Les femmes autochtones sont de formidables forces de la nature. Résilientes, elles ont contribué à façonner leurs communautés en tant que mères, soigneuses, approvisionneuses, enseignantes et dirigeantes. Toutefois, les répercussions durables persistantes du colonialisme, la discrimination systémique et le racisme perpétuent des comportements qui mènent à la violence envers les femmes et les jeunes filles autochtones.

Au Canada, les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles que les femmes non autochtones d’être victimes de violence.1 Ces statistiques alarmantes de même que la nécessité d’éliminer les causes profondes de la violence ont largement contribué à l’élaboration de la réponse du gouvernement de l’Ontario à la crise nationale.

Mettre fin à la violence envers les femmes autochtones

En février 2016, l’Ontario publie, en collaboration avec des partenaires autochtones, le document Pas à pas ensemble : La stratégie de l’Ontario contre la violence envers les femmes autochtones. Conçue et élaborée conjointement avec des partenaires autochtones, la stratégie est axée sur les éléments suivants :

  • Sensibiliser la population et prévenir la violence;
  • Fournir des programmes et des services communautaires qui tiennent compte des priorités des dirigeants autochtones et de leurs communautés;
  • Veiller à ce que les jeunes et leurs familles obtiennent le soutien dont ils ont besoin pour promouvoir la guérison au sein des communautés autochtones.

La stratégie résulte d’une collaboration entre cinq organisations autochtones et plusieurs ministères : l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres, l’Ontario Native Women’s Association, la Métis Nation of Ontario, l’Independent First Nations Alliance, les Chefs de l’Ontario et dix ministères du gouvernement de l’Ontario. Le ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation a codirigé la participation de la province dans le cadre de ces travaux, en collaboration avec la Direction générale de la condition féminine de l’Ontario (aujourd’hui le ministère de la Condition féminine).

Depuis l’exercice 2016‑2017, l’Ontario a investi 100 millions de dollars sur trois ans pour mettre en œuvre la stratégie et se concentrer sur les six principaux domaines d’action suivants :

  • Soutien des enfants, de la jeunesse et des familles
  • Sécurité et guérison dans les communautés
  • Leadership, collaboration, harmonisation et responsabilité
  • Données, recherche et mesures du rendement
  • Police et justice
  • Prévention et sensibilisation

En collaboration avec des partenaires autochtones, certains ministères de l’Ontario travaillent avec le ministère des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation pour accomplir des progrès importants dans la mise en œuvre des initiatives suivantes :

  • Le Programme pour le bien-être des familles apporte du soutien aux familles autochtones et aide les communautés à se remettre des conséquences de la violence intergénérationnelle et des traumatismes en dépêchant des travailleurs outillés pour répondre aux besoins de premier ordre et pour dispenser des programmes communautaires fondés sur le contexte local. Le programme offre également aux communautés des possibilités de concevoir des locaux sécuritaires où les femmes, les enfants et les jeunes autochtones à risque de violence familiale peuvent recevoir, sans stigmatisation, des services holistiques adaptés à leur réalité culturelle et axés sur la prévention.
  • Le programme Kizhaay Anishinaabe Niin (Je suis un homme gentil) de l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres a été étendu en passant de 5 à 24 centres de l’amitié, en plus de deux autres endroits, et a pour objectif d’aider les hommes autochtones qui suivent les programmes de guérison et les ateliers sur la prévention de la violence.
  • Le ministère collabore avec des partenaires autochtones et les ministères concernés à l’élaboration et à la prestation du Programme de sensibilisation aux cultures autochtones destiné à tous les fonctionnaires provinciaux d’ici 2021. À ce jour, plus de 750 cadres supérieurs et membres du personnel ministériel ont suivi la formation.

Les initiatives comme le programme Kizhaay Anishinaabe Niin visent à mettre fin à la violence envers les femmes et les jeunes filles autochtones en aidant les hommes autochtones à se remettre des traumatismes qu’ils ont vécus et en leur offrant des possibilités de guérison. Voilà un exemple du travail fantastique qu’accomplissent chaque jour les centres d’amitié pour améliorer la vie des Autochtones vivant dans les villes.

Sylvia Maracle, directrice générale, Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres

Sommet national des femmes autochtones

En mars 2017, le gouvernement de l’Ontario accueillait le cinquième Sommet national des femmes autochtones, qui a eu pour thème : « Renforcer l’autonomie des femmes autochtones maintenant et à l’avenir ».

L’événement a réuni environ 300 délégués inuits, métis et des Premières Nations, dont des jeunes, ainsi que des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Le Sommet est une initiative découlant de la Stratégie à long terme et constitue un engagement clé de la 2e Table ronde nationale sur les femmes et les jeunes filles autochtones disparues ou assassinées.

Améliorer l’accès aux soins de sages-femmes autochtones

L’Ontario améliore l’accès à des soins culturellement adaptés pour les femmes enceintes et les enfants en appuyant un nouveau programme de services de sages-femmes autochtones et en créant dans la province six centres où des services de sages-femmes autochtones seront offerts.

Les sages-femmes autochtones fournissent une gamme complète de soins primaires de sage-femme, de services de soutien, ainsi que de services de formation communautaire et linguistique adaptés à la culture.