Faits saillants de la saison 2016

Le Programme d'apiculture du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales (MAAARO) a procédé à des inspections régulières ciblées visant à détecter la présence du petit coléoptère des ruches, que l’on a découvert dans 21 ruchers des comtés de Chatham-Kent, de Niagara et de Norfolk. On a donc isolé les colonies d'abeilles mellifères et le matériel connexe de ces ruchers pendant que les apiculteurs ont préparé et présenté un plan de biosécurité et un plan de déplacement. La zone de quarantaine établie en raison de la présence du petit coléoptère des ruches (dans le comté d'Essex et dans une partie de la municipalité de Chatham-Kent) demeure en vigueur.

On a expédié environ 38 000 colonies d'abeilles mellifères hors de l'Ontario pour la pollinisation des cultures de bleuets et de canneberges dans l'est du Canada.

Selon les pertes qu’ont signalées les apiculteurs de l'Ontario, le taux global de mortalité hivernal des abeilles mellifères dans la province pour l'hiver 2015–2016 a été de 18 %. Il s'agit du plus bas taux depuis l'hiver 2011–2012 (12 %).

Voici quelques statistiques importantes sur la saison 2016 de l’industrie apicole ontarienne :

  • nombre d’apiculteurs inscrits – 2 896
  • nombre de colonies inscrites – 97 342
  • rendement moyen en miel par colonie – 41 kg (91 lb) par colonie
  • récolte totale de miel estimée – 4,0 millions de kg (8,8 millions de lb)
  • taux de mortalité hivernale des abeilles mellifères déclaré par apiculteur commercial – 18 %

Niveau d’infestation et incidence des maladies

Au cours de la saison apicole 2016, les inspecteurs apicoles du ministère ont évalué le nombre de cas de maladies et d’insectes nuisibles courants chez les abeilles en procédant à l’inspection des nids à couvain de 9 684 colonies. Ils ont également vérifié la présence de varroa durant l’inspection des nids de couvain de 4 362 colonies ainsi que la présence du petit coléoptère des ruches pendant l’inspection des traverses supérieures de 31 301 autres colonies.

Les taux d’infestation d’insectes nuisibles et d’incidence des maladies relevés dans les colonies inspectées sont les suivants :

  • loque américaine – 0,51 %
  • loque européenne – 0,10 %
  • couvain sacciforme – 0,75 %
  • ascosphérose – 11,14 %
  • petit coléoptère des ruches – 0,16 %
  • varroa – 29,90 %

Loque américaine (Paenibacillus larvae)

Les inspecteurs ont détecté la loque américaine, une maladie bactérienne des abeilles mellifères, dans 49 colonies d'abeilles mellifères, soit 0,51 % des colonies inspectées en Ontario. Les données de 2016 révèlent une diminution par rapport à 2015, où la maladie a été observée dans 0,95 % des colonies inspectées.

L'analyse d'échantillons a confirmé que les souches de la loque américaine qui circulent en Ontario continuent de réagir aux antibiotiques homologués (oxytétracycline, tylosin et lincomycine). Même si on a détecté ailleurs des souches de la loque américaine résistantes aux antibiotiques, on n'en a pas encore trouvé à ce jour en Ontario. Les antibiotiques ne permettent pas d'enrayer la loque américaine; il faut donc les utiliser avec prudence comme méthode de gestion en vue de réduire le risque d’infection clinique (observable) d’une colonie par la loque américaine. Lorsqu'un diagnostic clinique de loque américaine est posé, cela indique que les antibiotiques ne sont pas efficaces, et toutes les colonies touchées doivent être détruites.

Les autres maladies du couvain décelées dans le cadre du Programme d'apiculture du ministère sont la loque européenne, l'ascosphérose et le couvain sacciforme.

Petit coléoptère des ruches (Aethina tumida)

Le petit coléoptère des ruches est un insecte ravageur des abeilles mellifères. Les inspecteurs en ont détecté la présence dans 21 ruchers ontariens (2 dans le comté de Chatham-Kent, 16 dans le comté de Niagara et 3 dans le comté de Norfolk) appartenant aussi bien à des apiculteurs commerciaux (qui exploitent 50 colonies ou plus) qu’à des apiculteurs à petite échelle (qui exploitent 49 colonies ou moins). Compte tenu du taux élevé d'inspection des colonies dans la région de Niagara pour en favoriser le déplacement hors de la province aux fins de la pollinisation, c’est dans cette région qu’a lieu un très grand nombre d’inspections apicoles des colonies.

