Parler à quelqu’un

Si vous êtes en danger ou si vous soupçonnez qu’une personne est victime de traite de personnes, appelez le 911 ou votre service de police local.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez a besoin de soutien ou si vous voulez signaler un cas potentiel, appelez la Ligne d’urgence contre la traite des personnes : 1 833 900-1010. C’est un service confidentiel, gratuit et disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

À propos du trafic sexuel

Le trafic sexuel est la forme de traite des personnes la plus commune en Ontario. En tant que forme d’exploitation sexuelle, le trafic sexuel désigne l’échange forcé, coercitif, frauduleux ou trompeur de rapports sexuels contre quelque chose de valeur (par exemple, argent, nourriture, drogues, alcool, transport, logement). Il comprend l’exploitation sexuelle en ligne, notamment sur les plateformes de médias sociaux, par le biais d’images ou de vidéos à caractère sexuel.

Les trafiquants utilisent et ciblent souvent les vulnérabilités d’une personne afin de gagner sa confiance et de créer un lien. Ils peuvent être un étranger, une personne que la victime a connu par les médias sociaux ou une personne qu’elle connaît personnellement. Les trafiquants entrent souvent en contact avec les jeunes par le biais des médias sociaux et ils peuvent également les contraindre à recruter d’autres personnes, y compris leurs camarades.

Les trafiquants peuvent manipuler une personne comme suit :

  • satisfaire ses besoins non satisfaits, tels que l’amour, l’affection, l’amitié, un sentiment d’appartenance et d’autres besoins fondamentaux comme le logement ou la sécurité alimentaire
  • utiliser des menaces, la violence physique, la violence psychologique, l’isolement et le contrôle

Pour cette raison, entre autres, la victime de la traite peut craindre l’intervention de la police et y résister.

Le trafic sexuel est différent du travail sexuel consensuel pratiqué par des adultes. Le trafic sexuel est un crime et personne ne peut consentir à être victime de la traite.

Les enfants et les jeunes de moins de 18 ans ne peuvent se livrer au travail du sexe ou offrir des services sexuels en échange d’argent, de drogues, d’alcool, de logement, de transport, de nourriture ou de tout autre objet ou nécessité. Quiconque recrute, transporte, transfère, reçoit, retient, cache ou héberge une personne âgée de moins de dix-huit ans, ou exerce un contrôle, une direction ou une influence sur les mouvements d’une telle personne (en utilisant la force, la contrainte physique ou psychologique, la manipulation ou la tromperie en vue de l’exploiter ou de faciliter son exploitation (c’est-à-dire l’exploiter pour le commerce du sexe) commet un crime.

Comment les trafiquants sexuels ciblent les gens

Les trafiquants ciblent les personnes vulnérables et marginalisées, mais tout le monde peut être victime. La vulnérabilité d’une personne peut provenir de facteurs tels que :

  • le jeune âge
  • la pauvreté
  • l’itinérance
  • l’implication dans le système de protection de l’enfance, ou la transition hors de la prise en charge
  • la déficience physique ou développementale
  • les antécédents d’abus physique ou sexuel, ou de traumatisme dans l’enfance
  • la dépendance
  • les problèmes de santé mentale
  • un conflit familial
  • le manque d’estime de soi ou de sentiment d’appartenance
  • la discrimination systémique

Les enfants et les jeunes sont parmi ceux qui risquent le plus d’être la cible des trafiquants sexuels. L’âge moyen des personnes recrutées à des fins d’exploitation sexuelle au Canada n’est que de 13 ans.

Les conséquences du colonialisme historique et du racisme systémique sont les causes sous-jacentes de la marginalisation qui expose les femmes et les enfants des communautés autochtones, noires et autres communautés racialisées à un risque accru d’être pris pour cible.

Comment le recrutement à des fins d’exploitation sexuelle peut se produire

Les trafiquants sexuels créent délibérément un lien avec la personne qu’ils exploiteront et la manipulent en lui faisant croire qu’il vaut mieux qu’elle reste avec eux plutôt que de partir. Ce lien se développe par étapes, avec le temps.

Leure

Le trafiquant sexuel peut être un étranger, une personne que la victime a connu par les médias sociaux ou une personne qu’elle connaît personnellement. Le trafiquant peut soudainement être très intéressé par la victime, lui dire des choses gentilles, la sortir et dépenser de l’argent pour elle.

Prédation

Le trafiquant sexuel peut agir comme un petit ami ou un ami généreux, faire en sorte que la victime se sente adorée et mise sur un piédestal et dépenser de l’argent pour lui acheter de la lingerie, des accessoires et des vêtements neufs, par exemple. Il peut aussi essayer d’amener la victime à paraître plus âgée ou plus sexy et à repousser ses limites en l’invitant à adopter des comportements à risque, comme consommer des drogues ou de l’alcool, manquer l’école ou d’autres activités parascolaires et prendre des photos sexuellement explicites.

