Sommaire – Un lac en changement

Au cours des 15 dernières années, l’Ontario et ses partenaires ont pris une vaste gamme de mesures pour aider à protéger et à améliorer la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe.

La protection et la restauration du lac Simcoe et de son bassin hydrographique constituent un élément clé du Plan de protection du lac Simcoe (le Plan). Le Plan de protection du lac Simcoe vise à protéger la santé du bassin hydrographique du lac Simcoe au moyen de divers indicateurs et de diverses cibles écologiques, ainsi que de politiques de surveillance et de recherche.

Le présent rapport combine le rapport d’étape de 15 ans du ministre et le rapport d’étape annuel de 2024 du ministre sur le lac Simcoe en un seul document et s’appuie sur le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe jusqu’en 2024. Il traite du rapport d’étape quinquennal et des exigences du rapport annuel 2024 en vertu de la Loi sur la protection du lac Simcoe et décrit les efforts de collaboration déployés pour mettre en œuvre le Plan de protection du lac Simcoe et les progrès réalisés vers l’atteinte de ses objectifs. Un rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe fournit une description détaillée des résultats des programmes de surveillance et des recherches jusqu’en 2022.

Le présent rapport aborde ce qui suit :

  • les mesures prises dans les domaines prioritaires clés pour régler les problèmes les plus critiques pour la santé du lac Simcoe, appuyées par les données et les tendances des programmes de surveillance :
    • la santé de la vie aquatique des poissons d’eau froide et d’eau chaude
    • les efforts de protection et de remise en état des rivages et du patrimoine naturel
    • la qualité de l’eau
    • les tendances agricoles dans le lac Simcoe
    • la lutte contre les espèces envahissantes
    • la compréhension de la variabilité dans un climat changeant
  • les mesures prises en 2024 pour protéger le lac Simcoe
  • les principales considérations à l’avenir
  • les avis du Comité de coordination pour le lac Simcoe et du Comité scientifique du lac Simcoe (voir l’annexe)

Le lac Simcoe a été marqué par une longue histoire de pressions interreliées. Les changements apportés au paysage naturel et les facteurs de stress, comme les apports en nutriments, les espèces envahissantes et les changements climatiques, ont causé des perturbations importantes au lac, ce qui a entraîné l’effondrement des pêches, une mauvaise qualité de l’eau et la dégradation des habitats. Depuis que ces changements environnementaux ont été observés pour la première fois dans les années 1970, l’Ontario a constamment recueilli des données sur d’importants indicateurs de la santé du lac et du bassin hydrographique, ce qui a jeté les bases de nombreuses politiques et cibles énoncées dans le plan. L’Ontario continue d’utiliser une approche collaborative pour mettre en œuvre le plan, et des mesures de coopération sont prises par les partenaires du bassin hydrographique, y compris tous les ordres de gouvernement, les collectivités des Premières Nations et des Métis, les offices locaux de protection de la nature, les universités de l’Ontario, les organisations non gouvernementales locales, ainsi que les propriétaires fonciers et les visiteurs du bassin hydrographique.

Trois ministères provinciaux collaborent pour orienter la mise en œuvre du plan et surveiller les changements dans l’environnement qui démontrent les progrès réalisés grâce à nos efforts :

  • Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) continue de coordonner la gestion adaptative du plan et d’exécuter les travaux liés à la gestion, à la conservation et à la protection des ressources en eau, ainsi qu’à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques. Il dirige également la surveillance à long terme de la qualité de l’eau dans le lac et collabore avec l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour surveiller les affluents du bassin hydrographique et effectuer des recherches sur des sujets clés liés à la qualité de l’eau.
  • Le ministère des Richesses naturelles (MRN) dirige la surveillance et la recherche, et exécute des travaux sur le terrain liés à la gestion des pêches, au patrimoine naturel (par exemple, les terrains boisés, les milieux humides), aux zones écologiques importantes (comme les rivages) et à la biodiversité. Il coordonne et soutient également les partenaires pour lutter contre les espèces envahissantes, ce qui inclut la réglementation pour les menaces à risque élevé et la mise en œuvre de mesures de prévention et d’intervention.
  • Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Agroentreprise (MAAAO) continue de diriger les travaux liés à la préservation et à l’amélioration des terres agricoles, à la planification de la gestion des nutriments, à la conservation du sol et à la production agricole locale dans le bassin hydrographique. Il surveille également les données sur les tendances agricoles dans le bassin hydrographique à l’aide de produits de Statistique Canada comme le Recensement de l’agriculture.

Les programmes actuels s’adaptent à l’évolution des conditions dans le bassin hydrographique et aux nouveaux renseignements afin que nous puissions nous assurer de prendre les meilleures mesures pour gérer les menaces. Ces ministères examinent régulièrement les exigences et les priorités en matière de surveillance pour s’assurer que les bonnes données sont recueillies pour éclairer le processus de gestion adaptative et que les efforts de surveillance continuent d’être complémentaires.

Progrès réalisés à ce jour

En s’appuyant sur le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe, l’Ontario a poursuivi ses programmes de surveillance pour suivre les améliorations et les changements apportés aux indicateurs clés du plan et évaluer les cibles établies.

La surveillance de la province continue de montrer des signes encourageants d’amélioration pour le lac :

  • le phosphore total global a considérablement diminué, ce qui signifie qu’il y a moins de nutriments disponibles pour contribuer à la croissance excessive des plantes et des algues
  • les niveaux d’oxygène se sont améliorés, ce qui est bénéfique pour la vie aquatique
  • Le lac Simcoe continue de soutenir une pêche récréative en eau chaude et froide florissante
  • certaines communautés de poissons d’eau froide, comme le grand corégone, affichent une plus grande stabilité, et le cisco (hareng de lac) montre des signes de rétablissement

Outre les signes de rétablissement, certains défis demeurent :

  • les facteurs de stress comme les changements climatiques et les espèces envahissantes ont modifié le fonctionnement du lac
  • les populations de touladi sont en déclin

Priorité : rétablir la santé de la vie aquatique dans le bassin hydrographique du lac Simcoe

La santé de la vie aquatique et des communautés de poissons est un indicateur clé de la santé globale des écosystèmes aquatiques. Le Plan de protection du lac Simcoe énonce les priorités visant à améliorer la santé du lac Simcoe, et le rétablissement de la vie aquatique est l’un de ses principaux objectifs.

En réponse aux résultats du programme de surveillance des pêches sur le lac Simcoe, le ministère des Richesses naturelles (MRN) a augmenté le nombre de touladis introduits dans le lac Simcoe et a ajouté une souche supplémentaire de touladi pour l’alevinage. Le MRN a établi de nouveaux lieux d’alevinage pour le touladi et le grand corégone qui sont près des eaux profondes et des bancs de frai connus afin d’accroître les chances de survie des poissons introduits.

Un changement a été apporté de la méthode de pêche indicatrice dans la zone benthique extracôtière à la méthode standard de pêche indicatrice nord-américaine, qui est la norme utilisée pour surveiller toutes les ressources halieutiques aquatiques des lacs intérieurs.

L’Ontario a poursuivi ses recherches sur le rétablissement de la population de cisco (hareng de lac) du lac Simcoe en utilisant des relevés de pêche par sonar (hydroacoustique) pour estimer le nombre de ciscos et leur taille, et aussi pour d’autres espèces en eau libre (pélagiques). Le ministère a sondé les poissons nouvellement éclos (larvaires) et leur source alimentaire, le zooplancton, afin de mieux comprendre les facteurs qui influent sur la survie des jeunes ciscos. 

