Maladies professionnelles

Plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles

L’équipe de mise en œuvre du plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles comprend le ministère, les partenaires du système de SST et Santé publique Ontario. Leurs rencontres ont été suspendues temporairement entre le mois d’avril et le mois d’août 2021 car ils étaient accaparés par la résolution de questions en lien avec la COVID-19.

L’équipe a repris ses travaux au cours de l’automne 2021. Elle a développé un modèle logique basé sur les faits afin de guider les activités de prévention des maladies professionnelles du système de SST et de ses partenaires. Ces travaux sont basés sur les recommandations de rapports clés, notamment le rapport du vérificateur général de 2019 et l’étude sur le cancer professionnel (sections Recherche et Données). Le modèle compte cinq sphères principales d’activité :

  1. Construire des partenariats stratégiques.
  2. Mener des recherches et analyser les données recueillies.
  3. Dispenser de la formation et diffuser l’information.
  4. Créer et partager des outils pour les milieux de travail.
  5. Mettre à jour la réglementation et faire respecter les lois.

Un nouveau comité directeur de la prévention des maladies professionnelles remplacera l’équipe de mise en œuvre du plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles et poursuivra ce travail en 2022. Le comité directeur œuvrera au développement du plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles dans le cadre du déploiement de la stratégie La prévention, ça marche.

Partenariats stratégiques

Au cours de l’exercice 2020-2021, le ministère a mis sur pied un nouveau groupe de travail ayant pour mandat de créer le cadre d’application du nouveau plan d’action pour la prévention des maladies professionnelles. Ce groupe de travail est dirigé par le Bureau de la prévention du ministère et le Centre de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW). Son travail bénéficie du soutien de l’Unité de l’évaluation des programmes du ministère. Les autres participants au comité comprennent le médecin du travail du ministère et des représentants de :

  • la commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail;
  • Sécurité au travail dans le Nord;
  • Workplace Safety & Prevention Services;
  • Centre de recherche sur le cancer professionnel;
  • Centre for Research Expertise in Occupational Disease.

Recherche et données

Au mois de juillet 2020, le ministère a rendue publique l’étude sur le cancer professionnel (Rapport Demers). Ce rapport portait sur quatre thèmes :

  1. Mise à jour des listes de présomptions et des politiques en lien avec le cancer.
  2. Rehaussement de la capacité scientifique.
  3. Amélioration de l’accès aux données d’exposition à des fins de compensation et de prévention.
  4. Amélioration de la reconnaissance des maladies professionnelles grâce à l’éducation sur le plan médical.

Les recommandations formulées dans le rapport serviront de base aux prochaines actions du ministère, de la commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail et du nouveau comité directeur de la prévention des maladies professionnelles.

Enseignement, formation et outils pour les milieux de travail : de la recherche aux pratiques en milieu de travail

En 2020-2021, le ministère et ses partenaires ont déployé plusieurs ressources, présentations et outils éducatifs pour les milieux de travail. L’objectif consistait à informer et soutenir les intervenants des milieux de travail afin qu’ils puissent :

  • mieux reconnaître et évaluer les risques;
  • améliorer le contrôle de l’exposition aux risques sur les lieux de travail.

On trouvera plus loin un résumé de ces initiatives.

Le Centre de recherche sur le cancer professionnel a créé le site Statistiques de l’Ontario sur les maladies professionnelles afin de montrer quels sont les travailleurs les plus à risque de développer une maladie professionnelle dans différents secteurs. Le site Web ainsi créé fait appel aux données issues du Système de surveillance des maladies professionnelles.

Le Centre for Research Expertise in Occupational Disease (CREOD) a pour sa part créé une boîte à outils sur la santé de la peau au travail. Cette boîte à outils présente dans un langage simple des informations et des ressources pour les milieux de travail afin de favoriser une bonne santé de la peau au travail.

