de droits de la personne que le grand public et le personnel des services correctionnels qui les surveille.
Agent des services correctionnels, Centre de détention d’Ottawa-Carleton
Énoncé | D’accord ou totalement d’accord | Ni d’accord ni en désaccord | En désaccord ou totalement en désaccord | Aucune réponse | Sans objet | Nombre total de réponses à la question |
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J’ai de bonnes relations avec les personnes en détention dans mon établissement actuel. | 499 (54.96%) |
294 (32.38%) |
94 (10.35%) |
12 (1.32%) |
9 (0.99%) |
908 |
L’objet de l’incarcération est la réadaptation et une éventuelle réinsertion. | 496 (54.63%) |
189 (20.81%) |
205 (22.58%) |
16 (1.76%) |
2 (0.22%) |
908 |
Les relations amicales avec les personnes en détention minent l’autorité du personnel. | 248 (27.34%) |
287 (31.64%) |
362 (39.91%) |
8 (0.88%) |
2 (0.22%) |
907 |
Les personnes en détention devraient être soumises à une discipline stricte. | 670 (73.87%) |
155 (17.09%) |
80 (8.82%) |
2 (0.22%) |
0 (0.00%) |
907 |
J’essaie d’établir un climat de confiance avec les personnes en détention. | 689 (76.22%) |
151 (16.70%) |
51 (5.64%) |
9 (1.00%) |
4 (0.44%) |
904 |
Les personnes en détention profitent de vous si vous vous montrez indulgent. | 730 (80.57%) |
120 (13.25%) |
52 (5.74%) |
4 (0.44%) |
0 (0.00%) |
906 |
Les personnes en détention ont trop de pouvoir dans mon établissement actuel. | 773 (85.32%) |
76 (8.39%) |
54 (5.96%) |
3 (0.33%) |
0 (0.00%) |
906 |
Le personnel a trop de pouvoir dans mon établissement actuel. | 23 (2.54%) |
58 (6.40%) |
816 (90.07%) |
7 (0.77%) |
2 (0.22%) |
906 |
Je crois que la plupart des personnes en détention dans mon établissement actuel doivent l’être. | 644 (70.93%) |
201 (22.14%) |
28 (3.08%) |
29 (3.19%) |
6 (0.66%) |
908 |
Il est important de s’intéresser aux personnes en détention et à leurs problèmes. | 415 (45.76%) |
302 (33.30%) |
178 (19.63%) |
11 (1.21%) |
1 (0.11%) |
907 |
Les commentaires écrits ont confirmé la présence d’attitudes « nous contre eux » solidement ancrées. Par exemple, un agent des services correctionnels a mentionné ce qui suit :
Le fait d’être en prison ne semble pas déranger nos "clients". En tant que nouvel [agent des services correctionnels], je vois des détenus qui n’ont pas d’objection à passer du temps ici et à profiter de tous les avantages qu’offre une prison : de meilleurs repas que les miens, la télévision, des soins de santé, une cour, des fournitures et la possibilité d’agresser un agent de la paix sans peine d’emprisonnement supplémentaire. Pourquoi leur sert-on de délicieux repas alors que la personne qu’ils ont supprimée est morte?
Comme il a été mentionné, des environnements de travail personnalisés dans le milieu correctionnel peuvent positivement influencer les relations entre le personnel des services correctionnels et les détenus. Parmi les agents des services correctionnels et les sergents (y compris les sergents d’état-major) interrogés dans l’ensemble du ministère, plus de la moitié (55 %) ont indiqué avoir de bonnes relations avec les personnes en détention. En outre, 76 % ont déclaré avoir essayé d’établir un climat de confiance avec les personnes en détention tout au long de leur carrière.
Le plus fort pourcentage d’agents des services correctionnels et de sergents (y compris les sergents d’état-major) ayant répondu au sondage (40 %) estimaient que des relations amicales avec les détenus ne minaient pas l’autorité du personnel, bien que la plupart étaient d’avis que les détenus devraient être soumis à une discipline stricte (74 %) et qu’ils profiteraient d’eux s’ils se montraient indulgents (81 %). Ces réponses laissent aussi entendre que bien que certains agents des services correctionnels et sergents considèrent que les relations peuvent être amicales, ils estiment que ce type de relation peut uniquement exister sous des régimes de conformité et de discipline.
J’ai été affecté [… à un] environnement à sécurité maximale [où] j’appliquais les techniques d’interaction que j’utilisais à l’Institut correctionnel de l’Ontario. Je [portais] également un insigne d’identité. J’ai constaté que les délinquants réagissaient très bien à mon attitude positive et respectueuse et qu’ils étaient nettement plus ouverts après avoir vu mon insigne d’identité… Les agents avec qui je travaillais trouvaient hilarante ma gentillesse envers les délinquants… La supervision directe fonctionne. Toutefois, il est impossible d’amener les gardiens de prison à accepter ce fait.
Agent des services correctionnels, Institut correctionnel de l’Ontario
De façon générale, les employés affichaient des préférences pour les mesures punitives en ce qui a trait au travail en établissement correctionnel. En ce qui concerne la discipline, 67 %
Les détenus savent qu’ils peuvent agresser, menacer et intimider le personnel sans encourir de peine et la situation empire de jour en jour. L’élimination de l’isolement dans un but punitif a été la pire des décisions jamais prises. Si votre enfant vous crachait dessus, ne lui retireriez-vous pas ses privilèges et ne lui imposeriez-vous pas un moment de réflexion? S’il frappait un autre membre de la famille, ne feriez-vous pas la même chose?
Le personnel a exprimé des sentiments semblables dans le Rapport provisoire , lesquels témoignent de l’absence d’une directive ministérielle cohérente et coordonnée pour mettre en œuvre la directive de 2016 du MSCSC relative à la réforme de l’isolement.
Les préférences pour les mesures punitives et la philosophie disciplinaire se reflétaient également dans les réponses des employés des services correctionnels au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, plus particulièrement dans celles des agents des services correctionnels, quant aux mesures qui renforceraient le plus la sécurité du personnel dans leur établissement (voir l’annexe B, tableau B-5). Par exemple, les mesures le plus souvent choisies parmi une liste d’options ont été les suivantes : peines minimales obligatoires pour les agressions commises à l’endroit du personnel (72%
De façon similaire, un certain nombre d’employés des services correctionnels ont exprimé leur frustration à propos de l’absence apparente de répercussions criminelles pour les incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel. Par exemple, un agent a mentionné que « TRÈS souvent [les incidents] sont réglés à l’interne et la police n’est pas prévenue et aucune accusation n’est portée. Lorsque c’est le cas, on laisse tomber les chefs d’accusation ou la peine est purgée simultanément; il n’y a donc aucune répercussion pour avoir agressé un membre du personnel ». Dans le même ordre d’idée, un sergent a exprimé son mécontentement en faisant remarquer ce qui suit :
Les peines et les sanctions sont beaucoup trop clémentes. Si une personne s’approchait d’un agent de police, ou [d’un] simple citoyen, et l’attaquait, cette personne ferait face à de graves accusations. Pourquoi cela semble-t-il plus acceptable lorsqu’une telle situation se produit derrière les murs d’un établissement? La police, les procureurs de la Couronne et le système judiciaire semblent croire que cela fait partie de notre travail.
Des discussions avec les services de police ont révélé que les services correctionnels et les pratiques policières entrent parfois en conflit. Par exemple, la police a indiqué ce qui suit :
[L]orsqu’un employé des services correctionnels répond rapidement à un détenu perturbateur, il se peut qu’il nettoie la scène sans préserver l’intégrité de la preuve, ce qui met des entraves aux enquêtes policières. En conséquence, les exigences relatives aux éléments de preuve nécessaires pour porter des accusations criminelles pourraient ne pas être remplies. Cela pourrait contribuer à l’insatisfaction du personnel des services correctionnels envers la réponse policière et les sanctions criminelles à la suite des incidents de violence commis par des détenus à l’endroit du personnel.
footnote 66
Après avoir consulté le conseiller indépendant, certains policiers se sont déclarés favorables à la mise sur pied d’unités policières spécialisées responsables des enquêtes sur les incidents qui ont lieu dans les établissements correctionnels. Ces policiers spécialisés se familiariseraient avec les milieux correctionnels et établiraient des relations de travail avec le personnel des services correctionnels. Dans le même ordre d’idées, les employés des services correctionnels disposeraient d’une ressource policière désignée pour les aider à mieux comprendre la procédure pénale et les exigences relatives aux éléments de preuve.
Une foi profonde dans la discipline ressortait clairement des réponses au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO en ce qui a trait au recours à la force. Un grand nombre d’agents des services correctionnels ont indiqué qu’ils comptaient sur le recours à la force comme mesure disciplinaire. Plus d’un quart (26%
[P]our ce qui est du RECOURS À LA FORCE, c’est une prison. On a RECOURS À LA FORCE pour une raison, que ce soit pour empêcher des individus de causer des préjudices excessifs à une autre personne ou pour défendre un employé contre une agression. Le recours à la force ne devrait pas être vu d’un « mauvais œil » parce que c’est ce qui maintient l’ordre dans nos établissements lorsque cela s’impose.
La forme révisée de l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (les Règles Nelson Mandela), qui a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, restreint l’usage de la force aux cas de légitime défense, de tentative d’évasion ou de résistance par la force ou par l’inertie physique, bien que les membres du personnel qui recourent à la force « doivent en limiter l’emploi au strict nécessaire.
La politique du MSCSC interdit elle aussi le recours à la force comme peine, stipulant que « la force n’est pas censée être un moyen d’imposer une peine et ne doit jamais être utilisée à cette fin
De nombreux détenus ne comprennent qu’une chose : la force. C’est bien malheureux, mais c’est un fait. Calmer les détenus avec de la nourriture et d’autres éléments pour des choses aussi simples que quitter une cellule les encourage seulement à maintenir le comportement. De toute évidence, il faut parfois utiliser une force minime. Demander aux membres du personnel de rédiger des rapports et leur interdire de gérer le mauvais comportement d’un détenu ne fait que rendre le personnel et l’ensemble du système impuissants. Si les détenus voient que leur mauvais comportement entraîne des conséquences, alors PEUT-ÊTRE qu’ils apprendront et n’auront pas à revenir. Mais c’est justement la raison pour laquelle ils sont là.
Certaines des réponses que l’Équipe de l’Examen indépendant a reçues du personnel de première ligne exprimaient des préoccupations au sujet des processus d’enquête et d’examen du ministère à la suite d’incidents de recours à la force. Par exemple, un agent a souligné ce qui suit : « Nous avons de bons agents qui veulent abandonner, qui ne veulent pas se présenter au travail, parce que des employés des services correctionnels de l’Ontario leur mettent des bâtons dans les roues… ou jugent un incident d’usage de la force [par une personne] sans jamais avoir eu à recourir à la force ». Un autre agent a quant à lui affirmé ceci : « Les agents en sont rendus au point où ils hésitent à recourir à la force envers [un] détenu lorsque cela est justifié parce qu’ils craignent d’être suspendus ». Malgré des allégations selon lesquelles les agents des services correctionnels étaient réticents à avoir recours à la force, ainsi qu’une diminution de la population carcérale, l’Équipe de l’Examen indépendant a constaté que les incidents de recours à la force signalés sont en fait passés de 1 249 incidents en 2013 à 2 490 en 2017.
L’Étude de cas du CDST appuyait ces constatations puisque le nombre d’incidents de recours à la force signalés dans l’établissement a augmenté entre 2014 et 2017.
L’Équipe de l’Examen indépendant a aussi constaté l’absence de recherches pour évaluer l’efficacité des modèles de recours à la force dans les milieux correctionnels de l’Ontario ainsi que dans d’autres provinces et pays. L’efficacité de la formation sur l’usage de la force et celle du Modèle de recours à la force des Services correctionnels du MSCSC actuellement utilisé en Ontario doivent être examinées par rapport aux pratiques correctionnelles exemplaires fondées sur des données probantes. Le Service correctionnel du Canada (SCC) a récemment adopté le Modèle d’engagement et d’intervention qui remplacera le modèle de recours à la force précédent. Bien que l’efficacité de ce nouveau modèle n’ait pas encore été évaluée, le Bureau de l’enquêteur correctionnel croit qu’il marque « un important changement dans la conduite des agents et, chose tout aussi importante, un changement majeur dans la culture du SCC ».
