Pratiques de collecte et de traitement des échantillons d’eau potable
Renseignements sur le prélèvement, l’étiquetage, le stockage, le transport et la chaîne de possession de tous les échantillons d’eau potable pris en application de la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable et des règlements qui s’y rapportent.
Aperçu
Le présent guide est destiné :
- aux propriétaires et aux exploitants des réseaux d’eau potable
- à toute personne qui peut être appelée à prélever un échantillon et à le soumettre à un laboratoire d’analyse de l’eau potable titulaire d’un permis en Ontario afin de satisfaire aux exigences réglementaires et d’autorisation
- aux agents provinciaux procédant à l’échantillonnage pour vérifier l’intégrité des renseignements d’autosurveillance d’un réseau d’eau potable, ou en réponse à des avis de qualité de l’eau insatisfaisante
Avertissement
Bien que des efforts aient été faits pour garantir l’exactitude des renseignements figurant dans le présent guide, le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs ne saurait être tenu responsable des erreurs pouvant survenir. La mention de noms commerciaux ou de produits commerciaux n’est faite qu’à titre explicatif et ne représente pas une approbation ou une recommandation d’utilisation de la part du ministère.
Les techniques d’échantillonnage peuvent servir de guide et d’exemple de pratiques exemplaires pour les propriétaires et exploitants de stations de traitement qui procèdent à l’échantillonnage dans le but de répondre aux exigences réglementaires et d’approbation environnementales de l’Ontario.
Il est recommandé aux laboratoires d’utiliser le présent guide en ce qui concerne les renseignements qu’ils doivent fournir à leurs échantillonneurs. Les laboratoires doivent également veiller à ce que les renseignements qu’ils fournissent aux échantillonneurs correspondent aux exigences de leurs méthodes d’analyse.
Introduction
La réglementation des réseaux d’eau potable et de l’analyse de l’eau potable en vertu de la Loi de 2002 sur la salubrité de l’eau potable (LSEP) contribue à garantir la salubrité de l’eau potable en Ontario. La LSEP et ses règlements d’application :
- régissent l’échantillonnage et l’analyse de l’eau potable des réseaux d’eau potable municipaux et non municipaux
- exigent que l’analyse de l’eau potable en Ontario soit effectuée par un laboratoire titulaire d’un permis
Les résultats de ces analyses servent à évaluer la salubrité de l’eau potable et démontrer la conformité avec la réglementation.
Réseaux d’eau potable et réglementation
Les petits réseaux d’eau potable qui ne desservent que des installations publiques, comme les restaurants et les hôtels, sont réglementés conjointement par la Loi sur la protection et la promotion de la santé (en ce qui a trait au traitement et à l’échantillonnage) et par la LSEP (en ce qui a trait à l’analyse en laboratoire et au signalement de conditions insatisfaisantes).
Cette page fournit une orientation générale pour le prélèvement et la manutention de tous les échantillons d’eau potable en vertu du Règlement de l’Ontario 170/03 : Réseaux d’eau potable. Cette page peut servir de guide aux réseaux réglementés en vertu du Règlement de l’Ontario 319/08 : Small Drinking Water Systems (en anglais seulement), mais il leur est recommandé de consulter leur bureau de santé publique local pour obtenir de plus amples renseignements. Pour obtenir des renseignements sur les points d’échantillonnage, les procédures et la fréquence d’échantillonnage pour les écoles et les centres de garde en vertu du Règlement de l’Ontario 243/07 : Écoles, écoles privées et centres de garde, veuillez consulter la page Vidange des installations de plomberie et analyse de la concentration de plomb.
Normes de laboratoire
Les laboratoires et les réseaux d’eau potable devraient disposer de leurs propres procédures opérationnelles normalisées pour le prélèvement et la manutention des échantillons d’eau potable. Ces procédures doivent intégrer les pratiques exemplaires pour garantir l’intégrité de l’échantillon. Ces procédures peuvent contenir des renseignements tirés du présent guide et doivent être mentionnées en conséquence. Les méthodes d’analyse de l’eau potable ne peuvent produire des résultats précis et fiables que si le personnel de laboratoire et le personnel sur le terrain appliquent systématiquement les pratiques exemplaires en matière de prélèvement et de manutention des échantillons.
Les pratiques présentées sur cette page visent à compléter les activités d’assurance et de contrôle de la qualité dans le cadre des analyses réalisées en laboratoire. Elles fournissent un niveau minimum d’assurance qualité nécessaire pour veiller à ce que les échantillons analysés reflètent avec exactitude la qualité de l’approvisionnement en eau.
Le laboratoire peut également utiliser ces pratiques en tant que directives pour le prélèvement et la manutention des échantillons. Lorsqu’il les utilise, le laboratoire doit veiller à ce que :
- les renseignements correspondent aux exigences précises de ses méthodes d’analyse visées par son permis
- ses politiques et procédures indiquent clairement qu’il a utilisé le présent guide
Portée
Le présent guide ne vise que les échantillons instantanés prélevés et transportés vers un laboratoire aux fins d’analyse. Les méthodes d’échantillonnage instantané sont utilisées pour répondre aux exigences des règlements, sauf indication contraire (voir la section Échantillonnage pour la définition complète). Les vérifications de fonctionnement du processus de traitement, y compris la surveillance continue en ligne des paramètres opérationnels, dépassent le cadre du présent guide. Dans des situations telles que les urgences et les réponses prioritaires, il peut être nécessaire de s’écarter de ces lignes directrices en fonction des circonstances. Ces situations dépassent le cadre du présent guide et il convient de communiquer avec le laboratoire pour obtenir des directives précises sur le prélèvement et la manutention des échantillons.
Échantillons et données représentatifs
L’échantillonnage et l’analyse doivent être effectués de façon à produire des données précises et représentatives de la qualité de l’eau utilisée dans les réseaux d’eau potable. Un échantillon représentatif offre une image fidèle de la source d’eau échantillonnée. L’objectif consiste à prélever un échantillon présentant les mêmes caractéristiques et les mêmes concentrations d’analytes que la source d’eau. Le lieu, l’heure et la méthode de prélèvement de l’échantillon sont des aspects importants du prélèvement en vue d’un résultat représentatif. Ces éléments seront examinés en détail à la section Échantillonnage.
L’échantillon doit demeurer représentatif depuis le prélèvement jusqu’à l’analyse. Les procédures de prélèvement et de manutention des échantillons sont nécessaires pour veiller à ce que :
- l’intégrité des analytes cibles soit maintenue
- les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l’échantillon ne soient pas compromises
Le contrôle de la température et la conservation chimique sont les deux principaux moyens de stabiliser un échantillon. Le temps écoulé entre le prélèvement et l’analyse de l’échantillon doit également être limité afin de réduire au minimum les changements potentiels dans la concentration d’analytes.
