Pluvier siffleur

Photo : © bkinder832 CC BY-NC 4.0

Renseignements sur l’espèce

Ce rapport d’étape fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du pluvier siffleur (Charadrius melodus) en Ontario, de 2007 à 2018, en s’appuyant sur une politique propre à l’espèce. Le présent rapport respecte l’exigence législative qui prévoit un examen des progrès accomplis en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le pluvier siffleur est inscrit à titre d’espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario (LEPO) en vertu de la LEVD.

Depuis 1977, le pluvier siffleur bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre en vertu des lois provinciales qui régissent les espèces en voie de disparition.

De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement ou la destruction depuis 1977. Une description générale de l’habitat du pluvier siffleur élaborée en 2013 permet de clarifier les zones protégées qui font partie de son habitat, en s’appuyant sur la définition générale de l’habitat contenue dans la Loi.

La politique propre à l’espèce qui vise le pluvier siffleur, connue sous le nom de Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, a été élaborée en 2014. Elle présente l’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce, les mesures qu’il compte mener ou soutenir pour l’atteindre et ses priorités à cet égard. La Déclaration se fonde sur les conseils scientifiques fournis aux fins du programme de rétablissement au moment de la mise au point de mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’examen permet au gouvernement de rendre compte de ses progrès relativement à la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement énoncées dans la Déclaration. L’examen peut également aider à définir les lacunes au niveau de la mise en œuvre ou d’autres ajustements possibles des mesures afin de faciliter l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce.

1977 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
1977 Protection de l'espèce
 
1977 Protection de l’habitat en vertu de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 1977, puis par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD actuelle depuis 2008. Une description générale de l’habitat a été développé en 2013 pour clarifier la région de l’habitat qui est protégé.
 
2013 Achèvement du programme de rétablissement
 
2014 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2019 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements au sujet de l’espèce, y compris les menaces qui pèsent sur elle et les mesures prises à l’égard de sa protection et de son rétablissement, peuvent être trouvés sur la page Web du gouvernement de l’Ontario qui traite du pluvier siffleur. Il est possible de consulter un résumé des progrès accomplis par le gouvernement en matière de protection et de rétablissement du pluvier siffleur, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme sur les espèces en péril sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu

Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du pluvier siffleur

  • L’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement du pluvier siffleur en Ontario, qui figure dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, est « d’assurer sa persistance le long des côtes des Grands Lacs et du lac des Bois, de favoriser l’augmentation du nombre de couples reproducteurs et de soutenir l’extension de l’aire de répartition de l’espèce vers d’autres habitats de reproduction adéquats en Ontario, dans la mesure du possible ».
  • On a réalisé des progrès relativement à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement. Des progrès ont également été accomplis à l’égard de l’ensemble des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la mise en œuvre de toutes les mesures connexes. Parmi les exemples de progrès accomplis, on compte :
    • l’élaboration ou la mise en œuvre de plans de gestion des plages visant à atténuer les perturbations par l’être humain de l’habitat du pluvier siffleur
    • la participation au Recensement international du pluvier siffleur en collaboration avec les partenaires fédéraux et des bénévoles
    • la mise en œuvre d’initiatives de recensement et de surveillance de chaque aire de reproduction, y compris le dénombrement de nids, la recherche de signes de nidification, la consignation des menaces, des prédateurs et des perturbations humaines
  • Conformément à la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, des recherches et des analyses approfondies devront être menées en vue de mettre pleinement en œuvre la mesure qui consiste à améliorer les connaissances de la réussite de reproduction et de la santé globale du pluvier siffleur en ce qui concerne l’approvisionnement en invertébrés, les perturbations humaines et les populations de prédateurs. Des recherches sont en cours pour mettre en œuvre cette mesure.

