une photographie de frasère de Caroline

Photo : © Colin Chapman CC BY-NC 4.0

Renseignements sur l’espèce

Ce rapport d’étape fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la frasère de Caroline (Frasera caroliniensis) en Ontario, de 2007 à 2018, en s’appuyant sur une politique propre à l’espèce. Le présent rapport respecte l’exigence législative qui prévoit un examen des progrès accomplis en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). La frasère de Caroline est inscrite à titre d’espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario (LEPO) en vertu de la LEVD.

La frasère de Caroline est classée en tant qu’espèce en péril en Ontario depuis 2004. Elle a été évaluée à l’origine à titre d’espèce préoccupante (en 2004) et elle est passée à la catégorie de risque plus élevé en voie de disparition (en 2008). Elle a conservé son statut d’espèce en voie de disparition lors de l’entrée en vigueur de la LEVD en juin 2008.

À titre d’espèce en voie de disparition, la frasère de Caroline bénéficie, depuis 2008, d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre en vertu de la LEVD.

De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement ou la destruction depuis le 30 juin 2013, conformément à la description générale de l'habitat de la LEVD.

La politique propre à l’espèce qui vise la frasère de Caroline, connue sous le nom de Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, a été élaborée en 2014. Elle présente l’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce, les mesures qu’il compte mener ou soutenir pour l’atteindre, et ses priorités à cet égard. La Déclaration se fonde sur les conseils scientifiques fournis aux fins du Programme de rétablissement au moment de la mise au point de mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’examen permet au gouvernement de rendre compte de ses progrès relativement à la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement énoncées dans la Déclaration. L’examen peut également aider à définir les lacunes au niveau de la mise en œuvre ou d’autres ajustements possibles des mesures afin de faciliter l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2004 Inscription comme espèce préoccupante
 
2008 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013
 
2013 Achèvement du programme de rétablissement
 
2014 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2019 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements au sujet de l’espèce, y compris les menaces qui pèsent sur elle et les mesures prises à l’égard de sa protection et de son rétablissement, peuvent être trouvés sur la page Web du gouvernement de l’Ontario qui traite de la frasère de Caroline. Il est possible de consulter un résumé des progrès accomplis par le gouvernement en matière de protection et de rétablissement de la frasère de Caroline, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme sur les espèces en péril sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu

Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la frasère de Caroline

  • L’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de la frasère de Caroline, qui figure dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, consiste à « maintenir les niveaux de population actuels aux sites existants en Ontario et à favoriser leur augmentation naturelle ».
  • On a réalisé des progrès relativement à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement conformément à la LEVD. Des progrès ont également été accomplis à l’égard de l’ensemble des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la mise en œuvre de toutes les mesures connexes. Parmi les exemples de progrès accomplis, on compte :
    • l'amélioration des conditions favorables à l’habitat de la frasère de Caroline grâce à l’amélioration de la couverture végétale, du sous-étage et des conditions du couvert forestier
    • la gestion du réseau de sentiers en vue de restreindre l’accès aux zones où les espèces sont en péril, y compris la frasère de Caroline, et la restauration du point de départ des sentiers en instaurant des barrières et des plantations pour décourager l’entrée sans autorisation
    • la surveillance des emplacements où se trouve la frasère de Caroline et la constatation de la présence de fleurs et de l’état général de chaque plante
    • la diffusion d’outils de sensibilisation et la collaboration avec les propriétaires privés qui ont appuyé la réalisation de recensements de la frasère de Caroline sur leurs propriétés
  • Conformément à la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, il faut davantage s’employer à « concevoir et à mettre en œuvre un programme normalisé de surveillance pour toutes les populations existantes, et à mener des recherches sur les caractéristiques du cycle biologique afin de documenter le processus de rétablissement de l’espèce ».

Occurrences et répartition

  • On a répertorié 20 populations footnote 1 de la frasère de Caroline dans le sud de l’Ontario, dont 10 sont extantes, 8 sont considérées comme historiques footnote 2 , et 2 sont considérées comme disparues.
  • Depuis 2008, le statut d’une population a changé, passant de extant à historique, et celui d’une autre population a passé d’historique à disparu, compte tenu (i) des dates auxquelles ces populations ont été observées, et (ii) des résultats négatifs découlant de recensements effectués à des emplacements consignés antérieurement. Neuf populations extantes ont été confirmées de nouveau depuis 2008.