Il faut suivre les pratiques exemplaires pour :
- l’enregistrement des renseignements sur l’échantillon et l’échantillonneur
- le maintien de la chaîne de possession
- l’étiquetage des échantillons
Le respect de ces pratiques garantira la traçabilité de l’échantillon d’eau potable prélevé, du début à la fin, et reflétera avec exactitude le lieu, l’heure et la date du prélèvement.
Échantillonnage
Le prélèvement et la manutention des échantillons sur le terrain constituent la première étape pour garantir des résultats précis et fiables. Cette page fournit une orientation générale visant à garantir le prélèvement d’un échantillon approprié.
Il faut avoir conscience des conditions que représente l’échantillon prélevé. Les points d’échantillonnage doivent être choisis en fonction de l’objectif de la réglementation. L’échantillonnage au même point à une fréquence donnée peut s’avérer utile pour relever les tendances et surveiller la variabilité au fil du temps.
Lors du choix du moment et du lieu de l’échantillonnage, il faut tenir compte des éléments suivants :
- les périodes d’utilisation maximale
- l’isolement des effets du réservoir ou de l’entreposage
- les culs-de-sac du réseau
- les extrémités du réseau de distribution
- la plomberie résidentielle
Le manutentionnaire d’échantillons ou l’analyste peut intégrer des activités d’assurance de la qualité supplémentaires à l’échantillonnage afin d’améliorer les données analytiques. Dans certains cas, les conditions locales (géologie, industrie et autres) nécessiteront un échantillonnage supplémentaire allant au-delà des exigences réglementaires. En outre, une approbation ou une ordonnance peut également demander un échantillonnage allant au-delà des exigences réglementaires pour donner suite à des préoccupations précises.
Type d’échantillon
Les deux types d’échantillons généralement utilisés sont les échantillons instantanés et les échantillons composites.
Échantillons instantanés
Les échantillons instantanés représentent les caractéristiques de l’eau échantillonnée à un moment précis. Si de nombreux contenants ou une série d’échantillons sont nécessaires, il faut prélever les échantillons dans un délai d’environ 15 minutes ou moins à partir du moment où le premier contenant est rempli. Il faut utiliser les méthodes d’échantillonnage instantané pour répondre aux exigences des règlements, sauf indication contraire.
Échantillons composites
Les échantillons composites fournissent des renseignements sur la valeur moyenne au sein de réseaux ou de processus très variables au fil du temps. Les échantillons composites ne sont pas utilisés aux fins d’analyse réglementaire de l’eau potable et dépassent le cadre du présent guide.
Lieu d’échantillonnage
Le Règlement de l’Ontario 170/03 prévoit le prélèvement et l’analyse d’échantillons d’eau brute, d’échantillons d’eau traitée, d’échantillons d’eau prélevés dans les réseaux de distribution et d’échantillons d’eau prélevés dans les installations de plomberie. Les mesures correctives prévues aux annexes 17 et 18 du Règlement de l’Ontario 170/03 comportent des exigences supplémentaires en matière de lieux des échantillons. Les lieux d’échantillonnage doivent être choisis avec soin pour garantir le prélèvement d’un échantillon représentatif. Si les exigences relatives aux lieux des échantillons ne sont pas claires, il est possible d’obtenir de plus amples renseignements en communiquant avec le bureau local du ministère.
Eau brute
L’eau brute désigne la source d’eau avant tout traitement. Il est important de connaître la source de l’eau, car sa caractérisation est nécessaire pour déterminer les exigences en matière de traitement.
Consulter le Règlement de l’Ontario 170/03 pour connaître les exigences en matière de surveillance de l’eau brute pour un réseau d’eau potable.
Un rapport d’évaluation technique (réseau nouveau ou modifié) peut exiger la caractérisation de l’eau brute en fonction de tous les paramètres prévus par le Règlement de l’Ontario 169/03 : Normes de qualité de l’eau potable de l’Ontario et le Règlement de l’Ontario 170/03.
Échantillonnage de l’eau brute
L’échantillon d’eau brute doit être prélevé avant tout traitement. Cela comprend tous les processus de traitement de prédésinfection tels que l’aération ou l’oxydation et la préchloration. Les échantillons d’eau brute devraient être prélevés avant que l’eau n’entre dans un réservoir de stockage ou sous pression.
Si les échantillons sont prélevés après des unités de stockage, l’unité doit être purgée pour permettre un échange complet de l’eau. Si les échantillons sont prélevés avant une unité de stockage, les robinets situés après le réservoir de stockage doivent être ouverts pour éviter les refoulements d’eau. S’il est nécessaire de désactiver l’équipement de traitement pour obtenir un échantillon d’eau brute, l’eau non traitée qui en résulte ne doit pas pénétrer dans le réseau de distribution.
Eau souterraine
Les réseaux d’eau souterraine sont des réseaux d’eau potable qui puisent dans des sources d’eau souterraine telles qu’un puits sécurisé ou un puits d’eau souterraine sous l’influence de l’eau de surface.
Échantillonnage des réseaux d’eau souterraine
En ce qui concerne les réseaux d’eau souterraine utilisant plus d’un puits d’approvisionnement, des échantillons instantanés pour les analyses microbiologiques sont requis à partir de chaque puits de production.
Si de nombreux puits sont utilisés et que l’eau est mélangée au niveau des pompes à haut débit ou avant, il faut prélever des échantillons d’eau brute de chaque puits avant le mélange de l’eau. Si cela n’est pas possible, le propriétaire ou l’exploitant du réseau doit communiquer avec le ministère pour obtenir l’autorisation d’utiliser des échantillons d’eau brute mélangés.
Les échantillons devraient être prélevés à partir d’un robinet situé le plus près possible du puits. En général, on utilise un robinet dans la station de pompage. Un robinet fonctionnant en continu et ne se vidant pas dans le puits peut également fournir un échantillon d’eau brute représentatif. Si aucun robinet n’est disponible, il peut s’avérer nécessaire d’arrêter la pompe et d’ouvrir le joint sanitaire.
Purge des puits
Le protocole de prélèvement d’échantillons dans les puits exige parfois la purge du puits pour obtenir une mesure stable du pH et de la turbidité avant le prélèvement de l’échantillon. La purge n’est pas nécessaire pour les puits dans lesquels la pompe fonctionne en permanence et où se trouvent des tuyaux en ligne. Pour ces puits, il suffit d’effectuer la vidange des conduites pendant au moins deux minutes avant le prélèvement de l’échantillon.
Les puits qui ne sont pas utilisés actuellement ou qui le sont de manière intermittente doivent être purgés en effectuant la vidange des conduites avec un volume d’eau allant de trois à cinq fois le volume d’eau stagnant dans le puits. Le volume dépendra du niveau statique et du diamètre intérieur du tubage du puits. Pour les pompes qui fonctionnent par intermittence, le volume de purge doit être calculé en fonction de la durée d’utilisation et de la taille des réservoirs de stockage ou sous pression. Si des réservoirs de stockage sont présents, il faut les purger pour garantir l’échange complet du volume d’eau se trouvant dans le réservoir.
