Aperçu

Le gouvernement de l'Ontario a terminé l'Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario de 2024, qui comprend des rapports d'étape sur 12 espèces en péril et met en lumière les activités récentes entreprises dans le cadre du programme des espèces en péril de la province. L'Ontario s'est engagé à protéger et à rétablir ces espèces afin que les générations futures puissent profiter de la riche biodiversité de notre province pour les années à venir.

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), les examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement d'une espèce doivent être effectués au plus tard à la date spécifiée dans la Réponse du gouvernement relative à chaque espèce menacée, en voie de disparition ou disparue, ou au plus tard cinq ans après la publication de la Réponse du gouvernement si aucun délai n'est spécifié pour chaque espèce.

Les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement d'une espèce, comme l'indiquent les examens des progrès, sont fondés sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures énoncées dans la Réponse du gouvernement propre à l'espèce. De plus, selon les renseignements et les ressources disponibles au moment de l'examen, l'examen peut également aider à cerner les lacunes de la mise en œuvre ainsi que les possibilités d'ajuster les mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l'objectif de rétablissement de l'espèce.

En 2024, des examens des progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement sont requis pour 12 espèces pour lesquelles des Réponses du gouvernement ont été publiées en 2019 :

Les progrès vers la protection et le rétablissement de ces 12 espèces sont signalés dans un total de 11 rapports - dix rapports sur une seule espèce, et un rapport sur plusieurs espèces pour la salamandre de Jefferson et l'Ambystoma unisexué (population dépendante de la salamandre de Jefferson).

Le présent examen des progrès comprend une introduction, qui fournit une mise à jour des activités récentes dans le cadre du Programme des espèces en péril de l'Ontario, et 11 chapitres, qui contiennent des renseignements détaillés sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement des espèces susmentionnées.

Pour assurer le rétablissement des espèces en péril, une coopération intergouvernementale et la participation d'un grand nombre de personnes, d'organisations et de collectivités sont nécessaires, comme l'indique cet examen des progrès. Les points saillants des récents projets et activités entrepris par l'Ontario dans le cadre du vaste programme provincial de rétablissement des espèces en péril sont décrits ci-dessous.

Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO)

Le 29 janvier 2024, le Règlement de l'Ontario 230/08 a été modifié pour apporter des changements à la Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) afin de l'harmoniser avec les classifications de la situation des espèces fournies par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) dans son rapport annuel de 2022 présenté au ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs le 31 janvier 2023.

Deux espèces ont été ajoutées à la Liste des EEPEO en Ontario en tant qu'espèces en péril : le dard de sable (Ammocrypta pellucida) (population du lac West) (un poisson) et le frêne pubescent (Fraxinus profunda) (un arbre).

Quatre espèces ont été ajoutées comme menacées à la Liste des EEPEO en Ontario : le dard de sable (population du sud-ouest de l'Ontario) (un poisson), le thècle méridionale d'Ontario (Satyrium Favonius Ontario) (un papillon) et le gomphe ventru (Gomphurus ventricosus) (une libellule). Une espèce a été ajoutée à la Liste des EEPEO en Ontario comme espèce préoccupante : l'hespérie de Duke (Euphyes dukesi) (un papillon). Quatre espèces ont été reclassées sur la Liste des EEPEO dans la catégorie des espèces moins en péril : le ginseng à cinq folioles (Panax quinquefolius) (une plante) a été reclassé de « en voie de disparition » à « menacé », le cougar (Puma concolor) (un mammifère) a été reclassé de « en voie de disparition » à « préoccupante », l'isopyre à feuilles biternées de l'Est (Enemion biternatum) (une plante) a été reclassée de « menacée » à « préoccupante », et la couleuvre fauve de l'Est (Pantherophis vulpinus) (population carolinienne) a été reclassée de « en voie de disparition » à « menacée ».

Le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), qui avait été classé comme espèce préoccupante, a été retiré de la Liste des EEPEO, car le CDSEPO a déterminé que l'espèce n'est plus en péril en Ontario en raison de l'augmentation de sa population. De plus amples renseignements sur le pygargue à tête blanche et son rétablissement sont résumés ci-dessous.