Outre les inspections standards des colonies, les inspecteurs apicoles du ministère effectuent des inspections ciblées visant à détecter la présence du petit coléoptère des ruches durant lesquelles ils examinent attentivement les traverses supérieures des cadres se trouvant directement sous le couvercle intérieur. S’ils soupçonnent la présence du petit coléoptère des ruches dans une colonie à la suite d'une inspection visuelle, ils recueillent un spécimen (adulte ou larve) et l’envoient au Laboratoire d'hygiène vétérinaire de l'Université de Guelph pour faire l’objet d’un test de confirmation effectué au moyen d’une analyse moléculaire.

À l’instar d'autres provinces qui sont aux prises avec le petit coléoptère des ruches, l'Ontario a opéré la transition vers une stratégie de lutte contre cet insecte nuisible. Au nombre des mesures retenues pour en freiner la propagation en Ontario, le ministère a accordé une aide financière à l'Ontario Beekeepers' Association (OBA) afin d’accroître le transfert de connaissances sur la biologie du petit coléoptère des ruches et sur la lutte contre celui-ci dans le but d'aider les apiculteurs à prévoir et à adapter leurs activités en fonction de cet insecte nuisible. De plus, plusieurs réunions et ateliers animés par le personnel du programme de transfert de technologie (Technology Transfer Program) de l'OBA et par des apiculteurs expérimentés en lutte contre le petit coléoptère des ruches ont eu lieu aux quatre coins de la province.

Les apiculteurs provinciaux des provinces de l'est où l’Ontario expédie des colonies d'abeilles mellifères de l'Ontario pour la pollinisation (Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) sont également venus dans la province pour assister à une séance d'information sur le petit coléoptère des ruches. Ce fut une excellente occasion de leur communiquer de l'information sur les protocoles d'inspection, sur les techniques de détection, sur les méthodes de test de confirmation, sur les pratiques de gestion exemplaires du petit coléoptère des ruches ainsi que sur les adaptations et les changements faits en matière de lutte contre cet insecte nuisible, et de leur transmettre les coordonnées des personnes-ressources des services de laboratoire, des données régionales sur la biologie du petit coléoptère des ruches et les préoccupations de l'industrie. Deux exploitations apicoles commerciales de l'Ontario ont généreusement fourni un endroit (sur le terrain et dans une installation d'extraction du miel) pour tenir la séance d'information destinée aux apiculteurs provinciaux en visite.

Le ministère a créé une carte en ligne (en anglais seulement) montrant le nombre de ruchers où la présence du petit coléoptère des ruches est confirmée dans chaque canton. Cette carte fournit des données à jour aux autres provinces qui importent des abeilles mellifères de l'Ontario et indique aux apiculteurs les endroits dans la province où le petit coléoptère des ruches est détecté afin de les aider à gérer le risque que cet insecte pose pour leurs activités apicoles.

Varroa (Varroa destructor)

Le varroa, un acarien parasite qui s’en prend aux abeilles mellifères, est très répandu en Amérique du Nord et on le trouve dans les exploitations apicoles de toute la province. On a établi que cet insecte nuisible est le principal responsable de la mort et de la réduction des populations de colonies d'abeilles mellifères hivernantes en Ontario. Le dépistage du varroa durant la saison demeure essentiel, puisqu'il permet aux apiculteurs de confirmer le degré d'infestation à des moments clés de la saison, et de déterminer si et quand des traitements sont nécessaires pour réduire, voire éliminer l’infestation de varroa, quel type de traitement peut convenir et si les méthodes de lutte actuelles sont efficaces.

En général, les inspecteurs apicoles du ministère qui prélèvent des échantillons afin de vérifier la présence du varroa dans le cadre d’inspections régulières ont constaté un faible niveau d'infestation durant la saison apicole. À l'échelle de la province, ils ont inspecté 4 326 colonies en vue d’y détecter le varroa à l'aide d'un lavage standard à l'alcool (collecte d’un échantillon d’environ 300 abeilles dans le nid à couvain qui ont été lavées à l’alcool, puis filtration et dénombrement des varroas) et ils ont obtenu un résultat positif pour 1 293 de ces colonies. La prévalence de l’infection par le varroa dans les exploitations apicoles de l'Ontario en 2016 était deux fois plus élevée qu'en 2015 (29,9 % en 2016 comparativement à 14,5 % en 2015).

