Annexe S. Surveillance de la population
S.1 Généralités
Une surveillance de la population et une prise en charge médicale seront requises en cas de rejet de matières nucléaires (une telle surveillance peut être effectuée en l’absence de rejet afin de fournir des garanties au public).
Le MSAN décrit les méthodes permettant d’assurer la surveillance de la population, la décontamination et la prise en charge médicale :
- dans un hôpital, lorsqu’il y a des victimes contaminées
- dans des lieux d’évacuation déterminés par les personnes elles-mêmes qui procèdent alors à une auto-décontamination
- dans une unité de surveillance et de décontamination (USD)
Pour les situations d’urgence nucléaire, un niveau opérationnel d’intervention (NOI) fondé sur le niveau de contamination cutanée pour la surveillance de la population et la prise en charge médicale est fourni à l’Annexe Q.2. Une décontamination personnelle et un suivi médical doivent être effectués pour toute personne qui présente un niveau de contamination de la peau supérieur à cette valeur.
S.2 Responsabilité
Le CGSU ou son représentant (p. ex., le commandant du CPOU) doit, en consultation avec le MSAN et les municipalités désignées, évaluer la nécessité de procéder à une surveillance de la population, à une décontamination et à une prise en charge médicale afin de diriger la mise en œuvre de ces mesures, le cas échéant.
La surveillance de la population, la décontamination et la prise en charge médicale doivent être mises en œuvre conformément aux dispositions du Plan d’intervention sanitaire en cas d’incident radiologique ou nucléaire du MSAN, le cas échéant, et en activant les installations de surveillance et de décontamination administrées par les municipalités désignées et dotées en ressources par les installations à réacteur.
La nécessité de procéder à une surveillance de la population, à une décontamination et à une prise en charge médicale doit être communiquée au public au moyen de BU et de communiqués de presse publiés par le CGSU ou son représentant (p. ex., le commandant du CPOU) (section 8.7).
Les municipalités désignées doivent inclure dans leurs plans municipaux des dispositions pour la création de centres de réception comprenant des unités de surveillance et de décontamination (USD) situées au même endroit. Les installations à réacteur de l’Ontario doivent doter en ressources et exploiter les USD mobiles et celles qui sont situées dans les centres de réception conformément aux dispositions applicables de leurs plans et procédures d’urgence.
Des membres du personnel médical formé à la prise en charge clinique des radiolésions peuvent être désignés pour participer à la phase de la préparation, dans la mesure du possible.
Conformément au Plan d’intervention sanitaire en cas d’incident radiologique ou nucléaire (PISIRN), le MSAN doit coordonner les actions suivantes afin d’évaluer les répercussions à long terme sur la santé, si nécessaire :
- La tenue d’un registre médical des personnes touchées (public et travailleurs);
- Un suivi médical de la population touchée;
- Des directives pour la surveillance personnelle sont fournies dans la présente annexe, ainsi que dans le PISIRN du MSAN.
S.3 Personnes décédées contaminées
Lors de certaines situations d’urgence nucléaire ou radiologique, il pourrait être nécessaire de prendre en charge des dépouilles mortelles contaminées. Même si un accident nucléaire, même grave, ne devrait pas entraîner de décès en dehors du site, un événement qui survient en même temps que l’accident nucléaire pourrait avoir des conséquences fatales, comme en témoigne le rejet de matières radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’accident nucléaire lui-même a été la conséquence de la dévastation causée par le tremblement de terre et le tsunami de 2011. La mort de milliers de personnes a été attribuée à la catastrophe naturelle et non au rejet radioactif. Cependant, de nombreux corps de victimes de la catastrophe naturelle ont été contaminés par les rejets atmosphériques qui l’ont suivie.
En raison de cette contamination, ces dépouilles mortelles ne doivent pas être traitées de la même façon que les dépouilles non contaminées par la radioactivité et, par conséquent, des mesures spéciales doivent être prises.