Réseaux d’eau de surface
Les réseaux d’eau de surface sont des réseaux d’eau potable qui puisent dans les eaux de surface telles que les lacs, les rivières et les ruisseaux.
Échantillonnage des réseaux d’eau de surface
Il peut être difficile de prélever des échantillons à une prise d’eau située à une grande distance du rivage. Cependant, les échantillons prélevés près du rivage ne sont pas recommandés, car ils peuvent être exposés à une turbidité accrue, à la prolifération d’algues et de bactéries et ne représentent pas avec exactitude la qualité de l’eau au niveau de la prise d’eau.
Les systèmes dotés de prises d’eau de niveau élevé, intermédiaire et faible dans la masse d’eau peuvent utiliser simultanément différents niveaux comme source d’eau pour le traitement. Les niveaux utilisés peuvent être différents selon la période de l’année. Pour ces raisons, les échantillons sont généralement prélevés après le dégrillage sans ajout de produits chimiques, la présédimentation, le stockage en puits humide et le pompage à basse pression vers l’installation de traitement. Ces échantillons refléteront toute modification de la qualité des sources d’eau à la suite de ces activités, mais ne devraient pas transformer considérablement la qualité de l’eau aux fins de l’échantillonnage réglementaire.
À certains endroits, il est nécessaire de préchlorer la prise d’eau pour lutter contre la moule zébrée. Certains mois de l’année, il peut être impossible d’échantillonner de l’eau brute non chlorée à ces endroits. Pour prélever des échantillons qui n’ont pas été traités, il convient d’installer une conduite de prise d’eau séparée avec un robinet à l’usine. Si de nombreuses eaux de surface ou sources de surface sont utilisées, chaque source d’eau brute doit être échantillonnée séparément.
Eau traitée
L’eau traitée désigne toute l’eau qui a subi un ou plusieurs processus de traitement et qui est prête à être distribuée aux utilisateurs du réseau. Il s’agit de traitements tels que :
- la filtration au moyen de produits chimiques
- la séquestration du fer et du manganèse
- la désinfection primaire
- la protection contre la corrosion
- l’adoucissement et la fluoration
Échantillonnage de l’eau traitée
Les emplacements de l’eau traitée doivent être sélectionnés pour représenter l’eau après l’achèvement de tous les processus de traitement. Le lieu d’échantillonnage :
- doit être situé au point d’entrée de l’eau dans le réseau de distribution
- doit être situé après la désinfection et avant le premier consommateur
Dans les rares cas où la désinfection est réalisée dans le premier tronçon de la conduite de distribution après l’installation de traitement, il est recommandé qu’une ligne d’échantillonnage prélève de l’eau à cet endroit pour l’échantillonnage de l’eau traitée ou à d’autres fins, conformément à l’approbation, à la licence ou au permis délivré par le ministère.
Eau du réseau de distribution
Le terme « réseau de distribution » désigne l’ensemble du réseau qui achemine l’eau traitée depuis le réseau d’eau potable jusqu’aux consommateurs. Cela englobe :
- les réservoirs de stockage
- les réservoirs
- les bornes-fontaines
- les stations de pompage
- les pompes
- les conduites de branchement
Échantillonnage de l’eau traitée
L’objectif de l’analyse de l’eau de distribution est de mesurer la qualité de l’eau fournie au consommateur. L’échantillonnage du réseau de distribution est obligatoire en vertu du Règlement de l’Ontario 170/03 et du Règlement de l’Ontario 319/08. En fonction de la réglementation et de la population desservie, certains réseaux peuvent nécessiter le prélèvement de nombreux échantillons. Les lieux d’échantillonnage doivent représenter et couvrir l’ensemble du réseau de distribution. Ainsi, les lieux d’échantillonnage doivent être éloignés de l’endroit où l’eau pénètre dans le réseau de distribution, sauf indication contraire figurant dans la réglementation.
Il doit s’agir d’endroits où la dégradation de la qualité de l’eau et des résidus de désinfection est possible et où la formation de sous-produits de désinfection est la plus probable. Les lieux d’échantillonnage potentiels dans le réseau de distribution devraient comprendre ce qui suit :
- les réservoirs surélevés sur tour
- les culs-de-sac
- les conduites d’eau vieillissantes
- les boucles de distribution
- les points présentant un risque de jonction fautive ou de refoulement d’eau
- les extrémités du réseau de distribution
Dans la mesure du possible, les échantillons doivent être prélevés dans des stations d’échantillonnage spécialisées situées dans le réseau de distribution. Les stations d’échantillonnage spécialisées permettent de prélever des échantillons directement dans le réseau de distribution, évitant ainsi tout effet de la plomberie d’un bâtiment. Si les échantillons sont prélevés dans des bâtiments, il faut privilégier comme points d’échantillonnage les robinets situés sur une conduite de branchement directement raccordée à la conduite principale d’eau.
Les échantillons ne doivent pas être prélevés :
- sur les robinets d’eau chaude
- lorsqu’il y a un adoucisseur d’eau
- lorsqu’il y a tout autre dispositif de traitement ménager
Les conduites doivent être vidangées avant l’échantillonnage afin que l’eau prélevée soit représentative du réseau de distribution. En général, il suffit de laisser couler l’eau du robinet jusqu’à ce qu’elle atteigne une température constante (généralement entre deux et cinq minutes).
Les échantillons ne doivent pas être prélevés en présence de problèmes de plomberie localisés tels que :
- les ruptures de canalisations ou les raccordements illégaux à des citernes qui permettent l’entrée d’eau non traitée dans le réseau
- les robinets d’échantillonnage qui ne sont pas utilisés fréquemment, car la croissance microbienne localisée et les croûtes minérales dans la plomberie peuvent avoir une incidence sur l’échantillon
- les endroits où la pression de l’eau n’est pas constante. Les variations de la pression de l’eau peuvent briser et suspendre la croissance biologique et les croûtes métalliques des parois des conduites
- les robinets qui fuient et ceux où l’eau a tendance à s’écouler sur le côté du robinet
Plomberie
Le terme plomberie désigne les tuyaux et les appareils qui distribuent l’eau à l’intérieur d’un bâtiment. En général, on considère que la plomberie commence à la limite de la propriété, à l’endroit où elle est raccordée à la conduite de branchement et au réseau de distribution. L’expression « installation de plomberie en plomb » s’entend d’une installation de plomberie et des conduites de branchement dont la teneur en plomb est supérieure à 8 %. On ne rencontre généralement ces situations que dans les zones construites avant le milieu des années 1950. La soudure est le matériau utilisé pour raccorder les morceaux de tuyaux. Une « soudure de plomb » s’entend d’une soudure dont la teneur en plomb est supérieure à 0,2 % et dont l’utilisation sur les conduites d’alimentation en eau potable était autorisée avant le 1er janvier 1990. La vidange est effectuée jusqu’à ce que les échantillons d’eau soient jugés représentatifs du réseau de distribution. Les points d’échantillonnage relatifs à la plomberie sont précisés dans le Règlement de l’Ontario 170/03.