Le comité syndical-patronal sur les maladies professionnelles a organisé, avec l’appui de l’Association de santé et sécurité dans les infrastructures (IHSA), un séminaire sur le Règlement 833 : Contrôle de l’exposition à des agents biologiques ou chimiques. Au cours de ce séminaire, M. Paul Demers a présenté les résultats d’une recherche portant sur des stratégies qui permettraient de réduire le fardeau futur du cancer dans l’industrie de la construction de l’Ontario (en anglais seulement). L’événement réunissait 70 intervenants. L’Association de santé et sécurité dans les infrastructures (IHSA) a travaillé en collaboration avec des intervenants de l’industrie au développement d’une stratégie de prévention de l’exposition aux risques pour la santé dans le domaine de la construction. L’objectif visé est d’aider le secteur de la construction à prévenir la surexposition aux agents chimiques.

Le Centre de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) a tenu la sixième édition de son symposium annuel Occ-tober sous la forme d’une série de webinaires au cours du mois d’octobre. Le symposium portait principalement sur les nouveaux outils à la disposition des milieux de travail pour évaluer les risques et mieux contrôler l’exposition sur le lieu de travail. On compte notamment parmi ces outils :

  • COVID Regional Risk Tool (en anglais seulement)
  • Ventilation Checklist (en anglais seulement)
  • Diesel Calculator (en anglais seulement)
  • Occupational Exposure Limit Adjust Tool (en anglais seulement). Cet outil permet aux intervenants des milieux de travail de calculer la limite d’exposition professionnelle ajustée pour les quarts de travail inhabituels ou prolongés, conformément à la réglementation de l’Ontario.

Le Centre de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) a tenu une série complète de webinaires Occ-COVID afin de diffuser les plus récentes connaissances scientifiques et stratégies de prévention relatives à la COVID-19 (en anglais seulement). Il a également organisé une série de webinaires intitulée Occupational Disease Winter Webinar Series (en anglais seulement) afin de partager :

  • les meilleures pratiques quant aux décisions concernant les demandes d’indemnisation pour un cancer et quant à l’élaboration des politiques;
  • les résultats de l’étude du Centre de recherche sur le cancer professionnel sur la poudre McIntyre et les troubles neurologiques;
  • des ressources de soutien pour les travailleurs qui croient que leur maladie pourrait être d’origine professionnelle;
  • les résultats des enquêtes par grappes (occupational cluster investigations) réalisées par l’OHCOW (en anglais seulement).

Tous les webinaires de l’OHCOW ont été enregistrés, ce qui permet aux travailleurs, aux délégués à la santé et à la sécurité et aux milieux de travail d’avoir accès à l’information en temps opportun et de pouvoir la partager lors des réunions du comité mixte sur la santé et la sécurité au travail ou d’autres rencontres.

Santé mentale au travail et violence et harcèlement en milieu de travail

Au cours de l’exercice 2020-2021, le système de SST a contribué à étayer les données probantes sur la santé mentale au travail. Il a aussi aidé les milieux de travail, grâce à des ressources et des programmes éducatifs, à créer des environnements de travail psychologiquement sains et sécuritaires.

Données et recherche

Enquêtes sur l’expérience pandémique et son impact

Le 7 avril 2020, le Centre de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) a dévoilé les résultats d’une enquête. Cette enquête s’est penchée sur l’expérience vécue par les travailleurs de la santé durant la pandémie. Plusieurs partenaires du monde universitaire et du monde du travail ont également participé à cette étude, notamment l’Institut de recherche sur le travail et la santé. L’étude (en anglais seulement) arrive notamment à la conclusion que :

  • les travailleurs dont les besoins en équipement de protection individuelle (EPI) n’étaient pas satisfaits étaient les plus anxieux;
  • le niveau d’anxiété était plus élevé chez les travailleurs qui rapportaient des politiques et des pratiques inadéquates en ce qui a trait à la COVID-19, mais de façon moins aigüe que pour le premier facteur.