Projets d’intendance financés par le gouvernement

  • Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 14 projets (596 098 $) à l’appui de la protection et du rétablissement de la frasère de Caroline. Un des projets portait exclusivement sur la frasère de Caroline, tandis que les 13 autres ciblaient plusieurs espèces en péril, dont la frasère de Caroline.
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires du programme d’intendance à mobiliser 997 bénévoles qui ont consacré 10 859 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont la frasère de Caroline. La valeur estimée de ces participations bénévoles, des fonds additionnels et de l’appui en nature est de 1 410 598 $.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré que leurs efforts ont permis d’améliorer 241 hectares d’habitat dont pourront bénéficier la frasère de Caroline et les autres espèces en péril vivant dans cet écosystème.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 600 930 personnes à plusieurs espèces en péril, y compris à la frasère de Caroline.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré un « permis pour raison de protection et de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17 (2) b) de la LEVD.
  • On a inscrit 24 activités pour l’espèce, sous « Installations de drainage » (article 23.9), sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14) et sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD.

Rapport des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la frasère de Caroline

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de la frasère de Caroline consiste à maintenir les niveaux de population actuels aux sites existants en Ontario et à favoriser leur augmentation naturelle.

La mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement témoigne des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs souhaités, notamment l’objectif de rétablissement pour l’espèce formulé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement.

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

On a réalisé des progrès relativement à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement. Parmi les mesures que le gouvernement mène directement dans le cadre de l’objectif de rétablissement de l’espèce, on compte :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur la frasère de Caroline à l’entrepôt de données du gouvernement au Centre d'information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger la frasère de Caroline et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir la frasère de Caroline. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

Le gouvernement a également directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

  • Poursuivre la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes pour traiter le problème des espèces envahissantes (par exemple, le dompte-venin de Russie [Cynanchum rossicum]) qui menacent la frasère de Caroline.

Les principaux progrès accomplis vers la mise en œuvre de ces mesures menées par le gouvernement sont présentés ci-dessous.

La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour la frasère de Caroline indique que les espèces envahissantes (p. ex. le dompte-venin de Russie) constituent une menace à la survie et au rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent un cadre politique et législatif habilitant afin de soutenir la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir la mise en œuvre de mesures qui visent à réduire la menace posée par les espèces envahissantes.

Occurrences et répartition

Vingt populations de la frasère de Caroline ont été consignées en Ontario. Dix populations sont considérées comme extantes (c.-à d. qui ont été observées au cours des 20 dernières années), et deux populations sont considérées comme disparues. Les populations extantes se trouvent dans la région de Hamilton, de Halton, de Brant et de Niagara.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 1 194 signalements de l’espèce qui reposent sur des observations faites entre 1901 et 2018, en provenance de sources variées. Ces signalements ont aidé à redéfinir les endroits où l’espèce est réputée se trouver et s’être trouvée, et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat, ainsi que sur les menaces qui pèsent sur elle.

Depuis 2008, on a confirmé de nouveau, au moyen d’observations, la présence de neuf populations de la frasère de Caroline. Le statut de deux populations a été modifié, compte tenu (i) de la date de leur dernière observation et (ii) des résultats négatifs des recensements effectués à des emplacements consignés antérieurement : l’une des populations est passée d’existante à historique, tandis que l’autre, auparavant considérée comme historique, est dorénavant considérée comme disparue. Le plus grand nombre de plantes individuelles appartenant aux populations considérées comme extantes de toute la région de Halton, et possiblement de toute la province, se trouve à Sassafras Woods.

Il est possible que des observations de la frasère de Caroline n’aient pas été communiquées au gouvernement. Encourager la transmission au gouvernement des observations de l’espèce fait partie des mesures menées par le gouvernement inscrites dans la Déclaration. La communication d’observations d’individus de l’espèce accroît nos connaissances des lieux où ils sont présents et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité footnote 3 de ses populations.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre au CIPN du gouvernement leurs observations de la frasère de Caroline, et de toute autre espèce en péril afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations. Les observations peuvent désormais être communiquées au CIPN par le biais du Projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist.