Occurrences et répartition

  • Selon les données historiques, le pluvier siffleur était présent sur les rivages ontariens des Grands Lacs, et l’on estime à environ 70 à 90 le nombre de couples reproducteurs qui y nichaient au début des années 1900. La montée rapide de l’aménagement des rives par l’homme et l’utilisation des plages à des fins récréatives, jumelées à des pressions naturelles comme le climat et la prédation, ont contribué au déclin des populations de pluviers siffleurs, jusqu'à ce que cette espèce soit considérée comme disparue de l’Ontario en 1986. 
  • À la suite d’efforts de la communauté internationale en matière de rétablissement du pluvier siffleur, le premier nid fut découvert à Sauble Beach en 2007, après 30 ans d’absence. En 2017, on a pu observer des pluviers le long des cinq Grands Lacs pour la première fois depuis des décennies.
  • Vingt-quatre populationsfootnote 1 du pluvier siffleur ont été consignées en Ontario. Onze populations sont considérées comme extantes (c.-à-d. qui ont été observées au cours des 20 dernières années) et treize populations sont considérées comme disparues. Les populations extantes se trouvent le long des rivages des Grands Lacs (Tiny Township, Sauble Beach, Manitoulin Island, Toronto Island, Port Elgin et Wasaga Beach, Darlington, North Beach, les parcs provinciaux Presqu’ile et Limestone Islands, ainsi qu’au lac des Bois (parc provincial Sable Islands) dans le nord-ouest de l’Ontario.
  • Depuis 2008, trois nouvelles populations ont été signalées, et sept populations autrefois considérées comme étant disparues ou historiquesfootnote 2 en Ontario sont désormais considérées comme extantes.

Projets d’intendance financés par le gouvernement

  • Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 19 projets à l’appui de la protection et du rétablissement du pluvier siffleur. Huit projets (283 695 $) portaient exclusivement sur le pluvier siffleur, tandis que les 11 autres (402 704 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont le pluvier siffleur.
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires du programme d’intendance à mobiliser 3 112 bénévoles qui ont consacré 50 200 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont le pluvier siffleur. La valeur estimée de ces participations bénévoles, des fonds additionnels et de l’appui non financier est de 1 450 071 $.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré que leurs efforts ont permis d’améliorer 126 hectares d’habitat dont pourront bénéficier le pluvier siffleur et les autres espèces en péril vivant dans cet écosystème.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 115 711 personnes à plusieurs espèces en péril, y compris le pluvier siffleur.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Cinq activités ont été consignées pour l’espèce en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 – deux sous « Installations de drainage » (article 23.9), une sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11) et deux sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18).

Rapport des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du pluvier siffleur

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement du pluvier siffleur est d’assurer sa persistance le long des côtes des Grands Lacs et du lac des Bois, de favoriser l’augmentation du nombre de couples reproducteurs et de soutenir l’extension de l’aire de répartition de l’espèce vers d’autres habitats de reproduction adéquats en Ontario, dans la mesure du possible.

La mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement témoigne des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs souhaités, notamment l’objectif de rétablissement pour l’espèce formulé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement.

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

On a réalisé des progrès relativement à la mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement. Parmi les mesures communes que le gouvernement mène dans le cadre de l’objectif de rétablissement de l’espèce, on compte :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le pluvier siffleur à l’entrepôt de données du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le pluvier siffleur et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le pluvier siffleur. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs.
  • Établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin d’encourager la collaboration et réduire le chevauchement des travaux.

Le gouvernement a également directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

  • Encourager l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion de plages qui permettent la poursuite des utilisations à des fins récréatives compatibles avec le maintien de conditions viables et des caractéristiques naturelles pour le pluvier siffleur et son habitat.
  • Poursuivre la coopération avec les partenaires fédéraux afin d’entreprendre des études sur la reproduction tous les cinq ans, dans le cadre du recensement international des pluviers siffleurs.
  • Continuer à mettre en œuvre le Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes afin d’enrayer les espèces envahissantes (par exemple : Phragmites australis) qui menacent le pluvier siffleur.

Le gouvernement a réalisé d’importants progrès à l’égard de la protection et du rétablissement du pluvier siffleur en Ontario par le biais d’activités périodiques de recensement, de surveillance et de gestion des aires de reproduction, et en participant régulièrement au Recensement international du pluvier siffleur, ainsi qu’à des activités de sensibilisation et d’éducation. Les principaux progrès accomplis vers la mise en œuvre de ces mesures menées par le gouvernement sont présentés ci-dessous :