La province suit les déplacements d’importantes espèces d’eau froide pour comprendre l’incidence des facteurs de stress sur ces populations.

En 2024, le MRN a pris les mesures suivantes pour protéger et restaurer la santé de la vie aquatique :

  • Recherche et surveillance menées pour améliorer la compréhension de la santé aquatique et de l’état des populations de poissons, notamment :
    • Poursuite de l’évaluation de l’état du rétablissement de la communauté de poissons d’eau froide du lac Simcoe à l’aide de l’hydroacoustique, et étude du régime alimentaire et de la croissance des larves de poissons. Un relevé hydroacoustique et une analyse des données ont été effectués pour évaluer les populations de poissons pélagiques. L’analyse des données sur les larves de poissons comprenait une comparaison avec les résultats du lac Huron.
  • Évaluation des taux de survie du touladi intégré et des habitudes de déplacement à l’échelle du lac du touladi intégré, du touladi sauvage et du grand corégone au moyen de recherches en télémétrie continues. De plus, le grand corégone adulte a été marqué. Des analyses des données sur les déplacements des poissons à l’échelle du lac ont été effectuées. De plus amples détails sont fournis ci-dessous :
    • Surveillance du poisson et des pêches à l’appui des mesures de gestion, y compris l’échantillonnage de la biodiversité des petits poissons, l’enquête estivale auprès des pêcheurs à la ligne, l’enquête hivernale auprès des pêcheurs à la ligne, le relevé de surveillance à grande échelle et les collectes d’œufs de grand corégone.
  • Poursuite de la mise en œuvre des mesures liées aux objectifs de la communauté de poissons du lac Simcoe et au plan, y compris le maintien de la santé de la communauté de poissons d’eau froide. Soutien de partenaires comme l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe en fournissant des conseils techniques et des approbations pour la surveillance.
  • Maintien de la communication avec le Comité d’intervenants en matière de pêche du lac Simcoe et le Comité de gestion des pêches du lac Simcoe, et tenue de réunions régulières avec les deux comités. Le MRN a tenu des réunions avec ces comités pour fournir des conseils et éclairer les décisions de gestion des pêches sur le lac Simcoe.
  • De nouveaux emplacements d’alevinage ont été utilisés pour le touladi et le grand corégone. Ces sites se trouvent près des eaux profondes et des bancs de frai connus.
  • Le MRN continue d’utiliser les données actuelles sur le poisson (par exemple, les bancs de frai cartographiés) lors de l’examen des approbations en vertu de la Loi sur les terres publiques afin de protéger le poisson contre les répercussions des travaux dans l’eau et autour de celle-ci pendant le frai et d’autres étapes critiques du cycle de vie.

Priorité : améliorer la santé de l’écosystème en protégeant et en remettant en état des zones importantes, comme les rivages et le patrimoine naturel

S’appuyant sur le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe, l’Ontario a continué de financer des projets visant à protéger et à améliorer les principales caractéristiques du patrimoine naturel, comme les terrains boisés et les milieux humides, ainsi que leurs fonctions, qui sont importantes pour la santé globale du bassin hydrographique du lac Simcoe. Voici quelques exemples des 15 dernières années :

  • Investissement de 31 millions de dollars dans le cadre du Programme de partenariat pour la protection des terres humides pour restaurer et améliorer les milieux humides à l’échelle de la province. Nous avons lancé huit projets dans le bassin hydrographique du lac Simcoe, y compris la restauration du marais Holland Sud (435 acres) dirigée par Canards Illimités Canada, visant à améliorer la qualité de l’eau et la biodiversité dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.
  • Le MRN a collaboré avec Canards Illimités Canada dans le cadre du plan conjoint des habitats de l’Est pour restaurer plus de 100 acres dans le marais Holland et protéger plus de 60 acres dans le canton d’Eldon.

En outre, le Ministère, en partenariat avec le Orillia Museum of Art and History et l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, a fourni des fonds pour appuyer des initiatives d’amélioration de la résilience écologique et de mobilisation communautaire visant à protéger, à améliorer et à restaurer les caractéristiques du patrimoine naturel dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

  • Le Orillia Museum of Art and History a reçu plus de 200 000 $ en 2021 et 2023 pour offrir des programmes d’intendance jeunesse qui combinaient l’art et la science pour enseigner aux élèves comment prendre soin de l’environnement.
  • L’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe a fait progresser son système du patrimoine naturel et sa stratégie de restauration, en effectuant des analyses géospatiales et en collaborant avec l’Université de Toronto pour élaborer une plateforme Web de suivi de la couverture naturelle.

En 2024, le MEPP a pris les mesures suivantes pour protéger et restaurer les zones patrimoniales naturelles :

  • Versement de 67 560 $ au Orillia Museum of Art and History pour son projet d’intendance qui enseignait aux jeunes locaux et aux membres de la communauté la valeur des rivages naturels et les avantages de la culture de plantes indigènes. Avec l’appui de Parklane Landscapes, le musée a encouragé les gens à participer à des activités visant à protéger et à restaurer la santé du lac Simcoe.
  • Octroi de 199 708 $ à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour étudier comment la couverture naturelle des terres dans le bassin hydrographique, y compris les forêts, les milieux humides, les zones agricoles et les surfaces pavées, a changé au fil du temps. Cette information sera rendue accessible dans un format convivial pour le public, ce qui permettra au public de comprendre comment le bassin hydrographique évolue au fil du temps et d’apprendre ce qu’il peut faire pour améliorer la santé des forêts, des milieux humides, des prairies et des cours d’eau locaux.
  • Octroi de 72 044 $ à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour appuyer les mesures d’intendance locales en créant des outils Web conviviaux pour le public afin d’aider les gens à obtenir de l’information sur la santé des rivages, des cours d’eau et des milieux humides locaux.

Priorité : améliorer la qualité de l’eau, y compris réduire les charges de phosphore dans le lac

Le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe montre qu’il y a eu une amélioration globale des concentrations d’oxygène dissous en eau profonde, bien qu’il y ait eu des variations importantes d’une année à l’autre.

La dégradation de la qualité de l’eau demeure une préoccupation importante dans le lac Simcoe et son bassin hydrographique. Les contraintes causées par les activités urbaines et rurales continuent de modifier le paysage du lac et d’accroître les apports de nutriments et de polluants dans le lac, ce qui nuit aux fonctions écologiques du bassin hydrographique.

Depuis 2018, le MEPP appuie des projets de recherche et de surveillance avec l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe et d’autres partenaires de conservation afin de surveiller les charges de phosphore entrant dans le bassin hydrographique et de mieux comprendre l’évolution de la relation entre le phosphore et l’oxygène dissous afin d’évaluer les progrès continus vers l’atteinte des objectifs de qualité de l’eau. Le Ministère a appuyé des projets visant à améliorer les estimations de la charge de phosphore déposées à partir de fosses septiques, de bâtiments imperméables, de réseaux riverains urbains et de pratiques agricoles dans les polders du marais Holland. Ces projets ont aidé le MEPP et ses partenaires à combler les lacunes dans les connaissances et à mieux comprendre l’état actuel de la qualité de l’eau dans le bassin hydrographique et ses affluents.

