Les conducteurs d’un véhicule muni de freins à air doivent être capables de repérer les défectuosités du système de freinage conformément aux prescriptions du Code de la route de l’Ontario et des règlements y afférents. Le présent chapitre indique comment faire l’inspection requise.

Inspection du système de freinage

L’inspection consiste principalement à confirmer visuellement que chaque pièce du système de freinage ne présente pas de défectuosités apparentes. Ce genre d’inspection se limite aux pièces du système de freinage que le conducteur peut voir.

Certaines défectuosités sont plus difficiles à déceler que d’autres. Pour effectuer l’inspection correctement, il faut être conscient des défectuosités que peut présenter le système de freinage à air et être capable de les déceler.

Important : L’inspection peut exiger l’utilisation de matériel de protection particulier, p. ex., lunettes de protection, chaussures munies d’embouts d’acier et casque antichocs.

Inspection des pièces des freins de base

Commencez par inspecter les pièces des freins de base afin de déceler les dommages causés par des débris, une panne ou l’usure. Prenez note des pièces qui sont endommagées, manquantes ou défectueuses. Pour repérer les défectuosités, vous devez savoir à quoi ressemblent normalement les pièces des freins de base et pouvoir reconnaître les défauts présents ou imminents.

Contact entre la garniture de frein et le tambour

Pour que les freins fonctionnent correctement, il faut que la garniture soit bien en contact avec le tambour lorsqu’on serre les freins, et il faut qu’elle soit éloignée du tambour lorsqu’on les desserre. Les freins sont défectueux si la garniture n’entre pas bien en contact avec le tambour lorsqu’on serre les freins (voir l’illustration 9-1).

État de la garniture

La garniture est faite d’un matériau de friction fixé au segment en métal du frein. Pour que le frein fonctionne correctement, la garniture doit être en bon état et être bien collée au segment. Une garniture est défectueuse si elle présente des fissures ou n’est pas fixée solidement au segment.

Contamination de la garniture

L’ensemble roue renferme des pièces que l’on doit lubrifier de temps à autre. Si l’ensemble présente un défaut, de la graisse ou de l’huile peut s’en échapper et souiller la garniture, qui ne pourra alors plus fonctionner correctement. Une garniture contaminée par de la graisse ou de l’huile est défectueuse.

Épaisseur de la garniture

Les garnitures neuves sont d’une épaisseur normalisée par l’industrie pour qu’elles aient une certaine longévité. Elles s’usent progressivement et s’amincissent. Quand elles sont trop minces, il y a un risque accru qu’elles occasionnent une panne des freins et qu’elles endommagent d’autres pièces. Une garniture est défectueuse si son épaisseur est inférieure à l’épaisseur minimale prescrite.

Lorsqu’on inspecte les pièces des freins de base, il faut essayer de déceler les défectuosités suivantes :

  • La garniture n’entre pas en contact avec le tambour.
  • Des pièces sont endommagées, manquantes ou défectueuses.
  • La garniture est fissurée, manquante, souillée par de l’huile ou détachée du segment; elle n’entre pas bien en contact avec le tambour; ou elle est trop mince.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule dont les freins de base sont défectueux.

Inspection des récepteurs de freins à air

Les dimensions du récepteur sont fonction de la superficie (en pouces carrés) du diaphragme. Pour que la puissance de freinage soit équilibrée aux roues opposées, il faut que les récepteurs situés de part et d’autre de l’essieu soient de mêmes dimensions. Cela est d’autant plus important pour les essieux directeurs, car un freinage déséquilibré peut avoir une incidence sur la conduite du véhicule. Les récepteurs de différentes marques ne se ressemblent pas tous, même s’ils sont de mêmes dimensions.

Il faut inspecter les récepteurs pour déterminer s’il y a des fuites d’air lorsqu’on serre les freins. Pour effectuer cette inspection, il faut que les freins à ressort soient desserrés et que les freins de service soient serrés. Une fuite d’air est habituellement perceptible à l’oreille.