  • Le parc provincial Wasaga Beach a mené l’élaboration, la publication et la mise en œuvre d’un plan de gestion de la plage en vue de protéger l’intégrité écologique de la plage et de fournir l’accès public à la plage en améliorant la gestion de celle-ci. Parmi les mesures énoncées dans le plan de gestion de la plage dont bénéficient directement le pluvier siffleur et son habitat, on compte : les restrictions en matière de râtelage, l’élimination d’espèces envahissantes, la réduction des perturbations dans l’habitat du pluvier siffleur et autour de celui-ci, et le soutien continu d’initiatives de sensibilisation et de projets bénévoles établis.
  • Depuis la disparition de l’espèce de la province en 1986, les premières occurrences de nidification du pluvier siffleur dans des parcs de l’Ontario survinrent en 2016 dans les parcs provinciaux Darlington et Presqu’ile. Ces découvertes ont mené à la révision des programmes de gestion des plages visant à protéger l’habitat du pluvier siffleur et à atténuer l’incidence des perturbations humaines sur les oiseaux nicheurs. Des pluviers siffleurs ont niché avec succès en 2016; sept oisillons ont pris leur envol depuis le parc provincial Darlington, et trois autres ont pris leur envol depuis le parc provincial Presqu’ile. Au cours des saisons de reproduction 2017 et 2018, des nids ont été établis dans les parcs provinciaux Darlington et North Beach, et trois oisillons ont pris leur envol sur les plages. Les membres du personnel de Parcs Ontario ont mobilisé de nombreux membres du public et intervenants locaux à des fins de surveillance des nids et des oisillons. Les bénévoles ont consacré plus de 1 500 heures à la surveillance des plages en vue de contribuer à la collecte de données en cours sur le comportement reproducteur et les taux de survie, et à la sensibilisation des utilisateurs des plages aux caractéristiques biologiques du pluvier siffleur.
  • Le personnel du gouvernement, y compris le personnel de Parcs Ontario et des bénévoles de la communauté ont assuré la surveillance et la gestion de l’habitat de reproduction du pluvier siffleur dans plusieurs aires de reproduction en Ontario, de 2009 à 2018. Les mesures de surveillance et de gestion menées par le gouvernement (p. ex. la protection des nids) ont permis de consigner des preuves de reproduction dans les parcs provinciaux Windy Point et Sable Islands, près de Kenora, et d’installer des enclos fermés pour les nids afin de protéger les œufs des pluviers siffleurs contre les prédateurs à Carter Bay, sur l’île Manitoulin (2015 et 2016).
  • Des activités de sensibilisation et d’éducation à l’égard du pluvier siffleur sont offertes au public sous forme de programmes de découverte dans certains parcs où l’espèce niche.

Recensement international du pluvier siffleur

Le Recensement international du pluvier siffleur est une initiative internationale de rétablissement qui a pour objet la surveillance et le recensement des aires de nidification et d’hivernage anciennes, actuelles et éventuelles du pluvier siffleur. Des études ont été réalisées tous les cinq ans depuis 1991 (Elliot-Smith et al. 2009; 2015). Le gouvernement de l’Ontario (de concert avec les partenaires fédéraux et des bénévoles locaux) a pris part à chaque recensement annuel à l’échelle de la province, soit en fournissant des données, soit en facilitant le processus de recensement ou en compilant et en partageant des données. En 2016, un total de 96 emplacements ont fait l’objet d’un recensement en Ontario, soit une hausse par rapport aux 62 emplacements recensés en 2011 et aux 45 en 2006. Les résultats des recensements de 2011 et de 2016 indiquent une légère augmentation du nombre d’aires de nidification et révèlent que les pluviers siffleurs recolonisent des aires de répartition connues et colonisent de nouveaux sites. En 2016, 11 couples reproducteurs ont été signalés à 6 emplacements (Carter Bay, Sauble Beach et quatre parcs provinciaux – Wasaga Beach, Darlington, Presqu’ile et Limestone Islands), le plus haut total dans le cadre du programme depuis 1991 (C. Hann communication personnelle 2019).

Les principaux progrès accomplis vers la mise en œuvre des autres mesures menées par le gouvernement sont présentés ci-dessous.

La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le pluvier siffleur indique que les espèces envahissantes (p. ex. roseau commun Phragmites australis) constituent une menace à la survie et au rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent un cadre politique et législatif habilitant afin de soutenir la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir la mise en œuvre de mesures qui visent à réduire la menace posée par les espèces envahissantes sur le pluvier siffleur.

La protection de l’habitat du pluvier siffleur

La protection et le rétablissement des espèces en péril demeurent une responsabilité partagée qui exige un effort collectif de la part du gouvernement, de ses partenaires et des membres du public.

Le pluvier siffleur niche sur les plages de sable qui attirent de nombreux visiteurs qui en font l’utilisation à des fins récréatives. Les activités exercées pour embellir les plages, telles que le râtelage et l’entretien paysager, peuvent détruire les lignes de rivage où se déposent les matières naturelles (par exemple, la végétation, le bois de grève). Ces zones offrent au pluvier siffleur un abri contre les prédateurs et de la nourriture sous la forme d’invertébrés.

Atteindre un équilibre entre l’activité humaine et la protection des espèces en péril représente un défi. Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs s’engage à collaborer avec les particuliers et les organismes chargés de l’entretien des plages, de manière à les sensibiliser à l’importance des plages pour l’économie locale, tout en veillant à la protection de l’habitat du pluvier siffleur.

