Méné camus

Photo: New York State Department of Environmental Conservation

Renseignements sur l’espèce

Ce rapport d’étape fait un survol des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du méné camus (Notropis anogenus) en Ontario, de 2007 à 2018, en s’appuyant sur une politique propre à l’espèce. Le présent rapport respecte l’exigence législative qui prévoit un examen des progrès accomplis en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le méné camus est inscrit à titre d’espèce menacée sur la Liste des espèces en péril en Ontario (LEPO) en vertu de la LEVD.

Le méné camus est classé en tant qu’espèce en péril en Ontario depuis l’an 2000. Il a été évalué à l’origine à titre d’espèce menacée, en 2000, puis en tant qu’espèce en voie de disparition en 2004 et a conservé ce statut lors de l’entrée en vigueur de la LEVD en 2008. Après une réévaluation effectuée en 2014 par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO), le statut du méné camus a été rétrogradé à celui d’espèce menacée la même année.

En tant qu’espèce menacée, le méné camus bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de le tuer, de le blesser, de le harceler, de le capturer ou de le prendre en vertu de la LEVD depuis son inscription en 2008.

De plus, l’habitat de l’espèce est protégé contre l’endommagement ou la destruction depuis 2013, selon la définition générale de l’habitat contenue dans la LEVD.

La politique propre à l’espèce qui vise le méné camus, connue sous le nom de Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, a été élaborée en 2014. Elle présente l’objectif du gouvernement en ce qui a trait au rétablissement de l’espèce, les mesures qu’il compte mener ou soutenir pour l’atteindre et ses priorités à cet égard. La Déclaration se fonde sur les conseils scientifiques fournis aux fins du programme de rétablissement au moment de la mise au point de mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, l’examen permet au gouvernement de rendre compte des progrès relativement à la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement énoncées dans la Déclaration. L’examen peut également aider à définir les lacunes au niveau de la mise en œuvre ou d’autres ajustements possibles des mesures afin de faciliter l’atteinte de l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2000 Inscription comme espèce menacée
 
2004 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l’habitat par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD actuelle depuis 2013.
 
2013 Achèvement du programme de rétablissement
 
2014 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2014 Inscription comme espèce menacée
 
2019 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements au sujet du méné camus, y compris les menaces qui pèsent sur l’espèce et les mesures prises à l’égard de sa protection et de son rétablissement, peuvent être trouvés sur la page Web du gouvernement de l’Ontario qui traite du méné camus. Il est possible de consulter un résumé des progrès accomplis par le gouvernement en matière de protection et de rétablissement du méné camus, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme sur les espèces en péril sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu

Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du méné camus

  • L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du méné camus en Ontario, qui figure dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, consiste à « maintenir des populations viables aux sites existants et à promouvoir l’expansion et l’augmentation naturelles des populations ».
  • La mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement a progressé. Des progrès ont également été accomplis à l’égard de l’ensemble des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de la mise en œuvre de toutes les mesures connexes. Parmi les exemples de progrès accomplis se trouvent :
    • effectuer un recensement et exercer une surveillance des emplacements connus et historiques afin de mieux comprendre l’état des populations et les besoins en matière d’habitat
    • appuyer les partenaires afin qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir le méné camus et son habitat
    • sensibiliser davantage au méné camus et à son habitat grâce à l’éducation et à la diffusion
  • Conformément à la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, d’autres mesures devront être prises en vue d’établir le niveau de tolérance du méné camus à divers paramètres de qualité de l’eau (par exemple, oxygène dissous, turbidité, nutriments) et de le comparer aux normes existantes pour favoriser le rétablissement de l’espèce.

Occurrences et répartition

  • Dix-huit populationsfootnote 1 de méné camus ont été consignées dans le sud de l’Ontario, desquelles 15 sont extantes et 3, considérées comme historiquesfootnote 2. Neuf populations de méné camus ont été nouvellement identifiées depuis 2008.