Formation et embauche du personnel des services correctionnels
Le ministère a reconnu que le Programme de formation et d’évaluation des agents des services correctionnels (Programme FEASC) actuel est désuet et qu’il a besoin d’être révisé
Je crois qu’il serait très utile que le personnel de première ligne reçoive (de la) formation sur les techniques de désescalade. Je ne pense pas que les humains naissent avec les compétences requises pour désamorcer les niveaux de tension élevés que l’on atteint dans une prison. La situation a déjà dégénéré lorsque le négociateur en situation de crise (le seul qui possède une formation dans ce domaine) arrive sur les lieux. Nous dire d’utiliser nos techniques de désescalade n’est pas de la formation.
Agent des services correctionnels, Centre correctionnel du Centre-Nord
Au cours de la préparation du Rapport provisoire , l’Équipe de l’Examen indépendant a consulté le Collège de formation correctionnelle de l’Ontario (CFCO) au sujet du programme actuellement enseigné aux nouveaux employés afin de savoir où sont déployés les efforts consacrés à la formation et à la constitution de nouvelles cohortes d’agents des services correctionnels. Les plans de cours et les manuels des étudiants ont été remis à l’Équipe de l’Examen indépendant, qui a constaté que la formation sur les tactiques défensives comprend 12 heures de cours, dont seulement 90 minutes sont consacrées à désamorcer l’hostilité. En revanche, 4 heures 30 minutes sont consacrées à l’utilisation des contentions, des armes aérosols et des matraques extensibles.
Si seulement le personnel pouvait recevoir une meilleure formation sur les techniques de communication. Le personnel suit une formation de 40 heures sur le recours à la force tous les deux ans, mais il ne reçoit aucune formation sur les techniques de communication. La plupart des situations peuvent être désamorcées grâce à la communication, mais aucune formation n’est offerte dans ce domaine.
Administrateur principal, Région du Nord
En réponse aux demandes de l’Équipe de l’Examen indépendant, la Division de la modernisation du ministère a indiqué que des changements sont en cours pour concevoir un modèle d’« apprentissage intégré au travail » qui allie l’apprentissage théorique et des volets d’apprentissage en milieu de travail pour répondre aux besoins actuels des agents des services correctionnels. La restructuration du Programme FEASC vise également l’intégration d’un volet sur la santé mentale, mais peu de renseignements sont accessibles quant à savoir si cela comprendrait un volet sur l’autogestion de la santé, lequel serait pratiquement indispensable. Au moment de la rédaction du présent rapport, aucun changement n’a été apporté au Programme FEASC. Une formation appropriée sur les techniques de communication, à la fois de manière officielle par l’intermédiaire du Programme FEASC et de manière informelle au moyen d’un mentorat et d’un jumelage à l’échelle locale, a des répercussions directes sur les résultats opérationnels, y compris sur les interactions avec les détenus. La capacité de désamorcer une situation avant de recourir à la force physique est essentielle pour réduire la violence dans les établissements. Dans la modernisation du programme de formation, il est crucial de veiller à ce que les diplômés du Programme FEASC aient reçu une formation suffisante sur les droits de la personne, sur le droit correctionnel ainsi que sur l’autogestion de la santé et la résilience pour composer avec le stress au travail. La formation doit s’appliquer aux situations quotidiennes auxquelles les agents des services correctionnels doivent faire face dans leur milieu de travail lorsqu’ils interviennent auprès des détenus.
Je crois que le programme de formation des agents des services correctionnels doit être remanié pour changer la façon dont les agents perçoivent et traitent les détenus, surtout ceux qui souffrent de maladies mentales, lesquels représentent la grande majorité de notre population carcérale.
Administrateur principal, Région du Nord
Dans le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, les cadres supérieurs ont indiqué dans une très grande majorité que les agents des services correctionnels ne possèdent pas la formation nécessaire dans les domaines de la désescalade de conflit et de la communication. Un cadre supérieur de la Région du Centre a indiqué ceci : « Nous devons embaucher des employés ayant la capacité d’être des communicateurs efficaces, qui démontrent des habiletés dans ce domaine et qui sont [capables] de gérer les conflits et de travailler dans un contexte conflictuel. » Un autre cadre supérieur a déclaré ce qui suit :
Le manque d’expérience des nouveaux employés embauchés et le nombre considérable de nouveaux employés entraînent des lacunes pour les agents chevronnés qui travaillent avec les détenus, et l’incapacité du ministère à recruter et à maintenir en poste des gestionnaires qualifiés et compétents a provoqué une crise dans la planification de la relève. L’Ontario accuse du retard au chapitre de la rémunération et les écarts dans l’échelle salariale ont fait en sorte que certains agents qualifiés et compétents ont refusé une promotion parce qu’ils peuvent gagner plus d’argent dans leur poste actuel. La crise actuelle dans le maintien en poste des gestionnaires dans le milieu de travail crée des lacunes dans la supervision et la gestion du rendement des agents et du mentorat.
Entre 2009 et 2013, un moratoire a été déclaré sur le recrutement des agents des services correctionnels. Cette mesure a touché les activités de tous les établissements correctionnels de l’Ontario et a entraîné des pénuries de personnel ainsi que la dégradation des conditions d’isolement, notamment davantage de temps passé en cellule, la réduction des programmes et des loisirs et un nombre accru d’isolements cellulaires. À la suite de la levée du moratoire en 2016, le ministère a annoncé qu’il s’engageait à embaucher 2 000 nouveaux agents des services correctionnels au cours des trois années suivantes.
L’embauche de tous ces nouveaux employés en si peu de temps rend le milieu de travail extrêmement dangereux en raison de tous les agents [inexpérimentés] qui travaillent dans des unités ayant des délinquants dangereux.
Agent des services correctionnels, Complexe correctionnel Maplehurst
Je suis déçu de la façon dont j’ai été embauché et formé. J’ai commencé alors que le modèle de supervision directe n’était utilisé que depuis un an; j’ai visionné un diaporama et lu une petite partie de mon manuel de formation. Je n’ai vu l’intérieur du Centre de détention du Sud-Ouest que lorsque je suis arrivé le premier jour à l’unité pour suivre mes deux semaines de 60 heures de formation et mon orientation de quatre heures. Je n’ai toujours pas terminé mon manuel de formation et [cela] fait maintenant trois ans.
Agent des services correctionnels, Centre de détention du Sud-Ouest
Plus des deux tiers (70 %) de tous les employés des services correctionnels ayant répondu au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO ont choisi du « personnel expérimenté » et 43 % ont choisi de la « formation pour le personnel » parmi les principaux éléments qui contribuent à la sécurité du personnel dans leur établissement.
De nos jours, les employés sont embauchés par douzaines; malheureusement, ils ne bénéficient pas de l’aide individuelle d’employés expérimentés. Par conséquent, les nouveaux employés sont formés par le personnel nouvellement embauché et passent donc à côté de la raison pour laquelle on fait les choses d’une certaine façon. Les nouveaux employés sont craintifs parce qu’ils n’ont pas appris comment établir des relations respectueuses avec les clients. Le mentorat est important, mais la communication est indispensable.
Afin de soutenir les gestionnaires des établissements et les agents de première ligne, la création d’un poste d’agent des services correctionnels dans un rôle de haut niveau ou de supervision pourrait à la fois offrir des incitatifs liés au perfectionnement au personnel qualifié et motivé et répondre aux besoins actuels en matière de mentorat par les pairs. Le ministère utilise actuellement deux classifications pour les postes d’agents des services correctionnels : agent des services correctionnels 1 et agent des services correctionnels 2. Chaque nouvel agent des services correctionnels embauché commence à travailler pour le ministère en tant qu’agent des services correctionnels 1 et « selon les heures accumulées et si sa performance au travail est satisfaisante, [il] peut passer à la classification d’agent des services correctionnels 2 ».
Les employés ne reçoivent pas la formation ou le soutien adéquat qui leur permettrait de composer avec des détenus souffrant de maladies mentales. Il faudrait choisir avec soin le personnel spécialisé qui intervient auprès des détenus aux prises avec des problèmes de santé mentale, étant donné que ces employés ne remplissent pas les fonctions d’un agent des services correctionnels traditionnel et qu’ils ne se sont pas nécessairement engagés à les remplir ou à comprendre comment aborder ce rôle. Il faut aussi trouver une manière efficace d’éliminer les agents des services correctionnels qui posent problème dans leur travail auprès des détenus. »
Sergent, Centre de détention du Sud-Ouest
Recommandations relatives à la culture et à la dotation en personnel des établissements
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Je recommande au ministère d’établir une stratégie globale en matière de santé mentale du personnel afin d’offrir des services d’auto-évaluation, d’autogestion de la santé et de soutien externe aux employés des services correctionnels pour les aider à composer avec le stress et les blessures professionnelles.
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Je recommande au ministère d’élaborer un modèle de gestion prévoyant un cadre décisionnel fondé sur les soins, l’éthique et l’empathie pour les interactions quotidiennes avec le personnel de première ligne qui aura une incidence positive sur les interactions entre le personnel et les détenus, améliorera le bien-être des agents et renforcera la sûreté et la sécurité des établissements.
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Je recommande au ministère d’effectuer des vérifications annuelles de la « qualité de l’environnement » ou du « rendement sur le plan moral » de tous les établissements correctionnels par rapport aux pratiques exemplaires internationales et fondées sur des données probantes.
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Je recommande au ministère d’entreprendre un examen du Modèle de recours à la force des Services correctionnels du MSCSC actuellement utilisé en Ontario et de l’efficacité de la formation sur le recours à la force par rapport aux pratiques correctionnelles exemplaires fondées sur des données probantes. Cet examen doit tenir compte de la perception quotidienne du risque et du danger auxquels font face les employés des services correctionnels, plutôt que des facteurs de stress professionnel périodiques auxquels sont exposés les agents de police.
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Le ministère pourrait envisager d’examiner le nouveau Modèle d’engagement et d’intervention du Service correctionnel du Canada ainsi que les pratiques exemplaires utilisées pour gérer la violence dans d’autres milieux clos comme les unités médico-légales de santé mentale ou de démence dans les établissements de soins de longue durée.
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Je recommande au ministère de revoir le libellé de la politique actuelle en matière de recours à la force pour qu’il soit conforme aux normes internationales relatives au traitement des détenus qui permettent de recourir à la force uniquement en conformité avec les objectifs de sûreté et de sécurité. Je recommande également l’inclusion d’une définition du terme « discipline » afin d’éviter toute ambiguïté avec le terme « peine » qui figure dans la politique sur le recours à la force du MSCSC.
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Je recommande au ministère d’accélérer la mise en œuvre de ses plans prévus pour examiner et mettre à jour le Programme de formation et d’évaluation des agents des services correctionnels (Programme FEASC) existant. Au moment de réviser le programme, le ministère doit y intégrer des compétences de base et souligner l’importance de favoriser une culture institutionnelle fondée sur la légalité, la dignité et le respect. La formation doit toujours aborder la double nature du travail en établissement correctionnel qui englobe la sécurité et les soins.
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Je recommande que la restructuration du Programme FEASC mette en évidence la formation sur les techniques de désescalade verbales et autres, notamment une orientation circonstancielle précise pour la gestion des détenus vulnérables ou ayant des besoins élevés.
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Je recommande au ministère de collaborer avec les partenaires et les intervenants du milieu judiciaire afin de mettre au point une formation s’adressant aux employés des services correctionnels qui traite du droit pénitentiaire, du droit en matière de droits de la personne et de la procédure criminelle. La formation nouvellement mise au point doit être intégrée au curriculum du Programme FEASC.
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Je recommande au ministère d’établir une politique relative aux programmes de mentorat locaux qui peut être mise en œuvre dans chaque établissement correctionnel. Ces programmes doivent décrire les exigences minimales auxquelles doivent satisfaire les mentors et être accessibles à tous les membres du personnel et les gestionnaires correctionnels.
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Je recommande au ministère de collaborer avec ses partenaires des services de police à l’élaboration d’une politique commune pour les employés des services correctionnels. Je lui recommande également de fournir des séances de formation communes qui favoriseront une meilleure compréhension du rôle de la police dans les affaires correctionnelles ainsi que des exigences juridiques qui s’appliquent aux procédures criminelles pour engager des poursuites lorsque des détenus se livrent à des activités criminelles.