En date de décembre 2024, il y avait 123 espèces en voie de disparition, 69 espèces menacées, 61 espèces préoccupantes et 15 espèces disparues sur la Liste des EEPEO, pour un total de 268 espèces inscrites.

Selon la situation des espèces inscrites sur la Liste des EEPEO, la protection des espèces s'applique actuellement à 207 espèces inscrites comme étant en voie de disparition, menacées ou disparues. La protection de l'habitat est accordée aux 192 espèces en voie de disparition ou menacées.

  • 123
    en voie de disparition
  • 69
    espèces menacées
  • 61
    préoccupantes
  • 15
    disparues

Mise à jour sur l'évaluation des espèces

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) est un organisme indépendant de spécialistes qui examinent quelles espèces de l'Ontario devraient être inscrites comme étant en péril (c.-à-d. préoccupantes, menacées, en voie de disparition ou disparues). Le CDSEPO a tenu deux réunions en 2023 pour effectuer des évaluations des espèces, pendant lesquelles ils ont évalué un total de 12 espèces.

En plus de ces réunions d'évaluation, le 31 janvier 2024, le CDSEPO a présenté son rapport annuel de 2023 au ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, en communiquant ses décisions en matière de classification, y compris le statut et la justification de la classification de chacune des 12 espèces évaluées en 2023. Les espèces évaluées comme étant en péril en Ontario sont ajoutées à la Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) dans l'année suivant la date de réception du rapport annuel par le ministre. Par conséquent, la Liste des EEPEO sera mise à jour d'ici le 31 janvier 2025.

Le registre provincial des espèces en péril

Le personnel du Centre d'information sur le patrimoine naturel (CIPN) du ministère des Richesses naturelles (MRN) surveille les espèces en péril de l'Ontario en recueillant, en examinant et en gérant l'information sur les espèces qui est ensuite intégrée à la base de données provinciale exhaustive connue sous le nom d'Information géospatiale de l'Ontario (IGO, anciennement Information sur les terres de l'Ontario). En date du 18 septembre 2024, IGO contenait 1 239 287 observations et des renseignements sur 25 986 occurrences d'espèces en péril en Ontario.

Stratégies de rétablissement

Les programmes de rétablissement fournissent les meilleurs conseils scientifiques disponibles au gouvernement en matière de protection et de rétablissement des espèces en péril. En date de décembre 2024, des programmes de rétablissement ont été élaborés pour 180 espèces en péril. Des progrès sont réalisés dans l'élaboration de programmes de rétablissement pour 11 autres espèces en voie de disparition et menacées. Le gouvernement de l'Ontario collabore avec des organismes fédéraux à l'élaboration de plusieurs de ces stratégies et il accorder la priorité à l'élaboration de stratégies de rétablissement dans le cadre de la LEVD pour les espèces restantes.

Réponses du gouvernement

Le gouvernement de l'Ontario publie une Réponse du gouvernement pour déterminer les enjeux et communiquer comment le gouvernement appuiera le rétablissement de chaque espèce en péril. Le Réponse du gouvernement est la politique propre à chaque espèce de l'Ontario sur les mesures nécessaires pour protéger et rétablir l'espèce. La Réponse du gouvernement pour une espèce comprend un objectif de rétablissement ainsi que des mesures que le gouvernement dirigera ou appuiera pour aider à atteindre cet objectif.

En date de décembre 2024, des Réponses du gouvernement ont été publiées pour 183 espèces inscrites comme étant en voie de disparition, menacées ou préoccupantes sur la Liste des EEPEO.

Surveillance de la conformité et application de la loi

Le ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs (MEPP) est responsable de l'administration et de l'application de la LEVD et de ses règlements. Le ministère dispose d'un cadre de conformité et d'application de la loi axé sur le risque, y compris des réponses aux répercussions potentielles sur les espèces en péril et l'habitat protégé, ainsi que des activités proactives axées sur les titulaires d'approbation et les activités enregistrées. Tout le monde est invité à signaler les activités qu'il observe et qui pourraient avoir une incidence sur les espèces en péril de l'Ontario ou leur habitat en :