Projets d’intendance menés par le gouvernement

  • Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 43 projets (1 863 403 $) à l’appui de la protection et du rétablissement de diverses espèces en péril, dont le méné camus.
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires du programme d’intendance à mobiliser 1 771 bénévoles qui ont consacré 13 813 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont le méné camus. La valeur estimée de ces participations bénévoles, des fonds additionnels et de l’appui non financier est de 2 869 014 $.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré que leurs efforts ont permis d’améliorer 417 hectares d’habitat dont pourront bénéficier le méné camus et les autres espèces en péril de cet écosystème.
  • Les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 450 019 personnes à plusieurs espèces en péril, dont le méné camus.
  • Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le gouvernement de la province a financé deux partenaires de recherche pour les aider à élaborer un protocole de surveillance des espèces en péril dans les terres humides et à mener une étude de l’ADN environnemental (ADNe) en vue de détecter la présence de multiples espèces en péril, dont le méné camus.

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré 18 permis pour cette espèce, qui appartenaient à la catégorie « protection ou rétablissement » aux termes de l’alinéa 17 (2) b) de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVP).
  • Huit ententes de drainage, conclues aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant sa modification du 1er juillet 2013) concernaient le méné camus.
  • Vingt-quatre activités ont été consignées pour l’espèce en vertu du Règlement de l'Ontario 242/08 pris en application de la LEVD, sous « Espèces aquatiques » (article 23.4), « Installations de drainage » (article 23.9), « Protection des écosystèmes » (article 23.11), « Activités de protection et de rétablissement de l’espèce » (article 23.17) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18).

Rapport des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du méné camus

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du méné camus en Ontario consiste à maintenir des populations viables aux sites existants et à promouvoir l’expansion et l’augmentation naturelles des populations.

La mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement témoigne des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs souhaités, notamment l’objectif de rétablissement pour l’espèce formulé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement.

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures menées par le gouvernement

La mise en œuvre de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement qui sont énoncées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement a progressé. Les mesures communes que le gouvernement mène dans le cadre de l’objectif de rétablissement de l’espèce comptent entre autres :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le méné camus à l’entrepôt de données du gouvernment au Centre d'information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le méné camus et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le méné camus. Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

De plus, le gouvernement a directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

  • Élaborer un protocole de surveillance des populations et de la répartition du méné camus.
  • Faire enquête sur l’efficacité des activités de restauration des habitats situés dans les zones humides côtières pour rétablir les populations de méné camus.
  • Poursuivre la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes pour traiter le problème des espèces envahissantes (par exemple la carpe) qui menacent le méné camus.

Le personnel de recherche du gouvernement a réalisé des travaux présentant un intérêt particulier, en partenariat avec Pêches et Océans Canada (MPO) et l’Université de Toronto, en vue de mettre au point un protocole de surveillance qui sera applicable au méné camus et à quatre autres poissons en péril. Les efforts orientés vers l’atteinte de cet objectif comprenaient la collecte de poissons à l’aide d’un assortiment de méthodes, une interprétation préliminaire et la modélisation des données recueillies, ainsi que la rédaction et la publication d’un rapport de recherche. Des travaux en cours visent à élaborer un protocole complet qu’il sera possible d’utiliser pour les prochaines évaluations de l’abondance du méné camus et des tendances en Ontario.

D’autres travaux, maintenant achevés, enquêtaient sur l’efficacité des activités de restauration d’un habitat côtier humide favorisant le rétablissement du méné camus. Les recherches entreprises de 2012 à 2018 par le personnel de recherche du gouvernement en collaboration avec le MPO et l’Université de Toronto ont permis de surveiller l’utilisation de l’habitat en eau libre créé dans le marais Crown à Long Point par le méné camus et d’autres poissons en péril de terres humides. La réalisation d’autres recherches sur les schémas saisonniers de l’utilisation de l’habitat en eau libre aura permis de recueillir des données qui favoriseront davantage l’accomplissement de progrès vers la mise en œuvre de cette mesure menée par le gouvernement.

Les principaux progrès accomplis vers la mise en œuvre des autres mesures menées par le gouvernement sont présentés ci-dessous.

La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le méné camus indique que les espèces envahissantes (par exemple, carpe commune) constituent une menace à la survie et au rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent un cadre politique et législatif habilitant afin de soutenir la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir la mise en œuvre de mesures qui visent à réduire la menace posée par les espèces envahissantes.