Voici les faits saillants des projets financés en 2024 pour améliorer la qualité de l’eau :

  • Octroi de 84 000 $ à l’Université de Guelph pour appuyer l’amélioration des estimations de la contribution des systèmes septiques aux charges de phosphore dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.
  • Versement de 231 925 $ à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour continuer à surveiller la quantité de phosphore et d’autres nutriments qui entre dans le lac en effectuant un échantillonnage de l’eau dans tout le bassin hydrographique et en calculant les charges de phosphore. Ces renseignements seront accessibles dans un format accessible au public. Cela permettra au public de comprendre comment la qualité de l’eau évolue au fil du temps et d’apprendre ce qu’il peut faire pour améliorer la qualité de l’eau.
  • Octroi de 130 200 $ à l’Université de Toronto pour étudier comment la température de l’eau, la lumière et l’oxygène dissous varient dans l’espace et dans le temps afin de mieux comprendre ce qui influe sur les niveaux d’oxygène dans le lac.  

Le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe montre que les niveaux d’oxygène et de phosphore se sont améliorés, même dans les années où les charges de phosphore étaient élevées. Les résultats suggèrent que le lac Simcoe ne semble plus fonctionner comme on l’avait déjà compris. Il semble y avoir eu des modifications majeures survenues dans l’apport et le cycle du phosphore dans le lac, principalement dues aux changements climatiques et aux nouvelles espèces envahissantes. Le MEPP collabore avec l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, l’Université de Toronto et l’Université York pour mieux comprendre ces changements dans le lac.

En 2024, le niveau d’oxygène dissous en eau profonde à la fin de l’été dans le lac Simcoe était de 5,5 milligrammes par litre (mg/L), ce qui n’était pas conforme à l’objectif du Plan de protection du lac Simcoe de 7 mg/L. Toutefois, les concentrations de phosphore dans le lac se sont améliorées au fil du temps, avec une moyenne printanière à l’échelle du lac de 6,64 microgrammes par litre (mg/L) en 2024.  

Projet de réduction du phosphore dans le lac Simcoe

Le projet de réduction du phosphore dans le lac Simcoe vise à améliorer les conditions de qualité de l’eau dans le lac Simcoe et à créer des communautés plus saines et plus fortes dans toute la région. S’appuyant sur le Rapport sur 10 ans du ministre sur le lac Simcoe, la province continue de prendre des mesures pour protéger le bassin hydrographique en reconfirmant son investissement de 24 millions de dollars dans ce projet dans le Budget de l’Ontario 2024. Le gouvernement fédéral s’est aussi engagé à verser 16 millions de dollars, pour un total combiné de 40 millions de dollars dédiés au soutien du projet.

En 2023, le ministre a demandé à l’Agence ontarienne des eaux d’effectuer une étude de recherche afin de fournir des renseignements clés pour faire progresser le projet de réduction du phosphore dans le lac Simcoe et de combler les lacunes sur la quantité de phosphore disponible pour l’élimination dans le cadre du projet. En grande partie achevée en 2024, l’étude a révélé qu’au cours des 10 dernières années, une moyenne de 4,3 tonnes de phosphore ont transité par la station de pompage Art Janse chaque année, allant de 2 à 8 tonnes selon les situations, par exemple selon les conditions météorologiques.

Bien que la réduction du phosphore demeure notre priorité, nous accordons de plus en plus d’attention à d’autres contaminants qui influent sur la qualité de l’eau, comme le sel de voirie, les produits pharmaceutiques, les bactéries comme E. coli et les microplastiques.

Sel de voirie et chlorure

Le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe révèle une hausse des niveaux de chlorure dans le lac. En 2024, la moyenne à l’échelle du lac était de 61,2 milligrammes par litre (mg/L), soit plus du double de la moyenne à l’échelle du lac de 29,8 mg/L en 2000.  

Au cours des 10 dernières années, l’Ontario a collaboré avec l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, le Conseil Smart About Salt et les municipalités locales pour régler ce problème. Le MEPP a appuyé des projets de renforcement des capacités visant à élaborer et à améliorer continuellement des modules de formation techniques sur l’application du sel, comme le programme de notions de base sur la gestion des sels du Conseil Smart About Salt et les pratiques exemplaires de gestion pour les professionnels de l’entretien hivernal et les exploitants d’installations. Cela a donné lieu à ce qui suit :

  • réduction des obstacles techniques comme les obstacles linguistiques et technologiques
  • amélioration de l’expérience de formation des utilisateurs finaux pour les professionnels de l’application de sel (comme les cours bilingues et en ligne)
  • amélioration des lignes directrices de conception pour les stationnements institutionnels et commerciaux
  • optimisation des pratiques d’application du sel en hiver grâce aux meilleures pratiques de la technique d’application du sel et à l’amélioration de l’utilisation de l’équipement
  • des lignes directrices sur la gestion du sel à l’intention des municipalités locales pour les développeurs
  • utilisation accrue d’autres méthodes d’application du sel, comme les déglaçants, pour améliorer les avantages environnementaux
  • sensibilisation accrue à la hausse des niveaux de chlorure et à la vulnérabilité du lac Simcoe, ce qui a mené à des efforts pour réduire le ruissellement à long terme du sel de voirie dans le bassin hydrographique et les affluents.

Voici les faits saillants des mesures prises par l’Ontario pour réduire le ruissellement du sel de voirie en 2024 :

  • Octroi de 90 000 $ à l’Université métropolitaine de Toronto pour étudier les niveaux de chlorure dans le lac Simcoe à court et à long terme et évaluer les réductions supplémentaires de chlorure nécessaires pour protéger la vie aquatique dans le lac.
  • Maintien du soutien au programme de formation et attestation du Conseil Smart About Salt afin d’encourager l’adoption de pratiques d’entretien hivernal de pointe. Le programme favorise l’amélioration des pratiques sécuritaires de contrôle de la neige et de la glace sur les stationnements et les trottoirs afin de réduire la quantité de sel de voirie qui pénètre dans l’environnement.

Réduire la pollution de l’eau par le ruissellement urbain

Depuis 2020, l’Ontario appuie un éventail de projets de campagne de renforcement des capacités et de sensibilisation du public dirigés par l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe et les municipalités locales pour améliorer la gestion des eaux pluviales et la qualité de l’eau dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Ces projets ont permis d’élaborer un soutien technique, des outils éducatifs et de la formation pour les municipalités et les professionnels locaux afin de gérer les systèmes municipaux d’eaux pluviales existants et de promouvoir les pratiques d’aménagement à faible impact (AFI) au moyen de ressources éducatives, de la mise à jour des outils de planification et du partage des pratiques exemplaires de gestion qui peuvent être mises en œuvre dans la planification et la conception. L’Ontario a également appuyé des projets qui ont mobilisé les propriétaires au moyen de campagnes de naturalisation riveraine et d’ateliers d’aménagement paysager sur des pratiques comme les jardins pluviaux, les chaussées perméables et les toits verts – tous visant à réduire le ruissellement des eaux urbaines et pluviales, le transport des sédiments et les charges de polluants de pénétrer dans le lac.

