Chat-fou du Nord

Photo : Joseph R. Tomelleri

Renseignements sur l’espèce

Ce rapport d’étape fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du chat-fou du Nord (Notorus stigmosus) en Ontario, de 2007 à 2018, en s’appuyant sur une politique propre à l’espèce. Le présent rapport respecte l’exigence législative qui prévoit un examen des progrès accomplis en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le chat-fou du Nord est inscrit à titre d’espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario (LEPO) en vertu de la LEVD.

Le chat-fou du Nord est classé en tant qu’espèce en péril en Ontario depuis l’an 2000. Il a été évalué à l’origine à titre d’espèce menacée, en 2000, puis en tant qu’espèce en voie de disparition en 2004 et a conservé ce statut lors de l’entrée en vigueur de la LEVD en 2008.

En tant qu’espèce en voie de disparition, le chat-fou du Nord bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre en vertu de la LEVD depuis son inscription en 2008.

De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement ou la destruction depuis 2013, selon la définition générale de l’habitat contenue dans la LEVD.

La politique propre à l’espèce qui vise le chat-fou du Nord, connue sous le nom de Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, a été élaborée en 2014. Elle présente l’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce, les mesures qu’il compte mener ou soutenir pour l’atteindre et ses priorités à cet égard. La Déclaration se fonde sur les conseils scientifiques fournis aux fins du programme de rétablissement au moment de la mise au point de mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’examen permet au gouvernement de rendre compte de ses progrès relativement à la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement énoncées dans la Déclaration. L’examen peut également aider à définir les lacunes au niveau de la mise en œuvre ou d’autres ajustements possibles des mesures afin de faciliter l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2000 Inscription comme espèce menacée
 
2004 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2013 Achèvement du programme de rétablissement
 
2014 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2019 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements au sujet du chat-fou du Nord, y compris les menaces qui pèsent sur l’espèce et les mesures prises à l’égard de sa protection et de son rétablissement, peuvent être trouvés sur la page Web du gouvernement de l’Ontario qui traite du chat-fou du Nord. Il est possible de consulter un résumé des progrès accomplis par le gouvernement en matière de protection et de rétablissement du chat-fou du Nord, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme sur les espèces en péril sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu

Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du chat-fou du Nord

  • L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du chat-fou du Nord en Ontario, qui figure dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, consiste à « maintenir les populations existantes aux sites actuels dans le corridor Huron-Érié (rivière Sainte-Claire, lac Sainte-Claire, rivière Détroit) et dans la rivière Thames (plus particulièrement le tronçon allant de Littlejohn Road vers l’amont jusqu’à une zone située près de Tate Corners) ».
  • La mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement a progressé. Des progrès ont également été accomplis à l’égard de l’ensemble des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la mise en œuvre de toutes les mesures connexes. Parmi les exemples de progrès accomplis se trouvent :
    • effectuer un recensement et exercer une surveillance des emplacements connus et historiques afin de mieux comprendre l’état des populations et les besoins en matière d’habitat;
    • appuyer les partenaires afin qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir le chat-fou du Nord et son habitat;
    • promouvoir la sensibilisation aux pratiques de gestion exemplaires (PGE) afin d’améliorer les conditions de l’habitat et la qualité de l’eau dans les zones fréquentées par le chat-fou du Nord grâce à l’éducation et à la diffusion.
  • Conformément à la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, il faudra mener d’autres travaux en vue d’évaluer les besoins saisonniers du chat-fou du Nord en matière d’habitat pour toutes les étapes de son cycle de vie et d’étudier les effets des menaces (p. ex. polluants chimiques, perte d’habitat physique et espèces envahissantes) sur les populations de chat-fou du Nord.

Occurrences et répartition

  • Cinq populationsfootnote 1 de chat-fou du Nord ont été consignées en Ontario dans le lac Sainte-Claire et les rivières Sainte-Claire, Détroit, Sydenham et Thames. À l’heure actuelle, quatre de ces populations sont extantes, tandis qu’une est considérée comme historiquefootnote 2.
  • Depuis 2008, le statut d’une des populations est passé d’extant à historique en raison de la date de la dernière observation, et le statut de trois populations a été confirmé de nouveau grâce à des activités de surveillance.

