2. Reconnaître les lieux de culte patrimoniaux dans votre collectivité
Dans la série Protégeons le patrimoine ontarien
Pour obtenir des détails sur les processus décrits dans la présente section, veuillez consulter les documents suivants :
Le fait de commémorer, de reconnaître et de protéger les lieux de culte patrimoniaux est une expression publique des valeurs de la collectivité. De telles activités sensibilisent le public au sein de la collectivité et au-delà et contribuent à faire en sorte que le changement tienne compte des circonstances propres au lieu de culte patrimonial.
Les initiatives de commémoration, de reconnaissance et de protection peuvent être entreprises par la municipalité ou par le propriétaire du bien et faire appel à divers moyens. Les municipalités devraient travailler en collaboration avec les propriétaires de lieux de culte patrimoniaux afin de déterminer les moyens qui conviennent le mieux.
Un bon nombre des moyens abordés dans la présente section peuvent être combinés pour bien adapter les initiatives de commémoration, de reconnaissance et de protection aux circonstances propres au lieu de culte patrimonial.
2.1. Saine intendance et promotion
Ce sont souvent des organismes religieux, les membres d’une assemblée de fidèles ou d’un groupe d’amis qui assurent la saine intendance et la promotion d’un lieu de culte patrimonial en entreprenant de manière bénévole de le commémorer et de le conserver sans que soit adopté un mécanisme juridique de protection. Il peut s’agir tout simplement d’élaborer une brochure ou un site Web. De manière plus officielle, l’autorité régissant le lieu de culte peut élaborer des manuels ou des lignes directrices sur son entretien.
L’amélioration et la restauration des immobilisations sont souvent soutenues par des campagnes de financement. Les donateurs d’éléments d’un bâtiment (p. ex., un vitrail) fournissent parfois un fonds de dotation comprenant des conditions stipulant les soins à y apporter.
Dans tout l’Ontario, les lieux de culte patrimoniaux peuvent également être reconnus par des activités de promotion et d’interprétation comme Portes ouvertes Ontario, la Semaine du patrimoine ontarien, des initiatives touristiques locales, des visites guidées à pied et d’autres activités semblables qui favorisent la découverte des ressources du patrimoine culturel d’une collectivité.
2.2. Commémoration et reconnaissance
La reconnaissance publique d’un lieu de culte patrimonial souligne et fait connaître son histoire et sa valeur ou son caractère sur le plan du patrimoine culturel. De nombreux organismes s’intéressant à l’histoire locale, provinciale ou nationale, comme les sociétés historiques et les comités municipaux du patrimoine, reconnaissent les ressources du patrimoine culturel au moyen de plaques ou d’indicateurs officiels. Les formes de reconnaissance comme les plaques ne confèrent en soi aucune protection juridique.
La plupart des ordres de gouvernement disposent de programmes visant à reconnaître les biens à valeur patrimoniale d’importance par l’installation de plaques commémoratives.
Le gouvernement fédéral commémore les lieux historiques nationaux au moyen de plaques installées par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
Le lieu ou monument mis en nomination doit avoir une importance historique à l’échelle nationale, pas seulement aux échelons local ou régional. Voici des exemples de lieux de culte patrimoniaux en Ontario commémorés à titre de lieux historiques nationaux :
- lieu historique national de la Basilique-Catholique-Notre-Dame à Ottawa
- lieu historique national de l’Église-Presbytérienne-St. Paul/Ancienne- Église-St. Andrew à Hamilton
- lieu historique national de l’Église-African Methodist Episcopal Nazrey
La Fiducie du patrimoine ontarien (la Fiducie) gère le programme des plaques du gouvernement ontarien pour les biens d’intérêt provincial. Ces plaques bleues et dorées familières égayent le patrimoine de l’Ontario en partageant les histoires de personnes, de lieux et d’événements qui ont contribué à façonner la province.Ce sont les collectivités qui demandent l’installation de plaques. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez le site Web sur les plaques de la Fiducie visitez le site Web sur les plaques de la Fiducie.
De nombreuses municipalités ont mis en place leur propre programme de plaques pour marquer et reconnaître les biens désignés ou les autres biens ayant une valeur ou un caractère sur le plan du patrimoine culturel pour la collectivité.