Contenants d’échantillon
Le laboratoire fournit des directives pour le prélèvement des échantillons. Les échantillonneurs doivent utiliser les contenants d’échantillonnage fournis par le laboratoire. Si l’échantillonneur a des questions, il doit communiquer avec le laboratoire pour obtenir des éclaircissements. Les échantillons prélevés à l’aide d’un contenant inapproprié seront rejetés par le laboratoire.
Type de contenant
Les contenants d’échantillonnage sont fournis par le laboratoire. Le type de contenant nécessaire dépend de l’analyse en question. Par exemple :
- une analyse portant sur les métaux nécessite l’utilisation d’un contenant en plastique
- la plupart des analyses de matières organiques nécessitent du verre
- les analyses microbiologiques nécessitent un contenant stérilisé
- les contenants en verre ambré ou en plastique opaque sont recommandés pour les composés sensibles à la lumière. Si cela n’est pas possible, le contenant doit être enveloppé dans une feuille d’aluminium ou stocké dans un étui à l’épreuve de la lumière
En ce qui concerne les autres méthodes, notamment les composés organiques volatils (COV), l’analyse est effectuée directement à partir du contenant d’échantillonnage. Pour ces méthodes, le laboratoire exigera un type de fioles précis qui comporte un bouchon avec septum en TéflonMC.
Volume de l’échantillon
Il existe des exigences précises en matière de volume de l’échantillon en fonction du type d’analyse et des exigences du laboratoire. Par exemple, de nombreuses analyses sur des matières organiques nécessitent des échantillons de 1 L.
Veuillez communiquer avec le laboratoire pour connaître les contenants d’échantillons propres aux analyses demandées.
Prélèvement d’échantillons
La collecte et la manutention des échantillons permettent d’éviter toute contamination externe. Les personnes chargées de prélever les échantillons réglementaires doivent être correctement formées au prélèvement et à la manutention des échantillons. Cela comprend notamment la propreté des mains et des vêtements, ainsi que la prise en compte des mesures de santé et de sécurité en fonction du lieu et du type d’échantillon. Ce point est tout particulièrement important lorsqu’il est question de la manutention d’additifs chimiques de conservation. Veuillez communiquer avec le laboratoire pour obtenir des renseignements précis sur la santé et la sécurité.
Les échantillonneurs doivent se laver les mains avant de prélever un échantillon et peuvent porter des gants jetables. Il convient de veiller à ce que l’intérieur du contenant et le bouchon n’entrent en contact avec rien d’autre que l’atmosphère. Si l’on touche l’intérieur du contenant d’échantillonnage, il doit être considéré comme contaminé et ne peut pas être utilisé. Pendant le prélèvement de l’échantillon, l’échantillonneur doit tenir l’extérieur du bouchon du bout des doigts et éviter d’entrer en contact avec toute source potentielle de contamination.
Le prélèvement d’échantillons instantanés d’eau potable se fait généralement à partir de robinets situés aux points d’échantillonnage. Les robinets d’échantillonnage doivent être exempts des éléments suivants :
- aérateurs
- embouts de tuyau
- crépines
- robinets mitigeurs
En règle générale, les stations de remplissage de bouteilles d’eau ne devraient pas être utilisées pour l’échantillonnage en raison de leur conception et de l’impossibilité d’enlever les filtres avant l’échantillonnage.
Il faut utiliser des robinets d’eau froide. L’eau provenant des chauffe-eau est stockée dans des conditions qui ne sont pas représentatives de l’eau fournie par le réseau d’eau potable. En général, les robinets extérieurs non protégés sont à éviter.
La meilleure méthode de prélèvement d’un échantillon instantané consiste à le prélever directement dans le contenant fourni par le laboratoire. Cela élimine le risque de contamination de l’échantillon par tout contenant ou équipement intermédiaire. Ceci est nécessaire pour certains échantillons tels que :
- les COV
- les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS)
- les hydrocarbures
- l’huile et la graisse
Il se peut que, dans certaines situations, il ne soit pas possible de prélever l’échantillon directement dans le contenant du laboratoire, par exemple lorsque les robinets ne sont pas suffisamment éloignés du sol. Dans ces cas, il peut s’avérer nécessaire de prélever l’échantillon dans un récipient intermédiaire et de le transférer ensuite dans le contenant du laboratoire. Des renseignements sur les types de contenants intermédiaires et les méthodes de prénettoyage de ces contenants figurent dans la section Équipement d’échantillonnage intermédiaire.
Veuillez consulter la section Conservation des échantillons pour connaître les lignes directrices concernant les échantillons qui doivent être conservés.
Certaines analyses peuvent nécessiter le prélèvement d’échantillons supplémentaires à des fins de contrôle de la qualité, notamment :
- des échantillons en double
- des blancs de terrain
- des blancs de contrôle
Un blanc de terrain, généralement fourni par le laboratoire, contient de l’eau exempte d’analyte ou une substance équivalente. Sur le lieu d’échantillonnage, l’échantillonneur doit :
- ouvrir le flacon du blanc de terrain
- transvider l’eau du contenant fourni dans le flacon d’échantillonnage individuel
- puis fermer et étiqueter correctement le flacon
Un blanc de contrôle est un flacon d’échantillonnage contenant de l’eau exempte d’analyte qui accompagne les échantillons jusqu’au laboratoire sans être ouvert pendant le processus. Le laboratoire précisera :
- les flacons
- les directives d’échantillonnage
- les volumes d’échantillons requis
Échantillons microbiologiques
Les flacons d’échantillonnage pour les analyses microbiologiques contiennent un agent de déchloration pour neutraliser le chlore éventuellement présent dans l’échantillon. L’agent de conservation est utilisé pour les échantillons chlorés et non chlorés et n’a aucune incidence sur les échantillons qui ne contiennent pas de chlore. Les analyses microbiologiques exigent des contenants qui :
- sont propres
- sont stériles et non réactifs
- ont des bouchons étanches
- ont un revêtement non toxique fourni par le laboratoire
Ces contenants doivent rester fermés jusqu’au moment de l’échantillonnage afin d’éviter toute contamination. Il est recommandé que les contenants d’échantillons destinés aux essais microbiologiques soient munis de bouchons à sceau de garantie. Si le sceau est brisé, le flacon doit être jeté.
Lors du remplissage du flacon, l’échantillonneur doit :
- Tenir celui-ci près de la base.
- Ouvrir le bouchon et remplir le flacon avec la quantité recommandée pour la taille du contenant. La pratique exemplaire consiste à remplir le flacon jusqu’à la limite indiquée sur celui-ci, le cas échéant, ou jusqu’à l’épaulement du flacon.