Cette étude donne des indications sur les mesures à prendre à l’avenir pour protéger les travailleurs contre le stress et les préjudices psychologiques : « Si l’on dispose d’EPI adéquats et que l’on instaure des politiques et des pratiques appropriées de contrôle des infections, il est possible de réduire ce fardeau en matière de santé mentale. »

Après cette étude sur les travailleurs de la santé, une seconde étude portant sur les autres travailleurs a été publiée le 26 avril 2020. Cette seconde étude a révélé que « la mise en œuvre par les employeurs de programmes de contrôle des infections adéquatement conçus a des impacts positifs sur la santé mentale des travailleurs sur site ». Les résultats de ces études et de nombreuses autres études ont été largement diffusés dans le cadre de conférences, de webinaires et de réunions.

Indice de résilience aux traumatismes liés au stress professionnel (OSIR)

Un autre projet ayant contribué à étayer les données probantes à cet égard est celui mené conjointement par le Conference Board du Canada et l’Association de santé et sécurité pour les services publics (ASSSP). Le but de ce projet était de créer un outil d’évaluation du risque de traumatismes liés au stress professionnel à l’intention des premiers répondants.

Ce travail est issu des efforts constants de l’ASSSP afin de prévenir les préjudices psychologiques. Un domaine d’intérêt particulier est celui de l’évaluation du risque afin de mettre en œuvre des mesures proactives pour protéger la santé et la sécurité des premiers répondants. Des résultats préliminaires démontrent que l’indice de résilience aux traumatismes liés au stress professionnel (OSIR) peut aider les employeurs à :

  • mieux comprendre comment leurs employés s’en sortent;
  • définir des priorités dans les activités de prévention.

Feuille de route de la prévention des préjudices psychologiques

La Feuille de route de la prévention des préjudices psychologiques (The Mental Harm Prevention Roadmap) est l’un des quatre projets du programme chapeauté par le DGP, Laying the Foundations for Workplace Mental Harm Prevention (en anglais seulement). Pour élaborer la Feuille de route de la prévention des préjudices psychologiques, WSPS s’est associée au Conference Board du Canada et à Howatt HR (HHR). Ces organisations travaillent de concert et mènent des recherches pour développer un ensemble de ressources fondé sur des données probantes afin d’aider les employeurs à définir et à mettre en œuvre des programmes de santé et de sécurité psychologiques au travail.

La feuille de route représente l’une de ces ressources. Ces ressources sont les blocs permettant de construire un cadre d’application simple et pratique. Les organisations peuvent les utiliser comme guides afin de favoriser la santé et la sécurité psychologiques au travail.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche d’une durée de trois ans :

  • La première partie du projet consistait à explorer les programmes, les outils et les politiques existants, et à en évaluer l’efficacité. Le Conference Board du Canada a publié un document préliminaire à cet effet le 8 décembre 2020.footnote 20
  • La deuxième partie du projet consistera à mettre à l’essai la feuille de route dans un cadre concret pour vérifier si elle aide bel et bien les employeurs à prendre des décisions et à poser des gestes qui favorisent la santé et la sécurité psychologiques au travail.

Mise à profit des connaissances et soutien des milieux de travail

Programme Excellence en santé et sécurité – santé mentale

Le programme Excellence en santé et sécurité de la commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB) aide les employeurs à résoudre des risques clés dans leurs milieux de travail. Les risques liés à la santé mentale en font partie. Des recherches ont démontré que les gens ont tendance à classer le risque de stress mental à un niveau plus élevé que tout autre type de risque présent dans leur milieu de travail.footnote 21

Les employeurs ayant adhéré au programme Excellence en santé et sécurité disposent, grâce à la mise en œuvre des différents thèmes du programme, d’outils pour mobiliser et responsabiliser leurs employés afin de créer un milieu de travail sain et sécuritaire. Parmi ces thèmes, on compte :

  • la promotion de la santé en milieu de travail;
  • la responsabilité sociale organisationnelle;
  • le contrôle des risques, en particulier les risques psychologiques.