Portes ouvertes Ontario
Portes ouvertes Ontario est un programme annuel gratuit de tourisme lié au patrimoine culturel offert par la Fiducie du patrimoine ontarien depuis 2002. Le programme :
- encourage les Ontariens et Ontariennes à découvrir les histoires que recèlent les lieux historiques, culturels et naturels les plus uniques et les plus fascinants de la – le tout, gratuitement
- célèbre l’identité des collectivités et stimule le tourisme dans les collectivités de toutes tailles partout en Ontario
- établit les réseaux et la capacité nécessaires pour créer des partenariats entre les organismes artistiques, culturels, patrimoniaux et touristiques, les associations commerciales communautaires, les municipalités et la Fiducie
Portes ouvertes Ontario offre des occasions de faire connaître des lieux de culte patrimoniaux, d’attirer l’attention sur les efforts de conservation et de mobiliser la collectivité.
Le Code du bâtiment de l’Ontario
La partie 11 du Code prévoit d’autres mesures de conformité par lesquelles l’observation des normes prévues dans le Code n’est pas viable dans la mesure où « elle nuit à la préservation d’un bâtiment patrimonial ».
En outre, lorsqu’un bâtiment existant subit une transformation ou des réparations, le Code ne s’appliquera qu’aux parties du bâtiment en cours de transformation ou de réparation. Il n’est pas obligatoire de rendre l’ensemble du bâtiment conforme aux normes modernes.
2.3. Inscription au registre municipal
L’inscription au registre municipal reconnaît publiquement la valeur ou le caractère du bien sur le plan du patrimoine culturel et signale ce bien comme étant recommandable dans le cadre du processus municipal d’aménagement du territoire. En outre, elle confère une protection temporaire des biens non désignés. La Loi sur le patrimoine de l’Ontario stipule que les propriétaires d’un bien inscrit ne doivent pas démolir ou enlever un bâtiment ou une construction sur le bien ou permettre la démolition ou l’enlèvement du bâtiment ou de la construction à moins qu’ils ne présentent au conseil de la municipalité un préavis écrit d’au moins 60 jours informant la municipalité qu’ils ont l’intention de le faire. Les municipalités peuvent également avoir leurs propres politiques sur les renseignements nécessaires devant accompagner le préavis de démolition ou d’enlèvement (par exemple, une évaluation des effets sur le patrimoine). Diverses règles s’appliquent aux biens inscrits. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le registre municipal et son fonctionnement, consultez [les guides « L’évaluation des biens patrimoniaux » et « La désignation des biens patrimoniaux »].
2.4. Désignation des biens individuels
La partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario confère aux conseils municipaux le pouvoir d’adopter des règlements pour désigner officiellement des biens individuels ayant une valeur ou un caractère sur le plan du patrimoine culturel. Pour obtenir de plus amples renseignements sur la désignation de biens patrimoniaux individuels, consultez le guide « La désignation des biens patrimoniaux » « La désignation des biens patrimoniaux » de la série Protégeons le patrimoine ontarien.
La désignation d’un bien à valeur patrimoniale :
- rconnaît l’importance du bien pour la collectivité locale
- protège la valeur ou le caractère du bien sur le plan du patrimoine culturel
- encourage de bonnes pratiques d’intendance et de conservation et une gestion judicieuse du bien
- fournit des éclaircissements sur les attributs patrimoniaux du bien à conserver
- approfondit les connaissances et la compréhension au sujet du bien
L’avantage de la désignation est que les propriétaires actuels et futurs d’un lieu de culte patrimonial sont conscients de sa valeur ou de son caractère sur le plan du patrimoine culturel. La désignation peut permettre aux propriétaires d’avoir accès à des subventions ou à des prêts pour appuyer la conservation du bien. Elle permet également une certaine souplesse et des mesures de rechange pour assurer la conformité aux exigences du Code du bâtiment (par exemple, conserver telle quelle la hauteur des rampes ou la largeur des portes).
Comme décrit dans la section 1, la déclaration de la valeur ou du caractère du bien sur le plan du patrimoine culturel et une description des attributs patrimoniaux constituent le fondement du règlement municipal de désignation, lequel précise les attributs physiques du bien à valeur patrimoniale qui doivent être protégés. Ces énoncés aident à guider les transformations futures du bien désigné en indiquant clairement les attributs patrimoniaux qui devraient être protégés et conservés.
En ce qui concerne les éléments liturgiques qui font partie du bien immobilier, des bâtiments ou des constructions et qui ont une valeur ou un caractère sur le plan du patrimoine culturel, il serait souhaitable que les décisionnaires entament un dialogue avec les propriétaires des biens (au cas par cas) afin de déterminer s’il y a lieu d’inclure ou d’exclure ces éléments en tant qu’attributs patrimoniaux dans le règlement municipal. Les normes minimales prescrites par règlement permettent aux règlements municipaux visant à désigner un bien d’identifier les éléments physiques qui ne sont pas des attributs patrimoniaux.
