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La prévention des dangers d'une exposition au plomb
Le plomb présente un danger pour la santé des travailleuses et travailleurs qui y sont exposés sous une forme qui puisse être inhalée (particules en suspension dans l'air) ou ingérée. Le plomb ne présente un danger d'intoxication par inhalation que dans la mesure où l'on trouve en suspension dans l'air des particules de plomb assez fines pour qu'elles puissent être inhalées. Il existe trois types de particules de plomb : poussière, vapeur ou brouillard. La poussière de plomb se présente sous forme de particules solides résultant de procédés tels que la projection d'abrasifs, le ponçage, le meulage ou encore le découpage à l'aide d'un appareil électrique ou pneumatique. La vapeur de plomb se produit lorsque le plomb ou des matériaux contenant du plomb sont chauffés à plus de 500°C, par exemple lors d'activités de soudage, de coupage à haute température et de brûlage. Le réchauffement du métal engendre de la vapeur, qui se condense en particules solides. On parle de brouillard pour qualifier des gouttelettes en suspension dans l'air. L'application de peinture au plomb à l'aide d'un vaporisateur peut produire un brouillard dense contenant du plomb.
La prévention des dangers associés à une exposition au plomb suppose donc une stratégie à trois volets :
- empêcher que le plomb ne contamine l'air;
- éliminer le plomb qui contamine l'air;
- s'il y a du plomb dans l'air, prévenir son inhalation par les travailleuses et les travailleurs.
Pour prévenir l'ingestion de plomb, il s'agit de veiller à ce que les travailleuses et les travailleurs adoptent de bonnes pratiques de travail et d'hygiène.
Pour prévenir l'ingestion, l'inhalation et le transfert accidentel de plomb à partir d'une aire contaminée, les précautions suivantes s'imposent :
- mesures d'ingénierie;
- pratiques de travail et d'hygiène;
- recours à des appareils respiratoires et à un équipement de protection individuelle;
- formation.
Toutefois, malgré l'adoption de mesures appropriées pour réduire les risques d'exposition professionnelle au plomb, il peut arriver que des travailleuses ou travailleurs soient affectés par une telle exposition. Il est donc important de prévoir des examens médicaux réguliers, afin de déterminer si les précautions prises sont efficaces ou si les travailleuses et travailleurs souffrent d'éventuelles affections attribuables à une exposition au plomb. Cette précaution additionnelle, qu'il est convenu d'appeler une surveillance médicale (voir l'annexe 1), peut être considérée une méthode de dépistage précoce et de prévention d'une intoxication par le plomb.
4.1 Les mesures d'ingénierie
Tous les intervenants sur un chantier de construction où existe un risque d'exposition au plomb, y compris les propriétaires, les constructeurs, les entrepreneurs, le personnel de supervision, sans oublier les travailleuses et travailleurs, ont intérêt à :
- substituer des revêtements et matériaux dépourvus de plomb à ceux qui en contiennent (p. ex., substituer de la peinture sans plomb à de la peinture au plomb); il s'agit là d'une précaution dont devraient aussi dans certains cas tenir compte les responsables de l'établissement des devis descriptifs;
- choisir pour l'enlèvement ou la pose de revêtements ou de matériaux contenant du plomb les méthodes et l'équipement qui engendreront le moins de poussière (p. ex., des procédés à l'eau, tels que le nettoyage au balai-serpillière ou encore, après avoir mouillé les déchets, le nettoyage à la pelle, soulèvent moins de poussière et sont préférables dans la mesure du possible); il s'agit là d'une précaution dont devraient aussi dans certains cas tenir compte les responsables de l'établissement des devis descriptifs;
- prévoir une ventilation mécanique générale pour éliminer l'air contaminé du lieu de travail, de même que l'adduction d'air nouveau pour remplacer l'air évacué;
- prévoir une ventilation mécanique locale pour éliminer les contaminants à la source, ce qui constitue la méthode de dépoussiérage la plus efficace; les outils électriques susceptibles d'engendrer de la poussière chargée de plomb devraient toujours être équipés d'un système efficace pour la recueillir.
4.2 Les pratiques de travail et d'hygiène
Les pratiques de travail et d'hygiène sont des gestes effectués sur le lieu de travail pour réduire les risques d'exposition au plomb à partir d'aires de travail et d'autres surfaces contaminées. Le plomb peut aussi s'accumuler sur les mains, les vêtements et les cheveux, d'où il peut être délogé, remis en suspension dans l'air, puis inhalé ou ingéré. Il est donc important que les travailleuses et les travailleurs puissent prendre une douche et se laver à la fin de chaque quart. Les installations sanitaires et les installations de décontamination spécifiques à prévoir pour utilisation après les tâches les plus dangereuses sont décrites à la section 6 des présentes directives. Sur tous les chantiers où il existe un risque d'exposition au plomb, il convient d'interdire de fumer, manger, boire ou mâcher de la gomme dans les espaces contaminés et de veiller à ce que les repas et boissons soient rangés dans un espace non contaminé.