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Je recommande au ministère de resserrer sa collaboration avec les services de police provinciaux et locaux en vue de créer des unités policières spécialisées dans les enquêtes menées sur les incidents qui se produisent dans les établissements correctionnels de l’Ontario.
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Je recommande que des pratiques exemplaires sur la rédaction de rapports soient immédiatement élaborées, puis intégrées au Programme FEASC et à la formation continue du personnel, en mettant l’accent sur l’équité procédurale et les normes minimales en matière de preuves pour ce qui est des poursuites judiciaires externes.
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Je recommande qu’un système de localisation par alarme personnel soit mis en œuvre au Centre de détention du Sud de Toronto après la mise à niveau du système électronique de sécurité en 2019. Une évaluation, y compris une analyse coûts-avantages, doit être entreprise dans l’année suivant la mise en œuvre du système de localisation par alarme personnel.
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Je recommande que toute personne qui pénètre dans la zone sécurisée d’un établissement correctionnel soit soumise à un contrôle de sécurité (c.-à-d. détecteurs de métal manuels/portiques de détection de métal et appareils à rayons X pour les colis) dans les établissements qui disposent de l’espace et des technologies nécessaires.
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Il est nécessaire d’imposer le contrôle de sécurité à toutes les personnes qui franchissent les zones sécurisées des établissements correctionnels de l’Ontario pour accroître la sécurité du personnel et des détenus, de même que pour maintenir la confiance du public au moyen de la détection et de la saisie d’objets de contrebande.
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Je recommande au ministère de s’engager avec le ministère du Procureur général à établir des lignes directrices qui reconnaissent la nécessité d’adopter rapidement certaines peines pour les détenus reconnus coupables d’agression grave commise à l’endroit du personnel des services correctionnels.
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Je recommande au ministère d’examiner la création d’un poste d’agent des services correctionnels responsable de la supervision (c.-à-d. un agent des services correctionnels 3) pour faciliter l’offre de mentorat au personnel et aider à assurer la conformité et la sécurité préventive. La création d’un poste d’agent des services correctionnels responsable de la supervision dépend de l’examen de tous les postes d’agent des services correctionnels et de leur possible reclassification en fonction des exigences relatives aux postes.
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Je recommande que des compétences appropriées en ce qui concerne le rôle d’agent soient établies pour chacune des classifications d’agent des services correctionnels (du poste d’agent des services correctionnels 1 au poste d’agent des services correctionnels 3) et que les postes soient pourvus en fonction de la capacité d’un candidat à démontrer ces compétences.
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Pratiques opérationnelles
Pour la majorité des hommes et des femmes en détention dans les établissements correctionnels de l’Ontario, l’infraction criminelle la plus grave figurant dans le Système informatique de suivi des contrevenants (SISC) n’est pas un acte de violence.
L’Étude de cas du CDST a permis de découvrir que la population carcérale en 2017 était essentiellement jeune (40 % des détenus avaient moins de 30 ans et 71 % moins de 40 ans) et en détention préventive (83 %) et qu’un crime violent était l’infraction criminelle la plus grave pour la moitié des détenus.
Dans le Rapport provisoire, l’Équipe de l’Examen indépendant a examiné les mécanismes de contrôle dont disposent actuellement les employés des services correctionnels ainsi que certains outils qui ne sont pas encore à leur disposition, mais que le personnel de première ligne a proposés. Les mécanismes de contrôle examinés dans le Rapport provisoire comprenaient l’isolement disciplinaire, les armes à impulsions et les trappes sécurisées pour passer les repas dans les portes des cellules. Des pratiques opérationnelles comprenant la cote de sécurité, le logement des détenus et les programmes ont également été examinées.
Mécanismes de contrôle
Le Rapport provisoire a révélé que le nombre d’incidents d’inconduite qui se sont produits dans des établissements provinciaux a augmenté entre 2010 et 2017. De plus, en ce qui concerne l’isolement disciplinaire, qui est imposé après un incident d’inconduite, l’Équipe de l’Examen indépendant a découvert que, même si les établissements correctionnels de l’Ontario ont connu une baisse des placements en isolement disciplinaire à la suite de la publication d’une directive du ministère en octobre 2016, cette mesure a continué d’être fréquemment utilisée comme outil disciplinaire. L’Étude de cas du CDST a fourni une preuve additionnelle établissant que l’isolement disciplinaire était en fait utilisé dans la grande majorité des incidents de mauvaise inconduite officiels commis à l’endroit du personnel qui se sont soldés par des verdicts de culpabilité en 2017. Au CDST, sur les 102 cas de mauvaise conduite ayant mené à des verdicts de culpabilité liés à des incidents de violence commis par des détenus envers le personnel signalés en 2017, 75 (74 %) ont donné lieu à une sanction de placement en réclusion (c.-à-d. l’isolement disciplinaire).
Certains employés des services correctionnels de première ligne et membres du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) faisant partie du Comité mixte provincial de la santé et de la sécurité au travail ont proposé d’utiliser des armes à impulsions comme solution pour réagir à la violence dans les établissements. L’Équipe de l’Examen indépendant a effectué une analyse à l’échelle des territoires de compétence afin d’examiner l’utilisation des armes à impulsions dans les établissements correctionnels de l’ensemble du Canada. Elle a découvert que, dans chaque province ou territoire où l’utilisation d’armes à impulsions a été mise à l’essai ou mise en œuvre, ces armes sont rarement utilisées ou leur utilisation a été abandonnée en raison du manque de preuves reliant leur utilisation à la réduction de la violence dans les établissements.
Les agents des services correctionnels ont également suggéré d’utiliser des trappes spéciales pour passer les repas dans les portes des cellules afin de prévenir les incidents de violence qui surviennent lorsque les trappes sont ouvertes. Bien que 19%
À l’heure actuelle, le ministère ne recueille pas de données permettant d’établir si des incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés se sont produits par les trappes pour passer les repas dans les portes des cellules. L’Équipe de l’Examen indépendant a pu mener cette analyse précise sur les incidents signalés au CDST dans le cadre de son Étude de cas détaillée et a découvert que, à l’exclusion des menaces, 80 incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés (43 %) en 2017 se sont produits par ces trappes. Comme on pouvait s’y attendre, la grande majorité (79 %) des incidents liés à des lancers (c.-à-d. d’objets, de liquide ou de fluides/substances corporels) se sont produits par les trappes pour passer les repas dans les portes des cellules. La majorité des incidents qui se sont produits par ces trappes ont eu lieu dans une unité d’isolement et la grande majorité des autres incidents sont survenus dans une unité spéciale de détention ou une unité d’évaluation de la santé mentale. Les données de l’Étude de cas du CDST laissent entendre que les incidents liés aux trappes pour passer les repas dans les portes des cellules peuvent être limités à un sous-groupe de la population carcérale qu’il serait possible d’identifier de façon appropriée, ce qui permettrait l’adoption de mesures de précaution pour éviter de tels incidents.
Bien que la mise en œuvre généralisée de trappes sécurisées pour passer les repas dans les portes des cellules serait mal avisée étant donné l’insuffisance de preuves étayant leur efficacité, il pourrait être opportun d’envisager d’améliorer un nombre limité de trappes dans certains établissements de l’Ontario pour les détenus qui sont classés de façon appropriée dans des unités particulières (p. ex., les unités de soins comportementaux). Il serait important de s’assurer que cette stratégie est mise en œuvre conjointement avec d’autres mesures (p. ex., des unités à multiples niveaux de sécurité, des outils d’attribution d’une cote de sécurité fondés sur des données probantes, des programmes pour les détenus et de la formation supplémentaire pour le personnel) et après l’établissement de la politique du ministère régissant l’utilisation adéquate de ces trappes. Par ailleurs, il est essentiel d’effectuer une collecte de données rigoureuse pendant cette étude pilote pour évaluer cette stratégie ainsi que ses possibles avantages et failles. L’évaluation de l’étude pilote doit tenir compte des données démographiques sur les détenus dont la porte de cellule est dotée de ces trappes spéciales pour passer les repas, des autres interventions mises de l’avant (c.-à-d. programmes, soutien clinique supplémentaire) et des résultats lorsque la trappe spéciale est utilisée et lorsqu’elle ne l’est pas (y compris les résultats liés aux incidents de violence commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés et ceux qui sont reliés aux détenus comme l’automutilation ou la détresse).
Évaluation et classification des détenus à l’admission
La population carcérale varie considérablement d’un établissement à l’autre en fonction de nombreux facteurs, y compris l’emplacement géographique (p. ex., centres urbains ou régions rurales) et la raison d’être de l’établissement (p. ex., établissement carcéral ou centre de détention préventive). Ainsi, les services dont a besoin la population carcérale de chaque établissement varient eux aussi. Il est essentiel d’adapter les besoins en matière de classification, de logement et de programmes aux risques et aux besoins de la population carcérale et de prendre en considération les populations surreprésentées et vulnérables.
La présence d’une ou de plusieurs alertes actives dans le Système informatique de suivi des contrevenants (SISC) constitue actuellement un indicateur de risque lié au comportement. La plupart des employés des services correctionnels de première ligne peuvent ajouter des alertes aux renseignements relatifs à un détenu figurant dans le SISC. Certaines alertes comportent des dates d’expiration automatiques suivant une mise en liberté (p. ex., une alerte de risque de suicide), mais d’autres n’en ont pas (p. ex., une affiliation à un gang). Dans le cas d’alertes qui n’expirent pas automatiquement, il incombe aux employés des services correctionnels d’accéder au SISC et de supprimer les alertes actives qui ne sont plus pertinentes. Il est donc possible que certaines alertes demeurent inutilement actives. Cela peut être particulièrement problématique, étant donné que la pratique actuelle pour déterminer le classement par niveau de sécurité, l’affectation à un logement, l’accès aux programmes, l’assignation du travail en milieu correctionnel et d’autres éléments de la gestion des peines est en grande partie fondée sur les notes que contient le SISC.
Il est essentiel que les alertes du SISC soient structurées en fonction d’un outil de classification du risque fondé sur des données probantes. Il semble toutefois qu’à l’heure actuelle, les détenus peuvent se voir attribuer une alerte de risque particulière dans le SISC qui repose uniquement sur la discrétion des employés des services correctionnels. Pour être efficaces, les alertes du SISC doivent être exactes et vérifiées. Par exemple, si on a attribué une alerte de santé mentale à un détenu, cet état devrait être confirmé par un clinicien et ne pas seulement dépendre de l’observation d’un employé des services correctionnels qui n’a peut-être pas reçu la formation clinique nécessaire. Le SISC est une base de données accessible par tous les établissements qui peut contribuer largement à l’échange de renseignements pertinents en temps réel, en particulier lorsque des personnes sont transférées d’un établissement à un autre ou remises en liberté et supervisées dans la collectivité. Toutefois, en l’absence d’une vérification, d’une normalisation des alertes et d’un contrôle de la qualité pour s’assurer que seules les alertes les plus pertinentes sont actives dans le SISC, le système continuera à ne pas offrir la fiabilité nécessaire pour servir d’outil de classification et de gestion.
Le Rapport provisoire a insisté sur l’importance d’une gestion efficace des risques au moyen d’une classification fondée sur des données probantes et d’analyses des risques pour déterminer les besoins en matière de sécurité et de logement des détenus dans les établissements. L’Équipe de l’Examen indépendant a constaté que le ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels (MSCSC) n’évalue pas régulièrement la classification ou les risques pour la sécurité, malgré la présence de recherches et de politiques fondées sur des données probantes partout au Canada et dans la plupart des pays du monde qui laissent entendre qu’une évaluation régulière et une classification appropriée des détenus peuvent réduire la violence dans les établissements correctionnels.
En réponse au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, 25%
Je crois sincèrement que si nous pouvons parvenir à une mise en œuvre appropriée et classer correctement les détenus dont nous avons la garde au mieux de nos aptitudes, il est possible de réduire la violence dans les établissements correctionnels. Il est compréhensible que dans notre milieu, une personne se fâche, devienne agitée ou traverse une crise. Ces personnes peuvent avoir des débordements violents et imprévisibles […] Si nous pouvons désigner les détenus qui sont les plus susceptibles d’avoir des débordements violents, alors nous pouvons les classer correctement et fournir des logements parallèles convenables ainsi que des équipes spécialisées de soins cliniques et d’employés des services correctionnels qui permettent de mieux mettre en œuvre des programmes fonctionnels pour ces personnes.