Comme le varroa est très répandu dans la province, la prévalence de l’infection qu’il provoque renseigne peu comparativement au degré d'infestation. Guzman et coll. (2010) ont établi les seuils de traitement pour les infestations de varroa. Ils recommandent que les colonies soient traitées :

  • en mai si le taux d'infestation dépasse les 2 %
  • en août si le taux d'infestation dépasse les 3 %

Taux moyen d’infestation par le varroa dans les exploitations apicoles commerciales.

Figure 1: Taux d'infestation moyen par le varroa et seuils de traitement dans les exploitations apicoles commerciales et les petites exploitations de l'Ontario en 2016.

Dans les exploitations commerciales, on constate que l'infestation moyenne par le varroa est demeurée inférieure aux seuils de traitement et a varié de 0,05 % en mars à 1,81 % en septembre. On a d’autre part observé une variation du taux d’infestation dans les petites exploitations, soit de 0,46 % en mai à 7,21 % en octobre. L'infestation moyenne dans les petites exploitations a été supérieure aux seuils de traitement recommandés en mars et en octobre (figure 1).

Les données présentées à la figure 1 se rapportent aux colonies inspectées en 2016 et ne sont pas nécessairement représentatives de l'industrie apicole dans l’ensemble de la province. Le faible degré d'infestation dans les exploitations apicoles commerciales est possiblement un signe que des apiculteurs mènent une lutte efficace contre le varroa. Cependant, certaines exploitations commerciales ont signalé avoir observé des infestations majeures par le varroa à la fin de l'automne. Les inspecteurs ont inspecté peu de colonies dans les petites exploitations apicoles comparativement à celles des exploitations commerciales. Les échantillons ont donc été de petite taille, surtout en mars et en octobre où des inspections ont été effectuées respectivement dans 4 ruchers et 16 ruchers. La petite taille des échantillons pourrait avoir contribué à la hausse du taux moyen d'infestation par le varroa observée dans les petites exploitations en mars et en octobre.

Dépistage du varroa

Dans un sondage du MAAARO portant sur les pratiques de lutte, on a demandé aux apiculteurs comment ils surveillaient les infestations de varroa. Parmi tous les apiculteurs qui ont répondu à cette question, 78 % d’apiculteurs commerciaux et 64 % d’apiculteurs à petite échelle ont indiqué qu’ils guettaient les infestations de varroa dans leurs colonies. Ces résultats révèlent qu'il importe d’améliorer la surveillance et la lutte contre le varroa, en particulier dans le cas des petits apiculteurs. Les apiculteurs qui ont répondu au sondage ont affirmé recourir à différentes méthodes de dépistage du varroa, les plus courantes étant le lavage à l'alcool et les cartons collants. Certains apiculteurs ont également dit utiliser plus d’une méthode de détection du varroa. Ceux qui ont répondu « autre » ont indiqué qu'ils emploient la méthode du saupoudrage de sucre ou qu'ils procèdent à l’inspection visuelle de leurs colonies pour y déceler la présence de varroa. Enfin, quelques apiculteurs ont dit examiner les couvains mâles pour y trouver des indices de la présence du varroa.

Il est important de souligner que certaines méthodes, comme l'inspection visuelle et le saupoudrage de sucre, ne sont pas réputées fiables. Quant aux méthodes éprouvées, comme le lavage à l'alcool, le bocal à l'éther ou le carton collant, elles exigent que l’apiculteur dénombre les varroas, prenne en note le niveau d'infestation puis compare celui-ci au seuil établi.

Dans le même sondage, on a également demandé aux apiculteurs commerciaux quels traitements ils utilisent au début (printemps) et à la fin (automne) de la saison apicole. D’après les réponses obtenues :

  • l'acaricide le plus populaire au printemps est l'acide formique liquide à 65 %, suivi d'Apivar®
  • l'acaricide le plus populaire à l'automne est Apivar®, suivi de l'acide oxalique

À ce jour, des apiculteurs ont signalé une certaine résistance aux produits Checkmite++™ et Apistan® en Ontario.