Intendance des espèces en péril dans les parcs de l'Ontario

Parcs Ontario est un partenaire clé dans la mise en œuvre de mesures qui contribuent à la protection et au rétablissement des espèces en péril grâce à une gamme d'activités de recherche et d'inventaire menées dans les parcs et les réserves de conservation de l'Ontario. Ils facilitent également les activités d'autres organisations et des particuliers. Chaque année, le personnel de Parcs Ontario contribue à des projets comprenant la recherche et la surveillance, la création, la gestion et la restauration d'habitats, ainsi que l'éducation et la sensibilisation, qui favorisent la réalisation des objectifs et des priorités en matière de rétablissement des espèces en péril. Voici quelques-uns des projets de Parcs Ontario entrepris en 2023 et 2024 pour soutenir les espèces en péril :

  • En tirant parti du caractère unique de l'écholocalisation des chauves-souris (un gazouillis très fréquent que les chauves-souris utilisent pour naviguer), le personnel de la zone nord-ouest de Parcs Ontario effectue une surveillance non intrusive des espèces en péril de chauves-souris dans le parc provincial Sleeping Giant chaque année depuis 2012. La recherche et la surveillance des chauves-souris sont également en cours au parc provincial Pinery afin d'améliorer notre compréhension de la biologie, du comportement et de la vulnérabilité des chauves-souris aux menaces, et le personnel informe également les visiteurs sur les chauves-souris à risque de l'Ontario et sur la façon de les soutenir.
  • Des bénévoles participent au Recensement annuel des oiseaux de Noël dans de nombreux parcs de l'Ontario. Cette tradition scientifique communautaire se poursuit partout en Amérique du Nord depuis 1900, et les données sur les observations d'oiseaux recueillies par des observateurs bénévoles aident les chercheurs et les organismes comme Parcs Ontario à se renseigner sur la santé et l'état à long terme des populations d'oiseaux. Par exemple, le travail des bénévoles du Recensement des oiseaux de Noël a fourni des données exactes sur la population d'hivernage et la répartition du pygargue à tête blanche en Ontario, une espèce qui était auparavant en péril et qui compte maintenant environ 1 400 couples nicheurs dans la province.
  • Les « bioblitz » sont une autre initiative scientifique communautaire qui se déroule dans les parcs provinciaux et qui fournit des données importantes sur les espèces en péril et d'autres espèces. Lors de ces événements, les visiteurs et le personnel du parc dressent un inventaire des organismes vivants à l'intérieur d'un certain lieu et d'une certaine période. À l'été 2023, le parc provincial Grundy Lake, le parc provincial Killbear et le parc provincial Massasauga ont collaboré avec la Georgian Bay Mnidoo Gamii Biosphere pour organiser des bioblitz dans le plus grand archipel d'eau douce du monde, ce qui a permis de mieux comprendre la biodiversité de cette région.
  • Au parc provincial Inverhuron, un programme de surveillance pluriannuel du chardon de Pitcher (Cirsium pitcheri) a montré que cette plante à fleurs pâles a maintenu une population stable au cours des quatre dernières années. Le chardon de Pitcher pousse dans des habitats sablonneux soufflés par le vent, en particulier sur les crêtes de dunes côtières, et joue un rôle dans la protection des formations de dunes sensibles, le soutien des insectes pollinisateurs et la prévention de l'établissement d'espèces envahissantes non indigènes.
  • Les parcs provinciaux et les réserves de conservation de l'Ontario jouent également un rôle important dans la protection des espèces en péril contre des menaces comme la perte d'habitat. Par exemple, le parc provincial Polar Bear, sur la rive sud de la baie d'Hudson, protège environ 70 % des sites de mise bas de la mère en Ontario où naissent des ours polaires menacés, tandis que la paruline orangée (Protonotaria citrea) - un oiseau chanteur gris et jaune en voie de disparition - habite et se reproduit dans le parc provincial Rondeau le long des rives du lac Érié.

Pour en savoir plus sur la recherche dans les parcs de l'Ontario, consultez le carnet Web de Parcs Ontario ou suivez @OntarioParks sur Facebook, Twitter et Instagram.