Une participation concrète dès le début du processus de désignation aidera les parties à tenir compte des circonstances particulières lorsqu’il s’agit de décrire les attributs patrimoniaux d’un lieu de culte, y compris les considérations relatives à l’utilisation continue à des fins religieuses et les changements possibles aux éléments liturgiques.
Désigné par la Ville de Toronto en 2007 en vertu de la partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario.
Description du bien – 21, avenue Swanwick, à Toronto
Le bien sis au 21, avenue Swanwick est digne de désignation en vertu de la partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario et satisfait aux critères de désignation municipale établis par l’Ontario pour les catégories de la valeur au plan de la conception, de la valeur historique et de la valeur contextuelle.
Située du côté sud de l’avenue Swanwick, à l’ouest de la rue Main et face à l’entrée du chemin Enderby, l’église presbytérienne Emmanuel (1893) figure dans l’ouvrage de J. R. Robertson intitulé Landmarks of Toronto (vol. 4, 1904, pages 304–306). Le bien a été inscrit à l’inventaire des biens patrimoniaux de la Ville de Toronto en 1984.
Déclaration de la valeur du bien sur le plan du patrimoine culturel
Valeur au plan de la conception ou valeur physique
L’église presbytérienne Emmanuel est un exemple représentatif de bâtiment religieux de style néo-gothique. Inspirées par les modèles médiévaux anglais, les conceptions néo-gothiques se reconnaissent par les arcs en tiers-point, les contreforts et divers types de fenêtres. L’église presbytérienne Emmanuel est une interprétation modeste de ce style dans laquelle l’architecte a apporté une attention particulière au traitement de la tour cornière.
Valeur historique ou associative
L’église presbytérienne Emmanuel est une institution qui a contribué à l’évolution historique de la collectivité d’East Toronto. L’aménagement du lieu remonte à 1888 lorsque, après la fusion de deux paroisses presbytériennes, un petit bâtiment a été érigé et appelé l’église presbytérienne Emmanuel.
La construction de l’église actuelle s’est terminée en 1893 sous la direction des entrepreneurs McMillan et Costain. Les transformations apportées en 1901 et 1914 comprennent un porche d’entrée et une grande aile (destinée à la salle paroissiale et l’école du dimanche). En raison de changements démographiques locaux, l’église presbytérienne Emmanuel s’est unie en 1973 aux paroisses presbytériennes St. James et St. Matthew (toutes deux fondées en 1925) pour créer Tri-Congregations, une triple charge religieuse assumée par une équipe de ministres. En 1988, les anciennes paroisses se sont unies pour constituer la paroisse Faith Presbyterian Community Church, maintenant située à East York.
Valeur contextuelle
L’église presbytérienne Emmanuel, qui est un lieu emblématique local, est soigneusement placée pour être le point terminal de la vue à l’extrémité sud du chemin Enderby. L’église contribue au caractère d’East Toronto, qui a été constitué en tant que village en 1888 et en tant que ville en 1903.
Le quartier résidentiel s’est développé autour de l’intersection des rues Main et Gerrard Est, offrant des logements aux travailleurs des gares de triage de la compagne du Grand Tronc située à l’extrémité sud-est de la municipalité. Parmi les immeubles institutionnels, religieux et éducationnels qui sont devenus des repères du quartier, le poste d’incendie no 22 et le poste de police no 10 situés aux 85 et 97 de la rue Main ont été achevés après l’annexion d’East Toronto par la ville de Toronto en 1910. Situés à un pâté de maisons à l’est de l’église presbytérienne Emmanuel, ces biens sont reconnus dans l’inventaire des biens patrimoniaux de la ville.
Attributs patrimoniaux
Les attributs patrimoniaux de l’église presbytérienne Emmanuel liés à sa valeur au plan de la conception en tant qu’exemple représentatif du style néo-gothique se trouvent sur les murs extérieurs et le toit :
- Le plan d’ensemble, qui consiste en un corps principal s’élevant sur un étage de grande hauteur sous un toit à deux versants à inclinaison très prononcée, le mur pignon faisant face à l’avenue Swanwick.
- Le recouvrement mural extérieur de briques rouges, avec des garnitures de brique, de pierre, de bois et de métal.
- La tour carrée, au coin nord-est, dotée d’une entrée et de baies de fenêtres à arcs en tiers-point à la base, de baies à arcs en tiers-point avec persiennes et vitraux et d’un toit pyramidal doté de tourelles et de garnitures de cuivre.