Isolement

Le trafiquant sexuel peut essayer d’éloigner la victime de ses amis et de sa famille, et lui donner l’impression qu’il est le seul à se soucier d’elle, ce qui lui permettra d’affirmer son contrôle sur elle.

Manipulation

À un moment donné, le trafiquant sexuel demandera à la victime de faire des choses sexuelles avec elle ou avec d’autres personnes pour lui « rembourser » l’argent qu’il a dépensé pour elle, pour maintenir son nouveau style de vie ou pour gagner de l’argent afin de leur assurer un avenir commun. Le trafiquant sexuel peut également dire à la victime qu’elle doit de l’argent à quelqu’un et qu’il va lui arriver quelque chose si elle ne fait pas ce qu’il lui demande de faire.

Menaces

Le trafiquant sexuel peut essayer de contraindre la victime à avoir des rapports sexuels en la menaçant de révéler à d’autres ce (p. ex., des photographies explicites) qu’ils ont fait à d’autres. Il peut également menacer de lui faire du mal à elle ou à une personne qui lui est chère.

Exploitation

Le trafiquant sexuel a pour principal objectif de contrôler et d’exploiter la victime en la forçant à avoir des relations sexuelles en échange de choses dont elle a besoin ou qu’elle désire, ou pour de l’argent.

Les trafiquants peuvent abuser d’une relation de confiance, d’autorité ou de dépendance avec la victime afin de l’exploiter. Si la victime essaie de refuser, le trafiquant peut la menacer de lui faire du mal ou de faire du mal à une personne qui lui est chère. Souvent, la victime n’est pas pleinement consciente de la coercition et du comportement menaçant car ils s’expriment de façon dissimulée.

Lorsqu’une personne est victime de la traite, les trafiquants contrôlent souvent tous les aspects de sa vie, y compris le moment où elle mange et dort, ce qu’elle porte et à qui elle parle. Les victimes de la traite et les personnes qui entrent en contact avec elles peuvent ne pas savoir ou comprendre qu’un crime est en train d’être commis.

La présente partie fournit un aperçu général de la manière dont le trafic sexuel peut se produire. Toutes les situations ne suivent pas ce schéma ou n’incluent pas l’ensemble des éléments décrits.

Signes avant-coureurs

Une intervention précoce est essentielle pour prévenir le trafic sexuel avant qu’il ne se produise. Les changements quant au comportement, à l’apparence physique, aux biens et aux relations avec la famille et les amis peuvent indiquer qu’une personne est peut-être victime de la traite des personnes. Les signes qu’une personne peut être victime de la traite des personnes comprennent :

Comportements et activités :

  • elle est portée disparue de son domicile de façon répétée ou est souvent signalée comme disparue à la police
  • elle reste discrète sur ses activités
  • elle sort plus souvent le soir et rentre plus tard
  • elle s’absente de l’école ou ses résultats scolaires sont en baisse
  • elle utilise des moyens de transport plus fréquemment ou qu’elle n’avait pas l’habitude de prendre, comme les taxis, les services de covoiturage ou les applications de covoiturage
  • elle n’est pas autorisée à parler elle-même et ses activités sont contrôlées par quelqu’un d’autre
  • elle semble craintive, anxieuse, dépressive, soumise, tendue, nerveuse ou paranoïaque (elle peut éviter le contact visuel ou sembler avoir peur de la police)
  • elle se déplace fréquemment et ne connaît pas toujours bien son environnement
  • elle rembourse une dette importante au moyen du sexe (y compris au moyen d’images et de vidéos à caractère sexuel)

Relations avec la famille ou les amis :

  • elle s’éloigne ou s’isole de sa famille et de ses amis
  • elle a un nouveau petit ami, une nouvelle petite amie ou un nouvel ami qu’elle ne veut pas présenter à ses amis et à sa famille
  • elle passe soudainement du temps avec une ou plusieurs personnes plus âgées

Apparence physique et effets personnels :

  • elle commence à porter des vêtements plus aguichants
  • elle porte de nouveaux vêtements, des bijoux, etc. qu’elle n’a pas les moyens de s’acheter
  • elle présente des signes de violence, telles des ecchymoses, des brûlures de cigarettes ou des fractures
  • elle a un tatouage représentant un symbole ou une marque, notamment un nom
  • elle possède soudainement un nouveau ou un deuxième téléphone portable dont le numéro est caché
  • elle n’a ni argent ni aucun bien qui lui appartient et n’a pas le contrôle sur son propre passeport ou d’autres documents
  • elle semble mal nourrie ou ne reçoit pas de soins médicaux

Aide aux victimes de la traite et aux personnes en danger

Les survivants et les personnes menacées par le trafic sexuel peuvent accéder à toute une série de soutiens :

Faire l’objet de la traite des personnes peut causer de graves traumatismes et les survivantes et survivants ont souvent besoin de services et de soutiens intensifs et spécialisés pour guérir, reconstruire leur vie et regagner leur autonomie. Il peut être très difficile pour une survivante de quitter une situation de traite et il faut parfois plusieurs tentatives avant qu’elle ne trouve de l’aide.

Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes

Le Canada dispose d’une Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes, un service dédié, confidentiel, gratuit et accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : Sans frais : 1 833 900-1010.

La ligne d’urgence s’adresse aux victimes qui cherchent de l’aide, aux personnes qui ont un indice pour signaler un cas potentiel et aux membres du public qui veulent en savoir plus sur le sujet. Vous trouverez également des services partout au Canada, y compris en Ontario, en utilisant le Répertoire national des références de la ligne d’urgence.

Programmes de prévention et d’éducation et ressources

Brisons le silence : stop à la traite sexuelle

Brisons le silence : stop à la traite sexuelle est un ensemble de ressources destinées aux jeunes, aux soignants, aux organisations de fournisseurs de services et aux communautés autochtones. La campagne a été conçue par des Autochtones et vise à sensibiliser le public au trafic sexuel en Ontario et à contribuer à mettre fin à la traite des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes LGBTQ2S autochtones. Vous pouvez obtenir :

  • des renseignements sur le site Web
  • des documents téléchargeables destinés à être distribués aux communautés
  • un guide de discussion qui inclut des activités culturellement adaptées pour aider les chefs et les fournisseurs de soins à engager le dialogue avec les jeunes et à fournir des soutiens

« Le Piège », un outil numérique de sensibilisation à la traite des personnes

Le Piège est une ressource en ligne qui vise à apprendre aux enfants et aux jeunes ce qu’est la traite des personnes et à leur faire acquérir les compétences nécessaires pour assurer leur sécurité. L’outil a été conçu avec le concours de fournisseurs de services de première ligne et de personnes survivantes de la traite des personnes. Cet outil peut aider les adultes à engager une discussion réaliste avec les jeunes sur la manière dont la traite se produit, de façon à ce qu’ils puissent savoir à quel moment cela peut leur arriver à eux ou à leurs amis, et où et comment obtenir de l’aide.

Rôle des écoles

À compter du 31 janvier 2022, tous les conseils scolaires financés par la province, les administrations scolaires et les écoles provinciales et de démonstration de l’Ontario doivent avoir mis en place des protocoles contre la traite sexuelle qui comprennent ce qui suit :

  • énoncés de principes
  • stratégies visant à sensibiliser et à mieux faire comprendre l’urgence et la complexité de la lutte contre le trafic sexuel
  • un accent sur l’importance du partenariat multisectoriel
  • des directives sur les procédures d’intervention et de soutien pour les élèves à risque ou qui sont agressés sexuellement ou qui pourraient être forcés à recruter d’autres victimes, ainsi que pour les élèves qui réintègrent l’école après avoir quitté une situation de traite
  • attentes en matière de formation pour les employés des conseils scolaires
  • approches visant à soutenir la responsabilité et l’évaluation

Les conseils scolaires devraient travailler avec les parents et tuteurs, les élèves et les partenaires locaux, tels que les personnes ayant une expérience vécue et les organisations dirigées par des survivants, les organisations et les communautés autochtones, les comités de lutte contre la traite des personnes, les fournisseurs de services communautaires, les services de police et les organismes de protection de l’enfance, pour élaborer et mettre en œuvre leurs protocoles.

Lisez le Cadre stratégique pour la lutte contre la traite sexuelle de l’Ontario pour vous renseigner sur les protocoles locaux des conseils scolaires contre la traite sexuelle.

Communiquez avec votre école ou votre conseil scolaire pour en savoir davantage.

Ressources numériques de White Ribbon

Trouvez des ressources et des plans de cours pédagogiques pour les éducateurs sur l’exploitation sexuelle des enfants et le trafic sexuel, créés par LGBTQ2S.

Programme de prévention de la violence chez les jeunes et de la traite des êtres humains

Le Programme de prévention de la violence chez les jeunes et de la traite de personnes est une initiative axée sur la prévention qui fait partie de la Stratégie de lutte contre les bandes criminalisées, les armes à feu et la violence et qui appuie la Stratégie ontarienne de lutte contre la traite des personnes. Les programmes sont offerts à Hamilton, à London, à Ottawa, à Thunder Bay, à Toronto et dans les collectivités autochtones avoisinantes, et on peut y accéder en communiquant avec les fournisseurs de services locaux.