Sur tous les chantiers où les travaux engendrent de la poussière de plomb, un bon programme de nettoyage et d'entretien s'impose. La propreté des surfaces devrait être assurée soit en les lavant à l'eau, soit en utilisant un aspirateur équipé d'un filtre dit « absolu » ou « HEPA » (high efficiency particulate aerosol) à haute efficacité pour les particules en suspension dans l'air. Les réceptacles renfermant des déchets contaminés par du plomb doivent être fermés hermétiquement pour éviter la dissémination de poussières dans l'air. Il est préférable d'éviter tout balayage à sec et tout nettoyage à l'air comprimé.
4.3 Les vêtements et l'équipement de protection
Il s'agit de fournir des vêtements protecteurs personnels et un équipement de protection individuelle aux travailleuses et travailleurs qui risquent d'être exposés à du plomb. Les vêtements protecteurs et l'équipement de protection appropriés pour prévenir la contamination de la peau incluent, entre autres, incluent les combinaisons ou autres tenues de travail couvrant tout le corps, les gants, les casques et les bottes de chantier ou les couvre-chaussures jetables, de même que les lunettes de sécurité, les lunettes-masque ou les visières. Il s'agit par ailleurs de fournir des appareils respiratoires pour prévenir l'inhalation de plomb dans l'éventualité où les mesures d'ingénierie et les pratiques de travail ne permettraient pas de réduire la concentration de plomb en-deçà de la LEP.
Les vêtements protecteurs
Le port de vêtements protecteurs a pour but de prévenir l'exposition de la peau au plomb et la contamination des vêtements de ville. Il faut veiller à ce que les personnes dont l'aire de travail est contaminée par du plomb ôtent à la fin de leur quart tout vêtement et tout équipement qu'elles ont porté pour faire leur travail et que ces vêtements et équipements soient décontaminés. Il ne faut en aucun cas tolérer qu'une travailleuse ou un travailleur emporte de tels vêtements ou équipements à la maison. Il faut par ailleurs éviter de secouer des vêtements contaminés par du plomb, car ceci risque de créer une nouvelle source d'exposition à de la poussière de plomb. Les vêtements et équipements contaminés par du plomb doivent être placés dans des sacs en plastique scellés de façon étanche et clairement marqués comme contenant des articles contaminés par du plomb. Enfin, il faut s'assurer de la disponibilité d'installations et du respect de pratiques de lavage adaptées au lavage de linge contaminé par du plomb.
Les appareils respiratoires
Si les mesures d'ingénierie et les pratiques de travail ne permettent pas de réduire la concentration de plomb en-deçà de la LEP, les travailleuses et travailleurs doivent porter des appareils respiratoires. Dans ces circonstances, l'employeur ferait bien d'adopter un programme relatif aux appareils respiratoires. L'élaboration d'un tel programme devrait se faire de concert avec le comité mixte sur la santé et la sécurité au travail ou avec la déléguée ou le délégué à la santé et à la sécurité, là ou un tel poste existe, et devrait inclure la mise au point de procédures écrites visant le choix, l'utilisation, l'entretien et l'éventuelle réparation des appareils de protection respiratoire individuelle. Il s'agit d'offrir des cours de formation aux travailleuses et travailleurs quant à la manière d'utiliser ces appareils et d'en prendre soin, et ce avant leur première utilisation. Il est à noter que certaines personnes souffrent de troubles médicaux qui rendent leur respiration difficile lorsqu'elles portent un appareil respiratoire. Quiconque peut présenter une attestation médicale d'un tel trouble devrait donc être exempté des tâches nécessitant le port d'un tel appareil.
La sélection des appareils respiratoires
Lorsque des appareils respiratoires sont fournis, ils doivent être adaptés aux circonstances dans lesquelles ils seront utilisés, compte tenu de la concentration prévue de plomb en suspension dans l'air. Les respirateurs utilisés seront de préférence des appareils conformes aux normes de protection APF (assigned protection factor) établies par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) (disponible en anglais seulement) américain.