Appuyer la participation du public aux activités d'intendance des espèces en péril

L'intendance est une pierre angulaire de la LEVD. Le Programme d'intendance des espèces en péril fournit un soutien financier de 4,5 millions de dollars chaque année pour permettre aux particuliers et aux organisations de participer directement à la protection et au rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Depuis la création du Programme d'intendance des espèces en péril en 2007, l'Ontario a financé plus de 1 200 projets d'intendance qui ont soutenu la protection et le rétablissement des espèces en péril de la province. Ensemble, ces projets ont permis de mettre en œuvre des mesures de rétablissement sur le terrain pour plus de 200 espèces en péril. Les partenaires de l'intendance de l'Ontario ont indiqué que le soutien du gouvernement les a aidés à faire participer plus de 85 000 personnes qui ont consacré plus de 838 000 heures de leur temps aux projets. Les projets financés par la province ont contribué à la restauration de plus de 61 800 hectares d'habitat pour les espèces en péril. Les partenaires d'intendance ont déterminé que des millions de personnes ont reçu de l'information sur les espèces en péril dans le cadre de leurs activités d'éducation et de sensibilisation.

Recherche et surveillance des espèces en péril

Les programmes de recherche et de surveillance des espèces sauvages et aquatiques du MRN comprennent des recherches sur les espèces en péril en collaboration avec des universités et d'autres organismes gouvernementaux pour concevoir et mettre en œuvre des études et des programmes qui portent sur les mesures décrites dans les Réponses du gouvernement pour de multiples espèces en péril, allant des poissons et des moules aux amphibiens, aux reptiles, aux oiseaux et aux grands mammifères. Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension de ces espèces et à l'amélioration des efforts de protection et de rétablissement.

Scott Reid, chercheur scientifique au MRN, dirige de nombreux projets de recherche et de surveillance pour les espèces aquatiques en péril, y compris l'échantillonnage ciblé au moyen d'un chalut de surface pour le méné d'herbe (Notropis bifrenatus) et le méné camus (Notropis anogenus) dans le but d'évaluer l'état de ces poissons dans les terres humides côtières de l'est du lac Ontario. L'échantillonnage sur le terrain a également été effectué pour appuyer les évaluations des besoins en débit du dard gris (Percina copelandi) le long de la rivière Trent et pour déterminer comment la gestion du niveau d'eau peut être améliorée. De plus, le laboratoire a poursuivi un projet de surveillance à long terme visant à évaluer la réaction des poissons des milieux humides en péril à la lutte contre les phragmites envahissants dans la baie de Long Point.

Le Dr Brent Patterson continue de participer à la recherche collaborative sur le loup de l'Est (Canis sp. cf. lycaon) en Ontario. Les récents travaux de collaboration en génomique ont aidé à répondre à des questions de longue date sur les origines et les relations génétiques de plusieurs espèces de loups et de coyotes dans le sud-est du Canada. Cette recherche menée en Ontario a révélé que les loups de l'Est sont uniques et génétiquement distincts des loups gris, ayant été séparés des loups gris il y a environ 67 000 ans, et hybridés avec les coyotes de l'Ouest il y a environ 38 000 ans. Parmi les autres progrès notables, mentionnons l'évaluation des facteurs influant sur les risques de mortalité liés aux aires protégées et la collecte d'échantillons pour aider à élaborer une base de données provinciale afin de stocker des données génétiques sur le loup de l'Est et d'autres canidés de l'Ontario. Ces travaux aideront à améliorer la planification de la conservation et de la gestion du loup de l’Est en Ontario.