De plus, la province a appuyé des projets de restauration propres à un site dans les régions urbaines et rurales pour lutter contre les inondations, l’érosion des sols et les charges de polluants par le biais de plantes particulières dans les principaux affluents – Kidd Creek, Scanlon Creek, Ramara Creeks et rivière Talbot – ce qui a réduit les débits de pointe et la quantité totale de solides en suspension qui pénètrent dans le bassin hydrographique et ses affluents. Parmi les autres initiatives, mentionnons l’élaboration d’un programme pilote de surveillance des récepteurs pour évaluer l’efficacité de l’infrastructure des eaux pluviales sur les affluents locaux et la création d’une stratégie de gestion des eaux pluviales à l’échelle du système pour le bassin hydrographique de la rivière Holland Est.

Autres polluants et nutriments aquatiques

La province a continué d’appuyer les partenaires du bassin hydrographique dans leurs travaux visant à réduire la quantité de polluants entrant dans le lac et à améliorer la qualité de l’eau du lac Simcoe et de ses affluents. Les tendances des autres nutriments du lac n’ont pas changé depuis le rapport précédent. Toutefois, dans une étude évaluée par les pairs (en anglais seulement), le MEPP a montré des changements importants dans le dépôt atmosphérique de nombreux nutriments et produits chimiques dans le bassin hydrographique du lac Simcoe de 1995 à 2021.

D’autres polluants aquatiques ont récemment été surveillés par le MEPP dans le lac Simcoe et sont signalés dans le rapport de surveillance sur 15 ans. Les concentrations mesurées de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (SPFA) en 2023 étaient inférieures à celles de 2008 et étaient semblables ou légèrement supérieures à celles observées dans le lac Ontario. La somme de 16 composés de SPFA testés était inférieure à l’objectif de Santé Canada pour l’eau potable. Un échantillonnage supplémentaire des contaminants a été effectué en 2024 à l’aide d’échantillonneurs passifs pour la présence de produits pharmaceutiques et de soins d’hygiène personnelle et de pesticides utilisés actuellement. Les analyses de l’échantillonnage de 2024 sont en cours. Ces efforts appuient les objectifs du Plan de protection du lac Simcoe de protéger, d’améliorer ou de rétablir la qualité de l’eau et de réduire le rejet de polluants dans le lac Simcoe et ses affluents. 

Voici les faits saillants des mesures prises par l’Ontario en 2024 pour améliorer la qualité de l’eau :

  • Poursuite du soutien de la recherche et de la collecte de données pour examiner les relations entre le phosphore, l’oxygène dissous, la qualité de l’eau et la vie aquatique. Les données de surveillance de la quantité d’eau et de sa qualité ont été utilisées pour suivre les changements au fil du temps. Le suivi de la qualité de l’eau, en plus de soutenir la recherche dans des domaines clés, contribue à éclairer notre approche de gestion adaptative.
  • Le MEPP a effectué sa 45e année de surveillance de la qualité de l’eau du lac Simcoe en 2024. Depuis 1980, des mesures de l’état physique, chimique et biologique du lac ont été recueillies et utilisées pour suivre les changements dans le lac et le bassin hydrographique au fil du temps, appuyer la recherche dans des secteurs clés et éclairer la gestion adaptative du lac Simcoe. Ces données sont disponibles sur la page Surveillance du lac Simcoe – Jeux de données – Catalogue de données de l’Ontario et la page Qualité de l’eau des lacs dotés de prises d’eau potable – Jeux de données – Catalogue de données de l’Ontario. Ces travaux appuient l’objectif du plan, qui consiste à effectuer des recherches et une surveillance scientifiques continues liées à la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe.
  • Données déclarées dans le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe, qui présente un aperçu complet des efforts de collaboration déployés par divers ministères, organismes et partenaires universitaires pour surveiller et comprendre les changements complexes qui surviennent dans le lac Simcoe et son bassin hydrographique.

Agriculture au lac Simcoe

Environ 44 % du bassin hydrographique du lac Simcoe est constitué de terres agricoles. footnote 1  Depuis la mise en œuvre du plan, l’agriculture de la région a subi d’importants changements. Le nombre de fermes diminue, tandis que la taille moyenne des fermes augmente. L’utilisation des terres change également à mesure que les collectivités se développent. Les agriculteurs ontariens et locaux savent que la protection de la santé des sols est essentielle à la productivité agricole et à la protection de l’environnement. Il y a de plus en plus de champs avec des cultures de couverture et des résidus de culture à la surface du sol à l’automne afin de réduire l’érosion du sol, de retenir les nutriments et d’ajouter de la matière organique dans le sol.

  • Le MAAAO travaille en étroite collaboration avec les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation pour promouvoir la production alimentaire durable et la protection de l’environnement. Les agriculteurs et les transformateurs d’aliments du bassin hydrographique peuvent présenter une demande aux programmes d’intendance à l’échelle de la province pour appuyer une gamme de pratiques exemplaires de gestion dans leurs exploitations et dans leurs entreprises qui sont offertes en vertu du Partenariat canadien pour une agriculture durable.

Au cours des 15 dernières années, le MAAAO a appuyé des projets axés principalement sur la santé des sols, la qualité de l’eau (en particulier la réduction du phosphore) et la gestion de l’eau.

 Faits saillants des mesures prises en Ontario en 2024 :