Ressources éducatives

Le système de SST a également déployé des efforts afin de mettre à profit les données existantes pour aider les milieux de travail à trouver des solutions aux problèmes de santé mentale au travail. Ces ressources comprenaient de nouvelles pages Web, des activités éducatives, ainsi que des services de consultation et de formation. Au mois de février 2021, le ministère a mis à jour sa page Web La santé mentale en milieu de travail afin de :

  1. S’assurer que les intervenants disposent de l’information dont ils ont besoin pour comprendre comment l’Ontario réglemente les lésions psychologiques en milieu de travail.
  2. Ajouter des liens vers les ressources offertes par ses partenaires du système de SST.

Voici d’autres faits saillants de l’exercice 2020-2021 :

Workplace Safety & Prevention Services (WSPS) s’est associée à Howatt HR et à la Commission de la santé mentale du Canada pour lancer le Psychological Safety Blog (en anglais seulement). Ce blog a été créé afin de répondre au phénomène d’auto-isolement engendré par la pandémie de COVID-19 et ses impacts anticipés sur la santé mentale des employés. Le blog est affiché sur le site Web de CEO Network. Il s’adresse aux dirigeants d’entreprises en ayant pour but initial de les aider à diriger leur personnel durant la période de la COVID-19. D’abord une ressource strictement conçue pour faire face à la pandémie, il offre maintenant des conseils à caractère plus général sur la santé mentale. Il s’agit d’une source fiable d’information, d’outils et de ressources destinée à aider les dirigeants à protéger la santé, la sécurité et le bien-être de leur personnel. Depuis son lancement au mois de mars 2020, le Psychological Safety Blog a été consulté plus de 38 000 fois.

Sécurité au travail dans le Nord a répondu aux besoins de ses clients en mettant en œuvre sa stratégie d’engagement auprès de la communauté. Sécurité au travail dans le Nord a préparé et lancé une approche double pour aider ses clients à cibler leurs besoins les plus pressants :

  1. Elle a adopté une approche de diffusion large en organisant des activités éducatives d’envergure, comme des webinaires, destinés à une multitude de clients à la fois, afin de les aider à comprendre ce problème grandissant de santé et sécurité au travail.
  2. Elle a apporté une aide ciblée aux clients qui lui ont fait des demandes spécifiques comme des ateliers de sensibilisation sur les questions de santé mentale à l’intention des employés, sur le lieu de travail.

En 2020-2021, Sécurité au travail dans le Nord a organisé des activités éducatives sur la prévention des préjudices psychologiques, auxquelles 892 personnes ont participé.

Le Centre de santé et sécurité des travailleurs et travailleuses de l’Ontario (WHSC) a pour sa part lancé un programme de formation dans le but de favoriser le maintien d’une bonne santé mentale chez les travailleurs. Le programme était centré sur les causes des risques pour la santé mentale ou des risques psychosociaux auxquels sont confrontés les travailleurs dans leurs milieux de travail. Jusqu’à maintenant, 796 participants ont suivi ce cours développé récemment, ce qui correspond à un total de 2 388 heures de formation.

L’Association de santé et sécurité pour les services publics (ASSSP) a développé le R2 for Leaders Training Program, en collaboration avec le Dr. Michael Ungar du Resilience Research Centre de l’université Dalhousie (en anglais seulement). Ce nouveau programme de formation a été offert dans le cadre d’un projet pilote en 2020-2021. Du 2 avril 2020 au 31 mars 2021, 253 participants se sont inscrits au programme. Onze cours pilotes ont été dispensés. Le programme est fondé sur l’expertise de chercheurs spécialisés dans la résilience, de psychologues, de spécialistes en conditionnement physique et en nutrition, ainsi que sur des connaissances scientifiques plus générales, et vise à créer une approche holistique du développement de la résilience.

Au cours des cinq prochaines années, dans le cadre du plan stratégique La prévention, ça marche, le système de santé et sécurité au travail continuera à s’efforcer de :

  • offrir de l’information et des ressources sur la santé mentale au travail par le biais des associations de santé et de sécurité;
  • prévenir la violence et le harcèlement en milieu de travail (en particulier dans les secteurs de l’éducation et de la santé).

Notes en bas de page