Résumé

Le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport a commandé cette analyse de l’écosystème culturel dans le cadre de l’élaboration de la stratégie culturelle de l’Ontario. Elle s’inscrit en complément du document de travail Raconter nos histoires, faire croître notre économie, en proposant des renseignements supplémentaires et une analyse des grandes tendances qui façonnent le secteur culturel de l’Ontario, ainsi que des orientations stratégiques communes avec d’autres provinces ou territoires.

Importance de la culture

De nombreuses recherches démontrent l’importance de la culture pour les personnes, les collectivités et l’économie :

  • avantages individuels et sociaux :
    • les individus profitent des possibilités de divertissement, de partage d’expériences, de contemplation, de plaisir, d’inspiration et de célébration inhérentes à la culture
    • les avantages sociaux englobent de meilleurs résultats scolaires, une qualité de vie accrue, davantage de bien-être mental et physique, une cohésion sociale renforcée et des collectivités plus dynamiques
  • quant aux avantages économiques, la culture contribue à créer des d’emplois, à encourager le tourisme, à stimuler l’innovation et à augmenter le PIB

Suivant l’exemple de l’Ontario, d’autres provinces et territoires mettent au point ou renouvellent leurs stratégies et politiques culturelles dans la perspective de maximiser les avantages individuels, sociaux et économiques apportés par la culture.

Forces en présence et avenir du secteur culturel de l’Ontario

Avec la mondialisation du capital, de la main-d’œuvre, de l’information et des marchés, les produits culturels de l’Ontario ne connaissent a priori aucune limite. Ceci étant, les auteurs de produits culturels doivent affronter une concurrence mondiale, aussi bien en ce qui concerne la conquête des publics que les investissements étrangers.

Le ralentissement de l’économie à l’échelle de la planète a donné lieu à des restrictions budgétaires, tant sur le plan du financement public que privé, ce qui risque de se poursuivre dans un avenir prévisible. En parallèle, la culture est source d’innovation, laquelle joue un rôle de plus en plus important dans l’émergence d’une économie du savoir, et sa contribution au PIB, au travers du tourisme culturel et de la revitalisation des quartiers, est de mieux en mieux comprise. Les secteurs public et privé cherchent de nouvelles manières d’optimiser ses effets, et en attendant les fonds destinés à la culture seront répartis de manière plus stratégique. Le secteur culturel devra faire face à ces changements en innovant pour générer des revenus et trouver des financements.

La transformation numérique va continuer à changer en profondeur la manière dont la culture est produite, diffusée et consommée. Elle ne touche pas seulement la production de musique et de films de cinéma et de télévision, mais également les collections numérisées des musées et des bibliothèques publiques. De nouveaux modes de consommation des produits culturels traditionnels et nouveaux continueront à voir le jour. La transformation numérique génère de nouveaux modèles économiques et de nouvelles ouvertures, mais pose le problème de trouver et d’être trouvé par les publics cibles ou les consommateurs parmi un vaste choix d’offres à l’échelle planétaire.

Dans ce contexte, la population de l’Ontario avance en âge et devient plus urbaine et plus cosmopolite. La diversité constitue un avantage concurrentiel appréciable pour l’Ontario sur les marchés de produits culturels du monde entier. Dans la province, l’évolution de la démographie oblige les gouvernements et le secteur culturel à adopter une approche plus inclusive et à rendre la culture accessible à tous, créateurs ou consommateurs.

La technologie et l’évolution de la démographie contribuent à changer les habitudes et les attentes des consommateurs en matière d’expérience culturelle. La prolifération des plateformes et des écrans, ainsi que l’intérêt croissant du public pour les expériences interactives, vont continuer à influencer les produits commerciaux, tels que les films de cinéma et les téléfilms, les jeux vidéo et la musique, ainsi que les interactions avec les visiteurs dans les musées et les bibliothèques publiques. Les jeunes consommateurs, en particulier, penchent également pour des produits respectueux de l’environnement et socialement utiles, fabriqués de manière durable. Cette préférence se retrouve également dans le secteur culturel.

Orientations culturelles stratégiques

Bien qu’à l’échelle mondiale ces grandes tendances soient prises en compte de diverses manières, plusieurs orientations stratégiques communes émergent progressivement.