  • Financement de 32 800 $ accordé à la Holland Marsh Growers’ Association pour l’élaboration d’un plan de gestion des engrais 4B proposé et de normes pour les cultures horticoles cultivées dans des sols riches en matières organiques. Le programme 4B d’Engrais Canada (bonne source, bonne dose, bon moment, bon endroitMD) vise à améliorer les pratiques de gestion des nutriments sur les terres agricoles. Le programme 4B de l’Ontario est un programme volontaire de gestion des engrais élaboré par Engrais Canada et mis en œuvre en partenariat avec des organismes agricoles par des fournisseurs d’intrants agricoles et des agriculteurs. Les producteurs de grandes cultures adoptent la gestion des engrais 4B partout en Ontario, mais il n’existe pas encore de programme semblable pour les producteurs de cultures horticoles sur les sols organiques. Cela pourrait mener à une adoption plus large de la gestion 4B par les producteurs horticoles et à une réduction démontrable des pertes d’engrais sur les plans d’eau locaux.
  • L’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario a reçu 125 000 $ pour élaborer et mettre à l’essai un projet pilote novateur visant à regrouper diverses données sur le terrain dans un nouvel outil de visualisation et d’apprentissage en intelligence artificielle et en réalité augmentée pour les agriculteurs. Le système a permis aux agriculteurs de voir de multiples sources d’information sur un champ de démonstration dans un système de visualisation virtuelle afin qu’ils puissent mieux comprendre les caractéristiques du sol, la production agricole et les enjeux environnementaux. L’outil vise à permettre aux agriculteurs de prendre des décisions fondées sur des données, d’optimiser leurs activités agricoles et d’améliorer la gestion environnementale.
  • L’Ontario Soil Network (OSN) a formé 25 agriculteurs pour qu’ils deviennent des chefs de file en matière de sols afin qu’ils partagent leurs propres pratiques agricoles progressives avec d’autres agriculteurs. L’OSN a reçu 115 500 $ principalement pour former les agriculteurs à être des communicateurs experts et à organiser des événements éducatifs. L’OSN cherche à améliorer les sols de l’Ontario en établissant des liens entre les agriculteurs de la province et en les soutenant grâce à de la formation, à l’accès à la recherche et à des occasions de réseautage. Les chefs de file en matière de sols et l’OSN ont également utilisé les médias sociaux, les balados et les publicités et vidéos « Let’s Talk Soil » pour normaliser les pratiques en matière de santé des sols. La promotion des « influenceurs sur la santé des sols », y compris auprès des agricultrices, favorise l’adoption durable de pratiques agricoles durables sur le plan environnemental et financier. Ce modèle a été utilisé partout en Ontario en mettant l’accent sur le bassin hydrographique du lac Simcoe.
  • L’Université de Guelph a reçu 137 500 $ pour des recherches visant à examiner et à recommander des méthodes de laboratoire améliorées et uniformes afin que les agriculteurs aient une analyse plus fiable de la fertilité des sols pour éviter de surfertiliser leurs cultures. Les terres agricoles du bassin hydrographique du lac Simcoe vont des sols minéraux des hautes terres aux sols organiques des basses terres et sont capables de produire des cultures de grande qualité. Les agriculteurs envoient des échantillons de sol à des laboratoires accrédités de l’Ontario pour déterminer les concentrations de fertilité du sol et les besoins en engrais. Les producteurs de cultures horticoles s’efforcent de gérer leurs engrais de façon responsable et ils ont besoin de résultats fiables d’analyses de la fertilité des sols pour y parvenir. L’analyse du sol pour détecter la présence de phosphore dans les sols organiques a des résultats variables selon la méthodologie du laboratoire du sol. Cela influe sur les décisions des agriculteurs en matière de taux d’épandage d’engrais.
  • L’Office de protection de la nature de la région de Kawartha a reçu un financement de 43 000 $ pour promouvoir l’intendance agricole rurale. La promotion des pratiques exemplaires de gestion favorisera la gestion riveraine, la réduction de la charge de phosphore et la gestion du sol et de l’eau dans le bassin hydrographique supérieur de la rivière Talbot. Le projet ciblait les propriétaires fonciers en leur fournissant de l’information sur la sensibilisation à l’environnement, a mis en œuvre une stratégie de surveillance de l’eau et a évalué l’incidence de ces mesures. Les activités de mobilisation du public étaient axées sur les nouveaux agriculteurs et d’autres propriétaires fonciers traditionnellement sous-représentés, conformément à la mission de l’Office de protection de la nature de la région de Kawartha d’établir de nouvelles relations et l’inclusivité tout en conservant les relations avec les intervenants existants.

Les projets entrepris avec les partenaires du lac Simcoe montrent de nombreux indicateurs de réussite, notamment les suivants :

  • les progrès en matière de gestion des nutriments avec les agriculteurs et les détaillants d’intrants agricoles favorisant l’adoption de la gestion des engrais 4B
  • une attention et une éducation accrues pour les nouveaux agriculteurs et les nouvelles femmes qui assument des rôles plus importants dans le milieu agricole
  • la recherche fournit de nouveaux renseignements sur l’épandage d’engrais, les risques liés aux microplastiques des sols agricoles et l’amélioration de la gestion des pesticides
  • les installations de transformation des légumes du marais Holland réduisent la consommation d’eau et les pertes de sol et de phosphore provenant de l’eau de lavage des légumes

Priorité : lutter contre les espèces envahissantes

Le plan désigne les espèces envahissantes comme une préoccupation environnementale importante. Les espèces envahissantes sont des espèces non indigènes qui perturbent les écosystèmes en ayant une incidence sur les poissons, les plantes et la faune indigènes. Elles constituent la deuxième cause de perte de biodiversité à l’échelle mondiale. Elles nuisent aussi à l’économie locale et provinciale. Les espèces aquatiques envahissantes comme les moules quagga ont déjà eu un impact majeur sur le réseau alimentaire et l’écosystème du lac Simcoe. Les moules quagga recouvrent le lit du lac et filtrent les plantes et les animaux aquatiques microscopiques qui sont des aliments essentiels pour les espèces indigènes, en particulier les petits poissons.

Pour lutter contre les menaces liées aux espèces envahissantes, l’Ontario a adopté une approche proactive. La Loi sur les espèces envahissantes fournit un cadre juridique à la province pour réglementer les espèces envahissantes à risque élevé et les voies d’introduction – comme les embarcations – qui peuvent les introduire.  Toutes les espèces figurant sur la liste de surveillance du lac Simcoe sont maintenant réglementées (à l’échelle provinciale ou fédérale), tout comme l’obligation pour les embarcations de prendre des mesures préventives, par exemple suivre l’approche « Nettoyer, vider, sécher ». Ces mesures ont renforcé les efforts de prévention et de contrôle dans l’ensemble du bassin hydrographique du lac Simcoe.

Toutefois, la lutte contre les espèces envahissantes est un défi qu’aucune organisation ni aucun gouvernement ne peut relever seul. Le succès de l’Ontario dans la protection du lac Simcoe repose sur une solide collaboration entre les gouvernements, les offices de protection de la nature, les collectivités autochtones, les entreprises locales, les chercheurs et le public. Ces partenaires travaillent ensemble pour sensibiliser les gens, partager leur expertise et coordonner les mesures à prendre.

L’Ontario continue de collaborer avec ses partenaires de conservation du bassin hydrographique du lac Simcoe pour coordonner les activités de prévention, de contrôle, de recherche et de gestion afin de lutter contre la menace que représentent les espèces envahissantes.

Les efforts de sensibilisation et de prévention dans la région du lac Simcoe comprennent ce qui suit :

  • faire connaître la « liste de surveillance » du lac Simcoe aux plaisanciers, aux pêcheurs, aux ports de plaisance, aux boutiques d’appâts et aux riverains en collaboration avec l’Ontario Federation of Anglers and Hunters
  • établir des partenariats avec des ports de plaisance, des boutiques d’appâts et des entreprises touristiques pour partager des conseils de prévention
  • organiser des activités de sensibilisation comme l’« Opération bateau propre » et l’« Opération Appâts dans le seau » pour promouvoir l’approche « Nettoyer, vider, sécher »
  • poser des affiches éducatives et des panneaux d’affichage dans tout le bassin hydrographique, avec des messages adaptés aux saisons de pêche en eau libre et sur glace
  • faire participer les résidents locaux aux activités de surveillance et de production de rapports pour appuyer la détection précoce

Le réseau collaboratif a fait ses preuves en juillet 2024 lorsque l’aloès d’eau, une plante aquatique envahissante, a été détecté dans le lac Simcoe, à la baie de Cook. Grâce à une forte sensibilisation de la communauté, la plante a été identifiée et une équipe d’intervention interorganismes a immédiatement été mobilisée.  Dans les semaines qui ont suivi la détection, le MRN a versé des fonds à l’Invasive Species Centre pour mettre sur pied un groupe de travail sur l’aloès d’eau – une coalition de partenaires provenant de l’ensemble du bassin hydrographique du lac Simcoe. Ce groupe coordonne les efforts en 2025 pour surveiller la propagation et élaborer des plans à long terme pour aider à gérer l’espèce. Cette intervention rapide et coordonnée souligne la gravité du problème des espèces envahissantes à tous les niveaux et le soutien généralisé pour protéger le lac Simcoe des espèces envahissantes nouvelles et existantes.