  • 1,194
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance menés par le gouvernement

Le soutien financier de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de la frasère de Caroline constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans sa déclaration. Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a financé 14 projets (596 098 $) conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de la frasère de Caroline footnote 4 . L’un de ces projets portait exclusivement sur la frasère de Caroline, tandis que les 13 autres ciblaient plusieurs espèces en péril, dont la frasère de Caroline. Les partenaires dont les projets ciblaient uniquement la frasère de Caroline ont signalé qu’en plus du financement du gouvernement, ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (1 410 598 $), y compris un appui en nature, sous forme de temps et d’expertise, de la part de bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont également indiqué que le soutien financier de la province leur avait permis de bénéficier d’un appui en nature en faisant participer bénévolement 997 personnes, qui ont consacré 10 859 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement qui portaient uniquement sur la frasère de Caroline, pour une valeur estimée à 321 976 $. Les partenaires en intendance ont également indiqué que leurs efforts et ceux des bénévoles en vue de mettre en œuvre les mesures énoncées dans la Déclaration du gouvernement ont permis d’améliorer 241 hectares dont pourront bénéficier plusieurs espèces, dont la frasère de Caroline. En outre, les partenaires d’intendance ont indiqué avoir offert à plus de 600 930 personnes une sensibilisation fondée sur une approche écosystémique ciblant plusieurs espèces, y compris la frasère de Caroline.

Les paragraphes suivants mettent en évidence un projet appuyé par le Programme d’intendance des espèces en péril.

Tallgrass Ontario a amélioré l’habitat de la frasère de Caroline dans la savane de Blue Lake du comté de Brant. En mars 2018, on a eu recours à la technique du brûlage dirigé comme mesure de restauration, de même qu’à l’élimination d’espèces envahissantes, telles que le nerprun cathartique, que l’on retire en coupant le tronc des arbres ou en arrosant les souches d’herbicide dans le but d’améliorer les conditions de croissance de la frasère de Caroline.

Le projet a également amené Tallgrass Ontario à effectuer le recensement de la frasère de Caroline en mai 2016 et en 2018, en vue de compter le nombre de plantes avant et après la mise en œuvre des mesures de restauration de l’habitat. Les activités de recensement de 2018 ont révélé que le total de plantes de frasère de Caroline se situe au deuxième rang du nombre total de plantes observées depuis 2008 pour cette espèce. Environ la moitié du nombre total de plantes faisant l’objet du recensement sont considérées comme petites, dépassant le nombre de petites plantes consignées en 2016. Selon Tallgrass Ontario, ce phénomène pourrait résulter de la germination de semences et du recrutement d’individus ayant surgi après le brûlage de l’année de floraison antérieure au cours de laquelle on a consigné la frasère de Caroline, soit en 2014. En outre, on a découvert des frasère de Caroline considérées comme petites ou moyennes dans un nouveau site dans la savane de Blue Lake, ce qui indique que ces plantes pourraient avoir commencé à croître avant le brûlage dirigé effectué par Tallgrass Ontario en 2012.

En général, Tallgrass Ontario a signalé que le projet a entraîné la réduction du couvert forestier et l’amélioration des conditions de croissance de la frasère de Caroline, grâce à l’abattage d’arbustes indigènes et non indigènes suivi du brûlage dirigé. D’après Tallgrass Ontario, les résultats des activités de recensement de 2018 révèlent, conformément à la distribution de plantes petites, moyennes et grandes, qu’à cet endroit, le nombre de frasère de Caroline augmente et que ces dernières se reproduisent. Ce projet met en œuvre plusieurs des mesures formulées dans la Déclaration du gouvernement pour réduire la menace posée sur la frasère de Caroline, tout en maintenant des conditions d’habitat convenables dans des endroits où se trouve la frasère de Caroline, en contrôlant l’efficacité des mesures et en effectuant un suivi régulier afin d’évaluer le nombre, la distribution, la santé et le succès reproductif de la population.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    14

    projets incluaient le Frasère de Caroline

  • Frasère de Caroline
    1

    projet pour le Frasère de Caroline exclusivement

  • multiple projects
    596 098 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le Frasère de Caroline