M. Joe Northrup dirige la recherche sur l’ours blanc (Ursus maritimus) au sein du MRN, en collaboration avec des chercheurs du Canada, du Nunavut, du Québec, du Conseil de la faune de la région marine d'Eeyou et de plusieurs universités canadiennes pour étudier les sous-populations d'ours blancs du sud de la baie d'Hudson et de l'ouest de la baie d'Hudson. Le programme de recherche de M. Northrup est axé sur la dynamique des populations, le risque de récolte, les déplacements et le comportement des ours dans cette région. Il a récemment terminé un rapport décrivant les résultats d'un levé aérien à l'échelle de la sous-population pour les ours blancs du sud de la baie d'Hudson, montrant qu'il y avait plus d'ours dans cette sous-population que dans un effort semblable de 2016. Toutefois, cette augmentation était probablement attribuable principalement à la variation interannuelle des déplacements des ours de la sous-population de l'ouest de la baie d'Hudson adjacente. M. Northrup et ses collègues continuent de surveiller cette variation interannuelle de la répartition terrestre des ours par rapport à l'emplacement de la dernière glace dans la baie d'Hudson chaque année. Dans le cadre d'un autre projet, M. Northrup et ses collègues ont récemment évalué une nouvelle méthode de suivi des ours polaires à l'aide d'une balise satellite montée sur fourrure pour étudier le mouvement et le comportement des ours polaires, offrant une solution de rechange aux colliers de suivi, qui ne peuvent être utilisés que sur les femelles adultes. Ces étiquettes de fourrure, qui imitent la façon dont les terriers collent aux animaux, peuvent être apposées sur les ours de tout âge et de tout sexe, et elles ont été utilisées avec succès pour étudier les comportements des ours mâles et des jeunes. L'équipe de chercheurs qui a mis au point et testé le nouveau traceur a remporté un prix pour cette façon moins envahissante de suivre une espèce menacée et de comprendre ses interactions avec son environnement, y compris l'habitat, ainsi que le potentiel des étiquettes pour soutenir la sécurité communautaire dans l'Arctique. Une autre publication récente a examiné la dynamique prédateur-proie du phoque annelé (Pusa hispida), des renseignements qui sont mal compris dans les écosystèmes de l'Arctique, mais qui sont nécessaires pour comprendre et conserver les espèces. D'autres travaux en cours comprennent des projets pluriannuels visant à évaluer la fidélité des ours à différentes zones côtières, à recenser les populations d'ours blancs et à étudier les déplacements des ours et leur choix d'habitat.

L'engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) fait l'objet d'un nouveau projet depuis 2023 par le chercheur du MRN, Richard Feldman, qui mesure la qualité et la quantité des ressources alimentaires (p. ex., papillons de nuit) disponibles pour cet insectivore aérien dans le parc provincial Carden Alvar et les aires de conservation adjacentes. En même temps, M. Feldman et son équipe ont également placé des étiquettes radio sur l'engoulevent bois-pourri pour suivre les activités d'alimentation au cours des saisons. Il s'agit d'un projet pluriannuel, et un nouvel étudiant en doctorat s'est joint à l'équipe pour mesurer l'activité de reproduction par rapport au cycle lunaire, au succès de la nidification et au risque de prédation. Des recherches récentes sur la taille de l'aire de répartition de l'espèce engoulevent bois-pourri, en collaboration avec Christina Davy (ancienne chercheuse du MRN) et l'Université du Manitoba, viennent de se terminer. Une publication est en cours de rédaction, et les résultats confirment que la taille et la forme de l'aire de répartition peuvent varier considérablement. Ces études donnent un aperçu des causes du déclin de l'engoulevent bois-pourri, et elles peuvent éclairer les efforts de conservation.

Les chercheurs provinciaux continuent d'étudier les espèces de chauves-souris en péril en Ontario et de mettre en œuvre le Plan d'intervention de l'Ontario contre le syndrome du museau blanc pour lutter contre cette maladie qui a causé la mortalité massive des chauves-souris en hibernation. La surveillance continue des populations de chauves-souris se poursuit dans le sud-ouest de l'Ontario.

Les travaux de surveillance à long terme le long de l'escarpement du Niagara et des rives du lac Érié portent sur l'utilisation et les tendances de l'habitat des chauves-souris d'une saison à l'autre, appuyant la cartographie de l'habitat et l'élaboration d'estimations du nombre et de l'activité des chauves-souris. Les recherches collaboratives sur les impacts du changement climatique sur le stress nutritionnel chez la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus) arrivent à la fin, et les résultats montrent un déclin géographique de la taille du corps causé par l'augmentation de la chaleur et des précipitations à des moments cruciaux tout au long de la saison active. Les scientifiques de la recherche sur la faune ont également établi un partenariat avec l'Université de Toronto pour commencer à en apprendre davantage sur les chauves-souris rousses, une espèce récemment évaluée comme étant en voie de disparition à l'échelle fédérale et provinciale. Les travaux se poursuivent sur les priorités pour d'autres espèces en péril en Ontario, comme l'hirondelle de rivage (Riparia Riparia) et le caribou boréal (Rangifer tarandus). Cette recherche continue peut mener à une meilleure compréhension de ces espèces et contribuer à éclairer les décisions en matière de conservation. Des renseignements supplémentaires et des mises à jour sur les projets et les programmes de recherche du MRN se trouvent sur les comptes @ONresources sur Facebook, Twitter et Instagram.