Certains récepteurs ont des trous d’aération visibles, percés à l’usine. Il ne faut pas s’en préoccuper. Par contre, les fissures ou les trous causés par un impact ou toute autre chose dénotent une défectuosité.

Le récepteur est relié à l’ensemble de frein au moyen d’une tige de poussée, d’une fourche, d’un axe de chape, d’un rattrapeur d’usure et d’un arbre à cames. La plupart des rattrapeurs d’usure servent de leviers augmentant la force des récepteurs de freins à air. Leur longueur efficace est très importante. La plupart ont deux ou trois trous. La tige de poussée est fixée à l’un de ces trous. Il faut choisir le bon trou, sinon on modifie la longueur efficace du rattrapeur. La longueur efficace du rattrapeur est la distance entre le centre de l’arbre à cames et l’axe de chape. Pour que la puissance de freinage soit équilibrée, il faut que les rattrapeurs d’usure situés de part et d’autre de l’essieu aient la même longueur efficace. Par conséquent, lorsque les rattrapeurs d’usure ont plusieurs trous, les tiges de poussée situées de part et d’autre de l’essieu sont habituellement fixées aux rattrapeurs au moyen du même trou.

Parce que la configuration des trous est parfois différente sur certains modèles de rattrapeurs d’usure, ceux-ci peuvent sembler différents aux deux extrémités de l’essieu, même s’ils sont reliés correctement à la tige de poussée. La distance entre le centre de l’arbre à cames et l’axe de chape doit toujours être identique aux deux extrémités de l’essieu directeur.

Lorsqu’on inspecte les récepteurs de freins à air, il faut essayer de déceler les défectuosités suivantes :

  • Une fuite d’air perceptible à l’oreille.
  • Des fissures et des trous qui n’ont pas été percés à l’usine.
  • La présence de deux récepteurs de freins de dimensions différentes sur un essieu directeur.
  • La présence de deux rattrapeurs d’usure ayant une longueur efficace différente sur un essieu directeur.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule ayant un récepteur de frein défectueux.

Inspection des tambours et des disques

Les roues, les tôles de protection de frein de roue et d’autres pièces peuvent bloquer la vue des tambours et des disques. Il faut néanmoins essayer de voir si les tambours et les disques sont endommagés ou fissurés. Dans bien des cas, si le tambour ou le disque est endommagé, fissuré ou fracturé, les freins réagissent différemment lorsqu’on les serre.

Lorsqu’on inspecte les tambours et les disques, il faut essayer de déceler la défectuosité suivante :

  • Des tambours ou des disques fissurés ou fracturés.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule ayant un récepteur de frein défectueux.

Inspection des flexibles et des conduites de frein

Il y a toutes sortes de flexibles et de conduites dont la fonction est d’acheminer l’air comprimé. Certaines conduites d’air sont placées contre le châssis ou d’autres éléments structuraux du véhicule. D’autres sont exposées et donc plus susceptibles d’être endommagées.

Les flexibles et les conduites ont une gaine interne créant une barrière étanche à l’air, des couches de tissu renforçant l’ensemble et, enfin, une enveloppe protectrice faite d’une matière plastique ou de caoutchouc. Les couches de renfort sont parfois en acier. La détérioration (trous, usure, etc.) de l’enveloppe protectrice peut signifier que les parois internes sont percées, ce qui occasionne une fuite d’air. Les conduites endommagées ou usées sont un problème, même si une fuite d’air n’est pas encore manifeste.

Lorsque la détérioration atteint les couches de renfort ou la paroi étanche à l’air, il faut en conclure que la conduite d’air est défectueuse. Les couches sont parfois d’une couleur différente pour que l’on sache jusqu’où s’étend l’usure.

La détérioration des flexibles et des conduites de frein peut être causée par l’usure, des coupures, le frottement ou une chaleur excessive. Les fuites d’air sont habituellement perceptibles à l’oreille. On peut souvent trouver la fuite par un mouvement de va-et-vient des flexibles et des conduites.