- Laisser suffisamment d’espace dans le flacon pour permettre l’agitation avant l’analyse.
Afin d’éviter la prolifération bactérienne dans l’échantillon après son prélèvement, celui-ci doit être conservé au frais pendant le stockage et le transport vers le laboratoire, mais ne doit pas être congelé. De plus amples renseignements figurent à la section Entreposage et transport des échantillons.
Composés organiques
Les contenants d’échantillons destinés à l’analyse des composés organiques ne doivent jamais être rincés avec l’échantillon, car les composés organiques du rinçage peuvent s’accumuler sur les parois du contenant et compromettre les résultats de l’analyse. Les contenants à échantillons doivent être remplis lentement pour éviter tout débordement et la formation de bulles. Le débordement de contenants ou les flacons remplis au-delà du volume recommandé pour le contenant (par exemple, le dépassement de la limite indiquée sur le flacon de l’échantillon) qui sont préremplis d’un agent de conservation peuvent entraîner une mauvaise conservation de l’échantillon et des résultats non valables. Si un contenant prérempli déborde ou est rempli au-delà du volume recommandé pour ce contenant, il ne doit pas être utilisé et un autre échantillon doit être prélevé dans un nouveau contenant prérempli.
Équipement d’échantillonnage intermédiaire
L’équipement d’échantillonnage intermédiaire n’est généralement pas recommandé. Toutefois, dans de rares cas, l’utilisation d’un contenant d’échantillonnage intermédiaire peut s’avérer nécessaire. Dans ce cas, il convient de communiquer avec le laboratoire pour savoir si le contenant convient. Il est généralement recommandé d’utiliser un contenant en verre ou en acier inoxydable. En général, les contenants d’échantillonnage intermédiaire doivent être nettoyés à l’eau chaude, avec un détergent sans phosphate et être rincés à fond avec une eau ne contenant pas d’analytes (par exemple, de l’eau distillée). Lors de l’échantillonnage de composés organiques, un rinçage supplémentaire au solvant doit être incorporé au nettoyage (le laboratoire indiquera le solvant à utiliser). Si des entonnoirs ou des tubes sont nécessaires, ils doivent être en TéflonMC ou en acier inoxydable, car ces objets présentent des surfaces à faible frottement qui n’absorbent pas facilement les contaminants présents dans l’eau.
Il est admis que les pompes (par exemple, les pompes de puits, les pompes à haute et à basse pression) font partie intégrante d’un réseau d’alimentation en eau. Toutefois, les pompes d’échantillonnage auxiliaires doivent être évitées. Elles peuvent contenir du laiton, du plastique, du caoutchouc et de l’huile de pompe, des substances susceptibles de contaminer les échantillons. Il s’agit d’une considération importante pour l’analyse des composés organiques et des métaux à l’état de traces. Si des pompes d’échantillonnage auxiliaires doivent être utilisées, veuillez communiquer avec votre laboratoire pour obtenir des directives supplémentaires.
Filtrage des échantillons
Les échantillons d’eau potable ne doivent pas être filtrés sur le terrain. Lorsque la protection des instruments d’analyse est nécessaire et qu’elle est précisée dans une méthode autorisée, le laboratoire peut être autorisé à filtrer l’échantillon avant l’analyse. Il n’est pas prévu que les consommateurs filtrent leur eau avant de la boire. Les échantillons non filtrés seront plus représentatifs de ce que boit le consommateur.
Les résultats de filtration des métaux peuvent être utilisés à des fins d’enquête, mais ne peuvent pas être utilisés aux fins de conformité réglementaire.
Conservation des échantillons
Une conservation chimique peut être nécessaire pour stabiliser l’analyte dans l’échantillon entre le moment du prélèvement et l’analyse. Cela peut empêcher l’augmentation ou la diminution de la concentration de l’analyte après le prélèvement de l’échantillon.
L’agent de conservation particulier dépend de l’analyte cible et de la méthode d’analyse et est fourni par le laboratoire. Les agents de conservation ne sont pas interchangeables. Il est essentiel de respecter les exigences précises du laboratoire en matière de conservation des échantillons. Veuillez communiquer avec le laboratoire pour obtenir des renseignements et des directives sur des agents de conservation en particulier.
Les contenants préremplis d’agent de conservation ne doivent être ni rincés, ni remplis au point de déborder pendant le prélèvement, ni remplis au-delà du volume recommandé du contenant. Dans de telles situations, l’agent de conservation serait dilué et risquerait de ne pas avoir d’effet. Il faut donc éliminer ces échantillons et en prélever un nouveau. De plus, l’agent de conservation ne doit pas être éliminé avant l’échantillonnage.
Dans certains cas, les flacons ne sont pas préremplis d’agent de conservation. L’échantillonneur devra ajouter les agents de conservation requis au moment de l’échantillonnage. L’échantillonneur doit utiliser des agents de conservation non périmés.
Les deux principaux types de conservation chimique des échantillons d’eau potable sont la déchloration et la régulation du pH.
Déchloration
Le chlore résiduel peut avoir une incidence sur certains analytes. Ces analytes nécessitent un agent de conservation protégeant de la déchloration ou un quencher pour neutraliser le chlore résiduel. Cela est nécessaire pour veiller à ce que les résultats des analyses soient représentatifs de l’eau au moment du prélèvement de l’échantillon. Il existe différents types d’agents de conservation que l’on peut employer à cette fin, en fonction du laboratoire et de la méthode d’analyse. Le thiosulfate de sodium est l’agent de conservation le plus courant de ce type. Il est fréquemment utilisé pour les analytes microbiologiques et biologiques. L’agent de conservation protégeant de la déchloration doit être soit prérempli dans le flacon ou la fiole, soit ajouté à l’échantillon au moment du prélèvement.
Régulation du pH
Certains analytes doivent être stabilisés dans des conditions acides ou basiques. Par exemple, l’acide nitrique est utilisé pour l’ajustement du pH lors de l’analyse des métaux. Cela améliore la solubilité des métaux afin de garantir des résultats représentatifs.
Lorsqu’un acide ou un alcali fort est utilisé pour conserver un échantillon prélevé dans un contenant d’échantillonnage en plastique, il est recommandé d’ajouter l’agent de conservation après le prélèvement de l’échantillon. Toutefois, l’utilisation de flacons d’échantillonnage préremplis provenant du laboratoire est autorisée le cas échéant.
Lorsque des agents de conservation sont ajoutés pour obtenir une gamme de pH précise, l’échantillon doit être agité doucement d’un mouvement circulaire et laissé au repos pendant deux minutes pour qu’il s’équilibre. Le pH doit être vérifié à l’aide d’un papier pH pour veiller à ce que le pH souhaité soit atteint. Les différents types d’eaux ont des capacités différentes de tamponnage (résistance à un changement de pH). Il est recommandé que le volume de l’agent de conservation ne dépasse pas 1 % de l’échantillon. Dans ce cas, il convient d’inscrire une note en ce sens sur l’étiquette du contenant d’échantillonnage et sur la chaîne de possession.