Le ministère a reconnu la nécessité de mettre au point un outil d’évaluation de la sécurité fondé sur des données probantes et a constitué un groupe consultatif chargé d’élaborer un instrument de classification des détenus fondée sur le risque pour « séparer les détenus par niveau de sécurité selon le risque qu’ils présentent en ce qui a trait à la violence dans l’établissement, aux inconduites fréquentes et (ou) à l’évasion.
Par exemple, en tant que premier établissement offrant la supervision directe en Ontario, le CDST se devait de mettre au point un système de classification interne. Il est l’un des rares établissements provinciaux à utiliser activement un outil d’évaluation interne pour classer les détenus selon les besoins en matière de logement.
Idéalement, les détenus au CDST sont classés dans les jours qui suivent leur arrivée à l’établissement, même si l’Équipe de l’Examen indépendant a été informée qu’« il n’y a pas de délai déterminé » et que le processus de classification peut être long et influencé par des confinements aux cellules, la dotation en personnel de l’établissement, des questions de sécurité, les dates de comparution des détenus et d’autres facteurs de classification pertinents comme les affiliations à des gangs, les interdictions d’association et les gardes d’individus à l’écart.
Je crois sincèrement que le modèle de supervision directe est la voie à suivre; toutefois, il doit y avoir […] une classification interne et externe appropriée de tous les détenus de façon continue – il faut également établir des conditions en vertu desquelles on peut juger que la supervision directe ne convient pas à un détenu qui doit alors être logé dans un autre type d’établissement, puisque nous savons tous que la supervision directe ne convient pas à tous les détenus…
Agent des services correctionnels, Centre de détention du Sud-Ouest
Bien que certains employés aient exprimé des préoccupations à l’égard de l’outil de classification actuel (le rapport de placement interne) et des processus opérationnels mis en œuvre pour évaluer et classer les détenus au CDST, il convient de souligner que l’Équipe de l’Examen indépendant a constaté que moins d’incidents de violence commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés se sont produits dans les unités à supervision directe.
Unités de logement à plusieurs niveaux
Une fois que les détenus ont été classés, il est essentiel qu’ils soient logés de façon appropriée selon le risque connu qu’ils présentent pour la sécurité et leurs besoins en matière de programme ou de traitement. Un certain nombre d’employés des services correctionnels ont indiqué que l’existence et l’utilisation judicieuse des logements parallèles faisaient partie intégrante de la réussite de l’exploitation des établissements. Par exemple, 14%
Le ministère a récemment déployé des efforts pour normaliser les unités de logement dans les établissements de l’ensemble de la province. Par exemple, la Loi de 2018 sur la transformation des services correctionnels , qui a reçu la sanction royale en mai 2018, établit une distinction entre un logement destiné à la population carcérale générale (« logement pour détenus à l’intérieur d’un établissement correctionnel, à l’exclusion d’un logement parallèle ») et un logement parallèle (« logement pour détenus ayant besoin de mesures d’adaptation ou de services qui ne peuvent être offerts au sein de la population carcérale générale. S’entend en outre des types de logement prescrits »).
Des changements ont également été apportés à la politique du ministère régissant le placement des détenus ayant des besoins spéciaux en matière de gestion
>Malheureusement, il y a eu un manque d’orientation sur la façon de mettre en œuvre ces unités, et malgré la récente révision de la politique, les établissements provinciaux de l’Ontario continuent d’exploiter un grand nombre d’unités de logement qui portent différents noms et utilisent diverses procédures opérationnelles. L’Étude de cas du CDST (annexe A) a révélé que l’établissement compte un certain nombre d’unités spécialisées, notamment une unité d’admission, une unité d’isolement, une unité spéciale de détention, une unité de gestion du comportement, une unité d’évaluation de la santé mentale, une unité des services en matière de besoins particuliers, une unité médicale et une infirmerie. Les noms et les procédures d’exploitation actuelles de ces unités ne sont pas encore conformes aux révisions apportées à la politique du ministère en juillet 2018.
Des agents des services correctionnels du CDST ont mentionné dans le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO que des « unités intermédiaires » et le recours à l’isolement et à d’autres unités restrictives constituaient des moyens positifs de gérer les « détenus qui ne conviennent pas » à la supervision directe, ce qui contribue à la réussite de ce modèle de surveillance des détenus. Toutefois, comme il a été mentionné plus tôt, bien que cela puisse contribuer à réduire le nombre d’incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés dans les unités à supervision directe, ces incidents ont en fait augmenté dans les unités spécialisées du CDST en 2017. Ce fait met en évidence la nécessité d’accorder des ressources et du soutien supplémentaires et montre que les logements restrictifs ou parallèles ne permettront pas à eux seuls de prévenir la violence dans les établissements correctionnels.
Programmes
La détermination du placement en établissement approprié en fonction de l’attribution de la cote de sécurité et des besoins des détenus est la première étape d’une exploitation plus harmonieuse des établissements. Faire en sorte que les placements en hébergement dans les établissements répondent aux besoins individuels en matière de traitement et de programmes est la prochaine étape logique à franchir pour encourager les efforts de réadaptation et de réintégration. Les documents empiriques reconnaissent que le fait de fournir et d’assurer aux détenus l’accès à des programmes appropriés constitue un élément essentiel d’une pratique correctionnelle fondée sur des données probantes et présente des avantages comme la réduction des risques d’incidents de mauvaise conduite dans les établissements et de violence entre les détenus.
Le Rapport provisoire s’est également penché sur les incidents de violence commis par des détenus à l’endroit du personnel signalés dans trois établissements de traitement correctionnel de l’Ontario et a souligné que l’Institut correctionnel de l’Ontario affichait le taux le plus bas d’incidents de violence commis par des détenus envers le personnel signalés entre 2012 et 2017 (un total de six incidents signalés).
L’Institut correctionnel de l’Ontario est généralement perçu comme un environnement correctionnel unique en raison de ses ressources cliniques plus accessibles, de son personnel des services correctionnels engagé, de l’importance accordée aux programmes pour les détenus, du processus de présélection avant l’admission des détenus, de l’évaluation effectuée pendant l’orientation qui comprend l’établissement des besoins en matière de programmes personnalisés, des rapports entre les employés et les détenus et de l’environnement de travail. Dans le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, les employés de l’Institut correctionnel de l’Ontario ont mentionné ces caractéristiques, ajoutant que les aspects suivants contribuent à la réussite du modèle de supervision des détenus de l’établissement : « plus grande liberté », « bonne nourriture », « longues périodes de loisirs », « milieu ouvert/aucune cellule/aucun barreau » et « gestion des cas ». Ce sont tous là des éléments de pratiques correctionnelles fondées sur des données probantes,
L’Institut correctionnel de l’Ontario est un établissement unique qui s’appuie sur sa conception physique, sa détention relationnelle, ses programmes, ses ressources cliniques et son personnel engagé. Lorsque l’un ou l’autre de ces secteurs accuse des lacunes, le modèle de l’Institut en souffre.
Cadre supérieur, Institut correctionnel de l’Ontario
Il ne faut sans doute pas se surprendre que dans leurs réponses au sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, 93%
Parmi les autres établissements qui ont créé des programmes pour les détenus, mentionnons le Centre correctionnel du Centre-Nord (CCCN), qui embauche huit enseignants du Simcoe County District School Board ayant contribué à la mise sur pied du programme de formation continue qu’offre l’établissement. L’établissement a indiqué qu’il est le plus grand centre d’apprentissage pour adultes du comté de Simcoe, et une vérification des activités de la plus récente année scolaire, soit de septembre 2017 à août 2018, a révélé que 90 détenus ont obtenu leur diplôme et que 2 149 crédits ont été accordés au total. De plus, le CCCN embauche un directeur des métiers et compétences spécialisé, un directeur de programme dédié aux professions et aux industries et deux enseignants de métiers qui assurent l’apprentissage professionnel et la supervision des compétences. Tous ces postes facilitent l’offre de programmes conçus pour renforcer l’aptitude à l’emploi après la remise en liberté et permettre aux détenus d’acquérir des compétences professionnelles pendant qu’ils sont sous la garde du ministère. Voici certains des cours qui étaient offerts au CCCN entre septembre 2017 et août 2018 : un cours d’introduction aux ordinateurs de gestion (« Intro to Business Computers »),
Dans le même ordre d’idées, l’Établissement de traitement et Centre correctionnel de la vallée du Saint-Laurent a adopté plusieurs pratiques correctionnelles fondées sur des données probantes. L’établissement est désigné comme un établissement psychiatrique de l’annexe 1 et fonctionne essentiellement comme un hôpital dans un établissement correctionnel pour les hommes purgeant une peine provinciale aux prises avec une maladie mentale grave.
Contrairement à l’Institut correctionnel de l’Ontario, au CCCN et à l’Établissement de traitement et Centre correctionnel de la vallée du Saint-Laurent, la Prison de Kenora héberge des détenus qui purgent une peine et des détenus en détention préventive. La prison de district offre un choix impressionnant de programmes, dont un grand nombre reposent sur des partenariats avec la collectivité. De plus, les travailleurs sociaux de la Prison de Kenora accompagnent souvent les femmes détenues aux programmes dans la collectivité. Il est courant d’accorder des permissions de sortir avec escorte aux détenues de la Prison de Kenora pour permettre à ces femmes d’accéder aux programmes qui ne sont offerts que dans la collectivité.
L’importance des programmes pour les détenus est ressortie dans les points de vue qu’ont exprimés plusieurs employés des services correctionnels. Par exemple, un agent des services correctionnels a déclaré ceci : « Tant que nous n’arriverons pas à maintenir l’ordre et la discipline avec de meilleurs programmes qui donnent aux personnes la capacité de réussir dans la société, les services correctionnels actuellement offerts seront un échec ». De façon similaire, un sergent comptant plus de 15 ans d’expérience au ministère a déclaré ce qui suit :
Au cours des années pendant lesquelles j’ai travaillé avec de jeunes délinquants et délinquantes, de même qu’avec des délinquants adultes, j’ai constaté qu’ils s’en sortaient grâce aux tâches qui les occupent, aux règles, aux règlements et à la constance. Ils aiment savoir comment se déroulera leur journée, ils apprécient la routine, même si ce n’est que celle du personnel qui applique les mêmes règles tous les jours. Des programmes doivent être offerts, du temps à l’extérieur doit être offert, des appels téléphoniques et des douches doivent être offerts.
Les programmes sont essentiels et devraient être obligatoires. Si les programmes ne sont pas offerts, il faudrait expliquer pourquoi et déployer des efforts pour s’assurer de régler la situation.
Travailleur social, Région du Centre
De façon plus générale, l’Équipe de l’Examen indépendant a constaté que la majorité des employés des services correctionnels (58%
Certains employés de première ligne ont exprimé des réserves quant aux programmes qui sont actuellement offerts aux détenus dans leur établissement. Un agent expérimenté a écrit ceci : « J’ai l’impression que le modèle éprouvé s’adressant aux femmes détenues a été aboli lorsque le premier Centre Vanier pour femmes, à Brampton, a fermé ses portes. Des programmes de travail étaient offerts aux femmes pour leur permettre d’acquérir des compétences et faire en sorte qu’elles demeurent productives. De plus, les femmes avaient facilement accès aux programmes d’éducation et à des périodes à l’extérieur ». L’agent a ajouté ce qui suit : « À [mon] établissement actuel, les [détenus] ont moins accès à tout cela. La crise qui touche la dotation en personnel depuis quelques années fait en sorte que les détenus passent des périodes prolongées en confinement et ont un accès limité aux rares programmes que nous offrons. Il serait avantageux d’offrir davantage de programmes permettant d’acquérir des aptitudes à la vie quotidienne ». Dans le même ordre d’idées, un autre répondant a indiqué ceci : « Nous autorisons actuelle[ment] les détenus à sortir de leurs cellules six heures par jour […] Quel genre de traitement est-ce donc? [...] J’aimerais que des changements soient apportés au nombre d’heures que les détenus sont autorisés à passer à l’extérieur de leurs cellules. Cela permet de mettre en œuvre des programmes qui sont davantage axés sur la réadaptation (éducation, métiers). Aucune réadaptation ne se fait dans cette prison ». Enfin, un agent chevronné a dit ceci : « Nous n’offrons aucun programme enrichissant. La dépendance est un grave problème que nous ignorons ». Un responsable des loisirs a quant à lui indiqué que « les loisirs peuvent avoir des effets positifs sur la réinsertion… [mais] les contraintes [sont] énormes compte tenu de l’espace disponible et des conditions de la prison » et que « les programmes manquent d’uniformité, sont irréguliers et insuffisants pour améliorer les choses ».