Projets d’intendance financés par le gouvernement

  • Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 12 projets (703 115 $) à l’appui de la protection et du rétablissement de diverses espèces en péril, dont le chat-fou du Nord.
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires du programme d’intendance à mobiliser 77 bénévoles qui ont consacré 405 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont le chat-fou du Nord. La valeur estimée de ces participations bénévoles, des fonds additionnels et de l’appui non financier est de 1 110 688 $.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré que leurs efforts ont permis d’améliorer 167 hectares d’habitat dont pourront bénéficier le chat-fou du Nord et les autres espèces en péril de cet écosystème.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 190 475 personnes à diverses espèces en péril, dont le chat-fou du Nord.
  • Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le gouvernement de la province a financé un partenaire de recherche pour qu’il mène une étude de l’ADN environnemental (ADNe) en vue de détecter la présence de multiples espèces en péril, dont le chat-fou du Nord.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré neuf permis pour cette espèce, qui appartenaient à la catégorie « protection ou rétablissement » aux termes de l’alinéa 17 (2) b) de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD).
  • Huit ententes de drainage, conclues aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant sa modification du 1er juillet 2013) concernaient le chat-fou du Nord.
  • Douze activités ont été consignées pour l’espèce en vertu du Règlement de l'Ontario 242/08 pris en application de la LEVD, sous « Installations de drainage » (article 23.9), « Activités de protection et de rétablissement de l’espèce » (article 23.17), « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) et « Piégeage : prise accidentelle » (article 23.19).

Rapport des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du chat-fou du Nord

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du chat-fou du Nord consiste à maintenir les populations existantes aux sites actuels dans le corridor Huron-Érié (rivière Sainte-Claire, lac Sainte-Claire, rivière Détroit) et dans la rivière Thames (plus particulièrement le tronçon allant de Littlejohn Road vers l’amont jusqu’à une zone située près de Tate Corners).

La mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement témoigne des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs souhaités, notamment l’objectif de rétablissement pour l’espèce formulé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement.

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

La mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement, énoncées dans la Déclaration, a progressé. Les mesures communes que le gouvernement mène dans le cadre de l’objectif de rétablissement de l’espèce comptent entre autres :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluations environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le chat-fou du nord à l’entrepôt de données du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le chat-fou du nord et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le chat-fou du nord. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.

De plus, le gouvernement a directement pris la mesure suivante propre à l’espèce :

Les principaux progrès accomplis vers la mise en œuvre de ces mesures sont présentés ci-dessous.

La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le chat-fou du Nord indique que des espèces envahissantes (p. ex. gobie à taches noires) constituent une menace à la survie et au rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent un cadre politique et législatif habilitant afin de soutenir la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir la mise en œuvre de mesures qui visent à réduire la menace posée par les espèces envahissantes.

Occurrences et répartition

Cinq populationsfootnote 1 de chat-fou du Nord ont été consignées en Ontario. Quatre populations sont considérées comme extantes (c.-à-d. ayant été observées au cours des 20 dernières années), et une, comme historiquefootnote 2. Les populations extantes se trouvent dans le lac Sainte-Claire et les rivières Détroit, Sainte-Claire et Thames. La dernière observation du chat-fou du Nord dans le lac Sainte-Claire remonte à 1999. Malgré des relevés ciblés, aucun individu n’a été capturé dans la rivière Sydenham depuis 1975.

Depuis 2008, le dépôt central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 122 signalements de l’espèce. Ces signalements se fondent sur des observations réalisées entre 1963 et 2013, et proviennent de différentes sources. Les signalements soumis ont permis de préciser les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés, et peuvent apporter des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui pèsent sur elle.

Des activités de recensement et de surveillance menées depuis 2008 ont permis de confirmer de nouveau la présence de trois populations dans les rivières Détroit, Sainte-Claire et Thames. Plusieurs juvéniles capturés dans ces mêmes rivières indiquent l’occurrence de reproduction dans ces cours d’eau. Une évaluation de la viabilitéfootnote 3 des populations des rivières Détroit, Sainte-Claire et Thames indique qu’elle est passable ou faible; toutefois, le manque de données à court et à long terme sur l’abondance et la démographie du chat-fou du Nord au Canada limite la capacité à évaluer convenablement les tendances et la stabilité des populations.