Temps d’attente de l’échantillon
Le temps d’attente est défini comme le temps écoulé entre le prélèvement de l’échantillon et le début de l’analyse. Dans le cas de certaines analyses, l’échantillon doit être reçu au laboratoire et analysé dans un court délai. Par exemple, l’analyse microbiologique doit commencer dans les 48 heures suivant le prélèvement de l’échantillon. Veuillez consulter le laboratoire pour connaître les exigences précises en matière de temps d’attente. Il est important d’obtenir les résultats des analyses en temps opportun afin de pouvoir remédier aux conditions défavorables dès que possible. Par conséquent, les temps d’attente ne doivent pas dépasser 60 jours, même si l’on sait que l’analyte cible est stable plus longtemps.
La conservation peut stabiliser un échantillon dans une certaine mesure, mais ne peut pas empêcher toutes les réactions ou modifications possibles qui pourraient compromettre l’échantillon. Par conséquent, les échantillons doivent être conservés au frais et livrés au laboratoire dès que possible après leur prélèvement. Cela permettra de veiller à ce que les échantillons soient analysés dans les délais requis.
Étiquetage des échantillons
Les échantillons doivent être étiquetés de manière exacte et complète afin de préserver l’identité de l’échantillon. Cette mesure est très importante pour le suivi des échantillons et l’interprétation des résultats d’analyse. L’identification de l’échantillon est obligatoire pour la communication des données et pour respecter les exigences relatives aux avis concernant la mauvaise qualité de l’eau, conformément à la législation.
Il est conseillé de préétiqueter tous les contenants d’échantillon avant le prélèvement ou d’étiqueter chaque contenant immédiatement après le prélèvement de l’échantillon afin d’éviter toute erreur d’étiquetage. Il est acceptable d’utiliser des étiquettes préimprimées générées électroniquement ou des étiquettes remplies au moment de l’échantillonnage à l’aide d’un stylo ou d’un marqueur permanent. Le laboratoire effectuant l’analyse fournira le contenant d’échantillonnage, sur lequel une étiquette sera peut-être déjà apposée. Les étiquettes doivent être résistantes à l’eau.
Les laboratoires exigent l’utilisation d’un numéro ou d’un code d’identification propre à l’échantillon pour tous les échantillons. Si le numéro ou le code d’identification n’est pas attribué par le laboratoire, il peut être nécessaire que l’échantillonneur crée un numéro ou un code d’identification propre à l’échantillon sur le terrain. Le numéro ou le code d’identification de l’échantillon généré doit être propre à l’ensemble ou au lot d’échantillons prélevés. Les renseignements suivants doivent être consignés soit sur l’étiquette de l’échantillon, soit sur le formulaire de chaîne de possession qui l’accompagne :
- une note indiquant qu’il s’agit d’un échantillon d’eau potable prescrit par la réglementation (le cas échéant)
- le type d’échantillon : eau brute, eau traitée, eau du réseau de distribution ou eau des installations de plomberie
- un code d’identification propre à l’échantillon
- le nom légal du réseau d’alimentation en eau (disponible dans le Système d’information en matière d’eau potable du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs et dans l’Application de gestion des résultats d’analyse de laboratoire du ministère de la Santé)
- le numéro du réseau d’alimentation en eau (le cas échéant)
- la date et l’heure du prélèvement de l’échantillon (données essentielles aux analyses des échantillons périssables)
- l’adresse municipale, s’il s’agit d’un échantillon d’eau d’un réseau de distribution. Si aucune adresse n’est disponible, suffisamment de renseignements permettant d’identifier précisément le point de prélèvement
- les agents de conservation utilisés, le cas échéant
- les mesures sur le terrain pertinentes (chlore résiduel, turbidité, pH) [si l’espace sur l’étiquette le permet]
- les initiales de l’échantillonneur (et, pour les agents provinciaux, leur numéro d’identification)
La plupart de ces renseignements peuvent être inscrits sur les étiquettes avant l’échantillonnage, soit par le laboratoire, soit par l’échantillonneur. Les étiquettes préimprimées sont pratiques et fournissent les renseignements nécessaires à l’analyste de laboratoire, tout en contribuant à éviter les erreurs. Indiquer :
- le nom du réseau d’eau potable
- le numéro
- le type d’échantillon, etc.
Des renseignements sur l’échantillon facilement reconnaissables par le laboratoire favorisent la rapidité des analyses et des rapports.
Entreposage et transport des échantillons
Le laboratoire fournira des directives précises concernant la livraison des échantillons au laboratoire et sur les dépôts d’échantillons si l’on y a recours. Il est recommandé que les échantillons soient :
- livrés au laboratoire dès que possible après le prélèvement
- conservés au frais ou réfrigérés, mais non congelés, s’il n’est pas possible de les expédier immédiatement
- emballés de manière à éviter tout bris pendant le transport
- expédiés dans des contenants scellés afin de prouver toute tentative d’altération
- expédiés avec le formulaire de chaîne de possession et l’échantillonneur doit consigner les renseignements sur l’expédition, y compris l’heure, la date, le transporteur et tout numéro de suivi
Les échantillons destinés aux analyses microbiologiques doivent :
- être emballés avec des blocs réfrigérants ou dans un contenant de glace étanche approprié et expédiés dans des boîtes ou glacières isothermes
- il n’est pas recommandé d’emballer l’échantillon entre des morceaux de glace, car cela pourrait le contaminer
- être à une température inférieure à 10 °C avant l’emballage et pendant le transport pour favoriser des conditions optimales de température
- être conservés au frais pendant le transport si la température de l’échantillon au moment du prélèvement est supérieure à 10 °C
- éviter de geler pendant le transport
Les échantillons doivent être expédiés de manière à arriver au laboratoire suffisamment tôt pour être analysés avant l’expiration du temps d’attente.
Chaîne de possession
Pour produire des résultats fiables, un échantillon doit être traçable depuis son prélèvement jusqu’à son analyse.
En ce qui concerne les échantillons d’eau potable, un formulaire de chaîne de possession doit les accompagner jusqu’à leur réception par le laboratoire. Ce formulaire vise à consigner le transfert de la possession des échantillons de l’échantillonneur au laboratoire. Ce formulaire peut être obtenu auprès du laboratoire ou être généré par l’échantillonneur lui-même, mais son utilisation doit être approuvée par le laboratoire. Veuillez communiquer avec le laboratoire pour obtenir le formulaire le plus récent. Les formulaires de chaîne de possession, qu’ils soient en format électronique ou papier, doivent :
- être sécurisés
- être traçables quant à l’origine de l’échantillon
- avoir un identifiant unique
Pour connaître les champs obligatoires et obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la section relative aux formulaires de chaîne de possession (en anglais seulement).