Rétablissement du pygargue à tête blanche en Ontario

En Ontario, les pygargues à tête blanche nichent partout au nord, la densité la plus élevée se trouvant au nord-ouest, près du lac des Bois. Dans le sud de l'Ontario, bien que le pygargue à tête blanche ait été relativement commun par le passé, la population a connu un déclin important il y a près de 50 ans et a déjà été évaluée comme espèce préoccupante lorsque la LEVD est entrée en vigueur en 2008. Par le passé, les pygargues à tête blanche étaient abattus, car on les considérait comme des ravageurs ou des trophées, et de nombreuses zones riveraines où ils se reproduisaient ont été aménagées en zones de logements ou industrielles. L'introduction de pesticides comme le DDT a été le principal facteur de la diminution, ce qui s'est traduit par des coquilles d'œufs minces qui se brisaient pendant la période de couvée.

Après un programme intensif de réintroduction en Amérique du Nord et des efforts de nettoyage environnemental, la population de pygargue à tête blanche a remonté, et on peut de nouveau observer l'espèce dans une grande partie de son ancienne aire de répartition du sud de l'Ontario. Le nombre de pygargues à tête blanche adultes et d'emplacements de nidification confirmés est clairement en hausse, et les populations de pygargues à tête blanche semblent également stables ou en hausse dans les territoires adjacents à l'Ontario.

En 2024, le pygargue à tête blanche a été retiré de la Liste des espèces en péril en Ontario (Liste des EEPEO) et il n'est plus considéré comme en péril dans la province.

Conservation du caribou boréal

Le caribou boréal est une espèce menacée en Ontario et une partie essentielle des écosystèmes forestiers du Nord de l'Ontario. En avril 2022, démontrant son engagement à l'égard de la protection et du rétablissement du caribou boréal, l'Ontario et le Canada ont signé l'Accord quinquennal Canada-Ontario sur la conservation du caribou, population boréale, en Ontario. L'Accord établit des engagements de collaboration, y compris des activités de planification, de protection et de restauration de l'habitat menées par les gouvernements fédéral et provincial pour aider à protéger et à rétablir le caribou boréal. L'Ontario et le Canada se sont engagés à investir 34 millions de dollars chacun pour appuyer la mise en œuvre de l'Accord. La mise en œuvre des treize mesures de conservation de l'Accord est en cours selon une approche collaborative qui continue de tenir compte des connaissances, de l'expertise et de la capacité des gouvernements, des collectivités et des organisations autochtones, de l'industrie, du milieu universitaire et d'autres intervenants. Voici quelques faits saillants. Vous trouverez plus de détails dans le rapport public annuel.

  • L'information sur le caribou boréal et son habitat est mise à jour dans le cadre du Programme de surveillance du caribou boréal. Des activités de surveillance ont eu lieu dans les aires de répartition de Churchill, Brightsand, Kesagami, Kinloch, Berens, Sydney et le lac Supérieur, et d'autres travaux sont prévus dans toutes les aires de répartition. Un rapport sur certains des efforts de 2022-2023 est disponible ici : Programme de surveillance du caribou boréal de l'Ontario, et d'autres rapports suivront.
  • Dans le cadre du Programme d'intendance pour la conservation du caribou, 19 projets ont été financés, y compris des projets axés sur la restauration de l'habitat et l'amélioration de la compréhension des méthodes de restauration de l'habitat, les besoins nutritionnels, les changements et l'utilisation de l'habitat et la diversité génétique. De plus amples renseignements sur les projets sont disponibles ici : Programme d'intendance pour la conservation du caribou. Un appel de demandes pour de nouveaux projets a été lancé le 12 juin 2024.
  • Dans le cadre de l'Initiative sur les aires protégées, les activités de conservation du caribou sont menées par l'examen des possibilités d'expansion des aires protégées (p. ex., parc provincial Woodland Caribou et parc provincial Missinaibi). Elles visent à améliorer et à accroître la protection de l'habitat dans les aires protégées existantes (p. ex., l'élaboration d'un plan de gestion pour le parc provincial Wabakimi). En Ontario, 140 parcs provinciaux et réserves de conservation protègent au total plus de 11,2 millions d'acres d'habitat du caribou. Parcs Ontario mène régulièrement des enquêtes sur la période de mise bas des caribous ainsi que des évaluations aériennes de l'habitat hivernal du caribou dans plusieurs de nos zones protégées, en particulier dans le parc provincial Woodland Caribou et le parc provincial Wabakimi, qui sont des parcs naturels. Les données recueillies aident à appuyer les décisions de gestion des incendies et de l'habitat du caribou et les projets de recherche sur la succession forestière et l'habitat du caribou.
  • Un Plan des connaissances sur le caribou boréal a été élaboré à la suite d'un engagement important en 2023 avec le milieu universitaire, les gouvernements, les intervenants et les collectivités autochtones afin de cerner et de combler les principales lacunes en matière de connaissances pour faire progresser la conservation du caribou. La mise en œuvre est en cours. À titre d'exemple, les scientifiques de la faune de l'Ontario ont contribué à la publication récente d'un document sur le caribou boréal qui examine la génomique du caribou de l'aire côtière du lac Supérieur, ce qui donne un aperçu de l'histoire évolutive de ces populations isolées de caribous.
  • Le travail se poursuit avec les collectivités autochtones et les intervenants sur les engagements de l'Accord de conservation en ce qui concerne la détermination des aires prioritaires pour la restauration de l'habitat, l'examen et la mise à jour des pratiques de gestion exemplaires, l'évaluation de l'efficacité des méthodes de restauration de l'habitat et l'élaboration d'un plan de gestion pour l'aire de répartition côtière du lac Supérieur.