Le gouvernement a fait preuve de son engagement à l’égard de la protection des espèces en péril par son recours à des outils d’application de la loi, comme les activités d’éducation et de sensibilisation, l’émission d’avertissements et d’ordres de suspension (p. ex. pluvier siffleur) et des amendes.

Occurrences et répartition

Vingt-quatre populationsfootnote 1 du pluvier siffleur ont été consignées en Ontario. Onze populations sont considérées comme extantes (c.-à-d. qui ont été observées au cours des 20 dernières années), et treize populations sont considérées comme disparues. Les populations extantes se trouvent le long des rivages des Grands Lacs (Tiny Township, Sauble Beach, Manitoulin Island, Toronto Island, Port Elgin et Wasaga Beach, Darlington, North Beach, les parcs provinciaux Presqu’ile et Limestone Islands, ainsi qu’au lac des Bois (parc provincial Sable Islands) dans le nord-ouest de l’Ontario.

Selon les données historiques, le pluvier siffleur était présent sur les rivages ontariens des Grands Lacs, et l’on estime à environ 70 à 90 le nombre de couples reproducteurs qui y nichaient au début des années 1900. La montée rapide de l’aménagement des rives par l’homme et l’utilisation des plages à des fins récréatives, jumelées à des pressions naturelles comme le climat et la prédation, ont contribué au déclin des populations de pluviers siffleurs, jusqu'à ce que cette espèce soit considérée comme disparue de l’Ontario en 1986.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 3 049 signalements de l’espèce qui reposent sur des observations faites entre 1905 et 2018, en provenance de sources variées. Ces signalements ont aidé à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés, et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui pèsent sur elle.

Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c. à-d. le pluvier siffleur) est ou a été présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.

En se fondant sur des renseignements soumis après 2008, de nouvelles populations de l’espèce ont été découvertes dans le parc provincial Darlington, Port Elgin/Southampton (2014), et dans le parc provincial Limestone Islands (2016).

Les populations de Carter Bay, Toronto Island et Consecon (y compris le parc provincial North Beach) étaient auparavant considérées comme disparues, mais sont désormais considérées comme extantes en raison des preuves de reproduction qui ont été relevées en 2009, en 2015 et en 2017, respectivement. Les derniers nids observés à ces emplacements avaient été signalés en 1970, en 1934 et en 1924. De plus, quatre populations (parcs provinciaux Giant’s Tomb, Long Point, Presqu’ile et Ipperwash) qui étaient auparavant considérées comme historiques sont désormais considérées comme extantes. L’ensemble des populations extantes connues ont également vu leur statut confirmé comme étant extant (depuis 2008). De ces onze populations extantes, six ont niché avec succès pendant plus d’un an, au cours des vingt dernières années (parcs provinciaux Wasaga Beach, Sauble Beach, Darlington et Presqu’ile, Toronto Islands et lac des bois). Trois populations (Sandbanks, Long Beach, Turkey Point) que l’on croyait historiques sont désormais considérées comme disparues, étant donné qu’aucune reproduction n’a pu être recensée malgré de nombreuses recherches et que l’habitat convenable à l’espèce n’existe plus.

Il est possible que des observations du pluvier siffleur n’aient pas été communiquées au gouvernement. Encourager la transmission au gouvernement des observations de l’espèce fait partie des mesures menées par le gouvernement inscrites dans la Déclaration. La communication d’observations d’individus de l’espèce accroît nos connaissances des lieux où ils sont présents et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilitéfootnote 3 de ses populations.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre au CIPN du gouvernement leurs observations du pluvier siffleur, et de toute autre espèce en péril afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations. Les observations peuvent désormais être communiquées au CIPN par le biais du projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist.

  • 3 049
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance menés par le gouvernement