Techniques d’échantillonnage spécialisées
Composés organiques volatils
Les composés organiques volatils (COV) s’évaporent rapidement de l’échantillon. C’est pourquoi les contenants d’échantillons sont des fioles munies d’un bouchon à vis revêtu de TéflonMC percé d’un trou et d’un septum en silicone revêtu de TéflonMC. Ce type de fiole peut être placé directement dans le passeur d’échantillons automatique de l’instrument d’analyse.
Éviter l’exposition des échantillons de COV à tout type de solvant :
- ne pas étiqueter les flacons d’échantillons avec des marqueurs avant ou pendant l’échantillonnage
- éviter toute présence dans une zone où l’on sait que la teneur en COV est élevée le jour où l’échantillonnage des COV aura lieu
- prélever les échantillons de COV avant le prélèvement des échantillons dans des flacons rincés au solvant
- pendant le transport, éviter de stocker les flacons de COV avec d’autres types de flacons qui ont été rincés au solvant
Les échantillons doivent être prélevés au moins en double et certains laboratoires peuvent exiger un triple prélèvement. Certains laboratoires peuvent également recommander l’utilisation d’un blanc de terrain ou d’un blanc de contrôle. Le laboratoire fournira des fioles convenables et des directives sur le prélèvement de duplicatas et de triplicatas et sur l’utilisation de blancs de terrain ou de blancs de contrôle.
Lors de l’échantillonnage des COV :
- l’eau doit couler lentement pour éviter les turbulences et les éclaboussures
- les fioles ou flacons doivent être remplis lentement jusqu’au bord supérieur du contenant de manière à ce que se forme un ménisque (c’est-à-dire une bulle de liquide qui dépasse légèrement le bord de la fiole sans déborder)
- lorsqu’il est placé, le bouchon (également appelé septum) doit être en contact avec l’échantillon afin que l’air ne soit pas emprisonné dans le contenant. Une légère perte d’échantillon peut se produire lorsque le bouchon est mis
- aucune bulle d’air ne doit être présente lorsque la fiole est retournée
- le revêtement en TéflonMC, et non le support en silicone ou en caoutchouc du septum, doit être en contact avec l’échantillon
Les exigences en matière de conservation ne sont pas les mêmes pour l’eau chlorée que pour l’eau non chlorée. Il est important d’utiliser la fiole préremplie à l’aide du bon agent de conservation. Veuillez communiquer avec le laboratoire pour connaître les exigences précises en matière d’agents de conservation pour les échantillons chlorés et les échantillons non chlorés.
Eau chlorée
L’eau chlorée nécessite un agent de conservation pour la déchloration. Cela permet d’éviter les réactions potentielles avec le chlore résiduel et de faire en sorte que l’échantillon demeure représentatif de l’eau au moment du prélèvement. Les fioles peuvent être préremplies avec un agent de conservation pour la déchloration.
Eau non chlorée
Pour l’eau brute ou l’eau non chlorée, il n’est pas nécessaire d’utiliser un agent de conservation pour la déchloration. Toutefois, un autre agent de conservation peut être utilisé pour interrompre l’activité bactérienne. Les fioles peuvent être préremplies d’un agent de conservation tel que le bisulfate de sodium, qui abaisse le pH et interrompt l’activité bactérienne.
Chlorate ou chlorite
Les propriétaires et les exploitants de réseaux d’eau potable résidentiels municipaux doivent analyser le chlorite et le chlorate lorsque le dioxyde de chlore est utilisé comme désinfectant et que l’échantillonnage est exigé par leur permis municipal d’eau potable. Les propriétaires et les exploitants de réseaux d’eau potable résidentiels non municipaux qui utilisent du dioxyde de chlore peuvent être tenus d’analyser le chlorite et le chlorate.
Réseaux d’eau potable n’utilisant pas un traitement au dioxyde de chlore
Si des échantillons sont requis ou prélevés volontairement par le propriétaire, ils doivent être conservés avec de l’éthylènediamine au moment du prélèvement, mais le barbotage n’est pas nécessaire. Il faut soumettre les échantillons au laboratoire dès que possible afin de veiller au respect des exigences du laboratoire concernant les temps d’attente.
Réseaux d’eau potable utilisant un traitement au dioxyde de chlore
Pour prélever des échantillons de chlorite et de chlorate, veuillez communiquer avec votre laboratoire pour obtenir des directives détaillées. On suit souvent les étapes générales suivantes lors de l’échantillonnage du chlorite et du chlorate :
- Au moment du prélèvement, les échantillons doivent faire l’objet d’un barbotage au moyen d’un gaz inerte (tel que l’hélium, l’argon ou l’azote) pendant environ 5 à 10 minutes, faute de quoi le dioxyde de chlore résiduel continuera de former de la chlorite et de faire grimper les résultats.
- Ajouter de l’éthylènediamine immédiatement après le barbotage. La conservation de la chlorite au moyen de l’éthylènediamine préservera également l’intégrité du chlorate, qui peut augmenter dans les échantillons non conservés en raison de la dégradation de la chlorite.
- Placer les échantillons de chlorite et de chlorate dans des flacons en plastique ou en verre ambré et les conserver à l’abri de la lumière à une température de 5 °C ± 3 °C.
- Soumettre les échantillons au laboratoire dès que possible afin de veiller au respect des exigences du laboratoire concernant les temps d’attente.
Comment procéder au barbotage d’un échantillon d’eau
- Prélever l’échantillon d’eau dans un contenant à large ouverture. Veiller à ce que l’intérieur du contenant n’entre en contact avec rien d’autre que l’échantillon d’eau.
- Raccorder un tube à la bouteille de gaz inerte et insérer une nouvelle pipette en verre à l’autre extrémité du tube. Insérer l’autre extrémité de la pipette dans le contenant de manière à ce que l’extrémité ouverte soit dans l’eau, sans toucher les parois ou le fond du contenant.
- Ouvrir lentement la bouteille de gaz inerte et faire barboter l’échantillon d’eau doucement et régulièrement pendant 5 à 10 minutes.
- Retirer la pipette et éteindre la bouteille de gaz. Transvider l’échantillon d’eau dans le contenant prérempli d’éthylènediamine.
Exigences relatives aux échantillons d’eau potable
Le tableau 1 présente les paramètres relatifs aux échantillons d’eau potable couramment prélevés :
- le type de contenant
- le volume
- l’agent de conservation
- le temps d’attente
- les conditions d’entreposage
Remarque : Veuillez communiquer avec votre laboratoire d’analyse de l’eau potable pour obtenir des directives précises sur la manutention des échantillons, car les conditions peuvent varier.