Occurrences et répartition

Dix-huit populationsfootnote 1 de méné camus ont été consignées dans le sud de l’Ontario, desquelles 15 sont extantes (c.-à-d. observées au cours des 20 dernières années) et 3, considérées comme historiquesfootnote 2. Une observation a aussi été signalée en 2011, à Stocking Hill Creek, un affluent de la rivière Gananoque, sans préservation d’un spécimen ou de document, et l’espèce est par ailleurs inconnue à cet endroit. Il faudra procéder à d’autres efforts de relevé pour vérifier la présence de l’espèce à cet endroit, pour savoir si l’espèce se trouve dans le réseau hydrographique Gananoque (par exemple, plage Rotary). Les populations extantes se situent dans les bassins versants du lac Huron, du lac Sainte-Claire, du lac Érié et du lac Ontario, ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent.

Depuis 2008, le dépôt central du gouvernement au Centre d'information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 449 signalements de l’espèce. Ces signalements se fondent sur des observations réalisées entre 1935 et 2017, et proviennent de différentes sources. Les signalements soumis ont permis de préciser les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés, et ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui pèsent sur elle.

Les efforts de relevé ciblés et non ciblés déployés depuis 2008 à de nouveaux endroits ainsi qu’à ceux connus ont permis de confirmer de nouveau les sept populations observées avant 2008 et d’en recenser neuf nouvelles à des emplacements situés au lac Huron (lac Mouth), au lac Sainte-Claire (rivière Belle), au lac Ontario (rivière Trent, baie Wellers, lac East, baie Waupoos), à la rivière Détroit (près de l’île Peche) et dans le fleuve Saint-Laurent. Le recensement des nouvelles populations pourrait découler d’efforts de recherche et d’éducation accrus sur le méné camus et ne pas constituer une augmentation réelle de populations mais bien une meilleure connaissance de la répartition de l’espèce. Malgré plusieurs tentatives de relevé, aucune observation de l’espèce n’a été faite dans les trois endroits historiques dans le bassin du lac Érié (Parc national de Pointe-Pelée et baie Rondeau) et l’embouchure de la rivière Canard, un affluent de la rivière Détroit, depuis 1941, 1963 et 1994, respectivement. Elle pourrait avoir disparu des sites du Parc national de Pointe-Pelée et de la baie Rondeau.

La viabilitéfootnote 3 des populations de la baie Long Point et du fleuve Saint-Laurent, depuis Eastview jusqu’à Mallorytown Landing, est considérée comme excellente et excellente ou bonne, respectivement. La population de la zone du delta du lac Sainte-Claire affiche une viabilité de passable à excellente, tandis que celle d’Old Ausable Channel et du lac West, sur le lac Ontario, a une viabilité passable. L’évaluation de la viabilité des 10 autres populations extantes reste à faire.

Il est possible que des observations du méné camus n’aient pas été communiquées au gouvernement. Encourager la transmission au gouvernement des observations de l’espèce fait partie des mesures menées par le gouvernement inscrites dans la Déclaration. La communication d’observations d’individus de l’espèce accroît nos connaissances des lieux où ils sont présents et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité de ses populations.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre au CIPN du gouvernement leurs observations du méné camus et de toute autre espèce en péril afin qu’elles soient intégrées au répertoire provincial des observations. Les observations peuvent désormais être communiquées au CIPN par le biais du Projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist.

  • 449
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance menés par le gouvernement

Le soutien financier de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du méné camus constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans sa Déclaration. Par le truchement du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a financé 43 projets (1 863 403 $) conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de diverses espèces en péril, dont le méné camusfootnote 4. En plus du financement du gouvernement, les partenaires ont déclaré avoir réussi à obtenir des fonds additionnels (2 869 014 $) d’autres sources, notamment un soutien non financier sous forme de temps et d’expertise de la part de bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont également indiqué que le soutien financier de la province leur avait permis de bénéficier d’un appui non financier en faisant participer bénévolement 1 771 personnes, qui ont consacré 13 813 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement qui portaient sur de multiples espèces, dont le méné camus, pour une valeur estimée à 509 482 $. Ces partenaires ont également indiqué que leurs efforts et ceux des bénévoles en vue de mettre en œuvre les mesures énoncées dans la Déclaration du gouvernement ont permis d’améliorer 417 hectares d’habitat dont bénéficieront plusieurs espèces, dont le méné camus. De plus, les partenaires en intendance ont déclaré avoir sensibilisé 450 019 personnes à l’écosystème et à plusieurs de ses espèces en péril, dont le méné camus.