- Le porche ouvert protégeant l’entrée principale, doté de détails illustrant le mouvement Arts and Crafts du début du 20e siècle.
- Dans le corps principal, la façade principale (nord) dotée de baies de fenêtres à arcs en tiers-point et d’une étroite fenêtre à arc lancéolé sous la pointe du pignon.
- Sur les élévations latérales du corps principal (est et ouest), les contreforts inclinés, les lucarnes à pignon, des baies de fenêtres à arc en segment de cercle avec des arcs plans de brique et des appuis de pierre et, sur le mur ouest, le porche d’entrée fermé doté de baies de fenêtres à arcs en tiers-point (l’une des baies a été recouverte de briques sur le mur est).
- L’annexe à l’extrémité sud-ouest de l’église, recouverte de briques, dotée d’un toit à pignon et de lucarnes à pignon sur le versant nord et de baies de porte et de fenêtre à linteau plat avec garniture de brique et de pierre.
Le mur arrière (sud) ne possède aucun élément distinctif et ne contribue pas à la valeur ou au caractère du bien sur le plan du patrimoine culturel.
2.5. Désignation des districts de conservation du patrimoine
La partie V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario prévoit la désignation de districts de conservation du patrimoine — des zones dont la valeur sur le plan du patrimoine culturel contribue à un sentiment d’appartenance qui va au-delà de leurs bâtiments, constructions et paysages individuels. Un DCP peut être formé d’une zone qui abrite un groupe ou un complexe de bâtiments, ou d’une zone plus grande qui comprend de nombreux bâtiments et biens.
Les biens protégés au sein d’un district de conservation du patrimoine se distinguent par leur contribution au caractère de la zone. Le contexte est souvent un aspect important pour les lieux de culte, lesquels tendent à avoir de grands bâtiments et éléments marquants qui sont des lieux emblématiques bien connus de la collectivité. Les lieux de culte patrimoniaux peuvent être importants non seulement pour leurs bâtiments, mais aussi pour les éléments du paysage du patrimoine tels que l’aménagement paysager, le cimetière ou le terrain de sépulture, les bassins et les couloirs visuels, ainsi que les ressources archéologiques et les associations historiques.
La désignation d’un district permet à la municipalité de gérer et de guider les futurs changements dans le district, par l’entremise d’un plan de district comportant des politiques et des lignes directrices visant à conserver, à protéger et à enrichir le caractère particulier de la zone. Les municipalités doivent consulter leur comité municipal du patrimoine, s’il en existe un, et le public dans l’élaboration de ce plan.
Le secrétaire municipal doit tenir un registre de tous les districts de conservation du patrimoine (ainsi que des biens individuels désignés et inscrits) situés dans la municipalité.
Après l’approbation du règlement municipal de désignation d’un district de conservation du patrimoine, tous les travaux de transformation extérieure, d’agrandissement ou de démolition d’un bien situé dans un district de conservation du patrimoine exigent un permis de la municipalité. La décision de délivrer ou non un permis dépend habituellement des lignes directrices et du plan approuvés pour le district. Un plan de district ne porte pas sur l’intérieur des bâtiments.
Un lieu de culte patrimonial peut être désigné comme bien individuel aux termes de la partie IV de la Loi tout en étant inclus dans un district de conservation du patrimoine. Une telle mesure assure un niveau de protection plus élevé des attributs patrimoniaux intérieurs et extérieurs dont certains ne seraient pas autrement couverts par un plan de district de conservation du patrimoine.
Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur les districts de conservation du patrimoine, consultez le guide « Les districts de conservation du patrimoine » de la série Protégeons le patrimoine ontarien.
2.6. Servitudes de conservation du patrimoine
Les servitudes de conservation du patrimoine sont des outils de conservation d’une très grande souplesse. Une servitude est une entente juridique volontaire conclue par un propriétaire dans le but de protéger le caractère patrimonial d’un bien. Les conditions de la servitude sont enregistrées sur les titres de propriété du bien et lient tous les propriétaires futurs du bien visé. Les servitudes n’ont pas habituellement pour effet d’interdire les changements ou de limiter les utilisations du bien. Elles font plutôt en sorte que les changements soient gérés en conformité avec de saines pratiques de conservation et que les éléments patrimoniaux soient préservés et maintenus. Le niveau de contrôle est déterminé par les conditions de la servitude.