Il est possible que des observations du chat-fou du Nord n’aient pas été communiquées au gouvernement. Encourager la transmission au gouvernement des observations de l’espèce fait partie des mesures menées par le gouvernement inscrites dans la Déclaration. La communication d’observations d’individus de l’espèce accroît nos connaissances des lieux où ils sont présents et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité de ses populations.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre au CIPN du gouvernement leurs observations du chat-fou du Nord et de toute autre espèce en péril afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations. Les observations peuvent désormais être communiquées au CIPN par le biais du Projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist.

  • 122
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance financés par le gouvernement

Le soutien financier de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du chat-fou du Nord constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans sa Déclaration. Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 12 projets (703 115 $) à l’appui de la protection et du rétablissement de diverses espèces en péril, dont le chat-fou du Nordfootnote 4. En plus du financement du gouvernement, les partenaires ont déclaré avoir réussi à obtenir des fonds (1 110 688$) d’autres sources, notamment un appui non financier sous forme de temps et d’expertise de la part de bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont également indiqué que le soutien financier de la province leur avait permis de bénéficier d’un appui non financier en faisant participer bénévolement 77 personnes, qui ont consacré 405 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement qui portaient sur de multiples espèces, dont le chat-fou du Nord, pour une valeur estimée à 21 425 $. Ces partenaires ont également indiqué que leurs efforts et ceux des bénévoles en vue de mettre en œuvre les mesures énoncées dans la Déclaration du gouvernement ont permis d’améliorer 167 hectares d’habitat dont bénéficieront diverses espèces, dont le chat-fou du Nord. De plus, les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 190 475 personnes à l’écosystème et à plusieurs de ses espèces en péril, dont le chat-fou du Nord.

Le gouvernement finance en outre les partenaires qui effectuent des recherches visant à combler les importants manques de connaissances sur les espèces en péril. Un financement octroyé par le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario a permis à un partenaire de réaliser une étude sur l’ADN environnemental (ADNe), qui procure des renseignements sur le statut et la répartition des populations et caractérise la variation génétique d’espèces en péril, dont le chat-fou du Nord.

Les paragraphes suivants mettent en évidence un projet financé dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril.

En 2008, l’office de protection de la nature de la région d’Essex a obtenu des fonds d’intendance pour mettre en œuvre un projet intitulé « Essex-Erie Region Fish Species at Risk Outreach and Education Project » (projet de diffusion et d’éducation sur les espèces halieutiques en péril de la région d’Essex-Érié). Le projet consistait à exécuter des programmes d’éducation et de diffusion, ainsi qu’à remettre en état et à améliorer l’habitat des poissons de la région d’Essex-Érié dans l’intérêt de diverses espèces en péril, dont le chat-fou du Nord. Un plan ciblé de mobilisation des propriétaires fonciers, élaboré puis mis en application, visait à améliorer les conditions de l’habitat et la qualité de l’eau pour les espèces halieutiques en péril des bassins versants de la rivière Détroit et du lac Sainte-Claire, que fréquente le chat-fou du Nord. Ce plan comprenait la distribution de documents de sensibilisation, la présentation d’exposés et la tenue de séminaires et d’ateliers, de même que l’élaboration de plans de remise en état propres à un endroit pour les propriétaires fonciers intéressés. L’élaboration d’un total de 8 projets en a découlé, dont la mise en œuvre permettra de remettre en état un habitat aquatique pour les espèces en péril, sur une superficie de plus de 18 hectares. Grâce à un programme d’enseignement basé sur le programme scolaire, les élèves de la région ont pu apprendre quelles sont les espèces de poissons en péril et les menaces à leur survie. Au total, plus de 1 826 élèves ont pris part au programme. Le projet concourt à l’accomplissement de progrès vers l’atteinte de l’objectif de la Déclaration (et à la mise en œuvre de la mesure qui y est associée) qui consiste à faire participer les propriétaires fonciers et les principaux intervenants à des activités d’intendance pour améliorer l’habitat et à mettre au point des documents de sensibilisation à l’importance de réduire au minimum les menaces qui pèsent sur l’habitat de l’espèce.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    12

    projets incluaient le Chat-fou du Nord

  • multiple projects
    703 115 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le Chat-fou du Nord

  • pièces de monnaie
    1 110 688 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    77

    bénévoles

  • horloge
    405

    heures de bénévolat

  • megaphone
    190 475

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    167

    hectares d'habitat amélioré

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Le soutien apporté aux partenaires par l’entremise de permis et des conditions qui leur sont associées constitue une importante mesure menée par le gouvernement.