Le gouvernement finance en outre les promoteurs qui effectuent des recherches visant à combler les importants manques de connaissances sur les espèces en péril. Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, des partenaires ont obtenu des fonds de recherche qui leur a permis d’élaborer un protocole de surveillance des espèces en péril dans les terres humides et à mener une étude de l’ADN environnemental (ADNe) en vue de caractériser la variation génétique d’espèces en péril, dont le méné camus.

Les paragraphes suivants mettent en évidence deux projets pluriannuels financés par le Programme d’intendance des espèces en péril.

De 2016 à 2018, l’Institut des sciences environnementales du fleuve Saint-Laurent a mené à bien un projet pluriannuel visant à combler les principaux manques de connaissances sur l’abondance, la répartition et les préférences du méné camus en matière d’habitat dans le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent. Avec le concours du Conseil des Mohawks d’Akwesasne, l’Institut a procédé à des relevés à des endroits découverts depuis peu et à de nouveaux emplacements comportant un habitat convenable le long du fleuve Saint-Laurent. En tout, 534 ménés camus ont été capturés à ces 21 endroits entre 2016 et 2018. Dans l’ensemble, 16 de ces endroits constituent de nouveaux emplacements consignés pour l’espèce depuis 2016, dont la plage Rotary de la rivière Gananoque, où la dernière observation documentée du méné camus remontait à 1935. À chaque endroit, les variables de l’habitat et la composition de la communauté de poissons ont été consignées afin d’établir des associations poisson et habitat, ainsi que des tendances saisonnières relatives aux populations de méné camus. La tenue de nombreuses activités de diffusion et d’éducation, dont des présentations publiques et des expositions du poisson dans le cadre d’ateliers, de conférences et d’événements, aura sensibilisé davantage au statut des populations de méné camus et aux menaces qui pèsent sur elles dans le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent. Les résultats de cette étude ont fait l’objet de publications scientifiques, ont été intégrés à des programmes communautaires de diffusion et d’éducation et diffusés dans les médias sociaux. Ce projet favorise l’atteinte des objectifs de la Déclaration du gouvernement visant à accroître les connaissances sur les tendances de la population de l’espèce, les conditions de son habitat et les menaces qui pèsent sur elle, ainsi qu’à faire mieux connaître le méné camus grâce à l’éducation et à la diffusion.

En 2009 et 2010, l’office de protection de la nature de la région de Long Point a mis sur pied un projet pluriannuel intitulé « Restauration de l’écosystème à l’échelle du bassin versant de la région de Long Point ». Ce projet ciblait plusieurs espèces en péril, dont le méné camus, et comportait de multiples objectifs, notamment :

  • améliorer la qualité de l’eau dans la région du projet
  • connecter et recréer l’habitat le long des cours d’eau sur les bassins versants qui ont une influence sur les marais du ruisseau Big, de la pointe Turkey et de la pointe Long
  • obtenir des données sur certaines populations d’espèces ciblées afin d’établir un ensemble de données de référence, et déterminer l’impact des activités de restauration antérieures sur la composition des populations

Le projet comprenait, comme principales activités, la restauration de l’habitat, l’aménagement d’habitats, la construction de milieux humides dans des bassins de sédiments et la remise en état des hautes terres adjacentes. Le projet s’est traduit par la création de sept milieux humides dans les eaux en amont qui serviraient de bassins de sédiments et formeraient un habitat dans des milieux humides aquatiques. Il a en outre mené à la création de 4 milieux humides inondés et cicatrices de méandres afin de relier l’habitat le long des cours d’eau et à la réalisation de 11 projets de plantation de bandes tampon ou d’amélioration. La surveillance effectuée en 2010 a confirmé l’utilisation de l’habitat nouvellement aménagé en eau libre par le méné camus et d’autres espèces en péril. Ce projet met en œuvre la mesure énoncée dans la Déclaration du gouvernement qui consiste à poursuivre la réhabilitation des rives et du littoral à l’échelle du bassin versant et aux sites très dégradés. Gérer les sédiments à l’échelle des bassins versants et accroître la connectivité de l’habitat en milieu humide constituent des facteurs clés qui peuvent permettre l’accroissement naturel des populations existantes.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    43

    projets incluaient le méné camus

  • multiple projects
    1 863 403 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le méné camus

  • pièces de monnaie
    2 869 014 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    1 771

    bénévoles

  • horloge
    13 813

    heures de bénévolat

  • megaphone
    450 019

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • landscape picture
    417

    hectares d'habitat amélioré

Soutien d’activités humaines, tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Le soutien apporté aux partenaires par l’entremise de permis et des conditions qui leur sont associées constitue une importante mesure menée par le gouvernement.