Outils et ressources pour appuyer les autorisations au titre de la Loi sur les espèces en voie de disparition

Le MEPP a publié de nouvelles lignes directrices qui appuient l'évaluation du frêne noir conformément au règlement pris en vertu de la LEVD en janvier 2024. Les Lignes directrices pour l'évaluation du frêne noir fournissent des renseignements sur la façon dont une évaluation de la santé du frêne noir devrait être effectuée aux fins de la LEVD. Elles comprennent des renseignements sur la façon de mesurer les arbres, le moment des évaluations et d'autres renseignements dont les professionnels qualifiés doivent tenir compte lorsqu'ils entreprennent des évaluations de la santé des arbres. Ce document d'orientation a été élaboré en réponse aux commentaires des intervenants et des experts afin d'aider les promoteurs à déterminer les exigences de la LEVD, notamment à déterminer si les autorisations de la LEVD sont nécessaires lorsqu'elles ont une incidence sur certains frênes noirs ou leur habitat.

L'élaboration se poursuit sur un portail en ligne conçu pour permettre aux promoteurs de travailler en collaboration avec des professionnels qualifiés afin de présenter efficacement des renseignements au ministère et de recevoir des avis sur l'avancement de leur demande. Le portail fait actuellement l'objet d'un projet pilote avec des proposants et des professionnels qualifiés afin de recevoir une rétroaction directe des utilisateurs et de veiller à ce que leurs besoins soient communiqués et satisfaits. La première demande de permis global en vertu de l'alinéa 17 (2) c) de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition a été soumise avec succès par l'entremise du portail, et les travaux se poursuivent en vue de rendre le portail accessible au public.

Coordonner les efforts de protection et de rétablissement des espèces en péril par l'entremise de l'Agence pour l'action en matière de conservation des espèces

L'Agence pour l'action en matière de conservation des espèces (AACE) est un organisme provincial responsable de l'administration et de la gestion du Fonds pour la conservation des espèces en péril. L'Agence a pour mandat de protéger et de rétablir certaines espèces en péril et leurs habitats grâce à des investissements du Fonds. Depuis avril 2022, les entreprises, les municipalités et les particuliers ont la possibilité de verser des frais de conservation des espèces dans le Fonds plutôt que de prendre certaines mesures sur le terrain comme condition de leur permis, de leur accord ou de leur exemption conditionnelle au titre de la LEVD.

Le Plan des activités de l'AACE pour 2024-2027 a été publié et il comprend l'orientation stratégique et le budget de l'Agence pour cette période. Les principales priorités de l'Agence sont d'élaborer et de mettre en œuvre des plans de financement propres aux espèces pour le goglu des prés, la sturnelle des prés et le noyer cendré en 2024-2025.