[Les] […] établissements ont besoin davantage de ressources et d’espace physique pour mettre en œuvre les programmes appropriés d’aide à la réadaptation des détenus; le syndicat doit participer à la réadaptation.
Sergent, Région du Nord
En plus des restrictions quant à la disponibilité et à la prestation des programmes pour les détenus attribuables au manque d’espace, de ressources financières et de personnel et pouvant entraîner des confinements qui nuisent à la constance, certains employés des services correctionnels ont indiqué que l’attitude du personnel peut avoir un effet négatif sur les activités. Par exemple, un répondant a souligné l’importance de la valeur des programmes pour les détenus et suggéré « d’inclure possiblement cette [information] dans la formation de base [des agents des services correctionnels] étant donné qu’ils semblent croire que les programmes sont seulement de l’“artisanat” et qu’ils ne sont pas importants ». De même, un travailleur social a écrit ce qui suit : « La plupart du temps, les gardiens exercent leur pouvoir pour contrôler l’accès entre le personnel des programmes et les détenus, ce qui limite notre capacité d’exécuter notre travail et de fournir aux détenus le soutien qui leur est essentiel en matière de réadaptation ».
Les attitudes négatives minant la réussite des programmes offerts aux détenus étaient manifestes dans certains commentaires formulés par le personnel des services correctionnels de première ligne. Un agent des services correctionnels chevronné a affirmé que « les seuls programmes spéciaux devraient être ceux qui portent sur les problèmes de santé mentale… tous les autres constituent une perte de temps et de concentration ». Un autre agent a indiqué que « le gouvernement oublie (ou ne s’en préoccupe tout simplement pas) que les détenus ne se retrouvent pas en prison parce qu’ils sont de bonnes personnes. Les autorités sont tellement préoccupées par les programmes et les droits des détenus qu’elles en ont oublié leurs agents des services correctionnels de première ligne ».
Je suis estomaqué de constater le peu de respect qu’ont les [agents des services correctionnels] à l’égard du personnel des programmes et du rôle qu’il joue. Les [agents des services correctionnels] n’ont souvent aucune idée de ce que suppose notre travail et ne sont nullement motivés à nous soutenir dans l’exercice de nos fonctions. Les [agents des services correctionnels] contrôlent l’accès aux détenus et en profitent et ils entravent l’accès du personnel des programmes qu’ils n’aiment pas.
Travailleur social, Région de l’Est
L’enquête approfondie qu’a menée l’Équipe de l’Examen indépendant sur le CDST a jeté beaucoup de lumière sur les nombreux problèmes liés aux programmes pour les détenus dans cet établissement, lesquels peuvent exister ailleurs également, bien que des études plus poussées soient nécessaires. Les programmes offerts au CDST appartiennent habituellement à l’une des quatre catégories suivantes : travail en établissement, éducation, spiritualité et intérêt général.
L’Équipe de l’Examen indépendant a été informée que le CDST offre un seul programme de travail en établissement d’une capacité maximale de 40 détenus en tout temps, et bien que l’établissement ne fasse pas le suivi du nombre total de participants chaque année, le personnel a évalué que 180 détenus y ont participé en 2017.
Le TSDC n’offre actuellement que deux
Le CDST a indiqué à l’Équipe de l’Examen indépendant que tous les détenus avaient accès aux programmes offerts par l’établissement. Toutefois, après une vérification plus approfondie, il est devenu évident que l’accès d’un détenu aux programmes peut être restreint par un certain nombre de facteurs opérationnels, dont le manque de personnel, les confinements en cellule et l’unité où loge le détenu. Par exemple, le CDST a signalé qu’en 2017, tous les cours offerts par l’établissement étaient donnés dans des unités à supervision directe; autrement dit, les détenus logés dans des unités plus restrictives étaient moins susceptibles de pouvoir accéder aux programmes de l’établissement.
Cette constatation n’est pas propre au CDST. En fait, d’autres établissements restreignent davantage la participation des détenus aux programmes spécialisés en fonction de leur situation de détention. À titre d’exemple, les exigences d’admission au programme de travail pour les détenus du Complexe correctionnel Maplehurst interdisent aux détenus en détention préventive et aux détenus incarcérés en vertu d’une ordonnance d’expulsion liée à l’immigration de participer aux programmes. Ces pratiques opérationnelles ne correspondent pas aux principes bien reconnus des programmes, notamment le fait que les personnes qui présentent le risque le plus élevé devraient prendre part à des programmes plus fréquents et plus intensifs en fonction de leurs besoins particuliers et que les programmes peuvent aussi être efficaces lorsqu’ils sont offerts dans la collectivité.
>Le CDST a également indiqué que certains programmes sont touchés par l’effectif de l’établissement. La prestation de certains d’entre eux est assurée par des agents de programme, c’est-à-dire des agents des services correctionnels qui ont exprimé le désir d’enseigner le programme et ont été temporairement assignés à ces postes dans l’établissement. Bien que le fait de pourvoir ces postes spécialisés pour assurer la prestation de programmes aux détenus représente un effort louable, confier cette tâche à des agents des services correctionnels pose certains problèmes. Par exemple, ces agents ne sont pas des cliniciens ni des spécialistes du modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité.
Recommandations relatives aux pratiques opérationnelles
Le ministère devra effectuer une analyse plus approfondie pour déterminer les lieux qui conviennent le mieux à l’étude pilote. De plus, une évaluation de chaque lieu où a été menée l’étude pilote doit être effectuée dans les trois mois suivant la fin de l’étude de six mois, et cette évaluation doit tenir compte des données démographiques sur les détenus dont la porte de la cellule est dotée de ces trappes spéciales pour passer les repas, des autres interventions mises de l’avant parallèlement à l’utilisation de ces trappes spéciales et des résultats obtenus lorsque la trappe spéciale est utilisée et lorsqu’elle ne l’est pas.
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Je recommande au ministère de mettre en œuvre un outil d’attribution de la cote de sécurité dans les établissements qui est fondé sur des données probantes et a été validé pour l’identité de genre, les populations ethniques et les personnes autochtones. Cet outil devrait être utilisé dès l’admission de tous les nouveaux détenus afin d’identifier les personnes qui ont tendance à commettre des actes de violence dans les établissements correctionnels, de sorte que le personnel et les gestionnaires puissent disposer de mesures préventives ciblées.
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Je recommande que la politique et les pratiques opérationnelles correspondent au principe du recours aux mesures les moins restrictives en s’assurant que tous les détenus sont hébergés dans des établissements à sécurité minimale, sauf si l’outil d’attribution de la cote de sécurité confirme que des mesures de sécurité supplémentaires s’imposent.
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Je recommande que les détenus soient avisés par écrit et qu’ils reçoivent des explications concernant l’attribution de leur première cote de sécurité et que cette cote soit de nouveau évaluée au moins tous les 30 jours.
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Je recommande au ministère d’adopter des mesures normalisées et validées pour cerner les caractéristiques des détenus qui justifient l’ajout d’alertes dans le Système informatique de suivi des contrevenants. Les alertes liées au comportement d’un détenu qui sont susceptibles d’indiquer des symptômes de problèmes de santé physique ou mentale doivent être vérifiées par des cliniciens.
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Je recommande au ministère de créer des aires de détention à sécurité minimale, moyenne et maximale spéciales dans chaque établissement correctionnel de l’Ontario et de définir les conditions de l’isolement et les procédures opérationnelles dans ces types de détention.
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Je recommande que les établissements qui n’ont pas l’espace nécessaire pour créer des unités séparées aménagent une « aire de logement parallèle » où ils pourront instaurer des conditions de détention conformes à la liste exhaustive de types d’unités de logement parallèles que décrit la politique du ministère intitulée Placement des détenus ayant des besoins spéciaux en matière de gestion, qui a été récemment révisée en juillet 2018.
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Je recommande au ministère d’établir des normes minimales relatives à la détention en isolement et des opérations courantes dans chacune des unités de logement parallèles d’ici six mois. Ces normes doivent correspondre au principe du recours aux mesures les moins restrictives et être élaborées avec la participation de l’unité de négociation des services correctionnels.
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Je recommande que des mesures de surveillance soient mises en place pour veiller à ce que les politiques mises à jour relativement au logement parallèle, lesquelles établissent les définitions normalisées des unités parallèles, soient mises en œuvre comme il se doit et que ce secteur de la pratique correctionnelle fasse partie des préoccupations de l’inspecteur général des services correctionnels, comme le prévoit la Loi de 2018 sur la transformation des services correctionnels.
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Je recommande que des garanties de procédures et des mécanismes de surveillance soient appliqués à toutes les unités de logement parallèles où le temps passé hors des cellules est plus restreint que celui de la population carcérale générale.
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Je recommande au ministère de veiller à ce que le personnel et les gestionnaires des services correctionnels affectés à des postes dans les unités parallèles soient soigneusement recrutés, dûment choisis, adéquatement formés et entièrement aptes à s’acquitter de leurs fonctions dans ces environnements spécialisés. Ces postes devraient d’abord être pourvus au moyen d’une déclaration d’intérêt et ne pas reposer uniquement sur l’ancienneté.
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Je recommande au ministère d’établir ou de donner en sous-traitance les programmes, la prestation des programmes et les activités enrichissantes dans le cadre desquels toutes les personnes en détention peuvent travailler et étudier ou auxquels elles peuvent participer, et que les programmes de réadaptation répondent aux besoins cernés dans les évaluations personnelles.
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Je recommande au ministère de collaborer avec ses partenaires et les intervenants de la collectivité en vue de déterminer comment mettre à profit les services et les programmes communautaires existants afin de favoriser la remise en liberté d’une personne de façon graduelle et sécuritaire.
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Je recommande au ministère d’accorder les ressources et les mesures de soutien appropriées pour faire en sorte que des programmes de réadaptation fondés sur des données probantes soient régulièrement prévus et toujours offerts dans chaque établissement selon les évaluations personnelles du risque et des besoins.
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Je recommande que toutes les personnes en détention classées dans une unité ou une aire de logement parallèle soient confiées à un gestionnaire de cas attitré et bénéficient d’un plan de soins et (ou) de traitement personnalisé comprenant des programmes de réadaptation le cas échéant.
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Je recommande que le Centre de détention du Sud de Toronto entreprenne une étude pilote d’un an visant à mettre en œuvre une unité de soins comportementaux, comme le prévoit la politique du ministère de juillet 2018 intitulée Placement des détenus ayant des besoins spéciaux en matière de gestion, à l’aide des critères suivants :
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l’effectif doit être élargi pour faciliter le temps passé hors des cellules et permettre aux gestionnaires de cas attitrés de s’assurer qu’un plan de soins a été élaboré pour chaque détenu logé dans l’unité et que ce plan est suivi comme il se doit;
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les agents des services correctionnels doivent remplir le rôle de gestionnaires de cas dans l’unité et le travailleur social de l’unité doit fournir un soutien clinique au besoin;
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des listes permanentes des membres du personnel des services correctionnels qui ont d’abord été sélectionnés au moyen de déclarations d’intérêt doivent être établies;
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les agents des services correctionnels doivent avoir la possibilité de faire des quarts de travail de huit heures s’ils sont affectés à l’unité de soins comportementaux pendant la durée de l’étude pilote;
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des employés en santé mentale attitrés (personnel infirmier autorisé, travailleur social et psychologue) doivent être affectés à la prestation du traitement et des programmes aux détenus logés dans l’unité de soins comportementaux;
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le poste d’agent des services correctionnels 3 pourvu au moyen d’une déclaration d’intérêt doit être mis à l’essai en fonction des compétences que requiert le poste. La personne qui occupera le poste d’agent des services correctionnels 3 doit être soigneusement recrutée, dûment choisie, adéquatement formée et suffisamment expérimentée pour pouvoir aider sur le plan de la conformité, de la sécurité préventive et des exigences accrues du travail dans cette unité où le taux de stress est élevé.