Le soutien financier de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du pluvier siffleur constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans sa déclaration. Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a financé 19 projets conçus pour favoriser la protection et le rétablissement du pluvier siffleur. Huit projets (283 695 $) portaient exclusivement sur le pluvier siffleur, tandis que les 11 autres (402 704 $) ciblaient plusieurs espèces en péril, dont le pluvier siffleur. Les partenaires dont les projets ciblaient uniquement le pluvier siffleur, ont signalé qu’en plus du financement du gouvernement, ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires et d’un appui non financier (903 195 $) d’autres sources, tout comme les partenaires dont les projets ciblaient plusieurs espèces en péril, dont le pluvier siffleur (546 876 $). Ces montants de financement supplémentaire comprennent un appui en nature, sous forme de temps et d’expertise, de la part de bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont également indiqué que le soutien financier de la province leur avait permis de bénéficier d’un appui non financier en faisant participer bénévolement 745 personnes, qui ont consacré 25 564 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement qui portaient uniquement sur le pluvier siffleur, pour une valeur estimée à 725 235 $. De plus, 2 367 bénévoles ont consacré 24 637 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, y compris le pluvier siffleur, pour une valeur estimée à 159 875 $. Les partenaires en intendance ont également indiqué que leurs efforts et ceux des bénévoles en vue de mettre en œuvre les mesures énoncées dans la Déclaration du gouvernement, ont permis d’améliorer 126 hectares d’habitat dont pourront bénéficier plusieurs espèces, y compris le pluvier siffleur. En outre, les partenaires d’intendance ont indiqué avoir offert une sensibilisation ciblée sur le pluvier siffleur à 41 748 personnes, ainsi qu’une sensibilisation fondée sur une approche écosystémique ciblant plusieurs espèces, y compris le pluvier siffleur, à 73 963 personnes.

Les paragraphes suivants mettent en évidence deux projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril.

L’organisme Friends of Nancy Island Historic Site and Wasaga Beach Provincial Park a mis en œuvre le Southern Georgian Bay Piping Plover Recovery Program (programme de rétablissement du pluvier siffleur du sud de la baie Georgienne) de 2010 à 2018. Ce programme a fait appel à des bénévoles, à des entreprises locales et à la Ville de Wasaga Beach en vue de réduire au minimum les activités nuisibles dans les aires de reproduction, d’effectuer la surveillance de l’espèce et des menaces qui pèsent sur elle, et d’assurer que les oisillons des pluviers siffleurs prennent leur envol. Les mesures ciblées comprenaient notamment, mais non exclusivement, les activités suivantes :

  • l’appui à l’autonomisation de bénévoles par le biais du programme des gardiens du pluvier siffleur pour qu’ils sensibilisent les résidents locaux, les jeunes, les adeptes d’activités récréatives, les entreprises locales et les touristes aux menaces qui pèsent sur l’espèce et aux façons de les atténuer
  • la gestion des activités de plage pouvant nuire à l’espèce par la mise en œuvre de mesures, y compris l’installation d’une clôture de périmètre pour réduire au minimum les perturbations humaines, et la protection d’une étendue de plage d’un kilomètre de long en y interdisant l’entretien mécanique
  • l’éradication de l’espèce envahissante roseau commun
  • l’installation d’enclos contre les prédateurs pour protéger les œufs
  • la surveillance et la consignation des couples reproducteurs, des nids, du comportement, des menaces et du taux de survie des oisillons et des adultes

Les efforts concertés de Friends of Nancy Island, Parcs Ontario, Service canadien de la faune et de bénévoles se sont soldés par l’établissement de deux nouveaux nids sur la plage du parc provincial Wasaga Beach en 2012 et en 2015, la protection des aires de nidification contre les perturbations ultérieures et l’envol de plus de 64 oisillons au cours de la dernière décennie. Avant 2012, l’espèce nichait dans un seul secteur de la plage. Le programme Southern Georgian Bay Piping Plover Recovery Program appuie la mise en œuvre de nombreuses mesures qui figurent dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement par la gestion responsable des plages afin de protéger l’espèce, le déroulement continu d’initiatives d’intendance et de sensibilisation auprès de la communauté, et d’activités de recensement et de surveillance à Wasaga Beach.

En 2018, la Dre Erica Nol et un adjoint de recherche à l’Université Trent ont entrepris un projet de recherche qui avait pour objet l’évaluation de la disponibilité des ressources et de la dispersion du pluvier siffleur à l’échelle de la province. Les objectifs de ces travaux de recherche étaient 1) d’étudier l’incidence de l’abondance d’invertébrés et des perturbations humaines sur le comportement des oisillons et l’utilisation de l’habitat par l’espèce, et 2) d’évaluer la dispersion des pluviers siffleurs bagués pour prévoir la colonisation possible à l’échelle de la province par l’espèce. À la fin de la saison de reproduction de 2018, l’abondance et la diversité des invertébrés, les caractéristiques de l’habitat (par exemple, abris, débris, topologie de la plage) et les perturbations humaines avaient fait l’objet d’un recensement dans 16 sites, dont certains avaient récemment été fréquentés par des pluviers siffleurs reproducteurs, et dont certains autres avaient été historiquement fréquentés par l’espèce et étaient toujours considérés comme étant adéquats pour l’espèce. Des oisillons ont éclos et ont été observés sur quatre des seize sites. On surveilla l’utilisation de l’habitat et le comportement de l’espèce à chacun de ces sites et dans différents types d’habitats (rivage, ligne de débris, berme, sable humide). Au total, 14 oisillons ont été observés à ces emplacements.