En plus de la sensibilisation et de la prévention, la recherche et la surveillance continues sont essentielles pour comprendre et gérer les espèces envahissantes dans le lac Simcoe. Depuis 2016, l’Ontario appuie des projets qui font le suivi de la propagation et de l’abondance des espèces envahissantes et de leurs répercussions dans le bassin hydrographique et ses affluents. Les résultats de certains de ces projets sont fournis dans le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe, ainsi que des renseignements sur les projets de recherche spécialisés.

Les initiatives de recherche comprennent l’élaboration d’un modèle écosystémique du réseau trophique du lac Simcoe pour combler les lacunes dans les connaissances sur les espèces envahissantes, évaluer et surveiller leurs répercussions sur la dynamique du réseau trophique aquatique, et déterminer la résilience de l’écosystème dans le bassin hydrographique aux pressions continues. Ces travaux permettent aux scientifiques et aux gestionnaires de simuler différents scénarios et d’éclairer les approches de gestion adaptative fondées sur la science.

En 2024, la province a versé 164 121 $ à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour examiner comment les espèces envahissantes et les changements climatiques peuvent influer sur la qualité de l’eau, les algues et les communautés biologiques du lac Simcoe. Ce projet vise à mieux comprendre comment la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème aquatique évoluent au fil du temps.

Priorité : comprendre la variabilité dans un climat changeant

Bien que la quantité d’eau dans les rivières et les lacs varie naturellement tout au long de l’année, les changements climatiques peuvent avoir une incidence importante sur la saisonnalité du cycle de l’eau. Les fortes précipitations et la fonte hivernale peuvent accroître le ruissellement des contaminants dans le lac, tandis que les étés plus chauds peuvent augmenter la durée des conditions de faible débit qui ont une incidence sur l’eau disponible pour les humains et les écosystèmes aquatiques. Les niveaux élevés et bas du lac peuvent contribuer à une érosion accrue du littoral, ce qui entraîne des problèmes de sédimentation et de qualité de l’eau.

De nombreux changements attribuables aux changements climatiques sont décrits dans le rapport de surveillance sur 15 ans du lac Simcoe. Les données d’Environnement et Changement climatique Canada montrent une hausse de la température de l’air et des changements dans les tendances des précipitations. Les températures de l’eau de surface du lac Simcoe pendant les mois sans glace ont augmenté, et la durée de la couverture de glace a diminué en raison des dates de gel plus tardives et des dates de dégel plus tôt. Ces résultats soulignent la nécessité d’améliorer la capacité d’adaptation du bassin hydrographique aux changements climatiques. 

Au cours des 15 dernières années, la province a financé des projets sur les changements climatiques afin de mieux comprendre les changements qui se produisent dans le lac Simcoe et de combler les lacunes dans les connaissances. Les chercheurs ont étudié les effets des changements climatiques sur le lac Simcoe, en se concentrant sur la façon dont une charge excessive de nutriments contribue à la croissance des algues et sur la façon dont les changements climatiques influent sur les niveaux d’oxygène dissous pendant les périodes de couverture de glace. Une autre étude a établi un lien entre la hausse des niveaux de carbone organique dissous et les changements climatiques. Ces constatations ont permis de mieux comprendre les répercussions des changements climatiques et d’éclairer les stratégies de gestion adaptative du bassin hydrographique du lac Simcoe. Le MEPP a appuyé des projets de renforcement des capacités, y compris des évaluations de la vulnérabilité pour évaluer la façon dont les sous-bassins hydrographiques réagissent aux changements dans l’agriculture, la quantité d’eau et la qualité de l’eau attribuables aux changements climatiques.

Le ministère a également appuyé les projets des collectivités des Premières Nations visant à créer des plans d’adaptation au climat qui combinent les connaissances écologiques traditionnelles et les sciences occidentales. Ces efforts appuient l’aménagement du territoire, les mesures de gestion priorisées et contribuent à la Stratégie d’adaptation au changement climatique pour le lac Simcoe.

Voici les faits saillants des mesures prises par l’Ontario en 2024 pour mieux comprendre la variabilité en raison des changements climatiques :

  • Octroi de 100 789 $ à l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe pour étudier les moyens de renforcer l’infrastructure de la Ville de Barrie contre les inondations causées par les changements climatiques. Ces renseignements seront accessibles au public afin d’aider les résidents à comprendre l’évolution du bassin hydrographique au fil du temps et à prendre des mesures pour améliorer la santé des forêts, des milieux humides, des prairies et des cours d’eau locaux.
  • Octroi de 115 500 $ à l’Université York pour étudier l’impact de l’évolution des conditions hivernales sur la qualité de l’eau sous la glace. Cette étude permettra de mieux comprendre comment les changements climatiques et d’autres facteurs peuvent influer sur le lac Simcoe.

Prochaines étapes

Le gouvernement de l’Ontario reconnaît l’importance du lac Simcoe et s’engage à protéger l’écosystème du lac. Les facteurs de stress auxquels fait face le bassin hydrographique du lac Simcoe demeurent complexes et aggravants, et les changements climatiques continuent d’affecter l’écosystème local. La pression continue de l’urbanisation et de la croissance, ainsi que la nécessité de contrôler les voies d’accès de nouvelles espèces envahissantes, nécessiteront des solutions innovantes.

Ce rapport démontre que nos efforts cumulatifs pour protéger le lac font une différence. Nous réalisons des progrès vers l’atteinte des objectifs de la Loi sur la protection du lac Simcoe et du Plan grâce à la recherche et à la surveillance scientifiques continues et à la prise de décisions fondées sur des données probantes. Nos efforts visant à réduire les polluants et les nutriments préoccupants qui pénètrent dans le lac et à promouvoir des utilisations durables des terres et de l’eau entraînent des changements positifs. Nous travaillons activement à empêcher de nouvelles espèces envahissantes d’entrer dans le bassin hydrographique et à gérer les effets néfastes de celles qui sont déjà établies. En aidant les communautés à améliorer leur capacité à réagir aux changements climatiques, nous protégeons également les éléments qui contribuent à la santé des écosystèmes.

La législation sur le lac Simcoe prévoyait un cadre pour protéger la santé du lac Simcoe à long terme et comprenait les éléments de base de notre approche : surveillance, recherche, partage de l’information, mesures de gestion et mesures de soutien sur le terrain. Il y a une longue histoire de partenariat dans le bassin hydrographique, et nous disposons de données et d’une expertise de grande qualité pour orienter nos actions.

Nous nous réjouissons à l’idée de poursuivre notre partenariat avec les intervenants et de mobiliser le public pour nous assurer que nous disposons de solides protections pour le lac Simcoe et que le bassin hydrographique puisse continuer de soutenir l’une des régions de l’Ontario qui connaît la croissance la plus rapide pour les générations à venir.

Annexe : Recommandations du Comité de coordination pour le lac Simcoe et du Comité scientifique du lac Simcoe

Le Comité de coordination pour le lac Simcoe et le Comité scientifique du lac Simcoe sont des comités nommés publiquement en vertu de la Loi sur la protection du lac Simcoe. Ces comités continuent de conseiller le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs sur la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe et la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe.

Recommandations du Comité de coordination pour le lac Simcoe

En 2024, le Comité de coordination a conseillé au ministre de mettre l’accent sur les ateliers communautaires qui pourraient être organisés par l’entremise des médias sociaux pour montrer au public les efforts déployés pour réduire la pollution qui pénètre dans le lac et la façon dont il peut participer à la réduction des polluants. Le comité a également recommandé de collaborer avec d’autres organismes pour encourager la plantation d’arbres dans le bassin hydrographique et a fortement insisté sur la réduction, la réutilisation et le recyclage (les 3R) à l’aide d’exemples concrets.