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Je recommande au ministère de mettre à l’essai des trappes sécurisées pour passer les repas dans les portes des cellules pendant une période de six mois dans les trois établissements où le nombre d’incidents liés aux trappes est le plus élevé. Ces trappes spéciales doivent être en nombre limité et être uniquement utilisées dans les unités de soins comportementaux après la mise en œuvre de procédures opérationnelles claires et l’élaboration de mécanismes de surveillance précis.
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>Je recommande que le Centre de détention du Sud de Toronto soit l’un des lieux où sera menée l’étude pilote conformément à la recommandation 3.16.
Quarante-trois pour cent des incidents commis par des détenus à l’endroit du personnel (à l’exclusion des menaces) qui ont été signalés aux CDST en 2017 se sont produits par les trappes pour passer les repas dans les portes des cellules. Étant donné que la majorité de ces incidents se produisent dans une unité d’isolement, une unité spéciale de détention ou une unité d’évaluation de la santé mentale, je recommande que le CDST mette à l’essai ces trappes spéciales dans l’unité de soins comportementaux. Cette étude pilote devrait durer six mois et être immédiatement suivie d’une évaluation, conformément à la recommandation 3.16.
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Notes en bas de page
- note de bas de page[14] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra, note 9.
- note de bas de page[15] Retour au paragraphe À la suite d’un rapport d’incident de violence au travail, le gestionnaire ou le superviseur rédige un examen écrit qui comprend des recommandations sur les mesures à prendre pour prévenir d’autres incidents de violence au travail.
- note de bas de page[16] Retour au paragraphe Parfois, le rapport d’incident déclenché par un détenu peut être rempli par un sergent d’état-major si le sergent ou le gestionnaire est occupé et n’est pas en mesure de le faire.
- note de bas de page[17] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra, notes 9 à 16.
- note de bas de page[18] Retour au paragraphe Il existe une liste de vérification procédurale comprenant les renseignements à inclure dans un rapport d’incident déclenché par un détenu. Cette liste de vérification sert de document d’orientation pour les sergents ou les gestionnaires qui remplissent le rapport d’incident déclenché par un détenu. S’il manque des éléments, le personnel de l’Unité de la gestion de l’information (UGI) essaiera de faire le suivi auprès des bureaux régionaux ou des établissements correctionnels pour obtenir les renseignements manquants.
- note de bas de page[19] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra, note 9.
- note de bas de page[20] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[21] Retour au paragraphe Les alertes font référence aux avis qui peuvent être enregistrés dans le SISC par des employés correctionnels. Ces alertes peuvent être classées dans les catégories suivantes : toxicomanie, santé mentale, risque lié à la gestion, risque associé au suicide et affiliation à un groupe menaçant la sécurité.
- note de bas de page[22] Retour au paragraphe Hans Toch, Peacekeeping: Police, Prisons, and Violence, Lexington (Maine), Lexington Books, 1976; voir également Alison Liebling et Deborah Kent, « Two Cultures: Correctional Officers and Key Differences in Institutional Climate » dans John Woolredge et Paula Smith (éd.), The Oxford Handbook of Prisons and Imprisonment, Oxford UP, 2018, p. 208-234 (ci-après, Liebling et Kent, Two Cultures).
- note de bas de page[23] Retour au paragraphe Alison Liebling, Susie Hulley et Ben Crewe, « Conceptualising and Measuring the Quality of Prison Life », The Sage Handbook of Criminological Research Methods (2011); Ben Crewe, Alison Liebling et Susie Hulley, « Staff Culture, Use of Authority and Prisoner Quality of Life in Public and Private Sector Prisons », Australian & New Zealand Journal of Criminology , vol. 44, n° 1 (2011) (ci après, Crewe et coll., Staff Culture); Alison Liebling, « Moral Performance, Inhuman and Degrading Treatment and Prison Pain », Punishment & Society , vol. 13, n° 5 (2011) (ci-après, Liebling, Moral Performance); Alison Liebling, « Why Prison Staff Culture Matters », dans James Byrne, Faye Taxman et Donald Hummer (éd.), The Culture of Prison Violence , Boston (Maine), Allyn and Bacon, 2008, p. 105-122; Alison Liebling, « Distinctions and Distinctiveness in the Work of Prison Officers: Legitimacy and Authority Revisited », European Journal of Criminology , vol. 8, n° 6 (2011) (ci-après, Liebling, Distinctions).
- note de bas de page[24] Retour au paragraphe Jill A. Gordon et Amy J. Stichman, « The Influence of Rehabilitative and Punishment Ideology on Correctional Officers’ Perceptions of Informal Bases of Power » , International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology , vol. 60, n° 4 (2016); voir également Liebling, Moral Performance, supra, note 23.
- note de bas de page[25] Retour au paragraphe Crewe et coll., Staff Culture, supra, note 23.
- note de bas de page[26] Retour au paragraphe Donald Specter, « Making Prisons Safe: Strategies for Reducing Violence », Washington University Journal of Law & Policy, vol. 22, n° 1 (2006), p. 125.
- note de bas de page[27] Retour au paragraphe Liebling, Moral Performance, supra note 23.
- note de bas de page[28] Retour au paragraphe Liebling, Distinctions, supra note 23.
- note de bas de page[29] Retour au paragraphe Crewe et coll., Staff Culture, supra note 23.
- note de bas de page[30] Retour au paragraphe Pour des études de l’incidence du principe de retenue, des mesures les moins restrictives (conditions de détention) et du récidivisme, voir : James Bonta et Paul Gendreau, « Reexamining the Cruel and Unusual Punishment of Prison Life », Law and Human Behavior, vol. 14, n° 4 (1990) (ci-après, Bonta et Gendreau, Cruel and Unusual); Paul Gendreau et Claire Goggin, « Effets de l’incarcération et des sanctions intermédiaires sur la récidive : effets généraux et différences individuelles », Sécurité publique Canada, gouvernement du Canada (2002); Francis T. Cullen, Cheryl Lero Jonson et Daniel S. Nagin, « Prisons Do Not Reduce Recidivism: The High Cost of Ignoring Science », The Prison Journal, vol 91, n° 3 (2011) (ci-après, Cullen et coll., Prisons); William D. Bales et Alex R. Piquero, « Assessing the Impact of Imprisonment on Recidivism », Journal of Experimental Criminology, vol. 71, no 8 (2012).
- note de bas de page[31] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[32] Retour au paragraphe French and Gendreau, Reducing Misconducts, supra note 11; Campbell et coll., Prediction of Violence, supra note 11.
- note de bas de page[33] Retour au paragraphe Liebling and Kent, Two Cultures, supra note 22 at 225.
- note de bas de page[34] Retour au paragraphe Avant les années 1970, les femmes qui faisaient carrière dans les services correctionnels étaient embauchées comme matrones (travaillant comme agentes correctionnelles dans des établissements pour femmes), commis et préposées au soutien administratif.
- note de bas de page[35] Retour au paragraphe Maeve McMahon, Women on Guard: Discrimination and Harassment in Corrections , University of Toronto Press, 1999, dans Freda Burdett, Lynne Gouliquer et Carmen Poulin, « Culture of Corrections: The Experiences of Women Correctional Officers », Feminist Criminology , vol. 13, no 3 (2018), p. 329-349 (ci-après, Burdett et coll., Culture of Corrections).
- note de bas de page[36] Retour au paragraphe Données du MSCSC; Burdett et coll., Culture of Corrections, ibid, p. 332.
- note de bas de page[37] Retour au paragraphe Jill A. Gordon, Blythe Proulx et Patricia H. Grant, « Trepidation among the “keepers”: Gendered Perceptions of Fear and Risk of Victimization among Corrections Officers », American Journal of Criminal Justice, vol. 38, no 2 (2013), p. 245-265.
- note de bas de page[38] Retour au paragraphe Jill A. Gordon et Thomas Baker, « Examining Correctional Officers’ Fear of Victimization by Inmates: The Influence of Fear Facilitators and Fear Inhibitors », Criminal Justice Policy Review , vol. 28, no 5 (2017), p. 463 (ci-après, Gordon et Baker, Officers’ Fear); voir aussi : Burdett et coll., Culture of Corrections, supra , note 35.
- note de bas de page[39] Retour au paragraphe Gordon et Baker, Officers’ Fear, ibid.
- note de bas de page[40] Retour au paragraphe Gaylene S. Armstrong et Marie L. Griffin, « Does the job matter? Comparing correlates of stress among treatment and correctional staff in prisons », Journal of Criminal Justice , vol. 32, no 6 (2004). Voir aussi : EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9; Rose Ricciardelli, Nicole Power et Daniella Simas Medeiros, « Correctional Officers in Canada: Interpreting Workplace Violence », Criminal Justice Review (2018) (ci-après, Ricciardelli et coll., Correctional Officers in Canada).
- note de bas de page[41] Retour au paragraphe Abdel Halim Boudoukha et coll., « Inmates-to-Staff Assaults, PTSD and Burnout: Profiles of Risk and Vulnerability », Journal of Interpersonal Violence , vol. 28, no 11 (2013). Voir aussi : R. Nicholas Carleton et coll., « Mental Disorder Symptoms among Public Safety Personnel in Canada », supra , note 2 (cette étude a démontré qu’à l’instar des agents de police et des ambulanciers paramédicaux, les agents correctionnels sont plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux causés par le stress lié au travail, notamment de symptômes associés au TSPT).
- note de bas de page[42] Retour au paragraphe Selon 412 (sur 781) agents correctionnels ayant répondu au sondage qui étaient en désaccord ou totalement en désaccord avec l’énoncé « Je me sens en sécurité au travail dans mon établissement actuel ».
- note de bas de page[43] Retour au paragraphe Selon 255 (sur 388) répondants qui n’ont pas indiqué qu’ils étaient des agents correctionnels et qui étaient d’accord ou totalement d’accord avec l’énoncé « Je me sens en sécurité au travail dans mon établissement actuel ».
- note de bas de page[44] Retour au paragraphe Christina Howorun, « Inmates, staff in Ontario jails still getting hurt with contraband weapons », CityNews (1er décembre 2017). En ligne : https://toronto.citynews.ca/2017/12/01/contraband-weapons-ontario-jails/; CBC News, « 7 inmates at London, Ont. jail overdose within minutes of each other, police say », CBC News London (9 août 2018). En ligne : https://www.cbc.ca/news/canada/london/london-ontario-emdc-inmates-overdose-1.4779802.
- note de bas de page[45] Retour au paragraphe En novembre 2018, la Prison de Fort Frances ne possédait pas d’appareil de détection à balayage corporel.
- note de bas de page[46] Retour au paragraphe Ian Burns, « Body scanners to be installed at CNCC in Penetanguishene », Simcoe News (4 mai 2016). En ligne : https://www.simcoe.com/news-story/6528105-body-scanners-to-be-installed-at-cncc-in-penetanguishene/.
- note de bas de page[47] Retour au paragraphe Par exemple, les personnes qui surveillent les images balayées peuvent avoir du mal à distinguer les corps étrangers de l’anatomie humaine s’ils ne sont pas correctement formés pour interpréter les images obtenues par balayage numérique.
- note de bas de page[48] Retour au paragraphe Christina Howorun, « How Toronto South Detention Centre became Ontario’s most violent jail », CityNews (21 novembre 2018). En ligne : https://toronto.citynews.ca/2018/11/21/how-toronto-south-detention-centre-became-ontarios-most-violent-jail/.
- note de bas de page[49] Retour au paragraphe Ricciardelli et coll., Correctional Officers in Canada, supra , note 40. Pour l’Ontario, voir : Larocque, Penal Practices, supra , note 10; Burdett et coll., Culture of Corrections, supra , note 35; EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9.
- note de bas de page[50] Retour au paragraphe Katherine A. DeCelles, D. Scott DeRue, Joshua D. Margolis et Tara L. Ceranic, « Does Power Corrupt or Enable? When and Why Power Facilitates Self-Interested Behaviour », Journal of Applied Psychology , vol. 97, no 3 (2012).