La Loi sur le patrimoine de l’Ontario confère à la Fiducie du patrimoine ontarien le pouvoir de conclure des servitudes de conservation du patrimoine avec les propriétaires de biens. La Loi prévoit également que les conseils municipaux peuvent adopter des règlements leur permettant de conclure des ententes de servitude visant la conservation de biens ayant une valeur ou un caractère sur le plan du patrimoine culturel.
Les servitudes peuvent servir à protéger les éléments extérieurs et intérieurs, ainsi que les éléments du paysage. Comme la valeur et le caractère d’un bien sur le plan du patrimoine culturel et ses attributs patrimoniaux lui sont propres, une entente de servitude peut être adaptée aux particularités d’un lieu de culte. La Fiducie ou la municipalité travaille en étroite collaboration avec le propriétaire du bien pour élaborer les modalités et le contenu de chaque entente.
Vous trouverez des renseignements détaillés sur le Programme d’acquisition des servitudes sur le site Web de la Fiducie.
Étude de cas 2 : L’église First Baptist de Sandwich, Windsor
Reconnaissance communautaire d’un lieu de culte patrimonial désigné en 1995 en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario
Située dans l’historique ville de Sandwich, l’église-de-la-First Baptist Church-de-Sandwich est l’une des plus vieilles églises noires actives au Canada. Elle a été désignée en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario pour ses importants liens historiques avec le mouvement antiesclavagiste et le chemin de fer clandestin. Elle a également été reconnue lors du dévoilement d’une plaque provinciale en 1997 et désignée lieu historique national en 2000.
Ville frontalière située près d’un passage riverain, Sandwich était une destination populaire pour les esclaves qui souhaitaient trouver la liberté au Canada. L’église-de-la-First Baptist Church-de-Sandwich a été fondée en 1840 dans un bâtiment en rondin situé sur le site actuel ou à proximité. Les fidèles ont joué un rôle clé dans le chemin de fer clandestin en offrant leur aide et l’hospitalité à un grand nombre de nouveaux arrivants. L’église a été un partenaire fondateur de l’Amherstburg Regular Missionary Baptist Association, une organisation créée en 1841 pour favoriser la formation d’assemblées baptistes noires au Canada. Cette organisation compte parmi ses partenaires neuf églises frontalières et demeure active à ce jour.
En 1847, la reine Victoria a fait don d’un terrain à l’assemblée de fidèles pour la construction d’une église et l’aménagement d’un cimetière. L’église modeste qui se dresse à cet endroit aujourd’hui a été construite en briques façonnées à la main avec l’argile trouvée sur les berges de la rivière Détroit par les membres de l’assemblée de fidèles. Telle qu’achevée en 1851, la conception d’origine de l’église était sobre et d’une grande simplicité, avec un porche à pignon en bois. Les fenêtres de style gothique ont été ajoutées dans les années 1880 et une tour de deux étages a remplacé le porche en bois en 1920
L’église-de-la-First Baptist Church-de-Sandwich fait partie du réseau de lieux historiques nationaux de Parcs Canada qui commémorent le chemin de fer clandestin. Dans le cadre d’activités interprétatives et éducatives telles que concerts, pièces de théâtre, visites guidées et Portes ouvertes, la petite église favorise une sensibilisation à l’histoire de la communauté noire de Windsor. Les visites sont très populaires, attirant des visiteurs du monde entier. De plus, l’église propose des programmes éducatifs aux groupes scolaires locaux, a collaboré à des projets des gouvernements provincial et fédéral pour promouvoir l’histoire des Noirs et travaille activement à la constitution d’une collection d’artéfacts documentant l’histoire de la communauté noire.
En tant que bien désigné de la ville de Windsor, l’église est admissible à un financement dans le cadre du Community Heritage Fund de Windsor. En 2010, elle a reçu une subvention de 47 000 $ pour la restauration de sa toiture et de sa porte d’entrée. L’église a travaillé avec le comité municipal du patrimoine, le planificateur du patrimoine municipal et un ingénieur local pour veiller à ce que les travaux de restauration soient sensibles à la valeur de cette église historique sur le plan du patrimoine culturel. Malgré des ressources limitées, la paroisse a pu commémorer et conserver correctement cet important symbole de l’histoire des Noirs au Canada.
Points à noter
- Les nombreux partenariats formés jusqu’à présent établissent des liens communautaires solides et une vaste reconnaissance.
- La reconnaissance par divers ordres du gouvernement développe la fierté et la sensibilisation communautaires.
- Le soutien et la reconnaissance communautaires sont illustrés par la désignation municipale et des subventions pour aider à préserver la viabilité de ce lieu de culte patrimonial.