La diversité de la population autour de l’ensemble du lac Simcoe continue de changer. Dans cette optique, nous croyons fermement que pour communiquer efficacement avec cette population diversifiée vivant dans le bassin hydrographique, nous devons communiquer avec elle dans sa langue. De plus, nous devons communiquer avec eux au moyen des médias sociaux (p. ex. Asian Television Network) pour leur transmettre le message sur les mesures que nous devons tous prendre pour réduire la pollution du lac Simcoe.

Avec le soutien du personnel du ministère, des jeux-questionnaires sur les médias sociaux pourraient être utilisés pour sensibiliser et informer le public sur la santé du lac. Ces jeux-questionnaires pourraient fournir des indicateurs sur la façon dont le public aborde et comprend le travail effectué dans le bassin hydrographique du lac Simcoe.

Nous croyons également qu’il reste beaucoup à faire pour empêcher les espèces envahissantes d’entrer dans le lac. Un bon exemple de cela est le fait que des viviparidés peuvent encore être achetés sur Amazon. De plus, malgré la législation, le grand lagarosiphon est toujours disponible dans les centres de jardinage.

Recommandations du Comité scientifique du lac Simcoe

L’augmentation exponentielle des densités de moules dreissénidées dans l’écosystème du lac Simcoe et la modélisation future des processus physiques et biologiques intégrés dans le lac Simcoe. Ce travail important est essentiel maintenant, compte tenu des préoccupations concernant les répercussions sur l’écosystème d’un écrasement de la population de moules (comme cela s’est produit ailleurs). Les équipes de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe et du MEPP mettent à jour un modèle écosystémique du lac Simcoe, mais pourraient avoir besoin de soutien, car il ne s’agit pas d’une tâche banale. Les changements climatiques constituent la deuxième lacune la plus prioritaire en matière de recherche, car les événements météorologiques locaux se sont intensifiés. Les hivers se réchauffent également, ce qui entraîne un changement important des charges saisonnières de phosphore réactif soluble et une stratification thermique plus forte pendant les mois d’été. Le risque de remise en suspension des sources de phosphore des sédiments de fond du lac dans des conditions anoxiques en raison de la stratification thermique et chimique (due aux sels de voirie) est également un risque réel et une lacune importante dans la recherche.

Une présentation du personnel de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe au CSLS le 17 septembre 2024 intitulée « Calcul du bilan hydrique et de la charge de phosphore du lac Simcoe » a relevé d’importantes lacunes dans les connaissances liées aux composantes du phosphore total pour le calcul du bilan massique. De nombreux processus physiques, chimiques et biologiques dans les écosystèmes d’eau douce mobilisent le phosphore nutritif des sédiments, ce qui peut contribuer à la formation de proliférations d’algues nuisibles. La récupération partielle et retardée des plans d’eau en réponse à la réduction de la charge externe de nutriments est souvent causée par le cycle interne du phosphore provenant des sédiments de fond du lac. Une zone stratégique pour une étude future devrait inclure un bilan massique de phosphore dans les éléments de stockage du lac dans le système, y compris les sédiments de fond accumulés et le biote qui absorbent et libèrent des nutriments à divers moments de leur cycle de vie.

Le plan indique que les chlorures sont des contaminants préoccupants, et les données de surveillance dans le lac Simcoe et ses affluents montrent une augmentation constante de la concentration de chlorure. Le plan appuie la recherche connexe visant à comprendre les répercussions du sel de voirie et du chlorure sur la santé du lac Simcoe et de ses affluents. L’équipe du MEPP et de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe a été chargée par le plan de mettre en œuvre un programme scientifique amélioré de surveillance de la qualité de l’eau, qui comprend la surveillance du chlorure et la déclaration des charges de sel dans les affluents au lac Simcoe. Cette surveillance a mis en évidence une salinisation précoce et des rejets de sources diffuses non contrôlées. Les usines de traitement des eaux usées pourraient intensifier et prolonger la stratification estivale du lac, ce qui pourrait améliorer l’hypolimnion d’hypoxie et augmenter la charge interne, ce qui limiterait le phosphore nutritif. La table ronde sur l’eau douce coordonne les discussions avec les entrepreneurs privés, les propriétaires d’immeubles commerciaux, les assureurs et les organismes environnementaux. Il n’est pas surprenant que le principal obstacle à la réduction de l’application de sel dans les stationnements privés soit les préoccupations en matière de responsabilité pour quelques États du nord des États-Unis. Le New Hampshire dispose de la loi la plus ancienne qui protège les entrepreneurs certifiés en gestion des glaces hivernales qui peut démontrer que les pratiques de gestion appropriées ont été suivies. Cette loi a été défendue avec succès lors d’une contestation judiciaire. Toutes les parties à la table ronde sur l’eau douce (entrepreneurs, propriétaires fonciers, compagnies d’assurance et organismes environnementaux) appuient une approche semblable en Ontario. Le CSLS appuie également l’approche du New Hampshire comme une étape majeure pour réduire l’application de chlorure dans le bassin hydrographique du lac Simcoe et à l’échelle de la province.

Le plan fait référence aux produits pharmaceutiques, aux produits de soins d’hygiène personnelle et aux microplastiques comme des contaminants émergents préoccupants. La recherche est recommandée pour mieux comprendre l’impact des produits chimiques organiques et des composés émergents, comme les produits de soins d’hygiène personnelle, les produits pharmaceutiques et les perturbateurs endocriniens, et leur effet sur la santé des espèces aquatiques du lac Simcoe. Les produits pharmaceutiques, y compris les hormones (œstrogènes), les antibiotiques (érythromycine), les médicaments contre l’hypertension (aténolol), les stimulants (caféine) et d’autres contaminants bioactifs, sont couramment détectés dans les eaux usées à des concentrations élevées et ne sont pas adéquatement éliminés par les systèmes septiques. Le CSLS ne sait pas exactement quelles recherches (s’il y en a) ont été menées à ce jour, y compris sur les répercussions cumulatives sur les charges des systèmes septiques privés. Néanmoins, il est recommandé que l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe participe à une enquête plus approfondie sur le stress que la croissance de la population et les changements climatiques imposeront à l’infrastructure de traitement des eaux usées dans le bassin hydrographique, et sur l’efficacité actuelle et future des systèmes de traitement d’effluents évacués dans le lac Simcoe pour éliminer ces contaminants.

Le plan soulève des inquiétudes au sujet du glyphosate, un herbicide largement utilisé dont les effets sont connus sur la biologie des sols. Bien qu’ils soient considérés comme sans danger pour l’environnement en raison de l’absorption rapide du sol et de la dégradation par les microbes, des études récentes suggèrent que les herbicides à base de glyphosate peuvent nuire à la biologie des mammifères et peuvent persister plus longtemps dans l’environnement qu’on ne le pensait auparavant. L’application généralisée de glyphosate peut avoir des conséquences imprévues sur la chimie du sol, notamment en ce qui concerne la mobilisation et la disponibilité de l’azote et du phosphate sous forme de phosphore réactif soluble. Les effets écologiques à long terme sur la santé des sols et la biodiversité demeurent des sujets de préoccupation pour les recherches en cours. Compte tenu du lien potentiel entre le ruissellement des nutriments du glyphosate, d’autres recherches sont justifiées sur les applications cumulatives à l’échelle du bassin, les répercussions possibles, les tentatives continues de gérer la charge de phosphore et l’atténuation de l’eutrophisation. Les pratiques agricoles de précision proactives du lac Simcoe répondent à cette préoccupation.