Lutte intégrée contre le varroa

En 2017, le Programme d'apiculture s'est engagé à mettre au point une stratégie de lutte intégrée contre les ennemis des cultures destinée à l'industrie apicole ontarienne. La lutte intégrée contre les ravageurs, contrairement à l’éradication de ceux-ci, suppose que certains d’entre eux seront toujours présents. La lutte intégrée revêt d’ailleurs une grande importance en apiculture. Elle vise à abaisser les populations d'ennemis des abeilles de sorte que ces populations demeurent inférieures au seuil de tolérance d’une colonie d'abeilles mellifères. Il peut s’agir, par exemple, des mesures prises pour diminuer le taux d'infestation par le varroa afin qu’il soit inférieur aux seuils de traitement établis par Guzman et coll. (2010). Les apiculteurs peuvent se servir de ces seuils comme ligne directrice afin de favoriser la survie des colonies pendant la saison et avant l'hiver.

Les apiculteurs ontariens disposent de différents traitements chimiques afin de lutter contre le varroa et ces derniers sont nécessaires pour que la lutte intégrée soit équilibrée et durable. Il est également recommandé d'alterner les traitements afin de retarder l'apparition d’une résistance du varroa à des ingrédients actifs particuliers. Lorsqu'ils emploient un ou plusieurs traitements contre le varroa, les apiculteurs doivent, de plus, tenir compte des conditions météorologiques durant la saison, du niveau d'infestation et des propriétés de chaque traitement.

Production de miel

Le ministère a envoyé par la poste un sondage aux apiculteurs commerciaux inscrits de l'Ontario dans le but d'estimer la production moyenne de miel dans la province. Quelque 39 % des apiculteurs commerciaux représentant 13 000 colonies à l'échelle de la province y ont répondu.

D'après les réponses reçues, la production moyenne de miel estimée en Ontario a été de 41,4 kg (91 lb) par colonie. Il s’agit d’une production semblable à celle de 2015 et légèrement supérieure à la moyenne quinquennale.

La miellée a varié d’une région à l’autre. La météo a été propice à la production de miel dans plusieurs régions de l’Ontario compte tenu des températures élevées et du temps sec qui y ont perduré tout au long de l’été. Dans d’autres régions de la province où les précipitations ont été suffisantes et les aires de butinage appropriées, de nombreux apiculteurs ont déclaré avoir constaté un rendement en miel plus élevé que celui des régions ayant connu un temps plus sec.

Services de pollinisation

Au cours des dernières années, la demande de services de pollinisation pour les cultures de petits fruits dans l'est du Canada (Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) a augmenté. Le nombre de colonies d'abeilles mellifères qu’a envoyé l'Ontario dans cette région du pays pour polliniser les cultures est passé de 12 600 colonies en 2010 à 38 000 colonies en 2016. Les abeilles élevées pour les services de pollinisation comptent désormais pour 39 % de toutes les colonies d’abeilles mellifères d’élevage en Ontario.

Afin de pouvoir continuer de répondre à la demande de services de pollinisation et de favoriser le déplacement ininterrompu des colonies d'abeilles mellifères de la province, l'Ontario a énoncé, de concert avec les provinces de l'est du Canada, des exigences supplémentaires touchant les inspections à effectuer avant d’expédier des colonies dans d'autres provinces.

Mortalité des abeilles mellifères

Mortalité hivernale des abeilles mellifères

Au printemps 2016, le MAAARO a réalisé un sondage auprès des apiculteurs afin d’estimer les pertes hivernales de colonies d’abeilles mellifères. Il a distribué le sondage à 203 apiculteurs commerciaux inscrits; de ce nombre, 72 % y ont répondu, représentant 67 250 colonies dans l’ensemble de la province. D’après les résultats du sondage, les apiculteurs commerciaux ont déclaré des pertes globales de colonies d'abeilles mellifères d’environ 18 % durant l'hiver 2015–2016. Cette diminution des pertes hivernales est encourageante. Au Canada, le taux maximal acceptable de pertes hivernales est établi à 15 %.

Mortalité saisonnière des abeilles mellifères

De 2012 à 2016, les apiculteurs ont signalé les incidents de mortalité saisonnière des abeilles mellifères à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada. À compter du printemps 2017, les apiculteurs ontariens sont invités à les déclarer au Centre d'information agricole du MAAARO. Un incident s’entend d’effets atypiques caractérisés par la mortalité des abeilles ou d’effets sublétaux que l’apiculteur observe dans une colonie d'abeilles mellifères et qu’il soupçonne d’être attribuables à une exposition à des pesticides.