Les systèmes de freinage à air sont dotés de raccords spécialisés, conçus et approuvés spécifiquement pour cette application. Il est interdit d’utiliser, de relier ou de réparer des conduites d’air au moyen d’un raccord qui n’est pas conçu pour être utilisé dans un système de freinage à air.

Lorsqu’on inspecte les flexibles et les conduites d’un système de freinage à air, il faut essayer de déceler les défectuosités suivantes :

  • Une fuite d’air perceptible à l’oreille.
  • Des conduites endommagées ou usées.
  • Un raccord irrégulier utilisé pour relier ou réparer des conduites d’air.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule ayant une conduite d’air défectueuse.

Inspection des réservoirs d’air

Les réservoirs doivent toujours être solidement fixés au véhicule. Il faut voir si c’est le cas en les examinant visuellement et en essayant de les bouger. Il faut aussi vérifier la solidité des supports de fixation et des autres pièces qui maintiennent les réservoirs bien fixés au véhicule. Un mouvement anormal peut signifier que le réservoir ou les supports de fixation sont lâches.

Lorsqu’on inspecte les réservoirs d’air, il faut essayer de déceler la défectuosité suivante :

  • Un réservoir qui n’est pas fixé solidement au véhicule.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule ayant un réservoir d’air défectueux.

Inspection du compresseur d’air

Le compresseur doit être fixé fermement au moteur. Les supports de fixation doivent être attachés fermement à leur point d’ancrage. Il faut toujours couper le contact du moteur avant d’examiner le compresseur. Si le ompresseur fonctionne au moyen d’une courroie, il faut vérifier l’état et la tension de la courroie et des poulies d’entraînement. Les poulies doivent être fermement fixées et en bon état. On doit pouvoir faire fléchir légèrement la courroie lorsqu’on exerce une pression ferme de la main. Si le fléchissement est trop prononcé, c’est que la courroie n’est pas assez tendue. Une courroie est défectueuse lorsqu’elle est lâche, cisaillée ou effilochée.

Lorsqu’on inspecte le compresseur d’air, il faut essayer de déceler les défectuosités suivantes :

  • Une poulie d’entraînement lâche.
  • Une courroie lâche, cisaillée ou effilochée.
  • Un compresseur qui n’est pas fixé solidement au moteur et des supports de fixation qui ne sont pas attachés solidement à leur point d’ancrage.

Important : Conformément au Code de la route de l’Ontario et aux règlements y afférents, il est interdit d’utiliser, sur quelque route ou autoroute que ce soit, un véhicule dont le compresseur, les supports de fixation ou la courroie sont défectueux.

Points essentiels à retenir

  • Lorsqu’on examine les pièces des freins de base, il faut essayer de déceler les défectuosités sui­vantes : des pièces endommagées, manquantes ou défectueuses; des garnitures fissurées, manquantes, détachées du tambour ou conta-minées; des garnitures qui n’entrent pas bien en contact avec le tambour et des garnitures qui n’ont plus l’épaisseur prescrite.
  • Lorsqu’on inspecte les récepteurs de freins à air, il faut voir s’ils présentent une fuite d’air, des fissures ou des trous qui n’ont pas été percés à l’usine.
  • Lorsqu’on inspecte les récepteurs de freins situés de part et d’autre d’un essieu directeur, il faut voir si les rattrapeurs d’usure sont dépareillés et si les récepteurs sont de dimensions différentes.
  • Lorsqu’on inspecte les tambours et les disques, il faut voir s’ils sont fissurés ou fracturés.
  • Lorsqu’on inspecte les flexibles et les conduites d’air, il faut voir s’ils fuient, s’ils sont endommagés ou usés, et s’ils sont reliés au moyen de raccords non conformes.
  • Lorsqu’on inspecte les réservoirs d’air, il faut voir s’ils sont fixés solidement au véhicule.
  • Lorsqu’on inspecte le compresseur d’air, il faut voir si la courroie est lâche, cisaillée ou effilochée, et si les supports de fixation sont rattachés solidement à leur point d’ancrage.