Le gouvernement a délivré 18 permis concernant le méné camus depuis que cette espèce est protégée par la LEVD, tous étant dans la catégorie « protection ou rétablissement » de l’alinéa 17 (2) b). Les permis de la catégorie « protection ou rétablissement » sont délivrés si l’activité vise à favoriser la protection ou le rétablissement de l’espèce en péril. Des 18 permis, 3 ont été délivrés exclusivement pour le méné camus et 15, pour plusieurs espèces, dont le méné camus. Habituellement, la délivrance de permis visait le recensement et la surveillance d’espèces en péril et de leur habitat, dont le méné camus. D’autres permis délivrés visaient la restauration et la recherche scientifique, notamment l’étude des résultats de la stabilisation des berges sur la restauration de l’habitat du poisson et l'examen de la diversité génétique des populations de méné camus.

Huit ententes de drainage, conclues aux termes du Règlement de l'Ontario 242/08 (avant sa modification du 1er juillet 2013) concernaient le méné camus. Les conditions des ententes comportaient la mise en place de mesures du plan d’atténuation, entre autres :

  • mise en place de mesures d’atténuation adéquates pour le contrôle des sédiments et de l’érosion et la stabilisation des berges;
  • cartographie des zones sensibles pour l’espèce avant d’entreprendre les travaux;
  • communication avec le gouvernement afin d’obtenir des directives en cas d’exercice proposé d’une activité dans une zone sensible pour l’espèce de poisson.

Vingt-quatre activités susceptibles de nuire au méné camus ou à son habitat ont été consignées aux termes de différents articles du Règlement de l'Ontario 242/08 pris dans l’application de la LEVD : 1 sous « Espèces aquatiques » (article 23.4), 9 sous « Installations de drainage » (article 23.9), 3 sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11), 4 sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et 7 sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Ces consignations exigent des personnes inscrites qu’elles se conforment à toutes les dispositions du Règlement, notamment : prendre des mesures raisonnables pour réduire au minimum les conséquences préjudiciables de l’activité pour les espèces identifiées dans le formulaire d’avis d’exercice d’une activité; préparer un plan d’atténuation à l’aide des meilleurs renseignements disponibles qui comporte les étapes à suivre pour permettre de réduire au minimum ou d’éviter les conséquences préjudiciables pour les espèces; signaler les observations des espèces à l’aide du formulaire de signalement d’observations sur les espèces en péril en Ontario et le soumettre au CIPN.

  • 18
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 8
    accords
  • 24
    enregistrements

Progrès accomplis vers la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont regroupées sous forme d’objectifs de rétablissement prépondérants. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de toutes les mesures associées qui sont formulées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le méné camus.

Objectif: Accroître les connaissances sur les tendances liées aux populations, les conditions d’habitat de l’espèce et les menaces qui pèsent sur elle.

  • Mesure 1 (Hautement prioritaire) – Entreprendre un échantillonnage ciblé pour obtenir des données sur la situation démographique, la santé, l’aire de répartition, l’abondance et les nouvelles occurrences des populations :
    • aux sites actuels, y compris les zones non échantillonnées du chenal Old Ausable, de la baie Long Point, du fleuve Saint-Laurent, du lac Sainte-Claire et de la rivière aux Canards
    • aux sites offrant des habitats propices, y compris la rivière Teeswater, la baie Waupoos, le ruisseau Big (comté Haldimand – Norfolk), la rive sud du lac Sainte-Claire et les tributaires du lac Sainte-Claire
    • aux sites que l’espèce occupait autrefois dans le parc national de la Pointe Pelée et dans la rivière Gananoque
  • Mesure 2 – Déterminer la tolérance du méné camus à divers paramètres de qualité de l’eau (par exemple, oxygène dissous, turbidité, éléments nutritifs) et établir la comparaison avec les normes existantes sur la qualité de l’eau.