Le gouvernement a délivré neuf permis concernant le chat-fou du Nord depuis que cette espèce est protégée par la LEVD, tous appartenant à la catégorie « protection ou rétablissement » de l’alinéa 17 (2) b). Les permis de la catégorie « protection ou rétablissement » sont délivrés si l’activité vise à favoriser la protection ou le rétablissement de l’espèce en péril. Des neuf permis, un a été délivré exclusivement pour le chat-fou du Nord et huit, pour diverses espèces, dont le chat-fou du Nord. Les projets portaient principalement sur le recensement et la surveillance d’emplacements connus et historiques en vue de combler le manque de connaissances sur le statut, la répartition, la réussite du frai et les besoins en matière d’habitat du chat-fou du Nord et d’autres espèces en péril. Un permis pour diverses espèces a aussi été délivré pour évaluer l’efficacité des projets de renaturalisation du littoral pour la remise en état de l’habitat d’espèces en péril.

Huit ententes de drainage, conclues aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant sa modification du 1er juillet 2013) concernaient le chat-fou du Nord. Les conditions des ententes comportaient la mise en place de mesures du plan d’atténuation, entre autres :

  • mise en place de mesures d’atténuation adéquates pour le contrôle des sédiments et de l’érosion et la stabilisation des berges;
  • cartographie des zones sensibles pour l’espèce avant d’entreprendre les travaux;
  • communication avec le gouvernement afin d’obtenir des directives en cas d’exercice proposé d’une activité dans une zone sensible pour l’espèce de poisson.

Douze activités susceptibles de nuire au chat-fou du Nord ou à son habitat ont été consignées aux termes de différents articles du Règlement de l'Ontario 242/08 pris en application de la LEVD : six sous « Installations de drainage » (article 23.9), trois sous « Activités de protection et de rétablissement de l’espèce » (article 23.17), deux sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) et un sous « Piégeage : prise accidentelle » (article 23.19). Ces consignations exigent des personnes inscrites qu’elles se conforment à toutes les dispositions du Règlement, notamment : prendre des mesures raisonnables pour réduire au minimum les conséquences préjudiciables de l’activité pour les espèces identifiées dans le formulaire d’avis d’exercice d’une activité; préparer un plan d’atténuation à l’aide des meilleurs renseignements disponibles qui comporte les étapes à suivre pour permettre de réduire au minimum ou d’éviter les conséquences préjudiciables pour les espèces; signaler les observations des espèces à l’aide du formulaire de signalement d’observations sur les espèces en péril en Ontario et le soumettre au CIPN.

  • 9
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 8
    accords
  • 12
    enregistrements

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont regroupées sous forme d’objectifs de rétablissement prépondérants. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de toutes les mesures associées qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le chat-fou du Nord.

Objectif: Accroître les connaissances sur les populations de l’espèce, les besoins en matière d’habitat et les principales menaces.

  • Mesure 1 (Hautement Prioritaire) – Effectuer un échantillonnage ciblé dans des zones d’habitat adapté et d’habitat possible dans le corridor Huron-Érié et la rivière Thames pour déterminer les caractéristiques démographiques de la population et détecter de nouvelles occurrences. L’échantillonnage devrait être effectué à l’aide de techniques éprouvées pour la détection du chat-fou du Nord.
  • Mesure 2 – Mettre en œuvre un programme normalisé de surveillance de la population et de l’habitat, et évaluer les besoins saisonniers en matière d’habitat (y compris le domaine vital et les mouvements de l’espèce) du chat-fou du Nord à toutes les étapes de sa vie.
  • Mesure 3 – Faire enquête sur les effets des polluants chimiques, de la perte de l’habitat physique et des espèces envahissantes (par exemple, gobie à taches noires, moule zébrée) sur le chat-fou du Nord dans le corridor Huron-Érié, et sur les effets de la charge en éléments nutritifs, de l’envasement et de la turbidité sur l’espèce dans la rivière Thames.