D’autres travaux sur le terrain et analyses sont prévus en 2019 afin d’évaluer la disponibilité des ressources, et les données de surveillance relatives au pluvier siffleur serviront à déterminer la dispersion avec le temps et la probabilité que l’espèce colonise de nouveaux sites.

Ce projet nous permettra d’améliorer nos connaissances de la démographie du pluvier siffleur ainsi que des exigences propres à son habitat et des menaces qui pèsent sur l’espèce, par la mise en œuvre immédiate de la mesure hautement prioritaire formulée dans la Déclaration du gouvernement qui prévoit l’examen de la réussite de reproduction et de la santé globale de l’espèce par rapport à la disponibilité alimentaire et à la réaction de l’espèce à la perturbation anthropique, ainsi que la mesure qui prévoit l’étude de la survie, du recrutement, de la dispersion et des distances parcourues pour la recherche de nourriture.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    19

    projets incluaient le pluvier siffleur

  • pluvier siffleur
    283 695 $

    pour le pluvier siffleur exclusivement

  • multiple projects
    402 704 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le pluvier siffleur

  • pièces de monnaie
    1 450 071 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    3 112

    bénévoles

  • horloge
    50 200

    heures de bénévolat

  • megaphone
    115 711

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    126

    hectares d'habitat amélioré

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Cinq activités pouvant avoir une incidence sur le pluvier siffleur ont été consignées pour l’espèce en vertu de certains articles du Règlement de l’Ontario 242/08, pris en application de la LEVD – deux sous « Installations de drainage » (article 23.9), une sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11) et deux sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Cette consignation exige des personnes inscrites qu’elles se conforment à toutes les dispositions du règlement, notamment :

  • veiller à ce que soient prises des mesures raisonnables pour réduire au minimum les conséquences préjudiciables de l’activité pour l’espèce et son habitat;
  • s'assurer que toute observation de l’espèce est soumise au CIPN
  • créer une zone de protection autour des plantes et des éléments terrestres;
  • veiller à ce que la relocalisation d’un animal soit effectuée par une personne qui possède des connaissances ou une formation en matière de manipulation des membres de l’espèce, si une relocalisation s’avère nécessaire;
  • éviter de mener certaines activités pendant une période de l’année où l’espèce accomplit un processus de vie, comme la reproduction, dans la mesure du possible.
  • 5
    enregistrements

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont regroupées sous forme d’objectifs de rétablissement prépondérants. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de toutes les mesures associées qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le pluvier siffleur.

Objectif : Protéger et améliorer l’habitat aux sites occupés et mettre en place des mesures d’atténuation des menaces.

  • Mesure 1 (Hautement Prioritaire) – Élaborer et mettre en œuvre des pratiques exemplaires de gestion visant à maintenir et améliorer les conditions d’habitat favorisant la reproduction et la nidification du pluvier siffleur, la gestion des plages s'accentuant avant tout sur le maintien des lignes de rivage et des aires ouvertes riveraines possédant un couvert (par exemple : bois de grève, végétation naturelle) et la diminution de l’érosion des dunes, de la perturbation anthropique et de la prédation.
  • Mesure 2 – Poursuivre les initiatives d’intendance et de sensibilisation, telles que la promotion des occasions d’écotourisme et la participation des résidents locaux, des visiteurs, des entreprises, des jeunes, des universitaires, des organismes de conservation locaux ainsi que des organismes et des collectivités autochtones à appuyer la conservation du pluvier siffleur et son habitat dans les sites historiques et actuels.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès considérables dans le cadre de la mise en œuvre de toutes les mesures. Plusieurs projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril et des mesures appuyées par le gouvernement ont permis la mise en œuvre de la mesure hautement prioritaire  1 par le développement ou la mise en œuvre de plans de gestion des plages aux aires de reproduction actuelles. Des partenaires ont collaboré avec le personnel du gouvernement à l’installation d’enclos contre les prédateurs en vue de protéger les œufs et les oisillons, à l’atténuation de l’entretien mécanique dans les zones sensibles, à la gestion de la végétation pour le maintien d’espaces ouverts offrant un abri et à la réduction au minimum de la perturbation de l’habitat par l’être humain par le recours à de nombreuses activités de sensibilisation, d’éducation et de surveillance.