Utilisation d’antimicrobiens par l’industrie apicole

Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il prévoyait modifier le Règlement sur les aliments et drogues afin d'accroître la surveillance réglementaire des antimicrobiens à usage vétérinaire. La modification proposée aura notamment pour effet d'ajouter les antimicrobiens jugés importants pour la médecine humaine à la liste des médicaments d'ordonnance de Santé Canada; il faudra donc une ordonnance d'un vétérinaire pour en acheter. Cette modification s’appliquera également aux apiculteurs, puisqu’aussitôt qu’elle entrera en vigueur, ceux-ci auront besoin d’une ordonnance d’un vétérinaire pour se procurer des antibiotiques.

Le gouvernement de l'Ontario travaille en collaboration avec les parties intéressées, y compris avec l'industrie apicole et l'Ordre des vétérinaires de l'Ontario, afin d'assurer aux apiculteurs l’accès aux produits dont ils ont besoin, et de tirer parti des connaissances et de l’expertise en apiculture des vétérinaires.

Surveillance apicole

En 2015, le MAAARO a donné le coup d’envoi au Projet de surveillance apicole d’une durée de cinq ans visant à déterminer la prévalence et la charge virale de l’infection due aux insectes nuisibles et aux agents pathogènes des abeilles mellifères dans l’industrie apicole ontarienne. Dans le cadre de ce projet, les inspecteurs du ministère se rendent à plusieurs reprises chez certains apiculteurs de la province au cours de la saison pour surveiller la prévalence de l’infection par des insectes nuisibles et des agents pathogènes chez les abeilles mellifères, pour évaluer et prendre en note l'état des colonies, et pour prélever des échantillons qui sont analysés en vue de déceler la présence d’agents pathogènes.

De plus, le ministère de l'Environnement et de l'Action en matière de changement climatique a créé, en 2015, le Réseau de surveillance des pollens chargé de faire le suivi de la présence de pesticides dans le pollen que récoltent les abeilles mellifères.

Les données que recueille le Projet de surveillance apicole servent de point de départ pour faire des comparaisons avec les données de surveillance des années subséquentes. Avec le temps, elles permettront de dégager les tendances saisonnières et de mesurer les pressions que les insectes nuisibles et les agents pathogènes exercent sur les abeilles mellifères. Il faudra recueillir des données de surveillance pendant plusieurs années avant de pouvoir tirer des conclusions générales.

Stratégie ontarienne pour la santé des pollinisateurs

Le gouvernement de l'Ontario a lancé la Stratégie pour la santé des pollinisateurs et a publié le Plan d’action pour la santé des pollinisateurs afin de contrer les nouvelles menaces et celles existantes pour la santé des pollinisateurs, lesquelles appartiennent à l’une des quatre grandes catégories suivantes :

  • destruction de l’habitat et mauvaise alimentation
  • maladies, insectes nuisibles et génétique
  • exposition aux pesticides
  • conditions météorologiques exceptionnelles et changements climatiques

Dans son plan d'action, le gouvernement de l'Ontario s’engage à réaliser trois objectifs ambitieux qui sont susceptibles d’améliorer la santé des pollinisateurs dans la province, à savoir :

  • réduire les taux de mortalité hivernale des abeilles mellifères d’élevage à 15 % d'ici 2020
  • réduire de 80 % le nombre d'acres où sont cultivés du maïs et du soya dont les semences sont traitées aux néonicotinoïdes d'ici 2017
  • restaurer, améliorer et protéger un million d'acres d'habitat des pollinisateurs en Ontario

La vision de l'Ontario consiste à être le foyer de populations de pollinisateurs en santé qui contribuent à un approvisionnement alimentaire viable, à des écosystèmes résilients et à une économie forte.

Les autres priorités et initiatives dont il est question dans le Plan d’action pour la santé des pollinisateurs sont, sans en exclure d'autres, les suivantes :

  • publier un document de travail concernant la modernisation du cadre législatif sur l'apiculture et organiser des consultations à ce sujet (les propositions de modernisation pourraient entre autres comprendre des dispositions liées à la formation des apiculteurs, aux nouvelles exigences relatives à l'emplacement des ruches, à la tenue de documents et à la traçabilité, ainsi qu'aux outils modernisés de lutte contre les ennemis des cultures et les maladies)
  • lancer un appel de propositions de recherches bénéficiant d’un financement d’un million de dollars pour la recherche visant à pallier les principales lacunes en matière de connaissances sur la santé des pollinisateurs
  • mener une campagne de sensibilisation en ligne afin d’encourager la population ontarienne à cultiver des jardins favorables aux pollinisateurs