Dans ce tableau, on entend par l’entreposage « au frais » l’entreposage au laboratoire à toute température comprise entre > 0 °C (au-dessus du point de congélation de l’eau) et ≤ 8 °C. À titre d’exemple, 5 ± 3 °C, 4 ± 3 °C ou > 0 °C (au-dessus du point de congélation de l’eau) à ≤ 6 °C, sont toutes des plages de températures acceptables.
| Paramètre | Contenant | Volume suggéré | Agent de conservation | Temps d'attente maximum | Conditions d'entreposage |
|---|---|---|---|---|---|
| Escherichia coli (E. coli) et coliformes totaux | Verre ou plastique stérile | 250 ml (condition du permis) | Thiosulfate de sodium | 48 heures | Au frais |
| Numération sur plaque des bactéries hétérotrophes | Verre ou plastique stérile | 250 ml | Thiosulfate de sodium | 48 heures | Au frais |
| Microcystines-LR par analyse ELISA (essai d'immunoabsorption enzymatique) | Verre ambré | 500 ml | Thiosulfate de sodium | Les échantillons d'une mauvaise qualité de l'eau doivent être envoyés au laboratoire du ministère et reçus par ce dernier aux fins d'analyse de confirmation dans les 7 jours suivant le prélèvement de l'échantillon. | Transport à une température inférieure à 10 °C; stockage au frais, de préférence à l'abri de la lumière |
| Fluorure | Verre ou plastique | 100 ml | Aucun | 28 jours | Au frais |
| Plomb dans les installations de plomberie | Plastique | 1 L | Acide nitrique, pH < 2 Les échantillons peuvent être conservés au laboratoire jusqu'à 14 jours après le prélèvement. Le pH doit être confirmé et au moins 24 heures doivent s'écouler après la conservation avant l'analyse. | 60 jours | S.O. |
| Mercure | Plastique, verre, fluoropolymère | 500 ml | Acide chlorhydrique ou acide nitrique, d'autres agents de conservation peuvent être acceptables selon les méthodes de référence reconnues | 28 jours; 5 semaines pour la conservation | Au frais |
| Métaux (sauf le mercure) | Plastique | 100 ml | Acide nitrique, pH < 2 Les échantillons peuvent être conservés au laboratoire jusqu'à 14 jours après le prélèvement. Le pH doit être confirmé et au moins 24 heures doivent s'écouler après la conservation avant l'analyse. | 60 jours | S.O. |
| Nitrate, nitrite | Verre ou plastique | 100 ml | Aucun | 7 jours | Au frais |
| Benzo(a)pyrène | Flacons en verre ambré avec bouchons revêtus de Téflon | 1 L | Thiosulfate de sodium ou acide ascorbique | 14 jours avant l'extraction, 40 jours après l'extraction à une température de ≤ 10 °C | Au frais |
| Pesticides à base de carbamates | Flacons en verre ambré de 1 L ou flacons ambrés de 40 ml, bouchons revêtus de Téflon | 1 L ou 40 ml | Thiosulfate de sodium pour la déchloration. Ajuster le pH à ~3,8 pour éviter l'hydrolyse de l'oxamyl, du 3-hydroxycarbofuran, du carbaryl et du méthiocarbe. | 28 jours; extraits congelés pendant 28 jours | À l'abri de la lumière, au frais |
| Chlorophénols et herbicides du type phénoxy | Verre ambré ou transparent | 1 L ou 40 ml | Thiosulfate de sodium ou sulfite de sodium | 14 jours; le temps d'attente de l'extrait doit être vérifié par le laboratoire (par exemple, 21 jours) | À l'abri de la lumière, au frais |
| Diuron | Flacons en verre ambré de 1 L ou flacons ambrés de 40 ml, bouchons revêtus de Téflon | 1 L ou 40 ml | Solution de thiosulfate de sodium et ajuster le pH entre 3 et 5 au moyen d'acide sulfurique ou d'un tampon acide. | 28 jours | À l'abri de la lumière, au frais |
| Diquat et paraquat | Plastique | 1 L ou 40 ml | Solution de thiosulfate de sodium et ajuster le pH entre 3 et 5 au moyen d'acide sulfurique ou d'un tampon acide. | 28 jours | À l'abri de la lumière, au frais |
| Glyphosate | Plastique ou verre ambré | 500 ml | Thiosulfate de sodium | 20 jours | À l'abri de la lumière, au frais |
| Acides haloacétiques | Flacons en verre avec bouchons revêtus de Téflon | 40 ml | Chlorure d'ammonium | 14 jours | Au frais |
| Pesticides organochlorés et polychlorobiphényles totaux | Flacons en verre ambré avec bouchons à vis revêtus de Téflon | 1 L | Aucun agent de conservation, ou thiosulfate de sodium pour l'eau chlorée | 30 jours pour les polychlorobiphényles, 20 jours pour la trifluraline | À l'abri de la lumière, au frais |
| Pesticides organophosphorés | Flacons en verre ambré avec bouchons revêtus de Téflon | 1 L ou 40 ml | Thiosulfate de sodium | 14 jours; les échantillons reçus aux fins d'analyse seront stabilisés par ajout d'acétonitrile dans les 14 jours suivant la date d'échantillonnage et analysés dans les 30 jours suivants | À l'abri de la lumière, au frais |
| Herbicides à base de triazine | Verre ambré avec bouchons revêtus de Téflon | 1 L ou 40 ml | Thiosulfate de sodium pour l'eau chlorée; acétate d'ammonium et 2-chloroacétamide | 28 jours en dessous de 6 degrés Celsius; extraits congelés pendant 28 jours; stabilisés par ajout d'acétonitrile dans les 14 jours suivant la date d'échantillonnage et analysés dans les 30 jours | À l'abri de la lumière, au frais |
| COV, trihalométhanes | Verre : bouchons à vis revêtus d'un septum en caoutchouc siliconé recouvert de Téflon | 2 × 40 ml | Échantillons non traités : bisulfate de sodium. Cela permet un temps d'attente de 14 jours. Échantillons traités : le thiosulfate de sodium est nécessaire pour la déchloration. Le bisulfate de sodium peut être utilisé en plus du thiosulfate de sodium. Il est également possible d'utiliser de l'acide chlorhydrique pour l'acidification et de l'acide ascorbique pour la déchloration (veuillez communiquer avec un laboratoire titulaire d'un permis pour obtenir des directives précises). | 14 jours pour les échantillons conservés 7 jours pour les échantillons non traités si le pH n'a pas été ajusté au moyen de bisulfate de sodium | À l'abri de la lumière et au frais dans un réfrigérateur convenable exempt de produits chimiques non compatibles |
Liens connexes
- Protocole sur les méthodes d’analyse de l’eau potable acceptées (en anglais seulement)
- Échantillonnage et analyse du plomb dans les collectivités
- Laboratoires autorisés
- Exigences en matière d’analyse de l’eau potable pour les laboratoires (en anglais seulement)
- Qualifications nécessaires pour exploiter, analyser ou échantillonner des réseaux de distribution d’eau potable
- Règlement de l’Ontario 248/03 : Drinking Water Testing Services (en anglais seulement)