En ce qui concerne la mesure  2, plusieurs groupes d’intérêts, que ce soit les entreprises locales, les touristes, les utilisateurs des plages, les résidents ou les universitaires, ont mené des activités d’intendance et de sensibilisation à l’égard du pluvier siffleur dans de nombreuses aires de reproduction par le biais du programme des gardiens du pluvier siffleur en Ontario, du Recensement international du pluvier siffleur, d’autres initiatives bénévoles de surveillance et d’événement de sensibilisation, comme Ploverpalooza (un événement célébrant le 10e anniversaire du retour du pluvier siffleur dans le cadre du Wasaga Beach Water Festival qui a pour objet de promouvoir l’intendance du pluvier siffleur). Cette participation visait la prestation d’une formation sur la surveillance de l’habitat du pluvier siffleur à des bénévoles et la sensibilisation des utilisateurs des plages à l’importance de réduire au minimum la perturbation du pluvier siffleur et de ses aires de nidification par l’être humain.

Objectif : Améliorer la connaissance de la santé et de la démographie du pluvier siffleur ainsi que des exigences propres à son habitat et des menaces qui pèsent sur l’espèce.

  • Mesure 3 (Hautement Prioritaire) – Examiner les réussites de reproduction et la santé globale du pluvier siffleur en les rapprochant des disponibilités alimentaires, des réactions à la perturbation anthropique (par exemple : effets sur le comportement ravageur), et des populations de prédateurs. Utiliser les connaissances recueillies par ces études pour établir des pratiques de gestion exemplaires, des mesures d’atténuation et des solutions de rechange à la gestion.
  • Mesure 4 – Étudier la survie, le recrutement et les habitudes de déplacement (par exemple, la dispersion et les distances parcourues pour la recherche de nourriture) du pluvier siffleur.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès dans le cadre de la mise en œuvre de la mesure  3 et de la mesure  4. Les activités de surveillance réalisées dans chaque aire de reproduction comprenaient le dénombrement des nids, la consignation des menaces, des prédateurs et de la perturbation par l’être humain. Ces activités ont permis de rassembler de précieux renseignements qui pourront servir à orienter les pratiques de gestion exemplaires et les mesures d’atténuation. Un projet d’intendance amorcé en 2018 misera sur une approche stratégique et concertée en vue de surveiller l’espèce. Ce projet appuiera la mise en œuvre de la mesure  3 par le suivi normalisé du succès de reproduction de l’espèce par rapport aux menaces posées par l’activité humaine.

Des travaux de recherche menés par l’Université Trent et appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril, qui rend possible la mise en œuvre des mesures  3 et  4, sont en cours. L’étude a pour objet l’évaluation de la disponibilité des ressources et la dispersion du pluvier siffleur à l’échelle des Grands Lacs de l’Ontario. Les objectifs de cette recherche consistent à étudier l’incidence de l’abondance d’invertébrés et de la perturbation humaine sur l’utilisation de l’habitat de l’oisillon et sur la santé globale du pluvier siffleur, et à évaluer la dispersion des pluviers siffleurs bagués pour prévoir la colonisation possible à l’échelle de l’Ontario. Lorsque complétée, l’étude permettra d’enrichir les connaissances nécessaires pour traiter des mesures  3 et  4 qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement.

Objectif : Améliorer la connaissance de la répartition et de l’habitat de l’espèce en Ontario.

  • Mesure No 5 – Poursuivre la surveillance des emplacements courants et récents de reproduction et examiner les rapports sur les pluviers siffleurs dans les nouveaux emplacements. Étendre l’étude à l’examen des sites de reproduction potentiels et des plages de nidification connues, en fonction de temps et des ressources disponibles. Collaborer avec les initiatives de rétablissement du pluvier siffleur en place et les collaborateurs américains dans la zone d’occurrence de l’espèce afin d’uniformiser les méthodes de collecte des données, de partager les renseignements et de mettre à jour et d’améliorer les bases de données.

En ce qui concerne cet objectif, on a réalisé des progrès dans le cadre de la mise en œuvre de la mesure  5. Depuis 2008, les aires de reproduction du pluvier siffleur ont fait l’objet d’une surveillance annuelle en Ontario. Les aires de reproduction de l’espèce font également l’objet d’une surveillance tous les cinq ans dans le cadre du Recensement international du pluvier siffleur, une initiative internationale de rétablissement de l’espèce.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement du pluvier siffleur est d’assurer sa persistance le long des côtes des Grands Lacs et du lac des Bois, de favoriser l’augmentation du nombre de couples reproducteurs et de soutenir l’extension de l’aire de répartition de l’espèce vers d’autres habitats de reproduction adéquats en Ontario, dans la mesure du possible. Les efforts consentis pour la mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès considérables envers l’atteinte de cet objectif.