En reconnaissant l’avantage que représente la diversité, de nombreuses politiques culturelles misent sur l’inclusion, alors que d’autres se concentrent sur des groupes cibles, tels que les jeunes, les aînés ou les personnes handicapées. À certains endroits, des politiques sont mises en place pour s’assurer d’intégrer aux programmes les cultures autochtones et francophones.

Le rôle de la culture dans la consolidation des communautés est de plus en plus valorisé. De nombreuses stratégies intègrent la culture à l’aménagement urbain dans le but d’enrichir la qualité de vie des résidents, de créer un sentiment unique d’appartenance et de récolter des bénéfices économiques au travers de la revitalisation des quartiers et du tourisme culturel.

Du fait de la contribution directe et indirecte de la culture au PIB, de nombreux pays cherchent à renforcer ses avantages économiques en adoptant des mesures destinées à favoriser l’innovation, à promouvoir l’industrie de la création à l’étranger et à renforcer la capacité financière des entreprises et des individus qui créent des produits et des services créatifs. Ils conçoivent des politiques qui misent sur l’innovation économique et aident les créateurs à accéder aux marchés internationaux, et encouragent l’investissement de capitaux au moyen de nouveaux modèles de financement.

De nombreux pays encouragent le secteur culturel en s’appuyant sur les technologies numériques pour l’élaboration et la diffusion des produits, afin d’augmenter la production de contenus culturels numériques et d’améliorer leur accessibilité. Cette stratégie prévoit généralement promouvoir un environnement économique favorable, par la protection de la propriété intellectuelle notamment. La préservation et la gestion numérique des ressources d’un patrimoine culturel irremplaçable constituent un autre élément important de cette orientation stratégique.

Dans cet environnement en constante évolution, où le besoin de nouvelles compétences techniques, économiques et autres se fait sentir, il est crucial d’investir dans la main-d’œuvre du secteur de la culture. Certains pays misent sur l’éducation et la formation dans les écoles, pour acquérir des compétences numériques notamment. Les compétences de leadership et d’administration sont également à prendre en compte, car les effectifs des organisations culturelles avançant en âge, la planification de la relève devient de plus en plus d’actualité.

La plupart des pays encouragent la collaboration et les partenariats dans le cadre de leur orientation stratégique. Les partenariats et les consortiums peuvent aider les créateurs et les organisations à trouver des ressources et des financements tout en faisant part de leur expertise. La collaboration entre disciplines et secteurs, tels que l’économie, la santé, l’éducation et la technologie peuvent donner naissance à des innovations artistiques, de nouveaux produits et à des occasions génératrices de revenus.

À propos de cette analyse de l'écosystème culturel

Le ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport a commandé à Mdr Communications cette analyse de l'écosystème du secteur de la culture dans le cadre de l’élaboration de la première stratégie ontarienne pour la culture. Les conclusions sont le fruit de l’examen et de l’analyse de ressources documentaires secondaires nationales et internationales.

Ce document comporte huit volets : 

  • Volet 1 : introduction
  • Volet 2 : renseignements sur les avantages individuels, sociaux et économiques de la culture
  • Volet 3 : synthèse des principales forces de changement dans le secteur culturel : mondialisation, environnement fiscal et économique, transformation numérique, évolution démographique
  • Volet 4 : profil sectoriel des arts, comprenant les métiers d’art, la danse, les arts littéraires, les arts des médias, la musique, l’opéra, le théâtre et les arts visuels
  • Volet 5 : Profil sectoriel des industries culturelles, comprenant la production cinématographique et télévisuelle, les produits multimédias interactifs numériques (p. ex. : les jeux vidéo et les applications), l’industrie de la musique, et l’édition de livres et de revues
  • Volet 6 : profil sectoriel des bibliothèques publiques
  • Volet 7 : profil sectoriel du patrimoine culturel, notamment le patrimoine construit, les paysages du patrimoine culturel, l’archéologie et les musées
  • Volet 8 : Principales tendances des politiques et stratégies culturelles d’autres endroits au Canada et à l’étranger

Le ministère reconnaît que le champ de la culture est beaucoup plus large et englobe de nombreuses autres formes d’expression, de créativité, de traditions et de croyances. Ce document s’intéresse principalement aux grandes tendances dans les quatre secteurs de la culture actuellement pris en charge par le ministère.