  • pièces de monnaie
    1 410 598 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    997

    bénévoles

  • horloge
    10 859

    heures de bénévolat

  • megaphone
    600 930

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    241

    hectares d'habitat amélioré

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Le soutien des partenaires par le biais de permis et des conditions qui s’y rattachent constitue une importante mesure menée par le gouvernement.

On a accordé un permis de « protection ou de rétablissement » [(17(2)(b)] relativement à la frasère de Caroline depuis que celle-ci est protégée en vertu de la LEVD. On accorde le permis de « protection ou de rétablissement » si l’activité a pour objet d’aider à la protection ou au rétablissement de l’espèce en péril. Le permis a été délivré dans le cas de plusieurs espèces, y compris la frasère de Caroline, afin de permettre la collecte de semences dans des sites préétablis en vue de les propager en serre chaude. Par la suite, on a transplanté les semis dans ce site afin d’augmenter les populations actuelles des plantes.

Vingt-quatre activités susceptibles d’avoir un effet sur la frasère de Caroline ou sur son habitat ont été consignées pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08, pris en vertu de la LEVD. L’une des activités a été consignée sous « Installations de drainage » (article 23.9), l’une sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14), et vingt-deux sous la rubrique « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Les personnes qui initient ces enregistrements sont tenues de respecter toutes les conditions du règlement, dont notamment : prendre des mesures raisonnables afin de maîtriser l’érosion et le dépôt de sédiments, et stabiliser les rives de tout secteur touché par l’activité où l’espèce est susceptible d’être présente ou si le secteur est l’habitat de l’espèce; s’assurer que la relocalisation de l’espèce est effectuée par une personne qui possède des connaissances ou une formation en matière de manipulation des membres de l’espèce, ou en consultation avec une telle personne; préparer un plan de réduction des risques à l’aide de la meilleure information disponible sur les mesures à prendre pour réduire au minimum les conséquences préjudiciables pour l’espèce; et signaler l’observation de l’espèce à l’aide du formulaire de signalement d’une espèce en péril, et le soumettre au Centre d'information sur le patrimoine naturel.

  • 1
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 24
    enregistrements

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont regroupées sous forme d’objectifs de rétablissement prépondérants. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de toutes les mesures associées qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour la frasère de Caroline.

Objectif : Améliorer l’habitat de la frasère de Caroline et accroître les connaissances sur l’espèce et son habitat.

  • Mesure 1 (Hautement Prioritaire) – Mettre en œuvre des pratiques de gestion visant à réduire les menaces à l’endroit de la frasère de Caroline et à maintenir des conditions d’habitat propices, dans les sites où l’espèce est actuellement présente, en tenant compte d’autres espèces rares. Vérifier l’efficacité des mesures prises et les réviser au besoin sur la base des meilleurs renseignements disponibles.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès considérables face à la mise en œuvre de la mesure mentionnée ci-dessus, grâce à de nombreux projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril. Plusieurs projets se sont penchés sur l’amélioration de l’habitat de la frasère de Caroline en établissant ou en restaurant l’habitat de la prairie indigène à herbes hautes. Parmi les activités menées dans le cadre du projet, on compte : le brûlage dirigé, l'élimination d'espèces envahissantes et la semence d’espèces propres aux prairies à partir de graines locales, en vue d’améliorer et d’élargir la zone d’habitat. Un des projets a mis en œuvre un programme de collecte et de propagation des semences qui a assuré la restauration de près de trois hectares de prairie d’herbes hautes.

Deux autres projets portaient sur l'amélioration des conditions favorables à l’habitat de la frasère de Caroline grâce à l’amélioration de la couverture végétale, du sous-étage et des conditions du couvert forestier, et à la pénétration accrue de la lumière au tapis forestier. Ces activités ont été menées à bien par l’entremise du brûlage dirigé et l’élimination d’espèces envahissantes.