La mise en œuvre de la mesure  1 relative à cet objectif a beaucoup progressé, tandis que celle de la mesure  2 montre ses premières avancées. Des projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, des conditions des autorisations de la LEVD et des recherches entreprises par le gouvernement en partenariat avec l’Université de Toronto ont permis la mise en œuvre de ces mesures. Un relevé à large échelle des milieux humides côtiers entrepris le long du lac Sainte-Claire et du lac Érié visait à caractériser la répartition des poissons en péril des milieux humides, dont le méné camus, et à évaluer l’état général des communautés de poissons qui s’y trouvaient. Des relevés ciblés du méné camus ont été effectués aux emplacements connus pour être fréquentés par le poisson et de ceux qu’il avait l’habitude de fréquenter, ainsi que d’autres endroits ayant des conditions d’habitat qui semblaient convenables pour l’espèce. Il s’agissait entre autres d’endroits situés dans l’Old Ausable Channel, le lac Sainte-Claire et ses affluents, la baie Long Point, le fleuve Saint-Laurent et le bassin versant de la rivière Gananoque. Des données sur les conditions d’habitat et la qualité de l’eau ont été recueillies dans des zones d’échantillonnage du méné camus, et des modèles prévisionnels, élaborés en vue de repérer les secteurs présentant un habitat convenable dans les zones non échantillonnées, notamment les bassins versants du lac Sainte-Claire et de la vallée Rideau. Ces activités de recensement et de surveillance ont mené à la découverte de nouvelles occurrences, à la confirmation de populations extantes et à l’apport de précieux renseignements sur la répartition du méné camus, son abondance et l’utilisation de l’habitat par lui et d’autres espèces en péril.

Objectif: Faire participer les propriétaires fonciers et les principaux intervenants à des activités d’intendance pour améliorer l’habitat et réduire les menaces.

  • Mesure 3 (Hautement Prioritaire) – Travailler avec les propriétaires fonciers et d’autres intervenants clés afin de réduire au minimum les menaces pour l’habitat de l’espèce en favorisant :
    • l’élaboration et la mise en œuvre de plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des éléments nutritifs
    • la mise en œuvre de pratiques de gestion optimales (PGO) dans l’habitat du méné camus et aux alentours, aux sites très dégradés pour réduire l’envasement, la turbidité et la charge en éléments nutritifs
  • Mesure 4 – Poursuivre la réhabilitation des rives et du littoral à l’échelle du bassin versant et aux sites très dégradés, conjointement avec les initiatives existantes de rétablissement de l’écosystème aquatique.

La mise en œuvre de toutes les mesures relatives à cet objectif a beaucoup progressé grâce à des projets financés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, aux conditions des autorisations de la LEVD et aux recherches effectuées par le gouvernement en collaboration avec le MPO et l’Université de Toronto. Des offices de protection de la nature et d’autres organismes ont mis sur pied des projets de sensibilisation et d’intendance afin de travailler directement avec les propriétaires fonciers des régions rurales et d’encourager l’application des meilleures pratiques de gestion pour les installations de drainage et d’autres activités agricoles. Les secteurs où le méné camus était présent ont fait l’objet d’aménagement, de remise en état et d’amélioration d’habitats qui consistaient notamment à aménager des milieux humides, à planter des arbres, des arbustes et de la végétation, ainsi qu’à remettre en état des bandes tampons riveraines afin de réduire l’érosion et la sédimentation et d’améliorer la qualité de l’eau. Le personnel de recherche du gouvernement a en outre mené à bien deux projets axés sur l’évaluation des conséquences de l’entretien des drains sur l’habitat du méné camus, ainsi que celle des mesures d’atténuation possibles.

Objectif: Mieux sensibiliser le public sur le méné camus, ainsi que sur le rôle des écosystèmes aquatiques sains et leur importance pour les humains.

  • Mesure 5 – Élaborer des documents de sensibilisation qui décrivent les menaces pesant sur le méné camus et l’importance de mettre en œuvre des PGO afin de réduire l’envasement et la turbidité, ainsi que l’introduction de polluants toxiques. Diffuser de la documentation aux responsables de la protection de la nature, aux communautés autochtones, aux pêcheurs et à d’autres intervenants clés.