Selon les données sur la population recueillies par le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) et dans le cadre du Recensement international du pluvier siffleur, la population du pluvier siffleur en Ontario semble extante et même en légère augmentation le long du lac Huron, de la baie Georgienne et du lac Ontario, et semble extante au lac des Bois. Deux nouvelles aires de reproduction ont été observées en 2014 et en 2016, et sept aires de reproduction autrefois considérées comme disparues ou historiques sont désormais extantes. À la lumière de ces renseignements et étant donné la mise en œuvre d’importantes mesures menées et appuyées par le gouvernement en vue de préserver un habitat adéquat pour l’espèce, de mesures de gestion visant à appuyer l’envolée des oisillons et d’activités périodiques de recensement et de surveillance dans les aires de reproduction connues, historiques et possibles, les initiatives mises en œuvre au cours de la dernière décennie font état de progrès accomplis envers l’atteinte de l’objectif de rétablissement du pluvier siffleur. Bien que certaines nouvelles occurrences de reproduction puissent être attribuables aux efforts accrus consentis en matière de recensement, les données recueillies tous les cinq ans depuis 1991 dans le cadre du Recensement international du pluvier siffleur semblent indiquer l’extension de l’aire de répartition du pluvier siffleur vers d’autres habitats de reproduction adéquats.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, l’évaluation des progrès accomplis peut servir à déterminer si des rajustements de la mise en œuvre de mesures formulées dans la Déclaration s’avèrent nécessaires afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration du gouvernement relativement au pluvier siffleur devrait continuer d’orienter les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration du gouvernement désigne comme hautement prioritaires.

Bien que divers niveaux de progrès aient été atteints vers la mise en œuvre de l’ensemble des mesures formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le pluvier siffleur, d’autres travaux s’imposent afin de mettre pleinement en œuvre ces mesures et de contribuer à la protection et au rétablissement à long terme de cette espèce. Par exemple, bien que des travaux soient en cours de recherche pour étudier le succès de reproduction et la santé globale du pluvier siffleur par rapport aux sources de nourriture et aux perturbations, des recherches et des analyses approfondies devront être menées en vue de mettre pleinement en œuvre cette mesure. En plus de participer au Recensement international sur le pluvier siffleur tous les cinq ans, les partenaires sont invités à poursuivre leurs efforts visant à normaliser les méthodes de collecte de données, à partager les renseignements et à tenir à jour et à améliorer les bases de données existantes. L’étendue de l’habitat ou les conditions favorables à l’habitat peuvent varier considérablement d’une année à l’autre, autant à l’échelle de la province qu’aux emplacements individuels. La réalisation de recensements supplémentaires dans les aires de reproduction éventuelles, conformément à l’objectif de rétablissement, peut aider à déterminer l’extension de l’aire de répartition du pluvier siffleur vers d’autres habitats de reproduction adéquats en Ontario.

La protection et le rétablissement du pluvier siffleur demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Programme d’intendance des espèces en péril a grandement contribué à veiller à ce que les importants travaux menés de concert avec les bénévoles et les intendants contribuent à la protection et au rétablissement du pluvier siffleur. Le maintien du rapport de dépendance à l’égard du Programme d’intendance des espèces en péril ou toute autre source de financement semblable de la part du gouvernement est essentiel en vue d’appuyer le rétablissement à long terme de l’espèce. Le gouvernement peut également émettre des directives si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives s’avèrent nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer d’accomplir des progrès dans la protection et le rétablissement du pluvier siffleur en Ontario.

Références

Elliott-Smith, E., S.M. Haig et B.M. Powers. 2009. Données tirées du Recensement international du pluvier siffleur 2006 : U.S. Geological Survey Data Series 426, 332 p.

Elliott-Smith, E., M. Bidwell, A.E. Holland et S.M. Haig. 2015. Données tirées du Recensement international du pluvier siffleur (en anglais seulement) 2011 : U.S. Geological Survey Data Series 922, 296 p.

Hann, C. Communication personnelle 2019. Courriels échangés avec L. Ellis. Juin 2019. 2016 Ontario Piping Plover Census Coordinator. Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c. à-d. le pluvier siffleur) est ou a été présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements mis à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe La viabilité se définit comme la probabilité qu’une population ou occurrence persiste en fonction de sa taille (y compris la taille de la population ou de l’aire fréquentée), des conditions environnementales et du cadre paysager.