Un partenaire en intendance propriétaire foncier d’un terrain où se trouve la frasère de Caroline a planifié et géré un réseau de sentiers pour restreindre l’accès aux zones d’espèces végétales en péril. Certains sentiers ont été fermés, et on a assuré la restauration du point de départ d’autres sentiers en instaurant des barrières et des plantations pour décourager l’entrée sans autorisation. Les sentiers qui bordent les zones où les espèces sont en péril, y compris la frasère de Caroline, ont été améliorés afin de permettre de voir les zones en question sans toutefois les pénétrer. Ces réalisations ont fait la manchette d’un périodique local afin de partager les améliorations avec le grand public.

Objectif : Accroître les connaissances sur la répartition, l’abondance et la multiplication de la frasère de Caroline en Ontario.

  • Mesure 2 (Hautement prioritaire) – Élaborer et mettre en œuvre un protocole de surveillance normalisé qui sera appliqué régulièrement à toutes les populations existantes, afin d’évaluer :
    • l’effectif, les caractéristiques démographiques et la santé des populations
    • le succès de la multiplication végétale
    • les caractéristiques de l’habitat, telles que le type de vegetation
    • les conditions d’habitat et la présence de menaces
  • Mesure 3 – Délimiter des zones d’habitat adaptées et mener des études normalisées pour tenter de trouver de nouvelles populations dans l’aire de répartition de l’espèce.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès dans le cadre de la mise en œuvre de deux des trois mesures énumérées ci-dessus. Des progrès ont été réalisés vers la mise en œuvre de la mesure nº 2, grâce à plusieurs projets de surveillance bénéficiant de l’appui du Programme d’intendance des espèces en péril. Dans le cadre de ces projets, on a surveillé les plantes et consigné leur taille, leur population et leur santé générale. Trois projets réalisés sous l’égide du Programme d’intendance des espèces en péril ont contribué à la mise en œuvre de la mesure nº 3. Si l’un deux se proposait à l’origine de surveiller les activités d’autres espèces en péril, on a également observé, chemin faisant, la frasère de Caroline. Deux autres projets se proposaient d’améliorer les connaissances à l’égard des espèces végétales, y compris la frasère de Caroline, dans des zones du sud de l’Ontario. Les deux projets ont élaboré ou peaufiné des modèles de répartition des espèces pour chacune des espèces végétales ciblées en fonction, d’une part, des emplacements connus et, d’autre part, des régions susceptibles de convenir à l’une ou à plusieurs des espèces visées, dont la frasère de Caroline, identifiées en personne lors du recensement. Au cours d’un projet en particulier, on a cherché à trouver la frasère de Caroline dans plus de dix sites; on a confirmé de nouveau la présence d’une population connue dans l’un de ces sites.

D’autres partenaires en intendance ont contribué à la réalisation de cet objectif en recueillant des données pour produire des cartes électroniques d’espèces végétales rares en Ontario, y compris la frasère de Caroline.

Objectif : Sensibiliser le public à la situation de la frasère de Caroline et aux menaces qui pèsent sur l’espèce et son habitat.