La mise en œuvre de la mesure  1 relative à cet objectif a progressé grâce à des projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril et aux conditions des autorisations de la LEVD. Des relevés ciblés du chat-fou du Nord à des emplacements connus et historiques, notamment le lac Sainte-Claire et les rivières Sainte-Claire, Thames, Sydenham et Détroit, ont fourni de précieux renseignements sur le statut et la répartition des populations.

La mise en œuvre de la mesure  2 relative à cet objectif a aussi progressé grâce à des projets visant à évaluer l’efficacité des méthodes d’échantillonnage (p. ex. meilleur type d’engin de pêche, activité d’échantillonnage, probabilités de détection) pour détecter des espèces en péril, dont le chat-fou du Nord, et combler le manque de connaissances sur le statut, le mouvement, l’utilisation de l’habitat et la réussite du frai du chat-fou du Nord dans le réseau hydrographique Sainte-Claire et Détroit.

La mise en œuvre de la mesure  3 a commencé à progresser grâce à des évaluations de l’habitat et de la qualité de l’eau du cours d’eau de la rivière Thames, financées dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril.

Objectif: Faire participer les propriétaires fonciers et les principaux intervenants à des activités d’intendance pour améliorer l’habitat et réduire les menaces.

  • Mesure 4 (Hautement Prioritaire) – Travailler avec des propriétaires fonciers, des exploitants agricoles, des superviseurs de drainage et des offices de protection de la nature pour réduire au minimum les menaces qui pèsent sur l’habitat de l’espèce en favorisant:
    • l’élaboration et la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs
    • la mise en œuvre de pratiques de gestion optimales (PGO) dans des sites très dégradés à l’intérieur et autour de l’habitat de l’espèce pour prévenir ou réduire l’envasement, la turbidité et les polluants toxiques dans l’habitat
  • Mesure 5 – Poursuivre la réhabilitation des rives et du littoral durcis, conjointement avec les initiatives existantes de rétablissement de l’écosystème aquatique.

La mise en œuvre des deux mesures relatives à cet objectif a progressé grâce à des projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril et aux conditions des autorisations de la LEVD. Des partenaires, dont des offices de protection de la nature, ont mis sur pied des projets de sensibilisation et d’intendance pour travailler directement avec les propriétaires fonciers des zones rurales et les encourager à adopter des PGE pour améliorer la qualité de l’eau en réduisant la charge de sédiments et l’apport en nutriments dans les aires de l’habitat du chat-fou du Nord. À titre d’exemple, l’adoption de PGE et la tenue d’activités de remise en état dans les rivières Sydenham et Thames et dans la région d’Essex-Érié (affluents du lac Sainte-Claire et de la rivière Détroit) ont bénéficié à de multiples espèces en péril, dont le chat-fou du Nord. Des projets de bandes tampons riveraines et de remise en état de milieux humides, ainsi que l’installation de drains municipaux, ont entraîné une amélioration de la qualité de l’eau d’éléments en aval qui subviennent aux besoins d’espèces en péril dans les bassins versants du lac Sainte-Claire et de la rivière Thames, que fréquente le chat-fou du Nord.

Objectif: Promouvoir des pratiques de gestion optimales et l’importance de réduire au minimum les menaces qui pèsent sur l’habitat de l’espèce auprès des gestionnaires de terres et des collectivités.

  • Mesure 6 – Créer des documents de sensibilisation qui expliquent en détail les menaces pesant sur le chat-fou du Nord et l’importance de mettre en œuvre des PGO afin de réduire l’envasement, la turbidité et l’introduction de composés toxiques. Distribuer de la documentation aux responsables de la protection de la nature, aux communautés autochtones, aux pêcheurs et à d’autres intervenants clés dans la région.