La mise en œuvre de la mesure  5 relative à cet objectif a progressé grâce à des campagnes de sensibilisation et d’éducation financées dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril. Des présentations, des séminaires, des ateliers, des programmes d’éducation et des documents (par exemple, brochures, dépliants, envois postaux, guides) à l’intention des propriétaires fonciers locaux, de groupes d’élèves et de membres de la collectivité ont accru leurs connaissances des espèces en péril, dont le méné camus, et fait la promotion de l’importance des meilleures pratiques de gestion pour améliorer la qualité de l’eau et la santé des rivières, et encourager la participation à des activités d’intendance. Le gouvernement et le personnel du MPO ont aussi rédigé L’ABC des poissons-appâts afin de faciliter la présentation aux pêcheurs à la ligne et aux récoltants d’appâts de l’apparence et de la répartition du méné camus, tout en leur faisant part des restrictions entourant la prise de ces espèces.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement du méné camus en Ontario consiste à « maintenir des populations viables aux sites existants et à promouvoir l’expansion et l’augmentation naturelles des populations ». Les efforts consentis pour la mise en œuvre de mesures menées par le gouvernement et de mesures appuyées par le gouvernement énoncées dans sa Déclaration ont permis d’accomplir des progrès vers l’atteinte de cet objectif. Le registre provincial des observations montre qu’entre 15 et 19 populations sont actuellement extantes, dont plusieurs ont une viabilité excellente ou bonne à passable, ce qui indique que la présence du méné camus persiste en Ontario. Des efforts accrus de recensement et de surveillance à de nouveaux emplacements et à d’autres déjà connus ont aussi permis de découvrir 9 nouvelles populations depuis l’entrée en vigueur de la LEVD. Des efforts considérables ont également été déployés pour l’aménagement, la remise en état et l’amélioration de l’habitat dans les secteurs fréquentés par le méné camus afin d’améliorer la qualité de l’habitat de l’espèce et de favoriser le maintien et l’accroissement naturel des populations existantes.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, l’évaluation des progrès accomplis peut servir à déterminer s’il est nécessaire de faire des rajustements de la mise en œuvre de mesures énoncées dans la Déclaration afin d’assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration du gouvernement relativement au méné camus devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration du gouvernement désigne comme hautement prioritaires.

Même si les efforts déployés pour caractériser l’habitat du méné camus et la qualité de l’eau des zones d’habitat qu’il fréquente ont commencé à progresser vers la mise en œuvre de la mesure  2, d’autres travaux sont nécessaires pour mettre pleinement cette mesure en œuvre, entre autres en établissant la tolérance du méné camus à divers paramètres de qualité de l’eau et en comparant les résultats aux normes existantes en matière de qualité de l’eau. Des activités de relevé additionnelles aux endroits historiques (Parc national de Pointe-Pelée, baie Rondeau, rivière Canard) se révéleraient utiles pour déterminer l’état de ces populations.

La protection et le rétablissement du méné camus demeureront une responsabilité partagée qui requerra la participation d’un nombre important de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Programme d’intendance des espèces en péril pourrait octroyer un soutien financier pour la mise en œuvre de mesures. Le gouvernement peut également émettre des directives dans les cas où des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives se révèlent nécessaires pour entreprendre un projet. Grâce à un travail concerté, nous sommes en mesure de poursuivre l’accomplissement de progrès pour la protection et le rétablissement du méné camus en Ontario.

Référence

Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO). 2014. Ontario Species at Risk Evaluation Report for Pugnose Shiner (Notropis anogenus). Juin 2014.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. le méné camus) est ou a été présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe La viabilité se définit comme la probabilité qu’une population ou occurrence persiste en fonction de sa taille (y compris la taille de la population ou de l’aire fréquentée), des conditions environnementales et du cadre paysager.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Certains projets financés par le Programme d’intendance des espèces en péril pourraient nécessiter l’obtention d’un permis aux termes de l’alinéa 17 (2) b) pour avoir la possibilité de réaliser le projet. Ainsi, certains permis aux termes de l’alinéa 17 (2) b) mentionnés dans ce rapport pourraient avoir été délivrés pour autoriser ces projets.