Le CSLS soulève des préoccupations au sujet de l’augmentation exponentielle du nombre de bernaches du Canada dans le bassin hydrographique. Non seulement les bernaches du Canada ont-elles un effet sur la charge totale de phosphore, elles contribuent également aux préoccupations pour la santé humaine, sont des fardeaux économiques et diminuent l’aspect esthétique du lac. Un atelier auquel participeront les bureaux de santé, les ministères provinciaux concernés, les Premières Nations, le Service canadien de la faune, Canards Illimités et d’autres intervenants devrait être organisé pour examiner cette question et envisager une stratégie de gestion de la sauvagine.

Le CSLS recommande la tenue d’un atelier pour explorer les sources urbaines de nutriments, les possibilités de les réduire et la justification de la nécessité de les réduire. Les sujets qui seront abordés lors de l’atelier comprennent la pratique et la surveillance du contrôle des sédiments et de l’érosion, l’inspection et l’entretien de l’AFI sur les propriétés privées, l’entretien de l’infrastructure de gestion des eaux pluviales par les municipalités, la gestion des zones urbaines non contrôlées, un meilleur contrôle de la gestion des eaux pluviales dans les nouveaux aménagements, l’efficacité des politiques de compensation et l’efficacité de l’AFI.

Le CSLS recommande que les programmes actuels de pratiques exemplaires en matière de gestion agricole soient examinés au moyen de programmes de surveillance stratégiques et ciblés. De plus, des fonds suffisants devraient être affectés immédiatement à la réalisation d’une modélisation appropriée à l’aide d’un ou de plusieurs outils scientifiques déjà validés pour aider à évaluer l’efficacité des programmes à réduire les charges de phosphore du lac Simcoe et de ses affluents (qui sont de portée provinciale) à la lumière des facteurs de stress liés aux changements climatiques dans le bassin hydrographique et à obtenir des recommandations constructives pour les futurs plans provinciaux qui devraient tenir compte des pratiques de durabilité agricole.

Technologies de télédétection et d’intelligence artificielle pour évaluer l’évolution des niveaux d’eau des lacs et l’évolution du stockage dans le bilan hydrique. Ces nouveaux outils pourraient également offrir d’autres avantages à valeur ajoutée, comme le suivi de la prolifération actuelle d’aloès d’eau dans la baie de Cook, et servir d’alerte précoce à la prolifération d’algues nuisibles, ainsi qu’une stratégie de surveillance d’autres tronçons riverains vulnérables du lac Simcoe. L’apprentissage automatique peut être utilisé pour prévoir le bilan hydrique intégré et les résultats en matière de qualité de l’eau pour des conditions futures illimitées dans les sous-bassins hydrographiques; l’analyse de l’imagerie satellitaire permet de combler les lacunes critiques dans les données historiques. Il ne s’agit là que de quelques applications opportunes pour lesquelles l’équipe du MEPP et de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe et les Premières Nations peuvent jouer un rôle de leadership afin de faciliter la croissance du développement de nouvelles technologies avec les établissements de recherche ou les partenaires privés et de mettre en œuvre dès que possible les outils fondés sur des données probantes disponibles.

Les programmes de participation et d’éducation du public peuvent appuyer des projets qui sensibilisent et impliquent les citoyens pour la protection de la qualité de l’eau et des ressources biologiques. Ces programmes peuvent également réduire les problèmes de pollution locaux en reliant, en préservant et en rétablissant l’habitat, en mobilisant le soutien des intendants locaux de l’environnement et en collaborant avec d’autres intervenants pour obtenir des résultats durables. Le CSLS reconnaît et comprend que la gestion active des espèces migratrices et la protection des principales questions territoriales n’empêchent pas de traiter de multiples questions territoriales ou de formuler des recommandations pour régler un problème ayant une incidence sur la santé aquatique du lac Simcoe. La résolution des problèmes par ces moyens nécessite une planification et des projets guidés par la surveillance. Les activités publiques devraient tenir compte des activités de planification, de restauration et de surveillance et indiquer l’intérêt général de la collectivité et sa compréhension de la santé du bassin du lac Simcoe. Nous comprenons que l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe travaille à l’élaboration de mesures précises relatives à la santé du lac Simcoe et des sous-bassins hydrographiques dans le cadre de son programme continu de planification à l’échelle des bassins versants. Le CSLS aimerait servir d’organisme consultatif pour ces efforts et sélectionner une série d’indicateurs du cadre du plan de bassin hydrographique à utiliser comme outil pour la production de rapports pour le plan. La coordination avec les intervenants, y compris les collectivités autochtones locales, les groupes d’intérêt environnementaux et les propriétaires fonciers, fera en sorte que les solutions de rechange proposées en matière de gestion soient techniquement et financièrement réalisables et socialement acceptables.

Étant donné que la recherche ciblée et les activités de collecte de données en temps réel sont justifiées et qu’elles seront administrées par l’équipe du MEPP et de l’Office de protection de la nature de la région du lac Simcoe, le CSLS recommande que les collectivités des Premières Nations et des Métis (qui s’intéressent au lac Simcoe) soient mobilisées et aient accès à la collecte future de données en temps réel (y compris par télédétection ou satellite). Cette inclusivité donnera aux administrations et aux citoyens des Premières Nations participants des occasions inestimables de partager des connaissances écologiques traditionnelles éclairées et des témoignages personnels afin de façonner davantage les programmes de recherche et les activités de collecte de données sur la qualité de l’eau, l’habitat des pêches et l’atténuation des espèces envahissantes.

La Première nation des Chippewas de Georgina Island a demandé au gouvernement fédéral d’établir un lien entre l’île Georgina et la partie continentale dans la ville de Georgina, en Ontario. Selon nous, ce projet de route en remblai proposé qui s’étend sur environ 2,6 km sur des terres dans le lit du lac Simcoe est un projet qui doit tenir compte de la Loi sur la protection du lac Simcoe.

Le paragraphe 18(2) de la Loi sur la protection du lac Simcoe stipule que le Comité scientifique du lac Simcoe exerce les fonctions suivantes :

  1. Évaluer les conditions environnementales du bassin hydrographique du lac Simcoe et conseiller le ministre sur ce qui suit :
    1. la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe
    2. les menaces importantes, actuelles et éventuelles, pour la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe
    3. les stratégies possibles pour faire face aux menaces visées à la sous-disposition ii
    4. les recherches scientifiques qui doivent être entreprises afin d’appuyer la mise en œuvre du Plan de protection du lac Simcoe

Nous soutenons respectueusement qu’il incombe à votre ministère, en vertu des dispositions de la Loi sur la protection du lac Simcoe, en particulier l’alinéa 18(2)i), de s’assurer que le ministère observe, surveille et examine toutes les études pertinentes menées et soumises par le promoteur pour maintenir la santé écologique du bassin hydrographique du lac Simcoe.

Nous sommes impatients de travailler avec votre personnel pour faire progresser notre objectif commun d’améliorer la santé du bassin hydrographique du lac Simcoe.