6-38 Dangers du dioxyde de carbone
Cette ressource ne remplace pas la Loi sur la santé et la sécurité au travail et ses règlements et ne doit pas être utilisée ou considérée comme un conseil juridique. Les inspecteurs en santé et sécurité appliquent ces règlements en fonction des faits qu’ils constatent sur le lieu de travail.
Contexte
Les pompiers peuvent être exposés à un risque d'intoxication au dioxyde de carbone dans le cadre de leur travail.
Préoccupations et dangers
À des concentrations élevées, le dioxyde de carbone peut déplacer l'oxygène de l'air, privant ainsi le corps d'oxygène, ce qui peut causer une perte de conscience. Le dioxyde de carbone agit également comme un puissant dépresseur du système nerveux central.
Mesures devant être prises par les employeurs
Les employeurs devraient :
- inclure les principes établis dans la présente note d'orientation dans leurs procédures et lignes directrices opérationnelles normalisées;
- envisager de consulter leur comité mixte sur la santé et la sécurité ou leur délégué à la santé et à la sécurité au moment d'élaborer des procédures et des lignes directrices.
Dioxyde de carbone
Voici quelques notions de base concernant le dioxyde de carbone ou le CO2 :
- le CO2 est un gaz incolore et inodore que les humains ne peuvent détecter;
- la principale voie d'exposition au CO2 est l'inhalation;
- à des concentrations élevées, le CO2 est considéré comme étant un asphyxiant, parce qu'il peut déplacer l'oxygène de l'air;
- il s'agit d'un puissant dépresseur du système nerveux central;
- le CO2 liquide est entreposé à des températures extrêmement basses ou cryogéniques, de sorte que le liquide ou les vapeurs froides peuvent refroidir ou geler la peau;
Un manque d'oxygène peut provoquer divers symptômes, notamment :
- une respiration rapide;
- un rythme cardiaque rapide;
- de la maladresse;
- une réaction émotive;
- de la fatigue;
- des nausées et des vomissements;
- un effondrement;
- des convulsions;
- le coma;
- la mort.
Les symptômes apparaissent plus rapidement à l'effort physique en raison de l'augmentation du taux d'inhalation.
Lieux d'exposition
Autrefois, le CO2 était habituellement livré dans des cylindres pressurisés aux entreprises qui servent des boissons gazeuses ou de la bière pression.
De grandes quantités de gaz liquéfié à très basses températures peuvent être conservées dans un vase de Dewar – un récipient en métal ou en verre argenté à doubles parois entre lesquelles on a fait le vide, qui permet de contenir des liquides à une température bien en dessous de la température ambiante. Ces vases de Dewar peuvent être placés à l'intérieur ou à l'extérieur d'un bâtiment et un véhicule de livraison assure leur remplissage.
Les établissements commerciaux et industriels peuvent utiliser des systèmes de réfrigération au CO2, notamment les établissements où l'on fabrique soi-même sa bière ou son vin.
Points à considérer à l'égard de l’intervention
Des occupants peuvent signaler le déclenchement d'alarmes de CO2 comme celles des détecteurs de monoxyde de carbone. Un appareil respiratoire autonome devrait être utilisé pour mener l'enquête.
Au moment d'intervenir sur un lieu où du CO2 est entreposé, être conscient de la possibilité que le CO2 puisse fuir des systèmes de livraison. Porter le matériel de protection individuelle approprié, y compris des gants et un appareil respiratoire autonome.
Les signes d'exposition possible qui méritent l'attention comprennent ce qui suit :
- plus d'une victime présentent les symptômes énumérés ci-dessus;
- des victimes inconscientes gisent dans des espaces non ventilés;
- des alarmes de CO2 retentissent;
- des occupants ont signalé une fuite de CO2.
Si l'on soupçonne la présence d'une fuite de CO2, envisager les mesures suivantes :
- porter un appareil respiratoire autonome et commencer à aérer le bâtiment;
- assurer une ventilation à pression positive pour éliminer le CO2, particulièrement provenant de zones souterraines, en raison de la concentration élevée en vapeur;
- éloigner immédiatement les victimes de la zone à risque, leur fournir de l'oxygène d'appoint et communiquer avec les services médicaux d'urgence;
- s'il est sécuritaire de le faire, fermer, isoler ou déplacer le cylindre ou le vase de Dewar qui fuit après avoir enfilé une tenue pour la lutte contre les incendies de structure, y compris des gants et un appareil respiratoire autonome;
- s'il n'est pas sécuritaire de fermer, d'isoler ou de déplacer le cylindre ou le vase de Dewar qui fuit, l'enlever et traiter les lieux comme s'il s'agissait d'un incident mettant en cause des matières dangereuses;
- communiquer avec le fournisseur et l'Office des normes techniques et de la sécurité dans tous les cas de fuites de CO2;
- s'assurer que la zone est sécuritaire, en vérifiant la présence de CO2 avant d'autoriser les occupants à réintégrer les lieux.
Règlements et lois applicables
Lisez :
- Loi sur la santé et la sécurité au travail
- l'alinéa 25 (2) a) pour fournir aux travailleurs des renseignements et des directives;
- l'alinéa 25 (2) d) pour informer les travailleurs des risques;
- l’alinéa 25 (2) h) pour prendre toutes les précautions raisonnables afin d'assurer la protection des travailleurs.
- Règlement de l’Ontario 833 – Contrôle de l’exposition à des agents biologiques ou chimiques
- l'article 4 pour connaître la limite d'exposition à court terme au CO2 de 30 000 parties par million et la limite moyenne pondérée dans le temps du CO2 de 5 000 parties par million, comme l'indique le tableau de l’ACGIH 2013
- les exigences du programme de protection respiratoire
Renseignements connexes
Notes d’orientation à l’intention des pompiers :