La mise en œuvre de la mesure  6 relative à cet objectif a progressé grâce à des campagnes de sensibilisation et d’éducation financées dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril. Des présentations, des séminaires, des ateliers, des programmes d’éducation et des documents (par exemple, brochures, dépliants, envois postaux, guides) à l’intention des propriétaires fonciers locaux, de groupes d’élèves et de membres de la collectivité ont accru leurs connaissances des espèces en péril, dont le chat-fou du Nord, et fait la promotion de l’importance des pratiques de gestion exemplaires pour améliorer la qualité de l’eau et la santé des rivières, et encourager la participation communautaire à des activités d’intendance.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement du chat-fou du Nord consiste à « maintenir les populations existantes aux sites actuels dans le corridor Huron-Érié (rivière Sainte-Claire, lac Sainte-Claire, rivière Détroit) et dans la rivière Thames (plus particulièrement le tronçon allant de Littlejohn Road vers l’amont jusqu’à une zone située près de Tate Corners) ». Les efforts consentis pour la mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès vers l’atteinte de cet objectif. De récentes observations soumises au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), par exemple, ont fourni d’importants renseignements sur l’abondance et la répartition des populations. Des relevés ont confirmé la présence continue de trois populations et l’occurrence probable de la reproduction dans les rivières Détroit, Sainte-Claire et Thames, notamment dans la zone située entre Littlejohn Road et Tate Corners. Le déploiement d’efforts considérables de remise en état ou d’amélioration de l’habitat dans les zones fréquentées par le chat-fou du Nord a concouru à rehausser davantage la qualité de l’habitat de l’espèce et à favoriser sa persistance.

Un rapport fédéral sur les progrès accomplis vers la mise en œuvre du Programme de rétablissement du chat-fou du Nord au Canada, préparé par Pêches et Océans Canada, dresse le bilan des travaux effectués pour l’espèce entre 2012 et 2016. Le site Web du gouvernement du Canada présente les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs de rétablissement du chat-fou du Nord et les mesures associées ayant été prises pour les atteindre, qui pourraient concourir à l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce énoncé dans la Déclaration du gouvernement.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, l’évaluation des progrès accomplis peut servir à déterminer s’il est nécessaire de faire des rajustements de la mise en œuvre de mesures énoncées dans la Déclaration afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration du gouvernement relativement au chat-fou du Nord devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration du gouvernement désigne comme hautement prioritaires.

Malgré les premiers progrès accomplis vers la mise en œuvre de la mesure  2, il faudra exécuter d’autres travaux pour mettre pleinement en œuvre un programme de surveillance normalisé et évaluer les besoins saisonniers du chat-fou du Nord en matière d’habitat à toutes les étapes de son cycle de vie. Même si le maintien de la répartition actuelle de l’espèce a fait des progrès, il faudra entreprendre d’autres activités de recensement dans la rivière Sydenham et le lac Sainte-Claire pour établir le statut réel de ces populations, puisqu’aucun individu n’a été capturé à ces endroits depuis 1975 et 1999, respectivement. Il faudra en outre entreprendre d’autres travaux pour évaluer les conséquences des menaces, notamment celles posées par des espèces envahissantes et la perte d’habitat, sur les populations de chat-fou du Nord afin de favoriser le rétablissement de l’espèce (mesure  3).

La protection et le rétablissement du chat-fou du Nord demeureront une responsabilité partagée qui requerra la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Programme d’intendance des espèces en péril pourrait octroyer un soutien financier pour la mise en œuvre de mesures. Le gouvernement peut également émettre des directives dans les cas où des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives se révèlent nécessaires pour entreprendre un projet. Grâce à un travail concerté, nous sommes en mesure de poursuivre l’accomplissement de progrès pour la protection et le rétablissement du chat-fou du Nord en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. le chat-fou du Nord) est ou a été présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe La viabilité se définit comme la probabilité qu’une population ou occurrence persiste en fonction de sa taille (y compris la taille de la population ou de l’aire fréquentée), des conditions environnementales et du cadre paysager.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Certains projets financés par le Programme d’intendance des espèces en péril pourraient nécessiter l’obtention d’un permis aux termes de l’alinéa 17 (2) b) pour avoir la possibilité de réaliser le projet. Ainsi, certains permis aux termes de l’alinéa 17 (2) b) mentionnés dans ce rapport pourraient avoir été délivrés pour autoriser ces projets.