Photo par : Rob Tervo

Situation

Menacée

Le terme « menacée » signifie que l’espèce vit à l’état sauvage en Ontario, qu’elle n’est pas en voie de disparition mais qu’elle pourrait finir par l’être si rien n’est fait à l’égard des facteurs qui la menacent.

Date de son ajout à la liste des espèces en péril de l’Ontario

La carmantine d’Amérique avait déjà été classée espèce en péril lors de l’entrée en vigueur de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition en 2008.

Lire le rapport d’évaluation le plus récent (PDF en anglais en seulement)

Apparence

La carmantine d’Amérique est une plante aquatique qui mesure entre 20 et 100 cm de hauteur. Elle produit des fleurs tubulaires blanches ou violet pâle, marquées de violet sur la lèvre inférieure. Les feuilles étroites sont longues de 8 à 16 cm. Le fruit est une capsule contenant de deux à quatre graines beiges ou brun pâle. La plante se reproduit habituellement par rhizomes et peut former d’importantes colonies.

Les fleurs éclosent en mai ou au début de l’été, et les abeilles en sont les principales pollinisatrices. Les graines arrivent à maturité de la mi-juillet jusqu’à la fin de l’été; elles sont alors éjectées de la plante et se dispersent dans l’eau.

Habitat

L’aire de répartition de la carmantine d’Amérique est limitée à l’est de l’Amérique du Nord centrale, depuis la Géorgie et le Texas jusqu’au nord, dans les États de New York et du Michigan, le sud de l’Ontario et le Québec.

La carmantine d’Amérique pousse le long des rives et dans l’eau :

  • des ruisseaux
  • des rivières
  • des lacs
  • des fossés
  • des zones humides, parfois

Elle peut croître en sol humide et dans l’eau jusqu’à une profondeur de 1,2 mètre mais il semble qu’elle requiert d’être périodiquement submergée et sous l’effet des vagues, ce qui réduit la concurrence des autres plantes aquatiques.

Le sous-sol où elle pousse est habituellement composé de gravier, de sable ou de matière organique.

Présence

En Ontario, on peut trouver la carmantine d’Amérique dans six à dix endroits. La plupart des sous-populations de la province se trouvent le long de la rive du lac Érié. Il y en a également le long de la rivière Welland et du fleuve Saint-Laurent et il est possible qu’une sous-population existe à Sharbot Lake, mais on ne sait pas si elle y est encore.

Menaces

La menace la plus importante pesant sur la carmantine d’Amérique est la perte de l’habitat et la dégradation causée par les changements des niveaux d’eau et de la qualité de l’eau, possiblement en raison des barrages et des ensembles résidentiels et industriels.

Des spécimens de cette plante peuvent être endommagés par les activités récréatives comme la navigation de plaisance. Dans certains endroits, des espèces envahissantes comme le roseau commun (Phragmites australis) peuvent présenter une menace pour la carmantine d’Amérique.

Mesures que nous prenons

La carmantine d’Amérique et son habitat sont protégés aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

Cette même loi nous oblige en outre à préparer un guide de rétablissement pour les espèces menacées comme la carmantine d’Amérique afin d’orienter les efforts permettant de rétablir l’espèce dans la province.

Toutes les espèces inscrites sur la Liste des espèces en péril en Ontario peuvent donner droit à un financement du gouvernement au titre du Programme d’intendance des espèces en péril.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement propose au ministère des moyens pour qu’un nombre suffisant de spécimens de l’espèce se répandent en Ontario.

Lire le résumé (le 11 janvier 2013)

Lire le plan complet (le 11 janvier 2013) (en anglais seulement)

Réponse du gouvernement

Une réponse du gouvernement décrit les mesures que le gouvernement songe à prendre ou à soutenir afin d’aider à rétablir l’espèce.

Lire la réponse du gouvernement (le 11 octobre 2013)

Examen quinquennal des progrès accomplis

Au plus tard cinq ans après qu’une réponse du gouvernement (RDG) a été publiée, un examen des progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement de l’espèce est effectué.

Lisez le rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de dix-sept espèces en péril, dont la carmantine d’Amérique (2018).

Protection de l’habitat

Le 30 juin 2013

Ce que vous pouvez faire

Signalez sa présence

Signalez vos observations d’espèces en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), qui est le Centre des données sur la conservation de l’Ontario. Joignez-vous au projet Rare Species of Ontario (espèces rares de l’Ontario) du Centre grâce à iNaturalist, une application en ligne permettant d’identifier les espèces végétales et animales, afin de communiquer rapidement et facilement vos observations.

Devenez bénévole

Faites du bénévolat auprès de votre club de nature local ou du parc provincial en participant à des tâches d’enquête ou d’intendance axées sur les espèces en péril.

Soyez un bon gardien

Signalez les activités illicites

Signalez toute activité illégale se rapportant aux plantes et à la faune en composant le 1 866 MOE-TIPS (663-8477).

Faits en bref

  • On a donné à la carmantine d’Amérique le nom latin de Justicia americana en l’honneur de James Justice, un horticulteur et botaniste écossais du 18e siècle. Americana signifie qu’il s’agit d’une espèce indigène des Amériques.
  • La carmantine d’Amérique est bien adaptée aux milieux perturbés par des variations du niveau des eaux. Parce qu’elle se propage en se clonant grâce à un épais rhizome souterrain (ou tige horizontale), elle peut contribuer à la stabilisation des berges des rivières et des ruisseaux.
  • Au Canada, où elle est relativement peu connue, la carmantine d’Amérique vit à la limite nord de son aire de répartition. Selon des relevés effectués en Ontario en 2007 et 2008, on estime le nombre de tiges à environ 100 000. Au Québec, l’estimation de 2007 se chiffrait à 25,5 millions.
  • La carmantine d’Amérique est le seul membre de la famille des acanthes poussant au Canada. Cette famille compte surtout des espèces tropicales dont les centres de répartition se trouvent en Indonésie, en Malaisie, en Afrique, au Brésil et en Méso-Amérique.