- note de bas de page[51] Retour au paragraphe Scott J. Reynolds, Keith Leavitt et Katherine A. DeCelles, « Automatic ethics: The effects of implicit assumptions and contextual cues on moral behavior », Journal of Applied Psychology , vol. 95, no 4 (2010); Frank V. Ferdik et Hayden P. Smith, Correctional Officer Safety and Wellness Literature Synthesis , Washington, D.C., 2017).
- note de bas de page[52] Retour au paragraphe Selon 813 (sur 1 214) répondants qui étaient totalement d’accord ou d’accord avec l’énoncé « Les personnes en détention devraient être soumises à une discipline stricte ».
- note de bas de page[53] Retour au paragraphe Selon 614 (sur 806) agents correctionnels ayant répondu au sondage qui étaient totalement d’accord ou d’accord avec l’énoncé « Les personnes en détention devraient être soumises à une discipline stricte ».
- note de bas de page[54] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra, note 9, p. 34.
- note de bas de page[55] Retour au paragraphe Selon 819 (sur 1 130) répondants qui ont choisi des « peines minimales obligatoires pour les agressions commises à l’endroit du personnel » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[56] Retour au paragraphe Selon 602 (sur 1 130) répondants qui ont choisi « davantage de sanctions disciplinaires » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[57] Retour au paragraphe Selon 491 (sur 1 130) répondants qui ont choisi un « rapport plus élevé entre le nombre d’employés et le nombre de détenus » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[58] Retour au paragraphe Selon 398 (sur 1 130) répondants qui ont choisi du « personnel plus expérimenté » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[59] Retour au paragraphe Selon 391 (sur 1 130) répondants qui ont choisi une « formation supplémentaire pour le personnel » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[60] Retour au paragraphe Selon 612 (sur 758) agents correctionnels qui ont choisi des « peines minimales obligatoires pour les agressions commises à l’endroit du personnel » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[61] Retour au paragraphe Selon 447 (sur 758) agents correctionnels qui ont choisi« davantage de sanctions disciplinaires » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[62] Retour au paragraphe Selon 365 (sur 758) agents correctionnels qui ont choisi un « rapport plus élevé entre le nombre d’employés et le nombre de détenus » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[63] Retour au paragraphe Selon 302 (sur 758) agents correctionnels qui ont choisi une « détention plus restrictive » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[64] Retour au paragraphe Selon 237 (sur 758) agents correctionnels qui ont choisi des « pistolets Taser » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[65] Retour au paragraphe Anthony N. Doob, Une approche des objectifs et des principes de détermination de la peine basée sur les valeurs et sur les preuves , Ottawa, Division de la recherche et de la statistique, ministère de la Justice du Canada, 2016; Anthony N. Doob et Cheryl M. Webster, « Sentence Severity and Crime: Accepting the Null Hypothesis », Crime and Justice , vol. 30 (2003); Anthony N. Doob, Cheryl M. Webster et Rosemary Gartner, « Issues related to Harsh Sentences and Mandatory Minimum Sentences: General Deterrence and Incapacitation – Research Summaries Compiled from Criminological Highlights », Toronto, Centre for Criminology & Sociolegal Studies, Université de Toronto (2014); Raymond Paternoster, « How Much Do We Really Know about Criminal Deterrence » Journal of Criminal Law and Criminology , vol. 100, no 3 (2010), p. 765-824.
- note de bas de page[66] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra, note 9, p. 90-91.
- note de bas de page[67] Retour au paragraphe Selon 290 (sur 1 130) répondants qui ont choisi le « recours à la force » parmi leurs cinq premiers choix de mesures qui contribuent le plus à la sécurité du personnel dans leur établissement (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[68] Retour au paragraphe Selon 188 (sur 1 130) répondants qui ont choisi un « recours accru à la force » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel dans leur établissement actuel (voir l’annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[69] Retour au paragraphe Nations Unies, Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), adoption de la résolution par l’Assemblée générale le 17 décembre 2015, soixante dixième session, point 106 de l’ordre du jour, Assemblée générale de l’ONU, 2015.
- note de bas de page[70] Retour au paragraphe HM Inspectorate of Prisons, Our Expectations: Managing Behaviour, Royaume-Uni, droit d’auteur de la Couronne, 5 juillet 2017. En ligne : https://www.justiceinspectorates.gov.uk/hmiprisons/our-expectations/prison-expectations/safety/managing-behaviour/.
- note de bas de page[71] Retour au paragraphe MCSCS, Manuel des politiques et procédures des services en établissement : Sécurité et contrôle : Recours à la force , gouvernement de l’Ontario, décembre 2013, article 3.1.7.
- note de bas de page[72] Retour au paragraphe Ibid, article 3.1.4.
- note de bas de page[73] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9, p. 42.
- note de bas de page[74] Retour au paragraphe Il existe d’autres facteurs susceptibles de contribuer à l’augmentation du nombre d’incidents de recours à la force signalés dans la province et dans des établissements particuliers, notamment de meilleures pratiques de signalement et un afflux de nouveaux employés ou détenus.
- note de bas de page[75] Retour au paragraphe Bureau de l’enquêteur correctionnel, Rapport annuel 2017-2018, Ottawa (Ontario), gouvernement du Canada, p. 39.
- note de bas de page[76] Retour au paragraphe En mai 2017, le ministère a retenu les services d’un tiers pour examiner le Programme FEASC et les documents connexes.
- note de bas de page[77] Retour au paragraphe Comme il est mentionné dans le Rapport provisoire , l’Équipe de l’Examen indépendant a été informée que d’autres modules de formation du programme abordent le thème de la désescalade. Toutefois, ces moyens informels dépendent de l’enseignant qui donne la formation et il est impossible d’établir dans quelle mesure, ou avec quelle cohérence, cette désescalade est encouragée auprès des cohortes qui suivent le Programme FEASC. Voir : EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9.As noted in the Interim Report, the Independent Review Team was advised that a theme of de-escalation is embedded in other training modules in the curriculum. However, these informal means are dependent on the instructor facilitating the training, and it is not possible to measure the degree to, or consistency with, which this de-escalation is promoted across COTA cohorts. See: IROC, Interim Report, supra note 9.
- note de bas de page[78] Retour au paragraphe MSCSC, « L’Ontario embauchera 2 000 nouveaux agents correctionnels : Les nouveaux agents aideront à la transformation et renforceront la sécurité du personnel et des détenus », Salle de presse , gouvernement de l’Ontario (21 mars 2016). En ligne : https://news.ontario.ca/mcscs/fr/2016/03/lontario-embauchera-2000-nouveaux-agents-correctionnels.html.
- note de bas de page[79] Retour au paragraphe MSCSC, « Agent des services correctionnels questionnaire d’auto-évaluation », gouvernement de l’Ontario (février 2016).
- note de bas de page[80] Retour au paragraphe Selon 788 (sur 1 130) et 484 (sur 1 130) répondants, respectivement.
- note de bas de page[81] Retour au paragraphe MSCSC, « Comment devenir un agent des services correctionnels », gouvernement de l’Ontario (janvier 2017). SEFPO, « Collective Agreement between The Crown in Right of Ontario and Ontario Public Service Union made on the 18th day of November 2016 », SEFPO, Division des services correctionnels (2016). En ligne : https://opseu.org/sites/default/files/final_draft_2015-2017_opseu_cor_collective_agreement_-_november_18_2016_1.pdf.
- note de bas de page[82] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9, p. 45. La classification des infractions criminelles les plus graves comprenait les suivantes : « homicide et crimes connexes », « crimes violents graves », « crimes violents de nature sexuelle » et « agression et crimes connexes ».
- note de bas de page[83] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[84] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[85] Retour au paragraphe La représentation de la population carcérale du CDST repose sur des moyennes calculées à l’aide de données instantanées recueillies chaque mois sur la population carcérale de l’établissement en 2017, à l’exclusion des détenus du Centre de détention discontinue de Toronto.
- note de bas de page[86] Retour au paragraphe L’infraction criminelle la plus grave de chaque détenu à la date à laquelle il a commis l’incident à l’endroit du personnel a été vérifiée dans le SISC. Pour la plupart des détenus impliqués dans plusieurs incidents, l’infraction criminelle la plus grave pour laquelle ils étaient en détention à la date de l’incident était un crime violent pour tous les incidents ou non violent pour tous les incidents. Sept détenus ont été impliqués dans de multiples incidents pendant plusieurs périodes de détention au cours desquelles l’infraction criminelle la plus grave pour chaque peine d’emprisonnement concernait parfois un crime violent et parfois un crime non violent. Ces détenus ont été inclus dans la catégorie d’infraction criminelle la plus grave avec violence pour désigner la présence d’un crime violent à un moment donné en 2017.
- note de bas de page[87] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9, p. 85-87.
- note de bas de page[88] Retour au paragraphe Melissa S. Morabito et coll., « The Nature and Extent of Police use of Force in Encounters with People with Behavioral Health Disorders », International Journal of Law and Psychiatry , vol. 50 (2017), p. 31-37.
- note de bas de page[89] Retour au paragraphe Peter Eliser, Jason Szep et Charles Levinson, « Inmate deaths reveal "torturous" use of Tasers », Reuters (6 décembre 2017). En ligne : www.reuters.com/investigates/special-report/usa-taser-jails.
- note de bas de page[90] Retour au paragraphe Selon 211 (sur 1 130) répondants qui ont choisi des « trappes sécurisées dans les portes des cellules » parmi leurs cinq premiers choix de mesures qui renforceraient le plus la sécurité du personnel dans leur établissement actuel (annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[91] Retour au paragraphe Selon 110 (sur 262) répondants du CDST qui ont choisi des « trappes sécurisées dans les portes des cellules » parmi leurs cinq premiers choix de mesures potentiels qui renforceraient le plus la sécurité du personnel au CDST (annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[92] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9.
- note de bas de page[93] Retour au paragraphe EISCO, Services correctionnels de l’Ontario : Axes de réforme, Ottawa, Examen indépendant des services correctionnels de l’Ontario, gouvernement de l’Ontario, septembre 2017.
- note de bas de page[94] Retour au paragraphe Le ministère effectue une évaluation à l’aide de l’Inventaire du niveau de supervision – révision de l’Ontario (INS-RO) pour les détenus qui purgent une peine provinciale de 30 jours ou plus et de l’« Adult Institution Initial Assessment and Placement Report » (AIIAPR) pour les détenus qui purgent une peine de moins de 30 jours. L’INS-RO éclaire le plan de programme des détenus qui purgent des peines de plus de six mois, bien que l’Équipe de l’Examen indépendant ait signalé dans le document Services correctionnels de l’Ontario : Axes de réforme que la plupart des établissements n’utilisent pas les plans de programme et que les membres du personnel, lorsqu’ils ont été interrogés, ignoraient généralement qu’ils devaient le faire.
- note de bas de page[95] Retour au paragraphe Ryan M. Labrecque et Paula Smith, « Reducing Institutional Disorder: Using the Inmate Risk Assessment for Segregation Placement to Triage Treatment Services at the Front End of Prison Sentences », Crime & Delinquency (2017) (ci-après, Labrecque et Smith, Reducing Institutional Disorder); EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9; Paul Gendreau et David Keyes, « Making prisons safer and more humane environments », Canadian Journal of Criminology , vol. 43, no 1 (2001).
- note de bas de page[96] Retour au paragraphe Selon 277 (sur 1 130) répondants à la question (annexe B, tableau B-5).
- note de bas de page[97] Retour au paragraphe Présentation de diapositives sur l’évaluation des risques des détenus à l’intention du groupe consultatif sur l’outil d’évaluation de la classification fondé sur le risque, 5 juin 2018.
- note de bas de page[98] Retour au paragraphe Le Centre de détention du Sud de Toronto, le Centre de détention du Sud-Ouest et le Centre Vanier pour femmes sont les seuls établissements correctionnels provinciaux en Ontario qui utilisent des outils de classification internes.
- note de bas de page[99] Retour au paragraphe La supervision directe désigne un modèle de supervision où des agents correctionnels sont en poste à l’intérieur des unités résidentielles des détenus afin de favoriser des interactions continues et directes avec les détenus. Grâce à ces interactions, les employés correctionnels prennent l’unité en charge et sont en mesure de gérer activement les comportements et de régler les problèmes mineurs avant qu’ils ne deviennent plus graves. Le modèle est également fondé sur des exigences quant aux installations matérielles visant à réduire les comportements problématiques par le logement des détenus dans des unités plus normalisées et l’accès à des programmes et à des activités conçus pour solliciter la participation des détenus, de manière significative, tout au long de la journée. La majorité (32) des unités résidentielles des détenus au CDST sont conçues pour soutenir le modèle de gestion des détenus par supervision directe, alors que les autres unités (11) utilisent le modèle de supervision indirecte (à distance).