  • Mesure 4 – Créer et diffuser des documents de sensibilisation destinés aux propriétaires fonciers et aux gestionnaires de terres pour leur expliquer les menaces qui existent à l’endroit de la frasère de Caroline et les mesures qu’ils peuvent prendre, par exemple prévenir la contamination chimique, l’érosion et le piétinement du sol, afin de soutenir le rétablissement.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès dans le cadre de la mise en œuvre de la mesure 5, par le biais de deux projets d’intendance axés sur la surveillance et la recherche, ainsi que sur la participation des propriétaires fonciers. Le recensement dans des propriétés privées faisait partie de ces projets, dans le but de comparer les résultats à ceux des modèles identifiant les lieux où les espèces en péril, y compris la frasère de Caroline, étaient susceptibles de se trouver. On a demandé la permission aux propriétaires fonciers de recenser leur terrain afin d’y trouver des espèces végétales en péril, y compris la frasère de Caroline. En échange, on a eu des entretiens individuels avec les propriétaires fonciers et on leur a distribué des feuillets de documentation présentant des renseignements sur les plantes ciblées, leur statut et les menaces qui pèsent sur elles, ainsi que sur les mesures de conservation qu’ils peuvent prendre pour les protéger. Dans le cadre de l’un de ces projets, on a également livré un programme éducatif et on a assuré la formation de bénévoles afin de faire la collecte de données et de mener des inventaires.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui a trait à la frasère de Caroline consiste à « maintenir les niveaux de population actuels aux sites existants en Ontario et à favoriser leur augmentation naturelle ». Les efforts consentis pour la mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès considérables vers l’atteinte de cet objectif. Selon le répertoire provincial des observations, toutes les populations extantes connues de la frasère de Caroline demeurent extantes, et 9 populations sur 10 ont été confirmées de nouveau depuis 2008. Les mesures menées et appuyées par le gouvernement ont contribué à la protection en vue de préserver et mettre en valeur l’habitat de la frasère de Caroline grâce à l’élimination des espèces envahissantes et au brûlage dirigé; ces mesures ont également amélioré les connaissances et la sensibilisation à l’égard de l’espèce par le biais d’activités de surveillance et de recensement, auxquelles ont participé à la fois le grand public et des propriétaires fonciers. Afin de déterminer si l’on observe des augmentations de l’espèce dans les endroits actuels, il importe de considérer de plus amples renseignements sur l’abondance et sur les tendances des populations au fil du temps.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, l’évaluation des progrès accomplis peut servir à déterminer si des rajustements de la mise en œuvre de mesures formulées dans la Déclaration s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration du gouvernement relativement à la frasère de Caroline devrait continuer d’orienter les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration du gouvernement désigne comme hautement prioritaires.

Bien qu’on ait réalisé des progrès en ce qui concerne la surveillance et le recensement de la frasère de Caroline, d’autres travaux s’imposent afin d’élaborer et de mettre en œuvre un protocole de surveillance normalisé relativement à toutes les populations existantes, afin de déterminer combien de plantes sont extantes ou désignées comme disparues. En outre, il importe d’une part de réaliser davantage de progrès dans la mise en œuvre de mesures liées à la protection et à la gestion (par exemple, supprimer des plantes envahissantes, effectuer des activités de brûlage dirigé et augmenter la connectivité des habitats) et, d’autre part, de renforcer la sensibilisation en faisant participer les propriétaires fonciers dans les activités de conservation, et ce, sur une base continue.

Par rapport aux mesures qui ont fait l’objet d’une mise en œuvre accrue, les mesures suivantes n’ont pas été mises en œuvre au même degré et pourraient être prioritaires dans le cadre de travaux futurs visant à assurer la protection et le rétablissement de l’espèce :

  • Mesure 4 – Mener des recherches sur les caractéristiques du cycle biologique afin de documenter le processus de rétablissement de l’espèce, ce qui peut comprendre :
    • la durée du cycle reproductif
    • des facteurs stimulant la floraisonfactors that stimulate flowering
    • les caractéristiques démographiques et la persistance jusqu’au moment de la multiplication
    • la dissémination des graines, la germination, le recrutement et la predation
    • la réponse à des menaces

La protection et le rétablissement de la frasère de Caroline demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. La mise en œuvre de mesures pourrait bénéficier d’un appui financier par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement peut également émettre des directives si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives s’avèrent nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer d’accomplir des progrès dans la protection et le rétablissement de la frasère de Caroline en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. la frasère de Caroline) est ou a été présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements mis à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe La viabilité se définit comme la probabilité qu’une population ou occurrence persiste en fonction de sa taille (y compris la taille de la population ou de l’aire fréquentée), des conditions environnementales et du cadre paysager.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Il se peut que certains projets bénéficiant d’un appui du Programme d’intendance des espèces en péril se voient obligés d’obtenir un permis 17(2)(b) afin de mettre en oeuvre le projet. Par conséquent, il se peut que certains des permis 17(2)(b) figurant dans le présent rapport aient été octroyés pour des fins d’autorisation de ces projets.