L'utilisation, l'entretien et la réparation des appareils respiratoires
Quelques règles s'imposent à l'égard des appareils respiratoires :
- ils sont utilisés et entretenus conformément aux prescriptions du fabricant;
- ils sont rangés dans un endroit facile d'accès, propre et sanitaire, et ce de sorte à éviter l'altération de leur efficacité ou tout autre dommage;
- chaque appareil respiratoire est assigné à une personne en particulier et fait l'objet d'un nettoyage, d'une désinfection et d'une inspection après chaque quart durant lequel il a servi;
- les appareils respiratoires utilisés par plusieurs personnes font l'objet d'un nettoyage, d'une désinfection et d'une inspection chaque fois qu'ils ont servi;
- toute pièce d'un appareil respiratoire qui est endommagée ou qui a subi une détérioration est remplacée avant l'utilisation de l'appareil.
Pour de plus amples renseignements sur le choix, l'utilisation et l'entretien des respirateurs, veuillez vous référer à la norme CAN/CSA-Z94.4-F02.
Idéalement, chaque appareil respiratoire devrait être assigné à une personne, en exclusivité. S'il est question que plusieurs personnes partagent un même appareil, il convient de prendre en considération les facteurs suivants avant de prendre une décision à cet égard :
- l'impératif de veiller à ce l'appareil puisse être parfaitement ajusté en vue de son port par chacune des personnes auxquelles il est destiné;
- les risques que le partage de l'appareil pourrait engendrer pour la santé et la sécurité des personnes concernées;
- le préjudice injustifié que subirait l'employeur sur le plan financier, le cas échéant, s'il devait fournir un appareil respiratoire individuel à chaque travailleuse et travailleur.
Les respirateurs dotés d'un masque qui colle à la peau doivent être ajustés au visage de la travailleuse ou du travailleur, de telle manière qu'aucun air vicié ne puisse s'infiltrer entre le masque et le visage. Il faut donc effectuer, pour chaque personne, un test d'ajustement du masque pour chaque type de respirateur qu'elle doit porter.
4.4 La formation
La formation est un élément important de la prévention des risques associés à l'exposition professionnelle au plomb. L'efficacité des mesures, pratiques et contrôles prévus pour prévenir pareille exposition dépend des personnes chargées de les appliquer. Il est de ce fait indispensable d'offrir aux travailleuses et travailleurs une formation portant sur ce qui suit :
- le SIMDUT;
- les dangers que présente le plomb, y compris ses effets sur la santé et la reconnaissance des symptômes s'y rapportant;
- les précautions à prendre en matière d'hygiène personnelle, les exigences relatives aux appareils respiratoires, de même que les mesures et les pratiques professionnelles à respecter;
- l'utilisation et le nettoyage des appareils respiratoires individuels de protection, de même que ce qu'il faut en faire lorsqu'ils ne sont plus utilisables.
Les cours de formation doivent être offerts par une personne compétente. Il peut s'agir de l'employeur ou de quelqu'un dont il retient les services à cette fin. La Loi définit une personne compétente comme étant une personne qui satisfait aux conditions suivantes :
- elle possède, à cause de ses connaissances, de sa formation et de son expérience, les qualités nécessaires pour organiser et faire exécuter un travail;
- elle connaît bien la Loi et les règlements qui s'appliquent au travail exécuté;
- elle est au courant des dangers éventuels ou réels que comporte le lieu de travail pour ce qui est de la santé et de la sécurité des travailleurs.
Il s'agit d'informer la personne qui assure les fonctions de délégué à la santé et à la sécurité ou qui représente un comité mixte sur la santé et la sécurité au travail de l'heure et du lieu où les cours de formation seront donnés.
4.5 La surveillance médicale
La surveillance médicale peut servir de mesure préventive. En soumettant les personnes exposées au plomb à des examens médicaux périodiques, accompagnés d'une biosurveillance (c.-à-d. de tests de dépistage du plomb dans le sang), il est possible de déceler les effets néfastes d'une telle exposition. Le médecin examinateur peut avertir la travailleuse ou le travailleur concerné, son employeur, de même que le comité mixte sur la santé et la sécurité au travail de tout problème d'exposition professionnelle qui aurait sinon pu passer inaperçu.
Les personnes amenées à travailler régulièrement avec du plomb devraient subir un examen médical avant l'affectation à leur emploi, y compris des tests de dépistage du plomb dans le sang, suivi d'examens médicaux périodiques. Les tests pour mesurer le taux de plomb dans le sang devraient être répétés tous les six mois, voire plus souvent, selon les indications d'un médecin. L'annexe 1 contient d'autres renseignements sur la surveillance médicale des travailleuses et des travailleurs exposés au plomb.