- note de bas de page[100] Retour au paragraphe Pour obtenir une description plus détaillée de l’élaboration d’un rapport de placement interne, consulter Annexe A. Étude de cas : Centre de détention du sud de Toronto.
- note de bas de page[101] Retour au paragraphe Selon la politique du ministère relative à l’interdiction d’association, ce type d’interdiction entre deux délinquants ne figure dans le SISC que si le tribunal l’a ordonné et (ou) si une décision est prise par un cadre supérieur pour des raisons administratives. Dans les cas où les gestionnaires locaux déterminent que deux détenus doivent être séparés, l’établissement désignera ces détenus comme devant « à l’écart » l’un de l’autre et une alerte d’interdiction d’association sera ajoutée dans le SISC. Le Manuel des politiques et procédures des services en établissement ne contient pas de terme précis pour désigner des détenus qui doivent être gardés à l’écart.
- note de bas de page[102] Retour au paragraphe Les données du ministère laissent entendre que les incidents de violence commis par des détenus à l’endroit de détenus sont peut-être moins courants dans les établissements à supervision directe. En 2017, 269 agressions commises par des détenus à l’endroit de détenus ont été signalées au CDST, alors que d’autres établissements dont les populations carcérales sont comparables ou plus petites, mais qui fonctionnent selon des modèles de supervision indirecte, ont signalé davantage d’agressions commises par des détenus envers des détenus (p. ex., 423 au Centre correctionnel du Centre-Est, 368 au Centre de détention de Hamilton-Wentworth et 316 au Centre de détention d’Elgin-Middlesex).
- note de bas de page[103] Retour au paragraphe Il n’a pas été possible d’obtenir le décompte moyen de détenus par unité pour le CDST en 2017; c’est pourquoi une ventilation des détenus par type d’unité fondée sur un décompte quotidien du CDST choisi au hasard le 30 octobre 2017 a été établie. Il a fallu exclure les détenus en isolement protecteur logés dans des unités à supervision directe en raison du manque d’uniformité dans le nombre d’heures de déverrouillage des cellules auxquelles ces détenus ont eu droit en 2017. Pour obtenir une explication plus détaillée des heures de déverrouillage par unité du CDST, veuillez consulter l’Annexe A. Étude de cas : Centre de détention du sud de Toronto.
- note de bas de page[104] Retour au paragraphe Selon 156 (sur 1 130) répondants qui ont choisi des « logements parallèles » parmi leurs cinq premiers choix de mesures qui contribuent le plus à la sécurité du personnel dans leur établissement (Annexe B, Tableau B-4).
- note de bas de page[105] Retour au paragraphe Selon 206 (sur 1 130) répondants qui ont choisi « davantage de logements parallèles » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui augmenteraient le plus la sécurité du personnel dans leur établissement actuel (Annexe B, Tableu B-5).
- note de bas de page[106] Retour au paragraphe Loi de 2018 sur la transformation des services correctionnels , Partie V (sanction royale accordée en mai 2018).
- note de bas de page[107] Retour au paragraphe L’isolement s’entend de « tout type de détention où un détenu est fortement restreint dans ses déplacements et ses relations avec les autres pendant 22 heures ou plus par jour ».
- note de bas de page[108] Retour au paragraphe « Détenu ayant des besoins spéciaux en matière de gestion » s’entend comme suit dans la politique du ministère : « détenu qui a besoin de soins spéciaux de nature physique, mentale et sociale (c.-à-d. détenu dont le comportement réel ou potentiel pourrait nuire à lui-même ou à d’autres personnes, et par conséquent doit avoir le moins de contacts possible avec les autres détenus) ». Voir MSCSC, Manuel des politiques et procédures des Services en établissement : Gestion des détenus : Gestion de la population carcérale générale : Placement des détenus ayant des besoins spéciaux en matière de gestion , gouvernement de l’Ontario, juillet 2018, article 4.14 (ci-après, MSCSC, Placement des détenus ayant des besoins spéciaux).
- note de bas de page[109] Retour au paragraphe En octobre 2012, Christina Jahn a déposé une plainte liée aux droits de la personne concernant sa détention en isolement et le fait qu’elle ait reçu des soins de santé mentale inadéquats. En septembre 2013, le gouvernement de l’Ontario a répondu à la demande de Christina Jahn, notamment en adoptant dix mesures correctives d’intérêt public. De 2014 à 2016, le MSCSC a rédigé une série de rapports et apporté des changements à la politique pour satisfaire aux mesures correctives d’intérêt public.
- note de bas de page[110] Retour au paragraphe Commission ontarienne des droits de la personne c. Ontario (ministère de la Sécurité communautaire et Services correctionnels) , HRTO 60, 2018 (ci-après, CODP c. Ontario).
- note de bas de page[111] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[112] Retour au paragraphe MSCSC, Placement des détenus ayant des besoins spéciaux, supra , note 108.
- note de bas de page[113] Retour au paragraphe Ibid.
- note de bas de page[114] Retour au paragraphe
- note de bas de page[115] Retour au paragraphe EISCO, Rapport provisoire, supra , note 9.
- note de bas de page[116] Retour au paragraphe Bonta and Gendreau, Cruel and Unusual, supra note 30; Cullen et al., Prisons, supra note 30; French and Gendreau, Reducing Misconducts, supra note 11.
- note de bas de page[117] Retour au paragraphe Selon 39 (sur 42) répondants de l’Institut correctionnel de l’Ontario qui étaient d’accord ou totalement d’accord avec l’énoncé « Je me sens en sécurité au travail dans mon établissement actuel ».
- note de bas de page[118] Retour au paragraphe Selon 25 (sur 40) répondants de l’Institut correctionnel de l’Ontario qui ont indiqué qu’ils ne craignaient « jamais » d’être agressés par un détenu.
- note de bas de page[119] Retour au paragraphe Dans le sondage sur la violence dans les établissements correctionnels de l’EISCO, les répondants devaient répondre aux questions suivantes : « Si vous deviez travailler dans un autre établissement, veuillez indiquer le ou les établissements » et « Si vous vous sentiriez plus en sécurité de travailler dans un autre établissement, veuillez indiquer le ou les établissements ».
- note de bas de page[120] Retour au paragraphe Le CCCN a indiqué que le cours familiarise les étudiants à Microsoft Office, y compris Excel, et qu’il enseigne comment rédiger un curriculum vitæ et des documents de communication professionnelle.
- note de bas de page[121] Retour au paragraphe Le CCCN a indiqué que le cours enseigne l’imagerie numérique et la conception Web.
- note de bas de page[122] Retour au paragraphe Les Industries TRILCOR permettent aux détenus qui purgent une peine dans quatre établissements provinciaux, soit le Centre correctionnel du Centre-Est, le CCCN, le Complexe correctionnel Maplehurst et le Complexe correctionnel de Monteith, d’acquérir une expérience professionnelle.
- note de bas de page[123] Retour au paragraphe Le terme « maladie mentale grave » désigne « un diagnostic primaire de trouble psychotique, de trouble de l’humeur majeur ou de trouble anxieux majeur ».
- note de bas de page[124] Retour au paragraphe L’établissement a indiqué qu’il dispose de huit autres lits à usage spécial.
- note de bas de page[125] Retour au paragraphe Selon 703 (sur 1 215) répondants qui étaient d’accord ou totalement d’accord avec l’énoncé « L’objet de l’incarcération est la réadaptation et une éventuelle réinsertion ».
- note de bas de page[126] Retour au paragraphe French et Gendreau, Reducing Misconducts, supra , note 11; Huebner, Inmate Violence, supra , note 11.
- note de bas de page[127] Retour au paragraphe Selon 159 (sur 1 130) répondants qui ont choisi des « programmes » parmi leurs cinq premiers choix de mesures qui contribuent le plus à la sécurité du personnel dans leur établissement (annexe B, tableau B-4).
- note de bas de page[128] Retour au paragraphe Selon 186 (sur 1 130) répondants qui ont choisi « des programmes supplémentaires » parmi leurs cinq premiers choix de mesures supplémentaires qui renforceraient le plus la sécurité du personnel dans leur établissement actuel (annexe B, tableau B-5)
- note de bas de page[129] Retour au paragraphe Le CDST a indiqué qu’il offrait un programme de travail, trois programmes éducatifs, 16 programmes spirituels et 24 programmes de bénévolat d’intérêt général.
- note de bas de page[130] Retour au paragraphe Parmi les programmes de bénévolat actuellement offerts figurent les suivants : Alcooliques Anonymes, Cocaïnomanes Anonymes, Storybook Parents (parents raconteurs d’histoire), Amadeusz, Literal Change (changement littéraire) et Forgiveness Project (projet de pardon).
- note de bas de page[131] Retour au paragraphe Il importe de noter que ce chiffre n’inclut pas les détenus qui ont été réadmis au cours de l’année.
- note de bas de page[132] Retour au paragraphe Il importe de noter que « certains autres clients ont poursuivi des études aux niveaux collégial et universitaire », mais qu’ils ont été exclus de ce calcul « en partant de l’hypothèse qu’un programme offrant des crédits sous-entendait des crédits d’études secondaires ».
- note de bas de page[133] Retour au paragraphe Les chiffres ne tiennent pas compte des détenus habituellement hébergés au Centre de détention discontinue de Toronto.
- note de bas de page[134] Retour au paragraphe À l’heure actuelle, le CDST offre aux détenus les programmes « Life Skills » (aptitudes à la vie quotidienne) et « Change is a Choice » (changer est un choix). Les séances éducatives du programme Life Skills permettent de fournir aux détenus « des renseignements importants sur les objectifs et les comportements criminogènes ». Le programme comporte 17 séances d’une heure qui couvrent des sujets comme la consommation de substances, la gestion de la colère, l’établissement d’objectifs, la résolution de problèmes, l’utilisation du temps libre, la recherche et la conservation d’un emploi ainsi que l’établissement d’un budget. Chaque séance « donne un aperçu du sujet, y compris une notion générale du problème, son lien avec le comportement criminel et des solutions pour régler le problème ». Le programme Change is a Choice comporte une série de « cinq séances d’une heure et demie offertes aux [détenus] qui donnent un aperçu plus poussé des séances du programme Life Skills ». Les sujets abordés dans cette série comprennent la gestion de la colère, la consommation de substances, les liens (thérapie cognitivocomportementale) et les relations saines. Le programme Change is a Choice n’était pas offert au CDST en 2017.
- note de bas de page[135] Retour au paragraphe Par exemple, voir : James Bonta et D. A. Andrews, Modèle d’évaluation et de réadaptation des délinquants fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité , Sécurité publique Canada, Ottawa (Ontario), 2007 (ci-après, Bonta et Andrews, modèle RBR); James Bonta et coll., L’Initiative de formation stratégique en surveillance communautaire : les principes du risque, des besoins et de la réceptivité dans le monde réel 2010-01 , Sécurité publique Canada, gouvernement du Canada, décembre 2015; Ministry of Justice, British Columbia Corrections Branch, Strategic Training Initiative in Community Supervision , gouvernement de la Colombie-Britannique.
- note de bas de page[136] Retour au paragraphe Les autorités correctionnelles utilisent le modèle fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité (modèle RBR) pour élaborer des recommandations sur la façon dont les détenus devraient être évalués afin de recevoir un traitement permettant de cibler et de réduire le risque de récidive. Le modèle est fondé sur les trois principes suivants : 1) le principe du risque fait valoir que le comportement criminel peut être prédit de manière fiable et, par conséquent, que le traitement devrait cibler les détenus qui présentent un risque élevé – le traitement devrait être adapté au risque que pose la personne; 2) le principe des besoins met l’accent sur l’importance d’évaluer les facteurs criminogènes et de les cibler dans le traitement; 3) le principe de la réceptivité décrit la façon d’administrer le traitement pour optimiser l’intervention, en l’adaptant au style d’apprentissage, à la motivation, aux aptitudes et aux points forts de la personne. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir : Bonta et Andrews, modèle RBR, supra , note 135.